ZIOR / MONUMENT (Bio)

Venez lire ou déposer ici vos biographies de musiciens ou de groupes, vos chroniques d'albums ou votre album de la semaine.
Répondre
Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7608
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

ZIOR / MONUMENT (Bio)

Message par alcat01 » jeu. 7 mai 2020 21:12

Zior est un groupe de la scène Hard Rock Underground Anglaise du tout début des années 70.
La formation a été nommé ainsi d'après une ville à flanc de montagne citée dans la Bible.
Quelques décennies plus tard, cette formation a fini par accéder au statut de groupe culte parmi les collectionneurs de Heavy Rock des années 70, étant parfaitement entendu qu’à l’époque où il était actif, Zior était parfaitement ignoré du grand public.

Zior, (puis Monument) ne sont pas les premiers groupes de Rock à professer un intérêt pour la sorcellerie et le vaudou, mais dans leurs cas, ce n'est pas un simple gadget. Le chanteur et claviériste Keith Bonsor (alias Steve Lowe) était un membre fondateur d'un groupe de sorciers prospère dans l'Essex et les trois autres membres partageaient tous son dévouement à l'occulte, un dévouement qui se manifeste jusque dans leur musique.

C'était un quatuor qui pratiquait un Hard Rock un peu Psyché, un peu Progressif et un peu Heavy et qui aurait mérité d'avoir son petit moment de gloire mais qui n'a pas vraiment réussi à percer.
D'ailleurs, c'est le lot de beaucoup de groupes Anglais qui ont appris à leur dépens qu'avoir un peu de talent n'a pas toujours été la panacée pour réussir.

Les racines du groupe se trouvent dans la scène Rhythm and blues Anglaise du Southend Londonien du début des années 60 et ses deux fondateurs sont de vieux renards de la scène Pub-Rock.

Keith Bonsor avait chanté dans The Essex Five, dans lequel on retrouvait John Martin dit The Big Figure, le futur batteur légendaire de Dr. Feelgood. Il traînait aussi dans Cardboard Orchestra, un orchestre expérimental de Pop Psyché ayant réalisé quelques singles qui avait une certaine implication avec Andrew Lloyd Webber, futur compositeur de "jesus Christ Superstar".
Au sortir de cette expérience, Keith Bonsor s’associe avec le batteur Pete Brewer, auparavant membre de The Night Riders.

Les première répétitions comprenaient le guitariste Vic Collins, plus tard membre de Kursaal Flyers. Ils s’enferment alors pendant plusieurs semaines, concoctent un concept et, après le départ de Collins, ils recrutent deux autres musiciens par annonce: John Truba (guitare et chant) et Barry Skeels (basse et chant, ancien membre de The Bum).
Le groupe Zior est né et le nouveau quatuor propose une musique beaucoup plus Heavy que la fantaisie psychédélique de Cardboard Orchestra.

Il se fait une réputation sur scène en utilisant des accessoires, des déguisements et des interludes dramatiques tout droit sortis des films d'horreur de la Hammer: Ils adoptaient certaines outrances chères à des personnages comme Screaming Jay Hawkins, Screaming Lord Sutch ou Arthur Brown. Effets de lumières, écrans de fumée, parodies de sacrifices à la fin de leur set ou de pillage avec des monstres en carton-pâte, tout y était pour faire rêver les jeunes filles en quête de prince charmant.

Critiqué par une presse Rock quelque peu effrayée par ses techniques, Zior voit sa notoriété grandir et tourne désormais à l’extérieur de la région de Londres.

Ils font, ensuite, la tournée des bases Américaines en Allemagne et tournent même en première partie de Cream. Cependant, parce que Zior ne veut pas avoir affaire à des maisons de disques et parie sur une réputation uniquement grâce aux concerts, l’argent se fait rare et le groupe piétine. De plus, les portes de la télévision lui restent fermées et il ne peut, par conséquent, bénéficier d’une plus grande publicité.
Zior se voit donc contraint et forcé de trouver un contrat avec une maison de disques. Les grandes compagnies étant trop frileuses, le groupe cherche parmi les petits labels indépendants.

Une brève apparition dans le film "Groupie Girl" les a amenés dans l'orbite du légendaire Larry Page, manager de The Kinks et The Troggs, qui était en train de lancer son propre label "underground" Nepentha qui recherchait de nouveaux talents.
L'étoile de Page avait un peu décliné depuis l'âge d'or des années 60, mais il était toujours une influence relativement grande dans le monde de la musique et Zior a dûment signé avec son label en 1971.

Image

En Juin 1971, un premier album, éponyme, est rapidement sorti sur ce label.

Zior était devenu très temporairement un quintet avec l’arrivée d’un type appelé Alan 'Bugsy' Eastwood, ancien membre de The Exception.
Les prouesses multi-instrumentales d'Eastwood (flûte, piano, chœurs) et sa voix forte ont aidé à élargir le paysage musical du groupe et "Zior" est un bon point d'entrée pour ce nouvel arrivant dans le groupe.
Ils jouent du Hard Rock des années 70, mais ils étaient vraiment sur quelque chose de plus fort et plus épicé.

L'album possède un très bon son, mais il n'a pas de style bien défini.
Il y a beaucoup de styles ici: R&B, Blues, Rock, Hard Rock, Blues Rock, Proto Prog, Rock Progressif, Proto Heavy Metal, Folk et Voodooism car Ils étaient dans l'occulte.
Un mélange d'un peu tout ça, bref rien de très original, mais ce n'est pas ce que l'on peut attendre de ce genre de groupe.
Les divers arrangements musicaux étaient faits par Peter Lee Stirling, un membre de Rumpelstiltskin...

Cet album contient 12 morceaux, très bons et accrocheurs à la première écoute. Un album et un groupe à découvrir ou à redécouvrir!

Le morceau d'ouverture de l'album, "I Really Do", est un Hard Blues Rock dont le riff fait penser par moments à MC5 ("Shakin' Street") et à d'autres moments à Led Zeppelin ("Whole lotta Love"). Le guitariste John Truba y fait une belle intervention.
Sur "Za Za Za Zilda", àprès l'introduction à la guitare séche avec une bonne section rythmique trépidante, c'est la voix de Keith Bonsor qui se fait remarquer. C'est une chanson toute en retenue.
John Truba n'est pas manchot à la guitare et il le prouve sur "Love's Desire" en délivrant des riffs assassins qui vrillent les oreilles de l'auditeur. Cela dit, ce morceau est un Hard Rock / Blues Rock sans fioritures, avec des riffs soudés solides comme le roc, qui envoie vraiment du lourd.
"New Land" est une sorte de Proto Prog avec l'intro à l'orgue joué par Bonsor qui fait aussi une bonne intervention à la flûte.
Le Blues Rock "Now I'm Sad" sur lequel l'orgue est légèrement trop présent et qui est mixé trop en avant fait un peu penser à Deep Purple par certains côtés. Le riff est bluesy et l'harmonica fait son apparition.
Sur le Blues Rock entrainant suivant, "Give Me Love", Truba délivre encore d'autres riffs assassins et le refrain de ce morceau est parfaitement imparable. Le solo de guitare est inspiré.
L'introduction Heavy de "Quabala" avec beaucoup de rythmes et de petits effets électroniques est marquante alors que les paroles sont parlées ou même parfois sussurrées.
Le Hard Rock midtempo "Oh Mariya" commence par des chants de type hymne, avant que la guitare ne s'emballe et qu'une voix inquiètante apparaisse. Ce morceau devait être le clou de leurs concerts.
L'orgue est peut-être encore mixé un peu trop en avant sur "Your Life Will Burn" qui est rapide avec des solos de guitere comme s'il en pleuvait.
L'album comprend une jolie ballade qui rappelle un peu the Byrds intitulée "I Was Fooling" à base de guitare acoustique qui permet de reprendre ses esprits et de reposer ses oreilles avant le déluge final.
"Before My Eyes Go Blind" est le meilleur moment du disque dans un style qui fait parfois penser à un peu à Santana, un peu aux Doors.
L'album se termine étonnament en finesse par un léger et pur Rock'N'Roll emmené par un piano intitulé "Rolling Thunder".

Mais l'album est resté cependant assez confidentiel et il n’est pas trop arrivé à se faire une place au soleil.
Le succès du groupe est donc plutôt modeste et il se fait surtout sentir en Allemagne.

Zior enregistre ensuite un second album que le label Nepentha est incapable de sortir pour des raisons financières.

Ce qui fait qu'à la fin de 1972, les musiciens de Zior, abandonnés par leur management et appauvris par des ventes presqu'inexistantes, préfèrent mettre fin au groupe.

Image

Zior entre alors en léthargie et ses musiciens font ensuite parler d’eux en sortant sur le label Beacon un autre album sous le nom de Monument.

En effet, Bonsor était dans un bistrot à Soho lorsque le propriétaire de Beacon Records lui avait demandé de produire un LP pour le lendemain, avec 300 £ à la clé si Bonsor et ses copains pouvaient réaliser cet exploit.
Il avait sauté sur cette occasion; même si les finances de Zior n'avaient pas été à court de liquidités, il aurait été difficile de refuser car 300 £ pour une journée de travail au début des années 1970, c'était un très bon coup et cela ne se refusait pas.
Zior s'était donc rendu immédiatement aux TDA Studios, dans Denmark Street, et avait créé "The First Monument".
Mais, en raison de leur statut d'artistes sous contrat avec Nepentha, le groupe s'est caché sous le nom de Monument et Bonsor lui-même a repris le faux surnom de Steve Lowe.

Zior est donc devenu Monument pour cet album obscur qui est le produit d'une seule nuit de jam.
Les membres du groupe se sont rassemblés pour une sorte de 'messe luciférienne' unique, alimentée par la drogue et la boisson, tracée par des hymnes de prog sombres catéchismiques hypnotisants, ornés de hammond et de catéchisme. C'est un solide mélange de Prog Rock, de Psyché et de Hard Rock avec des paroles et des thèmes assez sombres.

La musique résulte d’une longue jam-session avec beaucoup de claviers puissants de Steven Lowe (Keith Bonsor) et des voix trafiquées, où tous les styles se retrouvent, du Heavy Metal aux improvisations sur Bach. Les vocaux sont malheureusement trop tremblants et cachées dans une mer d'écho et d'autres effets du même genre.

La musique de Monument est très sombre et inquiétante mais aussi basique. Il y a des pistes meilleures et d'autres pires mais pas vraiment de grandes ni de mauvaises. Les seuls gros inconvénients sont les fondus qui terminent trop de chansons.

Des titres de rock d'horreur typiques comme "Stale Flesh" et "Boneyard Bumne" masquent respectivement une frénésie d'orgue HM chargée d'effets et un atelier BBC Radiophonic go go Metal effort.
Bien que les paroles soient souvent risibles probablement par nécessité, c'était une autre face du Hard Rock pour le groupe, avec des trucs plus étranges pour composer les morceaux. Compte tenu de la vitesse à laquelle cela est passé de la discussion du Pub à l'enregistrement, ce n'est pas mal du tout.

L'album ouvre, en quelques sortes, par sa poutre maîtresse, "Dog Man", avec un chant et orchestration à la Crazy World of Arthur Brown qui finit par une jam.
Suit un excellent morceau,"Stale Flesh", qui ressemble à Atomic Rooster dans sa conception avec l'orgue en avant jusqu'à ce que la lead guitare rentre dans la danse.
Les musiciens s'offrent un petit intermède avec un pur rock'n'roll intitulé "Don't Run Me Down".
Sur "Give Me Life", les vocaux ressemblent à un croisement entre Iggy Pop et Arthur Brown qui seraient épaulés musicalement par the Stooges. Le morceau finit par un égrenage de notes à la guitare sur un tempo lent.
"The Metamorphis Tango" est une jam avec la section rythmique en avant, un orgue omni-présent et une bonne guitare.
Pour le morceau suivant, "Boneyard Bumne", Monument jamme comme si Atomic Rooster faisait la rencontre de Pink Floyd.
"First Taste Of Love" et "And She Goes" ont un point commun, le fait qu'ils partagent le même riff de base ("Born to be Wild" de Steppenwolf).
Étant un album avec une approche occulte, le seul morceau qui semble approprié et inspiré est 'Overture for limp piano in C', un meddley d'improvisations sur Bach. Cette chanson fait un peu peur dans son exécution de travers. Ce n'est en aucun cas un morceau à admirer, mais c'est, peut-être, le meilleur de l'album.
Le morceau peut-être le plus structuré, "I'm Coming Back", termine l'album sur une bonne note, un Blues Rock de qualité supérieur.

"The First Monument" n'est certainement pas un chef-d'œuvre oublié des genres Rock Psyché / Prog mais c'est un disque agréable à écouter du début à la fin et le son est bon.
En gros, c'est pourtant un bon album avec des voix et des ambiances envoûtantes, des timbres très fins, des claviers percussifs et des dissonances plutôt courageuses, si l'on se réfère au temps mis pour le faire.
Cet album aujourd’hui devenu mythique pourrait être le meilleur album que ces gars aient jamais fait...

Ensuite, Peter Brewer et Keith Bonsor continuent un moment sous le nom des Bear Brothers et sortent un single.

Image

Miraculeusement, entretemps, en 1973, le deuxième album de Zior, intitulé ʺEvery inch a manʺ, est finalement édité en Allemagne par le label Global Intercord.
Le groupe avait travaillé sur des pistes pour ce deuxième album, mais au moment de sa sortie, ils s'étaient séparés.

"Every Inch a Man" continue sur le même style que son prédécesseur mais cette fois le matériel est un peu plus cohérent et aussi un peu plus Heavy. Bien qu'il y ait encore quelques pistes assez médiocres sur cet album, la plupart du matériel est assez solide. Les chansons les plus marquantes incluent la chanson titre "Every Inch a Man" et la fin de l'album "Angel of the Highway" par exemple.
Un mélange de Blues, de Prog, de Old-time et de Heavy Rock, et un peu de Psyché et de Folk léger pour les 13 titres qui compose l'album.
Leurs paroles, quand elles sont audibles, sont en partie poétiques tachées de noir, en partie simples, selon l'humeur de la chanson. Leurs structures musicales et leur diversité rappellent peut-être un peu le groupe Australien Blackfeather, mais manquant un peu du raffinement de l'Outback.
Il y a beaucoup de morceaux entrainants et une excellente guitare fuzz avec une forte ambiance Psyché Blues Rock tout au long de cet enregistrement Hard Rock plus ou moins Progressif.

Ce disque est certes légèrement Heavy, de la même manière que d'autres groupes Britanniques comme, par exemple, May Blitz. Et pour la plupart, il s'agit essentiellement d'un disque de Hard blues qui sonne légèrement débauché.
Malgré tout ces petits défauts, "Every Inch A Man" est un bon album, plein de tempêtes et de rythmes subtilement dansants à son bord.

L'album commence par un morceau bluesy mémorable intitulé "Entrance to the Devil", savamment nommé, pour son intro de cris fantasmatiques, des rires diaboliques, des commentaires et un riff Heavy et plutôt astucieux qui fait penser à Black Sabbath. Il a un certain potentiel, mais la voix absurde à la Beefheart de Bonsor ne sont malheureusement pas une réussite et l'espoir de déchiffrer les paroles s'écrase sur les rochers.
"The Chicago Spine" commence de façon assez Heavy avec quelques accords puissants, puis passe à un Rock modéré avec le riff principal de"Born to be Wild" Steppenwolf. La voix reste basse, voire encore gutturale.
L'harmonica, jouée par le batteur Peter Brewer, donne le coup d'envoi de la chanson "Have You Heard the Wind Speak", plus timide mais Heavy. Des voix chuchotées partiellement aiguës tourbillonnent dans des effets de pseudo-vent, un tambourin résonne et le rythme se fait décalé. Un joli solo de guitare à la clé.
L'un des morceaux les plus intéressants est probablement "Time is the Reason", un Folk serein et fringant à la guitare acoustique, des vocaux propres implorant avec des paroles décourageantes pour la vie, et une étrange sensation de tristesse.
Le Blues "She'll Take You Down" abandonne les voix claires pour un chant plus guttural. La rythmique est binaire et la guitare fait le taf.
Le groupe entre ensuite dans le territoire de Status Quo avec un Boogie Rock intitulé "Dudi Judy".
Des grooves Heavy s'avancent avec un rythme accrocheur sur "Strange Kind of Magic", un morceau lent avec des rythmes et des chœurs mémorables. Le buzz de guitare maraudant est également un gagnant.
Certains effets sonores psyché annoncent la venue de "Ride Me Baby", une chanson bluesy courte et animée striée d'harmonica.
Le morceau Heavy "Evolution" a une intro de guitare audacieuse / basse granuleuse qui configure les choses bien pour se développer en un rythme difficile de 12 mesures. Il se distingue surtout par son chœur anthémique et son son de guitare bas et déformé.
La seule chanson ayant un côté progressif de l'album est "Every Inch A Man" et ce n'est pas vraiment une chanson, juste du bavardage quasi philosophique / occulte prononcé sur des accords aléatoires d'orgue et de flûte. C'est la seule piste avec de l'orgue et elle est livrée avec des passages de basse comme savait le faire Arthur Brown avec une narration névrotique.
"Cat's Eyes" était déjà sorti en single. En dépit d'être une chanson entraînante et proche du son Glam à la mode, elle n'a cependant pas vraiment réussi à capturer l'imagination du public.
"Suspended Animation" est une tentative de créer la même ambiance et le même son que Black Sabbath avait fait sur "Solitude".
L'album prend un visage surprenant avec la chanson finale puissante "Angel of the Highway", un autre morceau Heavy, le plus proche de Black Sabbath, en particulier au début avec des accords puissants. Elle exploite bien une guitare wah wah incontrôlable et a une coda efficace et atmosphérique.

En conclusion, cet album est meilleur que leur premier, pas un chef d'oeuvre, mais c'est du bon et parfois de l'excellent Heavy Psyché avec quelques pièges obscurs qui rappelle quelque peu Mad River.

Les deux premiers albums de Zior sont donc plutôt bons mais déséquilibrés.
L'album n'est sorti qu'en Allemagne et il n'est pas facile à trouver de nos jours.
ʺEvery Inch A Man" n'ayant pas eu d'impact en Allemagne, c'était la fin de la ligne pour Zior… enfin presque.

Les deux LPs du groupe ont depuis attiré l'attention de la plupart des collectionneurs de cette période. Alors qu'ils sont très recherchés, le premier l'est davantage en raison de sa sortie sur le minuscule label Nepentha.
Monument sur Beacon Records est une autre rareté.

Par la suite, Brewer devient marchand d’instruments de musique dans le Southend, Skeels devient marchand de bibelots hippies à Newcastle, Truba se trouve un job dans l’électronique et Bonsor reste dans l’industrie du disque, devenant un producteur et un DJ comblé.

A la croisée des chemins entre Jethro Tull, Uriah Heep et Black Sabbath, Zior commence finalement à revenir en grâce au début des années 90, à la faveur de la réédition de ses deux albums sur des labels spécialisés comme See For Miles ou Akarma, Intercord ayant ressorti ʺEvery inch a manʺ en vinyle en 1995.

Depuis cette époque, les amateurs de Hard Rock Anglais obscur (Leaf Hound, Mayblitz, Budgie, Hard Stuff, Tucky Buzzard, Tear Gas, etc…) ont pu ajouter Zior dans les parties nobles de leur discothèque.

Zior avait surtout volé sous le radar dans les années 70 alors qu'ils n'étaient qu'un parmi des centaines de groupes de Heavy Rock, mais leur spectacle théâtral, leur côté expérimental et certains bons morceaux de Hard rock signifiaient qu'ils auraient mérité plus d'attention qu'ils n'en recevaient réellement.

Image

La réputation de Zior n’a cessé de grandir parmi les collectionneurs, si bien que Keith Bonsor se retrouva avec John Truba en 2018 pour enregistrer un nouvel album de Zior intitulé ʺSpirit of the Godsʺ.

45 ans se sont passés, mais contre toute attente, Zior était donc de retour.
"Spirit Of The Gods" est une tentative généralement réussie de réactiver la philosophie originale de Zior. Il y a un peu plus dans la façon de créer des atmosphères effrayantes, mais aussi de bons rocks puissants.
C'est un album de reformation étrange. Ce n'est pas rétro, mais ce n'est certainement pas moderne / commercial non plus.

Il va de soi que le nouvel disque tranche un peu par rapport aux premiers, de par un son plus moderne et une orientation psychédélique beaucoup plus expérimentale, trahissant l’âge de ses auteurs.

Cet album est une bonne surprise dans laquelle le groupe interprète des chansons qui sonnent comme les années soixante. Des chansons avec beaucoup de tonus, et qui combinent à la fois Rock, Blues, Progressif mais surtout Funk Rock.
Par contre, il y a pas mal d'électronique moderne, presque ambiante parfois et les guitares ne sont pas dans le ton du Hard Rock du début des années 70.

L'album s'ouvre sur un orgue d'église, il semblerait donc qu'ils allaient être sérieux dans leur tentative de recréer le passé. Mais, finalement, pas vraiment...
Les effets de synthé bizarre et de messe noire sur "Crowman Rises" et "Entry Of The Devil Voices" montre leurs capacités de Horror Heavy Rock intactes malgré les ravages du temps.
On trouve des thèmes sombres dans lesquels les claviers sonnent toujours comme il y a quarante ans. Un groove spécial suit le chemin de la cérémonie vaudou qui a commencé au début des années 70.
Le disque sonne sombre et expérimental dans "The wicca maker", avec quelques tambours tribaux qui déclenchent le rituel.
On découvre aussi des échos de Santana et de Sly Stone dans "Crowman rises", avec un orgue pénétrant et des voix noires.
Le Swamp Rock bluesy "Earth Hell & Fire" est en droite ligne de Dr. John.
On constate encore que Fuzz et voix sortent de tombe au rythme du Funk Rock dans "Release the dogs".
L'obscurité des deux premiers albums devient désormais un rituel de magie noire dans lequel les thèmes dansants tels que "Eastwood Bugsy" ou les passages obscurs psycho-progressifs tels que "Sabbath 8" ne manquent pas dans lesquels les musiciens laissent leur empreinte occulte.
"Scorpion" est Hard Rock énergique avec un thème qui distille le rythme dans les veines.
Il ne manque pas de chansons purement années 70 comme "Storm Chaser" dans le registre de Grand Funk Railroad, avec ces claviers pénétrants.
Le bonus sur ce disque, intitulé "Inner Mind Vision", de 1971 cherche à 'mettre en bouteille la foudre' de leur spectacle de scène d'horreur de choc mais n'atteint que partiellement cet objectif.

Bref, un album surprenant qui n'enlève rien aux premiers enregistrements tout en maintenant l'obscurité, bien qu'il ait maintenant des nuances bien différentes...

Image

Image

Enfin, en 2019, le label Grapefuit Records a réuni en un seul coffret les deux albums historiques de Zior, l’album de Monument, le récent album du Zior paru en 2018, le tout assorti d’un livret richement documenté en histoires et en photos.

Discographie:

Zior

1971 : Zior
1973 : Every Inch A Man
2019 : Spirit Of The Gods

Monument

1971 : The First Monument

Sources: Ian Canty, François Becquart
Modifié en dernier par alcat01 le mar. 4 juil. 2023 12:10, modifié 19 fois.

Avatar du membre
Slade
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 1782
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 21:34
Localisation : Entre ici et là bas

Re: ZIOR (Bio)

Message par Slade » ven. 8 mai 2020 06:21

Super groupe que j'ai eu la chance de voir en concert en 72 et dont je garde précieusement les deux Lp's . Par contre j'ignorais qu'ils avaient sortis un album en 2019.
I'm a dude, dad

Avatar du membre
Danzik
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4965
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 18:17
Localisation : Zanzibar

Re: ZIOR (Bio)

Message par Danzik » ven. 8 mai 2020 16:56

J'ai ce 1er album de ZIOR, pas en vinyle mais en version CD chez Maison Records MR 56455 (2006) avec 8 bonus tracks. De quoi me remémorer le contenu... Merci pour le rappel. :)
Le Grand Bazar Vinylique : pleins de 45 tours EP & SP avec de vrais morceaux de vinyles dedans !
Citation : "Elle est pas électrique ta guitare... c'est une vieille, elle est encore à vapeur" Dupont et Pondu (1964)

C.V. (archives2) : ICI

Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7608
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: ZIOR (Bio)

Message par alcat01 » ven. 8 mai 2020 21:13

Slade a écrit :
ven. 8 mai 2020 06:21
Super groupe que j'ai eu la chance de voir en concert en 72 et dont je garde précieusement les deux Lp's . Par contre j'ignorais qu'ils avaient sortis un album en 2019.
Moi aussi, mais récemment, je me suis acheté le coffret 4 Cds "Before My Eyes Go Blind-The Complete Recordings"

Image

Image

Et ce jour-là, je l'ai découvert!

Avatar du membre
Slade
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 1782
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 21:34
Localisation : Entre ici et là bas

Re: ZIOR / MONUMENT (Bio)

Message par Slade » sam. 9 mai 2020 11:33

En général je ne suis pas trop coffret où bien souvent il s'agit de remplissage uniquement pour faire payer le fan mais ici cela ne semble pas être le cas . Je pars à sa recherche ...
I'm a dude, dad

Avatar du membre
Piranha
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 1291
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 22:13
Localisation : Angers
Contact :

Re: ZIOR (Bio)

Message par Piranha » sam. 5 déc. 2020 09:57

Slade a écrit :
ven. 8 mai 2020 06:21
Super groupe que j'ai eu la chance de voir en concert en 72 et dont je garde précieusement les deux Lp's . Par contre j'ignorais qu'ils avaient sortis un album en 2019.

:confusezzz: :super:
J’aime beaucoup le 1er album. Je l’écoute régulièrement

A noter, je ne sais pas si ça été dit, mais là pochette du 1er album éponyme a été réalisée par Keith McMillan, l’artiste qui a fait la pochette du 1er Black Sabbath.
On retrouve d’ailleurs l’esprit

Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7608
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: ZIOR (Bio)

Message par alcat01 » sam. 5 déc. 2020 12:02

Piranha a écrit :
sam. 5 déc. 2020 09:57
Slade a écrit :
ven. 8 mai 2020 06:21
Super groupe que j'ai eu la chance de voir en concert en 72 et dont je garde précieusement les deux Lp's . Par contre j'ignorais qu'ils avaient sortis un album en 2019.

:confusezzz: :super:
J’aime beaucoup le 1er album. Je l’écoute régulièrement

A noter, je ne sais pas si ça été dit, mais là pochette du 1er album éponyme a été réalisée par Keith McMillan, l’artiste qui a fait la pochette du 1er Black Sabbath.
On retrouve d’ailleurs l’esprit
Merci pour le renseignement! :chapozzz:

Répondre