JOHN NITZINGER / NITZINGER / THUNDER / PM / RUTLEDGE AND NITZINGER / EVANS AND NITZINGER (Bio)

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alcat01
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JOHN NITZINGER / NITZINGER / THUNDER / PM / RUTLEDGE AND NITZINGER / EVANS AND NITZINGER (Bio)

Message par alcat01 » ven. 5 juin 2020 16:52

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John Nitzinger (né en 1948) est un guitariste de Blues Rock Américain, et un auteur-compositeur originaire de Fort Worth, au Texas.
A 8 ans, il avait demandé un accordéon à ses parents… mais c'était trop cher alors il avait eu une guitare… .une Les Paul junior pour 149 $ d'une valeur de 30 000 $ aujourd'hui…
Depuis l'âge de sept ans où Nitzinger a écrit et enregistré sa première chanson dans sa ville natale, le son de la musique provenant du 'Lone Star State' a commencé à avoir une identité qui lui est propre. Nitzinger, avec Freddie King, entre autres, ont contribué à façonner le son signature du Rock et du Blues Texan.
Nitzinger a fait une tournée en ouverture pour Leon Russell sur la célèbre "Carny tour"…
Il a aussi fait une tournée avec Bloodrock en première partie de Grand Funk Railroad; il a tourné avec BB King, Freddy King, Sly and the Family Stoneet bien d'autres...

Dans les années 60 à 'The Cellar' et plus tard au légendaire 'Mother Blues' à Dallas, Johnny, comme on l'appelait alors, a commencé à façonner le son qui est identifié aujourd'hui comme du "Texas Rock and Roll".

Au milieu des années 1960, Nitzinger a commencé sa carrière avec un groupe du nom de The Barons qui a sorti plusieurs singles avant de se séparer:
"You're Gonna Cry / Without Her" et "You're Gonna Get Hurt / I'll Never Be Happy" en 1965; "Don't Burn It / I Hope I Please You" et "Live And Die / Don't Look Back" en 1966. ‎

En 1968, Nitzinger a enregistré un single, "Plastic Window / Life Of John Doe", produit par T Bone Burnett.

Capitol Records n'a pas perdu trop de temps avant de signer John avec un contrat multi-albums. Le label pensait tellement au talent de John qu'il a dépensé plus d'argent pour emballer sa première sortie qu'il n'en avait jamais dépensé pour l'un de leurs autres artistes. A noter, d'ailleurs, que deux des premiers succès de John, "Louisiana Cockfight" et "LA Texas Boy" parus en single en 1972 sont devenus des classiques et son talent pour écrire des chansons "à succès" n'est, du coup, pas passé inaperçu.

Au début des années 1970, tout en menant sa carrière solo, il a montré sa polyvalence en composant beaucoup des chansons que l'on trouve sur les cinq premiers albums enregistrés et publiés par le groupe légendaire "Bloodrock".

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John a été même récompensé pour son travail lorsque "Bloodrock 2" est devenu Disque d'Or.

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John Nitzinger a signé un contrat avec Capitol Records et son premier album, l'auto-intitulé "Nitzinger" produit par le batteur chanteur de Bloodrock, Jim Rutledge, a été publié au début de 1972.

Nitzinger est alors un Power Trio composé de John Nitzinger à la guitare et au chant, de Curly Benton à la basse et au chant et de Linda Waring à la batterie et au chant, qui a enregistré un premier album éclectique (en partie Boogie Rock bluesy, en partie post-Psyché ésotérique) en 1971.
Le disque a brièvement fait son entrée dans le Top 200 des Charts Américains avec un single Southern Rock courageux appelé "Louisiana Cock Fight".

L'album est un incroyable exemple du son brut du Southern Rock du début des années 70. Ce groupe fait bouger son auditoire! C'est particulièrement impressionnant quand on se rend compte qu'il ne s'agit que d'un Trio émettant tout ce son.
Pas aussi Blues que Johnny Winter, Nitzinger sait écrire de bons ponts de Pop pour les restituer dans le contexte du Hard Rock.

"Nitzinger" est compodé de Rock plus ou moins Hard et de quelques joilies ballades dont la plus belle semble être "No Sun", une super ballade à la guitare séche pendant que la pluie ne cesse de tomber; un piano qui entre dans la danse, ainsi que la section rythmique à la fin, et deux autres, "The Nature Of Your Taste" sur laquelle Linda Waring chante en en deuxième voix et "Enigma" qui est une ballade vraiment cool.
Le morceau d'ouverture "L.A. Texas Boy" est un Southern Rock dont le riff est particulièrement entêtant.
On trouve quelques Rocks à la limite du Heavy dont "Ticklelick" qui rocke vraiment très dur, et du Boogie Blues typique avec "Boogie Queen".
Mais il y a surtout du Hard Rock mélodique finement amené comme "Witness To The Truth", "My Last Goodbye" et la chanson de clôture, "Hero Of The War".
La chanson la plus mémorable est certainement "Witness To The Truth", qui sonne comme une sorte de classique perdu dès la première écoute.

En conclusion, cet album est un must pour tous les fans hardcore de Southern Rock...

A cette époque-là, Nitzinger partageait la scène avec des légendes comme Leon Russell, BB King, Sly & The Family Stone, ou encore Freddie King.

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En Avril 1972, Nitzinger s'est produit au "Mar Y Sol Festival" à Porto Rico où d'autres artistes ont commencé aussi à se faire remarquer, des artistes comme Santana, Grand Funk Railroad, BB King, Emerson Lake & Palmer, et bien d'autres, mais John a littéralement cassé la baraque avec l'introduction de son tube classique "Texas Blues-Jellyroll" qui a été un Hit instantané pour Atlantic Records.

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En 1973, un deuxième album sur Capitol Records nommé un peu prématurément "One Foot in History" a été publié.
Mis à part l'abandon de certaines tendances psychédéliques de plus en plus archaïques, la seconde sortie de Nitzinger, plutôt arrogante, reprend quasiment là où le premier album a été interrompu.

Avec ce disque, Nitzinger élargit encore son style de Blues. En effet, 'Bugs' Henderson est introduit dans le groupe en tant que guitariste principal sur cet album, où les chansons vont des déclarations anti-guerre aux préoccupations écologiques avec une ballade exprimant les préoccupations d'un jeune homme pour le monde et essayant de trouver sa place dans ce monde.
On y retrouve un lot toujours aussi éclectique de chansons dont le seul dénominateur commun est en orbite autour de la planète Southern Rock, à une époque où le genre approchait de son solstice d'Eté, grâce à la ténacité de ses pères fondateurs, The Allman Brothers Band, et leurs héritiers les plus apparents, Lynyrd Skynyrd.
Parmi les divers détournements stylistiques inédits de Nitzinger sur "One Foot in History", on compte un saxophone mélodieux et des arrangements de cordes orchestrés ajoutés à la chanson "One Foot in History" et l'impérial "Oncle John" qui fait penser immédiatement à Cream; la rupture dans le Jazz à part entière ancrant le "Motherload" de facture proche des Allman Bros; et, sur une note plutôt négative, le morceau peut-être un peu trop easy-listening "Driftwood".
Pourtant, des Heavy Southern Rocks sont également présents, avec des points forts clairs, notamment le bagarreur "The Cripple Gnat Bounce"; le titre "Let the Living Grow" qui est clairement inspiré de la reprise de Humble Pie de "I Don't Need No Doctor"; et le classique de tous les temps "Earth Eater", qui oppose un riff principal à coups de poing à un pont mélodique incroyable, qui semble avoir surgi dans de nombreuses chansons d' Aerosmith au cours des années suivantes.
En fait, sans le "Driftwood" susmentionné et quelques Rocks plutôt moyens tels que "Take a Picture" et "God Bless the Pervert", "One Foot in History" aurait pu être aussi impressionnant et durable que son prédécesseur.

Malheureusement, il n'a pas atteint les Charts.

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En 1974, Johnny joue sur un album de Southern Hard Rock facturé simplement à un groupe plutôt mystérieux appelé Thunder.

En fait, cet album a une histoire:
Capitol Records avait annoncé sa sortie dans un numéro d'Août 1972 de Billboard, fixant la date de sortie pour Janvier 1973. Elle sera retardée de plus d'un an.
Il était décrit dans l'annonce comme provenant de Thunder Productions et le line-up était répertorié comme David Alley, Whitey Thomas, David Hungate et Bob Pickering.

Dave Alley était un chanteur qui avait été signé par Capitol en tant qu'artiste solo, David Hungate a joué de la basse et a ensuite fait partie du groupe de Boz Scaggs avant de rejoindre Toto (1977-1982). Whitey Thomas et Bob Pickering dirigeaient un studio à Dallas appelé January Sound et étaient connus sous le nom de Thunder Productions.

Au moment où le LP est finalement sorti plus d'un an plus tard, en Mai 1974, Hungate était parti, Pickering était répertorié comme producteur uniquement (il avait sorti un LP solo entre-temps en 1973), et Thunder semblait être le duo de Dave Alley et Whitey Thomas.
Mais la moitié de l'album était maintenant composée de chansons de John Nitzinger. John y joue également (guitare et basse), tout comme Randy Reeder (batteur de Bloodrock) et Bugs Henderson (guitare).

Le résultat est un mélange étrange, le groupe semblant tirer dans deux directions complètement différentes.
D'une part, on trouve les chansons d'Alley, Hungate et une de Laton DePenning. Celles-ci représentent probablement la vision originale du groupe (ou le projet d'enregistrement). Pour écouter la voix de David Alley, il faut un certain temps pour s'y habituer.
D'un autre côté, ce sont des chansons de John Nitzinger qui se penchent principalement vers le Southern Hard Rock pour lequel il est à juste titre loué. Certains de ces morceaux sont assez superbes, en particulier "King's X" et "Pretty Boy Shuffle" qui sont des Nitzinger vintage, aussi bons que tout ce qu'il a jamais écrit.
Ces deux pistes ont été ajoutées (plutôt de manière trompeuse) en tant que pistes bonus sur certaines rééditions du premier album de Nitzinger en 1972.

C'est tentant de lire entre les lignes...
Pourquoi y a-t-il eu un si long retard avec la sortie? Capitol a-t-il rejeté les enregistrements originaux et inclus Nitzinger dans le projet? Ou est-ce arrivé de façon plus organique? Et y avait-il un problème de maîtrise quelconque?
Une partie du son de la voix s'est accélérée.

Toulours est-il que ces petits problèmes mis à part, cet album est essentiel pour les fans de Nitzinger.

A noter que le 7 avril 1975, Nitzinger fait la première partie de BB King au Longhorn Ballroom, à Dallas, au Texas.

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En 1976, John signe avec la 20th Century Fox alors dirigé par le légendaire directeur Russ Regan.

Il commence alors à enregistrer un nouvel opus intitulé "Live Better Electrically", mais il ne faut, hélas, pas longtemps avant que Nitzinger, le groupe, ne soit plus réduit qu'à John et à divers musiciens de session, expérimentant imprudemment tout entre le Rock et le Disco. John Nitzinger joue, d'ailleurs, la plupart des instruments sur ce disque.
La même année, cet album est publié car Russ Regan a bien reconnu l'écriture de John quand il l'a entendu.

Sorti quatre ans après que les deux premiers albums de Nitzinger, "Live Better Electrically" apporte une résurrection inattendue d'un nom de groupe que beaucoup de fans avaient probablement déjà enterré. Mais le chanteur / guitariste John Nitzinger hibernait apparemment pendant tout ce temps, et même s'il ne jugea pas bon de ramener ses anciens camarades de groupe avec lui, ses talents pour créer un disque de Blues, de Rock et de Boogie sont restés louables et intacts, même si sa curiosité pour les diversions stylistiques occasionnelles ont grandi de façon exponentielle.

En fait, les différences entre certaines chansons sont parfois si marquées que la seule chose qui les relie est une certitude que Nitzinger est bien au courant des tendances musicales modernes - comme en témoigne, d'une part, le Hard groove du Rock Midwest du morceau d'ouverture "Control", qui est évidemment inspiré par la star montante Ted Nugent; et, de l'autre, le disco Funk qui fait tourner les têtes de "Are You with Me", qui émule de façon choquante la "Machine Gun" des Commodores.
Répartis quelque part entre ce couple étrange se trouvent plusieurs pépites de Heavy Rock supplémentaires comme la piste titre carrément agressive et la confrontation géographique de "Tell Texas", ainsi que des incursions plus farfelues comme la ballade Blues somnolente "Around" et le doux Country Rock chargé de cordes, avec une pedal steel astucieuse, de "Vagabond".
Et puis, pour compléter l'ensemble, quelques offres hybrides forgent une sorte de trêve nerveuse entre les deux camps: à savoir la partie acoustique, la partie progressive, le chant Soul qui accompagne "Gimme a Wink" et le Rock délicieusement funky "Yellow Dog", avec à la fois un milieu Space Rock et l 'un des meilleurs jeux de guitare de toute la carrière de Nitzinger.

Tout compte fait, "Live Better Electrically" revendique le même mélange convaincant de ferveur de Hard Rock attendue et de distractions inattendues, à peine un peu plus confuse que ces travaux antérieurs.
Malheureusement, Nitzinger retombe rapidement dans l'obscurité après la sortie de l'album, car la prochaine fois qu'il sera entendu, ce sera en tant que membre du groupe du début des années 80 de Carl Palmer.

Cet album a atteint les Charts avec deux Hit singles, "Are You With Me" et "Yellow Dog".

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Nitzinger est, ensuite, l'un des premiers intronisés au Panthéon du Texas Tornado de Buddy Magazine en 1978, "en tant que 'Texas Tornado of Guitar', l'un des meilleurs musiciens du Texas, peut-être au monde".

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En 1980, toujours à la recherche d'un défi, John a été intrigué par une offre du batteur du Hall Of Fame, Carl Palmer, ancien membre d'Emerson, Lake et Palmer qui venait de se séparer en raison de différents musicaux, en particulier entre Emerson et Lake.
Carl Palmer s'était alors retiré à Ténérife où il a construit une hacienda.

En Eté, il s'est rendu à Los Angeles pour trouver des musiciens pour un nouveau projet de groupe.
Palmer a organisé des auditions et a trouvé Todd Cochran (ancien membre de Automatic Man, claviers, voix), Eric Scott (basse, voix), Barry Finnerty (lead guitare, voix) et et il a invité John à le rejoindre en tant que guitariste et compositeur.
Comme Carl ne voulait pas expressément que le nouveau groupe soit compris comme un projet solo, il l'a appelé PM et a encouragé les musiciens à écrire des chansons pour un premier album. Stylistiquement, Palmer voulait aussi aller dans une direction complètement différente de celle qu'il représentait avec ELP (jazz rock, fusion et musique classique).
Le nom du groupe, "PM", signifie tout simplement post meridiem (latin pour "après-midi"), le temps entre 12:00 et 23:59. L'abréviation est définie dans les pays anglophones (également sous la forme "pm" ou "p. M.").

Le groupe a ensuite enregistré son unique album à Munich en Décembre 1979.
Et c'est en Mars 1980 que PM a sorti son unique album sur le label Ariola Records-Europ, "1 PM" paru uniquement en Europe qui a précédé une tournée Européenne et a présenté le single "Dynamite" et quelques autres chansons écrites par Nitzinger.

Sur les dix chansons, deux sont de Finnerty, trois de Nitzinger et cinq de Cochran, Palmer n'ayant pas participé à l'écriture de chansons.
Donc, il ne joue que de la batterie et des percussions dans cet album New Wave / Pop Rock qui sonne influencé par la musique de The Cars, The Knack, XTC, et d'autres.
Comparé à Emerson, Lake & Palmer, Palmer a considérablement simplifié son style de batterie et l'a mis au service du groupe.

Carl est un batteur fabuleux mais cet album '' 1 PM '' est assez plat et sans intérêt. Les mélodies sont juste décentes et le jeu est bon partout, mais la production est en deçà des normes.
Tous les musiciens jouent pourtant bien et les chansons ont également de très bons arrangements vocaux. Mais les chansons sont très similaires dans le style musical.
L'album est un projet autoproduit, bien fait, très professionnel... mais il n'a pratiquement que très peu d'intérêt.

Les chansons ne sont pas exceptionnelles malgré certains arrangements intelligents, de sorte que le grand public a à peine remarqué le disque, et la différence avec Emerson, Lake & Palmer, Palmer était trop grande pour que les fans de l'ancien groupe de Palmer s'habituent à ce nouveau matériel.

Les influences de la New Wave de l'époque transparaissent tout au long de l'album. Des morceaux comme l'ouverture "Dynamite" et le suivant "You've got me rockin'" pourraient être décrits comme The Boomtown Rats rencontrant Utopia dans leurs derniers jours.
Certains airs de New Wave sont bien moyens comme, par exemple, "Go For It" et ``You're Too Much''.
Il n'y a vraiment aucun intérêt à décrire cet album morceau par morceau. Il est malheureusement faible du début à la fin.Tout au plus peut-on noter que le single tiré de l'album, "Dynamite", augmenta la popularité de Nitzinger à l'étranger.

"Green velvet splendor" montre le claviériste Todd Cochran faisant une imitation raisonnable de Talking Heads, mais malgré un bon fonctionnement de synthétiseur, les choses se détériorent rapidement.
Mais la pire chanson semble être "Do you go all the way" dans la ligne de Devo, avec les paroles pathétiques. La chanson était apparemment destinée à être ironique, mais elle est ratée.

Une tournée prévue ou même un deuxième album ne se concrétise pas et le groupe se dissout à l'hiver 1980/1981.
Ce disque est maintenant plus une rareté pour les fans les plus dévoués de Carl et Emerson, Lake & Palmer, Palmer.

A noter que PM a exécuté le single "Dynamite" dans l'émission de télévision Allemande 'Rockpop'.

Après la fin de PM, Palmer travaille avec Mike Oldfield, qui vivait également à Tenerife pendant un certain temps. Ensemble, ils ont écrit le morceau "Mount Teide" (au-dessus d'une montagne volcanique à Tenerife) et Palmer peut être entendu sur l'album d'Oldfield "Five Miles".

En 1981, Alice Cooper est venu chercher Nitzinger pour écrire et jouer de la guitare pour lui.
John a rejoint Cooper pour les tournées internationales et Américaines de "Special Forces", et Nitzinger a figuré dans une émission spéciale de Cooper à la télévision française, "Alice Cooper à Paris".

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L'année suivante, Nitzinger co-écrit quatre chansons à la demande d'Alice pour l'album "Zipper Catches Skin", paru sur Warner Bros. Records.
C'est peu de temps après les tournées de "Special Forces" que le disque sort et il comprend un Hit écrit par Nitzinger, "I Like Girls", qui a eu un grand succès en Europe et en même en Asie.

Il faut savoir qu'au début des années 1980, Alice Cooper était mal en point, il avait failli perdre sa femme, sa carrière et même sa vie. Cependant, au milieu de la drogue et du désespoir, il avait quand même trouvé les moyens d'enregistrer trois albums insolites, dont ce "Zipper Catches Skin", un album dont Alice prétend maintenant qu'il ne se souvient même pas l'avoir fait!

En effet, le disque a été enregistré alors qu'Alice était un cocaïnomane avéré, et tout l'album tente de galoper un peu trop à un rythme effréné.
L'alcool et la drogue avaient totalement pris le pas sur sa création artistique et la dernière chose qui semblait l'intéresser est sa carrière. Il enregistre pourtant ce "Zipper Catches Skin" aujourd'hui plus ou moins renié par le chanteur.

Malgré le retour de Dick Wagner à la guitare, le ton n'est pas tellement au Rock acéré. Cooper laisse de côté toute forme de maquillage outrancier ou de costume provocant pour poser en pseudo Brian Ferry ringard au dos de la couverture, chemise blanche, cheveux plaqués et cravate. En soi c'est presque un déguisement connaissant notre homme.

Quant à la couverture également, elle est particulièrement réussie et originale. On y lit diverses paroles de l'album, les mots "Zipper Catches Skin" (oui ça veut dire exactement ça, cf le petit clip promo pour l'album : ) sont soulignés par une trace de sang et le nom du chanteur, lui, apparaît presque en filigrane rouge dans la partie supérieure de la pochette. En filigrane, c'est très judicieux tant le personnage semble absent de cet album.

"Special Forces" était très singulier dans l'oeuvre d'Alice, mais il gardait cette méchanceté, ce côté belliqueux et énervé, alors qu'ici, le ton est résolument moins Rock, quasi P?op ou variété, et le tout sous un angle résolument comique.
Pas la peine d'y aller par quatre chemins, cet album n'est absolument pas un chef d'oeuvre, musicalement, il est même plutôt peu inspiré. Néanmoins, l'humour grinçant des paroles sauve un peu les meubles, révélant une facette encore inédite d'un Cooper à bout.

Nitzinger participe au premier morceau au titre évocateur de "Zorro's Ascent". Le justicier masqué évoque ses exploits avec arrogance au moment de son agonie. Avec son rythme enlevé, son côté récité plus que chanté et ses guitares hispanisantes, l'ambiance est posée et on est assez loin du répertoire habituel d'Alice Cooper. Le son est très marqué par les synthés définissant d'emblée l'orientation de l'album. C'est plutôt drôle cependant, et se représenter le chanteur sous le costume de Zorro ne demande pas tant d'imagination que ça.
Chanson suivante, autre personnage populaire, c'est ce vieux pingre de Scrooge qui a droit à son morceau avec "Make that Money (Scrooge's Song). On y écoute la confession de l'avare, racontant sa jeunesse très dure marquée par un père abusif et un apprentissage précoce de la valeur de l'argent. Les guitares sont plus acérées, on revient un peu au Rock sans pour autant oublier les synthés, époque oblige, lors des refrains. Alice semble particulièrement se plaire dans la peau de ce détestable personnage.
Ensuite, on part dans une autre direction avec l'étrange et présomptueux "I am the Future". A l'époque le futur est une donnée plutôt incertaine pour un chanteur en forme d'épave, pourtant il claironne ce titre en forme de slogan d'un bout à l'autre du morceau. Les synthétiseurs sont majoritaires, comme pour souligner la notion de futur... Ce morceau Heavy reste particulièrement dans la tête après écoute, il est aussi particulièrement kitsch, mais avec ce côté attachant qui fait qu'on peut y revient volontiers. Il s'agit, par ailleurs, d'une chanson déstinée au film "Class of '84" composée par un certain Lalo Schifrin, dont il constitue le générique de début.
Le morceau s'enchaîne directement avec le suivant "No Baloney Homosapiens", toujours dans les même teintes pseudo futuristes mais cette fois avec un souffle nettement plus Rock, presque Glam. Les paroles quant à elle sont vraiment hilarantes. Il s'agit d'un message qu'adresse le chanteur à d'éventuels visiteurs extra-terrestres. Il fait de son mieux pour décrire notre espèce tout en mettant en garde les aliens, car il s'agit de ne pas nous manger! (et nous ne les mangerons pas non plus en échange de bons procédés). Il faut savoir que le 'baloney' étant une sorte de saucisse proche de la mortadelle populaire de l'autre côté de l'Atlantique.
Heureusement, c'est de retour à un rythme enivrant avec "Adaptable (Anything for you)" qui amorce une série de trois chansons plus Rock, un peu Punk même dans l'utilisation de riffs simples mais tranchants ainsi qu'un rythme plus soutenu, et à partir de là, l'album galope, devenant de plus en plus bizarre à chaque minute. Le chanteur y fait une déclaration inconditionnelle mais exagérée à une éventuelle conquête. Il lui révèle en long et en large ses capacités d'adaptation ainsi que tous les sacrifices, ridicules pour la plupart, qu'il serait prêt à faire pour elle.
Sur le même rythme et en toute logique, "I Like Girls", sur lequel joue Nitzinger, vient expliquer d'où vient ce dévouement total dont on commence à contester la sincérité étant donné qu'il semble s'appliquer à une liste conséquente de prénoms féminins. Les guitares sont toujours là, mais ce n'est pas très violent. On reste dans une sorte de Punk FM très années 80. Les paroles sont, une nouvelle fois, très drôles, avec cet alternance entre un séducteur arrogant et ambitieux et une jeune femme de plus en plus sarcastique. La voix féminine est celle de Patty Donahue, chanteuse du groupe The Waitresses; elle ponctue, dubitative, la narration des exploits de celui qu'elle surnomme 'Valentino'. Ce morceau renoue avec cet humour auto-dépréciatif qui sous tend une bonne partie de la carrière de Cooper, cette fois par l'opposition de deux points de vue radicalement différents.
Nitzinger intervient aussi sur "Remarkably Insincere" qui conclut cette mini trilogie du séducteur un peu minable avec une énergie renouvelée. Le tempo est à un Rock mécanique mais urgent, à la rythmique très marquée, et un peu Punk. Pour ce qui est du sujet, il s'agit plus ou moins de la réponse excédée du personnage présenté dans les morceaux précédents, se décidant à jouer cartes sur tables avec une mesquinerie jubilatoire. "If I would rate you, not that I hate you, but you would end eighth, maybe nineth in your class".("Si je devais t'évaluer, non pas que je te haïsse, mais tu finirais huitième, peut-être neuvième dans ta classe").
"Tag, you're it", avec Nitzinger à la guitare, est un retour aux ambiances noires, parcourues par des tueurs psychopathes que le chanteur aimait tant évoquer par le passé. Une certaine Debbie est traquée par un homme, vraissemblablement armé d'une paire de ciseaux, dans une meurtrière partie de cache-cache. Plus sombre que les autres morceaux, on retrouve avec plaisir un personnage qui n'aurait pas dépareillé aux côtés de ce cher Steven, période "Welcome to my Nightmare", même si mélodiquement on est bien loin des merveilles ciselées de cette époque bénie. Ici les sonorités sont toujours très marquées par leur époque, avec un rythme soutenu épousant celui de la course poursuite. Avec un traitement plus poussé, le morceau aurait certainement gagné en noirceur, l'idée y était mais on passe malheureusement peut-être un peu à côté de la réussite complète.
Mais "I Better be Good" rompt l'ambiance, avec un rythme éffréné, tandis que l'on tombe dans la comédie la plus totale. Le personnage de la chanson évoque les choses à éviter quand on est supposé bien se conduire. C'est dans ce morceau qu'on trouve le titre "Zipper Catches Skin" lors d'une phrase d'une rare sagesse : "If zipper catches skin I know I had it out when I should've kept it in". ("Si la fermeture éclair attrape la peau, je sais que je l'aurai retirée alors que j'aurais dû la garder"). Honnêtement, on trouvait énormément à redire sur les allusions morbides qui peuplent les albums d'Alice Cooper, alors que ceux ci sont également généreusement pourvus en allusions grivoises plus ou moins subtiles. Ce morceau finit dans le sang, mais pas pour le mêmes raisons que d'habitude.
Puisque cet album est un peu du n'importe quoi, alors il finit en beauté avec l'absurde "I'm Alive (That was the Day my Dead pet Returned to Save my Life)". Le morceau est hystérique, tant dans ses images que dans son instrumentation lancée à toute vitesse. Alice a des hallucinations avec des rats, il est presque fauché par un camion, et il est sauvé d'une chute d'une montagne par son cheval mort! Encore une fois, rien de particulièrement mémorable, mais la sensation d'avoir entendu quelque chose qu'on n'est pas certain de pouvoir définir.

En 1982, la sortie de l'album a été pratiquement ignorée par les critiques et le public achetant de la musique, tandis que de nombreux fans de Cooper s'étaient encore plus éloignés de lui.

Après avoir quitté les tournées, Nitzinger a fait une pause et a finalement fait un retour après avoir remporté sa bataille contre le cancer, et il livre aujourd'hui son message de choix de vie propre aux écoles, aux hôpitaux et aux prisons.

C'est ainsi qu'en 1997, Nitzinger est retourné à l'enregistrement de matériel solo.

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John a sorti un nouvel album intitulé "Didja Miss Me", et c'est un retour au Blues Rock dans lequel il excelle.

Après tant de temps, c'est vraiment un mystère de savoir pourquoi John Nitzinger n'est pas devenu aussi grand qu'un Stevie Ray Vaughan, par exemple. Après tout, les comparaisons abondent: ils étaient camarades de classe pendant l'âge d'or des guitaristes blancs du nord du Texas et tous deux fusionnaient du Blues évocateur et du Rock bar avec un clin d'œil à la chanson Pop construite.
Les deux ont également goûté à la gloire et ils ont été presque abattus par leurs dépendances aux stupéfiants et à l'alcool: tout le monde connaît la chute et la montée légendaires de Stevie. Nitzinger, quant à lui, semble n'être devenu la proie de la toxicomanie qu'après sa recontre avec Alice Cooper.

Et maintenant, avec "Didja Miss Me", son grand retour, il est sobre car, après un passage au Betty Ford Center il y a plus d'un an, il est regonflé à bloc sur la vie et la musique, et "Didja Miss Me" en est la célébration.

Malgré tout, ce n'est probablement pas le meilleur de ses albums, et la raison peut en être une dépendance excessive à l'égard du Blues. John explique cela en notant que ce sont ses fans de Blues qui sont restés avec lui pendant les années difficiles. En effet, des chansons comme "Where She Goes, I Go" et "Even My Tears Are Cold" sont superlatives. La première est une marche funèbre imprégnée de pathos qui rappelle "St. James Infirmary", tandis que "Tears" est littéralement un super Chicago Blues en colère.

Mais aussi bon que Nitzinger soit au niveau du Blues pur roadhouse, son fort n'est pas en tant que guitariste de Blues. Bien que son approche du rythme en tant que leader soit sacrément efficace, son jeu ne correspond pas vraiment au style d'un vrai puriste.
Au lieu de cela, sa force a toujours été en tant qu'auteur-compositeur universel. Ses airs de Rock pur comme "Didja Miss Me" et "Shifting Sand" sont de classe mondiale, et l'on souhaite simplement toujours un peu plus sur ce set chaleureux et bienvenu.

Pourtant, ce n'est surtout pas un concours, et on peut difficilement reprocher à Nitzinger de se sentir bluesy. Mais avec ce nouvek opus à son actif, il sera intéressant de voir quelles pistes musicales il cherchera ensuite.

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En 1998 parait un album intitulé "Texas Gold" au crédit d'un groupe appelé Texas Music Machine.
Ce groupe composé du claviériste Kenneth Whitfield, des batteurs Michael Fialla et Jim Rutledge et des guitaristes Bugs Henderson, John Nitzinger, Pat Hornsby et Rocky Athas (Black Oak Arkansas) est un projet commun entre Jim Rutledge (ancien batteur de Bloodrock) et John Nitzinger.

Ce disque est un véritable mystère car il est impossible de savoir quoi que ce soit à son propos.
La seule chose de sûr, c'est qu'il existe en CD disponible sur le site de John Nitzinger, mais pas un mot, pas une note ne transpire de cet album.
Vu les pointures qui jouent dessus, c'est certainement du Texan Blues Rock...

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Le nouveau millénaire a finalement vu John Nitzinger enregistrer un autre album, mélangeant à la fois du nouveau matériel et des classiques réenregistrés pour le bien nommé "Going Back to Texas", sorti en 2000 sur le label Record Heaven, avec des chansons classiques telles que "Louisiana Cockfight", "Jelly Roll Blues", "Yellow Dog", "L.A. Texas Boy" et "Control".
C'est un album de Rock Blues composé de 18 morceaux qui reflète la carrière de John Nitzinger au fil des ans: il comprend la plupart des pistes de l'album de John Nitzinger de 1997 et huit autres chansons provenant de divers endroits enregistrés en 1971, 1972, 1976 et enfin 1999.

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Et maintenant, quelques années plus tard, en 2006, plusieurs fois interrompu par de graves maladies, John Nitzinger est de retour sur scène et avec "Kiss Of The Mudman" paru sur son label indépendant, JTH Productions.

À en juger par les paroles, le guitariste et chanteur travaille d'abord à travers son passé, marqué par la drogue, l'alcool et la maladie. Un complexe de sujets qui pourrait certainement remplir quelques doubles albums a été résumé ici en un peu plus d'une heure.
Nitzinger, qui ne boit plus et ne se drogue plus depuis 13 ans, a retrouvé une grande partie de son ancien pouvoir.

La chanson titre "Kiss Of The Mudman" rocke avec désinvolture avec la ligne du pont musical toujours dans le style typique de John.
"The Devil's Got The Blues" apporte ce que son titre annonce, à savoir un Blues Rock dans un mélange harmonieux.
La ballade obligatoire apparaît sous une forme contemplative avec "You'd Bitch At A Cloud".
"The Long Sleep", une longue chanson d'une durée de près de neuf minutes, aurait pu être importée directement des années 70. De grandes mélodies de guitare dans des degrés de dureté sensibles et bien mesurés servent un véritable monument de la chanson avec des effets à long terme.
"Rock Your Block Off", "Calling", "Bad Day", et les derniers morceaux ont des ornements de riff pulsants, dans lesquels la guitare et l'orgue mènent le Rock classique des années 70 à une nouvelle floraison.

Nitzinger montre ici qu'il n'a jamais rien oublié de ses compositions. Les chansons sont strictes, rayonnantes en partie de chaleur intérieure et sont conçues pour l'anti-ennui et leur propre style. C'est ce qui distingue Nitzinger.

Avec cet album, une légende et un homme aux compétences de composition exceptionnelles sont véritablement revenus.

En 2006, Nitzinger a fondé la Nitzinger's Music Factory, travaillant avec des jeunes du centre-ville, transmettant le message d'une vie propre à travers des cours de musique, des ateliers et des camps de Rock sur le côté est de Fort Worth, au Texas.
Nitzinger’s Music Factory enseigne l’originalité, la spiritualité, la propreté et la sobriété.

Et depuis lors, Nitzinger a continué à effectuer des concerts occasionnels.
John revient régulièrement en Europe pour le Sweden Rock Festival, la télévision européenne, la radio et des dates de club exclusives.

En 2008, John a reçu un 'Music Award' de la part du Hall Of Fame de Fort Worth Weekly.

En 2010, "Kiss Of The Mudman" (de 2006) a été repris par SPV Records en Europe et il est sorti dans le monde entier.

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En 2012 est sorti un documentaire DVD de 90 minutes intitulé "Nitzinger - Tears From There To Here".

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En 2013, John a écrit douze nouvelles chansons et il a enregistré "Bloodrock 2013" avec le chanteur de Bloodrock, Jim Rutledge.
Un retour fantastique pour nos deux partenaires de Bloodrock.
Le titre peut vous faire penser que c'est un album de Bloodrock et on peutpratiquement le considérer comme tel.

Vu la liste des musiciens dessus: Jim Rutledge au chant et à la batterie, John Nitzinger à la guitare et à la basse, Clark Findley aux claviers et à la basse et à la batterie en tant qu'invités en tant que guitaristes solistes: Bugs Henderson, Rocky Athas, Lee Pickens, Pat Hornsby.
Les chansons sont particulièrement bonnes dans une veine Hard Rock à la Bloodrock.

Les pistes "House of Mirrors", "The Longer Days" et "Words And Wishes" sont des chansons lentes avec une orchestration de claviers 'classiques'.
Les morceaux "Double Cross", "Cherry Lee", "Lie To Me", "6 O'Clock News", "Jessica" et "Breach of Lease", avec leurs pauses rythmiques Hard Rock et globalement de bons claviers et guitares sont de tout premier ordre: John est particulièrement en forme et Jim a toujours sa superbe voix.

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La même année, John a aussi enregistré un autre album, "Revenge", paru le 25 avril sur le label Bad Reputation Records, avec le tout premier chanteur d'AC / DC, Dave Evans (né au Pays de Galles).
En effet, Evans avait commencé sa carrière d'enregistrement avec AC / DC comme l'un des cinq membres fondateurs et il a chanté sur les tout premiers enregistrements, dont le Hit single "Can I Sit Next To You Girl", qui a été nommé single Australien de l'année. Il s'est produit dans toutes les grandes salles d'Australie avec AC / DC, y compris le célèbre Opéra de Sydney avant de se séparer du groupe.
Il avait ensuite été remplacé par un roadie nommé Bon Scott en Novembre 1974.
Dave avait continué avec le même son Hard Rock avec Rabbit qui avait produit deux albums.
Après Rabbit, il avait sorti l'album "Dave Evans and Thunder Down Under" qui se vantait de la crème des musiciens Australiens avant de commencer sa carrière solo en lançant deux albums acclamés, 'Sinner' et 'Judement Day'.
"Sold My Soul To Rock N Roll", tiré de l'album "Sinner" avait été nominé meilleure chanson Rock aux Los Angeles Music Awards 2007.
Dave a fait des tournées à travers l'Europe qui ont reçu l'éloge des critiques et il s'est récemment installé à Dallas, au Texas.

Dave et John ont été présentés par un ami commun à Fort Worth alors que Dave était en tournée et les deux sont devenus des amis instantanément. Après avoir écouté et apprécié la musique et les styles de chacun, John a demandé si Dave aimerait enregistrer avec lui un album de chansons qu'il avait écrites. Dave s'est senti honoré et a facilement accepté ce projet passionnant et stimulant.

Le résultat de cette union, c’est donc l’album "Revenge", entièrement écrit, composé et produit par John Nitzinger, qui remet en selle le hurleur Australien dans une veine classique, entre AC / DC, Rose Tattoo (pour la même tessiture de voix qu’Angry Anderson) et toute la famille du Hard Américain sillonnant la route 66 entre le Texas et la Californie.
Evans possède un timbre de voix entre médium et grave, assez éraillé, pas toujours très subtil mais rugueux quand il le faut. Quant à John, il n'a rien perdu de son toucher tour à tour subtil et incisif!

A la limite du Hard Rock et du Heavy Metal, cette collaboration unique entre deux légendes du Hard Rock Australien et du Rock Blues Texan produit un mélange de riffs puissants, d'accords, de paroles, de mélodies et de voix qui capturent et enflamment l'excitation et l'émotion de chaque chanson.
Pas de réelle surprise mais un effort de qualité. On se laisse facilement emporter. c’est du bon gros Rock!

Les compositions donnent majoritairement dans le Hard Rock binaire, très carré et viril. Rien de révolutionnaire mais c'est efficace et très solide, souvent à mi-chemin entre AC/DC et ZZ Top.
Cependant, on trouve les compositions qui sortent de ce schéma plus attirantes, peut-être du fait d'une plus grande subtilité. Ainsi, la ballade "Where She Goes I Go", et surtout "The Night We Drank The Stars", titre à la fois très Heavy et mélodramatique...

Les morceaux comme "Control" ou "Shifting Sand" sonnent Hard Rock comme au bon vieux temps. Du Boogie joué vite et bien! Les solos de guitare rappellent immédiatement les gros clients du genre.
D’autres morceaux comme "Revenge" ont un tempo moins rapide. Il sonne plus Heavy ou Glam. Un peu de finesse dans un monde de brute grâce aux claviers qui donnent une ambiance plus feutrée. Mais attention, le riff de guitare reste bien offensif.
A noter qu'un clip vidéo promotionnel a, par ailleurs, été réalisé pour cette chanson.
Le Rock de crooner est aussi bien abordé… "A Sharp Stick In The Eye" est un morceau réussi, avec un riff qui se fait proche d'AC / DC.
Une pincée de Quiet Riot, un soupçon de Kiss, et voila "Dead Cat Smile" qui rappelle aussi le "Heaven’s On Fire" de Scorpions.
La ballade bluesy avec des gros power chords et le solo avec des notes à sustain, "Where She Goes I Go" n'est pas très originale mais jolie. Cela devient toujours excitant lorsque Nitzinger travaille sur sa guitare dans un style blues rock. Niveau parole, on n’est jamais très fin dans ces moments là: "Où elle va, je vais…".
"The Night We Drank The Stars" est un titre à la fois très Heavy et mélodramatique où Dave Evans révèle un véritable talent de chanteur habité et grandiloquent, tandis que Nitzinger aligne les riffs assassins et les solos rutilants. Quelle merveille! Avec "The Night We Drank The Stars", C'est surtout du coté d'Ozzy période "Blizzard of Ozz" que ça lorgne. Cerise sur le gâteau avec un petit final façon comédie musicale que Dee Snider aurait fort apprécié sur son "Dee Does Broadway".
Sur le lent et pesant "Going Back To Texas", le duo se fait carrément menaçant et pourrait en remontrer à bon nombre de formations Heavy Metal. Mention spéciale avec ses riffs lourds qui évoquent les Nashville Pussy.
Les deux derniers morceaux résument assez bien l’esprit de cet album:
D’abord, un joyeux bordel et une ambiance assurée avec "Stay Drunk" qui colle irrémédiablement des fourmis dans les jambes à l'auditeur. Le titre se suffit a lui-même pour faire passer un message philosophique puissant: "je veux rester bourré tout le temps”! C'est clair, net et précis. A noter que le pianiste se sort les tripes façon Jerry Lee Lewis derrière le mur de guitare de Nitzinger.
Enfin, suite logique de "Stay Drunk", "Headache"… Normal, quand on boit trop on a mal au crâne. Evans hurle et vocifère sauvagement pour clôturer cet album de Rock terriblement efficace.

Si Evans et Nitzinger voulaient prendre une Revenge comme ils le disent dans le titre de leur album, la chose est faite et de fort belle manière.
Qu'est ce que c’est bon de retrouver un album de ce style qu’on pourrait appeler Hard Rock Revival.
C’est bien foutu, ça rappelle pleins de bons souvenirs, ça renvoie à plein de références. Un véritable moment de plaisir.
Au total, "Revenge" ne sera peut-être pas l'album de révélation (même tardive) mais ce disque montre qu'il faut se méfier des vieux cowboys dont on croit ne plus rien craindre: ils sont souvent vifs et mortels comme des crotales!

Discographie:

Nitzinger
1972 : Nitzinger
1973: One Foot in History
1976 : Live Better Electrically
2000 : Going Back To Texas
2006 : Kiss Of The Mudman

Thunder
1974 : Thunder

PM
1980 : 1 PM

Alice Cooper
1981 : Zipper Catches Skin

John Nitzinger
1997 : Didja Miss Me

Texas Music Machine
1998 : Texas Gold

Rutledge and Nitzinger
2013 : Bloodrock 2013

Evans and Nitzinger
2013: Revenge

Sources: wikipedia, sickthingsuk, EKeane, Eduardo Rivadavia, Reverend-Z, Rick Koster, Jürgen B. Volkmar, Eric Jorda, psychedelicbaby, sleazeroxx

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