1973, c'était il y a cinquante ans...

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lienard
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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par lienard » ven. 3 nov. 2023 20:26

Status Quo c'est l'essence du Rock ... et au prix où est l'essence, tu devrais faire un effort .. ::d

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Des Esseintes
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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Des Esseintes » sam. 4 nov. 2023 08:39

Je ne sais pas si c'est pareil pour vous ou si c'est moi qui suis un affreux décliniste mais ce qui m'intéresse dans l'année 1973, c'est que pour moi elle semble marquer la fin d'un cycle. Si je compare le nombre d'albums qui comptent parmi mes préférés, j'ai un pic autour de 68-73 en terme quantitatif et puis un net déclin à partir de 1974 (ce n'est pas un indicateur parfait, plein de genres ne sont pas les mieux représentés en format album). Bien sûr si j'étais fan de punk, post-punk, métal etc, ce serait l'inverse exact.

En 1974 sortent "Love to Love You Baby", "Autobahn", le premier Judas Priest et les Ramones se forment ; disco, pop électronique, métal et punk pointent leur nez (genres qui ont en commun de drainer une grande partie des structures rythmiques et harmoniques issues du blues, du rythm'n'blues ou du rock'n'roll des débuts).

J'aurais plus de mal à dégager des tendances en jazz mais c'est sûr qu'il semble y avoir moins d'innovations dans la deuxième moitié des années 1970 (ou alors en faisant le pont avec la musique dite "savante" avec des gens comme Anthony Braxton). Après le modal, le free, l'électrification puis le jazz rock, plus difficile d'identifier de nouvelles directions par la suite.

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Elie Köpter » sam. 4 nov. 2023 09:01

Des Esseintes a écrit :
sam. 4 nov. 2023 08:39
Je ne sais pas si c'est pareil pour vous ou si c'est moi qui suis un affreux décliniste mais ce qui m'intéresse dans l'année 1973, c'est que pour moi elle semble marquer la fin d'un cycle. Si je compare le nombre d'albums qui comptent parmi mes préférés, j'ai un pic autour de 68-73 en terme quantitatif et puis un net déclin à partir de 1974 (ce n'est pas un indicateur parfait, plein de genres ne sont pas les mieux représentés en format album). Bien sûr si j'étais fan de punk, post-punk, métal etc, ce serait l'inverse exact.
Et bien tu as tout dit. Chacun se fera sa propre "Madeleine de Proust musicale". :]
Perso j'ai encore de bons frissons jusqu'en 88. (départ de Fish de Marillion) Puis après plus rien. :langue:
N'avait de bonnes choses dans le punk et la new waves, même si j'aime Selling England et Crime of the Century et Let there be rock

PS: pour le Quo, ma remarque, c'était pour rire, il en faut pour tous les goûts... ;)

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Des Esseintes » sam. 4 nov. 2023 10:05

Elie Köpter a écrit :
sam. 4 nov. 2023 09:01
Des Esseintes a écrit :
sam. 4 nov. 2023 08:39
Je ne sais pas si c'est pareil pour vous ou si c'est moi qui suis un affreux décliniste mais ce qui m'intéresse dans l'année 1973, c'est que pour moi elle semble marquer la fin d'un cycle. Si je compare le nombre d'albums qui comptent parmi mes préférés, j'ai un pic autour de 68-73 en terme quantitatif et puis un net déclin à partir de 1974 (ce n'est pas un indicateur parfait, plein de genres ne sont pas les mieux représentés en format album). Bien sûr si j'étais fan de punk, post-punk, métal etc, ce serait l'inverse exact.
Et bien tu as tout dit. Chacun se fera sa propre "Madeleine de Proust musicale". :]
Perso j'ai encore de bons frissons jusqu'en 88. (départ de Fish de Marillion) Puis après plus rien. :langue:
N'avait de bonnes choses dans le punk et la new waves, même si j'aime Selling England et Crime of the Century et Let there be rock

PS: pour le Quo, ma remarque, c'était pour rire, il en faut pour tous les goûts... ;)
Non bien sûr mais il faut aussi savoir outrepasser ses à prioris et premières impressions.

Bien sûr il y a plein de trucs que j'aime au-delà de 1974. Je suis né en 1980 et même si mes premiers chocs musicaux se sont produits en fouillant dans la collection de vinyles de mes parents (Pink Floyd, Lou Reed, les Stones, les Kinks, Bowie etc) ou les cassettes de mon grand frère (Amon Düül, le Velvet, les Stooges, des groupes de psyché avant-gardistes comme Silver Apples et un peu de free style Albert Ayler), j'ai également été abreuvé à la musique de mon époque (Sonic Youth/Sebadoh/MercuryRev/Flamin' Lips/Dinosaur Jr etc) donc si j'avais une madeleine de Proust ce serait plutôt pour ça mais en l'occurence je suis surtout attiré par des trucs antérieurs à ma naissance.

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par dark pink » sam. 4 nov. 2023 10:17

Ce sont mes 10 premiers avec Dark Side en tête loin devant les autres. J'en rajouterai 5 plus tard pour m'accorder avec l'intitulé du sujet. Il ne me semble pas avoir vu le Harrison dans vos choix et pourant je le trouve excellent. J'ai acheté la réédition récente et sans vraiment apporter de la nouveauté, ça m'a fait une bonne piqure de rappel et conforté dans mon choix. Sinon, ce n'est pas étonnant qu'on ait les mêmes choix, ils sont excellents ces disques. Bravo et merci pour les trucs que je ne connais pas, et pourtant, cette année musicale là, je la connais bien :super:

1 – Pink Floyd – The Dark Side of the Moon.
2 – Paul McCartney & Wings – Red Rose Speedway.
3 – George Harrison – Living in a Material World.
4 – Genesis – Selling England by the Pound.
5 – Yes – Tales from Topographic Oceans.
6 – King Crimson – Lark’s Tongue in Aspic.
7 – Roxy Music – For Your Pleasure.
8 – Rolling Stones – Goat Head Soup.
9 – Ange – Le cimetière des Arlequins.
10 – Mike Oldfield – Tubular Bells.

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Harvest » sam. 4 nov. 2023 10:41

En vous lisant tous j’ai l’impression de passer en revue ma discothèque :taré1:

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Des Esseintes » sam. 4 nov. 2023 11:27

dark pink a écrit :
sam. 4 nov. 2023 10:17
Ce sont mes 10 premiers avec Dark Side en tête loin devant les autres. J'en rajouterai 5 plus tard pour m'accorder avec l'intitulé du sujet.
En fait j'ai édité mon message initial suite à un gros oubli et une erreur de date, du coup c'est devenu un Top 20. Tu mets le nombre qui te parait le plus judicieux.

Parmi ce qui n'a été cité dans aucune autre liste, ceux qui me surprennent un peu ce sont les albums de Bob Seger, Can, New York Dolls, Herbie Hancock, Gram Parsons et Willie Nelson. Non pas qu'ils soient nécessairement mes albums préférés à tout prix mais ils sont généralement considérés comme des sommets dans la carrière de leurs auteurs respectifs.

Pour moi ceux qui tapent à la porte de mon top 20, c'est Faust IV (mais en général je n'aime pas du tout leurs morceaux "comiques"), le Pink Fairies (dommage que le producteur ne les ai pas laissés enregistrer de piste vocale sur un des morceaux, c'est un album assez unique pour son époque), Can (pas de raison autre que le fait de lui préférer les trois précédents), Lard Free, les deux Frank Wright, le Mott the Hoople (plus fan de la période Brain Capers quand même) et le Blue Oyster Cult (contrairement à ce que je lis partout, mon préféré reste quand même le premier pour son côté biker psyché-occulte, la production un peu lo-fi lui confère une mystique moins présente sur les suivants, avec un pied encore dans les années 60, un peu comme si le film Werewolves on Wheels avait été à la hauteur de son titre, suivi du troisième pour la double-tuerie qui clôt l'album).

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Cooltrane » dim. 5 nov. 2023 12:59

J'ai commencé à acheter des vinyles en 74 (à 11 ans) avec le premier Harmonium et le Crime Of The Century.
En 73, j'en étais encore à écouter les Beatles et les Stones (je simplifie, hein!?!, c'était plutôt Floyd et Zeppelin, et en 72, c'était Jethro Tull)
Du coup, tout ce qui est d'avant (donc 73), j'ai acheté après coup, mais fin 74 et durant 75; j'ai dépensé tout mon fric (livraison de journaux en disque (donc rattrapé mon retard depuis 67/8) et en 76 une partie pour ma chaine hi-fi Yamaha (le daron en avait marre que je squatte son Phillips 3 en 1 de m...)


Bon, on passe tds à l'essentiel (ne vous tracassez pas pour la notation (sur 15), elle commence à dater)

14 Pink Floyd Dark Side of the Moon Eng 1973
13 Genesis Selling England By The Pound Eng 1973
13 Gong Angel's Egg Var 1973
13 Jumbo Vietato Ai Minori Di 18 Anni? Ita 1973
13 King Crimson Larks Tongues In Aspic Eng 1973
13 Lard Free Gilbert Artman's Lard Free Fra 1973
13 Return to Forever Hymn of the Seventh Galaxy USA 1973
13 Sahara Sunrise Ger 1973
13 Samla Mammas Manna Måltid Swe
13 Santana / McLaughlin Love Devotion Surrender Var 1973
13 Traffic Shootout at the Fantasy Factory Eng 1973
13 Wakeman, Rick The Six Wives of Henry VIII Eng 1973
12 Agitation Free Second Ger 1973
12 Auger, Brian / Oblivion Express Closer to It!
12 Caravan For Girls Who Grow Plump in the Night Eng 1973
12 De De Lind Io Non So Da Dove Ita 1973
12 Embryo We Keep On Ger 1973
12 Genesis Live Eng 1973
12 Gentle Giant In A Glass House Eng 1973
12 Hancock, Herbie Sextant USA 1973
12 Mahavishnu Orchestra Between Nothingness and Eternity Var 1973
12 Martyn, John Inside Out Eng 1973
12 Martyn, John Solid Air Eng 1973
12 Smith, Lonnie Liston / Cosmic Echoes Astral Travelling USA 1973
12 Soft Machine 7 Eng 1973
12 Spirogyra Bells, Boots and Shambles Eng
12 String Driven Thing The Machine that Cried
12 Traffic On The Road Eng 1973
12 Tyner, McCoy Song For My Lady USA 1973
12 Who, The Quadrophenia Eng 1973
11 Cobham, Billy Spectrum USA 1973
11 Cosmos Factory An Old Castle of Translyvania Jpn 1973
11 Dzyan Time Machine Ger 1973
11 Electric Light Orchestra ELO 2 Eng 1973
11 Embryo Rocksession Ger 1973
11 Embryo Steig Aus Ger 1973
11 Evans, Gil Svengali USA 1973
11 Garybaldi Astrolabio Ita 1973
11 Golden Earring Moontan Net 1973
11 Gong Flying Teapot Var 1973
11 Henry Cow Legend Eng 1973
11 Kebnekaise (Kebnekajse) Kebnekaise (aka II) Swe 1973
11 Parzival Barock Ger 1973
11 Pazop Psychillis Of A Lunatic Genius Bel 1973
11 Perigeo Abbiamo Tutti Un Blues Da Piangere Ita 1973
11 Placebo 1973 Bel 1973
11 Popol Vuh Seligpreisung Ger 1973
11 Renaissance Ashes Are Burning Eng 1973
11 Ribeiro, Catherine & Alpes Paix Fra 1973
11 Sindelfingen Odgipig
11 Slick, Grace Manhole USA 1973
11 Sume Sumut (Where to?) Grn 1973
11 Sweet Smoke Darkness To Light USA 1973
11 Ten Years After Recorded Live Eng 1973
11 Trower, Robin Twice Removed from Yesterday Eng 1973
11 Tyner, McCoy Enlightenment USA 1973
11 War Deliver The Word

Vous aurez compris que les trucs jazz, c'est plus tard (les 80's) que j'ai découvert et les trucs bizarres (scandinaves et autres), c'est encore plus tard

Des Esseintes a écrit :
sam. 4 nov. 2023 08:39
Je ne sais pas si c'est pareil pour vous ou si c'est moi qui suis un affreux décliniste mais ce qui m'intéresse dans l'année 1973, c'est que pour moi elle semble marquer la fin d'un cycle. Si je compare le nombre d'albums qui comptent parmi mes préférés, j'ai un pic autour de 68-73 en terme quantitatif et puis un net déclin à partir de 1974 (ce n'est pas un indicateur parfait, plein de genres ne sont pas les mieux représentés en format album). Bien sûr si j'étais fan de punk, post-punk, métal etc, ce serait l'inverse exact.

J'aurais plus de mal à dégager des tendances en jazz mais c'est sûr qu'il semble y avoir moins d'innovations dans la deuxième moitié des années 1970 (ou alors en faisant le pont avec la musique dite "savante" avec des gens comme Anthony Braxton). Après le modal, le free, l'électrification puis le jazz rock, plus difficile d'identifier de nouvelles directions par la suite.
Perso, je dirais;
en large (ajd), de 59 (l'année du véritable jazz - avant c'était de la gnognote que j'aime tjs pas) à 81 (grosse baisse de régime/nombre d'albums retenus par après)
et bcp plus précisément, de 67/8 à 75/6 avec un cœur de cible de 69 à 73.

Mais je comprends ton déclinisme, car 73 est effectivement la dernière toute-toute grande année, ce qui ùe fait regretter de l'avoir un peu loupé (avec les précédentes), même si l'esprit y était encore jusqu'en 76/7
Des Esseintes a écrit :
sam. 4 nov. 2023 11:27
Parmi ce qui n'a été cité dans aucune autre liste, ceux qui me surprennent un peu ce sont les albums de Bob Seger, Can, New York Dolls, Herbie Hancock, Gram Parsons et Willie Nelson. Non pas qu'ils soient nécessairement mes albums préférés à tout prix mais ils sont généralement considérés comme des sommets dans la carrière de leurs auteurs respectifs.
Bon, perso, j'ai tjs détesté le country (déjà à l'époque), donc Parsons/Nelson, c'est niet pour moi, mais j'ai vu Sextant et Seger dans les premiers posts

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par nunu » dim. 5 nov. 2023 13:48

Perso je n'étais pas né en 1973 , en effet j'ai 10 ans de moins.

Mais en 1973 je retiens ces albums

-Pink Floyd : Dark Side of the Moon
-David Bowie : Aladdin Sane
-The Who : Quadrophenia
-Stevie Wondeer: Innervisions
-Genesis : Selling England by the Pounds
-Lou Red : berlin
-Black Sabbath : Sabbath Bloody Sabbath
-Steely Dan : Countdown to Ecstasy
-John Cale : Paris 1919
-King Crimson : Lark's Tongue in Aspic
-Wings : Band on the Run
-Can : Future Days
-Willie Nelson : Shotgun Willie
-Herbie Hancock : Headhunters
-John Martyn : Solid Air
-Queen : Queen
-Hawkwind : Space Ritual


Et du coté français, excellente année 1973

-Magma : Mekanik Destruktiw Kommandoh
-Barbara : La Louve
-Christophe : les Paradis Perdus
-Francoise Hardy : Message Personnel
-Nino Ferrer : Nino ferrer and Leggs
-Léo Ferré : Il n'y a plus rien

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Des Esseintes » dim. 5 nov. 2023 14:47

Cooltrane a écrit :
dim. 5 nov. 2023 12:59
Perso, je dirais;
en large (ajd), de 59 (l'année du véritable jazz - avant c'était de la gnognote que j'aime tjs pas) à 81
Je suis moi aussi très porté sur tout ce qui est post-bop/modal/free mais de là à dire que Bessie Smith, Art Tatum, Bix Beiderbeicke, Coleman Hawkins, Thelonious Monk, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Erroll Gardner, Sonny Rollins etc etc etc c'est de la gnognote perso je ne peux pas cautionner ! :hehe:

La différence que je ferais c'est qu'avant 1959 c'est plus de boulot parce que le meilleur est rarement présenté sous forme d'album (jamais avant le début des années 50) donc il faut se manger des sessions entières pour en extraire ce qu'on aime vraiment, et que ça demande d'en écouter plus pour comprendre ce qui fait l'individualité de chaque musicien (parce qu'après la fin des années 50, le spectre des possibles s'élargit tellement que des styles très facilement identifiables émergent, il suffit d'avoir écouté Eric Dolphy cinq minutes pour reconnaître sa façon de jouer entre mille). Mais c'est un peu comme de comparer un film de la nouvelle vague avec un film classique, ce n'est pas le même type d'appréciation. Ce sont les petites déviations par rapport à la norme qui apportent une partie du plaisir !

Et puis il y a aussi des choses incroyables et très avant-gardistes avant 1959, pour s'en convaincre il suffit de jeter une oreille aux sessions de 1949 de Lennie Tristano avec Warne Marsh et Lee Konitz par exemple (si c'était sorti en 1959 avec un titre style "The Shape of Jazz to Come" tout le monde aurait crié soit au génie, soit au blasphème !).

Perso je ne connais pas grand chose de plus émouvant que la London Suite de Fats Waller ou les premiers enregistrements de Monk sur Blue Note (ce qu'il a fait de mieux !) Et à partir de 1956 l'avant-garde est déjà là, George Russell théorise l'utilisation des modes en jazz et sort son Jazz Workshop, Cecil Taylor regarde déjà vers l'avenir ("Looking Ahead!"), et les albums de Sun Ra recèlent déjà des bizarreries aux arrangements futuristes (Sun Song!), qu'il faut certes dénicher parmi les trucs bebop plus standards.

Là où je te rejoins c'est que moi aussi j'ai du mal avec tout ce qui est swing/big band très standard et que les années 30 / première moitié des années 40 ne sont pas ma période préférée.
Modifié en dernier par Des Esseintes le dim. 5 nov. 2023 15:27, modifié 1 fois.

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Des Esseintes » dim. 5 nov. 2023 15:01

Cooltrane a écrit :
dim. 5 nov. 2023 12:59
Bon, perso, j'ai tjs détesté le country (déjà à l'époque), donc Parsons/Nelson, c'est niet pour moi, mais j'ai vu Sextant et Seger dans les premiers posts
Oui, c'est moi qui les ai mis. Avec un peu de country aussi (le premier album solo de Tompall Glaser, que je trouve magnifique, un vrai beau disque de loser comme je les aime). Les bons albums de country c'est très très rare mais j'ai quand même réussi à en caser 17 dans mon top 200 ::d

En tout cas il y a des trucs que je ne connais pas dans ta liste, il va falloir que j'écoute ça prochainement.

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par CCR » dim. 5 nov. 2023 19:58

dark pink a écrit :
jeu. 2 nov. 2023 12:20
Si on cause de 1973, c'est l'année de la sortie de mon album préféré de toutes les époques et de tous les styles. Je m'excuse à l'avance de remettre ici mon baratin de l'ancien forum, mais j'aime me souvenir de ces moments. Et je vais le réécouter ce soir ;)

1973 - The Dark Side of the Moon - Pink Floyd
Je vois bien que ma famille est un peu triste que je sois tout le temps barré par monts et par vaux. Et quand je suis présent physiquement à la maison je suis ailleurs dans ma tête ce qui n’arrange pas mes affaires. Ma sœur ne me demande plus rien, elle se débrouille seule dans son lycée lointain ce qui lui donne des excuses pour être elle aussi absente du foyer. Ma mère me demande de participer à une conversation de temps en temps pour montrer que je ne me désintéresse pas complètement de ce qui arrive à ma famille. Elle dit qu’elle veut « avoir de mes nouvelles, savoir comment je vais ». C’est gentil et je regrette de ne pas pouvoir lui parler franchement de ce qui m’arrive. Je ne peux pas lui dire : « Je vote systématiquement pour la poursuite de la grève au bahut pas tant pour les revendications contre la loi Debré que parce que tout ce qui peut supprimer des cours me convient. Je préfère m’ennuyer sur la pelouse ou dans des commissions inutiles que d’assister aux cours. Et je me fous du bac français à un point qui m’étonne moi-même. » Tout ce que je pense lui ferait de la peine et elle ne mérite pas ça. Alors je ne dis rien ou j’élude et elle sent bien que je garde pour moi ce qui est important. Ca l’attriste mais qu’est-ce que je peux faire d’autre ?

Mon père bosse beaucoup. Trop. Il part tôt le matin et revient tard le soir. Quand il revient ! Parce qu’il lui arrive de faire téléphoner chez la voisine, car nous n’avons toujours pas le téléphone, pour dire qu’il ne rentrera qu’au milieu de la nuit voire le lendemain soir seulement. Il revient harassé et dort plus de douze heures de suite puis repart pour une ou deux ou trois journées enchaînées. Il prend le train de banlieue à toutes les heures du jour et de la nuit et fait des rencontres imprévues. Il a mis trois quarante cinq tours sur mon lit, il m’explique pourquoi :
- Comme t’es toujours barré et que je sais pas à l’avance quand je rentrerai, je t’ai mis ça sur ton plumard. J’ai rencontré dans le train un mec sympa. On a causé et en descendant à la même station on a pris le même chemin pour aller au boulot. Sa boutique est pas loin du commissariat. Il m’a fait visiter et il m’a filé trois disques pour toi. C’est un magasin où il n’y a que des disques comme les tiens. Il aime la même musique que toi. Son truc, c’est de les faire venir d’Angleterre et des Etats Unis. Il dit qu’il les a avant tout le monde et qu’il les vend moins cher qu’ailleurs. Il voulait acheter une boutique à Paris mais la patente est trop chère alors il s’est rabattu sur la banlieue. Il retentera Paris quand il aura plus de sous. Il m’a dit que ça devrait te plaire. Il était tout épaté de causer aussi facilement à un flic. Je lui ai filé un Dalloz qui ne me servait pas et qui lui a permis de trouver des trucs juridiques pour son commerce. C’est pour ça qu’il m’a filé ces quarante cinq tours. Il m’a dit que tu pouvais lui commander ce que tu veux en nouveautés, il se fait fort de tout importer. T’as pas un truc que tu voudrais ? Je suis sûr que ça lui fera plaisir de te le dénicher pour montrer qu’il est bon dans son domaine. Il est très sympa.
- Si, il y a un disque que je voudrais bien mais il n’est peut-être pas encore sorti du tout, pas même en Amérique ou en Angleterre mais on sait jamais. Ça s’appelle Dark Side of the Moon, le groupe, c’est Pink Floyd. Ca devait s’appeler Eclipse mais tout compte fait, c’est Dark Side of the Moon. S’il peut m’avoir ça en import avant qu’il sorte en France. Ca veut dire : la…
- … Je sais ce que ça veut dire, je connais mon anglais : la face cachée de la lune. Mais je ne retiendrai pas ce nom, écris-le-moi sur un bout de papier et je lui donnerai. D’après lui, tu l’auras le jour de la sortie à l’étranger.
- Ca m’étonnerait que ça marche, ça a beau être très connu, il y a des listes d’attente chez les disquaires spécialisés de Paris, alors une boutique de banlieue… Et il faudra que tu m’avances les sous, j’ai pas un rond, en ce moment.
- C’est d’accord pour les sous. On risque rien à essayer et je suis curieux de voir s’il dit vrai, il m’a tellement vanté son système mais moi, je n’ai aucun disque en import à commander, tu penses bien.
En effet « je pense bien ». Les goûts musicaux de mon père sont coincés dans l’autrefois de jadis avec de la musique militaire. Son disque préféré, c’est « Les nuits de l’armée 1954 » dont il dit faire partie des chœurs qui chantent « La Madelon ». C’était le seul disque que nous avions pendant très longtemps avec un trente-trois tours des Compagnons de la chanson. Je les ai écoutés en boucle étant petit, j’ai fini par les aimer moi aussi.

Mais ça m’énerve que mon père fasse une intrusion dans ma musique. Il s’en fout et la fustige chaque fois qu’il peut et parce qu’il a rencontré ce mec, il s’intéresse à l’importation des nouveautés. Je n’ai pas envie qu’il fourre son nez là-dedans, d’ailleurs, je n’ai pas encore écouté les trois singles qu’il a mis sur mon lit. J’en n’ai pas envie. Pourtant ces sont les trois premiers disques venant de l’étranger qu’on m’offre. Les quarante cinq tours pressés par chez nous ont un grand trou au centre au contraire des trente trois tours qui ont un petit trou. Les trois imports du pote de mon père ont un truc en plus au centre qui remplit partiellement le grand trou pour permettre de les poser directement sur le plateau de l’électrophone sans avoir recours au centreur en plastique qu’on ajoute dans ce cas-là. Mes potes mélomanes trouvent ça très Pop : « C’est un import ! » Quand on a plusieurs disques à l’apparence bizarre comme ceux-là, on monte dans l’estime de l’audience. Je me suis forgé une estime solide sans avoir un seul de ces disques et voilà que j’en ai trois d’un seul coup sans rien faire de spécial. C’est trop facile et le fait que ça vienne de mon père m’énerve. Le mec de la musique, c’est moi ! Je suis incapable sans me ruiner d’avoir un de ces disques et pour lui c’est aussi facile que ça. C’est injuste !

Image

C’est moi qui suis injuste, évidemment. Mon père essaye d’être sympa et il y arrive. Il est tout content d’y arriver, un peu étonné, même. C’est le hasard de son boulot de cinglé qui lui a fait rencontrer ce mec dans le train à pas d’heure et c’est son envie jamais prise en défaut d’aider les gens qui l’a poussé à donner un Dalloz à ce commerçant. Mais ça me rappelle que moi, je n’ai même pas eu à me baisser pour les ramasser, ces disques. Ca me rappelle que ma famille, en particulier mon père qui est occupé de manière déraisonnable par son boulot, pense à moi quand même alors que je les oublie tous allègrement y compris quand je suis à la maison. Tout ça ne me donne pas le beau rôle, c’est normal. Si je n’écoute pas les disques qu’il m’a offerts, ce n’est pas par dédain, c’est parce que je ne les mérite pas.
Je n’ai mis qu’une journée ou deux à oublier que j’avais en quelque sorte précommandé un disque de Pink Floyd par l’intermédiaire de mon père parce qu’il faut bien être réaliste, si mon père rencontre un jour Pink Floyd, on aura du mouron à se faire : la Lune ou même le Soleil pourraient bien rencontrer la Terre.

Et pourtant, une semaine après ma « commande » alors que j’arrive pile à l’heure pour bouffer à la table familiale, mon père me déclare alors que je suis à peine assis :
- Au fait ! J’ai ton disque. Je te le donnerai après manger, il est dans ma sacoche.
Je lui fais un signe de la tête en souriant. Je n’y crois pas un instant. Si j’y avais cru, mes fesses n’auraient pas touché ma chaise et j’aurais foncé dans sa sacoche pour déballer mon disque.
Le repas se déroule comme d’habitude, ma sœur nous raconte comment elle s’entraîne afin d’être sélectionnée pour des championnats d’Europe qui auront lieu à Rome. Si elle y arrive, le voyage et le séjour lui seront offerts par la fédération.
A la fin du repas, j’ai complètement oublié ce que m’avait dit mon père au début et je me lève pour retourner dans ma chambre. Il ouvre son cartable recyclé en sacoche et en sort un disque trente-trois tours dont la pochette représente un prisme qui décompose ce qu’on suppose être un rayon lumineux en couleurs de l’arc en ciel. Il est sous une cellophane sur laquelle un autocollant indique en lettres blanches sur fond noir double cerclé de blanc : Pink Floyd the Dark Side of the Moon.

Image

C’est le vrai disque. Il n’y a aucun doute. Au dos, le rayon lumineux se poursuit pour rencontrer un autre prisme à l’envers et l’arc en ciel rejoint le côté face, comme une image enroulée sur elle-même. En ouvrant la pochette on découvre les paroles des chansons. Dans la partie face, il y a trois autocollants « Pink Floyd », deux sont identiques, et deux grands posters, un avec les membres du groupe dans des carrés et l’autre représente trois pyramides dans le désert le tout teinté de bleu. Dans la partie dos, il y a le disque. Il a un triangle bleu clair sur son étiquette et il est indiqué qu’il est « Made in GT. Britain », c’est donc bien un import.
- Alors ? C’est bien ça que tu voulais ? Il s’est pas gouré ?
Mon père me sort de ma torpeur avec ses questions. D’avoir ce disque dans les mains me trouble et ma diction s’en trouve altérée.
- Ouais… Putain ! Il a fait comment, on le trouve nulle part. Et c’est le prix combien ?
- Le prix combien ? Laisse tomber. Le prix combien n’était pas cher.
Je vois bien que mon père se marre à l’intérieur. Il est content de m’épater. Je n’ai plus qu’une idée : écouter le disque. Je demande :
- Je peux l’écouter ce soir ? Je sais, pas de musique le soir, mais là !
- Pas de musique fort, le soir ! Si tu mets le son doucement, tu peux l’écouter, ça n’empêchera pas tes frangins de s’endormir.
Je fonce dans ma chambre. Toute ma famille a compris que j’avais dans les mains la réplique discographique du Saint Graal et me regarde m’éclipser avec attendrissement.
J’écoute le disque en lisant les paroles. J’ai déjà entendu ces morceaux en partie grâce à l’enregistrement de l’émission de Jean Bernard Hebey qui diffusait le concert de la veille de celui où Sandrine et moi étions. Le mot que je ne pigeais pas dans « Time » est « ticking » : Ticking away the moment that make up a dull day… C’est bien « make » et non « made » comme je le croyais…
Il y a deux moments très différents de ce que j’ai entendu en concert. Un avec du synthé répétitif et surtout une vocalise faite par une femme absolument bouleversante. J’ai usé ma bande enregistrée sur la radio ce qui me permet de me souvenir de l’ordre des chansons. Je vais pouvoir faire un compte rendu précis à Sandrine dès demain matin. Si je n’ai pas droit à son sourire radieux avec ça…
A la fin du disque, j’ai l’impression qu’il n’a pas duré plus qu’un quarante-cinq tours un peu long. Tout s’enchaîne parfaitement, il y a du saxo sur la chanson avec le bruit de tiroir-caisse qui s’appelle justement « Money » et aussi sur « Us and them », je note ça pour Sandrine, elle va aimer.
Je sors de ma chambre pour un petit pipi avant de dormir et je m’aperçois que mon écoute n’a gêné personne puisque toute la maisonnée s’est endormie au son de Dark Side of the Moon. Sauf moi. Et j’ai bien du mal à m’endormir. Qu’il est bien, ce disque ! J’ai hâte de voir Sandrine et les autres m’écouter leur raconter mon écoute !

Au bahut le lendemain, J’alpague Sandrine et lui raconte tout avant de partager avec les autres. Elle est attentive, ses yeux brillent comme je l’espérais. Je la laisse le plus possible raconter elle-même aux autres mais elle n’a pas vu ni entendu le disque ce qui la limite. Une chose est parfaitement confirmée par nos discussions : je suis bien le seul du bahut à posséder The Dark Side of the Moon ! Certaines et certains ne me croient tout simplement pas. Même les efforts de Sandrine, qui sait que je ne mentirais pas sur un sujet aussi important, pour les convaincre que je dis vrai sont vains. A la fin des cours, elle me demande :
- Si tu veux, tu peux passer vers six heures ce soir pour me le montrer, le disque. Mon frère sera là, ça va l’épater.
A six heures pétantes, je sonne à sa porte. C’est sa sœur aînée qui m’ouvre. Je lui montre mon disque ostensiblement et elle se moque :
- Un prisme ? Mais encore ?
- C’est le nouveau Pink Floyd, je l’ai eu en import !
- Tu m’en diras tant ! Elle crie en direction de l’escalier qui mène aux chambres : c’est Yves avec le nouveau Pink Floyd qu’il a eu en import ! Puis elle me regarde : je ne me suis pas trompée ?
Sandrine dévale les marches suivie de près par Mathieu qui sourit. Il me prend le disque des mains et déclare péremptoirement :
- On dirait pas un disque de Pink Floyd. C’est pas une pochette de Pink Floyd, ça.
Je lui reprend des mains sans ménagement et sors le petit bout de cellophane où était collée l’étiquette avec « Pink Floyd The Dark Side of the Moon » je la décolle soigneusement et la recolle à même la pochette dans le coin en haut à droite.
- Et comme ça, c’est toujours pas un disque de Pink Floyd ?
Il est troublé. Il devait penser que j’avais rapporté un faux ou qu’on m’avait fait prendre des vessies pour des lanternes mais il doit bien se rendre à l’évidence : c’est le vrai disque. Il vide les pochettes, lit l’étiquette du disque qui corrobore l’authenticité de mon trésor et finit par demander :
- Alors, il est comment ?
- Il est génial ! C’est ce qu’on a vu en concert avec un son fantastique. Il y a un morceau complètement synthétique et un autre chanté par une femme, c’est beau, c’est génial. IL y a du saxo sur Money et sur Us and Them. Je ne me suis pas ennuyé un instant, c’est génial ! Je ne l’ai écouté qu’une fois mais c’est génial !
- Ouais, c’est génial, alors…
J’ai tout à coup une idée… géniale ! Je vais leur prêter. Plutôt, je vais le prêter à Sandrine. Et je vais lui donner un des deux autocollants qui sont semblables. Elle sait combien je tiens à tous ces trucs qui sont fournis avec les disques, lui filer un autocollant est pour moi un sacrifice, elle ne peut qu’apprécier.

Je tiens deux jours. Je lui ai laissé Dark Side of the Moon deux jours alors que je ne l’avais écouté qu’une seule fois. Elle m’a bien prêté Son Piper at the Gates of Dawn en intermittence pendant un an après m’avoir fait découvrir Pink Floyd, c’est un juste retour des choses. Elle a collé mon autocollant sur son cahier de chansons.
Quand je suis venu récupérer mon disque, Mathieu m’a remercié :
- C’est un grand disque ! T’as raison, il est génial. On te l’a usé à force de le repasser. Je me suis renseigné, il sera bientôt en France mais il faut que tu me donnes l’adresse de ce disquaire, c’est un très bon dans son domaine, il l’a eu avant tout le monde.

Dans ma chambre, j’ai rajouté les posters de Dark Side par-dessus d’autres plus anciens. J’ai trouvé cette ruse parce que je n’avais plus de punaises et celles que je décrochais étaient fichues. Dorénavant, je colle mes posters les uns sur les autres avec du scotch. Ca me va bien, ça donne à mes murs un air bordélique qui me plaît car on y voit les traces du passé.
Les jours suivants, j’écoute ce disque jusqu’à trois fois de suite, je ne peux plus écouter autre chose, ma mère le remarque en riant :
- Ben dis-donc, tu l’écoutes souvent le disque de ton père (ça m’énerve quand elle l’appelle comme ça) Même moi, je finis par le connaître par cœur. J’aime pas trop quand la femme chante sans paroles, on dirait une folle, mais elle a de la voix, ça c’est sûr.
Le morceau qui étonne ma mère, c’est « The great gig in the sky » ou la chanteuse Clare Torry fait une vocalise époustouflante sur la musique du groupe. Quand nous avions entendu ce morceau en concert, il n’y avait pas de voix dessus. La prof de français nous a appris le sens d’un mot : transcender. Ce verbe s’applique parfaitement à ce que fait Clare Torry pour ce morceau, elle le transcende. Sans voix, c’était bien. Avec, c’est merveilleux. Ma mère a sans doute raison, elle est folle quand elle chante mais qu’elle est belle cette folie.

J’ai mon premier 33 tours en import, un Pink Floyd de surcroît et je ne l’ai même pas payé. Alors forcément, les derniers mots sont pour mon père et une de ses maximes populaires : « Ya de la veine que pour la crapule ! »
tu n'as pas raté ta vocation d'écrivain, dis moi ..?

Je m'en souviens bien aussi de la première fois quand j'ai écouté Drak side, un samedi midi en rentrant du lycée et que je l'avais reçu en commande. On était en 1985 il me semble, mais de sûr, dans mon souvenir, le temps était sombre voir pluvieux. Je l'attendais avec une certaine impatience

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Cooltrane » dim. 5 nov. 2023 21:52

Des Esseintes a écrit :
dim. 5 nov. 2023 14:47
Cooltrane a écrit :
dim. 5 nov. 2023 12:59
Perso, je dirais;
en large (ajd), de 59 (l'année du véritable jazz - avant c'était de la gnognote que j'aime tjs pas) à 81
Je suis moi aussi très porté sur tout ce qui est post-bop/modal/free mais de là à dire que Bessie Smith, Art Tatum, Bix Beiderbeicke, Coleman Hawkins, Thelonious Monk, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Erroll Gardner, Sonny Rollins etc etc etc c'est de la gnognote perso je ne peux pas cautionner ! :hehe:
Nan, mais c'était une exagération voulue :cote:

J'aime bien Duke, Satchmo et Lionel - le swing , quoi... - mais en quantité limitée. Mais cela a tjs sonné "trop vieux" pour moi, que ce soit qd mon père avait les vinyles a casa (déjà), dans les 80's quand j'explorais seul et encore ajd.

Par contre, le bop (fut-il Be, Hard ou Post), je suis resté hermétique - même quand c'était Trane ou Miles.

Des Esseintes a écrit :
dim. 5 nov. 2023 15:01
Cooltrane a écrit :
dim. 5 nov. 2023 12:59
Bon, perso, j'ai tjs détesté le country (déjà à l'époque), donc Parsons/Nelson, c'est niet pour moi, mais j'ai vu Sextant et Seger dans les premiers posts
Oui, c'est moi qui les ai mis. Avec un peu de country aussi (le premier album solo de Tompall Glaser, que je trouve magnifique, un vrai beau disque de loser comme je les aime). Les bons albums de country c'est très très rare mais j'ai quand même réussi à en caser 17 dans mon top 200 ::d

En tout cas il y a des trucs que je ne connais pas dans ta liste, il va falloir que j'écoute ça prochainement.
Nan mais, c'est surtout qu'en Am du Nord (j'y étais entre 71 et 91), c'était impo d'y échapper quand tu voyageais ... au point que la moindre sonorité "twang", j'en devenais allergique - y compris dans le southern rock -
Par contre, j'ai rien contre les trucs folk de l'est du Mississipi (bluegrass, appalachian, Cajun, etc) , mais en quantité limitée.

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Des Esseintes » lun. 6 nov. 2023 06:29

Cooltrane a écrit :
dim. 5 nov. 2023 21:52
Nan mais, c'est surtout qu'en Am du Nord (j'y étais entre 71 et 91), c'était impo d'y échapper quand tu voyageais ... au point que la moindre sonorité "twang", j'en devenais allergique - y compris dans le southern rock -
Par contre, j'ai rien contre les trucs folk de l'est du Mississipi (bluegrass, appalachian, Cajun, etc) , mais en quantité limitée.
Ah, dans ce cas-là je compatis, surtout que c’est un peu la pire période pour ce type de musique. Perso je préfère les années 50, ou alors dans les années 60 les types comme Johnny Paycheck (mais y en a pas tant que ça à résister aux sirènes de Nashville).

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Cooltrane » lun. 6 nov. 2023 10:11

Des Esseintes a écrit :
lun. 6 nov. 2023 06:29
Ah, dans ce cas-là je compatis, surtout que c’est un peu la pire période pour ce type de musique. Perso je préfère les années 50, ou alors dans les années 60 les types comme Johnny Paycheck (mais y en a pas tant que ça à résister aux sirènes de Nashville).
J'ai du vérifier sur Discogs pour Paycheck , car le nom était trop méconnu pour mon cerveau grabataire.
Mouais, je préfère encore son pendant monétaire (Johnny Cash :langue: ), mais sinon, pas trop d'accord en étant le pire, cette période.

Perso, même en mode country, la période 67-75 est la meilleure quand tout s'est tourné vers le rock (de Dylan - Nashville Skyline - au déclinisme de 73/5) en devenant le country-rock, tout comme le jazz (Miles le traitre), le folk (Dylan encore) et la soul (en devenant le funk) dans ces mid-60's. Même le classique y est un peu passé (plus tard), via des gens comme Tomita (son Snowflakes are Dancing date de 74) ou les rockeurs en mal de queue-de-pie et nœud-pap' (Jon Lord et Emerson).



En fait je résumerais bien l'arrivée (ou la généralisation) de électricité dans la musique (autrement que par la reproduction des supports musicaux) en +/- 65 comme la découverte d'un continent (le nouveau monde) artistique et la ruée (vers l'or, surtout) pour défricher toutes les terres alors encore inconnues. En moins de 10 ans, tout était exploré (de Tangerine Dream à Miles, etc...) , ne laissant ici & là une vallée oubliée (style la Trip-Hop). C'est aussi durant ces années-là qu'est né le studio-instrument (Pink Floyd) et la chaine hi-fi.
Bref, le cœur de ce site qui y fait référence (6070 et non 5020). L'âge d'or, quoi!! :winner: :frime1: :winner1:

Depuis ce "défrichage électrique", on ne fait que se répéter, àmha, et parfois en mélangeant les styles, on a l'impression de trouver une brèche dans laquelle tout le monde s'introduit en espérant avoir trouvé le filon, mais ce ne sera jamais une révolution comme 65/75.

Seul le métal (certaines formes en tout cas) - en s'affranchissant du blues - et les trucs industriels/musique concrète semblent avoir un peu prolongé cette parenthèse d'exploration sonore jusqu'au 80's. Et encore, sans 66/68 à 75/6, est-ce que cela aurait existé? :gratzzz:

Quel nouveau continent/frontière pour la musique (les infra et ultrasons??) :gratzzz:

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Des Esseintes » lun. 6 nov. 2023 10:26

Cooltrane a écrit :
lun. 6 nov. 2023 10:11
Des Esseintes a écrit :
lun. 6 nov. 2023 06:29
Ah, dans ce cas-là je compatis, surtout que c’est un peu la pire période pour ce type de musique. Perso je préfère les années 50, ou alors dans les années 60 les types comme Johnny Paycheck (mais y en a pas tant que ça à résister aux sirènes de Nashville).
J'ai du vérifier sur Discogs pour Paycheck , car le nom était trop méconnu pour mon cerveau grabataire.
Mouais, je préfère encore son pendant monétaire (Johnny Cash :langue: ), mais sinon, pas trop d'accord en étant le pire, cette période.
Disons que la période n'est pas un continuum : les années 60 pour ce qui est du honky-tonk c'est le début des violons, des chœurs à gogo et du son countrypolitan, dans les années 70 il y a un retour à des trucs plus durs même si le côté country-pop perdure et est largement majoritaire dans les charts. Par exemple perso j'adore George Jones sur Starday dans les années 50, mais années 60-70 c'est trop sirop pour moi.

Pour Paycheck je ne sais pas ce que tu as écouté mais je fais référence aux années Hilltop/Little Darlin' (avec l'album "The Lovin' Machine" par exemple), pas aux années 70 (qui alternent entre countrypolitan et country outlaw un peu excessive). Je préfère ça de loin aux albums de Johnny Cash de la même époque, moins de pop et de novelties, c'est du honky-tonk pur et dur (et super noir). Ecoute des morceaux comme "(Pardon me) I've Got Someone to Kill" par exemple.

Pour ta remarque plus générale, je ne pense pas qu'on soit encore dans une époque où la création artistique progresse par transgression des normes esthétiques comme elle l'a fait au XXème siècle (mais c'est un débat beaucoup plus large), donc je ne crois pas qu'on puisse encore raisonner avec les mêmes outils intellectuels.

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Cooltrane » lun. 6 nov. 2023 10:39

Des Esseintes a écrit :
lun. 6 nov. 2023 10:26
Cooltrane a écrit :
lun. 6 nov. 2023 10:11
Des Esseintes a écrit :
lun. 6 nov. 2023 06:29
Ah, dans ce cas-là je compatis, surtout que c’est un peu la pire période pour ce type de musique. Perso je préfère les années 50, ou alors dans les années 60 les types comme Johnny Paycheck (mais y en a pas tant que ça à résister aux sirènes de Nashville).
J'ai du vérifier sur Discogs pour Paycheck , car le nom était trop méconnu pour mon cerveau grabataire.
Mouais, je préfère encore son pendant monétaire (Johnny Cash :langue: ), mais sinon, pas trop d'accord en étant le pire, cette période.
Disons que la période n'est pas un continuum : les années 60 pour ce qui est du honky-tonk c'est le début des violons, des chœurs à gogo et du son countrypolitan, dans les années 70 il y a un retour à des trucs plus durs même si le côté country-pop perdure et est largement majoritaire dans les charts. Par exemple perso j'adore George Jones sur Starday dans les années 50, mais années 60-70 c'est trop sirop pour moi.

Pour Paycheck je ne sais pas ce que tu as écouté mais je fais référence aux années Hilltop/Little Darlin' (avec l'album "The Lovin' Machine" par exemple), pas aux années 70 (qui alternent entre countrypolitan et country outlaw un peu excessive). Je préfère ça de loin aux albums de Johnny Cash de la même époque, moins de pop et de novelties, c'est du honky-tonk pur et dur (et super noir). Ecoute des morceaux comme "(Pardon me) I've Got Someone to Kill" par exemple.
t'en connais bcp plus que moi sur le sujet, la country ayant fait pas mal de dégâts en France (Johnny H, Eddy M, Renaud... e tutti quanti)

J'écouterai Paycheck par souci d'information/éducation ;) , mais le jeu de mots (paycheck & cash) y était de mise. :]

La country-rock Outlaws (Eagles et Outlaws) , c'était surtout pour d'habiller en cowboys westernisants sans avoir l'air trop con.
On osait pas trop se foutre de la gueule des sudistes sous peine de s'en ramasser sur la tronche :hehe:

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Algernon » lun. 6 nov. 2023 11:02

Non Môssieur ! Eddy M n'a fait aucun dégât ! :snotyzzz: :langue2:

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Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par gabuzomeuzomeu » lun. 6 nov. 2023 11:06

Algernon a écrit :
lun. 6 nov. 2023 11:02
Non Môssieur ! Eddy M n'a fait aucun dégât ! :snotyzzz: :langue2:

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Un peu le pif quand même :diable: :cloonzzz:
Schmoll c'est de la country soft ! Et du texte ça comme surtout !
L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)

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Re: 1973, c'était il y a cinquante ans...

Message par Monsieur-Hulot » lun. 6 nov. 2023 14:03

Oui bon ben ça va, en '73 j'ai dix ans et Souchon le chantera l'année d'après, sinon j'écoutais la radio moi hein
FILLES & MOTEURS, JOIES & DOULEURS.

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