Je vais me contenter de réaliser un copié/collé qui date, à propos d'un album que j'aime énormément. Et je ne suis pas sûr qu'il ait bien sa place dans le sujet.
Ce qui peut faire aussi bien les qualités que les défauts d'un album (le pour, puis le contre). Sans parler de la perception propre à chacun.
On pourrait en débattre pendant... jusqu'à la montée des eaux.
Camel - "Breathless" (Bio du groupe par Alcat01 - mai 2009)
Algernon a écrit :Surtout qu'on arrive à un très bon album de 1978 "Breathless".
Attention ! Je suis un inconditionnel de cet album depuis sa sortie...
Toujours le line-up avec Richard Sinclair et la présence de Mel Collins, mais si le son du groupe a changé, cette fois la formule est beaucoup plus convaincante. "Rain Dances" souffrait de compositions parfois assez moyennes, et c'est vrai d'une production assez incolore. Je trouve que cette fois, la coproduction Camel/Mick Glossop est en tout point valorisante, et la qualité des compositions du groupe est nettement revue à la hausse. Moins jazzy, plus pop et parfois funky , ce Camel aux couleurs Canterbury, rappelle pas mal Caravan, comme avec "Down On The Farm", titre d'ailleurs signé Sinclair, donc pas de trop de surprise. Ou même un peu Stevie Wonder avec "You Make Me Smile". La voix de Richard Sinclair et son jeu de basse, et les interventions de Mel Collins ajoutés aux atouts de Camel font merveille pour offrir un disque riche, très bien foutu et varié.
L'ouverture "Breathless" est magnifique, et ce n'est que le début. "Summer Lightning", titre étonnamment soutenu par une rythmique disco, mais très loin d'être trivial on s'en doute, flanqué de délicates harmonies vocales et surtout d'un solo tendu de Latimer absolument majestueux. Un seul titre vraiment prog est le swinguant "The Sleeper". Jusqu'au dernier morceau, "Breathless" nous tient sous le charme.
Le commentaire fourni de Swissfighter, qui avait tempéré d'importance mon enthousiasme, et corrigé le tir.
Swissfighter a écrit :Algernon, merci.
Je désespérais d'entendre un jour une critique positive de cet album.
Bien, maintenant que les portes ouvertes que je m'abstenais de défoncer sont fermées, je me permettrais à mon tour, en tant que fan de Camel, et tout particulièrement des derniers albums (un cas unique chez moi en ce qui concerne un groupe prog 70's), d'émettre mon avis sur "Breathless".
Séparé par un seul album du très respectable "Moonmadness", probablement boosté par la présence toute fraiche du tzigane Richard Sinclair (elle est bonne, non ?), j'attendais de bonnes choses de cet album.
Et ce même en cette année 1978 qui a vu les grands noms du rock progressif nous fournir leur galettes les plus indigestes ("Love Beach" pour ELP, "Tormato" pour Yes, "And Then There Were Three" pour Genesis, "Giant For A Day" pour Gentle Giant... bref que des disques inoubliables).
Et bien le jour de l'acquisition de "Breathless", à sa première écoute, je me suis senti pleinement rassuré. Ils ne se sont pas contentés d'entrer dans la danse pop prog de cette année maudite, mais ils ont littéralement laminé tous les autres prétendants. Entendez par là : ils ont battu de loin le record de l'album le plus "soupy" de l'année.
Loin de moi l'idée de faire de la mauvaise foi, mais les premières notes du morceau titre ont suffi à me glacer le sang. Il m'a suffi d'une dizaine de minutes pour me convaincre que "Rain Dances" était un chef d'oeuvre. C'est dire...
Bon je vais dissiper tout de suite le malentendu : il existe au moins deux bons morceaux dans cet album, j'ai nommé "Echoes" (l'utilisation d'un tel titre incite apparemment à l'exigence), très représentatif de l'oeuvre camélienne sans pour autant en être un point d'orgue, et "The Sleeper" (un titre probablement choisi en référence à l'état de l'auditeur après "You Make Me Smile", le titre précédent), sympathique instrumental prog.
Tiens ! Je m'aperçois au passage que ces deux titres sont les seuls morceaux prog du disque. Comme quoi, quand on reste dans ses marques...
Poussons la bonne foi jusqu'au bout : "Starlight Ride", sympathique ballade somnolente, est tout à fait écoutable.
On l'aura compris, Camel cherche à faire du commercial avec ce disque. Or, le "commercial", Bardens et Latimer, ça doit leur sembler tellement ridicule qu'ils font n'importe quoi. Rien à voir avec un Genesis formule 80's en plein redressement fiscal !
Entre un "Braithless" à peine acceptable en générique d'un cartoon de ces années-là, noyé dans les claviers on-ne-peut-plus condescendants de Bardens, un "Wing And A Player" qui ferait à lui seul regretter l'émergence de la funk, et un "Down To The Farm" tellement entêtant qu'on prie pour un rapatriement par la force de Sinclair au pays des caravanes, Camel se débrouille pour nous prouver en trois titres qu'ils ne sont absolument pas rôdés pour aborder autre chose que le prog (pour le moment.)
Qu'est-ce qu'on a d'autre ? Ah oui ! "Summer Lightning". Les amateurs de "La croisière s'amuse" vont adorer. Les autres, non. Et ce n'est pas le solo de Latimer (par ailleurs très bon) qui sauvera le navire du naufrage.
Je pourrais m'attarder sur "You Make Me Smile", mais je crois que j'ai déjà fait assez de mal comme ça. Un conseil tout de même : "N'y touchez pas, même sous la torture !"
Quant à "Rainbow's End", je ne saurais la chroniquer dans la mesure où je ne suis jamais arrivé à l'écouter jusqu'au bout. Je narrerai juste une petite anecdote : cette chanson s'est enclenché, par lecture aléatoire interposée, sur mon iPod, dans une soirée de progueux, chez moi, récemment. Et bien tous les convives se sont foutus de ma gueule ! Ca encourage...
Pour conclure, je bénis l'intervention divine qui m'a fait acheter "Rajaz" en même temps que cet album. La découverte de cette perle, dont je n'attendais rien, m'a remonté le moral.
J'ai écouté cet album quatre ou cinq fois, cherchant désespérément LE détail qui me ferait l'aimer. Peine pedue. Je ne me remets toujours pas du fait que les auteurs de "Nimrodel", "Never Let Go", "The Snow Goose", "Tell Me" ou encore "Song Within A Song" ait pu pondre un machin pareil.
Il y avait une voie qu'il ne fallait surtout pas suivre sur "Rain Dances", c'était celle de "Highways Of The Sun", bombe de guimauve à ne surtout pas reproduire. Et bien non seulement ils l'ont fait, mais ils en ont rempli un album. Chapeau !
Oui, je sais, je suis très sévère. Mais il faut voir cela comme une marque d'affection envers Camel, et la preuve que j'en attends des oeuvres sérieuses.
Ce groupe m'a souvent transporté, avec "Camel", "Mirage" et "Moonmadness" dans un premier temps, "Rajaz" et "A Nod & A Wink" plus récemment, et, dans un passé très proche, avec le live "The Paris Collection", sublime de bout en bout, que je recommande chaudement au passage, et dont je compte faire une chronique prochainement, car c'est au travers d'oeuvres comme celle-là qu'on devra se souvenir de Camel, et certainement pas à travers ce loukoum géant écoeurant à la seconde bouchée...
Cela dit, j'apprécie l'humour du groupe. Appeler un album comme celui-ci "Breathless" traduit une clairvoyance certaine.
PS : désolé Algernon, je n'ai pas pu résister. Et bravo, Alcat01, pour cette belle chronique. As-tu l'intention de chroniquer les albums restants prochainement ?