AMAZING BLONDEL (Bio)

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alcat01
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AMAZING BLONDEL (Bio)

Message par alcat01 » sam. 15 mai 2021 11:43

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Actif entre 1969 et 1977, et de 1997 à 2005, le groupe connu sous le nom de Amazing Blondel a été un trio de Folk Progressif acoustique Anglais originaire de Scunthorpe, dans le Lincolnshire, composé de musiciens accomplis, à savoir:
- John David Gladwin chantait et jouait de la guitare douze cordes, du luth, de la contrebasse, du théorbe, du cistre, du tabor et des cloches tubulaires.
- Terence Alan (Terry) Wincott chantait et jouait de la guitare six cordes, de l'harmonium, des flûtes à bec, de la flûte, de l'ocarina, des congas, du cromorne, de l'orgue à tuyaux, du tabor, du clavecin, du piano, du mellotron, des bongos et diverses percussions.
- Edward Baird chantait et jouait du luth, du glockenspiel, du cistre, du dulcimer, de la guitare douze cordes et des percussions.

Leur style musical est vraiment très difficile à catégoriser. La plupart de leurs chansonss ont été composées par eux-mêmes, mais elles sont basées sur la forme et la structure de la musique de la Renaissance, comprenant, par exemple, des pavanes, des galliards et autres madrigaux, et sur l'utilisation d'instruments d'époque comme les luths et les flûtes à bec:
Leur musique est parfois classée dans la catégorie du Folk Psychédélique,ou Folk Rock médiéval, mais elle aurait probablement été désavouée à la fois par la communauté psychédélique et la communauté folk, tout en étant immédiatement reconnaissable par les étudiants en musique ancienne. Terry Wincott l'a décrit comme "...de la musique acoustique pseudo-élisabéthaine/classique chantée avec des accents britanniques...". Eddie Baird aurait dit : "...Les gens nous demandaient souvent comment vous décriviez votre musique. Eh bien, ça ne servait à rien de nous le demander, nous n'en avions pas la moindre idée...".

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Elle a été souvent comparée à celle de groupes comme Gryphon et Pentangle: cependant, Amazing Blondel n'a pas embrassé les influences Rock du premier ni les influences Folk et Jazz du second. On les a également comparés à Jethro Tull.

Comme dit précèdemment, le groupe utilisait un large éventail d'instruments, mais l'utilisation du luth et des flûtes à bec était au cœur de leur son.
En tournée, les luths se sont avérés être des instruments assez difficiles à jouer sur scène (en termes d'amplification et d'accordage) et, en 1971, le groupe a commandé la construction de deux guitares à 7 cordes, qui pouvaient être jouées en accordage luth. La conception et la construction de ces instruments ont été entreprises par David Rubio, qui fabriquait des guitares classiques, des luths et d'autres instruments anciens pour des musiciens classiques, notamment Julian Bream et John Williams.
L'instrument de Gladwin a été conçu pour avoir un son légèrement plus grave, car il était utilisé principalement comme un instrument d'accompagnement, tandis que celui de Baird avait un peu plus d'accent sur les aigus, pour permettre à son jeu mélodique dans le registre supérieur de prédominer. Les deux instruments ont été réussis individuellement et se sont également bien mélangés. Ils se sont également avérés stables (du point de vue de l'accordage) pour les performances sur scène. Les guitares ont été équipées de microphones internes pour simplifier l'amplification.
A noter, pour la petite histoire, qu'ils ont sorti quatre albums pour Island Records au début des années 1970.

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John Gladwin et Edward Baird sont nés et ont grandi à Scunthorpe, Lincolnshire alors que Terry Wincott est né dans le Hampshire mais a déménagé à Scunthorpe à un âge précoce.

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Gladwin (chant) et Wincott (guitare rythmique et chant) ont formé un groupe appelé The Dimples avec Stuart Smith (batterie), Johnny Jackson (basse) et Greg Tomilson (lead guitare). Signés sur le label Decca, ils ont enregistré un single, la face A, "Love of a Lifetime", et la face B intitulée "My Heart is Tied to You", écrite par John Gladwin qui parait en 1966.
Le disque n'est pas entré dans les Charts, bien que plus récemment, la face B soit devenue populaire sur la scène Soul du Nord de l'Angleterre.

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Après la séparation de The Dimples, puis d'un autre groupe appelé Gospel Garden (cinq titres enregistrés pour Camp Records en 1967), John et Terry ont formé un groupe de Rock électrique bruyant appelé Methuselah.

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Engloutis par le son lourd de Methuselah qui a enregistré deux albums pour Elektra, sorte de mélange de Folk, de Gospel, de Rhythm & Blues et de Hard Rock. A certains moments des concerts de cette formation, le duo jouait un set acoustique ensemble: ils trouvaient que cela plaisait au public et leur permettait de faire ressortir davantage la subtilité de leur chant et de leur travail instrumental.

Les deux compères, guitaristes acoustiques très inventifs, ont quitté Mathuselah en 1969 et ont décidé d'opter pour une voie moins bruyante, la musique folk médiévale, plus à même de valoriser leur chant et leur maîtrise instrumentale. Ils ont alors commencé à travailler sur leur propre matériel acoustique et donnent le jour à ce qui deviendra Amazing Blondel.

Au début, leur matériel est dérivé tout simplement de la musique folk, comme beaucoup d'autres artistes de l'époque. Cependant, ils ont commencé à développer leur propre idiome musical, influencé d'une part par les revivalistes de la musique ancienne comme David Munrow, et d'autre part par leurs souvenirs d'enfance de la série télévisée "Robin Hood" (Robin des Bois), avec sa bande sonore pseudo-médiévale d'Elton Hayes.
Le groupe tient son nom de la légende entourant Richard I (Richard Coeur de Lion) qui comptait parmi ses fidèles confidents un trouvère et poète français, Blondel de Nesle.

Selon la légende, lorsque Richard avait été retenu prisonnier en Autriche par Léopold de Babenberg, Blondel avait voyagé à travers l'Europe centrale, chantant dans chaque château pour localiser le roi et l'aider à s'échapper. Il aurait retrouvé sa trace et se serait fait reconnaître de celui-ci grâce à une chanson qu'il avait composé pour lui.

Gladwin et Wincott étant eux-mêmes restés parallèlement très attachés à la série TV "Robin Hood", il n'en fallait pas plus pour que le duo, déjà très acoustique, se fixe plus particulièrement sur la folk traditionnelle et médiévale, un genre alors en vogue dans la deuxième moitié des 60's avec des groupes comme Steeleye Span, Strawbs, Gryphon et dont The Incredible String Band fut le porte-parole le plus populaire.

Le nom du groupe avait été suggéré par un chef cuisinier nommé Eugene McCoy qui avait écouté certaines de leurs chansons et avait commenté: "...Oh, très Blondel!..." et ils ont alors commencé à utiliser ce nom. On leur a ensuite conseillé d'ajouter un adjectif (dans la lignée, par exemple, de The Incredible String Band) et ils sont ainsi devenus, par la force des choses, "Amazing Blondel".

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Leur premier album "The Amazing Blondel", également appelé "Amazing Blondel and a Few Faces", a été enregistré en 1969 et publié par le label Bell Records. Il a été réalisé par le guitariste de session Big Jim Sullivan.
Cet opus, sorti à l'origine en 1970, est enregistré alors que le groupe n'était encore qu'un duo composé de John Gladwin et Terry Wincott.
La couverture de l'album réalisé par ce tandem est à ce titre très révélatrice de leur identité Moyen-âgeuse.
Malgré les arrangements de la figure du Folk du moment, Big Jim Sullivan, "The Amazing Bondel" qui fait appel à une instrumentation du passé (luth, harmonium, flûte à bec, ocarina...), se révèle toutefois un tant soit peu décevant.
Cet disque les montre dans leur première phase, une phase de formation, alors qu'ils se dirigeaient benoitement vers ce qui allait devenir leur signature sonore.

L'album a été enregistré avec des musiciens de session, ce qui a donné lieu à un certain nombre de morceaux qui, à vrai dire, ne sont pas tout à fait à l'aise avec les penchants pastoraux du duo. Le groupe de soutien oriente le duo vers un Folk Pop hybride plutôt commercial, avec des traces occasionnelles de musique Country et de Psychédélisme.
Le résultat final est un album qui semble stylistiquement inégal, car la formation oscille entre des morceaux à consonance commerciale tels que "Bethal Town Mission", "You Don't Want My Love" et "Canaan" et des morceaux acoustiques plus traditionnels, comme par exemple le charmant "Saxon Lady " aux sonorités orientales (avec sitar, bien évidemment), "Shepard's Song" et "Minstrel's Song".
Malgré cette anomalie tout à fait occasionnelle, il s'agit d'un bon album de Folk.

L'album est agréable en lui-même, car il y a assez de magie pour les faire passer, même en tenant compte des curiosités occasionnelles.
Dès ce disque, il était clair qu'il s'agissait d'un groupe très original qui serait apprécié au fil du temps et qui serait consacré dans les années 70 avec les œuvres des plus complètes.

Ce premier opus est à peu près ce que l'on peut attendre d'un groupe de Folk traditionnel, mais il n'y a vraiment pas beaucoup de prog. Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas agréable, car il l'est à sa façon.
Bien sûr, il ne faut pas y chercher des nouveautés, juste un paquet de chansons romantiques et simples mises ensemble.

Avec une bonne variété de styles, le groupe a manifestement essayé différents sons pour découvrir exactement où était son créneau. Bien sûr, il a suivi la voie de la musique Folk puis celle du Rock et du Blues, et il s'en est bien sorti.

La juxtaposition de styles dans un ordre presque alterné fonctionne, en fait, assez bien, la voix plus rude de Wincott sur la délicieuse "Bethel Town Mission" et "Canaan", quelque peu influencée par Blood Sweat and Tears, contrastant bien avec la voix plus 'elfique' de Gladwin sur "Saxon Lady" et "Season of the Year". Le fait que l'écriture des chansons et les arrangements soient déjà assez mûrs, voire même un peu naïfs, n'est pas un mal.

Cet album a également beaucoup plus que juste deux gars avec des guitares acoustiques.
Le groupe introduit plusieurs instruments traditionnels et d'autres non traditionnels, et tout cela fonctionne très bien ensemble et donne une certaine variété.
Mais ils n'allaient pas non plus se cacher des réalités du tournant des années 1960 / 70. Ils ont donc fait appel à des rockeurs de session - le bassiste Gary Taylor, le batteur Clem Cattini, le percussionniste Chris Caran et l'arrangeur Jim Sullivan - pour enregistrer "The Amazing Blondel & A Few Faces".

Le résultat donne un mélange intéressant de motifs troubadours authentiques, d'influences Hindoues branchées (sitar et tabla apparaissent sur l'un des morceaux), de marques de Blues Rock et d'un léger parfum entêtant de Folk Psychédélique.

Toutes les chansons ont composées entièrement par John Gladwin. Peu importe que certaines paroles soient un peu niaise, parce que la plupart des chansons Folk traditionnelles ont des paroles niaises, du moins elles semblent ainsi aujourd'hui, mais à l'origine elles ne l'étaient pas.

Ce premier album est un peu schizophrène. La moitié des chansons sont dans le style de ballade élisabéthaine, l'autre moitié est un mélange de styles (un peu de Blues, un peu de C&W, un peu de nouveauté). La variété des styles ne donne pas un album vraiment cohérent, mais il y a des délices individuels. "Saxon Lady" est une Folk trippante aux accents de sitar assez entraînant. "Season of the Year", "Love Sonnet" et "Minstrel's Song" portent l'empreinte du groupe. "Shepherd's Song" est devenu l'une des chansons préférées des fans. "Bethel Town Mission" et "Bastard Love" sont des airs décents avec des paroles un peu fades.
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La chanson la plus représentative de toutes est le morceau d'ouverture "Saxon Lady" qui est incroyable, hypnotisant avec ses couches infinies de sons acoustiques et sa merveilleuse mélodie. Elle comprend de nombreux aspects du genre Folk Renaissance pittoresque qui sonne typiquement Anglais, mais on peut entendre aussi le son d'un sitar indien, donnant à la chanson une ambiance Orientale légèrement exotique.
L'album vaut la peine d'être écouté rien que pour ce morceau...
Certains autres titres sont moins mémorables comme "Bethel Town Mission", une explosion de Folk Rock endiablé qui ressemble au genre de chanson entraînante que n'importe qui pourrait rejoindre lors d'une soirée karaoké dans un pub, après avoir descendu quelques bières auparavant.
Vient ensuite "The Season of the Year", une brève étude pastorale à la flûte et à la guitare, dans le style d'un joyeux madrigal de la Renaissance.
Le groupe s'éloigne un peu du Folk ici et là dans l'album. Par exemple, "Canaan", un chant de louange inspirant et dévotionnel qui a un côté gospel spirituel qui semble être une tentative assez maladroite de Hit single, mais avec des harmonies plutôt pauvres et un refrain faiblard. Ce morceau introduit un aspect bluesy dans le chant, ce qui surprend.
Au contraire, il y a aussi beaucoup de chansons aux sonorités plus traditionnelles, dont l'excellente "Shepard's Song" qui semble beaucoup plus authentique et qui dure plus de six minutes d'acoustique, de chant et d'une très belle mélodie au luth. La variation dans le chant et l'harmonie est agréable.
C'est une joyeuse chanson Olde Englishe Folke avec une belle intro instrumentale et une bonne flûte également qui sonne aussi traditionnellement Anglais qu'un déjeuner de laboureur et une pinte de bière dans une taverne aux poutres en chêne et au toit de chaume dans les Cotswolds.
La seconde moitié de l'album est cependant un peu moins intéressante, à commencer par "Though You Don't Want My Love", une ballade bluesy avec un refrain romantique, malgré tout, plutôt entraînante.
Et pour continuer avec l'humeur romantique vient "Love Sonnet", une belle mélodie pastorale qui déborde positivement d'amour et de passion, bien que les paroles révèlent une bien triste histoire d'amour perdu: "...Oh my darling you can't hide, The love you once had for me has died..."... C'est la charmante histoire douce-amère d'un jeune gentleman Anglais qui espère avec nostalgie raviver la flamme d'une histoire d'amour perdue avec sa belle.
Nous partons ensuite vers l'Espagne ensoleillée pour "Spanish Lace", une chanson Folk Pop entraînante, à l'esprit vif et ensoleillé, imprégnée de toute la chaleur et du bonheur d'un rayon de soleil perçant les nuages.
La musique ressemble quelque peu à un "The Boxer" de Simon & Garfunkel avant la lettre. Mais encore une fois, il ne s'agit pas d'une chanson émotionnelle, juste un travail Folk décent sans ajout d'une touche prog.
A ce stade, sur la seconde moitié de l'album, l'écriture avait tendance à souffrir un peu, mais elle s'améliore un peu sur un changement de rythme de "Minstrel's Song", un madrigal triste flottant sur une sérénade de cordes, notamment avec une pause instrumentale plus longue, mais cela n'atteint pas toujours la qualité de la première moitié de l'album.
L'album se termine sur le daté "Bastard Love", une chanson Folk Rock entraînante à chanter autour d'un feu de camp. C'est une chanson pleine d'entrain, avec vigueur. C'est une combinaison improbable des deux styles, ce qui donne un humour qui, plus tard, ne sera perceptible que sur scène.

"The Amazing Blondel" n'est, certes, pas un chef-d'œuvre de la musique progressive, comme Gryphon, Malicorne, et d'autres qui vont dans le même sens. Mais cet album possède sa propre beauté, et il est recommandé à tous ceux qui aiment un son vraiment Folk.

Nota Bene: Ce premier album a passé la majeure partie des 25 dernières années du siècle à être l'une des pièces de collection les plus recherchées. Bien qu'il soit juste de dire que la valeur du LP était plus basée sur la rareté que sur sa qualité, il s'agit en fait d'un excellent disque.

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Frustrés, Gladwin et Wincott prennent alors la décision de recruter un guitariste de talent, Eddie Baird, une ancienne connaissance de l'école de Scunthorpe.
C'est donc un trio qui pointe le 19 Septembre 1970 (le lendemain de la mort de Jimi Hendrix) sur la scène du Festival de Glastonbury (encore appelé le Pilton Festival), premier du nom, dont T. Rex est la tête d'affiche, en remplacement de Kinks défaillants.

Après ce que Baird a décrit comme "...une signature de disque 'showbiz' désastreuse...", Amazing Blondel a été présenté à Chris Blackwell de Island Records and Artists.
La philosophie de ce label ne s'est jamais embarassée de considérations commerciales. Les musiciens signant chez Chris Blackwell savaient pertinemment qu'en intégrant l'étiquette, ils avaient moins de probabilités que les autres de toucher le grand public. La politique maison misait plus sur la qualité et l'unicité de l'artiste que sur sa réussite dans les bacs.

Pourtant s'il est une maison de disques parmi les indépendants qui a fait briller une palanquée d'artistes et de groupes, c'est bien Island Records: le Spencer Davis Group puis Traffic, Nick Drake, Free, King Crimson, Spooky Tooth, Emerson Lake & Palmer, Jethro Tull, Cat Stevens, John Martyn, Roxy Music... Porter l'estampille du novateur Island Records est le gage d'un excellent disque ou d'un auteur talentueux.
Dès 1970, année au cours de laquelle il rejoint ce label grâce à l'appui d'Andy Fraser, le bassiste de Free, Amazing Blondel est marqué de ce sceau prestigieux et quatre de ses LP de la période 70 / 73 relèveront de ce partenariat prestigieux. Ils constitueront la période glorieuse de ces maritimes débarqués du Lincolnshire, en bord de la Mer du Nord.

Trois LP impliqueront le trio Gladwin, Wincott et Blaird, à savoir "Evensong" (1970), "Fantasia Lindum" (1971) et "England" (1972). Le dernier de la période Island, sobrement intitulé "Blondel" (1973) se fera sans Gladwin.
Selon les mots de Baird (dans une interview de 2003), le groupe "adorait enregistrer". Ils ont enregistré les albums d'Island dans les studios de Basing Street de la compagnie qui, à cette époque, était la source de certaines des musiques indépendantes les plus innovantes de Grande-Bretagne.

Le 19 Septembre 1970, ils font, comme dit plus haut, partie des groupes qui jouent au premier Festival de Glastonbury.
Ils font aussi de nombreuses tournées, à la fois pour leurs propres concerts et en première partie de groupes tels que Genesis, Procol Harum et Steeleye Span. Sur scène, ils visent la précision technique de la musique et la polyvalence de l'instrumentation (la plupart des concerts impliquant l'utilisation d'une quarantaine d'instruments), le tout entrecoupé de plaisanteries et d'humour grinçant. Cependant, il y a un conflit entre le désir de leurs managers d'organiser des tournées toujours plus exigeantes et le souhait du groupe de passer plus de temps à écrire et à travailler en studio.

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La même année, Amazing Blondel enregistre et publie son premier album sur Island intitulé "Evensong". Cet opus est produit par Paul Samwell-Smith, l'un membre fondateur et bassiste de The Yardbirds.

La pochette montre la formation dans les cloîtres de la cathédrale de Lincoln tenant des instruments d'époque, tandis qu'à l'intérieur sont répertoriés les crédits et les paroles des chansons entourant une photographie du groupe en représentation.

"Amazing Blondel and A Few Faces" possédait quelques côtés délicieusement rugueux, mais ceux-ci sont efficacement aplanis au niveau de l'écriture et du chant et ce qui est perdu en spontanéité est gagné en continuité.

Le caractère dit 'progressif' de leur musique vient du fait que presque personne ne songeait à faire ce que Amazing Blondel tentait de faire activement. L'incorporation d'instruments anciens et de mélodies anciennes et vives était psychédélique en soi, et seules les performances live du groupe trahissent l'aspect ironique de la chose - sinon, tout semble assez sérieux.
"Evensong" est, en effet, composé entièrement de musique Folk Elisabéthaine. L'inclusion de luths et d'instruments à anche ajoute un plus à l'authenticité de la musique. Il n'y a, à proprement parler, pas de Progressif ni de Rock dans ces morceaux. Ce ne sont de que de simples airs acoustiques avec cette certaine légèreté qui accompagne ce style de musique.

Pour ce qui est du Prog, l'intrication acoustique de "Queen of Scots", les hauts et bas de "St Crispin's Day" et l'inquiétude aérienne de "Willowood" donnent le ton mais il vaut mieux se concentrer sur les prouesses d'écriture et sur le penchant à faire paraître le nouveau comme l'ancien. "Pavan" donne le ton dès le début, et les refrains entraînants de "Old Moot Hall", l'accompagnement au clavecin de "Under the Greenwood Tree" et l'hymne final majestueux "Anthem" sont tous d'authentiques réussites.

Il est vrai que la musique n'a pas beaucoup de tranchant, mais cela est compensé par la grande compétence et le jugement des participants. Il semblait étonnant qu'Island ait pu donner une chance à ce groupe, même en connaissant la diversité musicale de cette époque, mais de nombreux fans dans le monde entier sont heureux qu'ils l'aient fait plus de cinquante ans plus tard.

Quand les gens demandaient à Eddie Baird: "...Comment décririez-vous votre musique ?...", il avait l'habitude de répondre : "...Ne me demandez pas, je n'en ai aucune idée...".
Cet opus capture l'esprit de la "Merrie England" et l'amour de John Gladwin pour son pays natal transparaît: du Folk acoustique avec beaucoup de flûte et de guitares acoustiques - pas de basse, pas de batterie, de temps en temps quelques percussions, bongos ou autres, jouées toujours par Chris Karan et c'est tout. Les paroles sont également superbes.
A noter quand même la présence d'un autre musicien important, Adam Skeaping qui joue de la viole de gambe et du violon.

Le point positif est les harmonies vocales qui sont bien faites et certains textes sont chantés à trois voix. Les thèmes sont la belle Lady Mary Anne et ce genre de choses médiévales similaires. Le groupe a décrit son style de musique comme une "...musique acoustique pseudo-élisabéthaine / classique chantée avec des accents Britanniques...".

On se retrouve avec une sorte de mélange du Malicorne Français et du duo Folk Rock Irlandais Tir Na Nog. En fait, Amazing Blondel n'est pas aussi précis ou méticuleux dans la reproduction des vieilles chansons Folk que Malicorne ou aussi puissant et poignant que Tir Na Nog.
Il joue, en fait, un Folk acoustique plutôt doux avec de nombreuses références à l'époque de la renaissance (par exemple, cithare, luth, théorbe, cromorne, tabor, clavecin et autres) et absolument aucune agressivité avec des percussions très légères.

C'est un très bon album sans aucune mauvaise chanson. Les musiciens font ressortir leurs qualités. De grandes mélodies, de bons textes - tout ce que l'on est censé attendre d'un excellent disque! Il n'y a pourtant pratiquement pas de chanson exceptionnelle, car toutes s'enchaînent doucement sans jamais devenir ennuyeuses ou plates.
C'est une sorte de "Pop Médiévaliste" accrocheuse avec des chansons qui restent dans la tête pour toujours, et c'est, surtout, un must du genre et il doit être écouté au moins une fois pour se plonger dans les sons médiévaux d'une réalité pratiquement oubliée.

Bien des gens aiment comparer cette musique à Jethro Tull, et il y a, bien sûr, certaines similitudes, car cette formation a beaucoup tâté de ce type de musique, mais Ian Anderson a toujours ajouté un élément Rock même dans ses chansons Folk élisabéthaines les plus hardcore. Jethro Tull a également ajouté l'élément progressif dans la plupart des cas. Cependant, on ne serait pas surpris d'entendre Anderson chanter "Spring Season" ou "Willowood", qui sont les deux chansons qui se rapprochent du son acoustique de son groupe.

Il est intéressant de noter que les deux chanteurs principaux, Gladwin et Baird, ont fait fabriquer des guitares acoustiques standard spécialement pour le groupe afin de remplacer les instruments à anche pendant les concerts. Une guitare a été construite pour accentuer les aigus et une autre pour les sons graves. Ce mélange fonctionne très bien et ils ont eu beaucoup de succès avec ce système lors de leurs concerts. Vous pouvez également entendre le son distinct des deux guitares dans leur musique.
Il faut savoir qu'à cette époque, le groupe effectuait de nombreuses tournées en Grande-Bretagne dans le cadre d'un ensemble d'artistes soutenant de grands groupes tels que Free, et leur style contrasté couplé à des anecdotes de débauche entre les chansons avait trouvé la faveur du public Rock.

"Evensong" est un enregistrement très lumineux et heureux, sans complexité dans la structure des chansons et il est bon, mais pas vraiment essentiel.
C'est surtout un album discret, mais respectable. Comme l'a dit Sean Trane de Progarchives, "...Amazing Blondel n'est pas un groupe de prog, c'est un trio qui joue de la musique folklorique bretonne, avec un sentiment de renaissance...".

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L'abum suivant, "Fantasia Lindum", parait en 1971 et il est aussi produit par Paul Samwell-Smith. Sa pochette a été réalisée par Visualeyes.
Amazing Blondel y pratique un Folk médiéval lumineux et d’une grande clarté, s’appuyant sur une maîtrise complète d’instruments datant du Moyen-Âge et de chansons sempblables à celles de cette époque.

Le trio est, en effet, capable de pratiquer une quarantaine d'instruments de cette époque et ce, dans la plus grande justesse technique. Ces ménestrels portés sur l'Angleterre élisabéthaine et des Tudor, sur les danses traditionnelles britanniques n'ont, bien sûr, jamais accroché les Hits avec cette musique atypique, mais au moins ont-ils eu l'opportunité de se faire bigrement plaisir et de le partager. "Fantasia Lindum", suite d'une vingtaine de minutes, "Safety In God Alone", "Two Dances", belles pièces acoustiques, et "Siege Of Yaddlethorpe" ont de l'ambition et de la décontraction, sans jamais ennuyer, ni être terne, un seul instant. C'est finement ciselé, doux, tendre, accompli et très professionnel.
"Fantasia Lindum" est certainement l'apogée artistique du groupe. Ce disque est stupéfiant et aucun des autres albums d'Amazing Blondel n'est comparable à celui-ci. Les airs sont frais parce qu'ils sont intemporels et les instruments sont joués avec précision et clarté.

L'album constitue une écoute essentielle pour ceux qui apprécient la musique de la vieille Angleterre. Certaines personnes qualifient la musique d'Amazing Blondel de "musique folklorique", ce qui est peut-être une erreur. Elle est plutôt influencée par la musique "noble" jouée dans les cours et les manoirs au Moyen Âge et au début de l'époque moderne!

Maintenant, on peut le considérer plutôt du genre "progressif élisabéthain". Il n'y a pas d'instrumentation électrique et l'utilisation de plusieurs instruments médiévaux et renaissance rend la comparaison avec les premiers Gryphon ou John Renbourn Group plus que pertinente. Mais Amazing Blondel étaient une formation tout à fait unique. Il est assez étonnant que ce genre de musique ait été publié par le label indépendant Island Records. Ils ne pouvaient guère s'attendre à un succès dans les hit-parades!

Le groupe a sorti une suite en plusieurs mouvements sur la face 1 du vinyle, dont le titre a donné son nom à l'album. Mais attention aux progheads : si vous n'êtes pas familiers avec ces morceaux, ne vous attendez pas à une épopée complète. Bien que ce morceau soit la pièce maîtresse de l'œuvre d'Amazing Blondel, il n'est en aucun cas très différent de leurs autres morceaux. Comme suggéré plus avant, il y a une certaine similitude avec Gryphon mais c'est aussi le cas avec Steeleye Span, Tir Na Nog, ou encore Malicorne. Tous se font une spécialité d'enregistrer des chansons de l'ère pré-classique avec une méticulosité variable et strictement sur ce point / catégorie, Amazing blondel n'en est pas du tout le leader. Cela ne signifie pas qu'ils soient inintéressants, mais le contenu prog de leurs albums est relativement faible.

Des trois premiers albums, celui-ci est, cependant, le plus intéressant. Cette musique est un Folk purement acoustique avec de belles mélodies et de douces harmonies. La suite qui donne son titre à l'album est le point culminant définitif de l'album et de toute la carrière du groupe. Bien qu'il ne s'agisse pas réellement d'une épopée Prog, c'est une suite agréable qui alterne entre des passages instrumentaux avec des flûtes et d'autres instruments folks et des passages vocaux mélodieux.

En ajoutant quelques éléments plus progressifs dès "Fantasia Lindum", le trio gagne en intérêt, d'autant que les pièces proposées ("Swift, Swains, Leafy Lanes" est très intéressant) sont beaucoup mieux travaillées. L'ennui que l'on avait pu ressentir à l'écoute de certains moments du disque précédent est complètement gommé.

Du point de vue Prog Folk, "Fantasia Lindum" est l'album le plus intéressant du groupe, principalement en raison de la suite titre de plus de 20 minutes.
Cette suite est en fait plus une succession de morceaux courts et individuels qu'un véritable morceau épique. La plupart des sections sont clairement identifiables et les parties de flûte sont les plus agréables.

Le début est un peu trop médiéval et sonne typiquement comme du (vieux) folklore Britannique. Cependant, une fois ce fait accepté, leur style est positif et animé avec quelques instruments fins et originaux.
Après les flûtes sublimes, les belles sections de guitare acoustique et classique sont toutes aissi bonnes. Mais, lorsque les voix entrent en scène, l'impression de "Old England" est quelque peu exacerbée. Mais c'est une fresque tout à fait paisible.

La deuxième face, nonobstant le charmant "Three Seasons Almaine", est un peu moins efficace mais suit dans le même style Folk doux. Il faut souligner encore une fois qu'il n'y a pas de batterie, de basse ou de guitare électrique sur cet album, ce qui fait que cette musique est totalement dépourvue de l'aspect Rock. Elle est douce et exceptionnellement facile à l'oreille et, en tant que telle, elle n'offre pas beaucoup de défi pour le fan de Prog.
"Fantasia Lindum" est un bon et charmant album de Folk progressif, certainement pas un album de Rock progressif. Il est recommandé, mais pas, non plus, essentiel.
Pour tout dire, cela ressemble beaucoup plus à une affaire pure et folklorique qu'à du Prog (même lié au Folk). Mais ce sentiment se retrouve dans l'ensemble de leurs œuvres. Les courtes chansons de la deuxième partie de cette œuvre le confirment. À cet égard, "To Ye" est probablement le meilleur exemple.

C'est une grande amélioration par rapport à leur travail précédent, mais cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de Rock ou d'attitude Folk Progressive typique. Simplement, Amazing Blondel a élargi les frontières des petites gouttes médiévales dont était fait "Evensong".
Cet album est l'un des meilleurs de leur discographie. Les trois principaux musiciens présents sur cet album constituent la meilleure formation du groupe. Cet album particulier consiste en une musique entièrement acoustique avec une utilisation très parcimonieuse des percussions. En fait, seules deux chansons de cet album contiennent des percussions.

La musique est tout à fait agréable et c'est une variation agréable de la musique Rock typique qui prédomine dans la musique progressive. Le fait qu'elle soit originale dans un sens moderne, ou du moins qu'elle ne suive pas un son Pop, la rend progressive à cet égard. L'utilisation de guitares acoustiques, de luths, de bois et d'autres instruments anciens est ce qui donne à la musique sa crédibilité. Les paroles sont du style folklorique de l'ancien monde et les harmonies semblent être réalistes pour la plupart.

Cet album se compose d'une suite de chansons de plus de 20 minutes et de cinq autres morceaux plus courts:
Le groupe se lance dans un numéro des plus aventureux et libre (bel effort d'improvisation) qui embrasse toute la première face du disque, s'ouvrant sur de mémorables claviers baroques avec la suite "Fantasia Lindum", un hommage du groupe à la ville de Lincoln, à la campagne du Lincolnshire et à la cathédrale médiévale de Lincoln. Une variété d'instruments sont joués, mais le son central est constitué (en plus des séquences occasionnelles aux claviers) des deux luths de Gladwin et Baird et des instruments à vent joués par Wincott. Non seulement c'est le point central de l'album, mais c'est aussi l'un des points forts de la carrière du groupe.
Elle se compose de dix courtes chansons qui sont à la fois vocales et instrumentales. Les mouvements sont assez variés pour que l'auditeur ne se lasse pas de ce style de musique, certains étant assez vifs tandis que d'autres ont un caractère pastoral. Les instrumentaux consistent généralement en un coup de projecteur sur un certain instrument tandis que les vocaux sont faciles à comprendre et traitent de sujets qui ne sont pas sans rappeler ceux choisis pour le genre de musique original que le groupe imite. Cela donne à ce disque un sentiment d'authenticité.
Le sujet de cette suite a trait à la ville et au pays de Lincoln, en Angleterre (le nom latin de Lincoln est Lindum). Quant au titre Fantasia, il est un peu trompeur dans la mesure où une fantasia est généralement une œuvre musicale de forme libre et cette suite n'est pas vraiment de forme libre, mais plus structurée comme la musique folklorique est censée l'être.
Les guitares acoustiques dominent avec, par-dessus, les flûtes à bec et les cromornes de Terry Wincott. En Edward Baird, le groupe avait en sa possession l'un des meilleurs guitaristes acoustiques que l'Angleterre ait jamais produit. La voix romantique de John Gladwin est très douce et très, très Anglaise. En bref, cette première face de l'album original est le meilleur morceau de musique que le groupe ait jamais produit. Bien qu'elle ne fasse que juxtaposer des chansons courtes et des danses et gigues au luth, la suite possède beaucoup plus de continuité que la collection de morceaux consécutifs de leurs deux premiers albums. En fait, l'entrée en matière, le dénouement et le refrain de "Lincolnshire Lullaby" sont purement brillants, et le reste du long pastiche est presque aussi bon.
Après cette suite, il y a cinq morceaux plus courts qui suivent à peu près le même style sur l'autre face de l'album qui comprend des chansons madrigal et deux airs instrumentaux.
"To Ye" est un morceau direct dans le même style que la suite, mais il est légèrement moins intéressant.
L'hymne chanté "Safety in God Alone" est probablement le meilleur des morceaux courts, mais il penche un peu plus vers un son moderne avec un piano, des guitares acoustiques et ce qui ressemble à un tambourin ou quelque chose de similaire. Les harmoniques de ce morceau sont également plus modernes, mais ce son n'enlève rien à l'ensemble de l'album, il offre plutôt une variation nécessaire dans la musique.
3Two Dances" consiste en deux instrumentaux acoustiques très courts, l'un mid-tempo et l'autre avec une jolie cadence qui sont des ajouts très agréables à l'album.
Après cela, nous avons une autre voix dans "Three Seasons Almaine" qui est un autre morceau tout simple avec un joli support instrumental.
Enfin, pour clore l'album, la dernière sélection est un instrumental appelé "Siege of Yaddlethorpe" qui semble légèrement déplacée. le son est celui d'un harmonium jouant une mélodie appropriée, mais il parait si déplacé parmi les instruments acoustiques. Le duo d'orgue à cornemuse et de batterie avec la participation de Jim Capaldi de Traffic qui ajoute tout au long du morceau une batterie au son militaire qui a été enregistrée en surimpression sur le morceau.
A noter que "Seige of Yaddlethorpe" a réussi à se retrouver sur plusieurs compilations du label Island.

Dans l'ensemble, il s'agit de l'un des meilleurs albums du groupe, et la suite en est, évidemment, la principale raison, même si les chansons supplémentaires sont également très appréciées. on peut pratiquement qualifier l'album entier de chef-d'œuvre, surtout grâce à la suite. Cependant, il n'y a vraiment rien de nouveau ou de remarquable pour réellement le qualifier d'essentielle.

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En 1972 sort un nouvel album intitulé "England" qui est un autre chef-d'œuvre de Folk Anglaise pastoral purement acoustique avec de belles mélodies et de douces harmonies. C'est un album magnifique, plein de mélodies envolées et de merveilleuses harmonies. La plupart des titres sont écrits par John Gladwin qui est clairement la muse lyrique du groupe.

C'est une nouvelle tentative de recréer des musiques anciennes, folkloriques, de cour, de ménestrel et religieuses. Une véritable obsession par ces formes et ces instruments, de la part de ces artistes que sont John Gladwin, Terry Wincott, Edward Baird, Adrian Hopkins et Jaque La Roche.

Son atmosphère est apaisante et mélancolique et ses arrangements baroques. Par conséquent, qualifier cet album de "folk" serait peut-être une injustice. Le seul type de musique folk doit avoir des accents médiévaux et exotiques, une production luxuriante et des sujets lyriques qui évitent d'être malades et morbides. Cette combinaison d'ingrédients y est inclus dans toute sa splendeur.
Il y a beaucoup de flûtes à bec, de luths, de cordes et de guitares classiques qui jouent de la très belle musique sur cet album, ainsi qu'une très belle voix qui ressemble à un Duncan Browne médiéval.
En fait, l'école Duncan Browne / Clifford T. Ward (tout deux malheureusement décédés aujourd'hui) de Pop / Folk Rock mélodique et d'auteur-compositeur ressemble plus à cela qu'à du Folk réel, et c'est aussi plus progressif par nature tout en ne sonnant pas comme Gentle Giant par exemple qui était beaucoup plus Rock.

La musique habituelle développée dans les deux albums précédents est donc à nouveau présente, oscillant entre Tir Na Nog, Malicorne et Gryphon. D'autres comparaisons avec Steeleye Span peuvent aussi être faites.

En fait, "England" est certainement l'album le plus populaire d'Amazing Blondel. Bien élaboré et intelligent, ce Folk médiévale de ménestrels évoquant, comme son nom l'indique, l'Angleterre rurale, maritime et naturelle, est très décontractée et plaisante pour peu que l'on apprécie ce genre musical.

L'excellente tessiture de la voix de John soutient le merveilleux jeu instrumental du trio, complétant et mettant en valeur les magnifiques morceaux et les paroles poétiques de l'album.
L'album entier est un voyage stimulant vers une époque révolue. La musique suit les mêmes schémas que les disques précédents et est encore plus douce et charmante, étoffée par des cordes dans une sorte de pastiche de folk symphonique.

Il faut souligner qu'il n'y a toujours pas de batterie, de basse ou de guitare électrique, ce qui fait que cette musique n'a toujours strictement aucune base Rock. Cela place cette musique quelque peu en dehors de ceux de la plupart des fans de Prog.
Il n'y a pas de Rock, mais il n'y a surtout pas besoin d'en avoir. Les mélodies sont exquises dans leur combinaison de psychédélisme acoustique mélancolique, d'atmosphères médiévales et de doux accents baroques. Le lien entre le médiéval et le baroque en fait un album unique car les deux périodes sont très éloignées. John Gladwin et ses amis les prennent et les placent dans une symphonie pastorale.
Il ne contient d'ailleurs aucun passage de musique progressive complexe et à aucun moment le Rock n'entre en jeu. Pourtant, il s'intègre très bien dans toute collection de Prog plus ou moins Rock. La musique pastorale très langoureuse interprétée par le trio est une composition originale, mais elle est très enracinée dans les traditions de l'Angleterre élisabéthaine.

Le style musical montre la flûte voltigeante de Wincott et un orchestre à cordes dirigé par Adrian Hopkins (qui joue également du clavecin) ajouter de superbes fioritures à une double attaque de guitare acoustique composée de Baird et Gladwin, mais si l'on veut vraiment nommer le trait le plus distinctif de ce disque, c'est sans aucun doute les riches mélodies intemporelles de Gladwin qui viennent à l'esprit. Le style vocal n'est toujours pas forcément du goût de tout le monde, mais couplé à des paroles qui évoquent une Angleterre morte il y a des siècles, Gladwin réussit à emmener ses auditeurs avec lui dans un voyage dans le temps uniquement rustique.

Il y a de douces harmonies vocales, mais pas du tout le genre d'harmonies vocales complexes pour lesquelles, par exemple, Gentle Giant est aimé. Il y a aussi beaucoup de belles parties de flûtes, mais pas le genre de flûte agressive et rapide pour laquelle, par exemple, Jethro Tull est célèbre. Il y a des cordes pour donner à cette musique un 'souffle' symphonique, mais il va sans dire que cela n'a rien à voir avec le Prog symphonique. Les cordes permettent plutôt de parler de "Folk de chambre".

L'album "England" est un parfait exemple du son que le groupe essayait d'obtenir. Les trois premières chansons sont très pastorales et reliées entre elles comme une suite basée sur quelques peintures. Cette suite est excellente et bien composée. L'album aurait bien profité de continuer avec ce concept. Le son et la production sont propres et nets, comme on peut s'y attendre pour ce type de musique. Celle-ci est loin d'être compliquée, mais elle est définitivement inventive et originale, même en considérant le style vintage de la musique qu'ils font.

Comme pour "Fantasia Lindum", Amazing Blondel brûle littéralement sur la première face, mais quelle explosion majestueuse! On y trouve les trois chansons, dont deux sont inhabituellement longues selon les normes du groupe, toutes des peintures sonores de paysages naturels. Ce n'est pas tout à fait une suite comme "Lindum", mais "Seascape" et "Landscape" permettent toutes deux une progression et un développement plus importants que les éléments miniatures de l'opus précédent. Les deux sont intéressantes pour les fans de musique progressive qui préfèrent un style doux et délibérément antique, non pas parce qu'elles s'intègrent si facilement à ce genre de musique, mais simplement en raison du niveau de qualité et du sérieux doux sous-jacent, ou peut-être plus studieux, de l'imagerie lyrique, de la composition et des arrangements.

Les deux morceaux d'ouverture sont facilement les meilleures chansons du disque, et aussi de l'histoire du groupe. "Afterglow" complètant la trilogie des "Paintisings" ("Landscape", "Seascape" et "Afterglow").

Il s'agit d'un album pour toutes les saisons, et la beauté n'est pas du tout dérisoire ou ringarde, mais plutôt comme une promenade dans un musée d'œuvres d'art saisissantes dont les souvenirs apaisants resteront à jamais dans votre esprit. Le lien entre le médiéval et le baroque est agrémenté de nombreuses guitares mélodiques complexes à cordes de Nylon, de flûtes à bec très en vue et de voix très agréables, y compris quelques moments de "chevalier ivre". C'est un chef-d'œuvre de la mélodie, et Amazing Blondel en est l'un des maîtres.

À l'instar de "Fantasia Lindum", Gladwin ravit l'auditeur avec une autre magnifique suite latérale, intitulée "The Paintings". À la différence de la première, cette dernière est plus prévisible et ne comporte strictement aucune improvisation, on ne peux donc pas dire qu'elle se situe au même niveau.
La première face, "The Paintings", est composée de trois arrangements pastoraux pour voix, flûte, guitares et orchestre et le concept en est très beau:
Le premier, "Seascape", est une belle musique pastorale utilisant des instruments anciens qui pêche un peu lorsque les multiples voix chantent les sections chorales.
Le suivant, "Landscape", est une continuation de la chanson précédente avec des thèmes et des tissages légèrement différents mais utilisant le même rythme, le même flux et la même instrumentation. La voix et le hautbois entrent ensemble rapidement tandis que l'arrière-plan orchestré soutient magnifiquement le tout. La voix principale, la mélodie et le texte sont beaucoup plus engageants et même le petit soutien choral est amélioré par rapport à la "mise en scène" précédente. Une autre voix vient se greffer et ajouter quelque chose tandis qu'une section instrumentale se poursuit. Beau travail de guitare au sein de l'orchestre, mais on a parfois l'impression qu'il est un peu enterré. Les flûtes, les hautbois et les cordes sont nettement plus en avant dans le mixage. La fin est une sorte de crescendo ralenti, soutenu par les chœurs.
chansons typique du groupe, "Afterglow" est une troisième "mise en scène" utilisant exactement le même rythme et la même structure, des percussions manuelles, une flûte à bec, une basse, un hautbois, plusieurs voix principales masculines et un chœur antiphonaire aident à présenter cette chanson plus légère et frivole. Elle condense vraiment l'amour du groupe pour son environnement et est tout simplement exaltant dans tous les sens du terme. La technique vocale de Gladwin est d'une beauté quasiment stupéfiante, et les harmonies chantantes ne font que renforcer ses efforts.
Les autres chansons, sur la seconde face, sont toutes assez courtes et en tant que telles, elles semblent un peu sous-développées:
Sur "A Spring Air", les guitares, l'orchestre et les flûtes soutiennent cet air folklorique plus traditionnel. C'est un excellent morceau qui rappelle Noël et toute l'atmosphère semble appropriée au festival RenFair
"Cantus Firmus To Counterpoint" se présente comme un chant choral religieux, plus particulièrement de Noël, de l'époque pré-Thomas Tallis - presque comme si la congrégation d'une petite église de campagne était enregistrée. Certaines des voix peuvent être distinguées par leurs particularités. C'est une chanson un peu ennuyeuse qui répète "halleluiah" à l'infini! Ce n'est, en fait, qu'une variation de "We Three Kings".
Le meilleur morceau est l'instrumental "Sinfonia For Guitar And Strings", (de la suite 'For My Ladys Delight') qui est un instrumental comme le titre l'indique - une guitare avec les cordes de l'orchestre qui la soutiennent - bien que l'apparition et la prise en charge d'un clavecin dans la deuxième section surprennent. La troisième et dernière section revient au soutien des cordes bien qu'il y ait une sensation plus espagnole dans cette section.
On y trouve quelques beaux claviers comme le clavecin et des cordes et on y sent une sorte de romantisme, et la douce guitare acoustique est très travaillée.
On aurait aimé le voir plus longue, comme une symphonie classique. C'est un instrumental très agréable qui aurait certainement permis à l'album d'atteindre un tout autre niveau s'il avait été exploré davantage.
Sur "Dolor Dulcis" (Sweet Sorrow), des guitares acoustiques, des cordes de l'orchestre, soutiennent cette chanson folklorique de type ménestrel (une chanson d'amour courtois ?). Le chœur se présente sous la forme chorale à laquelle Amazing Blondel nous a habitué. Les paroles l'élèvent à un niveau plus élevé que la musique seule ne pourrait le faire. "Dolor Dulcis" est typiquement dans la veine de "Fantasia Lindum".
Et, comme "Evensong" et "Fantasia Lindum", l'album se termine par un beau morceau instrumental, "Lament To The Earl Of Battesford Beck", une chanson étrange et sinistre qui utilise des techniques d'ingénierie électronique pour créer une partie du paysage sonore. Bizarre, surtout pour une chanson qui clôt un album. Curieusement, malgré la douceur de l'ensemble, il se termine par un bruyant 'blurp'.

Pour un groupe qui n'est pas facilement catégorisé, "England" est sans doute l'un de ses meilleurs travaux, avec un très haut niveau de musicalité et un excellent sens de l'arrangement. Les personnes qui ne sont pas habituées à la musique ancienne peuvent trouver le chant difficile au début, mais une fois que l'on est à l'aise avec cet élément du son, la musique peut même devenir assez contagieuse.

Cet opus est particulièrement bon par une froide matinée d'hiver, avec de la neige tombant dehors et une grande tasse de café, car les mélodies savoureuses coulent.
Très intéressant, largement accessible, il vaut la peine d'être découvert par les fans de musique Folk Britannique en particulier.

Après "England", Gladwin, qui avait écrit la plupart de leurs chansons quitte le groupe en 1973 pour ne revenir que lors de leur brève réunion pendant les années 90.

Chacun des quatre premiers albums était une amélioration spectaculaire par rapport au précédent et leur maison de disques voulait qu'ils continuent à tourner. Le problème, c'est que le mariage de John s'effondrait et qu'il voulait prendre du repos. Le label a catégoriquement a dit "non", en conséquence, John a décidé de s'en aller.

Il part donc en raison d'un désaccord sur l'étendue des tournées que le label attendait du groupe (il semble être revenu dans la version old-timers du groupe qui est vaguement formée aujourd'hui).

Avec la perte soudaine de leur chanteur et de leur principal compositeur (John avait écrit la majorité du matériel du groupe), Amazing Blondel avait apparemment pris fin... Il semble que le label voulait absolument un autre album et ces gens peuvent être très insistants.

Le départ de Gladwin signifie, dans les faits, que la composition est revenue en grande partie au luthiste Eddie Baird, apparemment parce que Terry Wincott, l'autre membre du groupe, était trop occupé à jouer de sept ou huit instruments différents sur l'album.
Gladwin était le son du groupe à bien des égards. Il avait écrit la plupart des chansons et avait chanté la plupart du temps, mais sur le plan instrumental, il s'agissait d'un travail de groupe, et Baird et Wincott ont dû être influencés dans l'écriture des chansons par l'héritage de Gladwin.

Amazing Blondel pense avoir fait le tour de cette musique et le départ de son compositeur principal constitue un coup dur pour Baird et Wincott, persuadés que leur avenir à court terme s'assombrit du même coup.

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Ils font alors abstraction de cette éventualité et continuent à tourner et à faire avec. Ils vont même enregistrer un nouvel album réclamé à cor et à cri par le label, lequel continue à faire confiance aux membres restants.

La direction du groupe était revenu alors à Eddie Baird, qui n'avait chanté auparavant qu'en arrière-plan et n'avait composé que deux ou trois courts morceaux instrumentaux. Néanmoins, Eddie finit par surprendre tout le monde en se montant vraiment efficace. Non seulement ses chansons sont très mélodiques et particulièrement accrocheuses, mais sa voix est instantanément attirante. Dans les deux domaines, Eddie a pratiquement surpassé son ancien mentor.
"...Après le départ de John, Terry et moi pensions sincèrement que le groupe n'aurait pas de deuxième vie. Island a alors insisté pour un nouvel album, à réaliser dans une deadline de six semaines. J'ai écrit l'intégralité de Blondel (The Purple Album) en 5 semaines. Jusque là, je n'avais écrit que des instrumentaux et co-signé une ou deux chansons sur les LP précédents. Fort de la confiance qui m'a été témoignée, je me suis attelé à cette tâche sans trop réfléchir...". (Eddie Baird)

Tout d'abord, la décision a été prise de garder la musique plutôt acoustique sur cet album, bien que la basse et la batterie aient été ajoutées pour la première fois, grâce aux invités Steve Winwood et Simon Kirke. L'utilisation libérale par Eddie de guitares à 12 cordes rappelle quelque peu "Trespass" de Genesis ou "Geese & The Ghost" d'Anthony Phillips. Et bien que les compositions elles-mêmes soient beaucoup moins orientées vers le médiéval que sur les précédents albums, la saveur de la Renaissance est toujours présente grâce aux cromornes, flûtes à bec et autres clavecins de Terry Wincott. Et c'est ce qui rend cet album si merveilleux avec une instrumentation unique appliquée à des ballades Folk parfaitement bien construites et très attrayantes. De plus, la première moitié de leur programme a été reliée en un seul morceau de musique continu avec un petit orchestre de chambre jouant des thèmes récurrents entre les morceaux principaux, un peu comme ce que The Moody Blues ont fait sur "Days of Future Passed".

Cet opus nommé "Blondel" (ou "The Purple album") est plus direct et il s'avère une très agréable surprise. Baird et Wincott se montrent les dignes héritiers de Gladwin.
Le duo fait un travail brillant, et il y a toujours des morceaux médiévaux. Il bénéficie, par ailleurs, du renfort de grosses pointures du moment comme le chanteur Paul Rodgers et le batteur Simon Kirke de Free et le leader de Traffic, Stevie Winwood, venu prêter son concours à la basse, des artistes-maison.

C'est, peut-être le disque le plus satisfaisant du groupe bien qu'il n'y ait pas de points culminants comme dans la suite éponyme "Fantasia Lindum".
Le sujet n'a pas beaucoup changé, si ce n'est que l'accent est mis davantage sur la romance garçon-fille que sur l'amour de la campagne. De toute façon, ce n'est que de la romance. Les harmonies, l'instrumentation acoustique, les mélodies célestes et l'attitude sérieuse demeurent. Cette version n'est peut-être pas aussi idiosyncratique, mais elle est tout aussi authentique.

Baird s'avére être un auteur valable, mais la musique a été soumise à un changement de direction significatif. Si le son reste essentiellement acoustique, il est "actualisé" (les instruments acoustiques sont moins variés) et "moderne" (grâce à la batterie et à la guitare basse jouées par Steve Winwood). La musique est carrément tendre et aimable, sans platitude Pop et, de plus, très bien enregistrée. Même le pressage original sur Islande-Royaume Uni est d'une très bonne qualité et les Reissiues par Edsel préservent très bien tout cela. L'équilibre tonal et la clarté de l'enregistrement sont bien adaptés avec les instruments acoustiques et les vocaux.

Le résultat est un album qui ne ressemble pas tout à fait aux précédents. Il est un peu moins "ménestrel", plus comme de la musique Folk douce avec une exécution technique précise. Le terme de prog folk semblerait convenir assez bien.
C'est une collection de chansons folks heureuses et souriantes, menées par des guitares acoustiques, l'instrumentation médiévale passant relativement au second plan, bien que toujours présente. La musique "à l'ancienne" est jouée avec des instruments essentiellement acoustiques, des thèmes lyriques éthérés datant d'époques lointaines, etc.

Avec cet album, le groupe a fait un pas de plus vers le monde de la Pop et du Rock. Bien que le trio ait été réduit à un duo pour cet album, ils ont invité une poignée d'invités pour fournir divers instruments. Pour la première fois, on entend une guitare basse (jouée par Steve Winwood) et une batterie. Mais cette tendance ne doit pas être exagérée car il ne s'agit en aucun cas d'un album de Rock. C'est encore fortement acoustique et c'est encore un produit dans le style distinctif d'Amazing Blondel. Les aspects progressifs sont présents, mais subtils.

D'une certaine manière, "Blondel" peut être considéré comme un album de transition entre la phase Folk du groupe et sa phase Pop ultérieure. En tant que tel, c'est un mélange intéressant entre les deux styles et les morceaux sont vraiment charmants. Les fans de Prog Rock pourraient peut-être s'interroger sur la pertinence d'Amazing Blondel, mais tous ceux qui ont un goût pour le Folk Pop acoustique ne devraient pas manquer ce bel album.

Pour les amateurs du côté acoustique de Genesis ou de Folk plus classique, cet opus attire l'attention. A l'exception du mid tempo "Easy Come Easy Go", chanté par Eddie et Terry, toutes les chansons sont plutôt lentes. Et il n'y a pas une seule guitare électrique en vue.

"Blondel" est essentiellement présenté comme deux "faces" distinctes:
- Le chapitre 1 (Chapter 1) est principalement composé d'arrangements complets pour les chansons, séparés par de courtes sections de drones orchestraux. Les éléments de cette face sont tous mis en valeur par des introductions orchestrales judicieuses et des couplets et refrains énergiques. Le morceau qui tient le mieux la route est "Young Man's Fancy", avec son approche apaisante et son joli fondu enchaîné, mais "Leaving of the Country Lover" et "Easy Come Easy Go" sont tous deux fluides et captivants. Ce dernier aurait pu être un hit single en son temps.
- Le chapitre 2 (Chapter 2) fonctionne mieux avec des chansons écrites dans un style plus traditionnel et la plupart du temps sans la section rythmique basse / batterie qui tend à leur donner une sensation plus légère, et aussi sans les sections orchestrales de liaison. Les points forts sont la chanson "Sailing", poussée par les guitares avec un accompagnement de cordes et de clavecin; le faux traditionnel mélodiquement innovant "Festival"; et la pièce de théâtre de rue de "Weaver's Market" dans lequel Paul Rodgers est au chant, entre autres.

Il y a une légère différence dans la liste des pistes des deux labels utilisés pour distribuer l'album, mais la musique reste la même. A l'origine, Island Records a intégrés le titre "Prelude" dans "The Leaving of the Country Lover" et le morceau "Solo" dans "Easy Come, Easy Go", alors que, plus tard, Edsel Records a répertorié ces morceaux comme des morceaux séparés. C'est pourquoi il y a une certaine confusion sur les listes de pistes.

Il y a peut-être moins de sons médiévaux, mais globalement le type de musique joué par le groupe ne laisse pas de place aux surprises d'aucune sorte. C'est de la musique folk: légère, acoustique, agréable par moments, naïve ("Sailing") et directe ("Lesson One").

La première face est appelée "Chapter 1":
"Prelude" fonctionne exactement comme une ouverture ou un prélude à l'album. C'est un instrumental agréable et pastoral avec des notes lentes et soutenues qui constituent une introduction de style orchestral, un peu dans le style Aaron Copeland .
Il se fond directement dans une chanson folklorique, le fantastique morceau "Leaving of the Country Lover", qui donne le ton parfait de la prairie et du ruisseau, accompagné d'une guitare acoustique et d'harmonies vocales qui auraient fait certainement la fierté de Crosby, Stills & Nash. La batterie étant ajoutée plus tard, la musique soutenue par des cordes et un cromorne est presque entièrement acoustique, et les arrangements complètent bien la chanson sans la dominer, avec une belle touche de cuivre. C'est une très belle mélodie Folk agréable et douce qui met l'auditeur facilement dans l'ambiance de l'album. La musique est simple avec quelques jolies fioritures. Vers la fin, le thème orchestral du prélude revient pour conclure le morceau de façon agréable.
"Young Man's Fancy" se fond dans ce morceau avec une mélodie plus complexe et des percussions immédiates, mais toujours douces et acoustiques. Il sonne presque comme une chanson Pop du début des années 60 dans la veine des Moody Blues, des Beatles ou même de TRaffic. Le morceau a un aspect plus progressif, mais reste très accessible. Des cordes et un cromorne se joignent au milieu, contribuant à l'aspect pastoral de l'album. Les instruments anciens n'interviennent que de façon accessoire ou à la fin, mais les cordes sont omniprésentes. La légèreté du rythme augmente juste avant un fondu vers un bel interlude orchestral en outro,
Un fracas soudain de cymbales et de percussions fait apparaître "Easy Come, Easy Go", un morceau plus aérien et optimiste, un peu plus Pop, avec un travail de jolis doigtés très complexe sur les deux guitares-luths à 7 cordes jouées par Baird et Wincott. Cette belle base Rock Folk avec le chant à la Beatles / Wings se finit par un solo de guitare classique acoustique et pensif qui sonne comme Steve Hackett (appelé "Solo" sur certains exemplaires de l'album) et qui termine l'ambiance de 'suite' de la première face de l'album.
La seconde face est, quant à elle, baptisée "Chapter 2":
"Sailing" possède une longue introduction de strumming de guitares joyeuses et arrive finalement aux paroles, une chanson d'amour embarrassante et personnelle viv-à-vis de quelqu'un que Baird devait aimer.
Encore une fois, c'est un son folk simple (à la John Denver) avec un léger penchant vers la Pop, mais pas trop gênant. Il y a aussi un léger accompagnement de cordes, mais les guitares acoustiques tiennent le poids de la toile de fond instrumentale de cet air joyeux. Les percussions sont légères et consistent principalement en un tambourin.
Avec la belle chanson"Lesson One", le son est en fait assez simple, bien que la voix de Baird ressemble beaucoup à celle d'Arlo Guthrie. Il s'agit juste d'une voix et d'une guitare acoustique.
Le morceau suivant, "Festival", est plus rapide, de style " gigue ", avec un refrain qui reste dans la tête pour le meilleur ou pour le pire. Comme d'habitude, lorsqu'un morceau comporte des flûtes, il est généralement de meilleure qualité et apporte un peu plus de fraîcheur à l'ensemble. l n'est pas très festif et il ressemble plus à un gars avec une guitare acoustique qui joue une chanson douce et triste à sa jeune fiancée. Beaucoup de voix féminines (Sue Glover et Sunny Leslie) et de cordes.
Il se fond dans un interlude calme au piano vers la fin.
Il est suivi par la chanson certainement la plus étrange, "Weaver's Market", avec Paul Rodgers au chant qui comporte des chœurs féminins et qui est plus intense en cordes que le reste de l'album. Il y a aussi quelques voix de fond qui divaguent simulant les bruits du marché.
Le morceau s'ouvre sur un grattage de guitare de type au sein duquel un homme s'introduit et alterne avec un kazoo. Le chant de Rodgers est plutôt ad hoc et non poli. Il échange le chant principal avec l'une des chanteuses dans la deuxième partie avec de nombreuses voix de marins ivres sur le quai derrière et autour.
Elle ressemble un peu à un morceau dépouillé de Free, mais avec une touche de danse folklorique.
L'album se termine sur une bonne note: la pastorale et tranquille "Depression" avec très peu d'accompagnements, exprime des notes positives et est tout à fait bienvenue. Un doux jeu de guitare 12 cordes ouvre cette chanson avant que la flûte ne s'y joigne et ensuite une voix masculine claire. Elle a un aspect plus folklorique qui était populaire à l'époque.
C'est à la fois magnifique et émouvant, très proche d'une vieille chanson triste de John Denver.

Rétrospectivement, ces modestes compères n'auraient pas dû laisser entendre qu'ils n'étaient plus étonnants (amazing) lorsqu'ils ont étiqueté ce disque car il est d'une haute qualité.
A noter que "Blondel" aura été la dernière sortie du groupe chez Island.

Malheureusement, Amazing Blondel abandonnera les cromornes, les flûtes à bec, les clavecins et les thèmes de liaison sur ses trois albums studio suivants et perdra ainsi son caractère unique, ce qui rend finalement cet album d'autant plus spécial. On pourrait dire que c'est l'album de transition ultime.

Le contrat avec Island définitivement terminé, Amazing Blondel rebondit chez DJM Records (Dick James Music), un label Britannique indépendant distribué par Pye Records.
Le groupe va y enregistrer, entre 1974 et 1977, la bagatelle de quatre albums, trois studios ("Mulgrave Street", "Inspiration" et "Bad Dreams") et un live ("In Tokyo"). Pour cela, il a progressivement modernisé et électrisé leur son.
Ces albums ont accueilli un certain nombre de musiciens invités, dont Steve Winwood et Paul Kossoff. On croit, à tort, que, pendant cette période, le groupe a raccourci son nom en Blondel, mais cela est probablement dû au titre du dernier album d'Island, et à la couverture de "Mulgrave Street", qui donne la version courte du nom. Mais le nom complet est bien donné au dos et sur la couverture des deux albums suivants.

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Leur premier effort pour DJM est une transformation quasi majeure: Un an après le "Purple Album" très Folk mélodieux, le groupe revient avec un album plus musclé aux entournures avec en invité de marque le guitariste de Bad Co mais c'est la face Folk qui donne les plus belles pages musicales de cet album avec des compositions de belles factures...

Paru en 1974, "Mulgrave Street" confronte l'auditeur à un groupe plus Soft Rock et plus moderne. Le duo Terry Wincott et Edward Baird continue à perpétuer la tradition du groupe, en faisant appel à des musiciens de Rock bien connus en invités et en modifiant le son pour adopter un format de chanson plus contemporain et plus Rock. Cependant, les éléments folkloriques et des éléments occasionnels de musique médiévale sont toujours incorporés dans la musique, avec leurs harmonies vocales qui restent inégalées.
Sur cet album, auquel prend part un parterre huppé de musiciens tels que trois musiciens de Free, le guitariste Paul Kossoff, le batteur Simon Kirke, et le claviériste John Rabbitt Bundrick, et deux membres de Bad Company, le claviériste Raymond Boz Burrell et le guitariste Mick Ralphs, et, enfin, le claviériste et violoniste Eddie Jobson, alors membre de Roxy Music.
En effet, ce disque permet d'entendre la magnifique guitare de Paul Kossoff sur un morceau malheureusement trop court intitulé "Hole In The Head". Deux ans plus tard, il succombera à une crise cardiaque...
Tout le reste est soyeux, doux, mélodique, et parfois mémorable si la mémoire supporte autant de douceur, de guitare acoustique romantique, de falsettos et de chœurs.

Malgré une pochette plutôt banale, "Mulgrave Street" est un albums des plus intéressants. Eddie Baird a écrit la majorité des chansons et Terry Wincott en a écrit deux, dont "Leader of the Band".

Avec ce disque, le groupe referme officiellement le livre sur son passé pseudo élisabéthain et entre dans son présent pseudo Carpenters. Avec une section rythmique complète, des guitares électriques, des voix hippies soyeuses et des mélodies soft-rock génériques des années 1970, Mulgrave Street est... une avancée courageuse et honnête: le groupe admet librement et ouvertement que, sans la participation de Gladwin, il est incapable de s'inspirer davantage des Tudors.

Quiconque est familier avec les albums des années 70 d'Island trouvera une équipe de musiciens exceptionnels pour soutenir Baird et Wincott. A part les célébrités déjà citées, on trouve aussi Mick Feat et Pat Donaldson à la basse et la batterie est assurée par le fidèle William Murray.
Tout ceci et la double production de John Glover et Phil Brown font de Mulgrave Street un classique perdu des années 70.

La plupart des compositions, bien qu'elles soient toujours basées sur la musique folklorique, a maintenant une orientation un peu plus commerciale, avec un œil sur les Charts.

Quelque peu similaire à "Blondel" mais avec plus de guitares électriques. Très mélodique, mélodies beatlessiennes et une production typique des années 70.

Amazing Blondel s'est, dans les faits, pratiquement transformé en un groupe de Soft Rock assez classique du milieu des années 70 avec une petite influence Folk résiduelle ici et là, beaucoup moins distinctif, Eddie Baird prenant en charge la quasi-totalité de l'écriture et du chant. La première preuve de l'amplification se produit dans la dernière chanson de la première face. "Hole in Your Head", est un Hard Rock bluesy avec des leads impressionnants de Paul Kossoff. Cela s'avère être atypique de l'album, qui revient à une seconde face de nouveau moelleuse mais avec du matériel beaucoup plus fort.

Bien qu'il ne s'agisse pas d'un album progressif, il se développe avec l'auditeur, et c'est toujours un grand mérite. une bonne écriture de chansons est une bonne écriture de chansons, et ils en avaient à la pelle, même sans Gladwin.
"Mulgrave Street" est appréciable car Baird est clairement un bien meilleur auteur de chansons dans la veine Folk Pop normale que dans le genre Médiéval / Renaissance, et les arrangements des chansons ne tentent pas au moins de les noyer dans un sirop désordonné de cordes / pianos / cuivres, comme cela arrive si fréquemment avec le Soft Rock des années 70.

"Mulgrave Street" et le morceau le plus long de cet opus, "Iron and steel", sont assez agréables et présentent de beaux changements d'humeur. La chanson Pop / Folk "Help Us Get Along" ne fait qu'ajouter du grain au moulin. les mélodies sont travaillées ("Love Must Be the Time of Your Life") mais quasi enfantines... Mais c'est ainsi que l'on perçoit l'ambiance générale ("Sad to See You Go") par exemple.

Cet album est difficile à classer car Amazing Blondel s'est éloigné de ses racines originales et a commencé à faire du Rock. Néanmoins, les gars n'ont bien sûr pas lâché le Folk. Il y est présenté dans le style du milieu des années 70. De belles lignes de guitare douces et chantantes, une basse fretless occasionnelle, des charlestons clairs et des chœurs brillants. Ce n'est qu'après plusieurs écoutes que l'on peut se rendre compte de la prudence avec laquelle les différentes pistes, plutôt calmes, ont été produites.

Quiconque apprécie une variété de chansons bien jouées et accrocheuses appréciera cet excellent album. Bien qu'Amazing Blondel ait eu la réputation bien méritée d'être un groupe de Folk, cet album regorge d'excellentes chansons Folk et Rock, tant acoustiques qu'électriques.

L'album s'ouvre avec la 'suite' de "Mulgrave Street", avec le bassiste Mick Feat, le batteur William Murray et le claviériste (Synthesizer [Moog]) et violoniste Eddie Jobson. Les premier et dernier mouvements de cette suite semblent être directement inspirés de "Dear Prudence".
Les arrangements vocaux et la mélodie sont au rendez-vous sur les deux morceaux suivants, "Iron and Steel" et "Leader of the Band" sur lequel joue le bassiste Alan Spenner et le batteur William Murray.
"Light Your Light" sur lequel joue William Murray à la batterie n'est, tout simplement, qu'un Soft Rock de belle facture.
Sur "Hole In The Head", on trouve le bassiste Mick Feat, le batteur William Murray, les choristes Sue Glover et Sunny Leslie et le lead guitariste Paul Kossoff. Il y a une tentative étrangement brève de 'Rock out', sur les deux minutes de ce morceau: La chanson ressemble vraiment à un extrait qui aurait certainement dû être la coda d'une plus grande épopée Art Rock, le meilleur étant la grande performance de guitare électrique cathartique de Paul Kossoff; mais il est effacé presque aussitôt qu'il commence, un teaser plutôt stupide (peut-être que le groupe était encore mal à l'aise avec les sons électriques forts, mais ils ont dû sentir la puissance de ce morceau particulier de toute façon).
Pour la chanson suivante intitulée "Help Us Get Along", on a définitivement un côté Bad Co, ce qui n'est, bien sûr, pas surprenant vu la présence de Mick Ralphs, Simon Kirke et Boz Burrel.
"See em Shining" est un morceau doux et chantant qui emprunte une certaine élégance au passé du groupe, et qui est quelque peu étonnante dans la mesure où sa mollesse exemplaire est rachetée par une partie vocale bien écrite.
"Love must be the best Time Of Your Life" est une jolie ballade avec une belle mélodie.
"All I Can Do" est une autre ballade Soft Rock avec Simon Kirke à la batterie et Rabbit Bundrick au piano et à l'orgue et Sue et Sunny dans les choeurs.
Mais le vrai morceau gagnant de l'album est "Goodbye our Friends" éctit par Wincott, qui est une superbe chanson d'adieu Folk Rock avec des vocaux, une basse et un piano magnifiques avec des Invités comme le bassiste Pat Donaldson, le batteur William Murray et le pianiste Rabbit Bundrick.
Le morceau de clôture, "Sad To See You Go", porte bien son nom et il est agrémentée par le violon d'Eddie Jobson.

En conclusion, cet album est très différent de la première incarnation du groupe, mais reste un excellent témoignage d'une époque désormais révolue. Cela vaut certainement la peine de s'y attarder!

L'album a obtenu un succès critique certain, même avec un nouveau son et une nouvelle direction. Certains titres sont d'ailleurs devenus des standards pour les concerts, notamment "Sad to See You Go" et "Love Must Be the Best Time of Our Lives".

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En 1975 parait un nouvel album intitulé "Inspiration". Un disque plutôt déroutant qui vaut cependant la peine d'être écouté. Eddie Baird est un artiste talentueux et il a écrit la plupart de ces chansons. Terry Wincott ne doit pas se sentir lésé car il contribue aussi beaucoup à l'ensemble.

Ce petit album Pop de style 'Beatles' avec arrangements de cordes signés Del Newman posséde des mélodies sucrées, des harmonies vocales aériennes, et des parties instrumentales qui font la part belle au piano d'un virtuose, Dave Skinner. Sur ce disque, on peut aussi trouver le Saxophoniste Mel Collins qui joue sur un titre.

Cet opus est très différent de la première incarnation du groupe, mais il reste un témoignage d'une époque désormais révolue.
De la Pop Folk acoustique / électrique, les harmonies et les arrangements avec piano et orchestre, des effets sonores rappelant les Beatles et beaucoup de mélodie! Un album méconnu qui est différent de la musique à laquelle les fans d'Amazing Blondel étaient habitués.

C'est une Pop bien arrangée et de meilleure qualité que beaucoup de choses de l'époque. Une rupture avec la musique folklorique et de ménestrel pour laquelle Amazing Blondel était connu, car depuis le départ de Gladwin, Eddie Baird a pris ses responsabilités en écrivant les chansons, certaines rappellant Clifford T. Ward, et quelques uns de des morceaux sonnent quelque peu Beatles, la voix d'Eddie est agréable et plusieurs pistes sont mûres pour une écoute de fin de soirée. "On a Night Like This", en est un exemple flagrant.

"Inspiration" est quasiment le frère jumeau du disque précédent mais un degré en dessous car il semble un peu moins inspiré. Il n'en demeure pas moins un travail méritant attention. Il situe bien la transformation opérée depuis un an dans la direction artistique du groupe.
Il s'agit en fait d'un album dans un style similaire de Soft Folk Rock, avec des mélodies et des textes uniformément forts et l'avantage d'une orchestration judicieuse de la part de Del Newman et Adrian Hopkins.
En d'autres termes, dans le domaine de la musique douce, "Inspiration" présente de nombreux contrastes.

Si l'idée d'un Soft Rock influencé par les Beatles, mais avec moins de flash que les Beatles, est séduisante, ou si, en connaissant les premiers travaux de ce groupe, on peut voir un exemple de transition artistiquement plutôt réussie, cet album est loin d'être négligeable.

S'il y avait beaucoup de moments purement folkloriques lors de leurs précédentes sorties, l'angle progressif était assez difficile à trouver: Les titres d'ouverture et de clôture sont , si l'on peut dire, les plus progressifs.

Avec "Inspiration", le groupe tente de retrouver une partie de son son original avec l'utilisation de l'orchestration sur 7 des 10 pistes. Cependant, ce style pop-orchestre luxuriant contraste parfois avec le son plus électronique, et cela se voit dès le morc eau d'ouverture qui est une suite de deux chansons ("All the Time for You / Inspiration") en un seul morceau. Cette combinaison passe d'une mélodie joyeuse et rapide à une ballade plus réfléchie et vice-versa.
La première partie est plus enlevée et un peu faible, mais la seconde la sauve un peu en passant à un style plus ballade avant de revenir à un tempo plus rapide. Ce n'est pas une mauvaise chanson car le groupe essaie de trouver sa place dans son nouveau son, mais ce n'est pas de la même qualité qu'avant, et c'est aussi bon que possible. Mais, ensuite, le son soft rock peut rappeler Air Supply (sur les ballades) ou Lobo (sur les chansons midtempo).
La chanson suivante, "Thinking of You", est une jolie ballade qui se termine avec du piano et des cordes.
Suit "You didn't Have to Lie About it" qui peut être comparé musicalement à "It's Getting Better" des Beatles, très enjoué même si le thème est la tromperie en amour.
Le morceau qui suit, "I've Got News For You", possède une mélodie Pop avec beaucoup de piano et d'orchestration.
La chanson suivante est le bref et très orchestré "The Lovers", où le groupe se replonge dans son passé élisabéthain, du moins pour les paroles. Raconté du point de vue d'un serf parlant à son maître, il prétend que la maîtresse l'aime. On peut imaginer que c'est le genre de chose qu'il s'exerce à dire devant le miroir avant de le dire en face à son maître!...
Ils essaient de remuer un peu les choses sur "Good Time Gertie" qui est, en fait, un agréable petit morceau inspiré de Genesis comme "I know what I like" en quelque sorte. Son court solo de piano est assez accrocheur, mais dans l'ensemble, il s'agit d'une tentative embarrassante avec de mauvaises harmoniques vocales dans le refrain.
La deuxième face commence par "On a Night Like this", une chanson douce qui fait penser à la chaleur intérieure d'une froide nuit d'hiver. De douces guitares acoustiques soutiennent les excellentes harmonies vocales. Une fois de plus, l'accompagnement orchestral arrangé par Del Newman est impossible à ignorer, mais il n'est pas non plus envahissant.
"Love Song" est une histoire similaire sur le plan musical.
Bien que l'album soit très doux, chaque face contient des morceaux plus rythmés. "Standing by my window" est l'un d'entre eux avec de majestueux couplets et il comprend un excellent travail au saxophone de la part de Mel Collins, se terminant par des harmonies qui feraient pâlir d'envie des groupes vocaux plus connus.
Le morceau suivant, "Be So Happy", est une chanson optimiste au rythme rapide, avec beaucoup de cordes et de cuivres.
L'album se termine par "They're Born, They Grow And They Die", un joli morceau instrumental orchestraL.

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"Bad Dreams", paru en 1976, ne peut pas revendiquer les mêmes éloges. Trop sirupeux, il est, de loin, leur opus le moins intéressant.
Car quelque part entre "Inspiration" et cet album, une ligne a été franchie... C'était une ligne fine, mais une fois franchie, Amazing Blondel s'est perdu pour quelques décennies.
A ce stade de leur histoire, tout semblant de Folk a été complètement abandonné. On a essayé de faire de ce groupe un groupe de Soft Rock, un pur produit 'radio-friendly'. Comme cet album le prouve, c'est un échec total.

C'est le disque de trop, celu qu'il ne fallait pas enregistrer!
Cet album sent le Soft Rock, les chansons sirupeuses, et en gros il n'y a strictement rien de Folk ou de Prog. On y trouve deux types de musique: du Soft Rock ennuyeux et de la Soul / Funk en toc. C'est vraiment sans aucue inspiration.
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Le son n'est pourtant pas si différent des récents précédents efforts post-Gladwin, mais il en est pourtant très éloigné.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette tentative de refaire d'Amazing Blondel un groupe ultra-sensible et à l'écoute de son époque est finalement malvenue.
Il n'est pas surprenant que ce soit devenu leur dernier album studio avant une brève renaissance à la fin des années 90. Le titre de ce court album est en parfaite adéquation avec son contenu.
Un sacré changement entre la belle musique acoustique d'une Angleterre imaginaire et ce Soft Rock de style Californien particulièrement fade!!

Cependant, les références les plus proches sont assez éloignées de tout ce qui est Folk Prog.
Cela ne sonne pas réellement bien sur le papier et c'est pire sur disque.

Avec "Give Me A Chance", le groupe ouvre l'album avec une pop moyenne des années 70.
On peut dire qu'il y a eu quelques timides tentatives de sincérité de sonner comme un groupe de Motown comme dans la section instrumentale de "Big Boy", mais même ces tentatives ont été noyées par la médiocrité. C'est funky avec des basses et des cuivres, mais cela manque d'accroche et de caractère.
De plus, l'auditeur doit maintenant faire face à des inflexions Boogie Woogie partout au lieu des airs plus symphoniques et optimistes. Cette tendance se retrouve même dans l'un des 'meilleurs' titres, "One Bad Dream ", qui n'est cependant pas folichon.
"Until I See You Again" est une belle ballade qui aurait certainement été mieux chantée par Elton John. Mais la chanson a ses qualités et c'est, peut-être, le premier vrai bon morceau de ce disque.Elle rappelle aussi un peu les ballades d'"Inspiration". Même si elle est, soome toute, assez mièvre, elle rompt au moins avec l'ambiance générale et offre quelques doux moments acoustiques.
Le morceau suivant, "It's Got to be a Girl", ne montre pas assez d'ironie pour être vraiment une attaque contre les métrosexuels.
Il y a bien un essai de Rock, avec "Ill Go The Way I Came" sur lequel un piano Honky Tonk et des cuivres se déchaînent, mais il échoue brusquement dans une certaine médiocre.
"Wait For The Day" est une sorte de chanson à le façon de Michael McDonald, mais sans aucune imagination.
Le jazzy "Liberty Belle" comporte quelques bons passages de saxophone mais dans l'ensemble, ce n'est pas un gros morceau. L'ensemble sonne plutôt pauvre, délavé.
Dans la lignée, on peut considérer "The Man That I Am" comme un morceau également bien pauvre.
"Call It A Night" est un final à l'image de ce disque, c'est à dire un morceau quelconque qui n'a aucune identité particulière. Cela s'écoute, mais c'est tout...

La tentative n'a manifestement pas fonctionné car l'album ne s'est pas bien vendu.

Le groupe a continué à enregistrer et à jouer pendant deux ans après sa sortie.
Certains titres de l'album sont même devenus des standards dans les concerts, notamment "Give Me a Chance" et "Call It a Night".

Amazing Blondel avait continué à tourner dans les années 70 et s'était établi sur la scène Britannique avec un grand nombre de fans et est devenu l'un des groupes "cultes" underground. Leur son et leurs performances loufoques et uniques avaient séduit toute la scène Folk.

En 1977, conscients de leur essoufflement, les membres d'Amazing Blondel mettent un terme à cette très belle aventure.
Le groupe s'est alors mis en hiatus pendant une vingtaine d'années...

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Entre temps, un album intitulé "Live in Tokyo" est sorti en 1977.

Les origines exactes de la performance sur cet enregistrement restent un mystère, plus de 30 ans après sa sortie. Il est presque certain qu'il ne s'agissait pas d'un concert à Tokyo, puisque le groupe n'est jamais allé dans ce pays ni d'un concert en Extrême-Orient; on peut donc imaginer que quelqu'un a trouvé le concert plus impressionnant que le concert Européen dont il s'agit presque certainement. En fait, il semblerait qu'elle a probablement été enregistrée en Scandinavie.

Peu importe, ce set représente un groupe à l'apogée de ses capacités et montre à quel point le groupe était capable de jouer en concert.

Ce qui est tout aussi clair, et encore plus mystifiant, au vu de l'abyssal album studio "Bad Dreams" qui a précédé cette sortie, c'est qu'Amazing Blondel était toujours un excellent groupe.
Lorsque Terry Wincott et Eddie Baird s'en tiennent à leur style et à leur répertoire antérieurs, ils ne peuvent guère se tromper, ils harmonisent magnifiquement, et le décompte des hantises sur des morceaux comme "Leaving of the Country Lover" et "Young Man's Fancy", mélangé à leur jeu acoustique, est tout ce que l'on pouvait espérer.
Et même lorsqu'ils adoptent un son plus contemporain, comme sur "Love Must Be the Best Time of Your Life" où ils ressemblent vocalement à une version Britannique édulcorée d'England Dan & John Ford Coley, ils ne sont pas mauvais.
Ce que cet album évite, et que "Bad Dreams" n'a pas fait, c'est un accompagnement musical contemporain impossible qui ne semble pas naturel autour de ces deux voix.
Tel qu'il est, avec ses origines incertaines, cet album peut être recommandé à tous ceux qui ont aimé l'Amazing Blondel de 1972 et au-delà, et montre ce que la version à deux de ce groupe pouvait faire, probablement mieux que n'importe quel autre disque qu'ils ont jamais publié.

La contribution de Gladwin nous manque toujours, et il est dommage que des enregistrements live du trio n'aient pas fait surface pendant des décennies, mais ce disque ne doit surtout pas être manqué par les fans de longue date.

À la fin des années 1970, le disco étant le genre musical le plus vendu et le Folk perdant en popularité, Baird et Wincott cessent de se produire sous le nom d'Amazing Blondel.

Autour de 1993, John Gladwin a repris le nom et a commencé à faire des tournées universitaires avec ses compagnons d'orchestre et les anciens musiciens de session des Amazing Blondel originaux, Adrian Hopkins et Paul Empson.
Cette formation avait été annoncée à l'origine sous le nom de John David Gladwin's Englishe Musicke.

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En 1996 parait un autre album live, "A Foreign Field That Is Forever England".

Ce disque a été enregistré sur une période de deux ans, entre 1972 et 1973, lors de nombreux concerts en Europe. Il reprend l'essentiel de la prestation du groupe, ce qui permet à l'auditeur de retrouver la véritable ambiance d'un concert tel qu'il se déroulait.
En effet, Amazing Blondel avait tourné dans la plupart des pays d'Europe au cours de ces années-là, la Belgique, l'Allemagne, la France, la Suisse, l'Italie, l'Espagne, terminant sa tournée en Scandinavie (Norvège, Suède et Danemark) en 1973.
Malheureusement, ils ont oublié d'indiquer où exactement ces chansons ont été enregistrées (d'après les annonces, il est clair qu'une partie de l'album a été enregistrée en France).

"A Foreign Field That Is Forever England" est une collection de moments forts de la dernière tournée du trio. Le fait de jouer devant un public essentiellement Européen n'a pas réussi à dissiper l'esprit et le sens du spectacle qui caractérisent le groupe; ils parviennent même à inciter un public Français initialement réservé à applaudir et à chanter sans retenue sur "Shepherd's Song".

Cet album live fait revivre l'atmosphère particulière d'un concert du début des années 70 et montre à quel point Amazing Blondel était à l'aise sur scène. Bien que l'instrumentation soit réduite par rapport aux albums studio, le plaisir évident que les musiciens prenaient sur scène en fait un bon album live.
L'enregistrement est de premier ordre, surtout pour cette période, et permet aux riches harmonies du groupe et au travail multi-instrumental de briller avec beaucoup de clarté. Le trio a choisi des airs qui couvrent l'ensemble de son catalogue, en se concentrant particulièrement sur les morceaux de son album "England", en offrant d'excellentes versions de "Dolor Dulcis" et "Seascape".
L'interprétation de la remarquable "Fantasia Lindum", une ode à leur campagne natale du Lincolnshire, est également jouée dans toute sa gloire pour une durée de plus de 20 minutes.
Cet ensemble de performances live démontre surtout que le groupe était tout à fait capable de reproduire son son studio dans un format live, ce qui ne devrait pas être surprenant étant donné leur niveau de perfectionnisme et de professionnalisme. Elle montre également qu'ils avaient un certain charisme et un certain sens de l'humour dans un contexte de concert.

Bien sûr, jouer de la musique médiévale traditionnelle avec des instruments authentiques est toujours un défi et ce groupe le fait bien, et peut-être même trop bien. Il n'y a pas beaucoup de progression pendant la lecture; tous les morceaux sont agréables et doux mais on ne peut presque pas entendre où un morceau se termine et où un autre commence, comme s'il s'agissait d'un long morceau sans fin...

Au-delà de cela, il n'y a pas grand-chose à ajouter car la plupart des morceaux sont simplement reproduits aussi fidèlement que possible, avec très peu d'improvisation et d'embellissement, et aucun matériel n'est présenté qui n'était pas disponible jusqu'à présent.

En fait, le seul endroit où ils s'écartent vraiment se trouve dans l'interprétation de "Shepherd's Song". De toutes les grandes chansons d'Amazing Blondel, on peut se demander pourquoi ils l'ont choisi comme chanson d'accompagnement. Elle ne donne pas grand-chose à faire, étant déjà terriblement banale, mais si elle est prolongée à plus de 10 minutes à cause de la participation bancale du public, elle devient un obstacle particulièrement sérieux au plaisir de l'écoute global.

Pour les fans de Folk Britannique ou de Folk en général, il s'agit d'une livraison chaleureuse et sans prétention de l'un des talents les plus négligés du genre.

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Le groupe s'est reformé en 1997 et a produit un nouvel album "Restoration".

Le trio d'origine s'est retrouvé quelque vingt ans plus tard, autour de cet opus, une petite merveille de disque qui ne dépare pas, loin s'en faut, dans sa très jolie discographie des années 70.
Amazing Blondel semble avoir enregistré ce superbe album comme si le temps s'était arrêté depuis. Ils ont fait revivre, du moins stylistiquement, la musique Anglaise ancienne, avec leurs instruments acoustiques et leurs étonnantes harmonies vocales, présentant un nouvel ensemble de mélodies merveilleuses et de paroles pleines d'humour, et ajoutant même une chanson latine en prime.

Transporté dans le temps, quelques centaines d'années en arrière, on peut de nouveau entendre les accords élisabéthains, les madrigaux et autres marques de fabrique de la musique médiévale, dans toute leur gloire.

"Restoration" montre un retour remarquable au standard établi par "Fantasia Lindum" et "England" au début des années 70.
Bien que leur musique ait pris des styles différents, c'est pour le style de musique ancienne mélodique que le trio était le plus reputé et cet album reprend exactement là où ils s'étaient arrêtés en 1973.
De tels retours sont souvent décevants mais ce n'est pas du tout le cas et c'est un bon travail avec de nombreux exemples du son pastoral unique du groupe, mélangeant guitare, luth et flûte à bec avec un chant fin et une écriture forte.

Ce premier album d'Amazing Blondel en tant que trio depuis 1973 semble être le résultat d'un véritable désir de se réunir en tant que groupe.
La base générale de leur son reste intacte: l'instrumentation ancienne presque entièrement acoustique, les harmonies vocales, les danses d'honneur pittoresques bien jouées.

La musique rappelle les airs du 17 / 18ème siècle, mais elle est mise au goût du jour et donne une tournure légèrement Rock. L'utilisation du clavecin, des dulcimers et de la mandoline rend la musique si différente et mérite d'être explorée. Et avec autant de musique originale de l'ère Charles II / James II, la comédie joue un rôle dans beaucoup de chansons, comme par exemple "Sir John in love again".

Bien sûr, c'est un peu plus discret que ce qui est arrivé au début des années 70, mais à quoi peut-on s'attendre? Ils ont tous largement dépassé la cinquantaine en 1997, et les compositions reflètent... eh bien, l'esprit réfléchi de l'âge mûr. Il n'y a rien de mal à cela, et en fait on pourrait même dire que le style est plus adapté aux cheveux gris pour commencer.

C'est en fait un album Folk très agréable et son ensemble s'écoule paisiblement d'une jolie petite chanson Folk à une autre.
Il n'y a, bien sûr, rien d'extraordinaire ni de révolutionnaire dans cette œuvre, mais l'ensemble est plus qu'agréable à écouter: de belles flûtes dans l'ensemble et les parties de guitare acoustique sont plutôt agréables. Certains morceaux sont instrumentaux et mettent en valeur les compétences de l'homme en charge de la guitare classique.

En conclusion, "Restoration" est exactement ce que l'on peut attendre d'un groupe de ce type. De bonnes chansons interprétées avec assurance par un groupe bien établi.

Depuis, le trio a joué dans des salles à travers l'Europe entre 1997 et 2000.

Mais en 2005, Terry Wincott a subi avec succès un pontage cardiaque, ce qui a réduit les projets de concerts futurs du groupe.
La même année, Eddie Baird a donné deux concerts en duo avec la guitariste acoustique et auteur-compositeur Julie Ellison et il a travaillé sur une collaboration avec Darryl Ebbatson, appelée "Ebbatson Baird" avec la sortie d'un opus intitulé "Bare Facts - Ebbatson Baird vol. 1", paru en 2008.

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Un nouvel album intitulé "The Amazing Elsie Emerald" parait en 2010.

Crédité à Blondel, c'est un succès certain et le duo Eddie et Terry est soutenu par quelques musiciens de soutien inspirés. John "Rabbit" Bundrick revient même comme invité aux claviers. On trouve aussi au chant Claire Wincott et Darryl Ebbatson; celui-ci joue même du ukulele...

Le duo a créé un nouvel album à partir de la deuxième personnalité d'Amazing Blondel ("Blondel", "Mulgrave Street", "Inspiration"). Cette réunion reste superficiellement conforme à leur produit de cette époque révolue.

Ce disque n'est peut-être pas aussi fort que les meilleurs travaux classiques du trio, mais il est toujours mélodique et garanti pour le plaisir. C'est un bon album qui sonne aussi frais aujourd'hui qu'à l'époque où il a été réalisé.
Il est assez différent des précédents opus du groupe, mais on y retrouve toujours l'exceptionnelle musicalité d'Eddie Baird et de Terry Wincott... et cette collection est magnifique. Il a un côté Chill-out teinté de Jazz.
Il met en évidence l'évolution de chaque membre du groupe dans l'écriture des chansons et affirme également que, même s'il manque, Galdwin n'est plus l'ingrédient essentiel.

Leur style de Soft Rock est toujours de mise, mais de manière beaucoup plus uniforme qu'auparavant... Avec une somnolence brillante, cet album passe d'une mélodie douce et synthétique à une autre, et sans le contrepoids d'un matériel plus rapide.

L'album présente une collection de nouveaux morceaux, entièrement écrits par Baird, et interprétés par le duo, avec l'aide de plusieurs musiciens invités. Il semble qu'ils vieillissent bien, car ils peuvent encore faire de la bonne musique.
Ses chansons sont merveilleuses. "Fools Gold", "Maybe" et "Don't Turn Your Back" sont d'excellentes chansons mais les fans du trio original vont adorer la chanson "Here At Last".
Le seul morceau qui ne ressemble pas à leurs années de gloire est "Fool's Gold", qui aurait très bien pu figurer sur l'album "Inspiration".

En conclusion, malgré toutes ces années passées, Blondel reste toujours amazing (étonnant).

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En 2011 est publié un nouvel album live, "Dead - Live In Transylvania".
Selon le texte inclus dans boitier du CD, le titre original de l'album est "Live In Central Europe 1999".

Enregistré un quart de siècle ou plus après l'apogée de la formation sur Island Records, cet album est néanmoins l'album live recommandé du groupe.
Il s'inspire de la période universellement considérée comme leur apogée, de 1969 à 1973, tout en incorporant quelques échantillons de leur effort de réunion de 1997 "Restoration", et met en vedette les trois membres originaux du groupe.

Bien qu'Amazing Blondel n'ait jamais été le plus excitant des groupes de studio ou de scène, "Dead...Live in Transylvania" est un album de très bonne qualité.
Le groupe est alors à son meilleur, tant au niveau des instruments que du chant. Ces musiciens se sont améliorés au fil des ans et leur talent transparaît vraiment. Le concert a été enregistré par quelqu'un qui savait ce qu'il faisait. Un excellent matériel d'enregistrement a manifestement été utilisé. On entend le public entre les chansons, mais pendant chaque chanson, on n'entend que le groupe. Et la musique est enregistrée avec une belle image stéréo.

La production est cristalline et le trio est en pleine forme. Comme dans leurs autres sorties live, ils ont tendance à s'en tenir à la simple reproduction de travaux de studio, mais cette fois, ils proposent une variation sur le thème du medley, où plusieurs offres 'deux pour le prix d'une' démontrent leur dextérité et leur imagination.
C'est ce qu'illustre le mieux "Sailing", qui se transforme agréablement en "Young Man's Fancy" en un seul morceau, tous deux initialement logés sur l'album violet, et ils font de même avec "Shepherd's Song" et "Weaver's Market", qui étaient à l'origine des jours heureux du groupe.
Un autre triomphe est un nouvel arrangement du conte sublimement simple et sans âge de l'amour clandestin "Under the Greenwood Tree", qui rend hommage à l'original mais le modifie habilement.

C'est certainement le meilleur album live d'Amazing Blondel et c'est même un candidat sérieux pour le meilleur album d'Amazing Blondel. C'est un must absolu pour tout fan du groupe

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En 2013 est sorti "Songs For Faithful Admirers", un double CD d'enregistrements d'archives live et studio entre les années 1960 et 1980, comprenant des morceaux de Gospel Garden, d'English Musicke, de John David Gladwin, d'Eddie Baird, et de Terry Wincott.

Il s'agit d'une réédition de la compilation "Going Where the Music Takes Me" de l'éclectique label Secret paru en 2004, mais sans le court DVD d'interview.

Cette compilation qui n'intéressera vraiment que les acolytes d'amazing Blondel contient de belles révélations sur les rouages du projet Blondel et les souvenirs écrits par le groupe trahissent délicieusement leur sérieux.
C'est une collection hétéroclite de titres live et studio des différentes permutations du groupe (et des sorties en solo) au fil des ans et elle est présentée de manière irritante sans véritable ordre logique.
Le matériel est irrégulier, mais il y a des points forts qui font que les fans pourront toujours y trouver ce qu'ils apprécient dans ce groupe.

Points forts : Les morceaux live du duo Wincott / Baird sont très bons - en particulier "Dedication to Felix", un morceau qui n'est jamais sorti sur un album mais qui est tout à fait remarquable (cromornes). Les morceaux studio de John Gladwin's Englishe Musicke pourraient passer pour des morceaux du trio classique, et les morceaux live de cette incarnation du groupe sont des interprétations fascinantes des meilleurs morceaux d'Amazing Blondel.
Points faibles : Il y a quelques maladresses de Gladwin, Baird et Wincott individuellement.

Bien qu'il n'y ait pas de performances du trio classique, cet opus est un excellent témoignage de la qualité de leur musique.

Discographie:

1970 : The Amazing Blondel
1970 : Evensong
1971 : Fantasia Lindum
1972 : England
1973 : Blondel
1974 : Mulgrave Street
1975 : Inspiration
1976 : Bad Dreams
1977 : Live In Tokyo
1996 : A Foreign Field That Is Forever England
1997 : Restoration
2010 : The Amazing Elsie Emerald
2011 : Dead - Live In Transylvania
2013 : Songs For Faithful Admirers

Sources: wikipedia, RAZOR, progarchives, RYM, George Starostin, Bruce Eder, James Christopher Monger
Modifié en dernier par alcat01 le dim. 8 août 2021 10:26, modifié 72 fois.

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Re: AMAZING BLONDEL (Bio)

Message par nunu » sam. 15 mai 2021 12:56

Sur la fin il était moins Amazing

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Re: AMAZING BLONDEL (Bio)

Message par Monsieur-Hulot » sam. 15 mai 2021 13:47

Ah ouais !!!!

FILLES & MOTEURS, JOIES & DOULEURS.

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Re: AMAZING BLONDEL (Bio)

Message par gabuzomeuzomeu » sam. 15 mai 2021 14:12

nunu a écrit :
sam. 15 mai 2021 12:56
Sur la fin il était moins Amazing

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Il a raison nunu lui c'était Marc son surnom syndical .... le mec de la rue aux putes .... car il y a très longtemps il y en avait plein rue Blondel près de la gare de l'est à cause des bidasses en perm à éponger :ghee: :vieuzzz:
C'est que de l'histoire !
L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)

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