CREAM (Bio)

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alcat01
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CREAM (Bio)

Message par alcat01 » dim. 3 oct. 2021 21:27

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Cream est un groupe de Rock Britannique formé à Londres en 1966. Le groupe se composait du bassiste Jack Bruce, du guitariste Eric Clapton et du batteur Ginger Baker.
Cette formation d'anthologie, un power trio, fut le premier véritable super groupe de l’histoire du Rock.

Peter Edward "Ginger" Baker, est né le 19 Août 1939 à Lewisham dans le sud de londres. Sa passion pour la batterie date de l'époque de ses 15 ans, quand il fut définitivement convaincu qu’il ne pourrait jamais devenir coureur cycliste professionnel. Touche-à-tout, il s’intéressa à l’Art Moderne, au Jazz, à la Sculpture, la Peinture, puis, plus tard aux rallyes et même au polo.
Féru de batterie, il avait commencé son apprentissage sur un kit conçu par lui-même en 1961 et jusqu’en 1966, date à laquelle il put enfin se payer une Ludwig. Tout cela à cause de Bruce qui explosa littéralement son kit lors d’une bagarre, Baker ne tarissant pas d’éloges sur son invention sonnant comme nulle autre.
Alton Redd et Baby Dodds, dans un premier temps, puis Max Roach étaient les batteurs de Jazz qui l’avaient inspiré et dont Ginger avait repris la technique. Durant les années 60, il sillonna le circuit Modern Jazz de Londres mais il ne plaisait pas, car jugé trop fougueux, trop passionné.
Comme il était aussi colérique, il dérangeait. Du jazz, il intègra alors la scène R & B pendant l'année 1962 et joua dans the Blues Incorporated d’Alexis Korner, tremplin incontournable pour des artistes alors de passage comme Charlie Watts, Long John Baldry, Danny Thompson, Graham Bond, Cyril Davies, Malcolm Cecil ou encore Dick Heckstall-Smith et tellement d'autres.
Baker y avait fait la rencontre de Bruce avec lequel il incorpora, en Février 1963, the Graham Bond Organisation, groupe pionnier de ce que l'on qualifiera plus tard de British Blues Boom. Son passage dans cette formation lui permit de développer une approche effrénée de la batterie qui en fit, pour ses confrères, un des meilleurs spécialistes à son poste de toute l’histoire du Rock. Jack et Ginger quittèrent the Graham Bond Organisation en Juillet 1966 pour se retrouver un peu plus tard dans Cream.
Baker fera remarquer plus tard: "...Je préfère jouer du Jazz - je déteste le Rock & Roll...". Mais ce que fit Cream n'était pas du Rock typique.

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John Symon Asher "Jack" Bruce, né à Glasgow, avait suivi des études de violoncelle, puis une filière Jazz dans laquelle il fit ses premiers pas à la contrebasse. Il avait 19 ans et il était influencé par Charlie Mingus et James Jamerson, quand il intègra à son tour the Blues Incorporated d’Alexis Korner en 1962, le groupe formateur du moment avec the Bluesbrakers de John Mayall d’où est issu Eric Clapton, le troisième larron de Cream.
Bruce passa de la contrebasse à la basse électrique dans le même temps qu’il intégra the Graham Bond Organisation avec Baker et Bond.
Jack était un vrai spécialiste de la basse, fluide, souple, novateur, doublé d’un excellent chanteur au timbre déjà très expressif.
Avec Baker, ils formèrent aux yeux des connaisseurs du Rock, la rythmique la plus explosive du moment. Et ce, malgré les tensions qui les animaient trop souvent.
Un énième différend amèna Bruce à quitter the Graham Bond Organisation à la fin de 1965 pour la maison formatrice concurrente des Bluesbrakers. Il y côtoya brièvement Eric Clapton, avant de partir pour une pige de quelques singles pour Manfred Mann au début de l’année 1966.
Pour lui, Cream n'était pas seulement un groupe appartenant au milieu du Rock. "...Je voyais Cream comme une sorte de groupe de Jazz...", a déclaré Jack, "...sauf qu'on n'a jamais dit à Eric qu'il était en réalité Ornette Coleman...". Comme le dit le guitariste de Living Colour, Vernon Reid, qui a travaillé avec Bruce dans divers projets, "...Bruce combinait les mondes du Blues, du Rock et de la musique Jazz...", un enthousiasme que le bassiste partageait avec Baker et Clapton.

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Eric Patrick Clapton, né le 30 mars 1945 à Ripley, près de Guildford, était donc le plus jeune du trio, mais pas le moins talentueux. Guitariste et chanteur de Blues et de Rock, celui que Rolling Stone placera plus tard deuxième meilleur guitariste de tous les temps, connaît une enfance difficile. Balloté entre des grands-parents maternels qui l’élèvèrent de leur mieux et une mère qui l’avait abandonné, il avait appris la guitare alors qu’il était adolescent, mais sans lui vouer une attention soutenue. Néanmoins, il puisait sa base musicale dans le Blues du Delta et des Robert Johnson, Muddy Waters, Howlin’ Wolf, Big Bill Broonzy, Elmore James.
De même que Baker et Bruce, dès 1962, il pointa le bout de son nez dans les clubs de Londres comme le Ealing Club, place initialement Jazz qui muta vers le R & B en 1962. L’endroit est resté célèbre pour avoir été le club dans lequel the Rolling Stones se sont retrouvés pour la première fois ensemble.
The Roosters (Terry Brennan, Robin Mason, Tom McGuinness, Ben Palmer et Eric Clapton) furent le premier groupe de Slowhand, appelé aussi Eric The Mod au regard de ses vêtements évoquant ce mouvement. Il l’intègra en Janvier 1963 jusqu’à sa dissolution en Août de la même année. Il rebondit du côté de Casey Jones And The Engineers, dès Octobre 1963, avant de rejoindre the Yardbirds où les choses sérieuses commencèrent alors pour lui.
Clapton contribua à les faire décoller alors que le groupe n’interprètait encore que des reprises de R & B. De 1963 à Mai 1965, the Yardbirds devinrent une formation culte Anglaise. Clapton y installa progressivement sa marque de fabrique, influencée par les deux King, Freddie et B.B. et par Buddy Guy. Remplacé par Jeff Beck, il les quitta parce qu'il les trouvait trop orientés vers la Pop, et voulait se consacrer au Blues, pour se joindre à the John Mayall's Bluesbreakers.
Clapton était alors une figure incontournable de la scène Britannique et the Bluesbreakers une référence du R & B de l’endroit. Devenu guitariste réputé, il eut alors des envies d’ailleurs, en Août 1965 et alla se fourvoyer quelques mois en Grèce avec un groupe peu crédible, The Glands, avant de reprendre sa place dans l’équipe de John Mayall en Octobre 1965, l’expérience s’avérant être un véritable flop.
Son statut n’en souffrit pas outre mesure. Il était considéré comme un véritable Dieu et hérita du surnom de God, renforcé par la sortie à la même période de l’album "BluesBreakers With Eric Clapton" paru en Mars 1966, considéré comme un disque culte du british blues boom. A la publication de ce monument discographique, Eric Clapton n’était déjà plus dans la maison Mayall. Son avenir, il l’envisageait tout simplement avec Bruce et Baker.
"...J'avais vu Buddy [Guy] en concert et c'était incroyable...", a déclaré Clapton à Uncut en 2004 à propos de l'une de ses principales inspirations de l'époque. "...Il était totalement aux commandes et j'ai pensé : 'C'est ça'. Alors oui. C'est de là qu'est venue l'idée. Il me semblait qu'on pouvait tout faire avec un trio...".

De ce groupe légendaire, on retiendra surtout le jeu passionné et inspiré de Clapton, l’intensité et la férocité de celui de Baker, initiateur du solo de batterie dans le Rock et la transposition de la sensibilité Jazz au Hard Rock, enfin, une basse sublimée entre les mains du regretté Bruce. On passera donc leurs divisions (bagarres entre Bruce et Baker, statut de star de Clapton, divergences artistiques) et leurs frasques (abus de drogues dures) au second plan au regard de ce que Cream a apporté au Rock.

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Cream s'était donc formé au cours de cet incroyable Eté 1966, au milieu d'une période d'énormes bouleversements artistiques dans le Rock Britannique, le Psychédélisme commençant à s'infiltrer dans le courant dominant.
Bruce en était le principal auteur-compositeur et chanteur, bien que Clapton et Baker aient également chanté et contribué à des chansons.

Cream fut considéré comme le premier supergroupe au monde. Il était très apprécié pour les énormes compétences instrumentales de chacun de ses membres.
Ce supergroupe pionnier avait, en quelque sorte, réimaginé le Blues et établi un nouveau standard de virtuosité Rock dès son premier album "Fresh Cream", chaque musicien étant un véritable virtuose sur son instrument.
En effet, jusqu'à ce moment-là, les groupes de Rock pouvaient compter sur des musiciens doués. The Yardbirds, par exemple, avaient Jeff Beck au sommet de sa forme. Mais jamais l'accent n'avait été mis sur la virtuosité sur chaque instrument dans un groupe de Rock.

À cette époque-là, les gens appelèrent couramment le groupe, "The Cream", c'est-à-dire tout simplement les meilleurs instrumentistes du monde du Rock.

Lors d'un entretien avec Rolling Stone en 2010, Roger Waters (Pink Floyd) s'est souvenu de sa première rencontre avec le groupe comme d'une "vision stupéfiante et d'un son explosif".
"...Je me souviens que Ginger Baker était fou à l'époque, et je suis sûr qu'il l'est toujours...", poursuit Waters. "...Il frappait la batterie plus fort que quiconque, à l'exception peut-être de Keith Moon. Et Ginger les frappait dans un style rythmique qui lui était propre et qui était extraordinaire. Nous n'avons pas besoin de parler d'Eric Clapton - il est évident qu'il est extraordinaire. Et puis il y a Jack Bruce - probablement le bassiste le plus doué musicalement qui ait jamais existé...".

Le jeu de basse de Bruce alliait la fluidité d'un James Jamerson à l'approche compositionnelle de Charles Mingus, ses soubassements aux excursions de Clapton à la guitare fonctionnant presque comme des chansons à part entière. À la batterie, Baker avait le panache d'un Max Roach, mais avec plus de puissance qu'aucun batteur de Rock n'en avait encore fait preuve. Quant à Clapton, c'est à cette époque qu'il est l'un des principaux innovateurs de son instrument, toujours prêt à jouer un solo de Blues en fusion.

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Bruce, Baker et Clapton étaient si bons individuellement en tant que musiciens que l'on pensait à l'époque qu'ils n'étaient peut-être pas capables de fusionner en tant que groupe.
Et, malheureusement, les tensions récurantes entre Bruce et Baker conduisit à leur décision de se séparer en Mai 1968, bien que le groupe ait été persuadé de faire un dernier album, "Goodbye", et de partir en tournée, avec en point d'orgue deux concerts d'adieu au Royal Albert Hall les 25 et 26 Novembre 1968, qui ont été filmés et projetés dans les salles de cinéma, puis sortis en 1977 sous forme de vidéo amateur, "Farewell Concert".

Leur musique couvrait de nombreux genres de musique Rock, notamment le Blues Rock ("Crossroads", "Born Under a Bad Sign"), le Rock Psychédélique ("Tales of Brave Ulysses", "White Room") et le Hard Rock ("Sunshine of Your Love", "SWLABR"). Au cours de leur carrière, ils auront vendu plus de 15 millions de disques dans le monde entier. Le troisième album du groupe, "Wheels of Fire" paru en 1968, fut le premier double album de Platine au monde.

Ils furent aussi, par la force des choses, des icônes de la mode, des dandys post-modernes de l'underground. Ils étaient partout sur la scène.

Le lien entre la puissante bête qu'était Cream et les groupes "plus doux" de la côte ouest sous LSD peut sembler ténu, mais Cream enseignait aux groupes comment penser sur scène, comment improviser.

En parlant d'un concert de Cream à No Depression, Jorma Kaukonen, le guitariste du Jefferson Airplane, a déclaré : "...Je n'ai jamais rien vu de tel. Tout le spectacle était époustouflant, juste puissant, et personne n'était plus animé que Ginger. J'ai adoré ce qu'Eric Clapton faisait avec le Blues traditionnel. À mon avis, personne n'a mieux traduit la musique des maîtres en format power trio qu'Eric et ses copains. Hendrix était monumental. Mais Clapton me plaisait plus. Ce qu'Eric faisait était important pour moi. C'est probablement la première personne qui m'a donné envie d'utiliser une pédale wah-wah...".

La dextérité musicale de Cream préfigurait l'arrivée de Led Zeppelin, du Jeff Beck Group et de toute la seconde invasion Britannique de la fin des années 1960 en Amérique. Cream fut un pionnier dans ce domaine.

Alors qu'ils n'avaient été ensemble que pendant un peu plus de deux ans, ils avaient été incroyablement prolifiques et ils étaient devenus une telle légende que leurs retrouvailles en 2005 furent aussi attendues que celles de Led Zeppelin.

Les réalisations de Cream sont nombreuses et leur héritage est une influence durable sur les power trios, les débuts du Heavy Metal et le Blues Rock Britannique classique, la musique moderne tout court.
La présence d'Eric Clapton en tant que guitariste Britannique prééminent de son temps signifia que lorsqu'il quitte les Yardbirds, des graffitis "Clapton is God" ornent déjà les murs de Londres.

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En Juillet 1966, la carrière d'Eric Clapton avec les Yardbirds, puis John Mayall & the Bluesbreakers lui avait valu une réputation de premier guitariste de Blues en Grande-Bretagne. Cependant, il trouvait l'environnement du groupe de Mayall confinant, et cherchait à développer son jeu dans un nouveau groupe.
Cette année-là, Clapton rencontra Ginger Baker, alors batteur de the Graham Bond Organisation, pour laquelle Jack Bruce avait joué de la basse, de l'harmonica et du piano. Baker se sentait étouffé au sein de ce groupe et il s'était lassé des addictions aux drogues et des accès d'instabilité mentale de Graham Bond.
"...J'avais toujours aimé Ginger...", explique Clapton. "...Ginger était venu me voir jouer avec les Bluesbreakers. Après le concert, il m'avait ramené à Londres dans sa Rover. J'étais très impressionné par sa voiture et sa conduite. Il me disait qu'il voulait monter un groupe, et j'y avais pensé aussi...".

Chacun étant impressionné par les capacités de jeu de l'autre, Baker avait demandé à Clapton de rejoindre son nouveau groupe, qui n'avait pas encore de nom. Clapton accepta immédiatement, à condition que Baker engage Bruce comme bassiste. Selon Clapton, Baker fut tellement surpris par cette proposition qu'il manqua perdre le contrôle de sa voiture.

Il faut dire que lorsque Baker et Bruce jouaient ensemble dans The Graham Bond Organization, ils étaient réputés pour leurs fréquentes engueulades. Il arrivait même qu’ils se battent sur scène ou qu’ils sabotent leurs instruments respectifs. Pour mettre fin à cet antagonisme, Baker avait littéralement congédié Bruce du groupe. Malgré tout, le bassiste avait continué de venir aux concerts jusqu’au jour où le batteur l’avait menacé avec un couteau.

Clapton avait rencontré Bruce lorsque celui-ci avait brièvement joué avec the Bluesbreakers en Novembre 1965; les deux hommes avaient également enregistré ensemble au sein d'un groupe ad hoc baptisé Powerhouse qui comprenait également Steve Winwood et Paul Jones. Impressionné par la voix et les prouesses techniques de Bruce, Clapton souhaitait travailler avec lui sur une base permanente.

Aussi, Baker et Bruce tentèrent de mettre de côté leurs différends pour le bien du nouveau trio de Baker, qu'il envisageait comme une collaboration, chacun des membres contribuant à la musique et aux paroles.
Clapton avait insisté pour le groupe s’appelle Cream car il considérait que le trio était composé de la crème de la crème des musiciens de Blues et de Jazz sur la scène musicale Britannique en pleine expansion.

A ses débuts, le groupe se fit également également appelé "The Cream", mais dès la sortie de ses premiers disques, le trio fut officiellement connu sous le nom de Cream. Malgré cela, le groupe fut appelé The Cream à plusieurs reprises par des promoteurs et des disc-jockeys, et même parfois par les membres du groupe eux-mêmes.

A noter que avant de se décider pour Cream, le groupe avait aussi envisagé de s'appeler Sweet 'n' Sour Rock 'n' Roll.
Du trio, Clapton avait la plus grande réputation en Angleterre; cependant, il était pratiquement inconnu aux États-Unis, ayant quitté the Yardbirds avant que "For Your Love" n'atteigne le Top Ten Américain.

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A l’Eté 1966, Cream se lança; un ovni musical sillonnait alors le ciel du Rock. Il allait s’avérer, durant ses deux ans d’existence, comme l’une des formations les plus inventrices du flower-power.
"...Tous les doutes sur la capacité de The Cream à se produire en tant que groupe et non pas en tant que trois solistes vedettes ont été dissipés par leur set sensationnel...", a déclaré Melody Maker dans une critique larmoyante après un premier concert au Klooks Kleek de Londres.

À l'époque, on attendait avec impatience de voir ce que ces trois musiciens seraient capables de faire ensemble. Les attentes étaient suffisamment élevées pour qu'un concert donné le 31 Juillet en Angleterre, soit plus de trois mois avant la sortie de "Fresh Cream", soit décrit comme un moment que "...des milliers de personnes avaient attendu...".

Cream avait donné son premier concert le 29 Juillet 1966 au Twisted Wheel de Manchester. "...Le club était assez calme ce soir-là, car nous étions un ajout inopiné de dernière minute à l’affiche...", se souvient Clapton. "...Le spectacle, composé principalement de reprises de Blues comme 'Spoonful', 'Crossroads' et 'I’m So Glad', n’était qu’un échauffement pour le vrai début que [Robert] Stigwood avait prévu pour nous, deux nuits plus tard, au Festival National de Jazz et de Blues à l’hippodrome de Windsor...".

Ses débuts officiels eurent donc lieu deux nuits plus tard au sixième Festival annuel de Jazz et de Blues de Windsor. Étant nouveau et ayant peu de chansons originales à son actif, il avait interprété des reprises de Blues qui avaient enthousiasmé la grande foule et lui avaient valu un accueil chaleureux.

En Octobre, le groupe avait également eu l'occasion de jammer avec Jimi Hendrix, qui était récemment arrivé à Londres. Hendrix était un grand fan de la musique de Clapton, et voulait avoir la chance de jouer avec lui sur scène.
C'est au cours de cette première organisation que le trio décida que Bruce serait le chanteur principal du groupe. Bien que Clapton soit timide à l'idée de chanter, il harmonisait occasionnellement avec Bruce et, avec le temps, il s'enhardit pour prendre la voix principale sur plusieurs morceaux de Cream, dont "Four Until Late", "Strange Brew", "World of Pain", "Outside Woman Blues", "Crossroads" et "Badge".

Pour la bonne cause, les trois virtuoses remirent leur opposition au placard, unirent leurs destins musicaux pour que ce power trio exceptionnel que la rumeur ambiante situait déjà comme le plus grand groupe du monde, ne meurt pas dans l’œuf.
Et, lorsque des milliers de personnes contribuèrent à faire du premier single "Wrapping Paper" un succès mineur, malgré le fait que the Cream n'ont jamais été un groupe orienté vers une approche unique, Melody Maker s'était extasié : "...Le groupe dont on parle beaucoup, dont on s'extasie et qu'on écoute - the Cream - est dans les charts...".
Mais ce sont surtout les non-singles qui étaient les plus excitants. Lors de leurs premières diffusions sur la BBC, Cream était bruyant au point que les studios Britanniques pouvaient à peine le contenir.

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Après quelques concerts Britanniques, Cream commença à enregistrer aux studios Rayrik dans le quartier Londonien de Chalk Farm au cours de l'Eté 1966 (d'où sont issus les deux morceaux "Wrapping Paper" et "The Coffee Song"). L'essentiel du travail pour leur premier album a cependant été réalisé aux Ryemuse Studios, South Molton St., à Londres, en Septembre et Novembre 1966, John Timperley étant ingénieur du son dans les deux studios.

Cet opus avait été enregistré pendant une période d'euphorie nationale intense après la victoire de l'équipe d'Angleterre de football en finale de la Coupe du monde, et il sortit le 9 Décembre 1966, pour les fêtes de Noël.

C’est Reaction Records, le label indépendant Britannique de Robert Stigwood, distribué par Polydor et fondé pour l’occasion, qui avait gagné le gros lot. Il n’abritait alors que deux groupes: Cream et the Who.

Ce premier LP installe le mythe en douceur, sans tambours, ni trompettes. Clapton donne sa pleine mesure dans un style rarement entendu jusque là. Inventif, inspiré, techniquement exceptionnel, il est épaulé par une rythmique qui filera des complexes à des générations entières de bassistes et de batteurs, et qui suscitera aussi les vocations d’autres.

L'album s’appuyait sur du Blues métissé de Hard et de touches psychédéliques. Il est partagé équitablement entre des originaux écrits par Bruce ou Baker et des reprises de Blues. La griffe Cream s’installait, l’album offrant une bonne vision de la potentialité du trio, mais ce n’était pas encore sur ce LP, un peu tendre au niveau sonore, que l’on peut réellement évoquer la puissance légendaire du groupe car cet opus est quelque peu en retrait, en termes de puissance, par rapport à la production qui suivra.
Les structures des chansons sont relativement strictes, par rapport à la façon dont Cream allait s'étirer par la suite. Mais c'est le premier album qui indiquera le schéma original de la formation power trio, du jam band Hard Rock, du groupe tout virtuose, et du groupe de Blues proto-Metal.

Les reprises que Cream s’approprie pour l’occurrence ont ce petit quelque chose en plus qui n’appartient qu’aux grands. "I’m So Glad" ou "Rollin’ And Tumblin’" sont sublimées par le traitement revitalisant que leur réserve nos trois experts et par la griffe qu’ils y apposent. Elles rivalisent de qualité avec des titres alors partis pour être des classiques du répertoire: "Cat’s Squirrel", "N.S.U.", "I Feel Free" figurant sur la version originale US, mais pas sur celle Anglaise, "Spoonful" absent de l’offre Américaine mais présent dans la tracklist destinée au Royaume Uni.

Musicalement, c'était évidemment un signe avant-coureur des choses à venir. Il combinait des airs Pop comme "Sweet Wine", "Dreaming", ou encore "N.S.U." qui ouvre l'album, qui sont carrément mélodieux, et le son très années 60 avec un penchant psychédélique.
C'était une excellente indication que le groupe pouvait insuffler une certaine mélodie à sa folie plus frénétique avec des affaires de Blues exploratoires: le traditionnel "Cat's Squirrel", était un véritable bombardement infernal, une explosion de fureur Blues profonde. On peut aussi entendre les musiciens se jauger mutuellement sur "Spoonful" et "Toad". Cette impression de repousser les limites est significative puisque la plupart des autres disques de l'époque étaient basés sur une sorte de structure démocratique. Cream donnait l'impression d'être sur le point d'éclater et de devenir fou.

Avec des morceaux comme "Spoonful" de Willie Dixon et "I'm So Glad" de Skip James, Cream fait subir des choses au Blues que personne ne pensait possible à cette époque: il a amplifié les sons du Delta pour les rendre presque écrasants dans leur attaque du tympan humain, avec des solos et une interaction de groupe qui rivalisent avec un ensemble de Jazz de premier plan.
Le morceau "Toad" contenait l'un des premiers exemples de solo de batterie dans la musique Rock, Baker ayant développé sa première composition "Camels and Elephants", écrite en 1965 avec the Graham Bond Organisation.
La chanson "N.S.U." avait été écrite par Bruce au cours de la première répétition du groupe. N.S.U., acronyme de Non-Specific Urethritis (Urétrite non spécifique) est une maladie vénérienne. "...C’était comme une chanson punk avant l’heure...", a déclaré Jack Bruce. "...Le titre signifiait Non-Specific Urethritis. Cela ne voulait pas dire NSU Quickly – qui était l’un de ces petits cyclomoteurs des années 1960. J’avais l’habitude de dire que c’était à propos d’un membre du groupe qui avait cette maladie vénérienne. Je ne peux pas vous dire lequel… sauf qu’il jouait de la guitare...".
Sur "I Feel Free", un Hit single Britannique, qui ne figurait que sur l'édition Américaine du LP, Clapton avait utilisé pour la première fois ce qu’il appelle le Woman Tone. Pour ce faire, il avait monté le volume de son ampli Marshall 100 Watt au maximum, avait augmenté les aigus, avait coupé les basses et avait joué un sustain à la guitare. La guitare utilisée en studio était une Les Paul qu’on lui avait prêtée car sa Beano habituelle avait été volée pendant les répétitions de l’album.

Toutes les chansons sont efficaces, certes, mais cela ne traduit pas encore toute la puissance caractéristique du trio et que bon nombre de musiciens à sa suite ont cherché à calquer sur un format identique.

A noter que "Fresh Cream" est sorti dans une version mono et une version stéréo. Peu de temps après la parution de l’album, la production des versions mono a été arrêtée et, seules, les versions stéréo ont été disponibles pendant de nombreuses années. La version Britannique ne contient pas la chanson "I Feel Free" (parue en single) tandis que "Spoonful" ne figure pas sur la version Américaine. L’édition de 2000 contient les deux chansons.

Certaines éditions ultérieures de cette version 10 titres contiennent deux titres supplémentaires: "Wrapping Paper (Bruce / Brown)" et "The Coffee Song (Colton / Smith)", soit un total de 12 titres.

"Fresh Cream" atteignit la sixième place dans les Charts Britanniques et la 39ième place aux États-Unis.
En 2003, l’album sera classé à la 101e place dans la liste du magazine Rolling Stone des 500 plus grands albums de tous les temps.

Le groupe se rendit pour la première fois aux États-Unis en Mars 1967 pour jouer neuf dates au RKO 58th Street Theatre à New York. Le groupe n'a pas eu beaucoup d'impact, car l'impresario Murray the K les avait placés en ouverture d'une affiche de six groupes qui se produisaient trois fois par date, réduisant finalement le groupe à une chanson par concert.

Les premiers bootlegs de Cream montrent un groupe beaucoup plus soudé présentant plus de chansons. Toutes les chansons sont raisonnablement courtes, y compris des versions de cinq minutes de "N.S.U.", "Sweet Wine" et "Toad". Mais à peine deux mois plus tard, la setlist s'est raccourcie, les chansons étant alors beaucoup plus longues.

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Cream revint pour enregistrer "Disraeli Gears" à New York entre le 11 et le 15 Mai 1967, mais l'enregistrement n’aura finalement duré que trois jours et demi aux Atlantic Studios car Le trio avaitt dû faire vite car les visas de chacun expiraient le dernier jour de ces sessions, après une série de neuf participations du groupe à la série de concerts "Music in the 5th Dimension" de Murray the K. Le label de Cream était alors Atco, un label d'Atlantic Records.

Clapton avait eu l’idée du titre après qu’un roadie, dénommé Mick Turner, lui avait parlé d’engrenages de dérailleur (Derailleur Gears). Il avait prononcé "Derailleur" comme "Disraeli", faisant ainsi involontairement une allusion au premier ministre Britannique Benjamin Disraeli (21 Décembre 1804 - 19 Avril 1881).
Baker est revenu après sur cette anecdote: "...Nous avions cette Austin Westminster, et Mick Turner était l’un des roadies qui m’accompagnaient depuis longtemps, et il conduisait et Eric parlait d’acheter un vélo de course. Mick, au volant, a dit : ‘Oh ouais – Disreali Gears!’ c’est-à-dire des engrenages de dérailleur… Nous avons dit que ça devait être le titre de l’album...".
Le groupe trouva la chose hilarante et décida que ce serait le titre de leur prochain album. Sans la remarque de Mick Turner, l'album se serait simplement intitulé Cream.

La sortie de l'album était initialement prévue pour l'Eté 1967, mais le label avait décidé d'abandonner la couverture prévue et de la remplacer par une nouvelle couverture et les changements qui en avaient résulté avaient retardé la sortie de l'album de plusieurs mois.
La pochette de style psychédélique est l'œuvre de l'Australien Martin Sharp, qui vivait dans le même immeuble que Clapton à Chelsea, The Pheasantry. Lors de leur première rencontre dans un club à Londres, Clapton mentionna qu'il avait plusieurs chansons sans paroles et Sharp lui composa sur une serviette de table un poème que Clapton enregistra comme paroles de "Tales of Brave Ulysses".

Produit par Felix Pappalardi, qui cofondera plus tard avec Leslie West le groupe Mountain influencé par Cream, et l'ingénieur du son Tom Dowd, "Disraeli Gears" est finalement sorti en Novembre 1967, en pleine période Flower-Power.
Le genre musical est plus près du Rock Psyché que des influences Blues initiales du groupe.

Ce virage psychédélique, Cream ne le manque pas. Mieux, les Anglais dament le pion à celui qui symbolise le genre aux Etats Unis: Jimi Hendrix. Avec 11 originaux dans la besace et Felix Pappalardi comme producteur, Cream met tout le monde K.O., et d’accord. Les cadors, ce sont eux.

"Disraeli Gears" et son anthologique "Sunshine Of Your Love" est un véritable chef-d'œuvre de Psychédélisme et de Hard Rock, comme si les acteurs s'étaient soudainement donnés le mot pour faire encore plus fort. Plus fort au niveau de l’écriture, plus fort en termes de décibels, plus fort en termes de cohésion collective, plus fort dans leurs concerts, plus fort dans leurs improvisations…

Clapton, Baker, et Bruce ont tous les trois contribué à l'écriture des chansons avec l'aide du parolier Pete Brown et du producteur Felix Pappalardi.
"Disraeli Gears" démarre sur les chapeaux de roue avec deux morceaux énormes, "Strange Brew" et l’inénarrable "Sunshine Of Your Love". Ces titres palpitants étaient déjà assez épiques lorsqu'on les écoutait à la radio, mais les reprises de "Tales of Brave Ulysses ", La chanson "Blue Condition"de Baker, particulière en ce qu'elle est chantée par lui-même, pourtant peu réputé pour ses prestations vocales et "Outside Woman Blues" continuaient à faire tomber les barrières.
Interrogé sur la chaîne VH1 à l'occasion d'un numéro de Classic Albums qui présentait "Disraeli Gears", Bruce déclara que lors de l'écriture de "Take it Back", il avait été inspiré par les images récentes des étudiants Américains brûlant leur carte de conscription et qu'il l'écrivit dans un esprit antimilitariste
Bruce avait fait appel à son ami le parolier Peter Brown et, tout en continuant à exploiter le matériel traditionnel et à lui donner une touche fraîche de Cream, ils avaient aussi une touche poétique à contempler.
Ainsi, "Sunshine of Your Love" est devenu l'hymne officieux du groupe et c'est probablement leur chanson la plus connue aujourd'hui. Bruce et Brown avaient eu cette idée dans un état de quasi-désespoir aux petites heures du matin. Dans une ultime tentative de sauver quelque chose de la longue et infructueuse nuit passée dans son appartement, Bruce, l'air fatigué, sortit à nouveau sa contrebasse et joua un riff. À ce moment-là, Brown regardait par la fenêtre et il vit que le soleil était sur le point de se lever: "It's getting near dawn" ("L'aube approche"), se dit-il. Brown avait mis les mots sur le papier puis il avait réfléchi encore un peu: "When lights close their tired eyes" ("Quand les lumières ferment leurs yeux fatigués".).
Bruce a eu l’idée de la ligne de basse de "Sunshine of Your Love" après être allé à un concert de Jimi Hendrix. Sans savoir qu’il avait inspiré ce morceau, Jimi reprendra plus tard "Sunshine of Your Love" lors de ses concerts. Il l’avait notamment jouée sur le plateau de l’émission "Happening for Lulu" sur la chaîne Britannique BBC après avoir présenté une partie de "Hey Joe": "... Nous aimerions arrêter de jouer ce truc et dédier une chanson à Cream, quel que soit le type de groupe auquel ils puissent appartenir. Nous dédions ça à Eric Clapton, Ginger Baker et Jack Bruce..." avait-il déclaré en guise d’introduction.
"Strange Brew" est en fait une co-écriture entre Clapton et le couple Américain Felix Pappalardi et Gail Collins (ils ont également écrit "World of Pain").
"Tales Of Brave Ulysses" reprend les choses par le bon bout ce que ne dément pas "Swlabr", acronyme de 'She Walks Like A Bearded Rainbow', que l’on peut traduire par 'Elle Marche Comme Un Arc-en-Ciel Barbu'. "We’re Going Wrong" appartient également au lot des excellents morceaux de l’album porté par la voix de Bruce, son auteur et soutenu par la guitare psyché de Clapton et les roulements de batterie d’un Baker frappant les fûts avec des maillets.
Les convaincants "Outside Woman Blues" et "Take It Back" précèdent une surprenante et drôlatique sortie a Cappela, "Mother’s Lament", le trio s'étant associé pour produire un effet, plutôt grandiose, sur l'harmonisé "Mother's Lament".

L'album a été classé cinqième dans les Charts Britanniques et fut l'occasion pour Cream de faire une grosse percée aux États unis où l'album fut classé quatrièmee dans les Charts. Deux singles ont été tirés de l'album: "Strange Brew" et "Sunshine of Your Love".
"Disraeli Gears" est souvent considéré comme l'effort déterminant du groupe, mêlant avec succès le Rock Psychédélique Britannique au Blues Américain.Un calme avant la tempête, il sera disque de Platine.

Bien qu'il soit considéré comme l'un des meilleurs opus de Cream, il n'a jamais été bien représenté dans leurs concerts. Bien qu'ils aient constamment joué "Tales of Brave Ulysses" et "Sunshine of Your Love", plusieurs chansons ont été rapidement abandonnées lors des représentations au milieu de l'année 1967, privilégiant des jams plus longues au lieu de courtes chansons Pop. "We're Going Wrong" est la seule chanson supplémentaire de l'album que le groupe a interprétée en concert. En fait, lors de leurs concerts de retrouvailles à Londres en 2005, le groupe n'a joué que trois chansons de "Disraeli Gears": "Outside Woman Blues", "We're Going Wrong" et "Sunshine of Your Love"; lors de leurs trois représentations d'Octobre 2005 à New York, "Tales of Brave Ulysses" faisait également partie de la setlist.

Ce disque est, de fait, une œuvre indispensable au regard de la trace historique qu’il a laissé au Rock. Revers de la médaille et moins surprenant, les tensions ont refaient surface chez ces egos surdimensionnés.

VH1 classa en 2001, l'album au 87ième rang des meilleurs album de tous les temps. En 2003, le magazine Rolling Stone le place en 112ième position de son classement des 500 plus grands albums de tous les temps, et en 114ième position de son classement 2012.
En 2004, "Disraeli Gears" est ressorti en une "Deluxe edition" de deux disques incluant l'album complet en mono et en stéréo, des demos, des prises alternatives de certaines chansons et les enregistrements du groupe pour la BBC radio.
Il est également cité dans l'ouvrage de référence de Robert Dimery Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie et dans beaucoup d'autres listes similaires.

En Août 1967, le groupe se produit pour la première fois en tête d'affiche aux États-Unis, d'abord au Fillmore de San Francisco, puis au Pinnacle de Los Angeles. Ces concerts sont un grand succès et ont une grande influence sur le groupe lui-même et sur la scène hippie florissante qui l'entoure. En découvrant un public de plus en plus nombreux, le groupe commence à s'étirer sur scène, incorporant plus de temps dans son répertoire, certaines chansons atteignant des jams de vingt minutes. Les jams longues et prolongées de morceaux comme "Spoonful", "N.S.U.", "I'm So Glad" et "Sweet Wine" deviennent des favoris sur scène, tandis que des chansons comme "Sunshine of Your Love", "Crossroads" et "Tales of Brave Ulysses" restent raisonnablement courtes.

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Les tensions entre Baker et Bruce ne sont toutefois pas du tout palpables sur l’album suivant intitulé "Wheels Of Fire", enregistré en une série de courtes sessions entre Juillet 1967 et Juin 1968.

Ce double LP hybride live et studio, sorti en Juillet 1968, affiche pratiquement le meilleur des deux facettes du Power Trio. Felix Pappalardi est toujours chargé de la production et il en tire toujours de merveilleuses performances.

Cet ultime chef-d'oeuvre de Cream est bien adapté aux solos prolongés. Les enregistrements en studio montrent que le groupe s'éloigne du Blues et s'oriente bien davantage vers un style Rock semi-progressif mis en valeur par des signatures temporelles bizarres et divers instruments orchestraux.

En fait, Bruce dote cette partie de quatre titres sur neuf, tous cosignés avec Pete Brown: "White Room", "As You Said", "Politician" et "Deserted Cities Of The Heart"; Baker assure trois morceaux avec Mike Taylor ("Passing The Time", "Pressed Rat And Warthog", "Those Were The Days"); et deux reprises flamboyantes complètent la partie studio: "Sitting on Top of the World" de Howlin’ Wolf et "Born Under A Bad Sign" de Booker T. Jones et William Bell.
Selon une interview de Clapton à la BBC, le label Atco Records, qui s'occupe également d'Albert King, a demandé au groupe de reprendre "Born Under a Bad Sign", qui deviendra un titre populaire de l'album.

Le premier LP réunit quelques titres parmi les plus aboutis de Cream, comme la première chanson, ce monument qu'est "White Room", avec Clapton littéralement indomptable à la pédale wah-wah, qui est devenue un incontournable de la radio.
Dans cette partie studio, les titres rivalisent de réussite même si cet extraordinaire "White Room" a ce petit supplément d’âme qui fait la différence.
"Passing The Time" est un véritable petit bijou tout comme "Politician" et son riff assassin qui a été écrite par le groupe alors qu'il attendait de se produire en direct à la BBC, un classique du répertoire de Clapton, le Blues "Sitting On The Top Of The World", le merveilleux et atypique "As You Said" ainsi que le brillant "Those Were The Days" qui met en avant toute la science du chant de Bruce et le tonique "Deserted Cities of the Heart" final, proche de rivaliser avec "White Room".

Cette phase studio est très aboutie, très inventive et, probablement, supérieure à "Disraeli Gears".

Tandis que le deuxième LP permet aux auditeurs d'entendre Cream dans sa plus grande splendeur car en jouant les morceaux que sont "Crossroads", "Spoonful", "Traintime" et "Toad", chaque membre du groupe a amplement l'occasion de briller et cet album est généralement considéré comme l'un des enregistrements les plus inspirés et vitaux de cette époque.
Ce contingent live est, en effet, tout à fait exceptionnel, d’autant que les acteurs donnent libre cours à ce qui a fait la légendaire explosivité du groupe et que les enregistrements studios ne restituent jamais réellement complètement.

Il comprend donc trois enregistrements live du Winterland Ballroom en Mars 1968 et un du Fillmore West où l'élite de San Francisco (Dead et Airplane inclus) fête Cream.
Il est l'occasion pour Clapton, Bruce et Baker, notamment sur "Crossroads", sur lequel le second solo de Clapton s'est retrouvé dans le top 20 de plusieurs listes de 'plus grands solos de guitare', et "Toad", de rivaliser de virtuosité devant un public conscient de vivre un moment particulièrement privilégié du Rock.
D'ailleurs, comment ne pas être secoué par le niveau de prestation d’un ardent "Crossroads" ou par les 17 minutes du "Spoonful" de Willie Dixon, ne pas même être surpris par le "Toad" à rallonges de Baker, malgré son trop long solo de batterie, ou tout simplement séduit par l’inédit de Jack Bruce, "Traintime" et son solo d’harmonica?

Ce sera, paradoxalement, le dernier chef d’œuvre du trio avec ses titres très aboutis comme "Crossroads" ou "White Room", devenus des classiques du répertoire de Clapton. Cream est vraiment alors au sommet de son Art, mais, au bout de deux ans, il est déjà proche de la fin.

"Wheels of Fire" s'est rapidement placé en tête des Charts Américains.
Il a surtout été le premier double album Britannique à être vendu comme disque de Platine.

Après l'achèvement de "Wheels of Fire", les membres du groupe se sont lassés de leur programme de tournées épuisant et des jams de plus en plus bruyantes, et ont voulu prendre des chemins séparés.

En off, toute le monde a conscience que les bonnes paroles du début sur les équilibres souhaités ne sont plus concrétisées; Cream fonce droit dans le mur, ses concerts ne sont plus que prétexte à exhibition des talents individuels.
Baker a déclaré dans une interview de 2006 avec le magazine Music Mart : "...C'était arrivé à un point où Eric m'avait dit : '...J'en ai assez de tout ça...', et j'avais dit que moi aussi. La dernière année avec Cream avait été une véritable agonie. Cela a endommagé mon audition de façon permanente, et aujourd'hui j'ai toujours un problème d'audition à cause du volume sonore de la dernière année de Cream...".

Mais ça n'avait pas commencé comme ça. En 1966, c'était génial. La relation explosive entre Bruce et Baker s'est aggravée en raison de la pression exercée sur le groupe par les tournées incessantes, obligeant Clapton à jouer le rôle perpétuel de gardien de la paix.

Clapton s'était également intéressé à la musique de l'ancien groupe de Bob Dylan, désormais connu sous le nom de the Band, et à leur premier album, "Music from Big Pink", qui s'est avéré être une bouffée d'air frais bienvenue pour Clapton par rapport au psychédélisme et au volume qui avaient défini Cream. De plus, il avait lu une critique cinglante de Cream dans le magazine Américain Rolling Stone, une publication qu'il avait beaucoup admirée, dans laquelle le critique, Jon Landau, le qualifiait de "maître du cliché Blues".
À la suite de cet article, Clapton voulut mettre fin à Cream et poursuivre une direction musicale différente.

Au début de la tournée d'adieu du groupe, le 4 Octobre 1968, à Oakland, en Californie, la quasi-totalité du set fut constituée de chansons de "Wheels of Fire" : "White Room", "Politician", "Crossroads", "Spoonful" et "Deserted Cities of the Heart", "Passing the Time" prenant la place de "Toad" pour un solo de batterie. "Passing the Time" et "Deserted Cities" seront rapidement été retirés de la setlist et remplacés par "Sitting on Top of the World" et "Toad".

Dès sa création, Cream fut confronté à des problèmes fondamentaux qui conduiront plus tard à sa dissolution en Novembre 1968. L'antagonisme entre Bruce et Baker créait des tensions au sein du groupe. Clapton avait également l'impression que les membres du groupe ne s'écoutaient pas assez.
Au cours de ces années, l'équipement s'était également amélioré; les nouvelles piles d'amplificateurs Marshall produisaient plus de puissance, et Bruce poussait les niveaux de volume plus haut, créant des tensions pour Baker, qui avait du mal à rivaliser avec les piles rugissantes. Clapton a parlé d'un concert au cours duquel il s'était complètement arrêté de jouer et où ni Baker ni Bruce ne l'avaient remarqué. Clapton a également commenté que les derniers concerts de Cream consistaient principalement à ce que ses membres se montrent.

Cream a donc décidé de se séparer en Mai 1968 lors d'une tournée aux États-Unis. Plus tard, en Juillet, le groupe a annoncé qu'il se séparait après une tournée d'adieu aux États-Unis et après avoir donné deux concerts à Londres. Jack Bruce aurait déclaré: "...Les voyages peuvent tuer un groupe. Ça devient ennuyeux, fatigant et très déprimant...".

La tournée d'adieu de Cream consistait en 22 spectacles dans 19 salles aux États-Unis du 4 Octobre au 4 Novembre 1968, et deux concerts d'adieu finaux au Royal Albert Hall les 25 et 26 Novembre 1968.

Lors de son dernier concert donné aux États Unis le 4 Novembre 1968 au Rhode Island Auditorium de Providence (Rhode Island), Cream n’a joué que deux chansons: "Toad" et une version de 20 minutes de "Spoonful", toutes deux présentes sur le premier album "Fresh Cream" de 1966. Un peu court pour des adieux mais le groupe était arrivé trop en retard en raison des restrictions locales pour pouvoir jouer plus longtemps…

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Les deux concerts au Royal Albert Hall ont été filmés pour un documentaire de la BBC et sont sortis en vidéo (et plus tard en DVD) sous le titre "Farewell Concert". Les deux concerts avaient fait salle comble et avaient attiré plus d'attention que tout autre concert de Cream, mais leur performance a été considérée par beaucoup comme inférieure à la norme.

Baker lui-même a dit de ces concerts : "...Ce n'était pas un bon concert... Cream était meilleur que ça... On savait que c'était fini. Nous savions que nous étions juste en train de le terminer, d'en finir...". Bruce avait trois Marshall sur scène pour les concerts d'adieu, mais l'un d'eux ne servait que de réserve, et il n'en utilisait qu'un ou deux, selon la chanson. Dans une interview de Cream: Classic Artists, il a ajouté que le groupe se dégradait de minute en minute.

Eric Clapton: "...Lorsque la rupture de Cream a été évoquée, nous avions un rythme de travail effréné. Nous jouions six nuits par semaine et j’ai perdu tellement de poids que je ressemblais à un mort-vivant. J’étais alors en très mauvaise forme physique. Rajoutez là-dessus une fatigue psychologique énorme. Même dans la meilleure phase de Cream, ça a toujours été très difficile sur ce plan. Ginger et Jack étaient certes plus dynamiques mais toujours dans des situations conflictuelles. 24 heures sur 24. J’ai passé l’essentiel de mon temps et de mon énergie à tenter de canaliser les tensions les opposant. A côté de ça, vous devez continuer à être créatif et à faire de la bonne musique. J’ai demandé à Robert Stigwood, notre manager, de me décharger de ça, mais ces deux gars étaient fous et il n’y avait pas d’alternative visible, d’autant que Stigwood reportait sans arrêt le problème...".

"J'aimais regarder Cream jusqu'à ce qu'ils deviennent tristes et qu'ils fassent des conneries", a déclaré Pete Townshend à l'époque, une note évidente de nostalgie dans sa voix pour un groupe que personne ne reverrait, si ce n'est par une série d'imitateurs. Les membres assortis de la récolte, pour ainsi dire.

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Le couperet tombe donc en Novembre 1968, après des concerts d’adieu à Londres et à New York, au grand dam des amoureux du Rock et des fans du groupe.
Le torchon brûlant entre Baker et Bruce, Clapton avait d’autres desseins en tête, alors le label insista pour publier un dernier opus, sachant que le Power Trio n’avait plus d’avenir. Leur mort était déjà annoncée d’où l’ultime tentative de faire fructifier le nom.

Malgré tout, les membres de Cream laissèrent derrière eux un généreux cadeau d'adieu, un album intitulé "Goodbye". Il fut enregistré à la fin de 1968 et il sortit le 5 Février 1969, bien après la séparation du groupe.
Polydor assura la distribution Européenne de cet album posthume et Atco en fit de même de l’autre côté de l’Atlantique.

"Goodbye" est un album concis (environ 30 minutes) sur lequel Cream reprend une formule hybride déjà éprouvée dans "Wheels Of Fire" à la différence près que la qualité de la matière présente ne vaut pas la collecte de leur précèdent LP.
Il comprend six chansons: trois enregistrements live et trois nouveaux enregistrements en studio.

Chacun y est allé d’un titre. Même Clapton qui pourtant était aux abonnés absents de l’écriture du LP qui précède.

Après avoir annoncé une tournée d'adieu un peu longue, Cream s'était produit entre autres au Royal Albert Hall et au Forum de Los Angeles le 19 Octobre. Trois des chansons du disque, "I'm So Glad", "Politician" et "Sitting On Top Of The World", sont extraites d'un concert au Forum, ce qui constitue une transition parfaite avec le set précédent.
Le somptueux "Badge", qui présente certains des travaux de guitare les plus excitants de Clapton, comporte également la guitare rythmique et la voix de George Harrison.
Cette chanson a été écrite par Clapton et Harrison... Pourtant, sur les premiers pressages de l’album et du single, seul Clapton était crédité. Par la suite, Harrison est apparu sous le pseudonyme de L’Angelo Misterioso.
A noter que son titre provient d’une erreur de lecture: Clapton avait lu "Badge" au lieu de "Bridge" sur les paroles et croyait que c’était le titre donné par Harrison au morceau. La plupart des paroles proviennent de conversations avinées entre Harrison et Ringo Starr, son compère batteur des Beatles.
Les derniers titres, "Doing That Scrapyard Thing" et même le titre poignant "What A Bringdown" qui clôt ce chapitre, sont décevants.
Nota Bene: un septième morceau, "Anyone For Tennis", est apparu lors de parutions postérieures de l'album.

Finalement, l’effet Cream ne se dément pas puisque "Goodbye" atteint une place de numéro 1 dans les UK Albums Charts et également au second rang au Billboard 200 Américain.
Du jamais vu durant le vivant du groupe, malgré un disque moyen.

Au final, Cream en a vendu plus de 15 millions de vinyles.

Mais ce n'était pourtant pas la fin pour les fans puisque deux LP live car deux nouveaux albums live sont sortis, "Live Cream" en 1970 et "Live Cream Volume 2" en 1972.

Ils compilent leurs concerts au Fillmore West, au Winterland et au Coliseum d'Oakland lors de la tournée Américaine de 1968, mais avec quelques différences subtiles qui les rendent tous deux extrêmement intéressants.
En effet, à l’Hiver 1968, Felix Pappalardi avait posé ses micros au Winterland et au Fillmore de San Francisco. Quatre titres avaient atterri sur "Wheels Of Fire". Le reste était encore là, en train d’attendre bien sagement sur les étagères, alors, pourquoi se priver?

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Bien sûr, "Live Cream" n’est absolument pas représentatif de ce qu’a pu faire le groupe en deux ans de carrière. Il n’y a que quatre titres live tirés, qui plus est, du premier album, le plus rustique. Ce sont de véritables titres à jam.

Ce disque contient une curiosité, un genre de précurseur de "Strange Brew" intitulé "Hey Lawdy Mama", l'orchestration étant la même mais la mélodie bien différente. Ce morceau n’est certainement là que parce qu’il restait de la place à la fin de la face A. C’est un titre studio, probablement la première version de "Strange Brew" enregistrée avec Ahmet Ertegun. C’est moins bien que "Strange Brew", moins Pop Psyché et plus Albert King.

En concert, il y avait quelque chose d’assez absurde chez Cream, c'est que les trois musiciens semblaient souvent jouer en solo, en même temps. Par contre, quand les musiciens décidaient de jouer ensemble, on passait vite de l’absurde au grandiose, et c’est tout à fait le cas sur ce disque. Par exemple, la version de "Sleepy Time Time" est merveilleuse, le trio étant au diapason.
il n’y a pas de solo de batterie, mais une version de dix minutes de "N.S.U.".
Bruce n’a jamais été un chanteur de Blues, mais ses harmonies avec Clapton ont toujours eu un certain côté théâtral. Sur "Sweet Wine", il chante directement sur le riff, vieille ficelle psychédélique.
Enfin, "Rollin’ And Thumblin’", de Muddy Waters, est prétexte à une grande joute guitare / harmonica.
Dans les deux exercices barrés que sont "N.S.U." et "Sweet Wine", 25 minutes à eux deux, on comprend pourquoi ce groupe fascine encore aujourd’hui: il était surpuissant.
C’était joué, peut-être, un poil prétentieux, mais toujours inattendu; un brin effrayant aussi.

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L'étonnante popularité de Cream a mis du temps à décliner. Trois ans après que "Goodbye" ait servi de pierre tombale officielle et d'épitaphe, la demande pour leur musique était toujours incroyablement élevée.
ATCO avait rassemblé une autre collection d'enregistrements en concert et l'avait mise sur le marché et "Live Cream Volume II" est sorti en Mars 1972 chez Polydor (Atco aux États Unis).

Le disque est rapidement passé à la 27ième place du classement LP, prouvant une fois de plus que le public ne semblait pas pouvoir sortir Cream de son esprit et c'est un autre témoignage révélateur de l'impression indélébile que ce trio a fait sur la culture musicale dans leurs deux ans et demi d'existence. Ils avaient réussi à introduire le concept de base de l'improvisation Jazz dans le monde volatile du Rock plus efficacement que la plupart des autres groupes de cette époque et ce trait n'est jamais aussi évident que dans leurs performances live qui, heureusement, ont été capturées et préservées.

Cet album contient six morceaux enregistrés lors de diverses représentations du 9 Mars au 4 Octobre 1968. Bien qu'il soit légèrement inférieur à son prédécesseur, il y a encore assez dans ses grooves pour qu'il en vaille largement la peine.
Le contraste saisissant entre celui-ci et le premier Live est que tous les enregistrements sur cet opus avaient eu lieu avant que le trio ne décide de se séparer à la mi-68. Sur le "Volume II", la moitié d'entre eux avaient été enregistrés en Octobre de cette année-là, donc les trois premiers morceaux reflètent un groupe qui, dans une certaine mesure, remplissait consciencieusement ses obligations contractuelles et n'avait pas d'aspirations à long terme ou de besoin pressant d'impressionner leur public.

À première vue "Live Cream, Volume 2" offre plus de chansons que son prédécesseur et il inclut des versions de concert de deux de leurs plus grands succès. Et c'est probablement une écoute essentielle pour quiconque veut comprendre ce qu'était Cream, c'est-à-dire, dans les faits, un spectacle vivant.
Utilisant un équipement d'enregistrement mobile à la pointe de la technologie, il s'agissait d'un accomplissement significatif pour l'époque dans la capture du son authentique d'un Power Trio sur scène, jouant à plein volume, et l'excellence sonore globale doit certainement être créditée aux ingénieurs Tom Dowd et Bill Halverson.

Le groupe s'était fait une réputation en tant que groupe de scène avec des jams épiques et longues qui frisaient le Jazz, mais le répertoire représenté, par opposition à celui de "Live Cream", est plus axé sur leurs efforts Pop Rock, tels que "White Room", "Sunshine of Your Love", ou "Tales of Brave Ulysses", qui ne se prêtent pas aussi facilement (ou pas du tout) à des jams prolongées, comme "N.S.U.", "Sweet Wine", ou encore "N.S.U.".

De plus, des morceaux tels que "Sunshine of Your Love" et, en particulier, "White Room", demandent une plus grande dextérité vocale que Clapton et Bruce ne pouvaient en faire dans ce genre de concert; leur chant, en particulier sur "White Room", est proche de la rupture ("Sunshine of Your Love" s'en sort un peu mieux), alors que leur jeu se tient particulièrement bien.

Le disque s'ouvre sur les trois morceaux les plus faibles, enregistrés à l'automne 68 dans une arène d'Oakland vers la fin de leur dernière tournée Américaine.
"Deserted Cities of the Heart" ouvre le bal et, tandis que la version studio a une quantité exceptionnelle de dynamisme qui la pousse, il y a aussi un tact impliqué qui lui donne une personnalité cool. Cette chanson se présente exceptionnellement bien comme un morceau de concert, la basse et la guitare se combinant pour surmonter les absences de violoncelles, de guitares acoustiques et d'autres instruments d'accompagnement de la version studio.
À ce stade de leur carrière, les foules qui ont acheté les billets s'attendaient à juste titre à entendre les grands succès du groupe recréés pour eux et peu de morceaux étaient plus demandés que l'incontournable "White Room”. Ils en fournissent une interprétation fade mais décente de la chanson et Bruce prend des libertés vocales intéressantes avec la ligne mélodique mais la qualité sonore laisse beaucoup à désirer. Le mélange de guitares et de batterie en particulier semble onduler de manière erratique et nuit à l'impact que l'enregistrement a pu avoir.
"Politician" et son mélange créatif de blues et de rock donne à Clapton une chance de riffer partout dans les espaces entre les lignes vocales sarcastiques de Bruce et il fait un excellent travail.
Les trois dernières chansons ont été enregistrées avant la dissolution en Mars de la même année au Winterland de San Francisco et la différence que fait leur attitude toujours soucieuse de plaire est frappante.
L'emblématique "Tales of Brave Ulysses" est interprété avec brio. Ils jouent une version délicieusement Heavy et cela montre la présence dramatique qu'ils projettent régulièrement de la scène vers leur public, surtout quand on les entend improviser librement comme ils le font vers la fin du morceau.
Leur performance de leur chanson signature, "Sunshine of Your Love", est électrisante en comparaison avec "White Room". C'est une interprétation fidèle de la mélodie structurellement mais Eric la trompe un peu en abandonnant son solo de guitare bien connu et en décollant sur une déchirure plus spontanée au milieu. Le mur allongé de la fin sonore est immensément intense et galvanisant.
Ces types pourraient abattre des fortifications de pierre avec leur fureur collective. Mais le meilleur, parce que c'est le plus authentique, est gardé pour la fin.
Il y a un exemple inestimable de Cream dans une jam complète, sur le morceau de clôture, un instrumental de Blues de plus de 13 minutes? "Steppin' Out" de James Bracken, et l'énergie pure du groupe surmonte les quelques déficiences mineures de la qualité sonore globale.
"Steppin' Out", contient tout ce qui a rendu Cream si digne d'être inclus dans toute discussion sur l'évolution de la musique Jazz Rock dans les années 60.
Sans aucun doute, cette chanson était destinée à remplir le temps qui permettrait à Clapton de déployer ses ailes et de donner aux gens ce dont ils sont venus voir. Cela commence comme une jam animée, mais après un certain temps, Jack et Ginger abandonnent alors qu'Eric continue de déchiqueter son manche sans relâche comme s'il ignorait si les deux autres le soutenaient ou non.C'est là qu'on a la chance de réaliser à quel point il était un guitariste spontané et totalement mélodique. Baker se replie lentement derrière lui et commence à embellir et à améliorer chaque banderille que Clapton déclenche à partir de ce moment. Ce sont de bonnes choses à couper le souffle.
A noter que "Steppin' Out" a été utilisé dans le point culminant dramatique de "Mean Streets" réalisé par Martin Scorsese en 1973.

Il est difficile de transmettre aux jeunes générations l'énorme influence que des groupes comme Cream ont eu sur ceux qui ont grandi dans les années 60 et à quel point ils étaient importants pour leur bien-être.
Beaucoup de jeunes de l'époque ont pris des groupes comme celui-ci très au sérieux, et lorsque ce trio a rompu, ce fut une tragédie comparable à l'assassinat de JFK et il aura fallu des années pour qu'ils puissent s'en remettre.

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Les superbes "BBC Sessions" enregistrées entre 1966 et 1968 sont tout aussi précieuses, car elles capturent le trio dans un environnement neutre, présentant souvent leur matériel pour la première fois aux fans. Les cinq premiers titres sont extraits d'un concert donné en Novembre 1966 au Playhouse de Lower Regent Street et ont été diffusés à la radio avant même que le premier album "Fresh Cream" ne soit disponible. On y trouve également des morceaux de "Top Gear", la rare version de "Crossroads" par le 'Guitar Club', réalisée pour le Home Service, et trois enregistrements en studio réalisés pour le World Service.

Etant un artefact des plus inhabituels et désirables, ce disque de 26 pistes est un document historique des plus précieux.

L’après Cream de chacun des musiciens est divers et varié, mais surtout très étoffé. Les trois membres ont continué séparément à explorer de nouvelles idées musicales et de nouveaux partenariats, à donner des concerts et à enregistrer de la musique pendant plus de quatre décennies après la fin de Cream.

Bruce a ainsi commencé une carrière solo variée et réussie avec la sortie en 1969 d'un premier LP intitulé "Songs for a Tailor".
Par ailleurs, il se répand dans diverses expérimentations Jazz avec The Tony Williams Lifetime ‎("Turn It Over") en 1970, ou plus tard avec Carla Bley dans The Jack Bruce Band en 1977.
Il se lance aussi dans diverses collaborations avec Lou Reed ("Berlin" en1973), Frank Zappa ("Apostrophe" et 1974), Robin Trower ("B.L.T." et "Truce" en 1981) et il continue simultanément son parcours solo.

Clapton fonde Blind Faith en 1969. La nouvelle de la création de cette formation suscite un élan d’excitation phénoménal auprès des fans, mais le soufflé retombe vite, ni Winwood, ni Clapton ne veulent d’un Cream 2.
Ce groupe avait été formé suite à une tentative de Clapton de recruter Steve Winwood dans Cream dans l'espoir qu'il serve de tampon entre Bruce et Baker.
Inspiré par des formations plus axés sur les chansons, Clapton a continué à jouer des morceaux très différents, moins improvisés, avec Delaney & Bonnie ("On Tour" en 1970), puis le groupe Derek & The Dominos qu'il fonde en 1970 avec Duane Allman ("Layla And Other Assorted Love Songs" en 1970) avant de lancer sa propre carrière solo longue et variée avec un premier album solo en 1970 ("Eric Clapton" en 1970)...

Avant de prendre la direction de l’Afrique, Baker suit Clapton dans le projet Blind Faith en 1969 avec Steve Winwood, puis il fonde le Ginger Baker’s Air force en 1970, un ensemble de Jazz Fusion à partir des cendres de Blind Faith, avec Winwood, le bassiste de Blind Faith Rick Grech, Graham Bond au saxophone et le guitariste Denny Laine de the Moody Blues.
En Afrique, il collabore ensuite avec Fela Ransome-Kuti ( "Fela Ransome-Kuti And The Africa '70 With Ginger Baker ‎– Live!" en 1971 et "Stratavarious" en 1972)...
Il participe abondamment à toutes sortes de musiques, Afrobeat, Fusion, Jazz Funk, Free Funk, Jazz Rock, etc...

En 1993, Cream a été intronisé au Rock and Roll Hall of Fame et s'est reformé pour se produire lors de la cérémonie d'intronisation. Au départ, le trio hésitait à se produire, jusqu'à ce que les paroles encourageantes de Robbie Robertson de the Band ne les incitent à essayer.
Le set se composait de "Sunshine of Your Love", "Crossroads" et "Born Under a Bad Sign".
Clapton a mentionné dans son discours d'acceptation que leur répétition la veille de la cérémonie avait marqué la première fois qu'ils avaient joué ensemble en 25 ans. Cette performance a fait naître des rumeurs d'une tournée de retrouvailles. Bruce et Baker ont déclaré dans des interviews ultérieures qu'ils étaient, en effet, intéressés par une tournée en tant que Cream. Une réunion formelle n'a pas eu lieu immédiatement, car Clapton, Bruce et Baker ont continué à poursuivre des projets solo, bien que les deux derniers aient travaillé à nouveau ensemble au milieu des années 1990 en tant que deux tiers du Power Trio BBM avec le guitariste de Blues Rock Irlandais, Gary Moore.

Cream a aussi été inclus dans les listes de Rolling Stone et de VH1 des "100 plus grands artistes de tous les temps", aux numéros 67 et 61 respectivement. Ils ont également été classés numéro 16 sur la liste des "100 plus grands artistes du Hard Rock" de VH1.

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"Those Were The Days" est une compilation classique sortie en 1997. C'est un coffret en quatre CDS remplie de raretés, de demos, d'inédits et de faces B.
Il est composé de 63 titres qui divise la carrière du groupe en deux parties: Les deux premiers disques contiennent tous les titres studio que le groupe a sortis, ainsi qu'une poignée d'inédits, de prises alternatives et de raretés.

Dans le livret inclus avec le set, Bruce mentionne son affection pour les chansons concises de deux à trois minutes des Beatles. Cette affection se retrouve dans ses nombreuses chansons, notamment "Wrapping Paper", "Dance the Night Away" de "Disraeli Gears" et "Doing that Scrapyard Thing" de "Goodbye".

Il y a aussi de belles choses à découvrir. On y trouve la version de "Sunshine of Your Love" qu'ils avaient enregistré pour le Glen Campbell Show en 1968 ou la demo de "Weird of Hermiston".

Les deux premiers disques de studio comprennent tous les enregistrements de studio déjà publiés du groupe, ainsi que des prises extérieures et des raretés. Leurs deux premiers albums, "Fresh Cream" et "Disraeli Gears" sont présentés dans leur intégralité. Ils contiennent également la quasi-totalité des titres studio de "Wheels of Fire" en précisant que "Passing The Time" est présent dans une version alternative plus étendue de l'originale (pas l'originale), et "Goodbye".
On y trouve aussi quelques singles ("Wrapping Paper", "I Feel Free", "Anyone for Tennis"), "The Coffee Song", quelques demos et prises alternatives ("We're Going Wrong", "SWLABR", ainsi notamment que deux titres que Bruce fera en solo, "Weird Of Hemiston" et "The Clearout").
La meilleure chanson studio de Clapton est bien sûr "Badge" qui sonne encore frais, même après tant d'années. Le solo de Clapton, ainsi que le jeu de guitare lyrique de Harrison et les paroles énigmatiques, créent un effet hypnotique et exaltant.

L'influence créative de Pappalardi est perceptible sur tous les travaux de studio après "Fresh Cream". Il a aidé à injecter une sensibilité Pop dans le son Blues dur du groupe en utilisant une variété d'instruments dans un style percussif unique, y compris l'alto, le piano et les cloches.
Les chansons de Blues que le groupe a développées en concert sont incluses sous des formes plus concises sur les deux disques studio, notamment "I'm So Glad", "Spoonful" et "Sitting on Top of the World". On peut également entendre une forte influence d'Albert King sur "Strange Brew", une chanson issue d'une reprise du standard du Blues, "Lawdy Mama". Deux versions de "Lawdy Mama" sont incluses, démontrant sa transformation en "Strange Brew".
Le disque 2 se termine par une publicité pour la bière Falstaff basée sur le riff d'ouverture de "Sunshine of Your Love".

Les disques trois et quatre contiennent plus de 140 minutes de matériel de concert en live, dont une interprétation de "Sunshine of Your Love" du Glen Campbell Show. Tous les enregistrements live ont été réalisés sur une période de huit mois en 1968. À l'exception de "Sunshine of Your Love", la grande majorité des morceaux live proviennent de "Wheels of Fire", "Goodbye", "Live Cream" et "Live Cream Vol. 2".

Ces disques sont consacrés au matériel live, qui semble être enchaîné dans le but de recréer une sorte de 'concert idéal' de Cream.
Il serait facile, rétrospectivement, de critiquer les longues jams du groupe comme étant sinueuses et complaisantes. Mais Cream jouait une musique expérimentale et improvisée, dans un contexte de Blues et de Rock, à une époque où seuls les musiciens de Jazz étaient censés jouer dans ce cadre étendu. On ne peut nier que le matériel live de Cream était parfois errant, mais de ce chaos naissaient des moments de brillance qui, parfois, approchaient l'énergie sonore de John Coltrane et Pharoah Sanders.
On peut l'entendre dans la fureur de "Spoonful" et sur leur morceau live le plus concis, "Crossroads". Bien que le groupe réarrange totalement le classique du Blues de Robert Johnson, l'interaction frénétique entre Bruce, Clapton et Baker capture le désespoir des paroles. Aucun des autres morceaux joués en concert n'approche l'intensité extatique de ces deux titres, sortis à l'origine sur la troisième face de "Wheels of Fire", mais le groupe joue constamment avec une fureur inouïe.
On y retrouve le plus long format de 'Toad', et la version de "N.S.U." est, elle aussi rallongée. On notera que la version live de "Politician" de "Goodbye" est absente, remplacée par celle de "Live Cream II", afin de ne pas avoir de doublon.

Au final, la qualité musicale de ces quatre CDs bien remplis (le coffret dure 300 minutes, soit 5 heures) est parfaite dans l'ensemble. La qualité audio aussi (pour les morceaux de Live Cream II, ce n'est pas extraordinaire, mais, il semble meilleur que sur l'album initial sorti en 1972).
"Those Were The Days" est donc une excellente chronique de l'impact bref mais puissant de Cream sur le Rock et le Blues. Il s'agit d'une collection remarquablement complète, avec un son remasterisé, mais elle ne révèle pas réellement de nouvelles idées sur Cream et n'offre pas de raretés inestimables.

Bien qu'un fan occasionnel puisse vouloir acheter un ensemble de plus grands succès, le fan inconditionnel de Cream devrait adorer ce set complet. Le livret est excellent, avec de belles citations de Bruce et de Baker.

À la demande de Clapton, Cream s'est reformé pour une série de quatre concerts, les 2, 3, 5 et 6 Mai 2005 au Royal Albert Hall de Londres, lieu de leurs derniers concerts en 1968.
Bien que les trois musiciens aient choisi de ne pas parler publiquement de ces concerts, Clapton déclarera plus tard qu'il était devenu plus "généreux" à l'égard de son passé, et que la santé physique de Bruce et Baker y était pour beaucoup: Bruce avait récemment subi une transplantation pour un cancer du foie en 2003, et avait failli perdre la vie, tandis que Baker souffrait d'arthrite sévère.

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Les billets pour les quatre spectacles se sont vendus en moins d'une heure. Les performances ont été enregistrées pour un CD et un DVD live intitulé "Royal Albert Hall - London - May 2-3-5-6 05".
Parmi les personnes présentes, se trouvaient Bill Wyman, Steve Winwood, Paul McCartney, Ringo Starr, Roger Waters, Brian May, Jimmy Page et Mick Taylor.
La réunion a marqué la première fois que le groupe a joué "Badge" et "Pressed Rat and Warthog" en live.

Inspiré par le succès de la réunion, le groupe a accepté une série supplémentaire de trois concerts au Madison Square Garden de New York, du 24 au 26 Octobre 2005. Selon Clapton, ces concerts n'ont pas été à la hauteur des représentations au Royal Albert Hall en raison, entre autres, du manque de répétitions et de la résurgence de vieilles rancunes entre les membres du groupe.

En Février 2006, Cream a reçu un Grammy Lifetime Achievement Award en reconnaissance de sa contribution à la musique moderne et de son influence sur celle-ci.

La veille de la cérémonie des Grammy, Bruce a fait une déclaration publique selon laquelle d'autres représentations uniques de Cream étaient prévues: plusieurs dates dans quelques villes, semblables aux spectacles du Royal Albert Hall et du Madison Square Garden.
Cependant, cette histoire a été réfutée à la fois par Clapton et Baker, d'abord par Clapton dans un article du Times of London d'Avril 2006. L'article indique que lorsqu'on lui a posé des questions sur Cream, Clapton a répondu : "...Non. Pas pour moi. Nous l'avons fait et c'était amusant. Mais la vie est trop courte. J'ai beaucoup d'autres choses que je préférerais faire, y compris rester à la maison avec mes enfants. Le truc avec ce groupe, c'est qu'il s'agissait de ses limites... c'était une expérience...".
Dans une interview du magazine Britannique Music Mart, à propos de la sortie d'un DVD sur le concert de Blind Faith à Hyde Park en 1969, Baker a commenté son refus de poursuivre la réunion de Cream.
Ces commentaires étaient bien plus spécifiques et explosifs que ceux de Clapton, car ils étaient centrés sur sa relation avec Bruce.
Ginger a déclaré: "...Quand il est Dr. Jekyll, il est bien.... C'est quand il est Mr. Hyde qu'il ne l'est pas. Et j'ai bien peur qu'il soit toujours le même. Je vous le dis - il n'y aura plus jamais de concerts de Cream, parce qu'il a fait Mr. Hyde à New York l'année dernière...".

Lorsqu'on lui a demandé de développer, Baker a répondu :
"...Oh, il m'a crié dessus sur scène, il a mis sa basse si fort qu'il m'a rendu sourd lors du premier concert. Ce qu'il fait, c'est qu'il s'excuse et s'excuse encore, mais j'ai bien peur que de le faire lors d'un concert de retrouvailles avec Cream, c'était la fin. Il a tué la magie, et New York était comme 1968... C'était juste une sorte de deal pour passer le concert et avoir l'argent. J'étais absolument stupéfait. Je veux dire, il a démontré pourquoi il s'est fait virer par Graham Bond et pourquoi Cream n'a pas tenu très longtemps sur scène à New York. Je ne voulais pas le faire au départ, simplement à cause de la façon dont Jack était. J'ai travaillé avec lui plusieurs fois depuis Cream, et je me suis promis que je ne travaillerais plus jamais avec lui. Quand Eric m'a proposé l'idée, j'ai dit non, puis il m'a téléphoné et a fini par me convaincre de le faire. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour que les choses se passent le mieux possible, et j'ai été très agréable avec Jack...".

Cependant,Baker et Bruce sont apparus sur scène à Londres lorsque Baker a reçu un prix pour l'ensemble de sa carrière par le légendaire fabricant de cymbales Zildjian.

Bruce a déclaré à la station de radio WCSX de Detroit en Mai 2007 qu'il y avait des plans pour une réunion de Cream plus tard dans l'année. Il a été révélé plus tard que la représentation potentielle devait avoir lieu en Novembre 2007 à Londres en hommage à Ahmet Ertegun.
Le groupe a décidé de ne pas le faire et cela a été confirmé par Bruce dans une lettre à l'éditeur du fanzine Jack Bruce, The Cuicoland Express, datée du 26 Septembre 2007:
"...Cher Marc,
Nous allions faire ce concert hommage à Ahmet quand il devait avoir lieu au Royal Albert Hall mais nous avons décidé de ne pas le faire quand il a été déplacé à l'O2 Arena et semblait devenir trop commercial...".
La tête d'affiche du concert hommage à Ahmet Ertegun à l'O2 Arena (reporté à décembre 2007) s'est avérée être un autre groupe de Hard Rock Anglais réuni, Led Zeppelin. Dans une interview accordée à BBC 6 Music en Avril 2010, Bruce a confirmé qu'il n'y aurait plus de concerts de Cream: "...Cream est terminé...".

Bruce est décédé le 25 Octobre 2014 et Baker est décédé le 6 Octobre 2019, laissant Clapton comme dernier membre survivant.

Connu pour sa consommation frénétique d'héroïne et son caractère explosif, Baker qui vit en Afrique du Sud, annonce, en Février 2013, souffrir d'une maladie pulmonaire obstructive chronique, causée par des années de tabagisme, et de douleurs dorsales chroniques provoquées par l'arthrose.
En Mars 2016, il annonce qu'il lui est maintenant fortement déconseillé de donner de nouveaux concerts, à cause de problèmes cardiaques, et, en Juin 2016, il subit une opération à cœur ouvert.
Il meurt finalement le 6 Octobre 2019 à l'hôpital.

Discographie:

1966 : Fresh Cream
1967 : Disraeli Gears
1968 : Wheels of Fire
1969 : Goodbye
1970 : Live Cream
1972 : Live Cream Volume II
2003 : BBC Sessions
2005 : Royal Albert Hall London May 2-3-5-6 2005

Sources
: wikipedia, Rolling Stone, Max Bell, RAZOR, TOMTOM, Chicapah, Matthew Greenwald, Robert Condren et Bobsblog73
Modifié en dernier par alcat01 le mer. 13 oct. 2021 22:27, modifié 28 fois.

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Re: CREAM (Bio)

Message par Cooltrane » mar. 5 oct. 2021 08:53

Jack & Ginger se détestait bien peu cordialement, mais ils étaient d'accord sur une chose:


Cream était un groupe de jazz, mais il ne l'ont jamais annoncé à Eric. :diable:


:sivousme:

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Re: CREAM (Bio)

Message par Algernon » mar. 5 oct. 2021 11:47

Marrant cette animosité inimitié entre eux, surtout un peu vu leur parcours avant Cream
Merci pour la bio Alain, je vais bien apprendre quelques trucs. Déjà : Powerhouse, connaissais pas

Honneur aux disparus.
Cette émission m'a permis de découvrir cet album de Jack, A Question Of Time (1989),
dont la liste des musiciens (variés) invités là-dessus est impressionnante.

Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Re: CREAM (Bio)

Message par Algernon » jeu. 7 oct. 2021 12:24

J'ai envie de pleurer en voyant cette interview
"Heroin destroyed his liver. Heartbreaking."
Un si grand et beau musicen. Cream était déjà une légende au milieu des années 70, un peu plus oubliée par la suite.

Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Re: CREAM (Bio)

Message par Algernon » ven. 8 oct. 2021 19:46



Ginger : soit il ne voulait pas jouer le jeu sur une bande, soit pour éviter le gros barouf sur le plateau.
Décembre 1966.
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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