Mon top
2012

Avertissement : ceci n’est pas un top des meilleurs albums de 2012. Il faudrait être sacrément prétentieux pour affirmer avoir fait le tour de toute la production musicale de cette année tant ça foisonne, fuse de partout ! Entre ce que l’industrie musicale impose par l’intermédiaire de ses partenaires des médias, les autoproductions qu’il faut aller dénicher soi-même, tout ce qui circule sur les réseaux sociaux, les sites, les blogues, les forums…

2012 aura été une année si riche sur le plan musical que le mélomane, le vrai, en vient presque à culpabiliser de ne pas pouvoir se dessiner une image réellement objective de ce qui s’y est créé de plus fabuleux. On a certes fait le tri dans une haute pile, mais il y a les autres, celle des albums qu’on se promet depuis des mois d’écouter avant la fin décembre, celle, gigantesque, des disques dont on n’a même pas connaissance de l’existence. Ceci n’est donc pas la liste de ce que je considère comme étant les meilleurs albums de 2012, mais celle de ceux que j’ai le plus écoutés, découverts avec bonheur, qui m’ont accompagnée au fil des 12 derniers mois.

Cette liste étale mes découvertes anglophones. Mon retard en matière d'écoute de ce qui est sorti sur la scène québécoise, française et francophone d'Europe est tel qu'il ne me permet pas actuellement de faire un choix objectif. Plus tard peut-être...

Bonne écoute !

 

Mon top 10 - Anglophone



Fionn Regan
The Bunkhouse Vol. 1: Anchor Black Tattoo


En 2006, alors âgé de 25 ans, Fionn Regan balançait une première bombe sur la scène folk britannique : The End Of History. Les médias, unanimes, n'hésitèrent pas à le déclarer, à juste titre, ambassadeur de ce qu'ils appelaient le renouveau du folk.

Quatre ans plus tard, Fionn se faisait plaisir en gravant un album fortement épicé de rock, certes superbe, mais qui a dérouté considérablement ceux qui s'attendaient à ce qu'il suive éternellement une même trajectoire acoustique minimaliste. Malgré la grande qualité de The Shadow Of An Empire, la déception se faisait lourdement et injustement sentir dans les critiques.

Vint 2011, le beau retour de Fionn à un son folk proche de son premier album avec 100 Acres of Sycamore, certes très réussi. Mais c'est avec le suivant, celui de cette année, que le jeune Irlandais signe son oeuvre majeure, envoûtante, témoignant de manière flamboyante que, malgré le départ des musiciens qui ont pavé la voie de ce style musical tel Bert Jansch, le folk a encore un brillant avenir devant lui.

Lumineusement sombre.


À écouter : The Bunkhouse







Plants and Animals
The End OF That


Jamais le moindre faux pas pour ce groupe d'indie rock anglophone de Montréal qui évolue de manière magistrale, chaque album étant plus fort et plus maîtrisé que le précédent. Celui-ci est le troisième d'une liste qui, je l'espère, sera très longue.
Les deux disques précédents laissaient une grande place à l'improvisation en studio. Pour The End Of That, les chansons ont été travaillées à l'avance, mettant encore davantage en lumière l'incroyable génie de ces gars-là grâce à un enregistrement extrêmement soigné et des mélodies qui vous possèdent et ne vous lâchent plus.

Parfaitement parfait.


À écouter : Control Me

n s'e
n tape. Le charme opère toujours.




Diagrams
Black Light


On avait eu vent de ce projet de Sam Genders, ex-Tunng, déjà en décembre 2011. L'écoute de l'album de Diagrams, en janvier, fut un choc tellement renversant que j'étais persuadée que rien, tout au long de l'année, n'aurait la force de le déloger d'une première place précocement attribuée. Si les deux disques précédemment cités y sont finalement parvenus (signe que nos certitudes peuvent être merveilleusement bousculées), Black Light trône assurément au sommet de ce que l'electropop a de plus luxueux (dans le sens noble du terme) à offrir. Une grande richesse dans les arrangements qui surprennent par des sons inventifs qui habillent la voix et les mélodies sans jamais les plomber.

Furieusement aérien.


À écouter : Mills






Chris Robinson Brotherhood
Big Moon Ritual


Initialement, le Brotherhood de Chris Robinson n'était pas censé être un groupe durable. Le chanteur des Black Crowes révélait vouloir simplement monter une petite formation pour s'éclater à Los Angeles alors qu'il s'y trouvait et que les sombres corbeaux fonçaient droit vers une nouvelle période floue. Le succès immédiat a toutefois radicalement mis de l'essence dans le moteur du projet, permettant à Chris et ses "frères" de prendre la route pour une longue tournée et sortir une suite à ce premier album (oui, deux dans la même année...) : The Magic Door.

Big Moon Ritual secoue dès le premier morceau par un son très blues rock psyché qui fait immanquablement penser à Grateful Dead. Rien d'étonnant puisque Chris reconnaît que les illustres morts sont l'une de ses sources d'inspiration majeures, et que Phil Lesh et Bob Weir font partie de sa bande de potes.

Oui, certes, Chris Robinson Brotherhood n'invente rien. Et alors ? On s'en cogne. S'il faut, en 2012, que la musique sorte radicalement des sentiers battus pour être digne d'intérêt, je préfère mille fois entendre un groupe qui suit les traces des anciens avec autant de fougue et de génie qu'attendre qu'un autre nous ponde une suite de sonorités incohérentes bidouillées à l'ordinateur dans une cave de geeks.

Mortellement géant.


À écouter : Rosalee






Flying Colors
Flying Colors


Tiens, un supergroupe... Comme jadis Cream ou Bad Co. Des musiciens qui jouent ensemble après avoir oeuvré au sein de formations connues. Admirez la composition... Mike Portnoy (Dream Theater, Transatlantic), Dave LaRue (Steve Morse Band, Joe Satriani, Dream Theater), Casey McPherson (Alpha Rev), Neal Morse (Spock's Beard, Transatlantic) et Steve Morse (Kansas, Deep Purple). Qu'est-ce que ça peut bien donner ? Du metal blues progressif boursouflé de crises d'égo démesuré ?

Rien de tout ça ! Du bon rock parfois lourd, mais jamais plombé, teinté d'une touche de pop en rien sirupeuse. Là encore, les gaillards ne réinventent rien, mais l'album s'écoute avec un si réel plaisir qu'on y revient souvent.

Aériennement coloré. (Mouais, facile celle-là...)


À écouter : Blue Ocean






Dead Can Dance
Anastasis


16 ans d'attente depuis l'album précédent... Une longue séparation qui laissait présager que jamais plus Lisa Gerrard et Brendan Perry ne se réuniraient sur disque, d'autant plus que l'un et l'autre poursuivaient leur chemin artistique chacun de leur côté jusqu'à récemment. L'annonce de la sortie d'un nouveau Dead Can Dance avait provoqué autant l'excitation que la crainte. La magie opérerait-elle encore après tout ce temps ? Oh que oui... Dès la toute première chanson, Children Of The Sun, on retrouve intacte la très forte émotion que nous procure la divine voix de baryton de Brendan. Le style sur le plan musical ne s'éloigne en rien de celui qui nous envoûtait par le passé. Dead Can Dance, le retour le plus flamboyant de ces dernières années !

Mystiquement renversant.


À écouter : The Children Of The Sun






Laura Gibson
La Grande


La Grande n'est pas l'autoproclamation d'une chanteuse prétentieuse, mais le nom d'une petite ville de l'Oregon où Laura a puisé son inspiration pour composer ce troisième album, épaulée par des membres de Calexico et des Decemberists. Dans la jungle des enregistrements de la nouvelle vague de musiciens folks, celui-ci se démarque, non vraiment par sa singularité, mais par l'ambiance atypique dans laquelle il plonge l'auditeur. Une ambiance western, pas dans le sens de l'image des films du genre, mais de leurs paysages, leur ruralité. La Grande est un voyage à la fois musical et introspectif, l'album qui permet à Laura de prendre une sérieuse longueur d'avance sur ses "concurrentes".

Sombrement lumineux.


À écouter : Lion/Lamb






Tenacious D
Rize Of The Fenix


Jack Black, l'un des disquaires délirants du film High Fidelity, et son pote Kyle Gass remettent le couvert et nous servent un troisième album qui est tout aussi génialement vulgaire que les précédents, mais musicalement plus élaboré, plus maîtrisé. On y sent toujours autant l'influence des maîtres comme Dio, ça déconne grave, belle habitude que prennent depuis leurs débuts ces deux dingues qui militent ouvertement pour la dépénalisation des drogues douces. Ils ont dû en fumer de la bonne pour nous pondre ce que l'on peut considérer comme le meilleur de leurs albums.

Jouissivement fucké.


À écouter : Rize of the Fenix






Crazy World
The Return Of A Clown


Découvert incroyablement par hasard... J'écoute autre chose sur MySpace, je laisse le lecteur ouvert après avoir entendu la chanson qui m'a invitée à le mettre en marche. Il me balance un truc qui me scotche... Diable ! Qu'est-ce donc ? Un groupe dont je n'avais jamais entendu parler. Finlandais, dont le deuxième album, celui-ci, est extrêmement difficile à trouver en CD, bien qu'il soit vendu un peu partout en MP3. Alors je pars à la chasse aux informations, je me lance dans la quête du Graal (le CD. Je reste attachée à l'objet, et il vaut sacrément le coup ! Accompagné d'un livret sous forme de bande dessinée).

The Return Of A Clown se veut être un rock opera. On pense d'office au Uriah Heep de l'époque The Magician's Birthday, sans pour autant juger de manière simpliste qu'il puisse s'agir d'une quelconque copie. Crazy World conserve habilement sa propre identité. À noter que, contrairement au reste du disque, la chanson en écoute n'a pas grand chose de heepien.

Seventiesement actuel.


À écouter : She Could Be Your Mother






Rebelution
Peace Of Mind


Chouette projet que celui de ce groupe de reggae américain pour son troisième album : le proposer dans un coffret regroupant trois versions des 12 chansons. Une normale, une acoustique et une dub. 12 petits rayons de soleil pop jamaïcains sans grande prétention, mais diablement efficaces , qui réchauffent sans brûler.

Dominicainement groovy.


À écouter : Comfort Zone





Les perdants magnifiques

 

Parce que 10, ce n'est pas 11 ni 15... Quelques albums marquants de cette année 2012 qui restent au pied du podium.

Bonnie Raitt - Slipstream
À écouter : Used To Rule The World

 

Ani DiFranco - Which Side Are You On?
À écouter : Life Boat

 

Ugly Duckling - Moving At Breakneck Speed
À écouter : Anything Can Happen (In The Big City)

 

Lyle Lovett - Release Me
À écouter : White Boy Lost in the Blues

 

Mark Knopfler - Privateering
À écouter : Redbud Tree

 


Béatrice

 

 

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