J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 14 août 2021 01:49

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CoH ‎– CoHgs

Un album d’électro de deux mille dix-sept qui est parvenu jusqu’à moi, c’est dire si sa réputation a dû subir des voies bizarres et zigzagantes pour qu’une telle chose soit possible… mais cela se fit !

Il s’agit de CoH, alias Ivan Pavlov, dans un projet de titres compilés faisant appel à la voix, au chant. Chacun de ces titres existe donc par ailleurs mais la réussite d’une compile tient à ce qu’elle véhicule un projet et une identité, ce qui est le cas ici, on peut donc dire que cet album est une compilation réussie. C’est sorti sur un beau vinyle, sous-pochette gaufrée, son parfait.

Bien entendu Ivan Pavlov constitue le lien qui relie l’ensemble des compos, il est préférentiellement soutenu par des voix féminines, le registre général est assez varié, entre pop et musique expérimentale, en passant par le minimalisme ou les pièces plus industrielles.

Il y a également deux titres en lien avec les musiciens du groupe Coil. Le premier « Silence is Golden » fait intervenir Peter « Sleazy » Christopherson et le second, « Love Septic Domain », met en scène une collaboration entre John Balance et Louise Weasel.

Les deux titres qui me semblent les plus pop sont interprétés par des chanteuses japonaises, c’est très mignon. Anna Yamada interprète « Sleepwalker » et Noriko Taguchi « Alcohol ». Dans le registre des curiosités il y a également un titre enregistré avec la créatrice de mode Ann Demeulemeester, bon côté chiffon je m’y perds un peu, mais c’est un inédit qui ouvre l’album.

La chanteuse Little Annie aka Annie Anxiety intervient par deux fois, d’abord sur « 46 Things I Did Today » où elle liste ses activités de la journée, du limage des ongles à l’évocation du suicide… L’autre titre « Curious Yellow » est tout en fragilité, dentelle et contemplation.

Au jeu du « Qui est qui ? » il faut ajouter le sieur Frankie Gothard qui n’est autre que le russe CoH lui-même, il interprète « FFFETISH » un titre un peu malsain.

Voilà, voilà, un album pas de jazz mais intéressant, avec une fenêtre entre-ouverte vers le grand public.

COH - Sleepwalker (feat. Anna Yamada) [Audio]


COH - Silence Is Golden (feat. Peter 'Sleazy' Christopherson) [Audio]


COH - Alcohol (feat. Noriko Taguchi) [Audio]


COH - Exercise in Colour (feat. Ann Demeulemeester) [Audio]
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Message par Douglas » dim. 15 août 2021 01:50

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Clifford Brown ‎– Brownie Eyes

Toujours en fouillant dans mes bacs je trouve cet album de Clifford Brown, des vieilleries encore me direz-vous ? Et bien la réponse est oui, pas le Blue Note en lui-même puisqu’il est sorti en 1974, il est ici dans sa version US, encore mint, le plaisir de l’écoute est intact.

C’est une compile, un mot que les amateurs de vinyles n’aiment pas trop, pourtant, avec Clifford Brown il me semble que ça peut avoir du sens d’acheter ce genre d’album, d’abord parce qu’ici les enregistrements d’origine sont anciens, années 53 et 54, les accompagnateurs sont excellents et, somme toute, il n’y a là que de la bonne musique.

Ceci ne vaut que si vous possédez déjà quelques albums de Max Roach en compagnie de Clifford Brown, ils s’y montrent tous deux à leur meilleur ! Pourtant celui-ci ne rend rien côté qualité, bien que ces enregistrements soient un peu disparates, mais c’est aussi le lot de l’époque.

Trois titres fameux en provenance du groupe du saxophoniste alto Lou Donaldson, « Brownie speaks », « Bella Rosa » et « De-Dah » enregistrés en quintet le six juin 1953, vous y entendrez déjà l’incroyable aisance de Clifford Brown, un maître incontesté de la trompette be-bop, la démonstration est ici complète et définitive.

Les quatre premières pièces proviennent d’un combo dirigé par Gigi Gryce, il est ici à l’alto et à la flûte, Charlie Rouse est au ténor, John Lewis au piano, Percy Heath à la basse et Art Blakey à la batterie. On y entend « Hymn of The Orient » très beau thème, « Easy Living » un des chevaux de bataille de Clifford Brown, la ballade est vraiment superbe et déchirante, « Cherokee » où on apprécie la vélocité des solistes, on se souvient que le chef d’œuvre, « Ko Ko », de Charlie Parker prend sa source dans ce thème, et « Wail Bait » pour finir la face.

« Brownie Eyes » provient du sextet de Clifford Brown et « Get Happy » a été enregistré sous la direction de Jay Jay Johnson. Que du bon ici, du pur be-bop de qualité, un format compile, certes mais qui se montre un raccourci idéal pour trouver le meilleur de Clifford Brown ces deux années-là, on le sait Clifford mourut jeune, à l’âge de vingt-six ans, en 1956 !

Clifford Brown - Easy Living


Hymn Of The Orient (Remastered)


Cherokee (Remastered)


Clifford Brown - Brownie Speaks
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Message par Douglas » lun. 16 août 2021 02:44

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The New Amazing Chico Hamilton Quintet ‎– Passin' Thru

Pour changer un peu parlons du Chico Hamilton Quintet et de « Passin’ Thru » sorti en 1963, le premier album pour Impulse de la part du batteur. Il est ici bien entouré, Charles Lloyd est au ténor et à la flûte, George Bohanon au trombone, Gabor Szabo à la guitare et Al Stinson à la basse.

L’album est placé sous le signe du hard bop tout en gardant un œil vers la modernité, Impulse oblige. Mais ce qui marque dès le morceau titre qui ouvre l’album ce sont les influences latines plutôt agréables, sur « El Toro » la troisième piste on retrouve à nouveau de l’exotisme, orienté vers le Mexique et l’Espagne, mais on pourrait aussi parler des influences hongroises de Gabor Szabo qui sont toujours prégnantes dans son jeu.

On le voit ce disque est sous influence, il sautille en tous sens, on pourrait tout aussi bien souligner ce côté rythmique très jazz, on pourrait même parler de « swing » ici, qui pousse l’album vers mille références, et même évoquer l’influence de Coltrane sur le solo de ténor de Charles Lloyd.

La face deux est occupée par une longue pièce de plus de treize minutes, « Lady Gabor », un morceau signé par le guitariste qui est l’occasion de nombreux solos. C’est d’abord Charles Lloyd qui le colorie avec sa flûte, bien soutenu par la rythmique très en place ici, Gabor lui succède ensuite toujours aussi voyageur et parfois inattendu, la longueur sied bien au morceau qui se relance sans cesse en offrant de nouvelles voies d’investigation.

Le bassiste Al Stinson est tout à fait remarquable, alors promis à un grand avenir, il sera victime d’une overdose à l’âge de vingt-quatre ans, c’est ici une occasion de vraiment apprécier son jeu très paisible et créatif dans le canal centre gauche.

« Lonesome Child » de Charles Lloyd ferme l’album, on retrouve des accents coltraniens auxquels il est difficile d’échapper en cette période. Vraiment un disque extrêmement agréable, qui pourrait plaire à beaucoup, il en est d’autres dans la discographie de Chico Hamilton !

Passin' Thru


Lady Gabor


El Toro


Lonesome Child
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Message par Douglas » mar. 17 août 2021 03:16

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Chico Hamilton - El Chico (1965)

On reste avec Chico Hamilton pour cet album d’août 1965, « El Chico », avec cette attitude peu amène de notre batteur sur la photo de pochette. Pourtant cet album est une nouvelle fois synonyme d’ouverture vers les autres musiques, particulièrement les musiques latines, comme la rumba ou la bossa nova. La composition du groupe vérifie d’ailleurs ce balancement déjà entrevu sur « Passin’ Thru ».

Quelques-uns sont toujours là, comme le guitariste Gabor Szabo et le contrebassiste Al Stinson, mais d’autres arrivent. Jimmy Cheatham est au trombone, Sadao Watanabé à l’alto et à la flûte et deux percussionnistes sont présents, Willie Bobo et Victor Pantoja.

La musique de Chico est toujours égale à elle-même, séduisante, agréable, épicée aux aromates exotiques des îles ou du sud, toujours aussi facile à appréhender, une musique qui s’écoute et se livre sans effort. Cette aisance est à mettre au compte des musiciens, la base rythmique est fantastique, les percussionnistes bien sûr qui sont deux et ne se reposent pas, trouvant une place centrale dans cette rigueur rythmique, pourtant souple, légère et subtile.

Chico n’est pas le dernier à assurer la mise en place, en dialogue avec Al Stinson, vraiment impeccable. Quant à Gabor Szabo il est devenu encore plus central dans le son du groupe et son rôle est majeur. Les deux autres solistes, Jimmy Cheatham et Sadao Watanabé s’aquitent de leur tâche avec tout le sérieux attendu.

« Conquistadores (The conquerors) » qui ouvre la face deux est vraiment très plaisant, c’est une pièce improvisée lors de la session d’enregistrement, on se sent pris dans un tourbillon, comme de l’intérieur. Chico balance et envoie en chauffant les troupes, sans surprise c’est Gabor qui improvise sur cette section rythmique bien chaude et pas très sage, et ça envoie !

« El Moors » est une compo de Chico qui ajoute encore un peu d’exotisme, mais cette fois en s’inspirant de la musique d’Afrique du nord entre ballade en droma et charmeur de sepents. Vient ensuite « Strange », pièce interprétée en 1959 par le groupe de Chico alors qu’y officiait Eric Dolphy, un hommage, donc.

Vraiment un chouette album de saison de la part de Chico Hamilton, musique qui convient bien à l’été, à la fête et à la chaleur !

El Chico


Conquistadores


El Moors


People
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 18 août 2021 05:14

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Chico Hamilton - The Dealer

On poursuit la route en compagnie de Chico Hamilton avec sans doute son album le plus connu, « The Dealer » enregistré, toujours sur Impulse, mais en 1966. Sur la pochette on peut lire la mention « Introducing Larry Coryell », c’est en effet le premier enregistrement du guitariste, il faut reconnaître à Chico Hamilton un flair pour dénicher les grands musiciens, on comprend aussi que Gabor Szabo n’est plus là, il est parti avec Charles Lloyd pour devenir leader à part entière.

Mais la réputation de découvreur de talent ne s’arrête pas en si bon chemin pour Chico qui invite également le saxophoniste Arnie Lawrence pour sa toute première expérience discographique. Côté musiciens il y a également Ernie Hayes à l’orgue sur deux pièces et l’excellent Richard Davis à la basse.

Pour finir on remarque la présence d’Archie Shepp, compositeur de l’un des meilleurs titres de l’album « For Mods Only » et également titulaire du piano sur cette même pièce. Tout est bon ici, pourvu que l’on aime entendre le son de l’orgue dialoguer avec la guitare, comme sur « Larry Of Arabia », et puis il y a une autre douceur « Baby, You Know », l’autre blues...

Mais il se peut aussi que l’on se laisse prendre par les accents spirituals de « Thoughts » où Arnie Lawrence officie avec un sacré talent! Il faudrait aussi parler du solo de Larry Coryell également, bien que celui qui surprenne le plus, c’est Richard Davis, pourtant c'est la grande classe comme à l’habitude. Un autre temps fort avec « Jim-Jeannie » qui a l’air presque free !

Le succès de cet album n’est pas dû au hasard, il réunit les ingrédients du charme et du succès, c’est sûr, il a le « mojo » !

Chico Hamilton The Dealer


Larry Of Arabia


A Trip


Thoughts


Chico Hamilton - Baby, You Know (The Dealer, 1966)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 19 août 2021 03:28

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Chico Hamilton - Chic Chic Chico (1965)

Ce sera le dernier album de Chico Hamilton dont on parlera ici, « Chic Chic Chico » est sorti en 1965, mon exemplaire est en mono, ce qui ne lui enlève rien de son charme, c’est même assez chic, avec cette version promo au label Impulse en noir et blanc et un petit mot de Chico...

La compo titre qui ouvre l’album est joué par un sextet que je ne détaille pas, car c’est assez anecdotique, le reste de l’album est interprété par un octet dont la section rythmique est déjà connue, Chico, Gabor et Albert Stinson. Pour le reste John Anderson joue de la trompette, Lou Blackburn du trombone, Harold Land du sax Ténor, Henri Sigismonti du cor et Bill Green de la flûte et du piccolo.

L’album est très agréable mais c’est le moins remarquable de la série dont on a parlé ici, Gabor Szabo y signe quatre compos, sans doute que ce sont ses talents de compositeurs qui l’ont incité à voler de ses propres ailes. Chico n’en signe que deux, il est ici moins prolixe qu’à l’habitude, il y a également deux reprises.

Ce petit tour dans la grosse discographie de Chico aura permis de mettre en avant ses qualités de découvreur de talent, de compositeur mais aussi de chef d’orchestre et d’arrangeur habile et talentueux. C’est aussi un homme curieux des musiques du monde et des folklores.

En tant qu’instrumentiste il est assez extraordinaire, subtil, sachant varier son jeu, avec lui il n’y a aucun risque de monotonie, il aime se montrer efficace et sait jouer de sa technicité pour mettre le feu à l’orchestre, tout en restant clair et classieux.

Il est regrettable que l’on parle si peu de ce grand musicien qui a laissé derrière lui quelques grands albums dont on a parlé, mais il en reste, particulièrement dans son début de carrière qui mériteraient également une attention plus importante.

Chico Hamilton - Chic, chic, chico


What's New - Chico Hamilton


Corrida De Toros - Chico Hamilton


Chico Hamilton-"St. Paddy's Day Parade" 1965
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 20 août 2021 08:11

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Errol Parker - My own bag… n°3 (1975)

Voilà un musicien dont certains connaissent peut-être le nom sans avoir pour autant écouté sa musique, ce qui fut longtemps mon cas, et puis voilà, tout arrive et me voici désormais à la tête de quelques albums de ce musicien qui possède une trajectoire vraiment intéressante. Son nom ? Errol Parker, mais c’est un pseudo en fait, choisi sans trop de difficulté, « Errol » pour Errol Garner et « Parker », pour Charlie Parker ! C’est un peu immodeste, mais c’est ainsi que cela se fit…

En fait Errol Parker est né Raphaël Schecroun, en 1925 à Oran. Il a joué aux côtés de Django Reinhardt et a enregistré avec Kenny Clarke et James Moody, il a également accompagné Don Byas. Heureux auteur d’un succès de variété rémunérateur, il est cependant retourné au jazz, a ouvert une boîte, le « Ladybird », puis, suite à un accident de voiture il a quitté paris et est parti vers New-York où il s’est installé, a créé son label « Sahara » et a enregistré quelques albums dont ce « My own bag… n°3 » que je vous présente après avoir remarqué qu’il existait un extrait sur le tube, mais d’autres albums auraient pu également convenir, même si celui-ci est de bon niveau !

Cet album date de 1975, il est partagé en deux parties, la plus longue à la tête d’une formation avec des instruments plutôt électrifiés et une seconde constituée par deux pièces au piano solo, des standards, « Blue Moon » et « I’m in the moon for love ». Ces deux derniers titres, positionnés à la fin de l’album, révèlent un musicien qui a bien digéré Monk, habile technicien au toucher puissant avec un feeling démonstratif.

Les autres pièces sont des compositions personnelles, Errol y joue du piano acoustique mais surtout du piano électrique, il joue également des percussions, tambourin, congas et maracas. Il y a une excellente flûtiste, Lady Dee qui restera méconnue hormis cet enregistrement , une basse électrique jouée par Bruce Johnson, un batteur en la personne de Clyde Lucas et Ray Mantilla, un maître percussionniste sur deux morceaux.

Le morceau qui ouvre la face une « Street Ends » a connu un petit succès, pièce habile à la mélodie accrocheuse qui fit mouche, il faut dire qu’Eroll Parker est un spécialiste de ce genre de coup. Lady Dee assure parfaitement côté flûte, poussée par une section rythmique puissante qui envoie bien, tout en créant des espaces de tension qui dynamisent la pièce, le solo d’Errol au piano électrique est également très brillant et les gars à l’arrière apportent du combustible sans répit.

« Rehearsal » s’enrichit de Ray Mantilla, le tempo est un peu moins torride mais on reste parfaitement dans la lignée de la première pièce, c’est très riche rythmiquement, enlevé, très pro. Le troisième morceau en début de face deux, « Daydream At Moon », est également excellent. S’il fallait trouver une critique à ce très agréable album ce serait dans le manque de continuité du projet de départ, les deux pièces au piano solo sont chouettes mais semblent ajoutées pour « finir » l’album afin qu’il ait une durée convenable.

Il n’y a cependant rien ici qui puisse vous dissuader d’acheter l’album si vous tombez dessus, un album de plaisir et de joie.

Street Ends - Errol Parker
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 21 août 2021 03:45

Louis Armstrong And His Orchestra - St. James Infirmary - New York 12.12. 1928

Modifié en dernier par Douglas le dim. 22 août 2021 03:19, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 21 août 2021 04:11

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Raymond Boni - Mémoire de l'Oubli : Images For Donald Ayler

Ceux qui viennent régulièrement par ici connaissent mon intérêt pour le guitariste Raymond Boni. Alors quand, sur ce bon vieux jazz mag du mois d’août, après avoir vu passer Lage Lund, Julian Lage arrive le tour de Raymond Boni, je me suis mis en quête de ce nouvel album, d’autant qu’en plus, c’est un hommage à Donald Ayler.

Tout le monde connaît Albert, et même Donald aux côtés d’Albert, mais il y a cette série en trois volumes des concerts de Florence, parus en quatre-vingt-un sur « Frame » où Don joue absolument merveilleusement en tant que leader, des disques magnifiques dont j’ai fait l’achat il y a bien longtemps en suivant mon penchant.

C’est pour moi une très grande surprise que cet hommage rendu par Raymond Boni, je voyais Donald un peu oublié, disparu derrière l’ombre de son frère, et bien non, Raymond veille : « En souvenir du grand trompettiste Donald Ayler dont la musique a inspiré des générations de libres improvisateurs » est-il écrit au verso du Cd.

Bien que sorti cet été, cet album en fait a été enregistré en 2014, attendant probablement l’occasion de paraître, toutes les compositions sont de Raymond, seul avec sa guitare, sans doute pour la plupart sont-elles le fruit d’improvisations. Ce qui fait le sel de cet album c’est son intensité, ce n’est pas tellement pour sa forme que la musique est jouée mais plus pour la force de son expression, telle qu’elle se livre et explose, comme s’il avait fallu inventer une nouvelle façon d’explorer les cordes de la guitare pour atteindre le niveau suffisant d’expressivité pour entrevoir les mondes de Donald. En témoigne "The 4th of April 1968"

Et puis aussi ce mot de Joe McPhee, à l’intérieur du Cd, où il écrit « […] Les sons de sa guitare font écho au cri d’amour incandescent de la trompette de Donald Ayler et offrent une résonance poétique de sa vie. Donald est parti mais il n’est pas oublié. »

Un enregistrement splendide, original, je l’ai commandé directement au label, seize euros avec les frais de port. « Mémoire de l’oubli » le titre qu’il fallait, qui va à Don, mais aussi à Raymond.

Mémoire


De l'oubli


The 4th of April 1968


Deep Is the Light of The Shadow
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Mister Brown » sam. 21 août 2021 13:18

Du bon jazz d'Allemagne de l'ouest
Call en 1971 du Michael Naura Quartet, avec Eberhard Weber à la basse.

https://www.youtube.com/watch?v=MbgtJ6oTh0g

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 22 août 2021 03:08

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M'Boom - Collage

Voici un album enregistré par Max Roach, un incontournable historique de l’histoire du jazz, depuis l’origine du be bop jusqu’aux extensions les plus modernes. Cet enregistrement, « Collage » illustre bien son originalité ainsi que sa grande ouverture d’esprit. Il a fondé le groupe « M'Boom » en 1973, celui-ci se distingue particulièrement dans le jazz et dans les "musiques du monde", de l'ensemble des autres formations existantes, car elle est composée uniquement de percussionnistes.

Pour se faire et maintenir l’intérêt de l’écoute, Max Roach a fait appel à une très grande diversité d’instruments de percussions et au moins à une dizaine de musiciens. Lui-même n’hésite pas à changer d’instrument d’un morceau à l’autre, lorsque le besoin se fait sentir. Ainsi serait-il vain de vouloir accorder un instrument ou deux à chaque participant, il est préférable de les énumérer, ce qui donnera une idée du grand éventail de couleurs musicales.

Déjà toutes les percussions usuelles sont présentes, ainsi que la grande variété des tambours, mais aussi les marimbas et les vibraphones, les « steel drums », les timbales, les cloches, xylophones, claves, marimbas, cymbales etc…

Les musiciens sont également des experts remarquables, Joe Chambers, Roy Brooks, Warren Smith, Ray Mantilla, Kenyatte Abdur-Rahman, Fred King, Freddie Waits, Eli Fountain et Eddie Allen. C’est le quatrième album de « M’Boom », le seul que j’ai écouté, mais il y a là un territoire à explorer !

Sur les six pièces Max en a composée trois, les autres sont au crédit de Joe Chambers pour « Circles » le très beau morceau d’ouverture, « Jamaïca Sun » de Roy Brooks et « Mr Seven » de Warren Smith. On remarquera également la reprise de « It’s Time » et le remarquable « Street Dance », tous les deux de Max Roach.

Tout le charme de l’album tient dans les timbres instrumentaux habilement mélangés. Tant les doigts, les mains, les baguettes et les mailloches sont à l’œuvre. Rythmes et dextérité sont évidemment présents, restait à créer un univers mélodique avec des percussions, un pari gagné haut la main par une formation essentiellement originale.

Le temps verra un autre groupe s’engager plus tard sur une voie cousine, « Les tambours du Bronx » relèveront le défi !

M'Boom - Jamaican Sun - 1984


M'Boom - A Quiet Place


Circles
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 23 août 2021 02:46

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Larry Young ‎– Lawrence Of Newark (1973)

Larry Young est un organiste dont j'ai entendu parler pour la première fois lorsqu'il jouait dans le Lifetime de Tony Williams en compagnie de John Mc Laughlin. L'écoute des albums de ce groupe, dont l'existence ne dura sous cette forme que quelques mois, a représenté un choc à cette époque, Miles Davis ne s'y est pas trompé, il en débaucha petit à petit les membres pour écrire les premières pages du jazz-rock.

La particularité de Larry Young c'est qu'il jouait de l'orgue Hammond B-3, comme ... Jimmy Smith ! Sous l'influence de Coltrane et de la "Spiritual music" il créa une nouvelle façon de jouer de l'instrument, à l'heure où tous les organistes de la jeune génération jouent du Fender Rhodes, lui révolutionne les harmonies de l’ancêtre et innove, anticipant les sons des synthés.

Cet album de 1973 est le plus connu sous son nom, particulièrement pour "Khalid of Space (part two)" qui est le cheval de bataille de l'album. On admire la partie d'orgue, bien sûr, mais aussi les solos de guitare du fantastique James "Blood" Ulmer. Un grand nombre de musiciens sont présents, notamment de nombreux percussionnistes et on ne peut s'empêcher de songer à l'Arkestra de Sun Ra et aux transes collectives générées par ces polyrythmies tribales, pour peu que l'on pousse le son comme il convient.

La liste des musiciens fait place également à un invité mystère, l'anecdote éveillera la curiosité des critiques et des amateurs qui chercheront l'identité de ce saxophoniste mystérieux. A l'écoute, c’est Pharoah Sanders qui tient la corde, attaché à Impulse, il est possible qu’il n’ait pu participer officiellement à cet enregistrement pour des raisons de droit. Le petit label « Perception records » qui sortit cet album était alors agonisant. En tout cas ce n'est pas Larry Young, trop tôt décédé qui livrera le secret...

Grand album et magnifique pochette !

Larry Young - Khalid Of Space [HQ Audio] Lawrence Of Newark, 1973


Larry YOUNG Saudia (1973)


Larry Young - Sunshine Fly Away (1973) US


Larry YOUNG Hello your quietness (islands) (1973)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Mister Brown » lun. 23 août 2021 16:08

Douglas a écrit :
lun. 23 août 2021 02:46
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Larry Young est un organiste dont j'ai entendu parler pour la première fois lorsqu'il jouait dans le Lifetime de Tony Williams en compagnie de John Mc Laughlin. L'écoute des albums de ce groupe, dont l'existence ne dura sous cette forme que quelques mois, a représenté un choc à cette époque, Miles Davis ne s'y est pas trompé, il en débaucha petit à petit les membres pour écrire les premières pages du jazz-rock.

La particularité de Larry Young c'est qu'il jouait de l'orgue Hammond B-3, comme ... Jimmy Smith ! Sous l'influence de Coltrane et de la "Spiritual music" il créa une nouvelle façon de jouer de l'instrument, à l'heure où tous les organistes de la jeune génération jouent du Fender Rhodes, lui révolutionne les harmonies de l’ancêtre et innove, anticipant les sons des synthés.

Cet album de 1973 est le plus connu sous son nom, particulièrement pour "Khalid of Space (part two)" qui est le cheval de bataille de l'album. On admire la partie d'orgue, bien sûr, mais aussi les solos de guitare du fantastique James "Blood" Ulmer. Un grand nombre de musiciens sont présents, notamment de nombreux percussionnistes et on ne peut s'empêcher de songer à l'Arkestra de Sun Ra et aux transes collectives générées par ces polyrythmies tribales, pour peu que l'on pousse le son comme il convient.

La liste des musiciens fait place également à un invité mystère, l'anecdote éveillera la curiosité des critiques et des amateurs qui chercheront l'identité de ce saxophoniste mystérieux. A l'écoute, c’est Pharoah Sanders qui tient la corde, attaché à Impulse, il est possible qu’il n’ait pu participer officiellement à cet enregistrement pour des raisons de droit. Le petit label « Perception records » qui sortit cet album était alors agonisant. En tout cas ce n'est pas Larry Young, trop tôt décédé qui livrera le secret...

Grand album et magnifique pochette !

Larry Young - Khalid Of Space [HQ Audio] Lawrence Of Newark, 1973


Larry YOUNG Saudia (1973)


Larry Young - Sunshine Fly Away (1973) US


Larry YOUNG Hello your quietness (islands) (1973)
Très bon album de free/spiritual avec ses grosses zébrures d'orgue cosmiques et ses polyrythmies tribales. Je garde une petite préférence pour Unity, plus classique mais plus digeste sur la durée à mon gout ! :)

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 23 août 2021 20:05

Sa période Blue Note est en effet plus classique à l'image de Unity de 66, mais ce qui est le plus étonnant, et le plus plaisant selon moi, c'est la trajectoire du gars, en quelque sorte partir de Jimmy Smith et arriver au jazz-rock à côté de Miles Davis, après avoir joué dans le Lifetime!
Bienvenue chez vous, à la petite épicerie indépendante...

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » lun. 23 août 2021 20:33

Album malheureusement non réédité :-|

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 24 août 2021 04:23

Piranha a écrit :
lun. 23 août 2021 20:33
Album malheureusement non réédité :-|
C'est vrai, j"ai le mien depuis longtemps...
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » mar. 24 août 2021 04:36

Douglas a écrit :
mar. 24 août 2021 04:23
Piranha a écrit :
lun. 23 août 2021 20:33
Album malheureusement non réédité :-|
C'est vrai, j"ai le mien depuis longtemps...

Si tu ne sais pas quoi en faire... :hehe: :hehe:

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 24 août 2021 04:37

Image

UH – UH

Retour vers An’archives, le label atypique, pour se pencher sur la formation UH, un duo formé par Takayuki Hashimoto et Shizuo Uchida. Takayuki joue du sax alto et de l’harmonica et Shizuo de la basse. Encore une présentation luxueuse pour ce cd corseté dans une enveloppe rouge, lui-même glissé dans une pochette format quarante-cinq tours, avec obi, à l’intérieur de celle-ci se trouve également une carte à l’effigie du duo ainsi qu’un insert avec le mot de Michel Henritzi.

Ce dernier possède une magnifique plume qui dit, explique et suggère. Pour ma part, ne sachant m’élever, je vais bafouiller comme je peux. J’y pioche cependant une citation qui m’interpelle et situe bien l’enjeu de cette musique free, issue du jazz et des traditions nippones : « Ce disque est résolument décalé des modes qui se jouent dans l’underground, aussi un autre monde étrange de traditions fantasmées surgit là avec force. »

Il existe une vérité profonde dans ces mots, quand on écoute Kaoru Abe, Masayoshi Urabe, Harutaka Moshizuki et tant d’autres, cette singularité apparaît, elle tient à ce bouclier qui disparaît et laisse l’artiste sans artifice face à son art. A l’écoute de cet album, de ces vingt-cinq minutes si denses on retrouve cette force puissante. Comme si le free était taillé pour l’âme japonaise, ou que celle-ci, quand elle s'en saisit, en extrait le suc.

Ici c’est vraiment beau, c’est limité à deux cent-cinquante et il en reste deux sur bandcamp…

Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 04:10, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 24 août 2021 04:39

Piranha a écrit :
mar. 24 août 2021 04:36
Douglas a écrit :
mar. 24 août 2021 04:23
Piranha a écrit :
lun. 23 août 2021 20:33
Album malheureusement non réédité :-|
C'est vrai, j"ai le mien depuis longtemps...

Si tu ne sais pas quoi en faire... :hehe: :hehe:
Qui sait, peut-être un jour le Takayuki Hashimoto / Shizuo Uchida sera-t-il recherché également ?
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Mister Brown » mar. 24 août 2021 12:20

Voila un morceau que même des réfractaires au bebop pourraient apprécier, un pur chef d'oeuvre où le plaisir de jouer est tellement audible.
Dizzie Gillespie, Stan Getz et Sonny Stitt, For musicians only, 1958, paru sur Verve.


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