DEEP PURPLE (Bio)

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alcat01
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DEEP PURPLE (Bio)

Message par alcat01 » jeu. 28 oct. 2021 19:49

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Deep Purple est un groupe de Rock Anglais formé à Londres et à Hertford dans le Hertfordshire en 1968. Ils sont considérés comme l'un des groupes pionniers du Heavy Metal et du Hard Rock moderne, bien que leur approche musicale ait changé au fil des ans.
Formé à l'origine comme un groupe de Rock Psychédélique et de Rock Progressif, il est passé à un son plus lourd avec son album "Deep Purple in Rock" de 1970.

Le groupe est cité comme l'un des pionniers du Hard Rock et du Heavy Metal, avec Led Zeppelin et Black Sabbath. La BBC affirme qu'ils "...constituaient la 'trinité impie' du Hard Rock et du Heavy Metal Britanniques pendant l'âge d'or du genre dans les années 1970...".
La formation a influencé un certain nombre de groupes de Rock et de Metal, notamment Metallica, Judas Priest, Queen, Aerosmith, Van Halen, Scorpions, Alice in Chains, Pantera, Bon Jovi, Europe, Rush, Motörhead, et de nombreux groupes de la nouvelle vague de Heavy Metal Britannique comme Iron Maiden et Def Leppard.
Comme le résume Joe Elliott, chanteur de Def Leppard, "...il n'y avait que trois groupes qui comptaient en 1971: Led Zeppelin, Black Sabbath et Deep Purple...".
Le bassiste et principal compositeur d'Iron Maiden, Steve Harris, déclare que la " lourdeur " de son groupe est inspirée par "...Black Sabbath et Deep Purple avec un peu de Zeppelin...".
Le fondateur de Van Halen, Eddie Van Halen, a nommé "Burn" l'un de ses riffs de guitare préférés.
Le guitariste de Queen, Brian May, a qualifié Ritchie Blackmore de "...pionnier et techniquement incroyable - imprévisible dans tous les sens du terme... on ne savait jamais ce que l'on allait voir quand on allait voir Purple".
Lars Ulrich, batteur de Metallica, déclare : "Lorsque j'avais neuf ans, tout tournait autour de Deep Purple. Mon album préféré de tous les temps reste Made in Japan...".
"Stormbringer", l'album sorti en 1974, est le premier disque que possède Till Lindemann, chanteur du groupe Alemand, Neue Deutsche Härte Rammstein.

Bien que fermement placée dans les catégories du Hard Rock et du Heavy Metal, la musique de Deep Purple incorpore fréquemment des éléments de Rock Progressif et de Blues Rock, ce qui a incité le journaliste Canadien Martin Popoff à qualifier un jour le groupe de "...point de référence d'un genre dans le Metal sans catégorisation...".

Ils ont été inscrits dans le Livre Guinness des records de 1975 comme "le groupe le plus bruyant du monde" pour un concert donné en 1972 au Rainbow Theatre de Londres et ont vendu plus de 100 millions d'albums dans le monde.
Au cours de ses plus de cinquante ans d'existence, le groupe a toujours été constitué de cinq musiciens (un chanteur, un guitariste, un bassiste, un batteur et un organiste), mais il a connu plusieurs changements de personnel qui ont déterminé son évolution musicale.

Deep Purple a connu plusieurs changements de formation et un hiatus de huit ans (1976-1984). Les formations de 1968 à 1976 sont communément appelées Mark I, II, III et IV.
À l'origine, il était constitué du guitariste Richard Hugh 'Ritchie' Blackmore (né le 14 Avril 1945 à Weston-super-Mare), du claviériste John Douglas 'Jon' Lord (né le 9 Juin 1941 à Leicester au 120 Averil Road– mort le 16 Juillet 2012, Londres), du batteur Ian Anderson Paice (né le 29 Juin 1948 à Nottingham), du chanteur Rod Evans (né le 19 Janvier 1947 en Écosse, mais sa famille s'était installée peu après à Slough, dans la banlieue de Londres) et du bassiste Nicholas John 'Nick' Simper (né le 3 Novembre 1945 à la maison de maternité Frogmore House, Norwood Green, Southall, dans le Middlesex):
Blackmore avait appris ses premiers accords à l'âge de onze ans lorsque son père lui avait achèté sa première guitare, une Framus acoustique. Il commença à prendre des cours de guitare classique source de son jeu particulier, très reconnaissable. Après avoir joué dans quelques combos, il continua son apprentissage auprès de Big Jim Sullivan, un musicien de studio très recherché à l'époque.
Soliste hors pair et rythmicien hargneux, réputé pour ses improvisations, capable d'enchaîner une cantate de Bach à un boogie des plus torrides, il est aujourd'hui considéré comme l'un des grands Guitar Heroes de l'école Anglaise aux côtés d'Eric Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page (d'après les propres propos de Jimmy Page et au regard de la concurrence Led Zeppelin / Deep Purple, Ritchie aurait même donné quelques cauchemars à Jimmy).
Adepte du vibrato et du feed back dans les années 1970, il avait apporté la vitesse et l'élégance au Rock et, malgré un caractère arrogant et agressif, il resta avec sa Fender Stratocaster, l'archétype du guitariste des années 1970. Un modèle de stratocaster porte son nom. À noter tout de même qu'à ses débuts (entre autres avec le groupe Outlaws et leur look Rock'n Roll Cow Boy) et jusqu'à l'album "In Rock", il utilisa aussi une Gibson 335 (la version studio, entre autres, de "Child in Time" a été enregistrée avec ce modèle).
Il a été élu cinquantième meilleur guitariste de tous les temps par le magazine Américain 'Rolling Stone' dans le classement des 100 Meilleurs guitaristes de tous les temps' (en 2003).
Dans 'Guitarist & bass magazine' de Mars 2010, le musicien Stéphane Boget définit bien le style du guitariste Anglais: "...utilisation de la pentatonique mineure, de la gamme blues et de phrases néo-classiques utilisant les cordes à vide et les gammes mineures naturelles et harmoniques...".
Yngwie Malmsteen cite Blackmore comme l'une de ses principales références. Il a aussi influencé Eddie Van Halen.
Dans un numéro de Rock'n'folk de septembre 1976, Blackmore cite Django Reinhardt, BB King, Jimi Hendrix et Big Jim Sullivan comme influences. Il rajoutait, avec humour, "...Pagey...", autrement dit Jimmy Page.
Le père de Jon Lord, Reginald Lord jouait du saxophone dans un groupe amateur local, et participait avec sa sœur à un duo appelé Reg And Molly - A Smile And A Song. Pour le tirer des jupes de sa mère, son père avait emmené Jon les après-midi dans des salons de thé dansants, lui inculquant ainsi l'amour de la musique dès son plus jeune âge.
Jon montra en effet un intérêt précoce pour le vieux piano droit qui traînait dans la maison familiale. Ses parents l'inscrivirent alors à des cours de piano dès l'âge de sept ans. À neuf ans, il changea de professeur en la personne de Frederick All, qui donnait des récitals pour la BBC et joueait de l'orgue à l'église. Jon dira de lui: "...C'était un merveilleux enseignant. Il pouvait transmettre un amour de la musique à ses élèves et leur apprendre à la jouer. Il m'a appris à apprécier la musique et à bien jouer...".
Jon fréquenta la Wyggeston Grammar School for Boys entre 1952 et 1958, où il étudia la théorie et la composition, puis obtint un diplôme de niveau "O" en français, mathématiques et musique. À 17 ans, il passa les examens du Royal College Music, où il obtint un niveau "A". Parallèlement à ses études d'orgue et de piano, il avait pris des cours d'art dramatique, rejoint la troupe Leicester Little Theatre Group, et était parti assister à des pièces de théâtre en dehors de Leicester. Cependant, contre la volonté de ses parents, il arrêta ses études pour aller travailler comme commis dans le cabinet d'un avocat local.
Il commença sa carrière musicale en 1960 à Londres dans des combos Jazz - il était alors très influencé par Jimmy Smith. Son premier groupe d’importance, conduit par le chanteur Art Wood, s’appellait The Artwoods. Formé de Arthur 'Art' Wood au chant, Derek Griffiths à la guitare, Jon Lord à l'orgue, Malcolm Pool à la basse et Keith Keef Hartley à la batterie, le groupe avait enregistré un album intitulé "Art Gallery" en 1966.
En 1967, Lord avait rejoint The Flower Pot Men, groupe dans lequel il joua avec le bassiste Nick Simper. Tous deux entrèrent l'année suivante dans la composition d'un nouveau groupe, Deep Purple.
Lord a également collaboré avec Whitesnake et produit de nombreuses compositions classiques.
Comme Keith Emerson de The Nice (ou Emerson, Lake and Palmer) et Rick Wakeman de Yes, Jon Lord est un virtuose des claviers et un innovateur qui a mélangé différents style musicaux comme le Rock, le Jazz, le Blues et la musique Classique, n'hésitant pas à utiliser orchestre, musiciens et chanteurs classiques à côté des instruments traditionnels du Rock.
Paice est un batteur de Rock connu principalement pour sa participation au groupe Deep Purple, dont il est le seul batteur. Il est d'ailleurs le seul membre à avoir connu toutes les périodes du groupe; il fait partie des membres fondateurs en 1968 et n'a jamais quitté son poste depuis cette date. Des grands batteurs des années 1970, il reste l'un des derniers à avoir encore une activité soutenue.
Batteur autodidacte gaucher, il joue d'abord sur des batteries Ludwig, puis sur des Pearl MMX et MLX, aujourd'hui MMP, tout comme des cymbales Paiste. Il utilise des baguettes Pro-Mark (dont il possède un modèle Signature). Il joua également dans les groupes The Maze et de MI5 en compagnie de Rod Evans.
Pendant la période d'inactivité de Deep Purple (1977-1984), il enregistre, aux côtés de Doug Yule, l'album du Velvet Underground "Squeeze". Il joue avec Ashton et Lord entre 1976 et 1977, avec Whitesnake entre 1979 et 1982, et avec Gary Moore entre 1982 et 1984. Plus tard, il collaborera en 1999 à l'album "Run Devil Run" de Paul McCartney.
Surnommé "Paicey", ce batteur influence toujours bon nombre de batteurs, notamment celui de Metallica, Lars Ulrich, qui voulut devenir batteur après avoir vu Deep Purple en concert en 1973.
Paice apporte un soutien efficace au groupe avec son jeu de batterie précis, fin et puissant. Il a une longue expérience et son jeu mélange admirablement Jazz et Rock 'N' Roll. Adepte du Shuffle, son batteur de référence est Buddy Rich.
Son long solo de batterie sur la version de "The Mule" sur l'album "Made in Japan" de Deep Purple démontre qu'il est un adepte de tels solos en concert. Son jeu de caisse claire est remarquable, c'est l'un des rares batteurs à jouer le one handed roll "roulement avec une seule main". Il existe un modèle de caisse claire "signature" chez Pearl avec une petite particularité: les tirants sont équipés d'une rondelle dite "tune safe", (système installé à sa demande) qui permet de bloquer la vis, pour éviter un désaccordage pendant un concert par exemple.
Il se classe à la 21ème place du classement des 100 meilleurs batteurs de tous les temps du magazine 'Rolling stone'.
Evans avait commencé sa carrière musicale en 1965 au sein du groupe The Horizons, rebaptisé par la suite The MI Five, puis The Maze, qui avait publié quelques singles en 1966-1967.
En Mars 1968, il avait rejoint le supergroupe Roundabout en même temps que le batteur de the Maze, Ian Paice.

Enfin, Simper avait joué pour plusieurs groupes, dont The Renegades (1960-61), The Delta Five"(1961-63), Some Other Guys (1963-64), Buddy Britten & The Regents rebaptisé Simon Raven Cult (1964-1966) puis finalement Johnny Kidd & the Pirates. Malheureusement, quelques mois après avoir rejoint The Pirates, Simper et Kidd étaient impliqués dans un accident de voiture qui coûta la vie à Kidd et laissa Simper blessé à un bras.
Après avoir récupéré, Simper reforma brièvement The Pirates en tant que groupe hommage à Kidd (1966-67) avant de rejoindre The Garden, le groupe de soutien pour The Flower Pot Men (1967-68), où il joua aux côtés de Jon Lord. C'est ce dernier qui suggèra initialement que Simper soit invité à rejoindre Deep Purple lors de la formation du groupe. Simper avait joué aussi brièvement avec Lord Sutch.

Les éléments caractéristiques du son de Deep Purple durant la majeure partie de son existence sont la guitare Fender Stratocaster de Blackmore et l'orgue Hammond de Lord. Deep Purple est considéré comme l'un des plus grands groupes de Rock Britannique et a vendu depuis sa création environ 130 millions de disques à travers le monde.

Durant ses deux premières années d'existence, le quintet original enregistra trois albums influencés par le courant psychédélique et la musique classique.
L'arrivée en 1969 du chanteur Ian Gillan et du bassiste Roger Glover donna lieu à la période la plus faste du groupe, avec les albums "In Rock" et "Machine Head" (avec le Hit "Smoke on the Water") et un enregistrement live remarquable, "Made in Japan". Après le départ de Gillan et Glover en 1973, leurs remplaçants David Coverdale et Glenn Hughes orientèrent la musique du groupe dans une direction Soul et Funk, une évolution renforcée par l'arrivée du guitariste Tommy Bolin, remplaçant de Blackmore, en 1975. Le groupe se sépare l'année suivante, à la fin de laquelle Bolin meurt d'une overdose de drogue.

En 1980, Rod Evans, le premier chanteur du groupe, monta un faux Deep Purple, avec des musiciens inconnus qui donnèrent quelques concerts houleux avant que la justice ne mette fin à la supercherie. Depuis, personne ne sait ce qu'il est devenu, ni même s'il est encore en vie.

La formation emblématique de la célèbre Mark II, se reforme alors en 1984, mais sa composition fluctue durant les dix années qui suivent, dominées par les relations conflictuelles entre Gillan et Blackmore: le premier est renvoyé du groupe en 1988 avant de le retrouver en 1992, alors que le second en claque définitivement la porte en 1993. Deep Purple retrouve une certaine stabilité avec l'arrivée de son remplaçant Steve Morse l'année suivante, et de Don Airey en 2002 en remplacement de Lord parti pour se consacrer à ses projets en solo.

Depuis, le groupe continue à produire des albums dans le genre Hard Rock tout en donnant des concerts dans le monde entier à un rythme soutenu.
Deux membres du groupe sont morts: Tommy Bolin en 1976 (overdose d'héroïne) et Jon Lord en 2012 (embolie pulmonaire par suite d'un cancer du pancréas). Tous les autres anciens membres de Deep Purple continuent à se produire musicalement, en solo ou dans diverses formations (Blackmore's Night, Rainbow, Whitesnake, etc.) reprenant parfois des morceaux joués lors de leur passage au sein du groupe.

N.B.: Deep Purple a été intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 2016, dont à titre posthume pour Jon Lord, mort en 2012.

Deep Purple a été classé numéro 22 dans le programme VH1's Greatest Artists of Hard Rock, et un sondage sur la station de radio Planet Rock l'a classé 5e parmi les "groupes les plus influents de tous les temps". Le groupe a reçu le Legend Award lors des World Music Awards 2008.

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Deep Purple Mark 1

En 1967, il y a eu un moment de transition pour la scène musicale Britannique. Le Beat était toujours populaire, surtout dans les dancings et en dehors de la capitale, mais les goûts des jeunes qui achetaient des disques et remplissaient les clubs évoluaient rapidement au profit du Blues Rock, du Prog Rock et du Rock Psychédélique.

De nouveaux groupes comme The Moody Blues, Procol Harum et The Nice ont été des pionniers dans la combinaison de la musique Classique avec le Rock, en utilisant des arrangements complexes et audacieux. En même temps, le Psychédélisme faisait des pas dans l'hédonisme société londonienne swinguante, où des groupes comme Pink Floyd , The Pretty Things, The Jimi Hendrix Experience, Traffic et Cream ont expérimenté différentes formes de musique Rock induite par la drogue, en ligne avec la sous-culture hippie venue des États-Unis. De nombreux groupes bien connus, dont The Beatles, The Rolling Stones et The Who, ont été influencés par la sensation changeante et ont ajouté de nombreux éléments de Prog Rock et Rock Psychédélique à leurs albums de cette période.

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Chris Curtis

Pendant cette période de grande créativité pour la scène musicale Britannique à l'Eté 1967, l'ancien batteur de The Searchers, un groupe de Beat, Chris Curtis, avait contacté l'homme d'affaires Londonien Tony Edwards, dans l'espoir qu'il gère le financement d'une sorte de supergroupe qu'il était en train de monter et qui s'appellerait Roundabout, conçu comme un carrousel ("roundabout" en Anglais), un manège musical: autour d'un noyau de musiciens stable et avec seulement Curtis comme pilier et chanteur, divers artistes seraient invités à monter sur scène pour jouer brièvement avec eux avant de laisser la place au suivant. Impressionné par le plan, Edwards accepta de financer et de gérer l'entreprise avec ses deux partenaires commerciaux John Coletta et Ron Hire, et les trois formèrent Hire-Edwards-Coletta Enterprises (HEC).

Pour former le noyau du groupe, Curtis recruta l'organiste de formation classique Jon Lord, son colocataire, qui avait notamment joué avec the Artwoods. Lord se produisaitt alors dans un backing band pour le groupe vocal The Flower Pot Men (anciennement connu sous le nom de Ivy League) dont la chanson "Let's Go to San Francisco" devient un Hit de l'Automne 1967, avec le bassiste Nick Simper et le batteur Carlo Little.

Simper et Little avaient été avertis par Lord qu'il avait été recruté pour le projet Roundabout et ils restèrent en attente d'une éventuelle implication. Ils avaient alors recommandé à Lord le guitariste Ritchie Blackmore dont le jeu avait été apprécié par Chris Curtis quand son groupe The Searchers avait joué au Star-Club à Hambourg, en Allemagne. Simper connaissait Blackmore depuis le début des années 1960, lorsque son premier groupe, the Renegades, avait débuté à peu près en même temps qu'un des premiers groupes de Blackmore, The Dominators.

Blackmore avait aussi été membre de the Outlaws et il avait joué en tant que guitariste de session et live avec de nombreux groupes de Beat, Pop et Rock, y compris Screaming Lord Sutch and the Savages, où il avait rencontré Little, et de Neil Christian, ce dernier artiste l'ayant incité à se rendre en Allemagne.
Curtis contacta donc Blackmore pour auditionner pour le nouveau groupe et HEC tenta de le persuader de quitter Hambourg, où il traînait dans les clubs locaux.

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Pendant ce temps, le comportement et le style de vie erratique de Curtis alimentés par sa consommation de LSD, lui avaient valu un manque d'intérêt soudain pour le projet qu'il avait lancé et ralentirent tout développement, forçant ses financiers, en l'occurence HEC Enterprises, de le laisser tomber.

HEC était désormais intrigué par les possibilités offertes par Lord et Blackmore et persuada Ritchie de revenir de Hambourg une seconde fois et le guitariste revint définitivement en Angleterre pour rejoindre le groupe en Décembre 1967.

Malgré l'abandon du concept initial du projet Roundabout, le nom resta.

Lord et Simper partirent se produire en Allemagne avec The Flower Pot Men, mais Blackmore et Lord restèrent en contact avec Edwards, Coletta et Hire et ils commencèrent à recruter de nouveaux membres, en conservant Tony Edwards comme manager.

Lord avait rapidement convaincu Nick Simper (dont la renommée à ce moment venait de son appartenance au groupe de Rock and Roll, Johnny Kidd & The Pirates et pour avoir survécu à l'accident de voiture en 1966 qui avait tué Kidd) de les rejoindre à la basse, mais Blackmore insista pour qu'ils laissent Carlo Little derrière eux en faveur du batteur Bobby Woodman, un ancien membre de the Savages.

Mais les goûts musicaux de Woodman le portaient davantage vers le Rock and Roll (il fut le batteur des Play-Boys sous le nom de Boobbie Clarke de Vince Taylor et ensuite de Johnny Hallyday) que vers les expérimentations psychédéliques ou néo-progressives de Lord et Blackmore.
Dave Curtiss, une connaissance de Woodman, avait d'abord été considéré comme chanteur, mais il était parti pour remplir des engagements antérieurs.

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Fin Février 1968, début Mars 1968, Roundabout avait emménagé dans une ancienne ferme à Deeves Hall, une sorte de maison de campagne en location près du village de South Mimms, Hertfordshire.
Le groupe vivait, écrivait et répétait dans la maison, qui était entièrement équipée des derniers amplis Marshall et, à la demande de Lord, d'un orgue Hammond C3.
Là, en attendant l'arrivée de nouveaux instruments et équipements de musique, ils avaient poursuivi la recherche d'un chanteur à travers une publicité dans le journal musical Britannique Melody Maker.

Selon Simper, Ian Gillan, le chanteur du groupe Episode Six, avait également été contacté pour une audition, mais il avait décliné l'offre et des "dizaines" de chanteurs avaient été auditionnés (y compris Rod Stewart qui était parmi les dizaines de chanteurs en herbe qui ont été considérés pour les auditions, mais n'était pas à la hauteur des normes requises par le groupe) jusqu'à ce que le groupe entende un certain Rod Evans, du groupe de club The Maze, et pense que sa voix correspondait parfaitement bien à leur style.

Evans avait amené, après l'audition, son compagnon de groupe, un batteur de 19 ans appelé Ian Paice, que Blackmore avait déjà vu en tournée avec the Maze en Allemagne en 1966 lors de ses séjours à Hambourg et il avait été impressionné par son jeu de batterie.
Le groupe s'empressa donc rapidement d'organiser une audition improvisée pour Paice, étant donné que Woodman était vocalement mécontent de la direction que prenait la musique du groupe.
Paice avait alors été choisi sur place pour remplacer Woodman derrière le kit de batterie. Woodman était mécontent de la direction que prenait le groupe et les autres membres pensaient qu'il n'était pas adapté à leur son.

Paice et Evans avaient donc obtenu tous deux leur poste respectif, et la formation était complète.
N.B.: Selon la légende, Woodman (Clarke) aurait été renvoyé du groupe alors qu'il était parti acheter des cigarettes.

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Les premières répétitions du groupe reconnu comme Mk.1 impliquaient principalement de la jam et un peu de travail sur les instrumentaux "And the Address" et "Mandrake Root", que Blackmore et Lord avaient écrit plus tôt cette année-là.
"Mandrake Root" était aussi le nom d'un groupe antérieur que Blackmore avait essayé de former en Allemagne, avant d'être contacté par la direction de Roundabout.
Après les deux instrumentaux, la première chanson appropriée à être arrangée était "Help!", une reprise des Beatles que Chris Curtis voulait inclure dans un album éventuel. Evans a écrit quelques paroles pour "Mandrake Root" et réduit à un le nombre de pistes instrumentales.
Après avoir arrangé et répété ces trois premières chansons, les musiciens avaient concentré leur attention sur "I'm So Glad", une chanson de Skip James qui avait déjà été reprise par Cream et The Maze.
L'ajout suivant pendant les répétitions fut "Hey Joe", une chanson à l'origine écrite par Billy Roberts, mais discutablement créditée 'par erreur' à Deep Purple sur les versions originales de l'album. L'inspiration principale pour ce nouvel arrangement de la chanson était la version de 1966 de Jimi Hendrix, mais la piste a été considérablement allongée avec l'inclusion de sections instrumentales d'influence classique.
Le groupe avait également sélectionné une chanson Pop Rock appelée "Hush", écrite par Joe South pour Billy Joe Royal l'année précédente, que Blackmore avait entendue en Allemagne.

Avec une possible set-list en préparation pendant les répétitions, Blackmore avait convaincu un de ses amis, Derek Lawrence, d'être le producteur du groupe. Ils s'étaient rencontrés des années auparavant, quand tous les deux travaillaient pour le producteur Joe Meek et Lawrence dirigeait une société de production indépendante qui enregistrait des singles pour diffusion aux États-Unis. Lawrence avait de nombreux contacts aux États-Unis et était présent à certaines des sessions de Roundabout, restant impressionné.

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Par l'intermédiaire de Lawrence, HEC Enterprises avait contacté le nouveau label Américain Tetragrammaton Records, qui cherchait un groupe Britannique avec qui travailler. HEC s'était alors arrangé pour que le groupe fasse quelques demos pour le label fin Mars et début Avril aux Trident Studios à Londres.
Ils avaient ainsi enregistré deux de leurs chansons précédemment développées, "Hush" et "Help!", ainsi que deux nouvelles chansons: "Love Help Me" avait déjà été développée avant qu'Evans et Paice ne se joignent à eux, tandis que "Shadows" avait été rapidement écrit et arrangé par le groupe pour ces sessions d'enregistrement.

Lawrence avait également joué la demo de "Help!" au label Britannique EMI , qui avait proposé un accord de distribution en Europe avec son sous-label Parlophone. Toutes les démos, à l'exception de "Shadows", avaient été envoyées à Tetragrammaton pour approbation.

L'enregistrement des demos avait été suivi d'une courte tournée promotionnelle de huit dates au Danemark et en Suède jusqu'en Avril et Mai réservé sous le nom de Roundabout par un ami de Lord.
Le répertoire était alors essentiellement un rodage des morceaux comme "Help!" , "Hey Joe", "Hush" et "I'm So Glad", ainsi que des instrumentaux originaux "And the Address" et "Mandrake Root" où les musiciens, en particulier Blackmore et Lord, laissaient libre cours à leurs envies d'improvisation.

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Durant cette tournée, Blackmore avait décidé de rebaptiser d'abord le groupe 'Concrete God' que le groupe trouva trop dur à assumer, mais ce fut finalement sous le nom de Deep Purple que la formation achèva sa première tournée Scandinave. En effet, "Deep Purple", un standard des années 1930 de Peter DeRose, était la chanson préférée de sa grand-mère, qu'elle jouait souvent au piano.
Le groupe s'était finalement résolu à choisir ce nom après que chacun en ait affiché un sur un tableau pendant les répétitions.

Deep Purple avait joué son premier concert au Vestpoppen, un club installé sur Parkskolen, une école et un club de jeunes au 76 Parkvej à Taastrup, au Danemark le 20 Avril 1968 et le set live comprenait toutes leurs nouvelles chansons et la reprise de "Little Girl", à l'origine par John Mayall et Eric Clapton.
Quand ils étaient revenus en Angleterre, Tetragrammaton avait confirmé la décision de signer le groupe. C'était une grâce salvatrice, car HEC avait dépensé presque tout son budget pour la promotion et l'équipement.

Deep Purple avait par la suite été obligé de déménager à Highleigh Manor, à Balcombe, dans le West Sussex, parce que Deeves Hall n'était plus disponible.

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Pendant que le groupe était en tournée, du temps en studio leur avait été réservé.
Après environ deux mois de répétitions, le groupe a donc enregistré son tout premier album intitulé "Shades of Deep Purple" en seulement trois jours.
En effet, le samedi 11 Mai 1968, Deep Purple était entré aux Pye Studios de l'ATV House, dans le quartier de Marble Arch à Londres. Là, avec le producteur Lawrence et l'ingénieur du son Barry Ainsworth, ils avaient enregistré le matériel récemment joué en utilisant un magnétophone à quatre pistes. C'était la coutume dans ces années, surtout pour les premiers groupes, d'avoir de petits budgets de production, ce qui permettait un temps très limité dans le studio d'enregistrement.

L'album contient quatre chansons originales et quatre reprises, complètement réarrangées pour inclure des interludes classiques et un son plus psychédélique. Stylistiquement, la musique se rapproche du Rock psychédélique et du Rock progressif, deux genres dont l'audience ne cessait de croître à la fin des années 1960

Dans ces conditions, il était difficile de faire de nombreux overdubs et les chansons avaient été enregistrées en live en une ou deux prises. "And The Adress" et "Hey Joe" ont été coupés en premier, suivis de "Hush" et "Help!" plus tard le premier jour. Dimanche, "Love Help Me", "I'm So Glad" (avec un prélude de musique classique intitulé "Happiness") et "Mandrake Root" ont été enregistrés. Enfin, le lundi 13 Mai, "One More Rainy Day" a été coupé, complétant l'enregistrement de l'album. Des effets sonores extraits d'un album de la BBC ont été ajoutés en tant que transitions entre les chansons pendant le mixage, qui a été achevé plus tard le même jour.

Les membres de Deep Purple étaient des musiciens expérimentés avec différents horizons musicaux, mais aucun n'était un auteur-compositeur accompli. Le seul avec de l'expérience dans la composition musicale était Lord, qui écrivit les arrangements et la majeure partie de la musique avec quelques riffs de guitare ajoutés par Blackmore. L'album montre le potentiel du groupe mais ne se concentre pas sur un son distinct. On peut clairement identifier sur l'album les styles musicaux qui se développaient au Royaume-Uni à cette époque et qui ont influencé les jeunes musiciens de Deep Purple, un mélange de Rock Psychédélique, de Rock Progressif, de Pop Rock et de Hard Rock, ce dernier est surtout évident dans les parties de guitare de Blackmore.

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Des traces du son lourd qui allait marquer la production du Mk. II peuvent déjà être entendues dans l'instrumental d'ouverture "And the Address" et dans " Mandrake Root". Le riff principal de ce dernier est très similaire à celui de "Foxy Lady", un témoignage de l'admiration de Blackmore pour Jimi Hendrix. Les autres compositions originales, la ballade "One More Rainy Day" et "Love Help Me", sont des chansons Pop Rock qui renforcent l'attrait commercial de l'album,mais sont considérés par les critiques comme moins intéressants que les reprises.
L'utilisation de tant de reprises pour remplir l'album était une caractéristique courante à l'époque, en raison du peu de temps accordé aux groupes pour l'écriture de chansons et pour les horaires de production précipités. Les chansons de reprises ont toutes été traitées avec de nouveaux arrangements pour être considérablement plus longues et sonner plus grandioses que les originaux, dans une tentative d'imiter le groupe de Rock Américain, Vanilla Fudge que la plupart des membres de Deep Purple admirait. "Hush" et "Help!" sont des exemples clairs du "...style Vanilla Fudge consistant à ralentir une chanson et à la bleuir..." pour obtenir un son plus psychédélique.
Le son du groupe a également été fortement influencé par la musique classique: "I'm So Glad" est introduit par "Prelude: Happiness", avec un arrangement électrique inspiré du premier mouvement de la suite symphonique "Shéhérazade" de Nikolai Rimsky-Korsakov; la couverture de "Hey Joe" a été arrangée en insérant des parties tirées de "Miller's Dance, suite no. 2, partie 2" du ballet "El sombrero de tres picos" de Manuel de Falla, sur un rythme rappelant le "Boléro" de Maurice Ravel.

L'album terminé a ensuite été apporté aux représentants de Tetragrammaton à Londres, qui ont approuvé sa sortie. Après l'approbation finale, les membres du groupe ont été vêtus de costumes à la mode au M. Fish Emporium, où ils ont fait une séance photo.
Les plans résultants ont été expédiés avec les bandes maîtresses en Amérique où Tetragrammaton avait commencé la production et la distribution de l'album. La conception de la couverture par Les Weisbrich aurait, parait-il, coûté un demi-million de dollars.

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Enregistrement du clip Hush

Le single "Hush", sorti à l'étranger en Juin 1968, devint très populaire à l'époque et il s'avéra être un franc succès, attirant une attention considérable au groupe et culminant au n ° 4 des Charts Américains et au n ° 2 des Charts Canadiens. La réticence du label à sortir "Help!" en tant que single promotionnel et opter plutôt pour "Hush", s'était avéré ingénieux. Largement distribuée et médiatisée, la chanson fut jouée sur des radios partout aux États-Unis, en particulier sur la Côte Ouest, et la renommée du groupe augmenta considérablement. L'album sortit aux États-Unis en Juillet 1968 et il atteignit le numéro 24 dans le Billboard Pop Chart.

Les bonnes ventes de l'album et la diffusion radio intense du single ont largement contribué à l'attention que Deep Purple obtiendra lors de ses premières tournées aux États-Unis et aussi au cours des années 1970. Les critiques modernes de l'album sont généralement positives et considèrent "Shades of Deep Purple" comme une pièce importante dans l'histoire du groupe.

En Août, une apparition à la télévision Britannique au David Frost Show pour la synchronisation labiale de la chanson a été tournée avec le roadie Mick Angus remplaçant un Blackmore indisponible. Cependant, leur présence à la télévision n'a pas aidé les ventes du single au Royaume-Uni et a obligé Parlophone à reporter la sortie de l'album.

"Hush" est sorti au Royaume-Uni fin Juillet, mais il n'a pas suscité beaucoup d'intérêt.

Un pressage monaural de l'album est sorti au Royaume-Uni et en Europe, ce qui n'était qu'un repli du mixage stéréo.

"Shades of Deep Purple" est finalement sorti avec une pochette beaucoup plus simple en Septembre 1968 et est passé presque inaperçu là-bas. La réception de l'album et du groupe dans son pays d'origine a donc été généralement négative. En dépit d'être présenté comme un 'groupe commercial raffiné' dans leurs apparitions à la radio, les excès et le succès de Deep Purple sur scène aux États-Unis n'ont pas fait bonne impression sur le public Britannique.

Jon Lord, dans une interview au magazine Beat Instrumental, réfléchi à la faible réceptivité de l'Angleterre à son groupe et à la chance que le groupe a eu d'être signé sur un label Américain qui a donné à Deep Purple "...une liberté bien plus grande à la fois financièrement et artistiquement..." qu'ils "...n'auraient jamais pu obtenir avec une société britannique...", qui "...en règle générale, ne passera pas de temps ni d'efforts avec vous tant que vous n'aurez pas un nom établi...".

En revanche, aux États-Unis, le groupe a souvent été présenté comme "le Vanilla Fudge Anglais " et une couverture radio massive de leurs chansons a assuré le succès à la fois pour l'album et la tournée. Ian Paice a déclaré à propos de leur succès aux États-Unis par rapport à leur manque de succès dans leur pays d'origine: "...Nous avons reçu une exposition appropriée là-bas. Les Américains savent vraiment comment battre des records...".

Les chansons de cet album ont été interprétées régulièrement par la Mk. 1, mais seulement "Hush", "Help!" et "Hey Joe" ont trouvé de la place pour un temps limité dans les spectacles en live du Mk. II en 1969. Cependant, "Mandrake Root", dans une version élargie et principalement instrumentale, fut un incontournable de Mk. II live qui apparaîtra jusqu'en 1972, et les sections instrumentales de la chanson ont survécu encore plus longtemps, étant annexées aux versions live de l' enregistrement de Machine Head "Space Truckin'". Les accords d'ouverture de "And Thez Adess" ont été utilisés par le Mk. II en guise d'introduction à la chanson "Speed ​​King". "Hush"a été réenregistré en 1988 et fait toujours partie intégrante du set live de la formation actuelle du groupe.

Des décennies plus tard, les critiques modernes de l'album sont généralement positives. Bruce Eder d' AllMusic considère "Shades of Deep Purple", malgré quelques défauts, "un sacré album" et fait l'éloge de "...l'esprit contagieux... de fun..." du disque, qui a "beaucoup plus un air des années 60 que nous" suis habitué à entendre ce groupe". Le contributeur de Blogcritics, David Bowling, déclare que "...Shades of Deep Purple était un premier album créatif et très bon...", qui combine "...la musique psychédélique avec le hard rock et le premier rock progressif en un tout agréable mais décousu...". PopMatters, critique des trois albums du Mk.I les considère comme "...à la fois respectables et cohérents..", bien que la voix d'Evans soit "...peut-être plus adaptée à la heavy pop qu'au heavy rock...". Le journaliste Canadien Martin Popoff a décrit cette première incarnation de Deep Purple comme un "groupe de hard psych", plus engagé dans la musique que les autres contemporains et déjà capable de créer "...un bruit qui prédisait définitivement les choses à venir...".
Dans un sondage d' Observer Music Monthly Greatest British Albums, le claviériste Rick Wakeman a choisi "Shades of Deep Purple" comme son disque britannique préféré de tous les temps.

Le groupe a enregistré des sessions de radio pour l'émission de radio sur la BBC, Top Gear de John Peel, mais sinon, l' Angleterre fut en général pas leur priorité. Ces enregistrements ont refait surface beaucoup plus tard et ils sont inclus dans l'album de compilation "BBC Sessions 1968–1970".

Grâce à son succès en Amérique du Nord, Deep Purple a été engagé en Octobre 1968 pour faire la première partie de Cream lors de leur Goodbye Tour.

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"Shades of Deep Purple" a été réédité de nombreuses fois dans le monde entier, souvent dans un set avec les deux albums suivants enregistrés par le Mk.1. Outre les morceaux originaux, la version la plus significative de l'album est l'édition CD remasterisée publiée en 2000 par EMI, qui contient en bonus des enregistrements inédits des premières demos d'Avril 1968 et d'apparitions dans des émissions de télévision. Toutes les chansons ont été remasterisées numériquement et restaurées par Peter Mew aux studios Abbey Road à Londres, coupant les effets sonores utilisés comme transitions dans l'édition originale.

Les concerts de Deep Purple étaient dès le début très bruyants et très Rock et leur décor de scène comprenait des piles d'amplis Marshall en vinyle violet personnalisés et des déguisements. Le dualisme entre le jeu de guitare flamboyant de Blackmore, qu'il avait perfectionné au cours de nombreuses années de pratique quotidienne et expérimenté en tournée avec Lord Sutch, et les solos de Lord Hammond était encore à un stade embryonnaire, mais il deviendra bientôt une partie intégrante de la dynamique du groupe.

En Juillet, le quintuor donne quelques concerts en Angleterre et en Europe, mais ne parvient pas à convaincre le public, qui trouve sa musique lente et pompeuse.
Le leader de The Deviants et plus tard journaliste Mick Farren a décrit la musique de Deep Purple comme "...un vacarme lent et pompeux, quelque part entre le mauvais Tchaïkovski et un B-52 décollant d'un bombardement...". Ils ont également été critiqués pour être trop américains et le "Vanilla Fudge du pauvre". Comme l'a rappelé Brian Connolly de Sweet, "...ils étaient tellement déplacés que vous vous sentiez vraiment désolé pour eux...".

Deep Purple a fait ses débuts au Roundhouse Theatre de Londres le 6 Juillet 1968, en première partie de The Byrds, avant The Gun et The Deviants. Leur performance a été mal reçue par le public et par d'autres musiciens présents, y compris Mick Jagger. Malgré cela, le groupe a continué à jouer son set live dans les pubs et les festivals locaux, mais il a été reçu plutôt froidement et ignoré par la presse. Dans une interview avec Melody Maker, Ian Paice a expliqué que leur manque de tournées et de promotion en Angleterre était dû aux bas salaires qui leur étaient offerts et au fait qu'ils avaient très peu de morceaux dansants pour attirer le public. Il a souligné que "...nous tenons à avertir les promoteurs que nous ne sommes pas un groupe de danse...".

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En Juillet, Deep Purple et son équipe ont déménagé de West Sussex à Londres. Leur direction a loué une maison au 13 Second Avenue, Acton Vale, qui a été utilisée comme quartiers d'habitation et pour se préparer à la prochaine tournée américaine quand ils n'étaient pas absents pour des concerts ou une promotion. Ritchie Blackmore est allé vivre là-bas avec sa fiancée Allemande Babs Hardie.

Les dirigeants de Tetragrammaton Records pensaient qu'il serait plus rentable d'avoir un nouvel album à promouvoir pendant la tournée américaine, en plus du déjà réussi "Shades of Deep Purple". De plus, les huit morceaux enregistrés en Mai pour le premier album et joués en live dans les concerts Britanniques de Juillet et Août avaient été jugés insuffisants pour leurs spectacles en tête d'affiche aux États-Unis. Pour ces raisons, ils avaient été repoussés en studio quelques mois seulement avant le début de la tournée, même si leur premier album n'était pas encore sorti au Royaume-Uni.
Cette demande seulement trois mois après leurs débuts avait pris le groupe quelque peu au dépourvu, car l'intense activité après la sortie de "Shades of Deep Purple" avait laissé très peu de temps pour écrire et répéter de nouvelles chansons.

Sous cette pression, les cinq musiciens étaient entré aux De Lane Lea Studios à Kingsway, Londres, avec le producteur Derek Lawrence et l'ingénieur du son Brian Aintsworth le 1 Août pour enregistrer "The Book of Taliesyn"dont les sessions se poursuivront jusqu'au mois d'Octobre.

Ils avaient finalement proposé quatre longues compositions originales, mais pour le complèter ce nouvel opus, ils avaient retravaillé et élargi trois reprises, suivant encore une fois l'exemple du groupe Américain Vanilla Fudge, que de nombreux membres du groupe admiraient.

Le premier était "Kentucky Woman", un Hit single pour Neil Diamond en 1967 que Deep Purple avait joué en live à une Session BBC en Août. Bien qu'écrite par Diamond, la version de Deep Purple penche musicalement vers le style de l'enregistrement de Mitch Ryder de "Devil with a Blue Dress On". La deuxième reprise était "River Deep – Mountain High", un single sorti par Ike & Tina Turner en 1966. Enfin, la chanson des Beatles de 1965 "We Can Work It Out" avait été choisie après que Paul McCartney lui-même aurait exprimé son appréciation pour La version de Deep Purple de "Help!" ont retravaillé et élargi trois reprises, suivant encore une fois l'exemple du groupe américain Vanilla Fudge, que de nombreux membres du groupe admiraient.

La structure de l'album est similaire à celle de leur premier, avec quatre chansons originales et trois reprises réarrangées; cependant, les morceaux sont plus longs, les arrangements plus complexes et le son plus léché que sur le précèdent. Le style de musique est toujours un mélange de Rock Psychédélique, de Rock Progressif et de Hard Rock, avec plusieurs inserts de musique classique organisé par Jon Lord.
Les trois nouvelles reprises sont "Kentucky Woman" de Neil Diamond, "We Can Work It Out" des Beatles et "River Deep, Mountain High" composée par Phil Spector, Jeff Barry et Ellie Greenwich, et popularisée par Ike et Tina Turner.

L'avance de 250 000 $ de Tetragrammaton avait été utilisée pour réserver deux semaines en studio, une période qui couvrait l'écriture de chansons, les répétitions et les sessions d'enregistrement. Le temps a été accordé en plus grande quantité que pour la réalisation de "Shades of Deep Purple" en Mai, alimentant l'ambition du groupe de proposer un meilleur matériel original que leur effort précédent.

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Deep Purple a enregistré "Shield" et "Anthem" le premier jour. Sur la première chanson, Paice joue un motif de batterie complexe qui ressemble à un choc répété d'objets en verre, tandis que la seconde exigeait un quatuor à cordes pour l' interlude de style baroque au milieu. Les jours suivants, ils ont procédé à la composition et à l'enregistrement de "Exposition / We Can Work It Out" et de la piste originale "Listen, Learn, Read On". Le 19 Août, ils concluent ces séances par l'enregistrement de "Kentucky Woman" et de l'instrumental Heavy et rythmé "Wring That Neck",qui est issu d'une étroite collaboration entre Blackmore et Nick Simper. Le nom "Wring That Neck" vient d'une phrase que le groupe utilisait lorsqu'ils jouaient en live, décrivant le bassiste ou le guitariste explosant vraiment à leurs instruments pour créer un bruit dur de la guitare. Un autre instrumental appelé "Playground" a été écrit et enregistré le 18 Août, mais les paroles n'ont jamais été achevées et il a finalement été rejeté. "River Deep - Mountain High" a toujours été conçu comme la piste finale, donc son enregistrement a été reporté jusqu'à ce que les autres pistes soient terminées. Le perfectionnisme des musiciens a nécessité du temps supplémentaire pour terminer le morceau et il n'a été enregistré que le 10 Octobre, bien après la date limite prévue pour l'enregistrement en studio.

On peut constater que "Wring that Neck" et "Kentucky Woman" montrent déjà des traces de la musique plus Heavy que le groupe adoptera dans leurs albums des années 70 avec le line-up Mk.II. Le travail de guitare de Blackmore est généralement loué par les critiques. Cependant, dans une interview récente, le guitariste a défini l'album comme "boiteux" et s'est rappelé qu'il n'avait pas encore trouvé son propre style de jeu de guitare au moment de l'enregistrement.

Les paroles écrites par Rod Evans sont très fonctionnelles pour la musique et le label de marketing de Deep Purple était en train de se constituer pour le public hippie américain. Evans s'est inspiré d'un thème fantastique sur "Listen, Learn, Read On", qui contient une référence lyrique au titre de l'album, du manuscrit Gallois "Book of Taliesin" du XIVe siècle, un recueil de poèmes attribué au poète Taliesin du VIe siècle.

Le titre et l'art de couverture de l'album ont été aussi inspirés par le manuscrit. Au lieu de cela, le psychédélisme et ses rituels jouent un grand rôle dans les paroles de "Shield". Simper pense que les paroles d'Evans sont "...bien meilleures que tout (ce qui) n'a jamais été écrit dans d'autres line-up, dans Deep Purple...".

Le mixage était censé être supervisé par les membres du groupe, mais leur emploi du temps en Octobre était si serré que Lawrence l'a fait sans eux. Cela a d'abord consterné le groupe, mais le son s'est avéré plus propre, plus lourd et plus poli que lors de leurs débuts. Les bandes ont été mixées en mono et en stéréo, mais les bandes mono ont été saccagées, car ni Tetragrammaton ni EMI n'en avaient l'utilité.

La pochette et les notes de pochette traduisent la décision de Tetragrammaton de viser l'album pour le vaste public hippie américain qui était très influent aux États-Unis à l'époque.
Les notes en particulier ont été écrites sur un ton mystique, évoquant le barde Taliesyn comme guide spirituel et comparant l'écoute des chansons à une exploration dans les âmes des membres du groupe.
La couverture originale a été dessinée à la plume, à l'encre et en couleur par l'illustrateur et auteur Britannique John Vernon Lord, qui semble par coïncidence partager le même nom que le claviériste de Deep Purple.
"The Book of Taliesyn" fut la seule pochette de disque jamais conçue par John Vernon Lord et, selon le récent livre rétrospectif de l'artiste 'Drawing upon Drawing', l'œuvre originale n'a jamais été retournée.
Dans son livre, John Vernon Lord se souvient de la mission reçue de son agence Saxon Artists: "...L'agent m'a donné le titre en disant que le directeur artistique voulait une «touche arthurienne de fantaisie» et pour inclure des lettres manuscrites pour le titre et les noms des musiciens. Je me suis principalement inspiré du Livre de Taliesin, qui est un recueil de poèmes qui auraient été écrits par le barde gallois Taliesin du VIe siècle...".
Les honoraires pour le travail furent de 30 £, moins 25 % pour l'agent. John Vernon Lord était, jusqu'à récemment, professeur d'illustration à l' université de Brighton.

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"The Book of Taliesyn" suit le son Pop / Psyché de son prédécesseur avec plusieurs titres plus 'Hard' qui annoncent les prémices d'un nouveau son introduit avec l'album "In Rock" en 1970.

Différents observateurs pensent que dans cet album le groupe est plus mature et il a une plus grande maîtrise de ses propres moyens d'expression. Les critiques soulignent comment les compositions sont généralement plus longues et plus complexes que dans leur premier album. Le biographe de Deep Purple Dave Thompson écrit qu'une humeur sombre imprègne "The Book of Taliesyn" avec peu d'indulgence pour le Pop Rock, citant les influences du groupe Américain The Doors dans les pistes originales écrites pour cet album.

L'influence de l'éducation musicale classique de Lord se fait fortement sentir dans tous les morceaux, mais cette fois, il n'était pas le principal responsable de l'écriture et des arrangements, qui sont considérés par les critiques comme le premier véritable effort de groupe. L'intérêt de Lord pour le mélange du Rock et de la musique classique culminera à la fin de 1969 avec sa suite "Concerto for Group and Orchestra", mais il a déjà défini Deep Purple comme un groupe de Rock Symphonique dans une interview en 1968.

Simper s'est, d'ailleurs, plaint de l'influence excessive de Lord dans la composition et les arrangements dans une interview de 1983, qui, selon lui, "...a entraîné un manque de direction pour le groupe...". "Anthem" est peut-être l'aventure la plus profonde du groupe dans la musique classique sur un album studio régulier, avec son interlude de style baroque rappelant une fugue de Bach écrite par Lord et exécutée en utilisant Mellotron et quatuor à cordes. Une approche similaire peut être trouvée sur le premier album de King Crimson, sorti un an plus tard. Des passages réarrangés à partir du deuxième mouvement de la Symphony No.7 de Beethoven et Les Ouverture-Fantaisie "Roméo et Juliette" de Tchaïkovski sont dans l'intro instrumentale "Exposition", tandis que "River Deep, Mountain High" est introduit par les notes de " Also sprach Zarathustra ", écrit en 1896 par Richard Strauss et très populaire après son inclusion dans le film '2001: A Space Odyssey', projeté plus tôt en 1968.

L'album sortit aux États-Unis en Octobre 1968, juste à temps pour la tournée. Le label Américain avait insisté pour changer le titre de l'instrumental "Wring That Neck", jugé trop violent, en "Hard Road". La piste a été utilisée comme face B du single publié en Octobre 1968, "Kentucky Woman" de Neil Diamond, qui entre dans le Top 40 aux États-Unis (n° 38 au Billboard) et au Canada (n° 21 au RPM),

On peut aussi noter que "The Book of Taliesyn" a été enregistré seulement trois mois après "Shades of Deep Purple" et l'album est sorti aux États-Unis en Octobre 1968, juste à temps pour la tournée Américaine. Le label Américain avait insisté pour changer le titre de l'instrumental "Wring That Neck", jugé trop violent, en "Hard Road". La piste a été utilisée comme face B du single publié en Octobre 1968, "Kentucky Woman" de Neil Diamond, qui était entrée dans le Top 40 aux États-Unis (n° 38 au Billboard) et au Canada (n° 21 au RPM), mais n'avait pas pu reproduire le succès de "Hush".

Dans une autre tentative d'améliorer les ventes de l'album, une version plus courte et fortement éditée de "River Deep - Mountain High" était sortie en single exclusivement aux États-Unis et au Canada en Février 1969, avec "Listen, Learn, Read On" comme la face B. Elle avait atteint le n°53 et le n° 42, respectivement, dans les deux pays et n'a pas été un succès, se classant plus bas que "Kentucky Woman".
L'album avait été distribué au Canada (en 1968) et au Japon (en Juin 1969) par Polydor Records.

Avec "The Book of Taliesyn", Tetragrammaton Records visait surtout un public hippie, qui était très influent aux États-Unis à l'époque, mais les résultats de l'album et des singles ne furent pas aussi élevés que prévu. Ce revers n'a cependant pas entravé le succès de la tournée de trois mois aux États-Unis, lorsque le groupe a joué dans de nombreuses salles et festivals importants et a reçu des commentaires positifs du public et de la presse.

N.B.: Deep Purple avait été réservé pour une longue tournée aux États-Unis, à partir d'Octobre 1968, à la suite du succès inattendu aux États-Unis et au Canada de leur premier album "Shades of Deep Purple". La situation était tout à fait opposée à domicile, où le groupe avait été fortement critiquée par les médias et les assistances.
En effet, au Royaume-Uni, la formation était encore un groupe underground qui jouait dans de petits clubs et collèges largement ignoré par les médias et le public. Le label Britannique EMI ne sortira "The Book of Taliesyn" qu'en Juin 1969, sur leur nouveau sous-label de Rock Progressif underground Harvest Records, et l'album ne sera même pas classé. Même la sortie du nouveau single "Emmaretta" et de nouvelles dates au Royaume-Uni à l'Eté 1969 n'allaient pas augmenté les ventes d'albums ou leur popularité au Royaume-Uni...
La perception de l'album changera au cours des années et il a été évalué plus favorablement.

Dans les faits, le succès de "Hush" avait été un énorme coup de pouce en Amérique et dès leurs premiers concerts, ils ont reçu toute l'attention qu'ils n'avaient jamais reçue en Angleterre.

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Deep Purple était donc arrivé en Californie le 15 Octobre 1968 et leur première apparition publique sur le sol américain avait eu lieu à l' émission télévisée 'The Dating Game' sur ABC le 17 Octobre. Ils étaient le premier groupe de Rock à jouer dans le spectacle, où Jon Lord était l'un des concurrents.
Les deux jours suivants, le groupe a joué en live aux États-Unis pour la première fois en tant que première partie de Cream dans leur Goodbye Tour. Les concerts ont eu lieu au Forum Inglewood près de Los Angeles, Californie, devant plus de 16 000 personnes chaque nuit.
Les premières dates eurent lieu au Forum d'Inglewood les 18 et 19 Octobre 1968, en ouverture de Cream dans leur tournée d'adieu. Un enregistrement de ces performances live a été publié en 2002 avec le titre "Inglewood – Live in California, 1968" (sorti en 2002).
Le concert suivant à San Diego fut le dernier en soutient de Cream, dont la direction n'a apparemment pas apprécié la réaction joyeuse du public à Deep Purple et les a abandonnés et le groupe est renvoyé après seulement trois concerts.

Après une semaine d'arrêt forcé, leur directeur Américain a réussi à mettre en place une tournée qui a inclus the San Francisco International Pop Festival et des dates sur la côte ouest jusqu'au début de l'année 1969.
La tournée a finalement été un succès et la popularité de Deep Purple aux États-Unis a reçu un autre coup de pouce grâce à une apparition à à l'émission télévisée 'Playboy After Dark' aux côtés de Hugh Hefner et d'un groupe de danseuses le 23 Octobre 1968.
Le groupe était devenu un groupe très demandé et d'autres dates ont été ajoutées à la Côte Est jusqu'à la fin de l'année, y compris un concert de deux nuits au Fillmore East avec Creedence Clearwater Revival et the James Cotton Blues Band, et des spectacles de Noël au célèbre club Electric Circus à New York.

Cette opportunité a été très utile pour les jeunes musiciens, qui en tant que têtes d'affiche pouvaient allonger leurs spectacles en live jusqu'à 90 minutes et ont acquis une expérience bien nécessaire sur la route. C'était particulièrement vrai pour Blackmore, qui a développé et étendu ses solos de guitare, en incorporant plus d'improvisations.
N.B.: C'est durant cette tournée que Blackmore a abandonné sa Gibson ES-335 au profit d'une Fender Stratocaster qui deviendra sa guitare de prédilection.

Malgré la présence de Deep Purple sur le sol Américain, ni "The Book of Taliesyn" (54e), ni les singles "Kentucky Woman" (38e) et "River Deep, Mountain High" (53e) ne parviennent à faire aussi bien que "Shades of Deep Purple" et "Hush".

Fin Décembre, les managers du groupe Tony Edwards et John Coletta ont réservé du temps en studio à New York pour enregistrer un nouveau single, après l'échec relatif de "Kentucky Woman" et "River Deep, Mountain High". Le groupe avait enregistré la reprise de la chanson de Ben E. King "Oh No No No" et avait essayé "Lay Lady Lay" de Bob Dylan et "Glory Road" de Neil Diamond, sans résultats réellement satisfaisants. Le label n'avait pas publié ces enregistrements et une prise survivante de "Oh No No No" pourra être entendue seulement dans l'édition remasterisée de 2000 de "The Book of Taliesyn".

À la fin de l'année 1968, Deep Purple était encore considéré comme un groupe underground au Royaume-Uni, mais la rumeur de leur succès en Amérique avait influencé leur réputation chez eux, car ils avaient progressivement gagné en popularité et en demande. Cependant, leurs sorties n'avaient pas encore eu d'impact au Royaume-Uni, où le single "Kentucky Woman" n'avait pas figuré au palmarès et il avait été retiré après six semaines, après avoir culminé au n° 38 aux États-Unis et au n° 21 au Canada.

Tetragrammaton Records avait fait pression sur le groupe pour qu'il réalise un single à la hauteur du succès de leur tube "Hush", et le groupe avait tenté de satisfaire cette demande alors qu'il était encore aux États-Unis pour les dernières dates de sa tournée; il avait enregistré quelques reprises dans un studio de New York en Décembre 1968, sans véritable résultat probant. Pour leur deuxième album, les musiciens avaient imaginé un matériel original beaucoup plus complexe, et il devenait apparemment difficile de créer une chanson qui s'inscrive facilement dans la fourchette des trois minutes.

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Le groupe est ensuite revenu en Angleterre le 3 Janvier 1969 et quelques jours après, il est allé directement avec leur producteur habituel Derek Lawrence aux studios De Lane Lea à Kingsway, Londres, déjà utilisés pour les sessions de "The Book of Taliesyn", pour composer et enregistrer de nouvelles chansons et résoudre le problème du nouveau single. Les sessions d'enregistrement ont été entrecoupées de concerts et ont duré de Janvier à Mars; la plupart des chansons se sont retrouvées dans leur album éponyme, qui ne sera publié par Tetragrammaton aux États-Unis qu'en Juin 1969.

Au début de 1969, le groupe enregistre un single intitulé "Emmaretta", (du nom de la comédienne Emmaretta Marks alors membre du casting de la comédie musicale Hair, que Rod Evans avait rencontrée aux États-Unis et qu'il tentait de séduire) qui est composée à cet effet et enregistrée le 7 Janvier 1969, après quatre prises. La chanson plus Heavy et plus expérimentale, "The Bird Has Flown", a été arrangée et enregistrée plus tard le même jour et a été choisie comme face B pour la sortie Américaine. L'instrumental "Wring That Neck" de l'album précédent était la face B de l'édition Britannique d'"Emmaretta", qui a été publié en Février 1969 et promu par Deep Purple lors de leur première tournée Britannique complète.
Deep Purple a donc lancé ce nouveau single, du nouveau matériel et de nouvelles chansons de leurs albums sortis lors des sessions de la BBC pour l' émission de radio Top Gear le 14 janvier.

La chanson "Hey Bop a Re Bop" jouée à ces sessions deviendrait plus tard "The painter". À partir du 1 Février, le groupe est parti en tournée au Danemark et au Royaume-Uni, avec des concerts dans des collèges et de petits clubs. Dans une interview, le groupe a commenté qu'en comparaison avec ce qu'ils gagnaient en Amérique "...ils perdaient en fait quelques milliers de livres chaque nuit où ils jouaient en Grande-Bretagne...". Le dernier concert au Royaume-Uni a eu lieu le 22 Mars et le 1er Avril 1969, le groupe était à nouveau en tournée aux États-Unis, malgré l'absence d'un nouvel album à promouvoir.

C'est à cette époque que Blackmore et Lord décident de changer le style musical de Deep Purple, s'orientant vers un Hard rRck pur et dur, ce qui conduira au limogeage d'Evans et Simper en Juillet.

Lorsque "The Book of Taliesyn" est finalement sorti au Royaume-Uni en Juin 1969, quelques dates supplémentaires dans le pays d'origine du groupe ont été ajoutées pour promouvoir la sortie de l'album, même si la formation Mk.II avec les nouveaux membres Ian Gillan et Roger Glover répétait et enregistrait déjà de nouveaux morceaux en secret.
EMI a retardé la sortie de cet album au Royaume-Uni à Juin 1969, après que le groupe soit revenu des États-Unis et ait organisé une véritable tournée dans leur pays d'origine. À cette époque, le groupe avait déjà enregistré et sorti son troisième album "Deep Purple" aux États-Unis et enregistré un single avec un nouveau line-up.

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"The Book of Taliesyn" était la première sortie de Harvest Records, un nouveau sous-label que les dirigeants d'EMI avaient conçu comme un débouché pour les groupes de Rock Progressif underground Britanniques. "Kentucky Woman", avec "Wring That Neck" comme face B, était le seul single sorti au Royaume-Uni en Décembre 1968, mais il a été retiré après seulement six semaines. Tout comme cela s'était produit avec "Shades of Deep Purple" l'année précédente, l'album et le single ont reçu peu de promotion et ont été largement ignorés, se vendant, encore une fois, beaucoup moins au Royaume-Uni qu'à l'étranger.

"The Book of Taliesyn" a été réédité de nombreuses fois dans le monde entier, souvent dans un coffret avec les deux autres albums enregistrés par le Mk.I. Outre les numéros originaux, la version la plus significative de l'album est l'édition CD remasterisée de 2000 par EMI, qui contient des enregistrements inédits tirés des sessions d'août et de décembre 1968 et d'apparitions d'émissions de télévision en tant que pistes bonus. Toutes les chansons ont été remasterisées numériquement par Peter Mew aux studios Abbey Road à Londres. D'autres rééditions notables de l'album incluent une édition de collectionneur de vinyle blanc publiée en 2015 pour un Record Store Day.
Cet album, comme son prédécesseur, n'a pas eu beaucoup d'impact dans le UK Albums Chart.

Les chansons de cet opus ont été interprétées régulièrement par le Mk.I. Les exceptions étaient "Exposition / We Can Work It Out" et "Anthem", dont les arrangements complexes ne pouvaient pas être facilement reproduits dans un cadre live. Le Mk. II a interprété "Kentucky Woman" dans leurs premiers spectacles, mais l'a retirée de la setlist avec les quelques autres chansons des trois premiers albums, en faveur de nouveaux morceaux. Seul l'instrumental "Wring That Neck" est resté un incontournable des performances de Deep Purple pendant quelques années, travaillant comme cadre pour les longues improvisations de Blackmore et Lord et revenant dans la set list de la programmation actuelle dans les années 2000.

Les albums et singles de Deep Purple ont été presque complètement ignorés au Royaume-Uni, un fait qui a intrigué les journalistes Américains. Dans une interview, Simper a tenté d'expliquer leur manque de succès dans leur pays d'origine, affirmant que le public Britannique était plus intéressé par une présentation sophistiquée que par la musique et que le Blues Rock "devenait très important" à l'époque en Angleterre. John Peel, directeur de l' émission radio 'Top Gear', qui avait rencontré le groupe en 1968 et avait de grandes attentes pour "The Book of Taliesyn", n'était pas très satisfait du résultat final: "...Le groupe a fait de belles choses pour Radio One et ils excitent quand ils jouent en live. Je ne comprends pas où ce disque a mal tourné, il est trop restreint d'une manière ou d'une autre. Ils ont enregistré "Wring That Neck" bien mieux pour un récent Top Gear...".
Les critiques Américains étaient enthousiasmés par les performances live de Deep Purple et l'absence d'un nouveau single à succès n'a apparemment pas ruiné la perception positive du groupe aux États-Unis, au point qu'ils étaient souvent traités comme un groupe américain. Les membres du groupe ont même pensé à transférer leur résidence aux États-Unis, mais ils ont abandonné l'idée lorsqu'ils ont appris que Paice, 21 ans, pourrait être enrôlé pour la guerre du Vietnam.

Les critiques modernes de l'album vont de positives à mitigées. Joe Viglione d' AllMusic compare la production de Deep Purple à celle de Vanilla Fudge, soulignant comment les deux groupes ont repris des chansons des mêmes auteurs et utilisé des arrangements similaires. Il écrit que dans "The Book of Taliesyn", Deep Purple s'est tourné davantage vers le Rock Progressif que leurs homologues américains, en combinant des paroles significatives et des "...passages musicaux innovants...". Au contraire, PopMatters critique les paroles de "Spinal Tapish" et le manque de matériel à succès sur l'album à l'exception de "Wring That Neck", considéré comme"...peut-être la première vraie composition de Deep Purple...". Blogcritiques les critiques soulignent comment le matériel original, et "Wring That Neck" en particulier, "...résiste bien à l'épreuve du temps...". Cependant, Greg Barbrick trouve "...les penchants classiques de Jon Lord (...) un peu trop..." sur des morceaux comme "Exposition" et "Anthem", où ils "...menacent de faire dérailler la procédure...". Le journaliste Canadien Martin Popoff dans son 'Collector's Guide to Heavy Metal' a décrit le son de l'album comme un mélange de Hard Rock et de rRock Psychédélique généralement associé à des groupes tels que Mad River et The 13th Floor Elevators. Il a trouvé "The Book of Taliesyn" très similaire dans sa structure et juste "...un peu plus sombre, plus grandiloquent et théâtral..." que son prédécesseur, et considérait la chanson "Shield" comme un "...joyau enfoui...".

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Le management du groupe avait organisé le temps libre de la tournée Britannique pour enregistrer de nouvelles chansons pour un troisième album au cours des mois de Février et Mars 1969 aux studios De Lane Lea. La pression des multiples engagements laissait très peu de temps au groupe pour la composition et la plupart des titres furent écrits et répétés en studio. Il faut quand même se rendre compte que "Deep Purple" était le troisième album du groupe à être enregistré, même s'ils étaient ensemble depuis moins d'un an.

Selon Nick Simper: "...L'enregistrement a toujours été un problème. Nous étions toujours à court de matériel, uniquement à cause de notre emploi du temps. Le fait que nous étions toujours poursuivis par Tetragrammaton pour du matériel, nous n'avons jamais eu le luxe comme la plupart des groupes le font maintenant de dire, 'attendez les gars, nous avons besoin d'un peu de temps pour penser à des choses et essayer d'être créatifs'...". Ajouté Blackmore : "...Ca m'énerve vraiment... d'aller au studio, 'ok, vous devez faire un LP, les gars'. Vous savez, 'c'est parti, vous devez écrire une chanson... aujourd'hui'. C'est juste ridicule...".

Les musiciens commençaient maintenant à s'efforcer d'écrire du matériel original et ils trouvèrent des idées pour sept chansons, plus que sur les deux premiers albums. L'inspiration musicale et lyrique provenait de sources très disparates. Le morceau d'ouverture "Chasing Shadows" était basé sur des rythmes Africains créés par le batteur Ian Paice, avec des paroles inspirées par l'un des cauchemars de Jon Lord. Le baroque "Blind" avait été écrit par Lord et largement interprété au clavecin. Le court instrumental "Fault Line" s'inspirait d'un tremblement de terre que le groupe avait vécu à Los Angeles et présentait les patterns de batterie de Paice inversés et en double piste. Le film Rosemary's Baby de Roman Polanski, que les membres du groupe avaient regardé ensemble au cinéma, avait été la principale inspiration pour le Blues Rock "Why Didn't Rosemary ?". "April" était un morceau écrit par le guitariste Ritchie Blackmore à propos de son anniversaire, un mois avant le début des sessions d'enregistrement; il avait ensuite été augmenté d'une longue section centrale de musique classique écrite par Lord, devenant ainsi la piste finale de l'album de plus de 12 minutes et le plus long enregistrement studio de Deep Purple. La seule reprise de l'album était la ballade "Lalena" écrite par Donovan, qui avait été un single du Top 40 pour son auteur aux États-Unis à l'Automne 1968.

La première nouvelle chanson interprétée en public était intitulée "Hey Bop a Re Bop", diffusée lors de l'émission de radio Top Gear le 14 Janvier 1969. Elle fut à nouveau diffusée le 11 Février avant d'être retravaillée et de devenir la chanson de Blues Psyché "The Painter".

Bien que la plupart des dates d'enregistrement soient perdues, on sait que le groupe avait enregistré deux chansons le 17 Février. "Lalena" et la majeure partie de "April" furent enregistrées le 28 Février, tandis qu'une nouvelle version de "The Bird Has Flown", rétitrée "Bird Has Flown", avait été mise sur bande le 28 Mars. La partie orchestrale d'"April", jouée par des musiciens engagés, fut le dernier enregistrement de l'album sans nom, qui fut mixé et livré à la fin du mois de Mars.

Comme c'est le cas pour la plupart des morceaux de leurs deux précédents albums, les chansons mélangeaient des éléments de Rock Progressif, de Hard Rock et de Rock Psyché, mais cette fois dans une atmosphère plus sombre et plus baroque. Peut-être en réponse au public Britannique qui avait envie d'un Rock plus basé sur le Blues, le groupe avait également incorporé une structure Blues à 12 mesures sur les chansons "The Painter" et "Why Didn't Rosemary ?". " Emmaretta " était une chanson Pop Rock écrite pour être un single commercial, mais le son de l'album était plus Heavy et plus orienté vers la guitare que les travaux précédents, semblable à la façon dont le groupe sonnait en concert à cette période.

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Lord avait été le principal auteur des deux premiers albums et son éducation musicale classique ainsi que son intérêt pour la fusion du Classique et du Rock avaient profondément influencé la direction prise par le groupe. Blackmore avait comparé le mélange Heavy en orgue de ces albums aux travaux du groupe de Rock Progressif Britannique The Nice, qui comptait Keith Emerson aux claviers.
Sur "Deep Purple", Lord avait toujours une grande influence, qui trouvait par ailleurs son expression maximale dans le morceau "Blind" au goût de clavecin et dans la section orchestrale de "April", une pièce originale pour chœur et quatuor à cordes qu'il avait composée alors qu'il travaillait dur à l'écriture et à l'arrangement de son "Concerto for Group and Orchestra". La domination de Lord s'était quelque peu estompée dans cette version, car plus d'espace d'écriture et d'interprétation avait été donné à Blackmore, qui avait livré ses solos de guitare les plus longs et, pour certains critiques, les meilleurs à ce jour.

Les critiques avaient également remarqué les progrès de Paice en tant qu'interprète, notamment sur le morceau d'ouverture 'tribal' "Chasing Shadows" où il avait eu sa première chance d'écrire des chansons. Le bassiste Nick Simper déclara plus tard que "...Jon Lord nous mettait beaucoup de pression pour faire ce genre de choses semi-classiques [et] nous ne nous sommes pas vraiment rebellés contre cela avant le troisième album...".

Le Rock Psychédélique avait été une autre influence principale dans les deux premiers albums de Deep Purple, mais il se démodait rapidement; les musiciens cessèrent leur exploration du genre dans cet album avec des chansons comme "The Painter" et "Bird Has Flown", se consacrant complètement au genre Hard Rock plus tendance dans les sorties studio suivantes.

Signe d'ambitions musicales revues à la hausse et du développement des talents d'écriture des cinq musiciens, le nouvel album, simplement intitulé "Deep Purple", ne contenait qu'une seule reprise, "Lalena", tandis que la longue suite "April", qui tentait de marier Rock et musique classique, était une suite de plus de 12 minutes composée de trois parties: une introduction instrumentale par le groupe, puis une pièce orchestrale composée par Jon Lord, et enfin une chanson Rock plus conventionnelle. Elle contenait des cordes et des bois , mettant en valeur les antécédents classiques de Lord tels que Bach et Rimsky-Korsakov, et plusieurs autres influences étaient visibles, notamment Vanilla Fudge. (Lord et Blackmore n'avaient-ilspas affirmé que le groupe voulait être un "clone de Vanilla Fudge"?...

C'est la première fois qu'un album de Deep Purple sortait au Royaume-Uni avant les États-Unis.
La tournée avait commencé à Birmingham le 6 Février par un concert diffusé par BBC Radio 1, et se poursuivit par une série de concerts d'un soir dans des clubs et des collèges à travers le pays en Février et Mars. La plus grande visibilité de Deep Purple et son intérêt déclaré pour le public Britannique incitèrent les magazines musicaux locaux à imprimer quelques articles sur eux. Cependant, après que le porte-parole Jon Lord ait déclaré publiquement qu'ils joueraient dans de grandes arènes pour 2 500 £ par spectacle en Amérique, puis qu'à leur retour, ils ne pourraient réserver que de petites salles payant 150 £ par soirée, les titres typiques étaient "Purple ne mourra pas de faim pour un idéal" et "Ils perdent 2 350 £ par soirée en travaillant en Grande-Bretagne".

La musique de cet album était essentiellement originale et constituait une combinaison de Rock Progressif, de Hard Rock et de Rock Psyché, mais avec un côté plus Hard et des parties de guitare plus présentes que par le passé. Cela était dû à la fois à la croissance de Blackmore en tant qu'auteur-compositeur et aux conflits au sein du groupe concernant la fusion de la musique classique et du Rock proposée par Lord et amplement mise en œuvre dans les précédents albums du groupe.

Tetragrammaton avait publié l'album dans une pochette austère, enveloppée d'une illustration segmentée du tableau de Hieronymus Bosch, Le Jardin des délices terrestres. Le label s'était cependant heurté à des difficultés liées à l'utilisation de la peinture du Museo del Prado, qui avait été perçue à tort aux États-Unis comme antireligieuse et présentant des scènes immorales, et avait donc été rejetée ou mal stockée par de nombreux disquaires. La peinture originale était en couleur, bien qu'elle soit apparue sur le LP en monochrome en raison d'une erreur d'impression pour la mise en page originale, et le groupe avait choisi de la conserver ainsi (son centrage diffèrait suivant les pressages, le Hollandais notamment.
Une autre partie de la même peinture de Bosch (en couleur) avait déjà été utilisée comme couverture d'album deux ans plus tôt, par Pearls Before Swine sur leur premier album "One Nation Underground".
A noter que l'édition originale Américaine est assez rare, le label Tetragrammaton ayant fait faillite pendant sa commercialisation.

Pendant que le groupe enregistrait le nouvel album et tournait au Royaume-Uni, ses managers à HEC Enterprises avaient trouvé un accord pour que Deep Purple fasse la première partie des Rolling Stones lors de leur tournée Américaine du Printemps 1969, la première en trois ans et un événement certain à guichets fermés. Malheureusement, les Rolling Stones avaient décidé de passer plus de temps aux Olympic Studios de Londres pour enregistrer leur album "Let It Bleed" et ils avaient finalement reporté leur tournée.

Ainsi, Deep Purple était sur le chemin du retour vers les États-Unis pour entamer une tournée de deux mois d'un océan à l'autre en tant que tête d'affiche qui, comme ce qui s'était passé en Grande-Bretagne, les avait amené principalement dans des petits clubs et des collèges, mais avec peu de soutien de la part de son label Américain presque en faillite et sans album à promouvoir, en raison d'un retard dans la fabrication du nouveau LP et il y rencontra un succès moindre que l'année précédente. Cette fois, leur périple toucha également le Canada, où leurs albums étaient distribués par Polydor Records.

À leur arrivée sur le sol Américain, Deep Purple avait découvert que Tetragrammaton n'avait pas encore trouvé les ressources nécessaires à la fabrication de son album désormais terminé et qu'il ne pouvait offrir qu'un soutien financier très limité à la tournée. Contrairement à ce qui s'était passé dans le passé, lorsque le label Américain avait dépensé beaucoup d'argent à l'avance pour la promotion et que les personnes qui voyaient le groupe sur la route pouvaient trouver des piles de 33 tours et de singles à vendre à chaque concert, cette fois le single "Emmaretta" et le back-catalogue du groupe étaient restés sur les étagères des magasins. En fait, le groupe avait connu des difficultés économiques pendant la tournée et avait demandé à son manager John Coletta de prendre l'avion pour rentrer chez lui, afin de réduire les factures d'hôtel. Coletta commentera plus tard que 1969 avait été une année gâchée pour Deep Purple en Amérique.

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Même si leur dernier single ne marchait pas très bien, Deep Purple conservait la réputation d'être un bon groupe de scène aux États-Unis. Au cours de cette tournée, les musiciens de Deep Purple firent preuve de progrès remarquables en tant qu'interprètes et d'une direction musicale plus orientée vers un son plus Heavy et plus fort qu'auparavant.

Le groupe avait commencé à développer sa présence sur scène en quelque chose de plus grand, allant dans une direction plus forte et plus lourde et se concentrant de plus en plus sur l'interaction instrumentale entre Blackmore et Lord. Ce dernier avait notamment trouvé le moyen de court-circuiter les haut-parleurs Leslie originaux de son orgue Hammond C-3 et de connecter l'instrument directement aux piles d'amplis Marshall, obtenant un son rugissant et égalant la guitare en volume.

Tetragrammaton avait retardé la production de "Deep Purple" jusqu'à la fin de la tournée Américaine. Cette situation, ainsi qu'une promotion plus que médiocre de la part de la maison de disques, presque ruinée, firent que l'album se vendit mal et se retrouva bien loin du Top 100 du Billboard.
Le label n'était actif que depuis un an, mais il était au bord de la faillite aux États-Unis. Sa solide base financière initiale avait été rapidement érodée par des campagnes promotionnelles coûteuses et par des stratégies commerciales ratées. Deep Purple était l'artiste le plus populaire du label, mais le groupe n'avait pas été en mesure de produire un autre tube comme "Hush" et leur dernier single "Emmaretta", sorti juste à temps pour leur deuxième tournée Américaine en Avril 1969, n'a pas eu non plus beaucoup de succès et n'a pas atteint les Charts Américains. La détresse financière du label avait entraîné un retard dans l'impression de "Deep Purple", qui n'était sorti aux États-Unis que le 21 Juin 1969, après que le groupe soit rentré chez lui après avoir terminé sa tournée Américaine.

D'ailleurs, peu après la sortie de l'album, Tetragrammaton fit faillite, laissant le groupe sans argent et avec un avenir incertain. (Les actifs de Tetragrammaton furnt repris par Warner Bros. Records, qui publiera les disques de Deep Purple aux États-Unis tout au long des années 1970).

L'échec commercial de "Deep Purple" (162e du Billboard 200 aux États-Unis) semblait confirmer que le groupe se trouvait dans une impasse.
L'album est ainsi le moins réussi commercialement des trois opus sortis par la formation Mark I, et il est complètement ignoré par les critiques à sa sortie. Les critiques modernes sont généralement positives, et remarquent la variété des styles dans l'album et l'audace des arrangements des chansons.

On peut noter aussi que "Deep Purple" a été réédité très peu de fois et uniquement en Europe, souvent dans un coffret avec les deux autres albums enregistrés par le Mark I. La seule autre réédition internationale de l'album est l'édition CD Remastered 2000 d'EMI, qui contient des versions de "The Bird Has Flown", "Emmaretta" et des performances live tirées des sessions de la BBC Radio en tant que pistes bonus. Toutes les chansons ont été remasterisées numériquement par Peter Mew aux studios Abbey Road à Londres.

Au Royaume-Uni, "Lalena" et "The Painter" furent interprétés en live le 24 Juin 1969 lors d'une session de la BBC radio.
L'album est sorti au Royaume-Uni en Novembre 1969 sur le Harvest Records, cinq semaines après l'événement très médiatisé "Concerto for Group and Orchestra" tenu au Royal Albert Hall de Londres. À cette époque, le line-up de Deep Purple avait déjà changé. L'album a été distribué au Canada et au Japon en Octobre 1969 par Polydor Records.

Pendant ce temps, Lord et Blackmore en avaient assez d'être identifiés comme un "clone de Vanilla Fudge" et commençaient à aspirer à un son plus tranchant, plus brut et globalement plus lourd, similaire à celui introduit dans le premier album de Led Zeppelin, qui était devenu un grand succès des deux côtés de l'Atlantique, après sa sortie en Janvier 1969.
Ils pensaient que Rod Evans, avec sa voix tendre et douce, ne serait pas capable de faire face à un son plus fort et plus agressif. Celui-ci avait également exprimé des réserves quant à son maintien dans le groupe et il avait exprimé son souhait de déménager définitivement aux États-Unis.

Bien qu'ils soient devenus un groupe très compétent sur scène, les choses commencèrent donc à chauffer en interne, les membres du groupe s'exprimant de plus en plus sur la direction qu'ils voulaient donner à la musique, et étant insatisfaits de leur traitement financier. Simper remarquera dans des interviews ultérieures, "...Une fois que nous avons commencé à faire de l'argent, les amitiés se sont envolées...". Il avait également noté que Blackmore était particulièrement irrité que Lord et Evans puissent gagner des royalties supérieures à celles des autres membres du groupe parce qu'ils avaient composé la face B du single "Hush" ("One More Rainy Day").

Les tensions étaient également élevées avec Simper, dont le style de jeu était considéré, selon les mots de Paice, "...coincé à la fin des années 50 et au début des années 60..." par les autres membres du groupe et inadapté à la nouvelle direction musicale qu'ils voulaient suivre. D'un autre côté, Simper se rangeait du côté de Blackmore pour dénoncer l'influence excessive de Lord dans l'écriture des chansons du groupe et critiquait le fait que la musique classique fasse obstacle à un Rock plus Hard. En raison de ces tensions, la communication entre les membres du groupe fut réduite au minimum pendant la tournée.

Blackmore et Lord étaient de plus en plus insatisfaits par la composition du groupe: la sortie du premier album de Led Zeppelin en Février leur avait donné des idées, mais ils craignaient que Simper et Evans ne soient une gêne dans ce possible virage vers le Hard Rock.
Ils avaient alors rencontré Paice pour discuter de leur désir d'orienter le groupe dans une direction plus Heavy. Estimant qu'Evans et Simper ne s'adapteraient pas bien à un style de Heavy Rock, ils seront tous deux remplacés cet été-là. Paice a déclaré: "...Un changement s'imposait. S'ils n'étaient pas partis, le groupe se serait totalement désintégré...". Simper et Blackmore notèrent tous deux qu'Evans avait déjà un pied hors de la porte. Simper avait dit qu'Evans avait rencontré une fille à Hollywood et qu'il voulait devenir acteur, tandis que Blackmore avait expliqué : "...Rod voulait juste aller en Amérique et vivre en Amérique...".

C'est en Mai que Lord et Blackmore se mirent d'accord pour changer le line-up, en écartant Evans. Ils discutèrent de leurs idées avec Paice et obtinrent son accord pour ce changement. Coletta fut surpris lorsqu'il apprit la nouvelle du trio et leur conseilla de ne pas en parler avant la fin de la tournée et leur retour à la maison.

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Rod Evans

Les doutes quant à la compatibilité d'Evans avec la musique Hard Rock que les autres membres du groupe voulaient poursuivre entraînèrent la décision de rechercher absolument un remplaçant.
Blackmore jeta tout d'abord son dévolu sur le jeune chanteur de 19 ans Terry Reid. Bien qu'il ait trouvé l'offre "flatteuse", Reid était toujours lié par un contrat d'enregistrement exclusif avec son producteur Mickie Most et plus intéressé par sa carrière solo. Blackmore n'eut pas d'autre choix que de chercher ailleurs.
Blackmore demanda de l'aide dans cette tâche à sa vieille connaissance Mick Underwood, un de ses vieux camarades depuis son passage dans The Outlaws, à l'époque batteur du groupe de Rock Britannique Episode Six.
Formé en 1964, Episode Six était un groupe qui avait sorti plusieurs singles au Royaume-Uni sans rencontrer de grand succès commercial.

Underwood recommanda chaudement le chanteur de son groupe, Ian Gillan, que Blackmore et Lord contactèrent lors d'un concert à Londres et il présenta le groupe à Gillan qui ne voyait pas d'avenir dans son groupe actuel, était enthousiaste à l'idée de rejoindre Deep Purple.

Gillan et Glover, étaient amis et avaient formé un partenariat d'écriture de chansons. Cependant, Glover ne voulait pas quitter Episode Six, alors Gillan a suggéré qu'il pourrait aider à l'écriture des chansons de Deep Purple comme compromis. Le 7 juin, Gillan et Glover furent invités à participer à une session d'enregistrement de Deep Purple pour leur prochain single, " Hallelujah ", Glover jouant en tant que musicien de session. Par la suite, Glover changea d'avis et décida de rejoindre le groupe.
Selon Simper, son remplacement par Glover n'était pas prévu au départ et était dû à la complicité créative des deux membres de l'Episode Six. Gillan avait réussi à convaincre le réticent Glover d'auditionner pour Deep Purple et les deux se retrouvèrent rapidement tiraillés entre le nouveau groupe, qui les accueillit volontiers tous les deux, et les obligations avec Episode Six pour l'achèvement d'une tournée au Royaume-Uni.
Selon Nick Simper, "...Gillan ne rejoindrait que Roger Glover...". Cela a effectivement tué Episode Six, ce qui a donné à Underwood un sentiment de culpabilité persistant qui a duré près d'une décennie, jusqu'à ce que Gillan le recrute pour son nouveau groupe post-Purple à la fin des années 1970. Selon Blackmore, Deep Purple n'était intéressé que par Gillan et non par Glover, mais Roger fut retenu sur les conseils de Ian Paice.

De retour en Angleterre début Juin, la décision prise dût être gardée secrète jusqu'à la fin de la tournée promotionnelle pendant quelques semaines en Angleterre pour la sortie Britannique de "The Book of Taliesyn" sur son nouveau label, Harvest Records ayant pris le relais de Parlophone.

Evans, Simper et le management d'Episode Six furent tenus dans l'ignorance de ces événements et du fait que le nouveau line-up était déjà actif dans l'écriture et les répétitions de nouvelles chansons. Entre deux concerts dans tout le pays, Deep Purple avait répété la chanson "Hallelujah" avec Evans et Simper pour la sortir en tant que nouveau single, mais elle avait été enregistrée en secret le 7 Juin par la nouvelle formation Mark II aux studios De Lane, avec Glover comme musicien de session.

Le dernier concert de la formation Mark I eut lieu à Cardiff le 4 Juillet 1969, et la formation Mark II fit ses débuts en direct au Speakeasy Club de Londres le 10 Juillet.
Le dernier spectacle joué par Gillan et Glover avec Episode Six fut à Little Bardfield le 26 Juillet 1969 et ils furent remplacés par John Gustafson comme chanteur et bassiste.
Le single "Hallelujah" sortit à la fin du mois de Juillet aux États-Unis et au Royaume-Uni et il comportait une version éditée de "April" en face B, la dernière apparition originale sur vinyle de la formation Mark I.

C'est ainsi que naquit Deep Purple Mark II, dont la première sortie est un morceau de Roger Greenaway-Roger Cook intitulé "Hallelujah". Au moment de son enregistrement, Nick Simper pensait encore faire partie du groupe et avait appelé John Coletta pour se renseigner sur les dates d'enregistrement de la chanson. Il avait alors découvert que la chanson avait déjà été enregistrée avec Glover à la basse. Les membres originaux restants de Deep Purple demandèrent alors à la direction d'informer Simper qu'il avait été officiellement remplacé. Malgré des apparitions à la télévision pour promouvoir le single "Hallelujah" au Royaume-Uni, la chanson fit un flop.
Blackmore avait déclaré à l'hebdomadaire musical Britannique Record Mirror que le groupe "...devait avoir un disque commercial en Grande-Bretagne...", et avait décrit la chanson comme "...une sorte d'entre-deux..." - un compromis entre le type de matériel que le groupe aurait normalement enregistré, et le matériel ouvertement commercial.

La musique de l'album "Deep Purple" n'aura été jouée que pendant les tournées de 1969 et n'a jamais été reprise par d'autres formations, bien que Simper ait joué des chansons des trois premiers albums de Deep Purple avec le groupe hommage Nasty Habits en Europe en 2010.

"Deep Purple" avait été pratiquement ignoré par la presse musicale aux États-Unis lors de sa sortie en Juin 1969 et il avait rebondi dans le classement Billboard 200 pendant quelques semaines, culminant à la 162e place et ne s'approchant pas du succès de ses deux prédécesseurs. Les problèmes financiers de Tetragrammaton sont en partie à blâmer, car la promotion fut terne, mais l'absence d'un single à succès diffusé sur la radio FM ou d'une tournée pour soutenir l'album furnt également des facteurs importants.

Au Royaume-Uni, le single "Emmaretta" n'avait pas convaincu les critiques et le public acheteur et n'avait pas réussi à figurer dans les Charts. Au moment de la sortie de l'album, "Deep Purple" était généralement ignoré par la presse musicale britannique, plus concentrée sur l'événement "Concerto for Group and Orchestra" que sur l'album d'une formation disparue.
L'album se vendit lentement en Europe, mais il fut finalement certifié Or en Allemagne en 1990.

Les critiques modernes sont généralement positives. Bruce Eder d'AllMusic qualifie l'album de "...l'un des albums de Rock Progressif les plus vivifiants de tous les temps, et de vision réussie d'une voie musicale que le groupe aurait pu emprunter mais n'a pas choisie...", remarquant que Deep Purple a réussi à combiner "...l'excitation brute, l'intensité et l'audace du Heavy Metal à ses débuts avec la complexité et la portée intellectuelle du Rock Progressif...".
Jedd Beaudoin de PopMatters apprécie dans sa critique le son plus lourd des chansons et remarque comment "...Evans sonne de plus en plus hors de propos dans un groupe qui était de plus en plus à l'aise pour s'étirer au-delà des limites des morceaux purement pop...", comme dans le morceau "April", qu'il considère non seulement comme "...la chose la plus ambitieuse de tout le disque, mais aussi sans doute la meilleure...".
David Bowling, dans sa chronique Blogcritics, considère l'album comme "...le moins satisfaisant de leurs trois sorties de début de carrière, bien qu'il puisse aussi être considéré comme leur plus aventureux..." pour ses "...méandres à travers un certain nombre de styles et de sons différents...".
Martin Popoff a fait l'éloge de l'album comme étant "...plus fort, plus agressif et bien mieux enregistré..." que "...les deux premiers disques...", montrant le travail original d'un "...groupe psychédélique étrangement soul distingué...", à l'exception du chanteur Evans, "...par ses musiciens percutants...".

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La nouvelle formation de Deep Purple avait enregistré son premier single, une chanson écrite par Roger Greenaway et Roger Cook intitulée "Hallelujah", à l'insu d'Evans et Simper. Ces derniers jouèrent pour la dernière fois avec le groupe le 4 Juillet 1969 à Cardiff. Six jours plus tard, le 10 Juillet, la nouvelle formation faisait ses débuts sur scène au Speakeasy Club de Londres.

Simper fut donc renvoyé du groupe vers le milieu de 1969, avec le chanteur original Rod Evans. Lorsque Gillan a été approché par les membres de Purple en vue d'un remplaçant d'Evans, Roger Glover joue de la basse à certaines répétitions et il enregistre le single "Hallelujah" pour Deep Purple sans que Simper ne le sache. Paice propose rapidement que le groupe engage Glover avec Gillan. Blackmore déclara également dans des interviews que le jeu de basse de Simper était trop dépassé et qu'il était plus adapté au Rock'N'Roll à l'ancienne qu'à la direction du Hard Rock dans laquelle il voulait emmener le groupe.

Evans fut renvoyé en 1969 et après son licenciement, il partit aux États-Unis avec sa femme et il refit surface deux ans plus tard, en 1971, année pendant laquelle il fondera le groupe de Rock Progressif Captain Beyond avec le batteur Bobby Caldwell qui avait joué avec Johnny Winter, deux anciens membres d'Iron Butterfly, le guitariste Larry Reinhardt et le bassiste Lee Dorman, ainsi que le claviériste Lewie Gold.
Ce groupe enregistra trois albums avant de se séparer en 1977. Sur le troisième album "Down Explosion" Rod Evans fut remplacé par Willy Daffern.

Simper intenta un procès à la direction de Deep Purple pour avoir rompu son contrat, et le litige fut réglé à l'amiable sur le plan économique.
Après son départ, il travailla brièvement avec Marsha Hunt avant de former son propre groupe Warhorse, avec le chanteur Ashley Holt, le guitariste Ged Peck, le claviériste Rick Wakeman et le batteur Mac Poole. Toutefois au bout de six mois, Rick le quitta pour se joindre au groupe The Strawbs et il fut remplacé par Frank Wilson. Warhorse enregistra deux albums pour Vertigo, et il était géré par Ron Hire, actionnaire de HEC Enterprises, les investisseurs initiaux de Deep Purple.
Pendant ce temps, Simper joua également sur un album live de Lord Sutch, avec Ritchie Blackmore, Keith Moon et plusieurs autres sommités.

N.B.: Toujours en 1969, la faillite de Tetragrammaton Records avait laissé Deep Purple avec de lourdes dettes, et sans maison de disques aux États-Unis. Ses managers parvinrent à décrocher un contrat avec Warner Bros. Records pour le marché Américain au début de l'année 1970, tandis que Harvest continua à distribuer ses disques au Royaume-Uni.

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Entre-temps, le groupe avait passé l'Eté 1969 à travailler sur son quatrième album, développant sa nouvelle orientation Hard Rock. Néanmoins, c'est dans un autre domaine qu'il revint dans l'actualité, avec le "Concerto for Group and Orchestra", une composition de Jon Lord interprétée par Deep Purple avec l'Orchestre philharmonique royal dirigé par Malcolm Arnold.

Le groupe avait ainsi obtenu une publicité bien nécessaire en Septembre 1969 avec ce Concerto, une épopée en trois mouvements composée par Lord en tant que projet solo et jouée par le groupe au Royal Albert Hall de Londres avec l'appui du Royal Philharmonic Orchestra, dirigé par Malcolm Arnold.

Avec "Days of Future Passed" des Moody Blues et "Five Bridges" des Nice, c'était l'une des premières collaborations entre un groupe de Rock et un orchestre. Cet album live devint leur première sortie avec un quelconque succès dans les Charts au Royaume-Uni. Gillan et Blackmore n'étaient pas très heureux que le groupe soit étiqueté comme "un groupe qui joue avec des orchestres", tous deux estimant que le Concerto était une distraction qui les empêchait de développer le style Hard Rock qu'ils souhaitaient.

Ce projet mêlant Rock et musique classique, entièrement porté par Lord, laissait les autres membres du groupe dubitatifs: à leurs yeux, c'était une distraction plutôt malvenue. Le spectacle eut lieu au Royal Albert Hall le 24 Septembre 1969 et attira des réactions variées, allant de l'enthousiasme au rejet complet: Ainsi, le D.J. John Peel refusa notamment de recevoir à nouveau le groupe dans son émission après le Concerto. Deep Purple se le tint pour dit et abandonna par la suite ce genre d'expériences néo-classiques, en dehors de la "Gemini Suite" l'année suivante, pour laquelle la BBC força Lord à faire appel à ses camarades contre sa volonté.

Lord a reconnu pourtant que même si les membres du groupe n'étaient pas très enthousiastes à l'idée de ce projet, à la fin de la représentation, "...vous auriez pu mettre les cinq sourires ensemble et traverser la Tamise...". Lord avait également écrit "the Gemini Suite", une autre collaboration orchestre / groupe dans la même veine, pour le groupe à la fin de 1970. En 1975, Blackmore déclara qu'il pensait que "the Concerto for group and orchestra" n'était pas mal, mais que la "Gemini Suite" était horrible et très décousue. Glover déclara plus tard que Lord avait semblé être le leader du groupe dans les premières années.

Le concerto:

1. Allegro Moderato (sol mineur)
La mesure du mouvement est binaire du début à la fin. L'introduction orchestrale est longue (7 min 35), entamée par le thème de la clarinette, ponctué par les bois et accompagné par les trémolos des cordes. Après cette introduction assez agitée, le groupe fait son entrée, d'abord brièvement accompagné par l'orchestre, puis seul, avec improvisation de guitare (qui débute après le court solo de basse ; avant, la partie de guitare est écrite). Puis un bref échange entre groupe et orchestre, puis l'orchestre joue à nouveau seul pendant environ deux minutes. Le groupe reprend le relais en jouant seul, avec improvisation de l'orgue. Suit un court relais de solos, puis un long solo de guitare. Un extrait de l'introduction est ensuite repris par l'orchestre, et le mouvement se termine par un finale éclatant, où le groupe et l'orchestre dialoguent en se donnant la parole de plus en plus souvent. La fin est un martèlement inégal, par l'orchestre et le groupe, du même accord (sol si♭ ré mi) quinze fois, et le finale crescendo typique du rock et du blues.

2. Andante
C'est le plus long des mouvements, et c'est le seul dans lequel le chant intervient, dans une mesure à 5/4.

3. Vivace-Presto (mi mineur)
Dans ce mouvement le xylophone et la caisse claire ont un rôle prépondérant. Le mouvement est d'abord à 6/8, avec brève introduction orchestrale (1 minute environ), puis arrivée de la batterie, qui accompagne d'abord l'orchestre, puis introduit l'entrée (courte) du groupe. Suit un passage à l'orchestre, puis entrée de la guitare, accompagnée par les cordes en croches staccato. Ensuite l'orgue joue le même thème, accompagnée par la batterie, la basse et les cordes. Bref passage de l'orchestre, où les duolets nous donne rapidement une impression de 2/4, mais le ternaire reprend aussitôt après, quand la guitare, puis le reste du groupe jouent accompagnés des cordes en croches staccato et un rythme très entraînant des bois (deux croches, demi-soupir, deux croches, demi-soupir, demi-soupir, croche, demi-soupir, croche, soupir). Puis improvisation de l'orgue, et passage orchestral en croches pour les cordes, et brefs accords pour les bois et le xylophone. Le caractère s'agite, puis on retrouve brièvement le groupe. Ensuite, solo de batterie. Puis reprise du tempo aux percussions, aux timbales et à la batterie, et passage orchestral, dans lequel la mesure passe de 6/8 à 2/4 (trois croches = deux croches). Thème à la guitare, accompagnée par le reste du groupe et les cordes, puis passage orchestral avec d'abord un ostinato rapide des cordes et flûtes en doubles croches (+ cuivres), puis un ostinato des cordes graves et des timbales en croches (sur mi) accompagnant un thème saccadé aux flûtes, à la caisse claire et au xylophone. Il débouche sur le point culminant du mouvement, joué uniquement par l'orchestre, puis crescendo jusqu'à la dernière intervention du groupe, accompagné par l'orchestre. Puis une fin éclatante à l'orchestre, ponctuée par les cymbales, et le dernier accord, introduit par les cors et le xylophone, est joué par le groupe et l'orchestre.

Lord avait composé ce concerto très rapidement pour cause de délai restreint, avec des paroles écrites par Ian Gillan. Lors du concert de 1969 au Royal Albert Hall, le premier avec les deux nouveaux membres, Gillan et Glover, il rencontra un grand succès d'estime qui fut aussi celui du groupe, malgré les nombreuses erreurs et fausses notes de l'orchestre, compensées par l'excellente interprétation du combo. Il ne sera rejoué qu'une seule fois par la Mk II le 15 Aout 1970, à l'Hollywood Bowl de Los Angeles.

Aux États-Unis, où l'album était sorti en premier, il avait atteint la 149e place du Billboard 200. Au Royaume-Uni il se classa à la 26e place et à la 22e place en Allemagne.Les éditions originales Américaines de cet album sont rares, le label Tetragrammaton ayant fait faillite au même moment. L'album est réédité l'année suivante par Warner Bros.

L'opinion de Malcolm Arnold:
Lors d'une interview pour la radio de l'hôpital de Huddersfield en 1970, peu après le concert au Royal Albert Hall, Arnold avait donné un point de vue positif sur l'expérience:
"...Ce qui me frappe chez Deep Purple, c'est leur formidable intégrité musicale. C'est tellement rafraîchissant dans un monde commercial. J'ai adoré travailler avec eux. Ce sont des musiciens complets. Ils ne cherchent pas à prouver quoi que ce soit. Ils aiment juste jouer de temps en temps avec un orchestre symphonique. Ils n'essaient pas de prouver un quelconque problème philosophique profond. Ils veulent juste écrire de la musique qui soit agréable...".

L'opinion de Blackmore:
Dans une interview de 1979 avec le magazine Sounds, Blackmore avait déclaré:
"...Je n'aimais pas la musique classique à l'époque. J'étais très très lunatique et je voulais juste jouer très très fort et sauter partout. Je n'arrivais pas à croire que nous jouions avec des orchestres. On se faisait toujours avoir en jouant avec eux. Nous avons commencé en 68 - c'est mon opinion - comme un groupe relativement compétent qui avait beaucoup à dire, mais qui le disait en même temps que les autres. En 1969, nous nous sommes lancés dans le classique parce que c'était le grand projet de Jon Lord d'écrire un concerto pour groupe et orchestre. Il était très sincère, mais je n'aimais pas le jouer ni respecter le fait que nous le faisions. L'orchestre était très condescendant envers nous, et je n'aimais pas jouer avec eux, donc c'était une grande calamité sur scène. Mais Jon était content et la direction était contente parce que nous avions un angle de presse, ce qui me déplaisait beaucoup...
...En 1970, j'ai dit : "Bon, on va faire un disque de rock and roll. Si ça ne marche pas, je jouerai dans des orchestres pour le reste de ma vie", parce que Jon n'était pas trop branché hard rock. Heureusement, ça a décollé, et je n'ai plus eu à jouer dans des orchestres...
...J'adore les orchestres, la musique de chambre - le violon sans accompagnement est mon préféré. Mais je les respectais trop, et nous n'étions tout simplement pas du même calibre. À l'époque, je jouais depuis 15 ans et j'étais coincé à côté d'un violoniste dévoué qui jouait depuis 50 ans juste pour donner un angle à la presse - c'est insultant. C'est pourquoi cela a commencé et s'est terminé très brusquement...".

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"Concerto for Group and Orchestra" sortit en vinyle en Décembre 1969 aux États-Unis (Tetragrammaton) et en Janvier 1970 au Royaume-Uni (Harvest). Ces éditions ne contenaient que le "Concerto", avec le deuxième mouvement divisé en deux parties. Les copies des éditions Américaines originales sont rares car Tetragrammaton fit faillite alors que l'album était encore en cours de publication. L'année suivante, le Concerto devint le seul album de Tetragrammaton à être réédité par Warner Bros, le nouveau label Américain de Deep Purple.

Le 4 Avril 1970, le Concerto fut diffusé à la télévision Britannique sous le titre "The Best of Both Worlds". La concert comprenait trois chansons supplémentaires de Deep Purple, "Hush", "Wring That Neck" et "Child in Time", qui ont été incluses dans une version de 2002.
En effet, en 2002, EMI a sorti des éditions spéciales de DVD-A, SACD et 2-CD du Concerto comprenant le programme complet de la musique jouée ce soir-là. En 2003, un enregistrement vidéo de ce concert est sorti en DVD. Cependant, quatre minutes et demie du 1er mouvement manquent dans cette vidéo, car elles ont été extraites directement de la diffusion de l'événement par la BBC le 4 Avril 1970. Le montage se trouvait dans la diffusion originale de la BBC.

Cette performance a été l'une des premières combinaisons de musique Rock avec un orchestre complet, précédant des œuvres telles que Procol Harum "Live : In Concert with the Edmonton Symphony Orchestra" (1972), "Journey to the Centre of the Earth" de Rick Wakeman (1974), "The Wall - Live in Berlin" de Roger Waters (1990), le concert "S&M" de Metallica (1999) et "Orchestralli" de Stewart Copeland (2004).

En 1999, le groupe voulut réinterpréter ce concerto pour fêter ses 30 ans. Mais toutes les partitions étaient perdues. Pour rendre cette représentation possible, une nouvelle partition a été créée par Lord avec l'aide de Paul Mann et Marco de Goeij, un jeune étudiant en musique Néerlandais, en écoutant l'enregistrement et en regardant la vidéo de la représentation de 1969 et en apportant quelques modifications et simplifications (en particulier dans le troisième mouvement). Le Concerto fut donc rejoué au Royal Albert Hall, le 25 et 26 septembre 1999, avec Steve Morse à la guitare, et le London Symphony Orchestra dirigé par Paul Mann. Cette fois-ci, l'interprétation est parfaite, et le groupe a encore un énorme succès. Ce concert fut enregistré et une partie est immortalisée sur l'album "Live at the Royal Albert Hall", sorti en 2000.

Un DVD du concert est sorti en 2003. En 2012, bien que rongé par un cancer du pancréas, Lord réenregistra une version studio. A coté de lui-même à l'orgue Hammond, apparurent les guitaristes Darin Vasilev, Joe Bonamassa et Steve Morse (un par mouvement), les chanteurs Steve Balsamo, Kasia Łaska et Bruce Dickinson (2e mouvement), le bassiste Guy Pratt (Pink Floyd, Madonna) et le batteur Brett Morgan (Jon Anderson, Sting). Le chef d'orchestre de la version de 1969, Sir Malcolm Arnold étant décédé en 2006, le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra y est dirigé par Paul Mann qui dirigeait déjà l'orchestre de la version du concerto rejouée en 1999 par Deep Purple. Lord peut entendre le master final de la nouvelle version de son concerto, mais il ne verra pas la sortie de l'album en Octobre, car il meurt le 16 Juillet 2012 d'une embolie pulmonaire à la London Clinic, peu après son 71e anniversaire.

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"Deep Purple in Rock" est le premier album studio enregistré par la nouvelle formation appelée communément Mark II. La pochette de l'album, conçue par le management du groupe, parodie l'iconique Mont Rushmore en remplaçant les visages des quatre présidents Américains par ceux des cinq membres du groupe.

Ce disque est aussi le premier album produit par le groupe, bien qu'ils aient fait un usage important des ingénieurs lors des sessions, en particulier Martin Birch qui cherchait à reproduire sur bande le son live de la salle de studio. Le titre est une réaction à "Concerto for Group and Orchestra", soulignant que Deep Purple est un groupe de Rock.

Le travail sur "Deep Purple In Rock" avait commencé le 16 Juin avec des répétitions au Hanwell Community Centre, alors qu'Evans et Simper faisaient encore partie du groupe; ils y avaient été rejoints par les deux nouveaux membres Gillan et Glover. Deep Purple 'Mark II' était né et la plupart des titres de cet album virent le jour lors de ces répétitions.

Le Hanwell Community Centre avait été réservé pour que le groupe répète et écrive de nouveaux morceaux; selon Glover, il avait été choisi parce que "...c'était le seul endroit que nous avons trouvé où nous pouvions faire beaucoup de bruit...".

Durant les mois qui suivirent, le groupe donna des concerts à un rythme effréné pour assainir ses finances, encore grevées par le coût du Concerto. Les musiciens en profitèrent pour mettre à l'épreuve les titres prévus pour leur quatrième album, dont les sessions d'enregistrement avaient commencé en Octobre, Martin Birch remplaçant Derek Lawrence aux manettes.

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La musique devait être forte et Heavy, et représenter fidèlement le spectacle du groupe. L'enregistrement avait eu lieu dans divers studios de Londres, entre deux tournées importantes, au cours desquelles les chansons et les arrangements avaient été peaufinés.

La structure de base de "Child in Time" fut élaborée lors de ces sessions, et cette chanson ainsi que "Speed King" (alors intitulé "Kneel and Pray") furent intégrées au set live lors du septième concert du groupe au Paradiso, à Amsterdam, le 24 Août.

L'enregistrement de "Deep Purple In Rock" avait commencé aux studios IBC de Londres, avec les premières sessions en Octobre. Le travail en studio était espacé entre les concerts, qui étaient nécessaires pour fournir des revenus au groupe, et il avait continué par intermittence jusqu'en Avril de l'année suivante.
Gillan déclarera plus tard que les concerts réguliers étaient importants pour développer le matériel et trouver les arrangements les plus appropriés avant l'enregistrement. La philosophie de base de l'enregistrement est que tout doit être fort et Heavy; Glover se souvient avoir vu des VU-mètres dans le rouge (signalant une distorsion audio) dans le studio.

En Novembre 1969, le groupe joua "Speed King" et "Living Wreck" pour une session de la BBC, tandis qu'en Février 1970, le groupe donna un concert pour la station, présentant en avant-première certains des nouveaux morceaux live. Tetragrammaton s'était déclarée en faillite à peu près à cette époque, ce qui signifiait qu'il n'était pas certain que l'album soit publié là-bas. Warner Bros a ensuite racheté le contrat de Tetragrammaton et a sorti les albums de Deep Purple aux États-Unis tout au long des années 1970.

La première face de l'album est véritablement explosive:
- "Speed King" s'est développé à partir d'un riff de basse écrit par Glover à Hanwell, dans une tentative d'imiter le "Fire" de Jimi Hendrix. Gillan a écrit les paroles en prenant des phrases de vieilles chansons de Rock 'N' Roll de Little Richard. La chanson s'appelait à l'origine "Kneel and Pray" et a été développée en tant que morceau live pendant plusieurs mois avant d'être enregistrée. La première prise studio de la chanson mettait en scène Lord jouant du piano au lieu de l'orgue, ce qui a été publié plus tard comme face B en Hollande. La dernière prise utilisée sur l'album a été enregistrée en Janvier 1970; elle s'ouvre sur un instrumental sans titre connu sous le nom de "Woffle", enregistré en Novembre 1969.
- "Bloodsucker" a été enregistré aux studios De Lane Lea et terminé aux studios Abbey Road. Paice a apprécié de jouer sur ce morceau. La chanson sera réenregistrée 28 ans plus tard, avec Steve Morse à la guitare, et rétitrée "Bludsucker" pour l'album "Abandon" de Deep Purple en 1998.
- "Child in Time" a été écrit au début des répétitions à Hanwell, après que Lord ait commencé à jouer l'introduction de "Bombay Calling" par It's a Beautiful Day. Le groupe a décidé de jouer le thème principal de la chanson à un tempo plus lent, et Gillan a écrit de nouvelles paroles inspirées par la guerre du Vietnam. Il a déclaré plus tard avoir trouvé le titre de la chanson spontanément. La chanson était régulièrement jouée en concert, et était bien répétée au moment de son enregistrement à l'IBC en novembre 1969. Elle est ensuite devenue un hymne de facto pour les groupes de résistance anticommunistes en Europe de l'Est pendant la période du rideau de fer.

La deuxième face est tout aussi puissante:
- "Flight of the Rat" est la dernière chanson enregistrée pour l'album, au De Lane Lea le 11 Mars. Elle a évolué pendant les répétitions à partir d'un réarrangement humoristique par Glover de "Flight of the Bumblebee".
- "Into the Fire" a été écrit par Glover comme un avertissement contre les drogues. Le riff principal s'est développé après avoir discuté des gammes chromatiques avec Blackmore.
- "Living Wreck" a été enregistré lors des premières sessions de l'IBC en Octobre 1969. Il a failli ne pas figurer sur l'album car le groupe estimait qu'il n'était pas assez bon, mais ils l'ont réécouté vers la fin des sessions et ont décidé qu'il leur plaisait. Blackmore a joué le solo de guitare à travers une pédale d'octave.
- "Hard Lovin' Man" est dérivé d'un riff de basse de Glover et développé comme une jam session par le reste du groupe. C'est le premier titre de l'album enregistré au De Lane Lea en Janvier 1970 avec l'ingénieur Martin Birch. Le groupe a été impressionné par les compétences de Birch, et il a été retenu comme ingénieur pour le reste des albums du groupe jusqu'en 1976. Il est crédité en tant que "catalyseur" sur le LP original.

Il n'y a pas de déchets et cet opus est un véritable chef d'oeuvre!...
D'autres chansons avaient, bien sûr, été écrites mais ne furent pas sélectionnées pour l'album.
- Ainsi, après avoir terminé l'album, la direction du groupe s'inquièta de l'absence d'un Hit single évident, et réserva De Lane Lea début Mai 1970 pour que le groupe puisse en écrire et en enregistrer un. Après avoir lutté pour trouver une chanson à consonance commerciale, Blackmore a commencé à jouer le riff de l'arrangement de Ricky Nelson sur "Summertime", tandis que le groupe improvisait le reste de la structure. Gillan dira plus tard qu'il a essayé d'écrire "...les paroles les plus banales auxquelles nous pouvions penser...". Le résultat fut le single "Black Night", qui devint le premier succès Britannique du groupe.
- "Cry Free" a été enregistré à l'IBC en Janvier 1970. Bien que le groupe ait enregistré plus de 30 prises, il n'a pas été retenu dans la liste finale des titres et a été publié plus tard sur un album de compilation.
- Un instrumental, "Jam Stew", a été enregistré fin Novembre 1969 à l'IBC. Une version avec des paroles improvisées avait été enregistrée sous le nom de "John Stew" pour une session de la BBC, tandis que le riff principal figurait sur le morceau "Bullfrog" de l'album de session "Green Bullfrog", sorti l'année suivante.

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L'interaction entre la guitare de Blackmore et l'orgue distordu de Lord, associée à la voix puissante et étendue de Gillan et à la section rythmique de Glover et Paice, commence à prendre une identité unique qui sépare le groupe de ses albums précédents.
Sur le développement de l'album, Blackmore a déclaré: "...J'en ai eu marre de jouer avec des orchestres classiques, et je me suis dit, 'bon, c'est mon tour'. Jon était plus classique. J'ai dit: "Tu as fait ça, je vais faire du Rock, et on continuera avec ce qui sera le mieux...".

Une fois l'enregistrement terminé, le groupe continua à faire des tournées. Gillan se souvient avoir donné 50 concerts au Royaume-Uni au cours du premier semestre 1970, plus 15 autres en Europe. Ils ont également joué une émission spéciale en live pour Granada TV, 'Doing Their Thing', et pour London Weekend Television, 'South Bank Summer'.

L'album et le single "Black Night" sont sortis le 5 Juin 1970. "Deep Purple In Rock", publié par le label EMI Harvest, rencontra immédiatement un grand succès, permettant enfin au groupe de percer dans son pays d'origine: le single "Black Night" s'y classe no 2 le 15 Août 1970, tandis que l'album atteignit la 4e place des Charts (respectivement 66e et 143e aux États-Unis).
Le groupe a interprété "Black Night" en direct dans l'émission 'Top of the Pops' de la BBC.

En plus de l'augmentation des ventes au Royaume-Uni, le groupe se fait un nom en tant que groupe de scène, notamment en raison de l'ampleur de ses concerts et des talents d'improvisation de Blackmore et Lord. Lord a déclaré: " ...Nous nous sommes inspirés du Jazz, du Rock And Roll à l'ancienne, des classiques. Ritchie et moi... avions l'habitude d'échanger des blagues et des attaques musicales. Il jouait quelque chose, et je devais voir si je pouvais l'égaler. Cela donnait un sens de l'humour, un sens de la tension au groupe, un sens de "qu'est-ce qui va se passer ensuite?". Le public ne savait pas, et neuf fois sur dix, nous non plus!...".

Le 9 Août, le groupe se produisit au National Jazz and Blues Festival, dont le point culminant fut lorsque Blackmore mit le feu à ses amplificateurs.
Contrairement aux albums précédents, chaque chanson de "Deep Purple in Rock" est créditée aux cinq membres de Deep Purple. Gillan se souvient que les chansons ont d'abord été répétées à Hanwell, puis introduites dans le spectacle en live pour voir comment elles fonctionneraient. Lord a déclaré que le but de l'album était de faire "...un effort conscient pour s'arrêter et penser à écrire des chansons que nous comprenions tous...".

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Ce fut l'album de la percée du groupe en Europe et il atteignit la quatrième place au Royaume-Uni et resta dans les classements d'albums tout au long de l'année et de l'année suivante, jusqu'à ce que l'album suivant, "Fireball", soit prêt. La version originale comportait une pochette gatefold avec les paroles complètes et une série de photos en noir et blanc du groupe.
Il resta, en fait, classé pendant 68 semaines, en 7ième place en France et en tête des Charts en Allemagne. Aux États-Unis, il n'atteignit jamais que la 143ième place du Billboard 200.

La version Américaine de l'album avait coupé l'intro de "Speed King", qui dure un peu plus d'une minute. Elle reste éditée sur la version standard de Warner Bros. U.S., mais a été restaurée dans sa totalité sur le pack du 25ième anniversaire. L'album a été réédité en vinyle avec une seule pochette en 1982, remplaçant la pochette gatefold originale.
N..: La version Mexicaine inclut également "Black Night" dans la liste des titres.

Le succès de l'album "Deep Purple in Rock" a considérablement amélioré la notoriété de la formation. En Octobre, lors d'une tournée au Royaume-Uni, le Melody Maker publia un article intitulé "Purple Mania", qui montrait que les concerts du groupe attiraient des foules de plus en plus enthousiastes. Deep Purple termina l'année par une tournée en Scandinavie et en Allemagne. Lors d'un concert à Lüdenscheid, ils jouèrent sans Blackmore qui était tombé malade. Les fans déclenchèrent une émeute et détruisent pour 2 000 £ d'équipement.

En 1995, une édition spéciale du vingt-cinquième anniversaire de l'album a été publiée par EMI.
L'album, comprenant un livret d'une vingtaine de pages et plusieurs titres bonus, dont des inédits et des titres remixés, a été remasterisé par Glover, ajoutant "Black Night", "Jam Stew", un nouveau mix de "Cry Free", et des remixes de "Flight of the Rat" et "Speed King".

En 2009, le label audiophile Audio Fidelity a publié une version remastérisée de "Deep Purple in Rock" sur un CD en or 24 carats en édition limitée. Le mastering du CD a été réalisé par Steve Hoffman. Cette version reprend le format original de sept pistes, sans bonus.

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La réaction des critiques fut positive. Rodney Collins, de Record Mirror, a déclaré qu'il s'agissait d'un "...album étonnamment bon...", montrant que "...le Rock, avec un nouveau coup de poignard et du matériel alerte, est toujours l'un des domaines les plus gratifiants de la musique contemporaine...". Richard Green, écrivant dans le New Musical Express, a déclaré que l'album était "...un bon Rock bien charpenté..." et a particulièrement apprécié le chant de Gillan sur "Child In Time". Disc and Music Echo l'a noté 4 étoiles sur 5, comparant le son à celui de Nice, et notant la domination instrumentale de Blackmore sur Lord.
Selon Tony Dolan dans 'Deep Purple: a Critical Retrospective', le premier album Mk II "Concerto for Group and Orchestra" avait donné à Deep Purple la publicité dont il avait besoin au Royaume-Uni, mais le groupe - Ritchie Blackmore en particulier - était déterminé à ce qu'il "...ne soit pas étiqueté comme une nouveauté...". Il était inflexible sur le fait que le prochain album studio devait être un assaut complet sur les tympans. Comme Blackmore le disait aux autres, "...si ce n'est pas dramatique ou excitant, ça n'a pas sa place sur cet album...".

Les critiques rétrospectives ont été tout aussi favorables. Eduardo Rivadavia, de AllMusic, a qualifié "Deep Purple In Rock" de "...l'un des albums les plus marquants du Heavy Metal...". Le journaliste Rock Malcolm Dome a déclaré que "...In Rock est l'un des grands albums... pas seulement de Purple, de n'importe qui...". À propos des nouveaux membres Gillan et Glover, il a ajouté : "...La façon dont Ian Gillan garde le contrôle de sa voix tout en devenant complètement fou est remarquable. Et Roger Glover n'était pas trop difficile, mais très bon techniquement... et contribuait également de façon agréable et impressionnante à l'écriture des chansons...". Sid Smith a remarqué dans sa critique de BBC Music la "...confiance stridente que le nouveau line-up avait trouvée..." et comment l'album "...a plutôt bien défini le modèle du Heavy Rock...". Le journaliste Canadien Martin Popoff écrit que "...In rock de Deep Purple, ainsi que Paranoid de Sabbath et Uriah Heep, tous en 1970, ont carrément et triplement inventé le Heavy Metal...", In Rock étant "...le plus flashy, le plus frais et le plus sophistiqué des trois...". Dans sa critique, il rappelle que l'album reste "...le disque le plus pointu et le plus métallique de Deep Purple jusqu'à Perfect Strangers..." 14 ans plus tard, bien que Deep Purple n'ait jamais accepté le titre de groupe de Heavy Metal, "...se considérant comme un groupe de Hard Rock jazzy bluesy proggy...".

L'album est cité dans l'ouvrage de référence de Robert Dimery "Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie" et dans un bon nombre d'autres listes.

Cet album posait les bases d'un nouveau genre musical que les critiques de l'époque appelleront Hard Rock ou Heavy Metal et il continue encore d'attirer les éloges de la critique en tant qu'exemple précoce des genres Hard Rock et Heavy Metal.
"Deep Purple in Rock" était tout ce que Blackmore avait envisagé et plus encore. Deep Purple avait enfin trouvé sa niche avec son Rock dur, lourd, tonitruant et puissant."
Le guitariste a depuis déclaré que l'album était son préféré pendant son temps avec Deep Purple, avec "Machine Head".

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Un nouvel album de la Mk. II, "Fireball", sortit pendant l'Eté, en Juillet 1971, et il rouvrit le marché Américain à Deep Purple (32e), qui tourna avec The Faces et Rod Stewart. Plus progressif et varié que son prédécesseur, il devient également son premier no 1 au Royaume-Uni, mais les ventes restent dans l'ensemble décevantes par rapport à celles de "In Rock" et "Black Night".

Cet opus fut le premier sur lequel le groupe travailla après avoir vraiment établi sa carrière avec "Deep Purple In Rock". De ce fait, le groupe était continuellement sollicité pour des concerts live, ce qui commença à affecter la santé des membres du groupe. Lord souffrait de problèmes de dos (remontant à l'époque où il faisait partie de The Artwoods et devait transporter un orgue Hammond aux concerts sans l'aide d'une équipe de route), et Glover avait des problèmes d'estomac qui l'ont empêché de se produire en concert à plusieurs reprises.

Blackmore se sentait justifié par la décision de se concentrer sur le Hard Rock, et pensait que le succès du groupe était en grande partie dû à lui. Cela a conduit à un conflit croissant avec Gillan et les relations entre les deux ont commencé à devenir tendues.

"Fireball" est donc le premier du groupe à atteindre la première place des Charts Britanniques, tout en étant également numéro un dans plusieurs autres pays Européens comme l'Allemagne, l'Autriche ou la Suède. En Amérique du Nord, il a surpassé son prédécesseur, In Rock, atteignant la n° 32 au Billboard 200 aux États-Unis et la n° 24 au Canada.
La sortie originale en vinyle était dans une pochette gatefold, avec un sac générique Harvest LP et un insert lyrique.

L'enregistrement de l'album s'était fait à différents moments sur une longue période allant de Septembre 1970 à Juin 1971, les séances studios étant constamment entre-coupées par des concerts où des tournées. Il s'était fait à Londres dans les studios De Lane Lea et Olympic.
C'est ainsi que, sous la pression de son management, Deep Purple avait dû sortir le single "Strange Kind of Woman", d'inspiration Boogie, dès Février 1971 pour faire patienter les fans, cinq mois avant la sortie de l'album. Avec succès puisqu'il se classa à la 8e place des Charts Britanniques et en Allemagne, et à la première au Danemark.
"Strange Kind of Woman" est devenu leur deuxième single à figurer dans le Top 10 Britannique.

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Les répétitions pour la préparation et la composition du matériel pour l'album s'étaient faites en partie dans un manoir, The Hermitage, à Welcombe dans le Devonshire en Décembre 1970. Mais, selon Glover, à part "Strange Kind of Woman", il ne reste que "Slowtrain" et "Freedom" de ces séances. Ces deux titres ne feront leur apparition que dans les titres bonus de la réédition 1996.

Le groupe avait annulé plusieurs concerts afin de rassembler le matériel qui pourrait servir de suite à "Deep Purple In Rock". "Strange Kind of Woman" avait été écrite pendant ces sessions, et le titre, ainsi que "The Mule" furent enregistrés en Janvier 1971. Une autre chanson, "Freedom", avait été écrite à Welcombe et enregistrée pendant ces sessions, mais elle n'a pas été retenue dans la liste finale des morceaux. D'autres morceaux furent enregistrés entre deux concerts jusqu'en Mars. "Strange Kind of Woman" avait été ajouté aux concerts du groupe à la fin du mois de Janvier, et elle devint rapidement un morceau de choix pour Gillan, qui reprend les riffs de guitare de Blackmore dans un style "call and response". La dernière chanson à être enregistrée est "Demon's Eye" en Juin.

"Fireball" est devenu le premier des trois albums du groupe à être classé numéro 1 au Royaume-Uni, pourtant, il n'est pas resté dans les Charts aussi longtemps que son prédécesseur, "Deep Purple in Rock". Bien que l'album se soit vendu à plus d'un million d'exemplaires au Royaume-Uni, il n'y a même jamais été certifié disque d'Or.

La version originale Britannique avait "Demon's Eye" comme troisième piste, mais ne comprenait pas "Strange Kind of Woman", qui avait été publié en tant que single dans ce pays. La version Américaine comprend cette dernière piste à la place de la première.
Un deuxième single, "Fireball", le titre de l'album, est sorti en Qctobre 1971 et se classe à la 15e place dans les Charts du Royaume-Uni.

N.B.: La chanson "Fireball" est l'une des deux seules du groupe à comprendre un solo de basse, la 2e étant "Pictures of home".

A partir de cet album, Blackmore abandonne définitivement sa Gibson ES-335 pour jouer uniquement sur une Fender Stratocaster.

En Septembre 2010, un CD en or 24k en édition limitée a été publié par Audio Fidelity. Le CD a été masterisé à partir des bandes originales par Steve Hoffman. Le CD d'or contient la liste originale des pistes aux États-Unis avec "Strange Kind of Woman" et ne contient pas "Demon's Eye".

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"Strange Kind of Woman" a été un élément de base du set live jusqu'à aujourd'hui, et "Fireball" a également fait quelques apparitions en live, principalement en rappel car il nécessitait qu'Ian Paice utilise une double grosse caisse, qui était installée pendant la pause après le set principal. "Strange Kind of Woman" et "The Mule" ont été joués régulièrement en concert tout au long de 1972 (et figurent sur l'album live "Made in Japan"), ce dernier remplaçant l'instrumental "Paint It Black" comme véhicule pour le solo de batterie de Paice.
"Anyone's Daughter" a été joué lors des tournées de 1993-1994, tandis que "Fools", "No One Came", "I'm Alone", "Demon's Eye" et "No No No" ont tous fait des apparitions périodiques dans diverses tournées depuis 1996.

La plupart des membres du groupe ne considèrent pas cet album comme un classique, bien qu'il soit l'un des préférés de Gillan. Il a déclaré dans une interview de 1974: "...La raison pour laquelle je l'aimais tant était que je pensais, d'un point de vue de l'écriture, que c'était vraiment le début d'énormes possibilités d'expression. Et certains des morceaux de cet album sont vraiment, vraiment inventifs...". Cependant, Gillan a également déclaré que l'inclusion de "Anyone's Daughter" sur l'album était "...un bon moment de plaisir, mais une erreur...".
Blackmore, en particulier, a déclaré publiquement qu'il n'était pas très satisfait de "Fireball". Il a déclaré à propos de la production: "...C'était un peu un désastre, parce qu'il a été jeté ensemble dans le studio. La pression de la direction, on n'avait pas le temps. Je leur ai dit, 'si vous voulez un LP, vous devez nous donner du temps'. Mais ils ne voulaient pas. J'ai juste lancé au groupe des idées que j'ai trouvées sur le moment...."
Lord a déclaré que "Fireball" "...s'égare légèrement..." et "...va dans des endroits où le groupe ne s'attendait pas à aller...". Lord a cependant fait l'éloge de plusieurs chansons de l'album, notamment "No No No" et "Fools", et a particulièrement distingué le jeu de batterie de Paice sur la chanson titre.

Dans l'épisode du 9 Avril 2011 de 'That Metal Show', le virtuose de la guitare Yngwie Malmsteen a déclaré que sa grande sœur lui avait offert "Fireball" lorsqu'il avait huit ans, et que "...cela a tout changé..." pour lui. De même, Lars Ulrich, batteur de Metallica, a déclaré qu'il avait acheté un exemplaire de "Fireball" dans les 12 heures qui ont suivi le concert de Deep Purple à Copenhague en 1973, et qu'il attribue à ce concert et à cet album le mérite d'avoir éveillé son intérêt pour la musique Hard Rock.

De même, Michael Monroe a déclaré sur le podcast d'Eddie Trunk que c'était le premier album qu'il avait acheté, et l'un des premiers qu'il avait écouté avec "Led Zeppelin II", et qu'il avait eu une influence majeure sur sa carrière dans le Rock And Roll.

King Diamond mentionne également "Fireball" comme étant le premier album studio qu'il a acheté en tant qu'adolescent et une influence importante dans sa future carrière.

N.B.: C'est en 1971 que le groupe a créé sa propre maison de disques, appelée Purple Records.
Outre les albums de Deep Purple et de ses membres en solo, le label édite Rupert Hine, Tony Ashton, Yvonne Elliman, Jon Pertwee, Hard Stuff, Silverhead et Tucky Buzzard, entre autres.

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Dans les semaines qui suivirent la sortie de "Fireball", le groupe interprètait déjà des chansons prévues pour son prochain album. Une chanson (qui deviendra plus tard "Highway Star") avait été interprétée lors du premier concert de la tournée Fireball, après avoir été écrite dans le bus menant à un concert à Portsmouth, en réponse à la question d'un journaliste: "Comment faites-vous pour écrire des chansons?".

En 1971, Deep Purple était en tournée depuis deux ans et les albums studio précédents, tels que "Deep Purple in Rock" (1970) et "Fireball" (1971), avaient été enregistrés entre deux concerts. Le groupe estimait que les précédents travaux en studio ne sonnaient pas aussi bien que leurs performances live, et il souhaitait enregistrer dans un environnement de scène. Paice avait enregistré son kit de batterie dans le couloir pour certaines des sessions de "Fireball", estimant que cela sonnait mieux, et il voulait trouver un environnement d'enregistrement alternatif, loin des studios insonorisés habituels.

Les sessions d'enregistrement précédentes ayant été insérées dans le calendrier des concerts du groupe, Deep Purple avait voulu consacrer du temps à l'enregistrement d'un album loin de l'environnement typique des studios, en espérant que cela donnerait un son plus proche de leurs concerts.
On conseilla alors à Deep Purple d'enregistrer en dehors du Royaume-Uni, car ils n'auraient pas à payer autant d'impôts sur le revenu.
Le groupe avait fait une tournée au Royaume-Uni de Septembre à Octobre 1971, et il présentait en avant-première de nouveaux morceaux qui seront finalement publiés sur "Machine Head".

Ils entamèrent ensuite une tournée aux États-Unis, et le 24 Octobre 1971, lors de la partie Américaine de la tournée Fireball, le groupe s'apprêtait à jouer à l'Auditorium Theatre de Chicago lorsque Gillan contracta une hépatite, obligeant le groupe à jouer sans lui, Glover le remplaçant pour le set. Après seulement deux concerts, le reste des dates Américaines avait été, en conséquence, annulé et le groupe avait pris l'avion pour rentrer chez lui.

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Blackmore commença alors à penser à un éventuel travail en solo pour l'avenir, et Deep Purple dans son ensemble se réjouit de disposer d'un bloc de temps dédié à l'enregistrement, loin de la pression des tournées.

Deep Purple avait donc initialement prévu d'enregistrer son nouvel album studio au Casino de Montreux, en Suisse, en Décembre 1971, un endroit où le groupe avait joué le 16 Avril 1971. Ils appréciaient le lieu et son propriétaire, Claude Nobs, fondateur et directeur général du Festival de Jazz de Montreux, avec qui ils s'étaient lié d'amitié, et ils voulaient avoir un son proche du 'live'. Pour ce faire, Ils avaient loué le Rolling Stones Mobile Studio et firent les réservations d'hôtel nécessaires.

Le Casino fermant chaque Hiver pour des travaux de rafraîchissement (ce qui permettrait de l'utiliser comme lieu d'enregistrement) était une grande arène, contenant plusieurs installations de divertissement. Led Zeppelin, Pink Floyd et Black Sabbath, entre autres, s'y étaient tous produits.

Deep Purple arriva le 3 Décembre 1971 sur la Riviera suisse. Après un dernier concert prévu le 4 Décembre avec Frank Zappa and the Mothers of Invention en tête d'affiche, ils auraient l'endroit pour eux et le groupe pourrait ensuite installer son matériel et commencer l'enregistrement. En retour, le groupe avait provisoirement proposé de se produire au Casino, ce qui leur aurait permis de sortir un double album, moitié live et moitié studio.

Le dernier concert au Casino de Montreux était donc donné en matinée par Frank Zappa and the Mothers of Invention qui, à l'époque, comprenait les chanteurs Flo & Eddie, le multi-instrumentiste Ian Underwood et le batteur Aynsley Dunbar.
Hélas, le concert tourna au véritable désastre lorsqu'un fan utilisa un pistolet de détresse et tira une fusée éclairante sur le plafond du bâtiment qui mit le feu à la salle de spectacle.

Bien que le public n'ait d'abord pas été conscient de l'incident parce que le toit était recouvert d'un faux plafond en bambou, environ une heure après le début du concert, les gens avaient commencé à voir des étincelles émerger. Le groupe s'arrêta de jouer; selon Glover, Zappa avait dit que "...personne ne doit paniquer, mais ...... FEU!...".

Après cela, la direction avait ordonné une évacuation contrôlée. Les musiciens de Deep Purple étaient dans la salle et ils avaient eu le temps d'évacuer les lieux en compagnie de tous les autres spectateurs.
Il n'y eut pas de victime à déplorer, mais un groupe de gens avait été brièvement piégé dans le sous-sol du Casino avant d'être secouru par Nobs. Peu après que tout le monde ait été évacué en toute sécurité, le bâtiment était parti en flammes.

Le bâtiment brûla complètement, ruinant ainsi les plans du groupe. Heureusement, deux de leur roadies avaient eu la présence d'esprit d'éloigner le camion contenant le studio mobile hors de portée de l'incendie.
Comme chacun sait, cet incident avait inspiré la chanson "Smoke on the Water". Gillan, parlant de l'origine de cette chanson: "...Nous étions assis dans ce bar-restaurant à environ un quart de mile du casino, et il faisait une chaleur torride. Le vent descendait des montagnes et emportait la fumée et les flammes à travers le lac...".

Dans un premier temps, Nobs avait relogé Deep Purple au Pavillon, un théâtre voisin, où ils enregistrèrent les pistes de base d'une chanson provisoirement nommée "Title No. 1". Glover se souvient de s'être réveillé un matin en disant à haute voix le titre "Smoke on the Water". C'est à partir de là que Gillan avait écrit les paroles qui décrivent l'expérience vécue à Montreux. Une photographie du Casino de Montreux en flammes a été incluse dans la pochette de l'album.
Mais les riverains se plaignirent du bruit et le groupe fut dans l'obligation de se trouver un nouveau lieu.

Ils eurent des propositions diverses comme un abri antiatomique, une cave à vin, ou un château dans les montagnes avoisinantes mais Nobs leur proposa, à proximité, le Grand Hôtel de Territet, un hôtel fermé lui aussi pendant l'hiver.
Le groupe s'y installa, le convertit en une salle de concert adaptée à l'enregistrement: le studio mobile était garé devant l'hôtel; les couloirs et les pièces où le groupe enregistrait étaient calfeutrés avec des matelas et des couvertures pour trouver une bonne acoustique.

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Blackmore "...Nous avions l'unité d'enregistrement mobile des Rolling Stones, instalée dehors dans la neige... une fois que nous étions dans le camion pour un playback, même si nous ne pensions pas que c'était une prise parfaite, nous nous disions 'Ouais, c'est assez bon'. Parce qu'on ne pouvait pas supporter d'y retourner...".

L'album fut finalement enregistré dans un couloir, à l'exception de la piste musicale de "Smoke on the Water" qui avait été enregistrée dans le théâtre le Pavillon avant que le groupe ne soit prié de partir.

Les titres qui composent cet album ont été enregistrés en moins de trois semaines entre le 6 et le 21 Décembre 1971, le groupe profitant pleinement de son temps pour enregistrer, n'ayant strictement aucune contrainte d'horaires.

Le groupe enregistra huit chansons, mais "When a Blind Man Cries" ne fut pas intégrée à l'album; elle sortit en face B du single "Never Before", mais elle figurera sur la réédition du 25e anniversaire de l'album.
N.B.: Cette chanson, ainsi que "Pictures of Home" qui est au contraire intégrée à l'album, comptent, par la suite, parmi les titres que Blackmore écartera toujours.

À propos de cet enregistrement, Blackmore déclara à BBC Radio 2: "...Nous avons tout fait en quatre prises environ parce que nous devions le faire. La police frappait à la porte. On savait que c'était la police, mais on avait un si bon son dans cette salle. On réveillait tous les voisins à 8 km à la ronde à Montreux, car le son se répercutait à travers les montagnes. J'étais en train d'écrire la dernière partie du riff, on venait de le terminer, quand la police a fait irruption et a dit "vous devez arrêter". On avait le morceau en main...".

Voici l'histoire complète des pistes de l'album:

Le titre d'ouverture, "Highway Star", a été écrit alors que le groupe était dans un car se rendant à la première date de sa tournée Britannique à Portsmouth le 13 Septembre 1971. Leur management s'est arrangé pour qu'ils se rendent au concert avec un groupe de journalistes musicaux qui pouvaient interviewer le groupe à leur guise. L'un d'entre eux a demandé à Blackmore comment il écrivait ses chansons, ce à quoi il a répondu "...comme ça...", a pris la guitare et a joué le riff d'ouverture de la chanson. Gillan a improvisé un ensemble de paroles autour de: "...We're on the road, we're a rock'n'roll band...". Le reste du groupe a complété l'arrangement pendant les répétitions et il a été ajouté au spectacle le soir du concert. Blackmore a basé son solo de guitare autour d'une figure qu'il a apprise de Johnny Burnette, et a aimé sa ressemblance avec Johann Sebastian Bach.

"Maybe I'm A Leo" a porté le titre provisoire de "One Just Before Midnight", qui apparaît sur une photo d'une feuille d'enregistrement sur la pochette de l'album. Le titre définitif et les paroles font référence au signe de naissance de Gillan. Glover a écrit le riff principal de la chanson après avoir écouté "How Do You Sleep?" de John Lennon, et il a apprécié que le riff ne commence pas sur le premier temps de la mesure. La chanson a été jouée en live une fois en 1972 lors d'un concert de la BBC. Elle est devenue l'une des chansons favorites des concerts des années plus tard, après que Joe Satriani ait temporairement rejoint le groupe en 1993.

"Pictures of Home" décrit les vues et les images des environs de Montreux, loin de chez eux. Le titre a été initialement enregistré avec une introduction à la batterie, qui a été laissée sur l'enregistrement original; cependant, elle a été ajoutée pour la réédition du 25e anniversaire. Le titre a également été joué en concert après que Satriani ait rejoint Deep Purple.

"Never Before" a été considéré par le groupe comme le titre le plus commercial de l'album, et est sorti en single. La chanson a été jouée en live une fois lors de l'émission BBC In Concert.

"Smoke on the Water" documente les expériences de l'enregistrement de "Machine Head", notamment l'incendie et l'évacuation du casino, et les sessions au Grand Hôtel. Le titre qui deviendra un tube planétaire fait référence à l'épaisse fumée noire de l'incendie qui s'étend sur les rives du lac de Genève. Le riff est travaillé le premier jour lors du test de son alors que le groupe est installé au Pavillon. La piste d'accompagnement était le seul matériel utilisable provenant des enregistrements du Pavillon, avant que la police n'arrête les sessions.
Un ou deux jours après l'incendie, Glover se réveille un matin en prononçant les mots "Smoke on the Water", une image de la fumée se dissipant sur le lac Léman trottant dans sa tête depuis l'incendie. Il en parle à Gillan qui écrit les paroles de la chanson avant que le projet ne soit abandonné, le titre évoquant trop une chanson sur la drogue. Peu avant de quitter le lieu de l'enregistrement, l'ingénieur du son, Martin Birch fait remarquer au groupe qu'il manque sept minutes d'enregistrement pour conclure l'album. Le groupe décide donc de reprendre le travail sur la chanson Smoke on the Water et de l'intégrer à l'album.
Blackmore a contribué au riff de guitare d'ouverture, et a déclaré plus tard qu'il était populaire parce qu'il était simple et basé sur quatre notes, le comparant au phrasé musical d'ouverture de la Cinquième Symphonie de Beethoven. Bien que le morceau soit l'un des plus célèbres de Deep Purple, et de la musique Rock en général, le groupe ne pensait pas qu'il avait un grand potentiel commercial, et ce fut l'un des derniers morceaux de "Machine Head" à être joué en concert. La chanson a ensuite connu un grand succès aux États-Unis, atteignant la quatrième place du Billboard Hot 100. En plus de Deep Purple, Gillan a interprété la chanson en live dans le cadre de sa carrière solo, et pendant son bref passage avec Black Sabbath en 1983.

"Lazy" a été joué pour la première fois en concert lors de la tournée Britannique de 1971, et conservé tout au long de l'année suivante. Elle était jouée vers la fin du spectacle, remplaçant l'entraînement instrumental "Wring That Neck", et a ensuite été déplacée au milieu du set au début de 1972. Glover a déclaré que la chanson était grossièrement basée sur une chanson d'Oscar Brown, "Sleepy", tandis que Blackmore a déclaré qu'elle était inspirée par "Stepping Out" d'Eric Clapton. La chanson a été conçue pour être un véhicule pour diverses vitrines instrumentales, y compris une introduction d'orgue sans accompagnement et l'harmonica de Gillan. Blackmore a enregistré les solos de guitare par sections sur deux jours différents, qui ont ensuite été assemblés.

"Space Truckin'" a été écrit comme un pastiche des paroles de Rock 'N' Roll des années 1950, mais avec un thème de science-fiction. Deep Purple a commencé à penser à des phrases absurdes telles que "...musique dans notre système solaire..." qui conviendraient. Paice joue un court solo de batterie sur ce morceau. Il a été joué pour la première fois en Janvier 1972, lors du concert suivant les sessions de Montreux, et a été intégré à la section instrumentale du précédent concert "Mandrake Root" en guise de conclusion. La chanson est restée le dernier morceau de la série après que Gillan et Glover aient quitté le groupe en 1973, y compris lors d'une performance mémorable au California Jam l'année suivante, où Blackmore a mis le feu à ses amplificateurs et détruit une caméra de télévision avec sa guitare. La chanson a été régulièrement jouée comme réveil par l'équipage à bord du vol STS-107 du programme de la navette spatiale en 2003.

La ballade intitulée "When a Blind Man Cries" a été enregistrée pendant les sessions de "Machine Head", mais n'a pas été incluse dans l'album. Au lieu de cela, elle a été utilisée comme face B sur le single "Never Before". La chanson apparaît comme un titre bonus sur l'édition du 25e anniversaire de Machine Head.

La pochette a été créée en estampillant le titre de l'album sur une feuille de métal poli, qui a été tendue comme un miroir devant lequel le groupe se tenait. Le photographe Shepard Sherbell a ensuite pris une photo du reflet; une petite trace de lui peut être distinguée sur l'image finale (juste en dessous du texte "Head"). La pochette intérieure de l'album a été conçue en grande partie par Glover et son manager Tony Edwards, et présente une sélection de photos d'identité judiciaire qui étaient auparavant utilisées pour les feuilles de contact des maisons de disques. Elle comprend une photo de Nobs, à qui "Machine Head" est dédié. Les premiers pressages comportaient également une feuille de paroles imprimée à la main.

Blackmore fit remarquer que "Machine Head" a été enregistré en trois semaines environ, remarquant que "...tout était naturel et que tout fonctionnait...". Il a ajouté : "...Je n'ai pas beaucoup aimé 'Fireball' parce que nous travaillions trop. Mais nous avons eu environ un mois de repos avant 'Machine Head', ce qui m'a permis de me ressaisir et d'écrire quelques trucs...".

L'album produit par le groupe est sorti au Royaume-Uni le 25 Mars 1972 sur Purple Records.
Il comprend des morceaux qui deviennent rapidement des classiques de la scène, comme "Highway Star", "Space Truckin'", "Lazy" et "Smoke on the Water". Le groupe continue de tourner et d'enregistrer à un rythme qui sera rare trente ans plus tard; lorsque "Machine Head" a été enregistré, le groupe n'était ensemble que depuis trois ans et demi, mais l'album était déjà son sixième.

"Machine Head" fut l'un des gros succès de l'année 1972 et c'est l'album du groupe qui a connu le plus grand succès commercial, se plaçant en tête des Charts dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni.
Il atteignit la première place du UK Albums Chart dans les sept jours suivant sa sortie, et il y est resté pendant deux semaines avant de revenir en Mai 1972 pour une semaine supplémentaire.

Aux États-Unis, lors de sa sortie initiale en 1972, l'album avait atteint la 34e place, mais il avait ensuite atteint la 7e place du Billboard 200en 1973 lorsque "Smoke on the Water" était devenu un Hit, et "Machine Head" resta dans les classements du Billboard pendant plus de deux ans (118 semaines). Il y fut certifié double disque de Platine en Octobre 1986 pour plus de 2 000 000 d'exemplaires vendus.

"Machine Head" se classa aussi à la première place des Charts Allemands, Canadiens et Australiens. En France, il atteignit également la première place, se vendant à plus de 320 600 exemplaires et étant certifié double disque d'Or.

Le premier single extrait de l'album, "Never Before", atteignit la 35ème place au Royaume-Uni mais ne fut pas classé aux Etats-Unis.
Pour des raisons contractuelles, et encouragé par la forte diffusion à la radio de "Smoke on the Water" en tant que morceau de l'album, Warner Brothers l'avait finalement sorti en single en Mai 1973. La chanson devint un succès en Amérique du Nord, atteignant la deuxième place du classement RPM Canadien et la quatrième place du Billboard Hot 100 Américain.

L'album est sorti sur les formats multicanaux DVD-Audio (2001), dans un nouveau mixage 5.1, et Super Audio CD (SACD) (2003) avec le mixage quadriphonique Européen. Il a ensuite été publié en SACD le 17 août 2011, par Warner Music Group dans la série Warner Premium Sound du label, avec le même mixage 5.1 que la version DVD-Audio de 2001.

L'édition du 40ième anniversaire de "Machine Head" est sortie en Octobre 2012 chez EMI; il s'agit d'un coffret de cinq disques, accompagné d'un livret cartonné illustré de 60 pages. Son contenu comprend: L'album original remasterisé en 2012 (CD1), les mixages de Roger Glover de 1997 (CD2), l'album original quad SQ stéréo (remasterisé en 2012) (CD3), "In Concert '72 from Paris Theatre, London, 9 March 1972" - 2012 mix (CD4), le remasterisé en haute résolution et les mixages surround de 2012 (DVD, audio uniquement). Pour célébrer le 40ième anniversaire, un album hommage "Re-Machined: A Tribute to Deep Purple's Machine Head" est sorti en Septembre 2012, via Eagle Rock Entertainment.

L'album a été accueilli favorablement par la critique. Lester Bangs, de Rolling Stone, a fait l'éloge des paroles de "Highway Star" et "Space Truckin'" ainsi que de toute la musique, bien qu'il ait été moins élogieux sur les paroles des autres chansons: "...Entre ces deux classiques de Deep Purple, il n'y a rien d'autre que de la bonne musique qui frappe fort, même si certaines paroles laissent un peu à désirer...". En conclusion de sa critique, il admet : "...Je sais que cette banalité même est la moitié du plaisir du Rock 'N' Roll. Et je suis certain que j'aimerai follement les cinq prochains albums de Deep Purple tant qu'ils sonneront exactement comme ces trois derniers...". Robert Christgau a écrit à propos de l'album: "...J'approuve leur excès de vitesse, et Ritchie Blackmore s'est imposé une certaine autodiscipline ainsi que quelques licks à consonance suspecte de la part de ses copains de Londres...". Le critique d'AllMusic, Eduardo Rivadavia, a qualifié Machine Head d'"...un des albums de hard rock essentiels de tous les temps...".
Le magazine Kerrang! a classé "Machine Head" à la 35e place de sa liste des "100 plus grands albums de heavy metal de tous les temps" en 1989. Dans un sondage Observer Music Monthly Greatest British Albums, Ozzy Osbourne a choisi l'album comme l'un de ses 10 disques Britanniques préférés de tous les temps. "Machine Head" a fait l'objet d'un des documentaires de la série Classic Albums sur la réalisation d'albums célèbres. En 2001, "Machine Head" a été mentionné dans les "50 albums les plus Heavy de tous les temps" de Q, tandis qu'en 2007, il figurait dans l'édition 2007 de "1000 albums à écouter avant de mourir" de The Guardian.

Influent dans le développement du Metal traditionnel, il continue d'être considéré favorablement par les critiques musicaux et a été réédité plusieurs fois. Poursuivant la lancée des deux albums précédents, il est devenu l'un des albums les plus célèbres du groupe.

En 1972, Deep Purple tourna pendant quarante-huit semaines dans le monde entier.
En janvier 1972, le groupe est retourné en tournée aux États-Unis, puis est allé jouer en Europe avant de reprendre les dates Américaines en Mars. Pendant son séjour en Amérique, Blackmore contracta une hépatite, et le groupe tenta un concert à Flint, dans le Michigan, sans guitariste avant d'essayer d'acquérir les services d'Al Kooper, qui répéta avec le groupe avant de se retirer, suggérant à la place le guitariste de Spirit, Randy California. California a donné un seul concert avec le groupe, à Québec, le 6 Avril, mais le reste de la tournée a également été annulé.
Le groupe est retourné aux États-Unis fin Mai 1972 pour entreprendre sa troisième tournée en Amérique du Nord (sur quatre au total cette année-là).
Les premiers concerts au Royaume-Uni, pour la promotion de l'album, ont lieu au Rainbow Theatre en Juin 1972.

Deux mois plus tard, en Août, le groupe effectue sa première tournée au Japon, dont les enregistrements deviendront le double album live "Made in Japan". Prévu à l'origine comme un disque réservé au Japon, sa sortie mondiale a fait de ce double vinyle un succès instantané, atteignant le statut de disque de Platine dans cinq pays, dont les États-Unis. Il reste l'un des enregistrements de concerts live les plus populaires et les plus vendus de la musique Rock. Quatre chansons de "Machine Head" ("Highway Star", "Smoke on the Water", "Lazy" et "Space Truckin'") sont interptétées dans l'album.

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En 1972, Deep Purple connaissait un succès commercial considérable au Japon, y compris plusieurs singles à succès, il était donc logique d'y faire une tournée. Trois dates furent retenues: le Festival Hall d'Osaka, les 11 et 12 Mai, et le Budokan de Tokyo, le 16 Août, bien que ces dates aient été reportées aux 15 et 16 Août et au 17 Août respectivement, en raison du report d'une tournée Américaine antérieure. Les dates s'étaient vendues presque immédiatement, et par conséquent la branche Japonaise du label du groupe, Warner Bros. Records, souhaita enregistrer la tournée pour un album live qui sortirait dans le pays.

Deep Purple "Mk II" avait commencé à faire de nombreuses tournées, devenant un groupe bien accueilli et bien connu pour son jeu de scène, et les musiciens avaient enregistré plusieurs spectacles ou concerts en privé pour les diffuser à la radio ou les écouter en privé, mais ils avaient rejeté l'idée de sortir un album live dans le commerce car ils pensaient qu'il serait impossible de reproduire la qualité et l'expérience de leur jeu de scène sur un LP.

Par conséquent, il y avait une demande pour des enregistrements pirates du groupe. Le plus célèbre d'entre eux est un LP intitulé "H Bomb", enregistré à Aix-la-Chapelle le 11 Juillet 1970, qui avait donné lieu à un procès lorsque Richard Branson de Virgin Records avait été poursuivi pour l'avoir vendu. Un article du Melody Maker qui examinait le phénomène du bootleg affirmait que "H Bomb" était celui qui s'était le mieux vendu à l'époque. Ce succès, ainsi que les albums d'autres artistes tels que 'Live at Leeds" des Who et "Get Yer Ya-Ya's Out" des Rolling Stones, avaient finalement convaincu le groupe qu'un album live officiel serait un succès commercial. À l'époque, Glover avait même déclaré au magazine Sounds : "...Il y a tellement de bootlegs de nous qui circulent que si nous sortons notre propre album live, cela devrait tuer leur marché...".

Le groupe n'était pas donc enthousiaste à l'idée d'enregistrer un album live jusqu'à ce que Warner Bros. décide que ce serait très bon pour la publicité.
Les musiciens insistèrent alors pour superviser la production live, notamment en utilisant le fidèle Martin Birch comme ingénieur, et ils ne furent pas particulièrement intéressés par la sortie de l'album, même après l'enregistrement. La tournée fut un franc succès, avec un fort intérêt des médias et une réponse positive des fans.

Le groupe avait finit par accepter l'idée, mais il insista sur le fait que si l'album devait sortir, il devait être fait correctement. Gillan se souvient: "...Nous avons dit que nous devions acheter l'équipement, que nous voulions utiliser notre propre ingénieur et que nous aurions le dernier mot sur la sortie des bandes...". Le groupe avait fait appel au producteur Martin Birch, qui avait travaillé sur les précédents albums studio, pour enregistrer les concerts sur un magnétophone 8 pistes afin qu'ils puissent ensuite être mixés.

La setlist live du groupe avait été remaniée au début de l'année, immédiatement après l'enregistrement de "Machine Head", et cet album comportait une proportion importante de nouveaux morceaux. Bien que la setlist soit restée la même pendant la majeure partie de l'année, s'ouvrant avec "Highway Star" et se terminant avec "Lazy" et "Space Truckin'", les compétences musicales et la structure du groupe avaient permis une improvisation suffisante dans les chansons pour garder les choses fraîches. L'intention initiale était que le spectacle soit utilisé pendant environ un an avant d'être abandonné, mais Gillan et Glover allaient tous deux démissionné du groupe en Juin 1973 et, lorsque le groupe se reformera en 1984, la setlist de 1972 constituait encore une part importante des morceaux joués en concert.

Le groupe arriva au Japon le 9 Août, une semaine avant le début de la tournée, et il reçut un accueil particulièrement enthousiaste; il fut accueilli avec des cadeaux et des fleurs. Birch ne pensait pas que la qualité de l'enregistrement serait satisfaisante car l'équipement fourni par Warner Bros. ne disposait d'aucun contrôle de balance et que la taille de l'enregistreur ne semblait pas assez grande à première vue pour capturer un enregistrement de qualité commerciale. Le groupe n'était pas intéressé au résultat, se concentrant simplement sur le fait de pouvoir offrir un bon spectacle. Par la suite, Lord notera qu'il pensait que cette attitude signifiait que la spontanéité des performances et l'interaction entre les membres du groupe étaient bien capturées.

Le deuxième concert à Osaka a été considéré comme le plus fort des deux, et en effet, ce spectacle constitua la majeure partie du LP publié. Seule une chanson, "Smoke on the Water", du concert du 15 Août, a été utilisée, peut-être simplement parce que c'était le seul concert où Blackmore avait joué le riff d'ouverture de la chanson comme sur l'album studio.

Le groupe considèra que le concert du 17 Août à Tokyo était le meilleur de la tournée. Glover se souvient que "...douze ou treize mille enfants Japonais chantaient sur 'Child in Time'..." et le considéraient comme un moment fort de sa carrière, tout comme Gillan. Sur place, une rangée de gardes du corps se tenait devant la scène. Lorsque Blackmore avait cassé sa guitare à la fin de "Space Truckin'" et l'avait jetée dans le public, plusieurs d'entre eux avaient grimpé sur des fans pour essayer de la récupérer. Blackmore fut agacé, mais le reste du groupe trouva l'incident amusant. Le concert n'avait pas été aussi bien enregistré que les concerts d'Osaka, bien que "The Mule" et "Lazy" aient été considérés comme étant de qualité suffisante pour faire partie de la sortie finale.

"Made in Japan", sorti en Décembre 1972 sur le label Purple (EMI) pour l'Europe et en Avril 1973 sur Warner Bros. pour l'Amérique du Nord, reprend le meilleur de trois concerts donnés au Japon au mois d'Août. Il réunit des titres enregistrés, sans overdubs, lors de trois concerts donnés au Japon en Août 1972, pendant la tournée Machine Head. Ces concerts sont ceux donnés au Festival Hall d'Osaka les 15 et 16 Août 1972 et au Nippon Budokan de Tokyo le 17 Août 1972.

Sur cet album, les solos (de guitare, d'orgue, de batterie sur "The Mule") sont allongés, les jams très longues: aucun titre ne descend en deçà des six minutes. En pleine apogée du Rock Progressif, le groupe se permet même d'habiller certains titres d'une étonnante couleur 'psychédélique' magistralement orchestrée dans "Lazy" et surtout dans "Space Truckin'" dont l'interprétation est très éloignée de sa version studio, à la facture bien plus classique. Transparaissent dans ces deux titres en particulier le travail de Lord et toute l'étendue de son talent. On trouve également un 'duel' de guitare et de chant entre Gillan et Blackmore sur "Strange Kind of Woman". Ces passages complexes sont sans doute ce qui a contribué à la très bonne réputation de l'album. Cet album est considéré comme l'un des meilleurs albums live de toute l'histoire du Rock.

Il n'y a pas eu d'overdubs sur l'album: Lord a affirmé une fois dans une interview dans un magazine qu'une ligne de "Strange Kind of Woman" avait dû être réadaptée à partir d'un autre spectacle après que Gillan ait trébuché sur son câble de microphone, mais aucune preuve directe de cela n'a été trouvée lorsque les bandes multipistes ont été examinées. Selon Lord, le budget total de l'enregistrement n'était que de 3 000 $ (équivalent à 39 872 £ en 2019).

Le groupe ne considérait pas l'album comme important et seuls Glover et Paice s'étaent présentés pour le mixer. Selon Birch, Gillan et Blackmore n'ont jamais entendu l'album terminé. Le groupe ne voulait pas que l'album sorte en dehors du Japon et voulait les droits complets sur les bandes, mais il est quand même sorti dans le monde entier.
Lord confirme que "...Ce double album ... n'était pas destiné à être publié en dehors du Japon. Ils ont fini par le sortir quand même et il est devenu platine en deux semaines environ...".

Le disque était sorti au Royaume-Uni avec un prix spécial de £3.10, le même qu'un single typique de l'époque. Il avait atteint la 16ème place dans les Charts.
La pochette avait été conçue par Glover et comportait une photo couleur du groupe sur les couvertures avant et arrière, et des photos en noir et blanc dans le gatefold intérieur. La sortie aux États-Unis fut retardée jusqu'en Avril 1973, car Warner Bros. voulait d'abord sortir "Who Do We Think We Are", le nouvel album studio.

Ils avaient été incités à le sortir en raison d'un flux constant d'importations Britanniques achetées, et il fut un succès commercial immédiat, atteignant la sixième place dans les Charts. Warner Brothers avait également sorti "Smoke on the Water" en single, en couplant l'enregistrement live sur "Made in Japan" avec la version studio sur "Machine Head", et il avait atteint la numéro 4 dans les Charts Billboard. Un enregistrement de "Black Night" du concert de Tokyo, l'un des rappels qui ne figurait pas sur l'album, est sorti en tant que face B du single "Woman from Tokyo" en Europe, et en tant que single à part entière au Japon.

La version Japonaise comportait une pochette unique avec un plan de scène du groupe, une sélection de photos d'un concert au Rainbow Theatre de Londres et un encart contenant les paroles et un message écrit à la main par chaque membre du groupe. Le premier pressage était accompagné d'un négatif de film 35 mm contenant des photos du groupe que les acheteurs pouvaient développer pour obtenir leurs propres tirages. Les notes de la pochette indiquaient que l'enregistrement ne contenait que le concert de Tokyo, alors qu'en fait il était musicalement identique à la version publiée dans le reste du monde. Phil Collen, qui jouera plus tard dans Def Leppard, était dans le public pour le concert de Rainbow, comme le montre la pochette.

En Uruguay, l'album sortit en 1974 sous forme de single LP (avec seulement les deux premières faces) chez Odeon Records. Il utilisait un design de pochette simpliste, différent de celui des autres albums, avec un soleil levant sur la couverture.

Le groupe dans son ensemble avait des sentiments mitigés sur l'album. Gillan avait critiqué sa propre performance, tout en étant impressionné par la qualité de l'enregistrement live. Paice avait donné une impression très positive, suggérant que les concerts étaient parmi les meilleurs que le groupe ait donnés, et que l'album en avait bien capturé l'esprit. Lord l'avait classé parmi ses albums préférés de Deep Purple, en déclarant: "...Le groupe était au sommet de son art. Cet album était la quintessence de ce que nous représentions à l'époque...".

La réponse des critiques fut favorable. Jon Tiven de Rolling Stone écrivit que "...Made in Japan est le monstre métallique définitif de Purple, une exécution pleine d'étincelles... Deep Purple peut encore couper la moutarde en concert...". Par la suite, un sondage des lecteurs de 2012 dans le magazine déclara que l'album était le sixième meilleur album live de tous les temps, ajoutant que le groupe avait donné "...d'innombrables concerts depuis dans d'innombrables permutations, mais ils n'ont jamais sonné aussi parfait...".

Les critiques récentes ont été tout aussi positives. William Ruhlmann d'Allmusic a considéré que l'album était "...un traitement définitif du catalogue du groupe et son album le plus impressionnant...". L'auteur rock Daniel Bukszpan a déclaré que l'album est "...largement reconnu comme l'un des plus grands albums live de tous les temps...". Le magazine Goldmine a déclaré que l'album "...a défini Deep Purple tout en redéfinissant le concept de l'album live...". Dave Thompson, auteur de Deep Purple, a écrit que "...la réputation du premier (et du meilleur) album live de Deep Purple n'a guère diminué au cours du quart de siècle qui a suivi sa sortie...".

L'album original s'est vendu régulièrement tout au long des années 1970 et est resté imprimé. La première réédition sur CD a eu lieu en 1988 et contenait le double album complet sur un seul CD.

Les bandes 8-pistes des trois spectacles avaient été soigneusement stockées par Warner Bros. Japan pour une utilisation future. Pour le 21e anniversaire de l'album en 1993, l'auteur et archiviste de Deep Purple, Simon Robinson, décida de se renseigner auprès de la direction du groupe pour savoir si les bandes pouvaient être retrouvées. Il a découvert que l'ensemble du spectacle avait bien été enregistré, y compris tous les rappels.
En Juillet, Robinson et Darron Goodwin remixèrent les bandes aux studios d'Abbey Road pour une édition augmentée, qui fut ensuite masterisée par Peter Mew en Septembre. Pour trouver un compromis entre l'inclusion d'un maximum de concerts et la fixation d'un prix réaliste que la plupart des fans accepteraient, ils ont décidé de sortir un coffret de 3 CD, intitulé "Live in Japan".
Celui-ci comprend les trois principaux spectacles, à l'exception de deux titres déjà disponibles sur l'album original. À leur place se trouvaient deux rappels inédits.
Robinson avait ensuite supervisé une nouvelle réédition de l'album original en 1998 sur CD, qui avait également été remastérisé par Mew. Cette version contenait un CD supplémentaire avec trois titres qui avaient été laissés de côté sur l'album de 1993. La couleur de la couverture a été inversée pour montrer un texte doré sur un fond noir.
La version remastérisée de "Made in Japan" comporte des modifications supplémentaires afin de rendre la performance contiguë, ce qui la rend plus courte que la version originale. Dans le même temps, une édition limitée à 4 000 double LP est sortie en vinyle violet, tandis qu'en Espagne, EMI a ajouté les versions studio des titres composant l'album original au second CD.

Un coffret de trois CD regroupant la quasi-intégralité des trois concerts donnés au Japon est sorti en 1993, avec en bonus, "Black Night" et "Speed King", tandis qu'une édition remastérisée de l'album avec un CD de titres supplémentaires est sortie en 1998 pour le 25ième anniversaire avec une autre version de "Speed King" et "Lucille".

En 2014, Universal Music a annoncé que l'album serait réédité dans plusieurs formats en Mai. L'option deluxe est un ensemble de quatre CD ou 9 LP contenant un nouveau remix des trois concerts dans leur intégralité, un DVD contenant des séquences vidéo inédites, un livre relié et d'autres souvenirs. Le LP original a été réédité en vinyle 180g comme à l'origine, avec le mixage original de 1972, et l'audio est disponible en téléchargement numérique auprès de fournisseurs populaires.

Le 13 Janvier 2006, le groupe de Metal progressif Dream Theater a joué l'album original dans son intégralité au Kokusai Forum de Tokyo, et également le 15 au NHK Hall d'Osaka. Les deux représentations ont été enregistrées et mixées par Glover. Le dernier des deux concerts a été publié sur le label du groupe, YtseJam Records.

L'album continue d'attirer les louanges. Un sondage des lecteurs de Rolling Stone en 2012 a classé "Made in Japan" comme le sixième meilleur album live de tous les temps.

Malgré leur succès planétaire, les cinq membres de Deep Purple étaient épuisés par le nombre de concerts qu'ils devaient assurer. Les relations entre eux devinrent difficiles, notamment entre Gillan et Blackmore: les deux hommes ne se parlaient plus que pour évoquer le programme des concerts qu'ils devaient assurer, et Gillan ne voyagea plus avec ses camarades, prétextant une phobie de voler.

N.B.: À la suite de son concert du 30 Juin 1972 au Rainbow Theatre de Londres, Deep Purple est entré dans le Livre Guinness des records en tant que "groupe de Rock le plus fort (bruyant) du monde", ayant été mesuré à 117 décibels.

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Deep Purple avait continué de travailler et le groupe sortit l'album "Who Do We Think We Are" en Janvier 1973 aux États-Unis et en Février 1973 au Royaume-Uni. Avec le Hit "Woman from Tokyo", l'album atteignit la quatrième place des Charts Britanniques et la quinzième place des Charts Américains, tout en devenant disque d'Or plus rapidement que n'importe quel album de Deep Purple sorti jusqu'alors.

C'est le dernier album de Deep Purple avec Gillan et Glover avant "Perfect Strangers" qui paraitra en 1984.

Après avoir tourné intensément pour la promotion de l'album "Machine Head", le groupe décida d'enregistrer son prochain album en utilisant le studio mobile des Rolling Stones avec Martin Birch aux commandes, dans un environnement confortable et loua, en Juillet 1972, une villa sur la Via Flaminia à Rome. Le groupe y resta trois semaines mais n'enregistra que deux chansons: "Woman from Tokyo" et "Painted Horse". En ce qui concerne ce dernier titre, après avoir travaillé plusieurs jours sur la musique, Gillan posa son chant sur la bande mais Blackmore mit son veto lorsqu'il entendit les paroles. Chacun resta sur ses positions et la chanson ne parut pas sur le disque, ce qui fera de "Woman from Tokyo" l'unique titre enregistré à Rome figurant sur cet album. Finalement, "Painted Horse" ne figurera que sur l'album d'inédits "Powerhouse" sorti en 1977 (puis parmi les titres bonus de la réédition de l'album "Who Do We Think We Are" remastérisé en 2000). Le groupe repartit ensuite en tournée pour la première fois de sa carrière au Japon (tournée durant laquelle sera enregistré l'album live "Made in Japan").

En Octobre, l'enregistrement de l'album reprit. Cette fois-ci les musiciens se retrouvèrent à Walldorf en Allemagne, une petite ville dans les environs de Francfort. Ils résidèrent à Francfort au Park Hotel et louèrent des voitures pour se rendre au studio. Le premier jour, Glover se perdit dans les sorties d'autoroute pendant que le reste des musiciens règlait le son de leur instruments, ce qui donna une jam impromptue entre Paice (batterie), Lord (claviers) et Blackmore qui à cette occasion s'était saisit de la basse Rickenbacker de Glover. On retrouvera cette jam sur la réédition de 2000 sous le titre de "First Day Jam". L'écriture des titres et leurs enregistrements se déroulèrent rapidement, contrairement au séjour Italien, mais les tensions grandissaient et les musiciens étaient rarement ensemble en studio dans le même temps, Gillan et Blackmore s'évitant autant que possible. Glover et Paice s'occupèrent du mixage des sept titres de l'album.

La pochette originale de l'album comporte de nombreux articles de journaux cités. L'un d'entre eux provient du magazine Melody Maker de Juillet 1972, où Paice fait remarquer:
"...Deep Purple reçoit des piles de lettres passionnées, violemment contre ou pour le groupe. Les lettres de colère commencent généralement par "Who do they think they are?!" (ce qu'on peut traduire par "Mais pour qui se prennent-ils ?!").
Une autre coupure de presse contient simplement la citation de Paice "I bought it so i'll bloody well boot it", qui était sa réponse à une lettre de colère l'admonestant pour avoir renversé sa batterie à la fin d'une performance en direct sur l'émission de télévision South Bank Pops en 1970.
Le titre de l'album était donc tout trouvé et c'est Paice qui eut l'idée de remplacer le "They" (ils) par "We" (Nous), ce qui donne ironiquement "Who Do We Think We Are" ("Mais pour qui nous nous prenons").

Au dos de la pochette des premiers pressages, le titre d'ouverture est intitulé "WOMAN FROM TOKAYO". (Sur l'enregistrement studio, le chanteur Ian Gillan prononce les trois syllabes de "Tokyo", et cela ressemble en fait à TO-KAY-YO).

Musicalement, l'album montre une évolution vers un son plus basé sur le Blues, avec même du chant scat. Bien que sa production et le comportement du groupe après sa sortie montrent que le groupe était en plein bouleversement, Gillan remarquant que "...nous avons tous eu de grandes maladies et ressentons une fatigue considérable...", l'album fut un succès commercial.

Deep Purple devint l'artiste le plus vendu aux États-Unis en 1973. L'album contient également le single de Hard Rock énergique "Woman from Tokyo", qui a été interprété lors de plusieurs tournées du groupe au fil des ans.

L'album se classa rapidement aux premières places des Charts Européens, 4e place au Royaume-Uni, 3e en Allemagne et même la 1re place en Norvège. Aux États-Unis il se classa à la 15e place du Billboard 200 et fut certifié disque d'Or (500 000 albums vendus). En France il fut aussi certifié disque d'Or (100 000 albums vendus).

"Woman from Tokyo", le premier morceau enregistré en Juillet, parle de la tournée au Japon pour la première fois (par exemple, les paroles "Fly into the Rising Sun"). Le seul autre morceau issu des sessions de Rome est l'extrait "Painted Horse". Le reste a été enregistré à Francfort après d'autres tournées (notamment au Japon, où est sorti "Made in Japan"). Le groupe, en proie à des dissensions internes, avait du mal à trouver des morceaux sur lesquels il était d'accord. Les membres ne se parlaient pas et de nombreuses chansons ne furent terminées qu'après que les plannings aient été arrangés pour qu'ils puissent enregistrer les parties séparément.

De "Mary Long", Gillan avait déclaré : "...Mary Whitehouse et Lord Longford étaient des personnages particulièrement en vue à l'époque, avec des attitudes de doigts très remuants... Il s'agissait des normes de l'ancienne génération, de tout le cadre moral, du vandalisme intellectuel - toutes les choses qui existent à travers les générations... Mary Whitehouse et Lord Longford sont devenus une seule personne, fusionnant ensemble pour représenter l'hypocrisie que je voyais à l'époque...".

Malgré la naissance chaotique de l'album, "Woman from Tokyo" fut un véritable Hit single et d'autres chansons bénéficièrent d'une diffusion radio considérable. Les fans achètèrent l'album en nombre record. Aux États-Unis, par exemple, il se vendit à un demi-million d'exemplaires au cours de ses trois premiers mois, obtenant un disque d'Or plus rapidement que tout autre album de Deep Purple sorti jusque-là.

Il atteignit la quatrième place dans les Charts Britanniques et la quinzième dans les Charts Américains. Ces chiffres contribuent à faire de Deep Purple l'artiste le plus vendu aux États-Unis en 1973 (la sortie de "Made in Japan" et le succès antérieur de "Machine Head" aidant également).
En 2000, "Who Do We Think We Are" a été remasterisé et réédité avec des pistes bonus. La dernière piste bonus est un long jam instrumental appelé "First Day Jam", avec Blackmore à la basse. Glover était absent, perdu dans la circulation.

En 2005, Audio Fidelity a sorti sa propre re-masterisation de l'album sur un CD en or 24 carats.

"Who Do We Think We Are" témoigne de la lassitude générale, malgré le Hit "Woman from Tokyo".

L'album a reçu des critiques mitigées. Ann Cheauvy de Rolling Stone en a fait une critique négative et, comparant "Who Do We Think We Are" à l'album "In Rock" de Deep Purple, a écrit que le premier "...sonne si fatigué par endroits que c'en est carrément déconcertant...", et que "...le groupe semble tout juste rassembler assez d'énergie pour poser la piste rythmique, et encore moins improviser...". Dans une critique rétrospective, Eduardo Rivadavia d'AllMusic exprime la même opinion et écrit qu'à part "Woman from Tokyo", les chansons de l'album sont "...très incohérentes et le groupe ne fait que passer à l'acte...", même s'il fait l'éloge de "Rat Bat Blue".
Au contraire, le critique David Bowling écrit sur le site Blogcritics que "...Who Do We Think We Are est l'un des albums les plus forts du groupe et se situe au sommet du catalogue Deep Purple en termes de qualité...", offrant "...une partie du meilleur Hard Rock de l'époque...".

Gillan admettra dans une interview de 1984 que le groupe était poussé par la direction à terminer l'album "Who Do We Think We Are" à temps et à partir en tournée, alors qu'ils avaient grandement besoin d'une pause. Les mauvais sentiments, y compris les tensions avec Blackmore, avaient culminé avec le départ de Gillan après leur deuxième tournée au Japon à l'Eté 1973, suivi par le licenciement de Glover, sur l'insistance de Blackmore. Dans des interviews ultérieures, Lord avait qualifié les départs de Gillan et Glover, alors que le groupe était à son apogée, de "...plus grande honte du Rock And Roll; Dieu sait ce que nous aurions fait au cours des trois ou quatre années suivantes. Nous écrivions si bien...".

Gillan avait annoncé son intention de quitter Deep Purple dès Décembre 1972, mais il avait consenti à assurer les dates de la tournée mondiale prévue pour la première moitié de l'année 1973. Blackmore exigea également le départ de Glover, et menaca de quitter le groupe s'il n'obtenait pas satisfaction.

Gillan et Glover quittèrent le groupe après son enregistrement et ils furent remplacés par David Coverdale et Glenn Hughes. C'est donc le dernier album de la formation « Mark II » du groupe jusqu'à sa reformation, en 1984.
Gillan était parti après cet album, invoquant des tensions internes - dont on pense généralement qu'elles incluent une querelle avec Blackmore. Cependant, dans une interview en faveur de l'album de retour Mark II Purple, "Perfect Strangers", Gillan a déclaré que la fatigue et le management y étaient pour beaucoup:
"...Nous sortions de 18 mois de tournée et nous avions tous été gravement malades à un moment ou à un autre. Avec le recul, s'ils avaient été de bons managers, ils auraient dit: "Très bien, arrêtez. Je veux que vous preniez tous trois mois de vacances. Je ne veux même pas que vous preniez un instrument". Mais au lieu de ça, ils nous ont poussés à terminer l'album à temps. On aurait dû s'arrêter. Je pense que si nous l'avions fait, Deep Purple serait encore là aujourd'hui...".

Jerry Bloom, éditeur du livre 'More Black than Purple" ajoute:
"...À ce moment-là, Deep Purple avait énormément de succès. Le succès engendre la demande, la demande engendre plus de travail, plus de travail signifie que vous passez plus de temps ensemble. En général, quand on passe plus de temps ensemble, on se tape sur les nerfs..".

N.B.: Le dernier concert de la formation Mark II dans les années 1970, avant le départ de Gillan et Glover, a donc finalement eu lieu à Osaka, au Japon, le 29 Juin 1973.

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mark III

Le trio Blackmore-Lord-Paice se retrouva finalement dans la même situation que quatre ans auparavant, à la recherche d'un chanteur et d'un bassiste, une situation qui s'annonçait vraiment délicate, à tel point que Lord envisagea même brièvement de quitter à son tour le groupe. Heureusement, il se reprit et le trio auditionna plusieurs bassistes.

Selon Paice, Glover lui avait dit, ainsi qu'à Lord, quelques mois avant son licenciement officiel, qu'il voulait quitter le groupe, et ils avaient donc commencé à passer aux concerts de Trapeze, et c'est le bassiste / chanteur des Midlands Glenn Hughes qui les intéressaient particulièrement et il fut l'élu, mais il exigea de tenir également le chant, ce qui réduirait le groupe à un quatuor.

Après son premier groupe Finders Keepers, Hughes avait fondé Trapeze à la fin des années 60 avec ses amis Mel Galley et Dave Holland (futur batteur de Judas Priest). Si le groupe rencontra un succès limité au Royaume-Uni, il tourna, par contre, sans cesse aux États-Unis, notamment au Texas, où il était plus apprécié. Hughes participa aux trois premiers albums de Trapeze.

Blackmore, Paice et Lord n'approuvèrent guère l'idée et ils débattirent de la possibilité de continuer en tant que quatuor, avec Hughes comme bassiste et chanteur principal.

Le trio trouva alors un compromis: Hughes se voyait assurer la position de deuxième chanteur, tandis que le groupe cherchait toujours un chanteur principal.
Hughes se laissa convaincre parce que le groupe voulait engager Paul Rodgers comme chanteur principal, mais à ce moment-là, celui-ci venait de fonder Bad Company.

L'ancien chanteur de Free fut contacté, mais il déclina la proposition pour aller former Bad Company.
"...Ils ont demandé...", se souvient Rodgers, "...et j'ai longuement parlé à chacun d'eux de cette possibilité". Purple avait fait une tournée en Australie avec le lineup final de Free. Je ne l'ai pas fait parce que j'étais très attaché à l'idée de former Bad Company...".

À la place, des auditions furent organisées pour remplacer le chanteur et c'est finalement un parfait inconnu qui fut engagé: il s'appelait David Coverdale et il était un chanteur inconnu originaire de Saltburn-by-the-Sea dans le Yorkshire, au nord-est de l'Angleterre, principalement parce que Blackmore aimait sa voix masculine teintée de Blues. Il avait déjà croisé la route de Deep Purple en Novembre 1969, lorsque son groupe, The Government, avait assuré sa première partie à Bradford.

Coverdale avait développé très tôt un grand intérêt musical, d'abord pour la guitare, avant de se tourner vers le chant. Il fit d'ailleurs ses débuts professionnels à l'âge de 14 ans. En 1968, il était devenu membre du groupe The Skyliners qui deviendra bientôt The Government. En 1972, il intègra pour quelque temps le groupe The Fabulosa Brothers avant cette audition.

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Le groupe ainsi formé que l'on a communément baptisé Deep Purple Mark III sortit son premier album, "Burn", produit par le groupe, en Février 1974 sur le label Purple (EMI) en Europe et Warner Bros. Records aux États-Unis et au Japon et c'est donc le premier opus à mettre en vedette Coverdale, alors inconnu, au chant et Hughes, ancien membre de Trapeze, à la basse et au chant.

Ce disque fut enregistré à Montreux, en Suisse, en Novembre 1973, avec l'aide du Mobile Studio des Rolling Stones.
Avec l'arrivée de Coverdale et Hughes, le changement de direction musicale fut parfaitement radical, le groupe incorporant des sonorités Soul (la voix de Hughes), funky (la basse du même Hughes) et Blues (la voix de Coverdale) à son Hard Rock. Coverdale et Hughes se partagent le chant sur tous les titres à l'exception de "Mistreated" que Coverdale chante seul et "A 200" qui est un titre instrumental. Lord délaisse par moment son orgue Hammond pour le piano électrique sur "What's Goin' On Here" ou le synthétiseur sur "A 200".

Hughes avait participé à l'écriture des chansons, mais n'avait pas été crédité en raison d'obligations contractuelles non expirées. Cependant, l'édition du 30ième anniversaire de l'album inclut Hughes dans les crédits pour tous les titres, à l'exception de "Sail Away", "Mistreated", "'A' 200" et le titre bonus "Coronarias Redig".

L'album se classa dans le Top 10 de nombreux pays (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie...), il atteignit la troisième place du UK Albums Chart, la neuvième place du US Billboard 200, et même la première place en Allemagne, Autriche et Norvège. En France il se hissa à la 4ième place et il fut certifié Disque d'Or en 1977 pour plus de 100 000 exemplaires vendus.

En 2004, "Burn" sera remasterisé et publié avec des titres bonus. "Coronarias Redig" avait été enregistré pendant les sessions d'enregistrement de "Burn", et il n'avait été utilisé que comme face B pour le single "Might Just Take Your Life" en 1974. Elle apparut en tant que piste bonus (sous forme remixée) sur la réédition de l'édition anniversaire. La version remixée de "Burn" en 2004 sera utilisée plus tard dans "Guitar Hero: Warriors of Rock".

En 2005, un documentaire non autorisé sur l'album sera produit dans le cadre de la série "The Ultimate Critical Review". Il comprend une toute nouvelle interview du bassiste / chanteur original de Deep Purple Mk III, Glenn Hughes.

Le premier single "Might Just Take Your Life", sorti le 4 mars, fut le premier single Britannique de Deep Purple depuis deux ans.

Dans une critique rétrospective pour AllMusic, Eduardo Rivadavia a déclaré:
"...Le phénoménal morceau-titre démarre à plein régime, défiant même le séminal "Highway Star" pour l'honneur du meilleur début d'album de Deep Purple, tout en mettant en valeur le jeu de batterie toujours impressionnant de Ian Paice. Le blues fantastique et lent de "Mistreated" le qualifie pour les échelons les plus élevés de la réussite du hard rock, et constitue donc un élément essentiel de la discographie de tout fan de musique qui se respecte...".
Ce premier effort studio de cette formation fut suivi d'une noiuvelle tournée mondiale. La chanson titre, qui ouvre l'album et la plupart des concerts de l'ère Mark III, est un effort conscient du groupe pour embrasser le mouvement du Rock Progressif, popularisé à l'époque par des groupes tels que Yes, Emerson, Lake & Palmer, Genesis et Gentle Giant.

Cette formation continua en 1974 et "Burn" est le premier titre joué lors des concerts de Deep Purple pendant les deux années suivant sa parution, prenant le relai de "Highway Star".

La tournée de Printemps du groupe comprenait des spectacles au Madison Square Garden, à New York, le 13 Mars, et au Nassau Coliseum quatre jours plus tard.

Le 6 Avril 1974, Deep Purple fut en tête d'affiche du Festival California Jam à l'Ontario Motor Speedway à Ontario, en Californie du Sud. Attirant plus de 250 000 fans, le festival comprenait également les géants du rock des années 1970, Black Sabbath, Eagles et Earth, Wind & Fire.
La performance de Deep Purple fut marquée par le comportement incendiaire de Blackmore, qui détruisit une caméra de télévision avec sa guitare avant de jeter deux autres guitares et divers objets dans le public. Un incident pyrotechnique manqua de mettre le feu à la scène, et le groupe dût quitter les lieux en hélicoptère pour éviter d'être arrêté par les forces de l'ordre. Ce concert est illustré par l'album "California Jamming" (1996) et le DVD "Live in California 74" (2005).



Des extraits du spectacle ont été diffusés sur la chaîne de télévision ABC aux États-Unis, ce qui a permis au groupe de toucher un public plus large. Un mois plus tard, le concert du 22 Mai au Gaumont State Cinema de Kilburn, à Londres, est enregistré pour l'album live "Live in London".

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Il est indéniable que Hughes et Coverdale ont apporté des harmonies vocales et des éléments de Soul, voire Funk et de Blues, respectivement, à la musique de Deep Purple, un son qui était encore plus apparent sur la sortie de "Stormbringer" en Novembre 1974, sur le label Purple Records (Warner Bros. Records en Amérique du Nord et au japon), huit mois seulement après "Burn", le précédent album du groupe.

Blackmore est un peu en retrait, tant dans son jeu qu'au niveau des compositions: pour la première fois, il ne signe pas tous les titres, le guitariste n'étant pas crédité sur les titres "Holy man" et "Hold On".
Le chant de Hughes est aussi plus présent, il n'est plus seulement là pour accompagner Coverdale sur les refrains, les deux chanteurs alternent désormais le chant sur les versets tandis que les chansons "Holy Man" et "Soldier of Fortune" sont chantées respectivement par Hughes tout seul et Coverdale.

Cet album fut enregistré en Août 1974 dans les studios Musicland à Munich en Allemagne et il est produit par le groupe et Martin Birch. Le mixage fut effectué dans les studios Record Plant de Los Angeles par Martin Birch et Ian Paice.
Outre la chanson titre, "Stormbringer" comporte un certain nombre de chansons qui ont été beaucoup diffusées à la radio, comme "Lady Double Dealer", "The Gypsy" et "Soldier of Fortune".

L'image de la couverture est basée sur une photo. Le 8 Juillet 1927, une tornade près de la ville de Jasper, dans le Minnesota, a été photographiée par Lucille Handberg. Sa photo, devenue un classique, a été utilisée et modifiée pour la couverture de l'album. La même photographie a été utilisée pour l'album "Bitches Brew" de Miles Davis en 1970 et l'album "Tinderbox" de Siouxsie and the Banshees en 1986.

Stormbringer est le nom du deuxième roman "Elric of Melniboné" de Michael Moorcock. C'est le nom d'une épée magique décrite dans de nombreux romans et bandes dessinées de Moorcock (connu aussi pour sa participation avec Hawkwind) et d'autres auteurs qui ont connu un énorme succès dans les années 1960 et 1970.
Le titre n'est cependant pas une référence volontaire à l'épée d'Elric, Coverdale niant en avoir eu connaissance jusqu'à peu après l'enregistrement de l'album. Il ne lira cette nouvelle que plus tard.

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Dans une interview avec Charles Shaar Murray dans le New Musical Express, il a simplement affirmé que le nom était issu de la mythologie.

A noter que quelques années plus tard, Moorcock collaborera avec Blue Öyster Cult pour écrire "Black Blade", une chanson qui parlait en fait de l'épée Stormbringer.

Au départ l'album devait s'appeler "Silence": un projet de pochette représentant une jeune femme avec l'index posé sur les lèvres, fut proposé. Finalement intitulé "Stormbringer", le premier projet de pochette était une photo de salle de concert dévastée à la fin d'un concert du groupe, mais cette pochette fut refusée à cause de son image trop destructive et violente. Finalement, c'est la photographie d'une tornade prise par une jeune étudiante, Lucille Handberg, le 8 Juillet 1927 près de Jasper dans le Minnesota qui fut choisie. Cette photo est aussi utilisée pour l'album "Tinderbox" du groupe de rock anglais Siouxsie and the Banshees.

Selon Hughes, le charabia prononcé par Coverdale au début de la chanson titre, juste avant le premier couplet, est le même dialogue à l'envers que le personnage de Linda Blair prononce dans le film L'Exorciste, lorsqu'elle est interrogée par le prêtre.

Dans une critique posthume, Alex Henderson d'AllMusic écrit que "Stormbringer" n'atteint pas l'excellence de "Machine Head" et de "Who Do We Think We Are", mais possède néanmoins quelques classiques incontestables, dont la fougueuse "Lady Double Dealer", l'inquiétante chanson titre (un trésor du Gothic Metal), la suave "High Ball Shooter" et la ballade mélancolique "Soldier of Fortune".

Un seul single de "Stormbringer" sort à l'international, "Lady Double Dealer" est publié uniquement au Japon et "You Can't Do It Right" sort uniquement au Canada et aux USA
"Stormbringer" parvient à la 6e place des Charts Britanniques, à la 20e position du Billboard 200 aux États-Unis et à la 5e place en France où il est certifié disque d'Or en 1977 pour plus de 100 000 albums vendus.

Cependant, Blackmore n'avait pas apprécie publiquement l'album et les éléments funky soul, le qualifiant même de "...musique de cireur de chaussures...".
Cette évolution ne le satisfaisant pas, il se sentait de plus en plus aliéné au sein du groupe qu'il avait participé à créer: même ses vieux camarades Lord et Paice rejetaient sa suggestion d'enregistrer deux reprises sur "Stormbringer".

En conséquence, il quitta Deep Purple pour former son propre groupe avec le chanteur Ronnie James Dio d'Elf (ce groupe avait assuré les premières parties de Purple depuis 1972), appelé Ritchie Blackmore's Rainbow, après "Stormbringer" et la tournée qui s'ensuivit, déclarant publiquement qu'il n'aimait pas la direction funky prise par le groupe.

Blackmore joua pour la dernière fois avec Deep Purple au Palais des Sports de Paris le 7 Avril 1975. Le mois suivant sortait "Ritchie Blackmore's Rainbow" au milieu de rumeurs annonçant le départ du guitariste de Deep Purple. La rupture est officiellement annoncée le 21 Juin 1975.

La dernière tournée de la Mark III en Europe est illustrée par les albums "Made in Europe" (1976), "Mk III: The Final Concerts" (1996), "Live in Paris 1975" (2001), et "Graz 1975" (2014).

Hughes fait néanmoins l'éloge de l'album et des contributions de Blackmore: "...Les gens qui écoutent Stormbringer, s'il vous plaît, écoutez... Ritchie Blackmore est sacrément funky, qu'il le veuille ou non. Il a joué merveilleusement bien sur l'album...".

En 1990, l'album fut remasterisé et réédité aux États-Unis par Metal Blade Records, avec une distribution par Warner Bros.

Le label Friday Music sortira une version aux États-Unis le 31 Juillet 2007 (avec "Made in Europe" et "Come Taste the Band"). On ne sait pas exactement quelles bandes ont été utilisées comme source pour cette version, mais le site Web du label affirme que l'album a été remasterisé numériquement (mais pas augmenté).

De plus, EMI (le label de Deep Purple pour une grande partie du monde en dehors des États-Unis) a travaillé avec Hughes sur une version remastérisée et augmentée de l'album (tout comme la réédition de "Burn") qui comprenait des remixes bonus et des prises alternatives.

Le 23 Février 2009, l'édition 35ième anniversaire de "Stormbringer" en version Deluxe est sortie pour le marché Européen / International uniquement. Cette édition a été développée en un coffret de deux disques en édition limitée: le premier disque contenait l'album complet remastérisé avec 5 titres bonus remixés par Hughes, et le second disque était un DVD contenant le mixage quadriphonique en audio 5.1 tel qu'il était sorti à l'origine aux États-Unis sur Quad reel en 1974. Après un tirage limité de l'édition CD / DVD, l'album est devenu disponible en édition CD simple. Une édition vinyle double gatefold limitée est également sortie.

N.B.: Cet album est le dernier album de Deep Purple auquel participe Ritchie Blackmore dans cette décennie.

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Mark IV

Lorsque Blackmore quitta le groupe en Juin 1975, le groupe envisagea de se dissoudre mais décida, presque contraint et forcé, de continuer et trouver un nouveau guitariste. Si les noms de Rory Gallagher, Jeff Beck, Mick Ronson (The Spiders From Mars), Zal Cleminson (Sensational Alex Harvey Band) commencèrent à circuler, c'est Clem Clempson qui auditionna pour Deep Purple, mais il ne fut pas retenu.

Lord pensa, à ce moment là, que c'était la fin de Deep Purple, avant que Coverdale lui fasse écouter l'album "Spectrum" de Billy Cobham sur lequel jouait un jeune guitariste Américain du nom de Tommy Bolin. Lord apprécia son jeu et le groupe invita Tommy à venir auditionner et ce fut le choix final.
Il existe au moins deux versions de l'histoire du recrutement de Bolin: Coverdale prétend avoir été celui qui a suggéré d'auditionner Bolin. "...Il est entré, maigre comme un clou, les cheveux verts, jaunes et bleus avec des plumes. À côté de lui, il y avait une superbe Hawaïenne dans une robe en crochet, sans rien en dessous. Il s'est branché sur quatre pédales Marshall de 100 watts et... le job était à lui...". Mais dans une interview publiée par Melody Maker en Juin 1975, Bolin a affirmé être venu à l'audition suite à une recommandation de Blackmore. Bolin avait été membre de plusieurs groupes de la fin des années 1960 - Denny & The Triumphs, American Standard, et Zephyr, qui avait sorti trois albums de 1969 à 1972.

Avant de rejoindre Deep Purple, les enregistrements les plus connus de Bolin avaient été réalisés en tant que musicien de session sur l'album de Jazz Fusion "Spectrum" de Billy Cobham en 1973, et en tant que guitariste principal sur deux albums post-Joe Walsh James Gang: "Bang" (1973) et "Miami" (1974). Il avait également joué avec Dr. John, Albert King, the Good Rats, Moxy et Alphonse Mouzon, et il était occupé à travailler sur son premier album solo, "Teaser", lorsqu'il accepta l'invitation à rejoindre Deep Purple.

Tommy devint de la sorte le premier musicien non Britannique à intégrer Deep Purple.

En Juin et Juillet, le groupe occupa les Pirate Sound Studios de Los Angeles pour travailler sur le nouvel album. Bolin apporta une grande quantité d'idées de musique, dont certaines comme "Lady Luck", une chanson qu'avait écrite Jeff Cook pendant qu'ils faisaient partie d'Energy.

Après quelques jam sessions Californiennes, publiées en 2000 sur l'album "Days May Come and Days May Go", Bolin resta à Los Angeles pour enregistrer "Teaser" (un accord avait été pris entre les deux parties), tandis que le reste du groupe s'envolait vers Munich pour y débuter l'enregistrement du premier opus de la 'Mark IV'. Bolin les rejoignit au dernier moment pour y ajouter ses parties de guitare.

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Entre le 3 Août et le 1er Septembre 1975, Deep Purple occupa les Musicland studios de Munich pour enregistrer l'album. Avant que l'album ne soit complété, Hughes se rendit en Angleterre pour soigner sa dépendance à la cocaïne, et c'est Bolin qui joua de la basse et assure les chœurs sur le titre qui ouvre l'album, "Comin' Home". L'album fut mixé par Martin Birch et Ian Paice.
Un mois avant "Teaser" de Bolin, "Come Taste the Band", sortit initialement en Octobre 1975, sur le label Purple Records (Warner Bros. pour l'Amérique du Nord et le Japon) et coproduit et conçu par le groupe et son associé de longue date Martin Birch, paracheva l'évolution 'Funk' de Deep Purple, suivant en cela les goûts de Hughes, mais aussi de Bolin.

Cet album est fortement influencé par les compositions de Tommy et avec les encouragements de Hughes et Coverdale, le guitariste développa une grande partie du matériel de l'album. Grâce à sa collaboration avec Coverdale, ils signèrent cinq titres de l'album. Les influences funky de Hughes et jazzy / funky de Bolin sont très présentes sur l'album mais ce dernier est, malgré tout, très orienté vers le Hard Rock.

La chanson "You keep On Moving" avait été écrite par Coverdale et Hughes lors des sessions pour l'album "Burn" mais n'avait pas été retenue à l'époque. Elle sortit en single en Europe et au Japon, alors que "Gettin'Tighter" sortit en single aux États-Unis.

Malgré les talents de Bolin, ses problèmes personnels avec les drogues dures commencèrent à faire surface. Pendant la tournée Come Taste the Band, de nombreux fans huèrent ouvertement l'incapacité de Bolin à jouer des solos comme Blackmore, sans se rendre compte que Bolin était physiquement handicapé par sa dépendance. À cette même époque, comme il l'admettra dans des interviews des années plus tard, Hughes souffrait d'une dépendance à la cocaïne.

Les fans ne trouvèrent pas ce nouveau Deep Purple vraiment à leur goût: l'album entra tout juste dans le Top 20 au Royaume-Uni ( numéro 19) et n'atteignit que la 43e place aux États-Unis, des résultats décevants pour un groupe habitué à mieux.

Mais, malgré des critiques mitigées et des ventes moyennes, la collection a revitalisé le groupe une fois de plus, en apportant une nouvelle touche de Funk extrême à leur son Hard Rock et l'album a finalement été certifié Argent le 1er Novembre 1975 par le BPI, avec 60 000 exemplaires vendus au Royaume-Uni.

Ce fut le dernier album studio de Deep Purple avant la dissolution du groupe en 1976, ce qui en fait le seul album avec Bolin et le dernier des trois albums avec Coverdale au chant principal et Hughes à la guitare basse et au chant.
C'est également le seul auquel ne participèrent ni Blackmore ni Gillan, car tous les albums précédents et suivants comportèrent au moins l'un des deux.

Ces dernières années, l'album a été réévalué par la critique "...sur ses propres mérites ...", en partie grâce aux contributions de Bolin à l'album. Gillan, quant à lui, a déclaré qu'il ne considérait pas l'album comme un véritable album de Deep Purple. Lord a loué la qualité de l'album des années plus tard dans des interviews, déclarant que "...en l'écoutant maintenant, c'est un album étonnamment bon...", tout en reconnaissant que "...la pire chose que l'on puisse dire à son sujet est que, de l'avis de la plupart des gens, ce n'est pas un album de Deep Purple...".

Sorti le 25 Octobre 2010, l'édition Deluxe 2 CD 35ième anniversaire comprend l'album original sous forme remastérisée plus une édition single américaine rare de "You Keep On Moving" sur le premier disque, et un remix complet de l'album et deux titres inédits sur le second disque: "Same in LA", un extrait de trois minutes de la version finale de 1975, et "Bolin / Paice Jam", un morceau instrumental de cinq minutes avec Bolin et Paice.

Il s'agit du dernier album studio avant le retour en 1984 pour l'album "Perfect Strangers" qui réunira la formation classique du Mark II.

La tournée qui suivit fut la première et la dernière de cette formation.
Bolin se produisit pour la première fois avec Deep Purple le 2 ou le 8 Novembre à Honolulu. S'ensuivit une tournée mondiale où le groupe dût se produire en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Indonésie, au Japon, aux États-Unis et en Angleterre.
Mais l'addiction de Tommy à l'héroïne et celle de Hughes à la cocaïne nuisirent au bon déroulement de cette tournée. Ainsi, un soir à Jakarta, une mauvaise injection d'héroïne laissa le bras gauche de Bolin engourdi, ce qui ne fut pas sans conséquences sur son jeu de guitare, comme l'illustre l'album "Last Concert in Japan" enregistré au Budokan le 15 Décembre et sorti deux ans plus tard.

L'ambiance au sein du groupe s'en ressentit.
Le dernier spectacle de la tournée eut lieu le 15 Mars 1976 au Liverpool Empire Theatre et ce fut un show catastrophique (les fans hurlant "Where is Ritchie").
Les concerts prévus en Allemagne furent annulés: Minés par les problèmes de drogue de Bolin (héroïne) et Hughes (cocaïne), le groupe se sépara.
La rupture fut finalement rendue publique le 19 Juillet 1976, le manager de l'époque, Rob Cooksey, publiant une simple déclaration: "...le groupe n'enregistrera pas et ne se produira pas à nouveau sous le nom de Deep Purple...".

Deep Purple se sépare alors pour huit ans.

Bolin reprit aussitôt le cours de sa carrière solo: il enregistra un deuxième album, "Private Eyes", et tourna aux États-Unis avec son propre groupe, the Tommy Bolin Band qui partit en tournée pour soutenir Peter Frampton et Jeff Beck, mais sa carrière fut de courte durée car le 4 Décembre 1976, après un concert à Miami en première partie de Jeff Beck, il fut retrouvé inconscient par sa petite amie et ses camarades de groupe.
Incapable de le réveiller, elle se dépêcha d'appeler les secours, mais il était trop tard.

Les divers projets qu'il avait échafaudé avec Billy Cobham ou Glenn Hughes ne purent, par conséquent, se concrétiser...
La cause officielle de sa mort fut une intoxication aux drogues multiples. On trouva de la morphine, de la cocaïne, de la lidocaïne et de l'alcool dans son organisme.
Bolin avait 25 ans.

La fin des années 1970 voit plusieurs ex-Purple connaître le succès à la tête de leurs nouveaux groupes: Ritchie Blackmore avec Rainbow, Ian Gillan avec Gillan, suivi d'un bref passage chez Black Sabbath (un seul album "Born Again", après lequel il sera remplacé par Glenn Hugues, pour un seul album également), et David Coverdale avec Whitesnake.
Après l'album "The Butterfly Ball and the Grasshopper's Feast" (1974) sur lequel apparaissent les anciens membres de la Mark III David Coverdale et Glenn Hughes, mais aussi Ronnie James Dio, le chanteur de Rainbow, Roger Glover devient quant à lui un producteur recherché, travaillant avec Nazareth, Judas Priest, Rory Gallagher ou Status Quo, avant de retrouver Blackmore au sein de Rainbow en 1979. De son côté, Lord laisse libre cours à son penchant pour la musique classique avec "Sarabande" (1976), puis devient le claviériste de Whitesnake en 1978. Ian Paice l'y rejoint l'année suivante, et en 1982, quitte le groupe pour jouer avec Gary Moore.

Cependant, la disparition de Deep Purple n'a en rien entaché sa popularité, acquérant un statut quasi mystique comme en témoigne le succès de la compilation "Deepest Purple", n°1 des ventes au Royaume-Uni en Août 1980.
Par ailleurs, alors que le groupe n'existe plus, des albums de Deep Purple continuent de sortir, avec des compilations, des rééditions et des enregistrements live de concerts de différentes formations (Marks II à IV): "Last Concert in Japan" et "Powerhouse" (1977), "In Concert" (1980), "Live in London" (1982).

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"Last Concert in Japan" est sorti en Mars 1977 au Japon et en 1978 en Europe sur le label Purple Records et a été produit par le groupe et Martin Birch. Dédié à Tommy Bolin, il enregistre le dernier concert Japonais de la formation Mark IV qui comprenait Bolin.

Il fut dans un premier temps réservé aux marchés Européens et Japonais et ne sera disponible qu'en 2012 sur le marché Américain.

Ce concert avait été donné au Budokan Hall de Tokyo le 15 décembre 1975, pendant la tournée promotionnelle de l'album Come Taste the Band.
Il avait attiré 14 000 personnes, un record de fréquentation pour la salle du Budokan. Des parties du concert avaient également été enregistrées sur un film 16mm et incluses dans la vidéo "Rises Over Japan", sortie au Japon en 1985.

"Wild Dogs" est une chanson tirée de l'album solo de Bolin, "Teaser" que Tommy chante lui-même.

Cet album n'entra pas dans les Charts Européens, mais sera certifié disque d'Or au Japon.

L'enregistrement avait été considérablement modifié pour tenir sur un seul disque. Le concert complet fut remasterisé et restauré pour "This Time Around : Live in Tokyo", sorti en 2001. En plus d'inclure une grande partie de l'enregistrement omis dans la version originale, la réédition de 2001 restaura la qualité sonore originale du spectacle, qui avait été compromise par l'utilisation d'une piste audio masterisée à la hâte et destinée à une sortie vidéo potentielle pour accélérer la sortie originale.

Cette version du concert est, bien sûr, nettement meilleure que l'originale dans laquelle on n'attend guère la guitare de Bolin.

La pochette originale de l'album indiquait à tort qu'elle comprenait une version live de "Woman from Tokyo", alors qu'elle ne comprenait qu'un court jam sur son riff principal, réalisé pendant le solo d'orgue de Lord. Cela a déplu aux fans de Deep Purple, qui ont supposé que cette fausse information était destinée à stimuler les ventes.

Dans une interview de 1995, Hughes a qualifié "Last Concert in Japan" de "...disque affreux...". Il a déclaré qu'il "...n'aurait jamais dû sortir..." car "...Tommy ne savait pas jouer...", Bolin ayant pris des drogues la veille et s'étant endormi sur son bras gauche pendant huit heures.

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"Deep Purple in Concert"est un album live regroupant deux concerts enregistrés par la BBC pour sa série de programmes live "In Concert", l'un en 1970 et l'autre en 1972. L'album est sorti tout d'abord en vinyle en 1980 au Royaume-Uni, puis il a fait l'objet d'une nouvelle édition en CD en 2001 à travers le monde.
Le vinyle est présenté dans une pochette gatefold avec des doublures photo.

Les faces 1 et 2 du LP (qui deviendra plus tard le premier CD) présentent l'enregistrement en direct des studios de la BBC à Londres le 19 Février 1970; le groupe a remplacé à la dernière minute Joe Cocker, qui avait annulé sa prestation. Le DJ John Peel a présenté les morceaux au fur et à mesure qu'ils étaient joués.
Les faces 3 et 4 du LP (qui deviendra plus tard le deuxième CD) sont le concert du 9 Mars 1972, cette fois avec le DJ Mike Harding comme animateur.
Ce dernier enregistrement comprend le seul enregistrement live connu de "Never Before" (il était sorti en single à l'époque) et une rare interprétation de "Maybe I'm a Leo" par le line-up Mk II.
Ces deux chansons ont été jouées à la place de l'habituel "Child in Time" pour promouvoir leur nouvel album qui n'était autre que "Machine Head", sorti à la fin Mars 1972.

Dans l'édition vinyle de 1980, les titres du deuxième LP ne sont pas dans l'ordre du concert du 9 Mars 1972.

Les titres "Smoke on the water" (la toute première performance live) et "Maybe I'm a Leo" ne figurent pas dans l'édition double LP vinyle de 1980,bien que "Smoke on the Water" ait été disponible en single. Ils sont présents dans l'édition CD de 2001.
La longueur des pistes sur de nombreuses rééditions de 2001 est incorrecte.

En 2004, le contenu du deuxième disque a été remastérisé et publié en SACD sous le titre "Live on the BBC", sur Audio Fidelity, avec deux pistes bonus (versions studio de "Hush" et "River Deep Mountain High").

Une réédition CD du concert du 9 Mars 1972 remixé est sortie en 2012 sous le nom "In Concert '72", avec une pochette inspirée de celle de l'album "Machine Head".
Pour la première fois, on y trouve la liste de chansons originale dans l'ordre du concert.

Ce n'est pas tout à fait l'enregistrement complet, car certaines discussions entre les chansons ont été coupées, vraisemblablement pour des raisons de timing. Aucune musique n'a été perdue.
Ce CD contient également en titre bonus un enregistrement "soundcheck" (vérification du son) du titre "Maybe I'm a Leo".
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"Deepest Purple" est uneexcellente compilation parue en 1980.
Elle rencontre un grand succès au Royaume-Uni où elle se classe en tête des ventes pendant une semaine.

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Bogus Deep Purple de gauche à droite : Dick Juergens (batterie), Tony Flynn (guitare), Tom De Rivera (basse), Geoff Emery (claviers) et Rod Evans (chant).

'Bogus Deep Purple' fut le nom non officiel d'une version non autorisée de Deep Purple, composée de Rod Evans et de quatre musiciens de session parfaitement inconnus (dont aucun n'avait d'antécédents avec le groupe): Tony Flynn, à la guitare, Tom de Rivera, à la basse, Geoff Emery, aux claviers et Dick Jurgens III, à la batterie, qui avait donné une série de concerts en 1980 avant d'être stoppée par une injonction du tribunal des États-Unis.

Avec le renouveau du marché du Hard Rock à la fin des années 1970 et au début des années 1980, des rumeurs de réunion circulaient, et un pseudo-Deep Purple devait faire son retour tant attendu sur scène aux États-Unis en Mai 1980. Alors que le vrai Deep Purple s'était dissous, un promoteur peu scrupuleux appelé "Steve G." avait sorti sa propre version du groupe. À l'exception du chanteur Rod Evans, qui avait fait partie de la version Mark I du groupe, tiré de sa retraite musicale pour apporter un semblant de crédibilité à l'entreprise, aucun membre du groupe de Steve G. n'avait quoi que ce soit à voir avec Deep Purple, ce qui n'a pas plu du tout au vrai Deep Purple.

Au moment où Purple se séparait, Evans avait déjà tourné le dos à la musique. Renvoyé du groupe après leurs trois premiers albums, c'est son remplaçant, Ian Gillan, qui avait mené le groupe au statut de superstar et l'avait rendu célèbre. Après son éviction, Evans s'était lancé dans d'autres aventures musicales. Il avait formé Captain Beyond avec les membres d'Iron Butterfly Rhino Reinhardt et Lee Dorman en 1972. Mais malgré quelques superbes albums, Captain Beyond n'avait finalement pas marqué les annales de l'histoire du Rock plus que ça. Après cela, Evans raccrocha son micro, se retira de la chanson et partit travailler dans un hôpital.

Jusqu'en 1980, l'année où Steve G et compagnie lui rendirent visite.
La société de gestion pour laquelle Steve G travaillait était composée de vendeurs de voitures d'occasion, déterminés à faire de l'argent rapidement grâce aux légions de fans de Rock'N'Roll, sans se soucier de l'éthique. Cette année-là, ils avaient, par exemple, organisé une tournée de retrouvailles "Steppenwolf". Ce fut un succès, mais le problème était que leur version du groupe ne comportait strictement aucun membre original. Après avoir été poursuivie en justice par le véritable leader de Steppenwolf, John Kay, la société décida d'essayer une autre tactique et elle avait prévu de former une nouvelle version de Deep Purple. Contrairement à leur fac-similé de Steppenwolf, Steve G. et ses coéquipiers avaient essayé de constituer une nouvelle formation de Deep Purple comprenant d'anciens membres du groupe, mais aucun des plus célèbres itérations de Purple.

Ainsi, le bassiste d'origine, Nick Simper avait été contacté mais il déclina l'offre de rejoindre le groupe, ayant le bon sens de voir l'imposture pour ce qu'elle étaitt.
Evans, en revanche, avait joué le jeu, espérant qu'un retour au sein de Deep Purple lui donnerait le coup d'envoi d'un retour à la carrière.
Dans des interviews contemporaines, le chanteur a déclaré à tort qu'il avait reçu la permission des autres membres de Deep Purple d'utiliser le nom du groupe.

Les quatre instrumentistes de ce faux Deep Purple avaient déjà joué dans un 'Bogus Steppenwolf' organisé par la même société de gestion quelques années auparavant : en fait, un rapport de concert indique que le 'Bogus Steppenwolf' avait ouvert pour le 'Bogus Deep Purple', en utilisant le même backing band.

La formation du nouveau "Deep Purple" était en place. Mais, avant de réserver les concerts, la société de gestion fit un geste fatal qui aura des conséquences dramatiques pour le chanteur du groupe. Comme le nota Harmut Kreckel dans un article pour The Highway Star, "...Rod Evans devint le seul actionnaire, et donc le seul à prendre des risques dans cette aventure "Deep Purple 1980"...".
Cela signifie que "...Rod Evans était la seule personne qui pouvait être poursuivie en justice...". Comme le chanteur allait bientôt le découvrir, accepter cette position fut une grosse erreur...

Une fois cette nouvelle formation de Deep Purple finalisée, le promoteur Steve G. et ses collaborateurs commencèrent à organiser des concerts. Pour les promoteurs de salles qui n'en savaient pas plus, décrocher un concert de Deep Purple était un coup de maître. Et, bien que cela semble étrange aujourd'hui, à l'époque d'Internet, il n'y avait guère de moyen de vérifier si les personnes représentant ostensiblement Deep Purple étaient les vrais. L'équipe de Steve G. avait fait bonne figure, puisque des concerts avaient été programmés dans un certain nombre de lieux importants aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

Ce groupe donna son premier concert au Civic Center d'Amarillo, au Texas, le 17 Mai 1980. Mais ils ne firent pas illusion longtemps. Lorsque le groupe donna son premier concert au Civic Center d'Amarillo, au Texas, le 17 Mai 1980, les parieurs ne furent pas dupes du Bogus Deep Purple. Celui-ci donna plusieurs concerts dans l'État avant d'être la tête d'affiche d'un spectacle à l'Estadio Inde Olimpico de Mexico, le 28 juin.

Les concerts donnés par ce 'Bogus Deep Purple' furent un véritable désastre musical, et ils manquèrent parfois de tourner à l'émeute lorsque le public réalisa qu'il avait été trompé sur la marchandise, malgré la présence sur les affiches de la mention 'nouveau' Deep Purple.

Et, au fur et à mesure de la tournée, le public fut mécontent à tal point que, lors d'un concert à Detroit, des chaises furent jetées sur scène par les spectateurs, avant que le guitariste n'invective le public par "...Ceux qui veulent voir le VRAI Deep Purple peuvent rester, les autres peuvent aller se faire f...", des propos auxquels le public réagit violemment en jetant d'autres objets, entraînant le départ des musiciens de la scène.



En regardant ces images qui existent du Bogus Deep Purple (tirées d'un reportage de la télévision brésilienne sur le groupe), il n'est pas difficile de comprendre pourquoi. Leur interprétation de "Smoke on the Water" est plus proche de la musique de bar que de l'Arena Rock, tandis que la gamme vocale limitée de Rod Evans n'atteignit jamais les hauteurs de Coverdale ou, mieux, Gillan.

Au moment où le groupe se produisait à la Long Beach Arena en Californie en Août, la nouvelle du nouveau Deep Purple non autorisé était parvenue aux responsables du vrai groupe. Et ils prirent des mesures pour arrêter ce groupe d'imitation.

Le groupe légitime intenta alors une action en justice pour arrêter les imposteurs, mais l'audience était programmée après le spectacle du groupe fictif prévu le 19 Août 1980 au Long Beach Arena en Californie.

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L'étape suivante fut de clarifier qui était exactement (ou plutôt n'était pas) dans cette nouvelle version de Deep Purple, et lorsque le groupe fictif joua au Long Beach Arena, les représentants du vrai Deep Purple publièrent une annonce d'une demi-page dans le L.A. Times (juste à côté de la liste des concerts de Long Beach) pour informer les spectateurs potentiels que...
"...Les STARS suivantes NE SE PRODUIRONT PAS au concert de Deep Purple au Long Beach Arena demain, 19 août 1980:
RITCHIE BLACKMORE
DAVID COVERDALE
IAN GILLAN
ROGER GLOVER
GLEN HUGHES (SIC)
JOHN LORD
IAN PAICE..."

L'action en justice suivit, et comme Evans était le seul membre du groupe à percevoir des royalties et à avoir des droits sur le nom Deep Purple, c'est à lui que revint la responsabilité pleine et entière.
Le procès avait abouti: le faux groupe fut condamné à cesser définitivement de se désigner sous le nom de "Deep Purple", et Evans fut poursuivi en justice et condamné à payer pour des dommages et intérêts de 672 012,44 $ (USD) (2 110 760 $ US en dollars de 2020) pour avoir utilisé le nom du groupe sans autorisation, dont 168 003,11 $ de dommages réels (527 000 $ US en dollars de 2020). 11 $ de dommages-intérêts réels (527 690 $US en dollars de 2020[4]) et 504 009,33 $ (1 583 070 $US en dollars de 2020) de dommages-intérêts punitifs, tandis qu'Evans, Emery, Flynn, Jurgens et leur promoteur ont également été condamnés à payer 143 973,52 $ (452 214 $US en dollars de 2020) de frais juridiques.
N'ayant pas la capacité de payer cette somme, Evans fut condamné à renoncer à toutes les redevances futures provenant des albums et des singles enregistrés par la formation Mark I de Deep Purple.

Selon Paice, Deep Purple n'a jamais gagné d'argent grâce à ce procès, et n'en avait pas l'intention. Comme l'a déclaré Lord (via The Highway Star), ils avaient poursuivi Evans pour protéger le nom du groupe:
"...Quel prix donneriez-vous à votre réputation et au droit du public de ne pas se faire vendre quelque chose sous de faux prétextes? Je n'ai pas apprécié de devoir comparaître devant un tribunal contre un type avec lequel j'avais autrefois travaillé - mais celui qui vole mon sac à main vole les ordures; celui qui vole ma réputation prend tout ce que j'ai...".

Ce jugement mit bel et bien fin à la carrière d'Evans en tant que musicien car, comme tous les revenus futurs qu'il tirerait de ses concerts devraient être versés au procès, et ce, pendant de nombreuses années après cette décision, il ne pourra plus jamais gagner sa vie en faisant des concerts.
Alors qu'il espèrait que la nouvelle version de Deep Purple relancerait sa carrière de chanteur, elle y mit fin.

Paice et Lord firent aussi tous deux remarquer qu'il ne s'agissait pas d'une question d'argent, mais de sauver la réputation de Deep Purple. Paice a même déclaré: "...Nous n'avons pas gagné cet argent, tout est allé aux avocats impliqués. [Mais] la seule chance d'arrêter ce groupe était de poursuivre Rod en justice...".

Lord reconnût qu'il n'avait pas apprécié de devoir témoigner au tribunal contre Evans, déclarant qu'il devait savoir qu'il ne pourrait pas s'en sortir avec un faux Deep Purple et le blâmant d'avoir été "stupide".

N.B.: Le batteur Dick Jurgens III est décédé d'un cancer le 4 Décembre 2016.

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"Live in London" est un album live enregistré le 22 Mai 1974 au Gaumont State Theatre de Kilburn, à Londres, par la BBC pour être diffusé à la radio, mais il est resté inédit en vinyle jusqu'en 1982 où il parait sur le label Harvest Records et il a été produit par le groupe.
Il présente la formation Mk III, avec David Coverdale et Glenn Hughes, pendant la tournée de l'album "Burn".

À un moment de l'album, Lord se qualifie en plaisantant de "Rick Emerson" en présentant le groupe. Il s'agit d'une combinaison du prénom et du nom de famille des claviéristes des groupes de Rock Progressif Yes et Emerson, Lake, and Palmer, qui sont respectivement Rick Wakeman et Keith Emerson.
Cet enregistrement a été diffusé par la BBC le 6 Juin de la même année.

Il se classa à la 23e place des Charts Britanniques.

"Live in London" a été réédité en 2007 par EMI avec un titre supplémentaire, "Space Truckin'", enregistré lors du même concert, mais écarté de la version vinyle.

Estimant que le son style n'était pas compatible avec celui de Black Sabbath, Gillan quitta ce groupe à la fin de l'année 1983 après la sortie de "Born Again", et au Printemps suivant, Lord et Paice quittèrent respectivement Whitesnake et le backing band de Gary Moore. Enfin, Blackmore dissolut son Rainbow dans lequel jouait Glover en Mars 1984.
Tout était prêt pour une reformation...

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Les cinq musiciens se retrouvèrent pour la première fois en Avril 1984 aux États-Unis dans le Kentucky pour discuter de la reformation du groupe avant de se retrouver une semaine plus tard à New York dans le bureau de leur manager Bruce Payne pour officialiser le retour de Deep Purple.

Le groupe reformé passa l'Eté à Stowe, dans le Vermont en Mai 1984 et les premières répétitions débutèrent pour écrire et enregistrer un nouvel album, "Perfect Strangers", produit par Glover.
Le groupe s'installa dans un endroit appelé The Base Lodge situé dans la propriété de la famille Von Trapp.
Les premières répétitions furent constituées de longues jam sessions et le groupe donna comme titre de travail de l'album, "The Sound of Music".

Alors que le groupe était prêt à commencer l'enregistrement de l'album au même endroit avec l'aide d'un studio mobile, les autorités du Vermont ne donnèreent pas leur autorisation et le groupe dût se chercher un nouvel endroit. Les recherches ne furent pas longues et le groupe trouva une location appelée Horizons dans la même ville de Stowe où, dès le matériel installé et raccordé au studio "Le Mobile", l'enregistrement pût commencer. Il dura six semaines, du 10 Juillet au 26 Août 1984.

Début Septembre, le groupe se rendit à Hambourg en Allemagne où il occupa le Tennessee Townstudio pour mixer l'album. Quelques réenregistrements furent rajoutés à ceux effectués aux États-Unis. Sans label à la fin de l'enregistrement, Deep Purple signa un contrat mondial avec PolyGram, Mercury Records publiant ses albums aux États-Unis et Polydor Records au Royaume-Uni et dans d'autres pays.

"Perfect Strangers" sortit le 29 Octobre 1984. Il s'agissait du premier album studio de Deep Purple en neuf ans, et du premier avec la formation Mark II en onze ans.

L'album comprend les singles et les incontournables des concerts "Knockin' At Your Back Door" et "Perfect Strangers".
Pour l'anecdote, on peut noter que sur la chanson "Under The Gun", Blackmore termine son solo en jouant brièvement le thème principal de la première marche de "Pomp and Circumstance" d'Edward Elgar
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Ce fut, dans les faits, l'album le plus réussi enregistré par la nouvelle formation Mark II car ce fut un succès, il se classa à la 5e place des Charts Britanniques et Français, à la première place en suisse, à la 2e place en Allemagne et à la 17e place du Billboard 200 aux États-Unis.

Une seule chanson du nouveau répertoire de Deep Purple, "Nobody's Home", était attribuée aux cinq membres du groupe. Gillan et Glover tentèrent de revenir aux crédits de composition tous pour un des enregistrements de 1970-73 de la formation Mk II, mais Blackmore tint bon. Ce n'est que lorsque Blackmore quittera définitivement le groupe en 1993 que la question sera finalement résolue.

L'album avait cependant reçu des critiques mitigées:
Deborah Frost de Rolling Stone, dans une critique contemporaine, remarque qu'à l'exception des deux singles, "...le matériel consiste en des jams faits à la hâte..." et se demande si la sortie de l'album n'a pas été faite "...pour profiter de l'engouement actuel pour le Heavy Metal...". Mais elle a également déclaré : "...La Strat de Blackmore a un rugissement si puissant que vous êtes prêt à le laisser résonner dans vos tympans pendant un moment. Et c'est agréable d'entendre à nouveau les sons d'orgue non synthétisés de Jon Lord, la batterie électrisante de Ian Paice, les hurlements et les chuchotements de Ian Gillan et les lignes de basse solides de Roger Glover...", même si "...à la place de Glover, un producteur extérieur aurait pu forcer le groupe à resserrer ses plans et ses arrangements...".
Le journaliste Canadien Martin Popoff fait l'éloge de cet album de retour qui "...ne fait que des clins d'œil aux années 70' et se concentre sur l'art de la chanson plutôt que sur la démonstration technique...", plaçant Deep Purple comme "...une référence d'un genre dans le Metal sans catégorisation...".
"...Un grand moment dans le temps...", a suggéré Glover, "...mais, en tant qu'album, il ne tient pas vraiment la route...".

Les versions CD et cassette de l'album contiennent la piste supplémentaire "Not Responsible" (qui contient les paroles "I've got no ticket, but I'm gonna take a fucking ride", (Je n'ai pas de billet, mais je vais faire un putain de tour) ce qui en fait un exemple rare de blasphème dans une chanson de Deep Purple.

L'album a été remasterisé et réédité le 22 Juin 1999 avec la piste instrumentale bonus "Son of Alerik" qui était apparu sous une forme éditée sur la face B 7" du single "Perfect Strangers", ou en intégralité sur le single 12" "Perfect Strangers" et la version Européenne de la compilation "Knocking at Your Back Door: The Best of Deep Purple in the 80's".

L'album a été un succès commercial, atteignant la cinquième place dans les Charts Britanniques et la dix-septième place dans le Billboard 200 aux États-Unis.

A noter que "Perfect Strangers" n'a été que le deuxième album studio de Deep Purple à être certifié Platine aux États-Unis, après "Machine Head" en 1972.

La tournée de retrouvailles qui suivit, commençant en Australie et se poursuivant en Amérique du Nord, puis en Europe l'Eté suivant, connut un tel succès que le groupe dût réserver de nombreuses dates supplémentaires à la tournée Américaine des arènes, car les billets s'étaient vendus très rapidement.
Le public répondit également présent lors des concerts de la tournée mondiale qui commence à Perth le 27 Novembre. Cette tournée culmina lors d'une unique date Britannique, le 22 Juin 1985 à Knebworth, devant 80 000 personnes. Il donna lieu en 1991 à l'album live "In the Absence of Pink".

Financièrement, la tournée fut également un énorme succès. Aux États-Unis, la tournée de 1985 dépassa les recettes de tous les autres artistes, à l'exception de Bruce Springsteen.

Pour le retour au Royaume-Uni, le groupe donna un concert à Knebworth le 22 Juin 1985 (avec Scorpions en première partie; U.F.O. et Meat Loaf étaient également à l'affiche), où le temps fut mauvais (pluie torrentielle et 15 centimètres de boue) devant 80 000 fans. Le concert fut appelé le "Return of the Knebworth Fayre".

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En Juin 1986, tout comme son prédécesseur, "The House of Blue Light" fut enregistré à Stowe dans le Vermont. Cette fois-ci l'enregistrement se déroula dans un théâtre appelé The Playhouse avec l'aide d'un studio mobile, mais les sessions furent beaucoup plus difficiles car le torchon recommençait à brûler entre Blackmore et Gillan.

La création de l'album fut un processus excessivement long et difficile, que Gillan compara à l'enregistrement de "Who Do We Think We Are" à Rome.
Ian faisait remarquer à quel point les relations tendues au sein du groupe avaient compromis l'album: "...Je regarde en arrière House Of Blue Light, il y a de bonnes chansons sur ce disque, mais il manque quelque chose dans l'ensemble de l'album. Je ne sens pas l'esprit de ce groupe. Je peux voir ou entendre cinq professionnels faire de leur mieux, mais c'est comme une équipe de football, ça ne fonctionne pas. C'est comme si 11 superstars jouaient sur le même terrain mais n'étaient pas reliées par le cœur ou l'esprit...".
Blackmore déclara qu'une grande partie de l'album avait été réenregistrée et il avoua: "...Je pense que j'ai joué comme une merde dessus, et je ne pense pas que quelqu'un d'autre y ait vraiment participé...".
Et Lord ajouta: "...House of Blue Light était un album bizarre et difficile à mettre en place. Nous avons fait l'énorme erreur d'essayer de rendre notre musique actuelle. Nous avons découvert que les gens ne voulaient pas que nous fassions ça...".

Cet opus sortit en Janvier 1987 sur le label Polydor Records (Mercury aux États-Unis) et il était produit par Glover et le groupe. Il fut beaucoup plus fraîchement accueilli que son prédécesseur, "Perfect Strangers".

Mais, malgré les inquiétudes du groupe, "House of Blue Light" s'était bien vendu. Il arriva à la dixième place des Charts Britanniques, à la trente-quatrième place du Billboard 200 aux États-Unis, et avait atteint le Top 10 dans six autres pays.
Il se classa surtout à la première place des Charts Allemand et Suédois.

Deux vidéos promotionnelles pour les chansons "Bad Attitude" et "Call of the Wild" avaient été produites, toutes deux mettant en scène des membres du groupe.

N.B.: Plusieurs pistes sur les versions LP et cassette sont plus courtes que celles sur le CD original sorti en 1987. Le remasterisation du CD de 1999 a utilisé les bandes maîtresses originales en vinyle, ce qui signifie que sa durée est également plus courte que celle de la version originale du CD.
Durant la tournée promotionnelle de cet album, lors du concert du 20 Février 1987 à Bercy, Blackmore refusa catégoriquement de jouer "Smoke on the Water", le dernier morceau prévu sur la setlist.

Les dissensions entre Blackmore et Gillan allaient en s'amplifiant et le show du 19 Septembre à Brême en Allemagne fut le dernier de la formation Mark II, avant sa dernière reformation en 1992.

La tournée mondiale fut interrompue après que Blackmore se soit cassé un doigt sur scène en essayant d'attraper sa guitare après l'avoir jetée en l'air.
Gillan sortit en 1988 un album avec Glover, "Accidentally on Purpose" et il partit faire une tournée des clubs sous le nom de Garth Rockett & The Moonshiners'.
En Mai 1989, il apprit qu'il était de nouveau renvoyé de Deep Purple.
Il sera alors remplacé par Joe Lynn Turner qui avait été le dernier chanteur de Rainbow, précédent groupe de Blackmore. Mais lui aussi sera remercié en 1992, marquant, oh surprise, le retour de Gillan!...

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L'année suivante, en 1988, fut édité l'album live "Nobody's Perfect" qui ne parvint pas à attirer les fans. La photographie de la pochette extérieure avait été réalisée par Aubrey Powell de Hipgnosis avec des graphiques de Richard Evans.

L'album avait été enregistré lors de la tournée du groupe pour la promotion de "The House of Blue Light" en 1987 en Europe et aux États-Unis.
L'album présentait la setlist de Deep Purple à l'époque, qui se composait en grande partie du set typique de "Made in Japan", combiné avec des morceaux plus récents de l'album de réunion de 1984 "Perfect Strangers" et "The House of Blue Light".

Des chansons telles que "The Unwritten Law" et "Difficult to Cure" (qui comprend un extrait de la Neuvième Symphonie de Beethoven, 4ème mouvement) avaient été jouées tous les soirs de la tournée, mais elles n'ont pas été incluses sur cet album. Certains soirs, ils avaient également joué "Call of the Wild" ou "Mad Dog".

Les transitions entre chaques pistes sont marquées par des fondus. "Nobody's Perfect" contient également, en bonus, une nouvelle version live en studio de "Hush" (avec Gillan au chant principal) pour commémorer leur 20ième anniversaire. "Black Night" a également été réenregistré mais n'est jamais sorti. "Hard Lovin' Woman" comprend des parties de "Under the Gun" pendant le solo de guitare de Blackmore. "Strange Kind of Woman" comprend le refrain de "Superstar" de Jesus Christ Superstar. "Woman from Tokyo" se transforme en "Everyday" de Buddy Holly à la moitié du morceau.

Certains des morceaux ne sont pas nécessairement inclus dans toutes les éditions existantes de l'album. La version originale 2LP de 1988 comporte 13 titres, sans "Dead or Alive". La version cassette de 1988 inclut "Dead or Alive", mais omet "Bad Attitude".

La première édition CD 1 disque de 1988 ne comporte que 11 pistes, laissant de côté ces deux titres ainsi que "Space Truckin'". Enfin, tous les morceaux indiqués ont été inclus sur le remaster 2CD de 1999.

En fin de compte, cet opus permit surtout à Deep Purple de boucler son contrat de trois albums avec Polydor pour aller signer librement chez BMG.

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"Scandinavian Nights" est un double album live de Deep Purple qui avait été enregistré à l'origine par la radio nationale Suédoise pour une émission de radio appelée Tonkraft au Konserthuset (la Maison des concerts) de Stockholm le 12 Novembre 1970, mais l'album n'est pas sorti avant 1988.

Il est commercialisé pour la première fois en 1988 sous le titre "Scandinavian Nights" (à ne pas confondre avec la vidéo du même nom sortie en 1990, qui documente un concert donné à Copenhague en 1972).

Les bandes ont été remixées par Tom Leader aux Angel Studios, à Londres. Il reste le meilleur exemple de la liste des morceaux du début du Mk II et de la dynamique féroce des concerts.

La setlist comprend des chansons de l'album "Deep Purple in Rock" et de longs instrumentaux des albums précédents. Les deux chansons "Mandrake Root" et "Wring that Neck" occupaient la moitié du concert au début, jusqu'à la tournée Fireball où le groupe a pu ajouter des morceaux plus originaux.

Le double CD Américain, sorti en 1992, était intitulé "Live and Rare", tandis que le double vinyle et le double CD européens, sortis en 1988, étaient tous deux intitulés "Scandinavian Nights". La version vinyle européenne contenait un livret d'images en édition limitée.

Les bandes maîtresses originales ont été redécouvertes plus tard et ont été remixées pour une réédition sous le titre "Live in Stockholm" en 2005 par Purple Records, avec une meilleure qualité sonore.

Sur la version originale, l'ordre des chansons a été ajusté pour s'adapter aux contraintes de temps du vinyle, et la première édition CD a inutilement imité cela; "Live in Stockholm" présente la liste des chansons dans l'ordre correct.

Le minutage des pistes imprimé (sur les vinyles et les CD européens) fait référence à la durée des chansons proprement dites, les pauses entre les chansons ne sont pas incluses, mais le minutage sur les CD américains inclut les pauses.

Une nouvelle édition de l'album, intitulée "Stockholm 1970", est sortie en 2014 chez EDEL dans le cadre de "The Official Deep Purple (Overseas) Live Series" avec du matériel supplémentaire: deux chansons enregistrées à Paris en 1970; une interview contemporaine de Jon Lord; un DVD bonus avec la performance de Deep Purple à Granada TV en 1970, précédemment sortie en VHS sous le nom de "Doing Their Thing".

La pochette originale de l'album de 1988 figure dans la liste 2005 de Pitchfork Media des "pires pochettes de disques de tous les temps".

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En Septembre 1988, Gillan, à qui Blackmore avait attribué le faible succès de l'album précédent (The House of Blue Light), avait appris par téléphone qu'il était viré du groupe pour divers griefs: problème d'alcool, mauvaises prestations scéniques, oublis des paroles, ainsi que de dépassement des bornes dans ses engueulades avec Blackmore. Ses relations avec celui-ci s'étaient à nouveau dégradées et leurs divergences musicales étaient par trop importantes.

Divers noms furent alors envisagés pour le remplacer, à commencer par David Coverdale ou Ronnie James Dio, par exemple.
Mais, à l'origine, le groupe avait l'intention de recruter Jimi Jamison, le leader de Survivor, mais les managers de son groupe l'empêchèrent d'accepter cette proposition en raison de complications avec Scotti Brothers Records, le label de Jamison.

Finalement, après avoir auditionné plusieurs candidats de renom, dont Brian Howe (White Spirit, Ted Nugent, Bad Company), Doug Pinnick (King's X), les Australiens Jimmy Barnes (Cold Chisel) et John Farnham (Little River Band), Terry Brock (Strangeways, Giant) et Norman "Kal" Swan (Tytan, Lion, Bad Moon Rising), fin 1989, c'est l'Américain Joe Lynn Turner qui rejoignit Deep Purple, davantage par défaut qu'autre chose. Ce n'était pas un étranger à la famille Purple, puisqu'il fut le chanteur de Rainbow de 1980 à 1984 et c'est Blackmore qui l'engagea.
Les trois autres membres du groupe avaient désapprouvé cette décision mais l'album "Slaves and Masters" fut quand même enregistré.

Cette formation Mark V n'enregistra qu'un seul album, "Slaves and Masters", sorti le 5 Octobre 1990 sur le label BMG, qui connût un succès modeste en n'atteignant que la 45ème place au Royaume-Uni et la 87ème place au Billboard 200 aux États-Unis.

"Too Much Is Not Enough" avait été enregistré par Turner pour la suite inédite de son premier album solo "Rescue You", et il avait également été enregistré par le groupe The Law de Paul Rodgers et Kenney Jones mais ils ne l'avaient pas non plus sorti. La version originale de Turner se trouve sur le bootleg "Demos '88 - 91'" et la version de The Law sur le bootleg "The Law II". Turner réenregistra la chanson pour son album "Hurry Up and Wait" (1998).

L'album fit l'objet d'une promotion télévisée avec des vidéoclips professionnels des chansons "King of Dreams" et "Love Conquers All". Tous deux mettaient en scène des membres du groupe. La vidéo de "King of Dreams" avait été tournée au Santa Cruz Beach Boardwalk.
Les ventes de l'album furent nettement inférieures aux attentes, par rapport à l'album précédent, "The House of Blue Light" avec Gillan, qui s'était classé à la 34e place aux États-Unis.

"Slaves and Masters" fut assez mal reçu par les fans et la presse, la plupart d'entre eux ne le considèrèrent pas comme un album de Deep Purple, à la fois parce que c'est le seul album du groupe avec Turner comme chanteur, et parce que le genre musical n'est pas du tout celui pour lequel Deep Purple est connu. Ils estimèrent aussi que les parties vocales étaient un peu trop mélodiques.

Après sa sortie, "Slaves and Masters" avait aussi reçu un accueil mitigé de la part des critiques. Alex Henderson d'AllMusic avait donné un avis négatif à l'album, déclarant que "...l'écriture est faible et piétonne, et la plupart du temps, le groupe autrefois puissant Purple (qui avait au moins 16 ans de retard sur son âge d'or) sonne comme un wannabe générique de Foreigner...". Le même concept est exprimé dans les critiques des journalistes Martin Popoff et Joel McIver, qui décrivirent "Slaves and Masters" comme "...un peu comme un album de Rainbow d'un autre temps..." et un "morceau extravagant d'AOR-ness ... incroyablement léger...", respectivement. Cependant, ils avaient sauvé quelques chansons, comme "King of Dreams", "Love Conquers All" et "Fire in the Basement", qui "font au moins un effort raisonnable pour égaler le catalogue de Deep Purple.
Glover, Lord et Paice affirmèrent même avec ironie que Slaves and Masters était "...le meilleur album de Rainbow jamais réalisé par Deep Purple...", contrairement à Blackmore, qui considèra cet opus comme "...le meilleur effort de cette période de réunification...".
Lord, plus que ses camarades Glover et Paice, n'a jamais reconnu ce disque comme un album de Deep Purple. En revanche, Turner a ouvertement fait l'éloge de "Slaves and Masters" en déclarant qu'il s'agissait "probablement (du) dernier grand album de Purple (...) C'est un grand album, (il) tient la route de nos jours, l'un des mieux enregistrés, des mieux écrits (...) Je peux citer tous les titres et me dire... qui peut battre ça ?".
Avec le recul, selon Lord, cet album "...n'aurait jamais, jamais dû porter le nom de Deep Purple...".

Une chanson des sessions d'enregistrement de "Slaves and Masters" a été réarrangée pour la bande originale du film "Fire, Ice and Dynamite" de 1990. Lord ne joue pas sur cette chanson, qui est interprétée par les quatre autres membres de la formation Mark V.

Bien que l'album n'attira pas la grande attention médiatique et qu'il fut pratiquement ignoré aux États-Unis, la tournée Européenne de 1991 pour promouvoir "Slaves and Masters" se révèla un très grand succès musicalement et financièrement. Certains reconnurent volontiers le talent de la Mk V pour donner des concerts impressionnants avec divers setlists.
À l'exception de "King of Dreams", "The Cut Runs Deep" et "Love Conquers All", qui furent occasionnellement interprétées par Joe Lynn Turner lors de ses performances en solo, aucune des chansons de "Slaves and Masters" n'a été jouée en concert depuis la tournée mondiale de Deep Purple en 1991.
La setlist de la tournée Mondiale comprenait également "Burn" et "Hey Joe", qui avaient toujours fait l'objet d'un veto de la part de Ian Gillan. "King of Dreams" faisait également partie de la setlist des tournées Européenne et Japonaise du Hughes Turner Project en 2002. Cette version se trouve d'ailleurs sur l'album live de ce groupe intitulé "Live in Tokyo" paru en 2002.

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"In the Absence of Pink" est un album live sorti en 1991 qui avait été enregistré par BBC Radio lors du premier concert de Deep Purple au Royaume-Uni lors de la tournée de Perfect Strangers (qui fut un énorme succès) après sa reformation en 1984, au festival de Knebworth le Samedi 22 Juin 1985. 70000 fans avaient fait le déplacement mais la qualité du son n'est pas bonne, officiellement à cause de la pluie qui était tombée drue ce jour-là.

Le titre de l'album est tiré des paroles de Gillan introduisant "Gypsy's Kiss". Faisant référence à la pluie et aux problèmes techniques qui ont retardé le début du concert, il déclare : "Ce dont nous avons tous besoin maintenant, c'est d'une énorme quantité de rose. Mais, en l'absence de rose, voici du Blues".

Plusieurs des artistes de soutien avaient également été enregistrés et ils furent diffusés, avec Deep Purple, sur BBC Radio 1 le Samedi suivant dans le cadre d'un programme intitulé "Knebworth Through The Night", qui s'est déroulé de 22h00 à 04h00.

Le mixage n'est pas génial non plus avec des claviers beaucoup trop en avant et la guitare un peu trop en retrait et un son un peu trop brouillon, même s'il y a une légère amélioration après quelques morceaux, le rendu est un peu trop étouffé et peu précis.

Pour une raison quelconque, "Under the Gun" n'avait pas été enregistré par la BBC et, avec une version courte de "Woman from Tokyo", ce sont les seules omissions de la set-list normale jouée lors de la tournée mondiale. Bien que "Child in Time" ait parfois été présenté, il n'avait pas été joué lors de ce concert.

La setlist passe en revue les meilleurs morceaux de l'album et les classiques du groupe...
Le set du groupe s'ouvre avec Lord jouant la "Toccata and Fugue in D-minor" de Johann Sebastian Bach.
"Difficult to Cure" est une adaptation de "Ode to Joy" de la 9ème symphonie de Beethoven et a été enregistré par Blackmore's Rainbow quelques années auparavant.
La version de "Lazy" sur cet album n'a pas pu être trouvée sur les bandes de la BBC, et a donc été prise d'un bootleg.

À cause du son, ce live s'adresse, avant tout, aux collectionneurs qui ont là un moment d'Histoire du groupe qui ne reste cependant pas désagréable à écouter.
C'est réellement frustrant pour l'auditeur parce que le groupe semblait en forme avec un Gillian en voix et un Blackmore encore au sommet de son art. D'autant plus frustrant que les enregistrements intégraux d'un concert intégral n'était pas légion à l'époque chez Deep Purple.

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Turner était toujours membre du groupe lorsqu'ils commencèrent à écrire et à enregistrer leur prochain album pendant l'année 1992 intitulé "The Battle Rages On", mais plus pour bien longtemps....

Car Mike DiMeo (futur chanteur de Riot) avait été initialement choisi pour l'album après le licenciement de Turner par Blackmore. A cette époque, il n'était connu que sur la scène des clubs New-Yorkais lorsque Ritchie lui avait demandé de rejoindre Deep Purple. Cette année-là, il avait même enregistré quelques demos avec Glover pour ce qui deviendrait plus tard "The Battle Rages On...".

Mais, sous la pression des managers qui visaient une tournée pour le 25ième anniversaire du groupe, Lord, Glover et Paice durent convaincre Blackmore que Gillan était le seul véritable chanteur pour Deep Purple à la place de DiMeo, et les demos enregistrées ne furent jamais publiées.
Blackmore cèda à contrecœur, après avoir demandé et finalement reçu 250 000 dollars sur son compte en banque.

À la fin de l'année 1992, quelques mois après les premières sessions d'écriture et d'enregistrement de "The Battle Rages On...", Turner fut donc renvoyé officiellement de Deep Purple qui réintègra aussitôt Gillan.
Une poignée de pistes de travail destinées à l'origine à la suite de "Slaves and Masters" se retrouvèrent, par conséquent, sur des albums solo ultérieurs de Turner.

Pour accessoirement assurer le succès du nouvel album après l’échec de "Slaves & Masters", Gillan, en plus de nouveaux morceaux, dût retravaillé une grande partie du matériel existant qui avait été écrit avec Turner pour l'album et le tout est réenregistré.

Cela déplût évidemment totalement à Blackmore qui devint furieux de ce qu'il considérait comme des éléments non mélodiques.
Après son licenciement, Turner admettra que Blackmore avait qualifié l'album de "The cattle grazes on".

"The Battle Rages On..." fut rapidement enregistré et il finit par sortir le 19 Juillet 1993 en Europe. Ce sera le dernier album enregistré avec la formation classique Mk II du groupe.
Le retour du chanteur emblématique du groupe permit de meilleures ventes en Europe: dès sa sortie, l'album, coproduit avec Thom Panunzio, se classa 21ème au Royaume-Uni.

Cependant, les tensions entre Blackmore et Gillan, de nouveau réapparues lors des sessions d'enregistrement, s'accentuèrent tout au long de la tournée Européenne qui s'ensuivit, comme en témoignent les albums "Come Hell or High Water" (1994) et "Live in Europe 1993" (2006).
De ce fait, les cinq membres du groupe n'éprouvaient plus le moindre plaisir de jouer. Et pour couronner le tout, alors que Deep Purple devait partir au Japon en Décembre pour y achever cette même tournée, le guitariste annonça d'emblée qu'il ne serait pas du voyage, et il déchira son passeport sous les yeux de ses camarades pour que le message soit clair.
Au cours d'une tournée Européenne par ailleurs parfaitement réussie, Blackmore quittait donc définitivement le groupe en 1993, après un concert donné le 17 Novembre à Helsinki, en Finlande.

Malgré le refus catégorique de Ritchie de les accompagner, les quatre autres membres de Deep Purple étaient bien déterminés à assurer les concerts prévus pour Décembre 1993 au Japon. Aussi invitèrent-ils à se joindre à eux le guitariste Américain Joe Satriani, qui était, à cette époque, le guitariste préféré des Japonais.
Satriani fut donc recruté pour compléter les dates Japonaises en Décembre.

Au cours de cette petite tournée, ils commencèrent à retrouver leur enthousiasme précédemment perdu, et repartirent avec Joe pour une nouvelle tournée Européenne d'Eté, de Mai à Juillet 1994, qui remporta elle aussi un grand succès.
Il fut demandé à Satriani de se joindre au groupe de façon permanente, mais ses engagements envers son contrat avec Epic Records l'en empêchèrent.
Joe ne poursuivit donc pas l'aventure pour des raisons contractuelles et il retourna à sa carrière solo.

Comme le déclarait Ian Paice à Rock'n Folk en Juillet 1998: "...Nous nous sommes aperçus qu'il y avait une vie après Ritchie...". Il contredisait ainsi définitivement l'idée du groupe que Blackmore se faisait et voulait donner aux fans de l'époque, une idée selon laquelle Deep Purple n'existerait plus sans Blackmore.

Après une brève résurrection de Rainbow, Blackmore fonda finalement Blackmore's Night, groupe de Folk Rock d'inspiration médiévale, avec sa nouvelle compagne Candice Night qu'il avait rencontrée en 1989.

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"Gemini Suite" est une suite composée en 1970 par Lord. Après "Concerto for Group and Orchestra", c'est donc la deuxième composition de Lord qui marie Rock et musique Classique.

Ses mouvements correspondent chacun à un instrument et à un membre de Deep Purple:

First Movement: Guitar, Voice
Second Movement: Organ, Bass
Third Movement: Drums, Finale

Deep Purple n'interprèta la "Gemini Suite" qu'une seule fois: le 17 Septembre 1970 au Royal Festival Hall de Londres, avec l'orchestre de la Light Music Society, dirigé par Malcolm Arnold. Ce concert, enregistré par la BBC, ne vit le jour qu'en 1993, sous le titre "Gemini Suite Live".

Un an après le concert est paru un enregistrement studio de la suite, sous le seul nom de Jon Lord, dont c'était le premier album solo. Blackmore et Gillan ayant refusé d'y participer, ils furent respectivement remplacés par Albert Lee (guitare) et Yvonne Elliman et Tony Ashton (chant).

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"Come Hell or High Water" est un album disponible en CD et en DVD sorti en Novembre 1994. Il a été enregistré en partie à Stuttgart et l'autre partie à Birmingham.

Le CD lui-même contient des morceaux extraits des deux concerts, le 16 Octobre 1993 à la Hanns-Martin-Schleyer-Halle de Stuttgart, en Allemagne et le 9 Novembre au National Exhibition Center de Birmingham, donnés par la Mark II reformée du groupe, peu avant le départ de Blackmore, et qui ressortiront intégralement, d'abord en un seul coffret de quatre CD (deux CD correspondant à un concert) en 2006, puis séparément en 2007, sous le titre de "Live in Europe 1993".

Le CD ne contient que des chansons du concert de Stuttgart, à l'exception de "Anyone's Daughter", extrait de Birmingham.

Le DVD, quant à lui, retrace l'intégralité du concert de Birmingham, avec un morceau en moins que sur le CD, "Hush". Ce concert est également entrecoupé d'interviews des membres du groupe, sauf Blackmore.
Dans ces interviews, ils se disent indignés de l'attitude sur scène de Ritchie: lors de ce concert, le groupe avait commencé à jouer le premier morceau, "Highway Star", sans Blackmore ; pour cause, dans un premier temps, celui-ci avait refusé de monter sur scène, et ne se décida à entrer qu'au moment de son solo, pendant lequel il passa derrière Gillan et jeta un verre d'eau sur la caméra qui filmait Gillan.
Les problèmes de Blackmore avec la présence d'un caméraman de son côté de la scène au début du concert de Birmingham l'avaient incité à retourner dans sa loge jusqu'à ce que le caméraman soit retiré. Cela avait conduit à une introduction plus longue que d'habitude, sans guitare, dans 'Highway Star' et à plusieurs solos de guitare tronqués pendant le concert.
Par la suite, Blackmore ne resta sur scène que pour ses solos, ou presque. Et enfin, une fois le dernier morceau, "Smoke on the Water", terminé, au lieu de rester sur scène avec les autres membres du groupe pour le salut final, il s'empressa de partir...

Il existe des versions US, Canadienne, et Japonaise, comprenant quelques titres supplémentaires. Comme à l'accoutumée, la version japonaise est la plus fournie en titres.

Les versions complètes des concerts de Stuttgart et de Birmingham sont sorties en 2006 sous la forme d'un coffret de quatre CD "Live in Europe 1993" par Sony/BMG, chaque concert ayant sa propre pochette gatefold et ses pochettes de CD en papier. En 2007, chaque concert a fait l'objet d'une sortie séparée, dans un coffret, mais le concert de Birmingham a été rapidement supprimé, en raison des protestations de Gillan concernant sa réédition.

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"King Biscuit Flower Hour Presents: Deep Purple in Concert" est encore un autre album live.
Il est tiré d'un concert du groupe diffusé à l'origine sur le King Biscuit Flower Hour, sorti en Juillet 1995. Il contient des extraits du concert enregistré le 27 Février 1976 à la Long Beach Arena, à Los Angeles, en Californie, avec la Mark IV et Tommy Bolin.

L'album contient également quatre titres bonus enregistrés lors d'un concert le 26 Janvier 1976 à Springfield, dans le Massachusetts. Ce concert devait à l'origine être utilisé pour l'émission King Biscuit, mais des imperfections dans l'enregistrement ont rendu l'émission entière impropre à la diffusion et ont forcé le second enregistrement à Long Beach un mois plus tard.

Le disque est sorti au Royaume-Uni en Juin 1995 sous le titre "On the Wings of a Russian Foxbat"
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En 2000, un coffret partiel comprenant dix chansons a été publié par BMG sous le nom de "Extended Versions". L'album a été remasterisé et réédité avec une nouvelle pochette sous le nom de "Live at Long Beach 1976" le 24 Février 2009 par Purple Records.

A noter que la liste des pistes du CD1 mentionne que "The Grind" a été joué, ce qui est incorrect car il s'agit de la chanson solo de Bolin "Homeward Strut".

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Après tous ces albums live édités, et après le départ de Blackmore, les quatre membres restants cherchèrent un nouveau guitariste, dans tous les sens du terme: ils ne voulaient surtout pas d'un clone de Ritchie.
Le groupe choisit, à l'unanimité, l'Américain Steve Morse pour devenir le successeur de Satriani le 23 Août 1994.

Morse avait été un ancien membre de Kansas et le fondateur du groupe Dixie Dregs et du Steve Morse Band. L'annonce surprit beaucoup de monde, y compris Blackmore lui-même: Morse n'était ni Anglais ni de la même génération que ses nouveaux camarades, il ne descendait donc pas du British Blues Boom.

Le premier concert de Deep Purple avec son nouveau guitariste eut lieu à Mexico le 23 Novembre 1994, après seulement trois jours de répétitions.
Au cours de l'année 1995, Morse se familiarisa non seulement avec les grands classiques de Deep Purple, mais il permit aussi au groupe de jouer des morceaux dont Blackmore ne voulait plus entendre parler, entre autres plusieurs chansons de "Fireball", comme "No One Came" ou encore le titre éponyme, "Pictures of Home", "Woman from Tokyo" et plus particulièrement "When a Blind Man Cries".

Le programme des concerts s'enrichit également de nouveaux titres qui annonçaient un nouvel opus.
L'arrivée de Morse revitalisa le groupe sur le plan créatif, et en Février 1996, un nouvel album intitulé "Purpendicular" sortit, montrant une grande variété de styles musicaux, bien qu'il n'ait jamais réussi à entrer dans le Billboard 200 aux États-Unis.

N.B.: Le titre "Purpendicular" est un jeu de mots basé sur le nom du groupe et le mot 'Perpendicular'.

Cet album fut enregistré dans les studios Greg Rike Productions à Orlando en Floride de Février à Octobre 1995, et il fut conçu par Darren Schneider et Keith Andrews.

Les musiciens retrouvèrent la joie de jouer ensemble et de tenter de nouvelles choses depuis le départ de Blackmore. Lord avoua que l'arrivée de Morse les avait libérés et Gillan fut enthousiaste que la majorité des nouveaux titres rendent bien sur scène et se mélangent parfaitement avec les vieilles chansons que le groupe avait composé dans les années soixante-dix.

"Purpendicular" s'avèra être le disque le plus expérimental et le plus varié du groupe depuis "Fireball", celui où le groupe prenait le plus de risques, apportant de nouvelles sonorités à sa musique et flirtant avec le Rock Progressif.

L'arrangement de "The Aviator", utilise un arrangement acoustique folk / country qui n'avait pas été entendu sur les travaux précédents du groupe depuis "Anyone's Daughter" de Fireball.
Plusieurs des chansons comportent moins de claviers et se concentrent plus sur la guitare.
Le chant de Gillan gagne aussi en diversité, étant parfois plus mélodique et apaisé, par exemple sur "Sometimes I Feel Like Screaming" ou "The Aviator".
Morse a introduit des harmoniques pincées dans le son du groupe, ou plus exactement le pinch harmonic, comme sur "Vavoom: Ted the Mechanic" ou "Somebody Stole My Guitar".

N.B.: "Sometimes I Feel Like Screaming" et "Vavoom: Ted the Mechanic" sont restés des éléments réguliers de la setlist live de Deep Purple lors des dernières tournées.

Malheureusement, l'album ne fut pas bien récompensé par les ventes, ne se classant pas dans les charts américains et n'atteignant que la 58e place des Charts Britanniques.

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En 1996 parait "California Jamming", un album live qui retraçait la fameuse apparition de Deep Purple le 6 Avril 1974 lors du Festival California Jam qui avait été télévisé par ABC-TV en prime time.
C'était l'un des tout premiers concerts du Mk III, qui comprend alors Coverdale et Hughes.

Deep Purple était tête d'affiche de ce festival qui avait eu lieu à l'Ontario Motor Speedway à Ontario, en Californie du Sud.
Attirant plus de 250 000 fans, le festival comprenait également certains géants du Rock des années 1970, Black Sabbath, Eagles et Earth, Wind & Fire.

Comme relaté plus haut (année 1974), la performance du groupe fut marquée par le comportement incendiaire de Blackmore qui, vers la fin, cassa sa guitare sur une caméra de télévision, si bien que le bois éclaté du manche de la guitare perça l'objectif de la caméra. Il jeta ensuite deux autres guitares et divers objets dans le public.

Ritchie avait d'abord attaqué une des caméras vidéo de la chaîne (qui s'était interposée entre lui et le public) avec sa guitare, puis il avait fait asperger ses amplificateurs d'essence et y avait mis le feu, ce qui provoqua une explosion.
Cet incident pyrotechnique manqua de mettre le feu à la scène, et le groupe dût quitter les lieux en hélicoptère pour éviter d'être arrêté par les forces de l'ordre.

La majeure partie de ce concert a été diffusée pendant 4 week-ends en Avril 1974 sur KLOS-FM ABC-TV Stereo Simulcast, avec d'autres artistes du California Jam.
La première version de ce concert est sortie sur cassette vidéo et Laserdisc en 1981, sous le titre "California Jam" au Japon et au Royaume-Uni.
La performance de Deep Purple au California Jam a été disponible au fil des ans dans plusieurs sorties différentes avec des noms variés, parmi lesquels : "California Jamming", "Live at the Ontario Speedway '74", "Live at the California Jam" et enfin "California Jam 1974" (sans compter les rééditions successives, principalement japonaises). Si toutes ces sorties sont extraites de la même performance, la plupart d'entre elles ne présentent pas l'intégralité du show, avec des montages et surtout, il manque une chanson complète : "Lay Down, Stay Down".
"California Jamming" a été réédité en 2003 sous forme d'édition remastérisée avec le concert complet, y compris le morceau manquant "Lay Down, Stay Down".
Ce concert est aussi illustré par le DVD "Live in California 74" paru en 2005.

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"Mk III: The Final Concerts", également paru sous le titre "Archive Alive!', est un album live paru en 1996. Il a été enregistré durant la tournée Européenne de 1975, pour la promotion de l'album "Stormbringer", lors des derniers concerts de la Mark III du groupe.

Ce double CD est extrait des dernières performances de MK III avec Blackmore avant qu'il ne parte lancer son nouveau groupe Rainbow avec le chanteur Ronnie James Dio.

L'album comprend, pour l'essentiel, du matériel provenant du dernier concert de la tournée qui s'est déroulé au Palais des Sports de Paris le 7 Avril 1975, avec quelques morceaux tirés de deux spectacles à Graz, en Autriche, les 3 et 4 Avril.

Au moment de l'enregistrement de ces concerts, le reste du groupe n'était pas au courant de la décision de Blackmore de quitter le groupe à la fin de la tournée. Les managers avaient décidé d'enregistrer les trois derniers concerts (Paris, Graz et Saarbrücken) afin de disposer d'un produit disponible en cas de séparation du groupe.

Après la fin de la tournée, et face à la perspective de la fin du groupe, Lord avait mentionné à la presse la sortie prochaine d'un double set live composé des performances de la dernière tournée européenne. Cependant, comme le groupe avait décidé de continuer, les plans pour la sortie avaient été abandonnés.

En 1976, après la séparation définitive du groupe, l'album live "Made in Europe" étaitt sorti en un seul disque, utilisant une partie du matériel précédemment mentionné par Lord (du spectacle de Sarrebruck), mais apparemment aucun du matériel inclus dans cette sortie. "Made in Europe" avait été accueilli avec des réactions mitigées, certains estimant qu'il n'avait pas réussi à capturer l'énergie que le groupe déployait en concert. De plus, certains n'appréciaient pas ce qu'ils considèrent comme une bonne dose de montage en studio.

Le manque d'enthousiasme de Blackmore, ainsi que la tension du groupe sur scène, étaient assez évidents sur certains des morceaux: Blackmore s'égarait de façon inattendue sur l'intro de "Mistreated" et il sembla totalement surpris par le solo de Lord sur "Lady Double Dealer" (la version studio de cette chanson ne comportant pas de solo de clavier).
Les prises alternatives de "Mistreated" et "You Fool No One" sur le deuxième disque sont tirées des concerts de Graz, et bien que les notes de pochette mentionnent des "problèmes techniques" sur les bandes de Paris comme justification de leur inclusion, il est plus probable que leur inclusion a plus à voir avec des erreurs du groupe.
Pendant le jam d'introduction de "You Fool No One", Blackmore a joué des riffs des chansons "Still I'm Sad" et "Man On The Silver Mountain" du premier LP de Rainbow, "Ritchie Blackmore's Rainbow", qui avait déjà été enregistré quelques semaines avant ces concerts.
Étrangement, la prise alternative de "You Fool No One" ne contient pas le solo de batterie caractéristique de Paice, même après avoir été annoncé par Coverdale.

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"Live at the Olympia '96" est un double album de Deep Purple sorti en 1997. Il reprend la totalité de leur concert donné à l'Olympia, à Paris, le 17 Juin 1996, pendant la tournée de promotion de l'album "Purpendicular".
Les premières copies de l'album ont un autocollant rond sur le devant du boîtier du CD, indiquant "Official Bootleg".

C'est l'un des trois seuls albums live de Deep Purple à contenir une interprétation de "Maybe I'm a Leo", les autres étant "Deep Purple in Concert" et "Live at Montreux 2011".

Avec "Purpendicular", Deep Purple avait tout à prouver après plus de 10 ans de tergiversations diverses liées à la dégradation croissante et irréversible des relations entre Gillan et Blackmore.
Bref, "Purpendicular" était arrivé comme une bouffée d’espoir chez tous les fans du groupe ouverts à un 'après-Blackmore' tant il est vrai que le groupe désormais épaulé par le guitariste Steve Morse avait su présenter un album varié et moderne, porté par des compositions de très bonne qualité.

Ce "Live at the Olympia’96" est donc le premier témoignage sur album de cette nouvelle mouture du groupe.
La prestation de Morse est très convaincante, il ne cherche nullement à imiter son prédécesseur mais il assume complètement sa personnalité musicale. Son interprétation des titres est donc bien personnelle, avec des sons souvent aigus, beaucoup d’harmoniques, mais surtout une approche très dynamique et vivante de la musique. Et son entrain est largement communiqué aux autres membres que l’on redécouvre heureux de faire la musique ensemble.

La setlist constitue à la fois un best of convaincant de ce qu’a pu réaliser le Mk2 et une belle promo pour "Purpendicular" dont six titres sont interprétés.

N.B.: le légendaire "Child In Time" n’est pas joué certainement en raison de la voix de Gillan qui n’atteint plus les notes ultra aiguës. Mais, dire que Gillan ne peut plus chanter certaines notes ne signifie nullement qu’il chante moins bien!

Donc sans "Child In Time" de la setlist, c’est la ballade "When A Blind Man Cries" qui retrouve une seconde jeunesse et on peut attribuer une mention spéciale à l’interprétation de "Pictures Of Home" et surtout "No One Came" (réhaussé d’un orchestre de cuivres).

Enfin, pour couronner le tout et ce n'est pas rien, le son est parfait!...

Fin 1997 et début 1998, Deep Purple Mk VII joue dans les Houses of Blues Américaines.
Avec une setlist remaniée pour les tournées, Deep Purple a connu des tournées réussies avec un enthousiasme renouvelé.

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En Mai 1998 sort "Abandon", un album au gros son, avec un côté progressif un peu plus prononcé. C'est le deuxième album de Deep Purple avec Morse et le dernier album avec Lord avant son départ définitif en 2002.

Cet opus a été enregistré chez Greg Rike Productions tout de suite après la tournée, donc le groupe était encore plein d'énergie à ce moment là!
Il témoigne du plaisir qu'éprouve le Deep Purple nouvelle formule (Mk VII), à jouer ensemble. Il ne faut pas s'attendre à un album trop ambitieux, c'est juste du bon Rock.

Le titre de l'album est, en fait, un jeu de mots de Gillan, "A Band On".

Pour la première fois dans un album studio, il comporte une reprise d'une de leurs chansons précédemment enregistrée, "Bloodsucker", tirée de "Deep Purple in Rock" (orthographié cette fois "Bludsucker").

A signaler que le titre "Don't Make Me Happy" a été masterisé par erreur en version monophonique et n'a pas été modifié sur l'album. Cependant, l'une des deux versions de la chanson sortie sur un single promotionnel est masterisée en stéréo.

Avec cet opus, Deep Purple a, peut-être, voulu essayé de faire une sorte de nouveau "Deep Purple In Rock", près de trente ans après l'original. Et c'est pour ça qu'on trouve tout à la fin de l'album la nouvelle version puissante de "Bludsucker", un clin d'oeil sûrement présent pour montrer que le groupe n'a presque rien perdu de ses jeunes années. Cette nouvelle version, qui sera jouée live n'apporte, cependant, strictement rien de nouveau au morceau.

Morse parvient à ne pas faire regretter l'absence désormais définitive de Blackmore, mais il a beau en faire un maximum, par exemple sur "69'" ou "Seventh Heaven", cela ne suffit pas vraiment à masquer certaines faiblesses naissantes de Gillan.

De plus, Morse n'est pas un grand riffer. On peut chercher en vain un riff qui tue, qui se retient, de la trempe d'un "Burn", "Smoke On The Water" ou "Lady Double Dealer" sur ce disque.
Dommage car "Purpendicular" était assez bien loti niveau riffs, sur "Vavoom: Ted The Mechanic" ou encore "A Castle Full Of Rascals", entre autres.

Même Lord n'est pas non plus des plus convaincants avec ses claviers, lors de passages bruyants plus ou moins supportables comme sur "Watching The Sky". Il avouera plus tard ne pas aimer "Abandon", ce n'est certainement pas un hasard.

La bonne nouvelle est que la section rythmique est toujours fidèle à elle-même, c'est-à-dire, carrée.

"Abandon" contient, malgré tout, sa dose de bon Rock!
Sur "Any Fule Kno That", le coup de jeune apporté par Morse est impressionnant. Ce morceau vaut surtout par le fabuleux groove de Paice, dans un style légèrement jazzy, très fin et qui ressort pleinement sur ce disque. Rien à voir avec le binaire des années 80, Paice a enfin retrouvé son niveau d'antan. Quant à Gillan, il fait du 'rap' et se la joue 'cool', ce qui, finalement, lui va bien.

Mais, ce sont surtout sur les morceaux tranquilles que Gillan est maintenent le plus à l'aise: sur le bluesy "Don't Make Me Happy" qui aurait pu être un des morceaux les plus intéressants d'"Abandon" si Gillan, justement, n'en faisait pas un peu trop sur le refrain.

"Fingers To The Bone" est le seul titre qui aurait certainement pu apparaître sur "Purpendicular", le seul à avoir réellement une belle mélodie! Mais, son refrain aurait pu être meilleur car il est, malheureusement, un peu gâché par Gillan.

Dommage que certains morceaux soient à la limite du bruyant: par exemple,"Watching The Sky" est très beau sur ses couplets planants, mais lorsque le morceau 'explose', il devient quasiment horrible! "Seventh Heaven" n'est guère mieux, bien que les arpèges sur l'intro laissait entrevoir quelques beaux restes de "Purpendicular".

Après "Fingers To The Bone", la seconde moitié de l'album semble tourner en rond, avec des chansons Rock bien cool (comme "Almost Human"), très simples mais qui se ressemblent un peu trop parfois ("Whatsername" et "Evil Louie").
Elles sont, heureusement, sauvées par un groove de tous les instants et aussi par un bon travail de Morse, lors de ses solos ("She Was") ou des intros (sur "Jack Ruby" ou intro Southern Rock sur "'69"). En plus, Gillan n'a pa à forcer pas sa voix sur ces morceaux mid-tempos!

Bref, on passe un bon moment malgré tous les défauts qu'on peut trouver à cet album.
En conclusion, "Abandon" est un album assez moyen malgré de bons moments comme "Almost Human", "Seventh Heaven" ou "'69" sur lesquels Morse place quelques bons solos.

l'album sera suivi par le A Band on Tour, une tournée mondiale 1998 / 1999 réussie qui a amené Deep Purple en Australie pour la première fois en 15 ans.
En 1999, un album live et un DVD "Total Abandon: Australia '99", enregistré à Melbourne le 20 avril 1999, sortiront.

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"Total Abandon: Australia '99" est un double album live et un DVD enregistré lors du concert au Melbourne Park de Melbourne, en Australie, le 20 Avril 1999, durant la tournée de promotion de l'album "Abandon".

Lorsque l'album est sorti en Septembre 1999, il n'était disponible qu'en Australie. Un mois de retard, à partir du 12 Octobre 1999, il a été mis en vente par correspondance en Europe.

Plus tard, "Total Abandon: Australia '99" a également été vendu dans les magasins de musique. Aux États-Unis, l'album n'est disponible que depuis 2012, mais cette édition a été réduite à un seul disque.

L'album a été accompagné en Australie de deux singles en édition collector: "Smoke on the Water", dont le disque a été découpé en forme du continent australien, et "Black Night", dont le disque a été fabriqué en forme du logo DP.

Le VHS / DVD n'était à l'origine disponible qu'en Australie et en tant que produit de vente par correspondance. Il est sorti aux États-Unis le 16 Mai 2000 et a été réédité en Europe en 2003 avec le documentaire supplémentaire "A Band Down Under", qui n'était auparavant sorti qu'en VHS.

L'édition DVD de 1999 de l'album est devenue disque de Platine en Australie, devenant ainsi la sortie DVD / vidéo de Deep Purple la plus réussie commercialement dans ce pays.

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Puis Deep Purple repart arpenter le monde entier.
En 1999, Lord, désirant que le groupe réitère sa performance de 1969, avec l'aide de Marco de Goeij,un fan Néerlandais qui était également musicologue et compositeur qui réussit à retranscrire la partition d'oreille, recrée minutieusement le Concerto for Group and Orchestra, la partition originale ayant été perdue.

En Septembre 1999, le groupe rejoue pour deux shows au Royal Albert Hall le "Concerto for Group and Orchestra" de 1969, mais cette fois avec le London Symphony Orchestra plutôt que le Royal Philharmonic Orchestra, et avec Paul Mann comme chef d'orchestre plutôt que Malcolm Arnold.

Le concert comprend également des chansons tirées de la carrière solo de chaque membre, ainsi qu'un court concert de Deep Purple, et des musiciens invités tels que Ronnie James Dio, the Steve Morse Band et Sam Brown, et l'occasion est commémorée sur l'album "In Concert with The London Symphony Orchestra" paru le 8 Février 2000 sur Eagle Records.

La prestation fait l'objet d'un CD et d'un DVD édité sous le nom de "Live at the Royal Albert Hall".

L'album a atteint la place no 32 dans les Charts en Allemagne, et no 65 en Suisse.

Dès le début de l'année 2001, le groupe reprend le concerto sur différentes scènes Européennes, en Chine, au Japon (deux concerts à Tokyo) et en Australie, toujours secondé par un orchestre classique.
Un coffret de 12 CD retrace ces prestations: "The Soundboard Series".
Après cette parenthèse, Deep Purple se lance dans une nouvelle tournée mondiale.

En 2000, Deep Purple a été classé numéro 22 dans le programme "100 Greatest Artists of Hard Rock" de VH1.

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"Live at the Rotterdam Ahoy" est un album live enregistré le 30 Octobre 2000 et sorti en 2001.
Il comprend la majeure partie d'un concert donné à Rotterdam, aux Pays-Bas, lors du "Concerto Tour" 2000 / 2001.
Les trois mouvements du Concerto for Group and Orchestra lui-même a bien été joué, mais il n'apparaît pas sur l'album en raison d'"exigences légales" (selon les notes de la pochette).

Le groupe est accompagné par le Romanian Philharmonic Orchestra ainsi que les artistes invités, Miller Anderson et Ronnie James Dio.

Certains morceaux sont des compositions solos de membres du groupe, deux sont des chansons enregistrées à l'origine par Dio, et le reste est un mélange de nouvelles et anciennes chansons de Deep Purple.
L'ancien guitariste chanteur du Keff Hartley Band et du Spencer Davis Group, entre autres, Miller Anderson chante sur le morceau "Pictured Within" de Jon Lord et Ronnie James Dio chante cinq chansons dont "Love Is All"...

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"This Time Around: Live in Tokyo" est un album live de Deep Purple Mk. IV sorti en Septembre 2001.
Après la séparation du groupe en 1976, l'album live du nom de "Last Concert in Japan" était sortit en 1977, rassemblant des extraits de concerts du groupe à Tokyo le 15 Décembre 1975.

Cependant cet album ne fut pas un succès commercial, étant très inférieur à "Made in Japan" de 1972 et il ne fut même pas édité aux États-Unis.
Il avait été trop lourdement édité et il n'avait pas tenu ses promesses.

Il était en fait issu de la bande sonore d'un rapide mixage stéreo réalisé pour la télévision. C'est seulement en 2001 qu'un concert complet de l'époque fut correctement remixé à partir des bandes originales et réédité sous le nom de "This Time Around : Live in Tokyo '75".

N.B.: Le morceau "Wild Dogs" est issu de l'album solo Teaser de Tommy Bolin.

La plupart des années qui suivirent furent consacrées aux tournées.

Lors de la tournée 2001, Lord, souffrant, fut temporairement remplacé aux claviers par Don Airey (ancien membre de Rainbow, Whitesnake, Gary Moore Band, Ozzy Osbourne, etc..).

Le groupe poursuivit ses activités jusqu'en Mars 2002, lorsque Lord (qui, avec Paice, était le seul membre à avoir participé à toutes les incarnations du groupe) annonça, à la surprise générale son retrait à l'amiable du groupe afin de poursuivre des projets personnels. il souhaitait se consacrer à des projets plus personnels de musique orchestrale, que les tournées à répétition de Deep Purple l'empêchaient de mener à bien.

Pour le remplacer, les autres membres se tournèrent immédiatement vers le vétéran des claviers Rock Don Airey, qui, en 2001, avait remplacé temporairement Lord lorsque celui-ci s'était blessé au genou en 2001. Celui-ci avait déjà assuré les parties de claviers du groupe lors du concert du 19 Septembre à Ipswich.

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"The Soundboard Series" est un coffret live sorti en 2001. Il regroupe six doubles CD de six concerts différents dont deux ont été tirés de la tournée du Concerto For Group & Orchestra (le cinquième et le sixième), et c'est Gillan lui-même qui interprète "Pictured Within".

CD n°1: Concert du 9 Mars à la Rod Laver Arena, à Melbourne.
CD n°2: le 13 Mars pour The Masters Of Rock à Wollongong
CD n°3: le 14 Mars pour The Masters Of Rock à Newcastle
CD n°4: le 20 Mars, Live In Hong Kong au HK Coliseum
CD n°5: le 24 Mars à Tokyo
CD n°6: le 25 Mars à Tokyo

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"Live In Paris 1975: La dernière séance" est le troisième et dernier des lives tiré des bandes de "Made in Europe". Enregistré le 7 avril 1975 au Palais des Sports de Paris, il devait sortir avant l'album "Come Taste the Band" de 1975, mais n'est sorti en CD qu'en 2001 chez Purple Records.

Au début de 1975, Blackmore allait quitter Deep Purple, ce qui fait de ce concert un moment historique marquant la dernière apparition de Blackmore avec le groupe jusqu'à la reformation en 1984.

Le concert comprend des morceaux de "Burn", "Stormbringer" et "Machine Head / Made in Japan", et présente pour la dernière fois la formation Mk III.
C'est également la dernière fois que Deep Purple a joué les chansons "The Gypsy", "Lady Double Dealer", "Mistreated" et "You Fool No One" en concert, bien que Rainbow et Whitesnake aient joué "Mistreated" en concert, et que Whitesnake ait joué "Lady Double Dealer" lors de leurs premiers concerts.

En 2012, sort un double CD intitulé "Paris 1975". Il contient les mêmes morceaux, avec une interview supplémentaire de près d'une demi-heure avec Coverdale, Hughes et Paice, mais il y a un montage sur l'introduction de "Burn" (moins 1 minute).

Au fil des décennies, Deep Purple a découvert de nombreux enregistrements live plus ou moins intéressants à publier pour les fans.
Des moments importants aux concerts plus obscurs, chaque disque possède ses propres points d'intérêt. Le fait que Deep Purple n'ait jamais fait exactement la même chose deux fois n'est certainement pas un mal.

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L'album"Space Vol 1 & 2", reprend le concert du groupe qui avait eu lieu le 11 septembre 1970 au "Reiterstadion" à Aachen (Aix-la-Chapelle), en Allemagne.
Paru en 2001, il est tiré d'un bootleg dont le premier pressage s'intitulait simplement "Space" et celui-ci fut disponible à la fin de 1970, soit sous forme de double (deux disques dans une seule pochette), soit sous forme de deux disques simples.

"Kustom Records (ASC 001) était le label (bootleg) qui avait distribué le disque en Europe et au Royaume-Uni au tout début de 1971.

"Mandrake Root" était réparti sur les deux faces du deuxième disque.
Le deuxième pressage s'appela "H-Bomb", un album simple produit de façon plus professionnelle, mais sans "Mandrake Root" et avec de légères modifications des autres chansons.

Le concert en question n'a jamas été bien documenté ou rapporté et Deep Purple faisait partie d'une grande affiche comprenant Pink Floyd, Free, Traffic et Tyrannosaurus Rex. Il est possible, mais pas certain, que Kraftwerk ait également joué ce jour-là.

Les bootleggers avaient veillé à ce qu'au moins une partie du concert soit enregistrée.
"H-Bomb" a été l'un des premiers enregistrements live de Deep Purple disponibles, et a été disponible sous forme de bootleg depuis son enregistrement. Selon Lord, il avait entendu dire que les bootleggers avaient introduit en douce un mélangeur huit pistes dans une Volkswagon, cachée sous la scène et lorsqu'ils avaient eu la chance d'écouter les enregistrements sur disque, le groupe avait été assez impressionné par la qualité générale.

En 2001, le label Sonic Zoom a sorti le spectacle sur CD et l'a appelé "Space Vol 1 & 2".
Les bandes originales étant perdues depuis longtemps, Sonic Zoom était retourné aux premiers pressages vinyles et les avait nettoyés, en utilisant les meilleures versions de chaque piste.

Le résultat n'est qu'un album de quatre morceaux, mais un set assez long, dépassant largement l'heure.
Deep Purple ouvre avec leur instrumental "Wring That Neck", étiré pour inclure beaucoup de solos et de jams. Ils taquinent des mélodies reconnaissables comme "Hall of the Mountain King", "Jingle Bells", et un "Three Blind Mice" plutôt jazzy, déguisé en instrumental Rock. Les vocaux furent rares ce soir-là, peut-être parce que Gillan souffrait d'un mal de gorge. Sa voix n'est donc pas aussi bien rendue, mais on a souvent l'impression qu'il chante dans une boîte de conserve. Bien que tout le reste soit assez bien enregistré, lorsque le chant est présent, comme sur " Black Night ", il est très rugueux. Lord était également connu pour être très dur avec son Hammond, et comme un coup de fouet électrique, on entend souvent l'instrument glapir en arrière-plan.
La reprise de "Paint It, Black" des Rolling Stones est surtout une autre excuse pour jammer sur quelque chose. Plus de 11 minutes de folie à la guitare, à la batterie, à la basse et à l'orgue, c'est beaucoup à digérer pour tout le monde. Pour les amateurs de solo de batterie, Paice tiend le public en haleine pendant plusieurs minutes d'instruction rythmique à haute vitesse. Le morceau finit quand les autres musiciens reviennent.
Suit une demi-heure de "Mandrake Root", l'une des plus longues versions connues. Gillan passe une grande partie du temps à crier, mais quand c'est le moment de la jam, on peut l'entendre jouer des congas. La première moitié de la jam est lâche mais au moins structurée. Lord considère qu'il s'agit de son meilleur travail au claviers capturé jusqu'à présent. Il est intéressant de noter qu'une partie de cette jam ressemble à une future chanson intitulée "Highway Star". Puis, la seconde moitié descend dans la folie pure: Le bruit atonal, le feedback et la douleur électrique dominent ces 10 minutes. C'est certainement un véritable défi d'endurance.

Nul ne sait avec certitude si d'autres chansons ont été jouées ce jour-là, mais comme il s'agissait d'un festival, il est probable que le groupe n'ait joué que pour cette heure et rien de plus. Selon le seul compte rendu écrit de la journée, Deep Purple avait conquis la foule du festival en la dominant.

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En 2002 est sorti un album live intitulé "Live at Inglewood 1968".

Ce concert avait été enregistré le 18 Octobre 1968 au Forum d'Inglewood, dans la banlieue de Los Angeles. Il s'agit d'un des rares enregistrements de la première formation du groupe (Mark I), et l'unique officiel à ce jour.

Deep Purple avait joué en tant que groupe de soutien de Cream, lors de leur Farewell Tour, ce qui explique sa courte durée (moins d'une heure).
Ce concert a longtemps circulé au format bootleg avant d'être commercialisé par Purple Records en 2002 sous le titre "Inglewood - Live at the Forum".

Épuisé, ce disque a été réédité en 2009 sous un nouveau titre, dans le cadre de la série Official Archive Collection.
La source de cet enregistrement est la piste audio mono d'un enregistrement vidéo primitif à bobine ouverte réalisé par le label Américain de Purple de l'époque, Tetragrammaton Records. L'enregistrement vidéo avait été réalisé depuis le public à l'aide d'un magnétoscope Sony 1/2 pouce (à l'époque) et d'une caméra portable, avec un microphone en plein air pour capter le son.

La qualité du son était acceptable, mais sans plus. Lorsque Warner Bros. Records a repris le répertoire de Tetragrammaton en 1970, la bobine de bande vidéo d'origine avait été mise au rebut.
Elle avait été sauvée et, après de nombreuses années, acquise par l'organisation de fans The Deep Purple Appreciation Society.
La partie audio a été transférée et remastérisée pour cette version CD, mais le son est toujours un peu juste!.

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Deep Purple a sorti son premier album studio en cinq ans, "Bananas", le 9 Septembre 2003 via EMI Records et le 7 octobre 2003 via Sanctuary Records aux États-Unis. Il avait été enregistré à Los Angeles en Janvier et Février 2003.

Pour la première fois depuis "The Battle Rages On", il n'est pas produit par Glover, mais par un producteur extérieur, l'Américain Michael Bradford.

C'est le premier album où l'on retrouve Don Airey à l'orgue et aux claviers, en remplacement de Lord. C'est aussi leur premier opus dirigé par Gillan pour utiliser des chœurs autres que ceux de Gillan (depuis les sessions de 1972 pour la chanson "Woman From Tokyo" en Allemagne, où Lord et Glover chantaient les chœurs) avec la chanson "Haunted" avec Beth Hart.

La photo de la couverture de l'album a été prise par Bruce Payne, le manager du groupe.

Depuis l'album "Abandon", Deep Purple avait interprété trois nouvelles chansons sur scène. "Long Time Gone" avait fait ses débuts au cours de l'Eté 2000 mais n'a pas été incluse sur "Bananas". Une autre nouvelle chanson, "Up The Wall", avait été jouée lors de la tournée Britannique de 2002 et retravaillée en "I Got Your Number". L'instrumental "Well Dressed Guitar" restera inédit jusqu'à l'album suivant, "Rapture of the Deep" (2005).

"Contact Lost" est un court et lent requiem instrumental composé par Morse en hommage aux astronautes de la navette spatiale Columbia qui s'est désintégrée lors de son retour sur Terre en Février 2003.
"I Got Your Number" est un morceau originellement intitulé "Up the Wall", que le groupe joua à plusieurs reprises en concert quelques années auparavant avec Lord.

"Bananas" s'est étonnament bien classé malgré le manque d'exposition médiatique, surtout en Europe et en Amérique du Sud (notamment classé numéro 3 en Allemagne et en Argentine où il a culminé dans le Top 10), mais EMI refusa d'en faire la promotion au Royaume Uni et de prolonger le contrat avec Deep Purple, probablement en raison de ventes inférieures aux prévisions.
En fait, "In Concert with The London Symphony Orchestra" s'était vendu plus que "Bananas".

La sortie de l'album s'est, malgré tout, accompagné d'une tournée mondiale (2003-2004) qui passe par l'Amérique du Sud, l'Europe, l'Amérique du Nord, l'Asie et la Russie.

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"Perks & Tit" est un album live enregistré à la San Diego Sports Arena le 9 Avril 1974 lors de la tournée Américaine du groupe pour la promotion de "Burn". Il a été publié en 2004 pour célébrer son 30ième anniversaire et 29 ans après la dissolution de cette incarnation du groupe (Mark III).

L'album a été rendu officiellement disponible (par correspondance) par Purple Records et la Deep Purple Appreciation Society (DPAS) pour une durée limitée par le biais de son label Sonic Zoom, bien que de nombreux bootlegs du spectacle aient circulé pendant bien des années.

Ce disque avait été enregistré lors du dernier concert d'une tournée Américaine très réussie, la première à mettre en vedette les nouveaux membres Coverdale et Hughes, et juste trois jours après la performance de Deep Purple au California Jam. Il s'agit de la troisième tournée Américaine pour Blackmore, de Lord et de Paice.

L'album qui en résulte n'a pas réussi à capturer l'intégralité du concert: en effet, alors qu'il n'était pas prévu qu'il soit enregistré "officiellement" (un fait déclaré par Hughes lui-même pendant le concert), des enregistrements de la table d'harmonie (essentiellement une sorte de "journal du son" réalisé régulièrement par les ingénieurs du son pour affiner leurs réglages) ont été effectués, et ils constituent la source de cette version.
Mais ces enregistrements sont en fait incomplets, il manque "You Fool No One" et le rappel "Space Truckin'". La durée finale de l'enregistrement est d'environ 50 minutes, alors que le spectacle réel durait environ 80 minutes.

Cet enregistrement a été réédité par Purple Records via Sonic Zoom le 3 Septembre 2007, sous le simple titre "Live in San Diego 1974". Bien qu'il ait été entièrement restauré et nettoyé à partir des sources de la bande originale (en rétablissant certains passages entre les chansons précédemment édités), il comporte toujours la même liste incomplète de morceaux que la version originale.

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Le groupe joue au concert Live 8 à Park Place à Barrie, près de Toronto dans l'Ontario en Juillet 2005.
Deep Purple retrouve ensuite le producteur Michael Bradford pour l'enregistrement de "Rapture of the Deep", son premier album pour le label Edel AG à la suite de son départ d'EMI.

Les chansons sont très variées, le son du groupe est reconnaissable dès les premières secondes de chacune d'entre elles, quoiqu'il soit, finalement, assez léger dans l'ensemble.

L'album sort en Novembre, quelques mois après la participation du groupe au festival des Vieilles Charrues à Carhaix en Bretagne.
Bien que ce soit le second album avec Airey, il s’agit du premier sur lequel la formation fonctionne vraiment ensemble sous ce line-up, préparant ainsi le terrain pour les albums suivants.

Deep Purple à nouveau ambitieux et technique est toujours capable de délivrer un bon album de Rock! "Rapture Of The Deep" offre un mélange des trois albums précédents, entre le Hard Rock d'"Abandon" (pour les couplets), la production de "Bananas" (toujours par Michael Bradford) et quelques audaces proches de "Purpendicular".

Les titres phares sont la sublime ballade "Clearly Quite Absurd" et le titre éponyme de l’album "Rapture Of The Deep", qui est rapidement devenu l’un des titres préférés des fans. En rupture de stock au format vinyle depuis 2005, "Rapture Of The Deep" est de nouveau disponible au format Double Vinyle Blanc avec les bonus de 2005 "MTV", "The WellDressed Guitar" et "Things I Never Said", une édition très limitée à 2000 exemplaires dans le monde!

L'album s'ouvre sur un "Money Talks" sans grande surprise, avec un petit clin d'oeil arabisant à "Perfect Strangers" des plus sympathiques. Toutefois, on peut constater que l'énergie du groupe est de retour. Il a visiblement tenu compte des critiques qui trouvaient "Bananas" trop mou et il démontre qu'ils est toujours capable de belles choses.
Gillan retrouve un peu du poil de la bête et ne cherche plus à hurler comme autrefois. Morse offre un bon travail, de bons riffs Rock et des solos plutôt inspirés, quoique très classiques. Paice retrouve son alliance magique entre groove et technique. Et enfin, celui que l'on remarque le plus, c'est bien Don Airey aux claviers, on sent clairement sa participation aux morceaux, alors que son apport était plutôt négligeable sur "Bananas".
Avec "Girls Like That", on a un bon aperçu de l'orientation générale avec du rock sans prise de tête, efficace et pas mal de subtilités dans les arrangements guitares / claviers, avec à nouveau de bons duels entre les deux!
"Clearly Quite Absurd" est le successeur de "Haunted", une ballade Pop sans grand intérêt, mais tout de même plus riche et moins mièvre qu'"Haunted".
La chanson titre, "Rapture Of The Deep", est un peu à part, avec des sonorités une nouvelle fois arabisantes; certains fans se seraient même empressés de comparer ce morceau à "Kashmir"... Et les 'It's allright' de Gillan rappellent sans cesse ceux de "A Touch Away" sur Purpendicular!...
Finalement, c'est la seconde moitié de l'album qui décoiffe le plus: "Don't Let Go" et son refrain pop original, "Kiss Tomorrow Goodbye" et son tempo bien enlevé, un peu dans la veine de "Hey Cisco". Rien que du bon Rock ("MTV", "Back To Back", "Junkyard Blues")... Et que dire de ces solos teintés néo-classiques? Ils se sont vraiment lâchés là-dessus, leur inspiration semble sans limites! Et pour terminer, une perle, "Before Time Began", atmosphérique et magnifique!

Tout comme "Bananas", l'album a reçu des critiques généralement positives de la part des critiques et des fans.
"Rapture of the Deep" est la première sortie de Deep Purple en Europe sur le label Allemand Edel Records, tandis qu'aux États-Unis, le disque est sorti sur le sous-label d'Edel, Eagle Records.

Il a atteint le numéro 43 dans le classement Billboard des meilleurs albums indépendants aux États-Unis. Au Royaume-Uni, il s'est vendu à 3500 exemplaires pendant la première semaine et à 1200 exemplaires pendant la semaine suivante. Il a également atteint le top 20 dans plusieurs classements Européens.
La chanson-titre "Rapture of the Deep" est sortie en tant que single promotionnel en 2005.

Il ne faut toutefois pas se faire d'illusions, cet album est à prendre pour ce qu'il est, c'est-à-dire un bon album de Deep Purple en 2005!
Il semble, en effet, davantage faire l'unanimité que "Bananas" ou "Abandon"...

"Rapture of the Deep" est suivi, évidemment, de la tournée Rapture of the Deep, et de 2006 à 2011, Deep Purple donne près de 500 concerts dans une cinquantaine de pays du monde entier, participant notamment au festival de Montreux (2006 en tête d'affiche, 2008 et 2011), aux festivals Monsters of Rock au Royaume-Uni (2006) et en Espagne (2008) et à la fête de l'Humanité en France (2009). Le président Russe Dmitri Medvedev accueille les cinq musiciens au Kremlin avant leur concert à Moscou le 23 Mars 2011.

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"Live in Europe 1993" (titre alternatif : "On Tour MCMXCIII") est un coffret live sorti en 2006, publié par Sony / BMG, contenant deux concerts enregistrés par Deep Purple en 1993. Chaque concert possède sa propre pochette gatefold et ses pochettes de CD en papier, le tout étant logé dans une boîte extérieure en carton.

Ce coffret de 4 CD retrace l'intégralité des deux concerts de la tournée de promotion de l'album "The Battle Rages On": celui donné le 16 Octobre 1993 à la Schleyer-Halle de Stuttgart, en Allemagne, et celui donné le 9 Novembre de la même année au National Exhibition Centre de Birmingham, au Royaume-Uni qui sera le dernier concert de Ritchie Blackmore avec Deep Purple en Angleterre. Ce dernier a également été filmé et commercialisé sous le titre "Come Hell or High Water".

Le concert de Birmingham était, par ailleurs, sorti en DVD sous le titre "Come Hell or High Water" en 1994.

Ces concerts sont parmi les derniers donnés par Deep Purple avec Blackmore, qui quitta le groupe quelques jours plus tard. Les relations exécrables qu'il entretenait avec Gillan, sont particulièrement visibles lors du concert de Birmingham (comme on peut d'ailleurs le voir sur le DVD "Come Hell or High Water"), durant lequel il refusa tout d'abord de monter sur scène, puis retourna fréquemment en coulisses entre ses solos de guitare, et enfin, aussitôt après le dernier morceau (Smoke On the Water), quitta immédiatement la scène avant le salut final du groupe.

Les deux concerts ont été également édités séparément en 2007, sous les titres "Live in Stuttgart 1993" et "Live at the NEC 1993".
En Février 2007, Gillan a demandé aux fans de ne pas acheter l'album live "Live at the NEC 1993" ("Come Hell or High Water") qui sortait chez Sony BMG qu'il considèrait comme l'un des pires concerts du groupe, et le label le retira des ventes peu après.
Des enregistrements de ce spectacle avaient déjà été publiés sans l'aide de Gillan ou d'autres membres du groupe, mais il a déclaré: "...C'était l'un des points les plus bas de ma vie - de toutes nos vies, en fait...".

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Live at Montreux 1996 est un album de Deep Purple sorti en 2006.
Comme son titre l'indique, il retrace le concert donné par le groupe au festival de Jazz de Montreux, en Suisse, le 9 Juillet 1996. Il inclut également deux titres supplémentaires enregistrés lors d'un second passage du groupe au même festival, le 22 Juillet 2000.

N.B.: Un DVD des deux concerts est également paru la même année.

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"Live in Montreux 1969" est sorti en 2006.
Ce concert avait été enregistré le 4 Octobre 1969 au Casino de Montreux, en Suisse. Il avait déjà vu le jour en 2003 sous le titre "Kneel & Pray", dans une édition limitée au format digipak.

Selon Greg Prato, dans sa critique pour le site AllMusic, "Live in Montreux 1969" ...offre un aperçu intéressant de la période où Deep Purple décida d'arrêter les bêtises pour devenir un sacré groupe de Hard Rock...".

Ce double CD connu sous le nom de "Kneel & pray" du temps où il était paru en bootleg, était ressorti confidentiellement ensuite sous le label Sonic Zoom en 2003, le revoici remastérisé et repackagé.

Enregistré peu de temps après l'incorporation de Gillan et de Glover, Deep Purple se livre à une prestation pleine d'énergie, mettant en avant les nouvelles possibilités vocales de Gillan.

Le premier CD commence par l'embryonnaire titre "kneel & pray" qui deviendra quelques mois plus tard de façon remaniée le titre de "Speed king".
Puis comme pour mieux se présenter au public, le groupe se lancent dans l'interprètation du Hit Américain "Hush". Lord se permet une courte improvisation au milieu de ce titre phare de la fin des sixties.
Puis, après une courte annonce de la part de Gillan, Lord attaque le thème qui deviendra classique de "Child in tTme" mais qui était totalement nouveau et inédit pour les spectateurs d'alors. Gillan fait entendre ces prodigieuses vocalises pour la première fois! Et puis, après le calme relatif de l'orgue, c'est l'explosion sonore emmenée par la guitare folle de Blackmore sur un train d'enfer conduit par la section rythmique Paice / Glover.
Gillan se repose ensuite pendant que Deep Purple revient à une set-list plus conventionnelle pour lui à cette époque, puisque l'on retrouve l'instrumental "Wring that Neck" pour un peu plus de 20 minutes, "Paint it Black" (de presque 11 minutes en raison d'un long solo de batterie), "Mandrake Root" (avec des duels d'orgue et de guitare pour plus de 22 minutes) avant de se terminer sur un excellent "Kentucky Woman".

Bref, c'est le disque à avoir pour les fans car il marque la naissance de la légende purpleienne.

En 2006, Paice joue avec the Running Birds à Cologne, en Allemagne, et il reprend avec eux des classiques des années 1970. Il les recontactera par la suite en 2009, pour donner un concert à Bordighera, en Italie et enregistrer en studio un CD et un DVD de leurs concerts à Cologne. En 2010 the Running Birds feront même la première partie des concerts de Deep Purple à Lyon et Montpellier.

En 2007, Deep Purple a été l'un des artistes présentés dans le quatrième épisode de la série Seven Ages of Rock de la BBC/VH1 - un épisode consacré au heavy metal. En mai 2019, le groupe a reçu l'Ivor Novello Award for International Achievement de la British Academy of Songwriters, Composers, and Authors.

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"Live in Denmark 1972" est sorti en 2007 (mais déja sorti sous le titre "Scandinavian Nights" en 1988).

Ce concert avait été enregistré le 1er Mars 1972 au Kjøbenhavns Boldklub Hallen de Copenhague, au Danemark. Filmé par la Danmarks Radio, il était paru au format VHS en 1990 sous le titre "Scandinavian Nights".
Purple Records l'édita pour la première fois en CD digipak en 2003 sous le titre "Live in Denmark", dans une édition limitée. Épuisé, il est réédité en 2007 dans le cadre de la série Official Archive Collection.
C'est l'un des cinq concerts de Deep Purple sortis des tournées de 1972, et le seul à présenter "Fireball", qui avait été remplacé par "Smoke on the Water" une semaine plus tard.
L'album est la bande originale de Copenhague du DVD "Live in Concert 72 / 73".

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"Live at Montreux 2006: They All Came Down to Montreux" est un album live sorti le 12 juin 2007.
Le CD ne comporte qu'une partie seulement du set enregistré lors du Festival de Montreux le 15 Juillet 2006.

Le DVD, lui, reprend le set complet (malgré l'absence toujours inexpliquée de "Perfect Strangers", qui est pourtant jouée ce soir-là après le solo de Don Airey).

Un second DVD contient le concert privé (10 titres) enregistré le 10 Octobre 2005 au Hard Rock Cafe de Londres (dont la deuxième édition de "Rapture of the Deep", dite Tour Edition et parue en Février 2006 reprend quelques titres). Ce second DVD permet donc de disposer des versions live de titres absents du concert de Montreux: "Fireball", "Perfect Strangers" et surtout "I Got Your Number" qui était, jusqu'à la sortie du "Live At Montreux 2011", le seul titre de "Bananas" disponible sur un album live officiel du groupe.

En 2007, Deep Ourple a reçu un prix spécial pour avoir vendu plus de 150 000 billets en France, avec 40 dates dans le pays en 2007 seulement. Toujours en 2007, la tournée Rapture of the Deep a été élue sixième tournée de l'année (tous genres musicaux confondus) par les auditeurs de Planet Rock. La tournée A Bigger Bang des Rolling Stones a été élue numéro 5 et n'a battu la tournée de Deep Purple que de seulement 1%.

Lors des World Music Awards 2008, Deep Puple a reçu le Legend Award.

En Février 2008, le groupe a fait sa toute première apparition au Palais du Kremlin à Moscou, en Russie, à la demande personnelle de Dmitri Medvedev qui, à l'époque, était président de la société d'État Gazprom, qui parrainait le concert, et qui était considéré comme un favori pour le siège de la présidence de la Russie. Avant cela, Deep Purple avait effectué plusieurs tournées en Russie, dès 1996, mais n'avait jamais joué dans une salle aussi importante. Le groupe a fait partie du spectacle des Championnats du monde de ski nordique 2009 de la FIS à Liberec, en République tchèque.

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Deep Purple a sorti un nouveau coffret DVD de compilation live, "Around the World Live", en Mai 2008.

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"Live at Long Beach 1976" est sorti en 2009.
Ce concert a été enregistré le 27 Février 1976 à l'Arena de Long Beach, aux États-Unis. Il inclut trois titres supplémentaires enregistrés quelques semaines plus tôt, le 26 jJanvier à Springfield (Massachusetts).

Diffusé dans l'émission de radio King Biscuit Flower Hour, ce concert voit le jour en 1995 sous le titre "King Biscuit Flower Hour Presents: Deep Purple in Concert", ou bien "On the Wings of a Russian Foxbat" au Royaume-Uni.

En 2000, BMG édite un album simple intitulé "Extended Versions", qui reprend une partie seulement du concert.

Purple Records réédite l'album complet en 2009, d'abord en édition limitée au format digipak, puis au format CD après l'épuisement de cette édition limitée.

En 2009, Gillan a déclaré: "...Les ventes de disques sont en baisse constante, mais les gens sont prêts à payer cher pour des places de concert...". En outre, il a aussi déclaré : "...Je ne pense pas que le bonheur vienne avec l'argent...".

Le groupe, par l'intermédiaire de Gillan, évoque son retour en studio dès la fin 2009, avec plus ou moins de conviction.
D'après Paice, l'unique membre d'origine, des sessions d'écritures ont lieu courant 2010-2011. À l'époque, il suggère que ce nouvel opus devait être produit par Glover et lui-même.

Au début de l'année 2011, Coverdale et Hughes ont déclaré à VH1 qu'ils aimeraient se réunir avec l'ancienne formation de Deep Purple Mark III pour la bonne occasion, comme un concert de charité.

En 2011, Deep Purple reçoit, à Londres, l'Innovator Award 2011 lors des Classic Rock Awards organisés par le magazine Classic Rock.

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"Phoenix Rising" est une vidéo et un album sortis en 2011.

La vidéo, disponible aux formats DVD et Blu-Ray, reprend le contenu de la vidéo "Rises Over Japan", filmée lors du concert donné au Nippon Budokan de Tokyo le 15 Décembre 1975. Cette vidéo, sortie en 1985, était depuis longtemps épuisée. La vidéo comprend également un documentaire inédit de 80 minutes, "Gettin' Tighte"r, sur la tournée mondiale donnée en 1975-1976, et des interviews avec les membres du groupe.

Deep Purple a ensuite encore effectué des tournées de concerts dans 48 pays en 2011.

Jusqu'en Mai 2011, les membres du groupe furent en désaccord sur l'opportunité de faire un nouvel album studio, car cela ne leur rapporterait plus vraiment d'argent.

De Juin 2011 à Décembre 2012, le groupe entreprit une nouvelle tournée mondiale, passant par l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Amérique du Sud, intitulée "The Songs That Built Rock Tour". Il y était accompagné par l'orchestre philharmonique Allemand de 38 musiciens du Neue Philharmonie Frankfurt et il avait notamment donné une représentation à l'O2 Arena de Londres.

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"Deep Purple with Orchestra: Live At Montreux 2011" est un album live sorti le 7 novembre 2011. Le set enregistré lors du Montreux Jazz Festival le 16 Juillet 2011 est disponible en DVD et Blu-ray, et double CD.
Tous les formats ont été publiés le 7 Novembre 2011 par le label allemand Eagle Rock Entertainment.
Le groupe est accompagné du Neue Philharmonie Frankfurt Orchestra, dirigé par Stephen Bentley-Klein.Tout au long de la première partie de la tournée The Songs That Built Rock (entre le 3 Juin et le 29 Juillet 2011), la setlist ne change quasiment pas, mis à part le titre "Silver Tongue", qui est joué à la place de "Maybe I'm A Leo" à Québec. Cet album contient donc, dans cet ordre, les mêmes morceaux qui sont joués au Théâtre Antique de Vienne, quelques jours plus tard le 27 juillet, unique date Française de la tournée.
En 2015, une édition vinyle collector de l'album est sortie pour un Record Store Day.

Leur ingénieur du son en chef sur neuf ans de tournées, Moray McMillin, est décédé en Septembre 2011, à l'âge de 57 ans.

Un sondage des lecteurs de Rolling Stone en 2012 a classé "Made in Japan" comme le sixième meilleur album live de tous les temps.

Dans le cadre des célébrations du 40ième anniversaire de "Machine Head' (1972), "Re-Machined: A Tribute to Deep Purple's Machine Head" est sorti en 2012. Cet album hommage comprenait Iron Maiden, Metallica, Steve Vai, Carlos Santana, The Flaming Lips, Black Label Society, le chanteur de Papa Roach Jacoby Shaddix, Chickenfoot (les anciens membres de Van Halen Sammy Hagar et Michael Anthony, le guitariste Joe Satriani et Chad Smith des Red Hot Chili Peppers) et le supergroupe Kings of Chaos (le chanteur de Def Leppard Joe Elliott, Steve Stevens et les anciens membres de Guns N' Roses Duff McKagan et Matt Sorum).

Le 16 Juillet 2012, Jon Lord est décédé à Londres, à l'âge de 71 ans.

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"Perfect Strangers Live" est enregistré lors d'un concert en Sydney, Australie, le 12 Décembre 1984, point de départ de la tournée promotionnelle de l'album "Perfect Strangers", et sorti en 2013.

Deep Purple part relaxé pour sa tournée, après des répétitions faciles où l’alchimie retrouvée booste ses membres. Avec une solide setlist finalement peu risquée, bardée des classiques issus de la mythique triplette In Rock - Fireball - Machine Head, le groupe va rapidement montrer que si la rage de ses jeunes années s’est estompée au profit d’une assurance conquérante, c’est pour un sens de la cohésion quasi télépathique entre les membres. Ce Perfect Strangers Live est un bon témoignage de l'époque.

Glover déclara que Deep Purple devrait faire un nouvel album studio "...même si cela nous coûte de l'argent...".
Après de nombreuses sessions d'écriture de chansons en Europe, Deep Purple décida d'enregistrer pendant l'Eté 2012, de Juin à Juillet 2012 à Nashville, dans le Tennessee et le groupe a annoncé qu'il sortirait son nouvel album studio en 2013.
Gillan confirme officiellement en Janvier 2012 la sortie d'un nouvel album pour le début de l'année 2013.
Morse a annoncé au magazine français 'Rock Hard' que le nouvel album studio serait produit par Bob Ezrin (producteur entre autres de Pink Floyd et d'Alice Cooper).

Les musiciens se ménagèrent une pause dans leur programme entre Février et Octobre pour se consacrer à cet album studio.
En Décembre 2012, Glover a déclaré que le groupe avait terminé le travail sur 14 chansons avec 11 ou 12 titres prévus pour apparaître sur l'album final qui sortira en 2013.

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Le 26 Février 2013, le titre du nouvel album a été annoncé comme "Now What?!", enregistré et mixé à Nashville.

De plus, un nouveau single comprenant "Hell to Pay" et "All the Time in the World" est sorti en format CD et vinyle le 29 Mars 2013.

Les dates de sortie de "Now What?!" sur le label earMUSIC en Europe et est produit par Bob Ezrin, étalent du 26 Avril au 1er Mai: le 26 en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Espagne et en Finlande, le 29 au Benelux, au Danemark, en France, en Norvège, en Pologne, en République tchèque et au Royaume-Uni, le 30 aux États-Unis et en Italie, et le 1er en Suède.
Un site web officiel dédié a également été créé par le groupe pour poster des mises à jour sur l'album. C'est le premier album studio du groupe depuis plus de sept ans.

L'album est dédié à la mémoire de Jon Lord, mort le 16 Juillet 2012 des suites d'une embolie pulmonaire.
Les chansons "Uncommon Man" et "Above and Beyond", qui comprend les paroles "...Souls having touched are forever entwined...", sont dédiées à Jon Lord, décédé en juillet 2012. "Uncommon Man" est partiellement inspiré de la composition classique "Fanfare for the Common Man", et comporte un thème de fanfare généré par un synthétiseur et composé par Don Airey.

Le 6 Mai 2013, le groupe a confirmé qu'un nouveau single "Vincent Price", nommé d'après l'acteur d'horreur qui avait travaillé avec Gillan et Glover plus tôt dans leurs carrières, sortirait le 7 juin en téléchargement, en CD single et en vinyle transparent 7". Le single comprendrait également la chanson inédite "First Sign of Madness", deux titres de l'édition limitée désormais indisponible Rapture of the Deep et le clip vidéo du titre.

Après sa sortie, "Now What ?!" a reçu un accueil plutôt positif de la part des critiques. Steve Leggett d'AllMusic a commenté que l'album sonnait comme un produit de l'âge d'or du metal progressif, en disant "...Certaines choses ne devraient vraiment pas changer, et Deep Purple le reconnaît. Ils n'ont pas changé du tout et les nombreux fans du groupe vont trouver cette sortie réconfortante à cet égard...". Le critique Sputnikmusic a écrit que "...es fans de Purpendicular et des deux derniers albums du groupe trouveront plusieurs moments agréables et le groupe devrait se sentir fier du résultat aussi...".

L'album figure à la 104e place de la liste de Sputnikmusic des "meilleurs albums de Rock Progressif de 2013".

"Now What?!" s'est vendu à 4 000 exemplaires lors de sa première semaine aux États-Unis.
Six mois après sa sortie, il a été certifié Or en Allemagne (100 000 exemplaires vendus).

C'est le premier album studio de Deep Purple à entrer dans le top 40 des albums au Royaume-Uni depuis "The Battle Rages On..." en 1993.

Bien accueilli par la critique et le public, le disque est un succès commercial: n°1 en Allemagne et en Autriche, n°2 en Suisse, n°19 en France et au Royaume-Uni et n°110 aux États-Unis.

Durant la première partie de la tournée promotionnelle de l'album de Mai à Août 2013, le groupe a interprété six titres de l'album: "All The Time In The World", "Vincent Price", "Bodyline", "Above And Beyond", "Hell To Pay" et "Uncommon Man".

À partir d'Octobre 2013, "Après Vous" a fait son entrée dans la setlist en tant que morceau d'introduction, remplaçant ainsi "Fireball" ou "Highway Star".

En Juillet 2013, Deep Purple joue une nouvelle fois au festival de Montreux et y interprète entre autres son morceau emblématique "Smoke on the Water", en hommage à Claude Nobs.

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Lorsque Deep Purple se produit dans la deuxième ville d'Autriche, Graz, le 3 Avril 1975, le groupe fait face à un avenir incertain car après ce concert et deux autres à Sarrebruck et Paris Blackmore quitte le groupe pour lancer son nouveau groupe, Rainbow.

Les trois concerts ont été enregistrés. Le matériel du concert de Sarrebruck constitue la base de l'album live "Made In Europe", sorti en 1976 après la dissolution de Purple. Vingt ans plus tard est sorti "Mk III: The Final Concerts", un coffret de deux disques extraits des concerts de Graz et de Paris.
En 2014 parait "Live In Graz 1975", sur lequel l'intégralité de ce concert est présentée pour la première fois. Cette affirmation est contestée par les connaisseurs du groupe qui soulignent l'omission de "Highway Star", que le groupe a joué en rappel ce soir-là. Mais ce qui ne fait aucun doute, c'est la puissance et la brillance de cette performance.

Deep Purple participe aussi pour la première fois au Wacken Open Air en Allemagne le 1er Août. Il promeut le nouvel album sur les scènes Européennes fin 2013 et début 2014.

Le 4 Avril 2014, le groupe, ainsi que de nombreux artistes, participe à l'événement-hommage "Celebrating Jon Lord", organisé au Royal Albert Hall. Une captation live est réalisée pour une sortie en CD, DVD et Blu-Ray en Octobre 2014.

L'année se termine par une mini-tournée aux États-Unis et des dates en Europe.

En 2015, alors que le combo reprend la route en passant par le Mexique, le Canada, les États-Unis puis l'Europe, Coverdale publie avec son groupe Whitesnake un disque de reprises de titres des Marks III et IV de Deep Purple intitulé "The Purple Album".
Pour Deep Purple, l'année se termine par une nouvelle tournée Européenne.

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Le 27 Février 2015 sort un autre live intitulé "Live In Long Beach 1971".
Ce concert a été enregistré par la station de radio de l'université de Californie du Sud, Station KUSC, pour leur émission "Monday Night Airbag Live", animée par Elliot Mass.

Depuis 2012, le label Ear Music se fait l’archiviste officiel de Deep Purple, en sortant des albums live des années 70 remasterisés. Si certains sont déjà connus des bootlegers et des fans du groupe, ce "Long Beach 1971 fait figure d’inédit". Enregistré le 30 Juillet 1971, au cours d’un concert donné par Deep Purple en première partie de Rod Stewart and the Faces, ce live présente, en quelque sorte, la quintessence de ce qu’était le groupe à l’époque. Avec seulement quatre titres pour envirin 70 minutes de musique, composées en grande partie d’improvisations endiablées, on retrouve ce qui a fait la force du Mark II dès le tout début de sa carrière.

Les morceaux interprétés ne sont pas les plus emblématiques de la formation. En effet, les "Smoke on the Water", "Highway Star" et consorts n’étaient tout simplement pas composés à l’époque. Deep Purple était d’ailleurs en promotion de son chef d’œuvre "Deep Purple In Rock" et s’apprêtait à rentrer en studio pour enregistrer "Fireball". Mais, dès "Speed King", on retrouve la fougue qui caractérisait le groupe à ce moment-là. A peine deux minutes après le début du concert, voila que le groupe se retrouve pris dans une longue jam, fruit de duels entre un Blackmore qui semble possédé et un Lord qui veut avoir son mot à dire.

Paice n’est pas en reste et comme tout au long de sa carrière il oscille entre frappe puissante et rythmique jazzy. Si Gillan est le moins mis en avant sur l’ensemble des concerts, notamment en raison des nombreuses jam instrumentales, il prouve tout son talent de vocaliste, notamment avec le poignant 'Child in Time". Cris habités, puissance et émotion, il donne ainsi une belle leçon à de nombreux vocalistes, d’autant plus que ce concert est brut de décoffrage et n’a fait l’objet d’aucun overdub. Ce morceau est d’autant plus touchant qu’il rappelle l’énorme contribution de Lord dans la compositions de pièces plus progressives.

Il faut cependant reconnaître que certaines improvisations lors de "Strange Kind of Woman" ou "Mandrake Root" (long de 27 minutes, seul incartade du groupe dans son répertoire du Mark I) sont un peu bruitistes et témoigne du monopole que Blackmore tentait de mettre en place dans leur musique. De même, certains duels entre Lord et Ritchie sont un peu longs et ne semblent pas totalement maîtrisés d’un point de vue instrumental. Mais c’est l’essence même du groupe que de se lancer dans des jams à rallonge, quitte à présenter certaines imperfections. Au moins, la prise de risque a toujours été le leitmotiv de la formation.

On retrouve également certains gimmicks propres à la formation en live, notamment ces échanges en question / réponse entre Blackmore et Gillan (à la fin de "Strange Kind of Woman"), que l’on retrouvera sur de nombreux témoignages live, à commencer par le "Made in Japan". De plus, les improvisations sont ponctuées ça et là de thèmes qui seront développés sur des compositions à venir (un passage préfigurant le futur "Highway Star" fait son apparition sur "Mandrake Root", tout comme un riff de clavier sur "Strange Kind of Woman" qui évoque "Lazy").

Certes, la setlist et les longues improvisations peuvent déconcerter les auditeurs qui découvrent le témoignage de ce groupe taillé pour le live. Néanmoins, l’énergie déployée par la formation préfigure ce qui va devenir, un an plus tard, l’un des albums live les plus réussi du Rock, "Made in Japan" (1972).

Les fans retrouvent donc un témoignage live plus qu’intéressant puisque mettant l’accent sur le début de carrière du Mark II.

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"From the Setting Sun...In Wacken" est un enregistrement d'un concert lors de la tournée mondiale pour promouvoir l'album "Now What?!", qui a eu lieu le 1er août 2013 lors du festival Open Air de Wacken en Allemagne.
Les séquences ont été enregistrées à l'aide de 9 caméras HD. Il est sorti en double CD et DVD le 28 Août 2015 par le label Music Ear.

Il s'est hissé dans le Top 20 en Allemagne et dans le Top 40 en Autriche , aux Pays Bas et en Belgique.

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"...To the Rising Sun (In Tokyo)" est un enregistrement d'un autre concert lors de leur tournée "Now What?!", qui a eu lieu le 12 Avril 2014 à la Nippon Budōkan arena de Tokyo. Les images ont été enregistrées dans un studio mobile à l'aide de 12 caméras HD.

L'ensemble de l'enregistrement a été mixé à Hambourg par Eike Freese, guitariste de Dark Age, et Alex Dietz, guitariste de Heaven Shall Burn, sous la supervision de Roger Glover.
L'album a été édité le 18 Septembre 2015 en double CD et DVD par la société Music Ear.

Il a atteint le Top 30 en Allemagne et le Top50 en Autriche , aux Pays Bas et en Belgique.

Avant Octobre 2012, Deep Purple n'avait jamais été nommé pour être intronisé au Rock and Roll Hall of Fame, bien qu'ils soient éligibles depuis 1993, mais ils ont été nommés pour être intronisés en 2012 et 2013. Bien qu'ils se soient classés en deuxième position lors du vote du public sur le bulletin des fans du Rock Hall, qui a recueilli plus d'un demi-million de voix, ils n'ont pas été intronisés par le comité du Rock Hall.

Gene Simmons, le bassiste de Kiss, et Geddy Lee, le bassiste de Rush, ont déclaré que Deep Purple devrait de toute évidence faire partie des intronisés du Rock and Roll Hall of Fame. Des critiques ont été formulées par le passé sur le fait que Deep Purple n'ait pas été intronisé.

Steve Lukather, guitariste de Toto, a déclaré: "...Ils ont mis Patti Smith et pas Deep Purple? Quelle est la première chanson que tous les enfants apprennent à jouer? ["Smoke on the Water"] ... Et ils ne sont pas dans le Rock and Roll Hall of Fame?... le Rock and Roll Hall of Fame a perdu de sa fraîcheur à cause de ces omissions flagrantes...".

Slash, guitariste de Guns N' Roses et Velvet Revolver, a exprimé sa surprise et son désaccord concernant la non-induction de Deep Purple: "...La liste des personnes qui n'ont même pas été nominées est époustouflante [...]. [Pour moi, le plus important est Deep Purple. Comment pouvez-vous ne pas introniser Deep Purple?...".

Les membres du groupe Metallica James Hetfield, Lars Ulrich et Kirk Hammett ont également fait pression pour que le groupe soit intronisé. Dans une interview accordée à Rolling Stone en avril 2014, Ulrich a plaidé: "...Je ne vais pas entrer dans la politique ou tout ça, mais j'ai deux mots à dire: 'Deep Purple'. C'est tout ce que j'ai à dire: Deep Purple. Sérieusement, les gens, Deep Purple. Deux mots simples dans la langue anglaise ... 'Deep Purple' ! Je l'ai déjà dit ?...".

En 2015, Chris Jericho, ancien catcheur de la WWE et actuel chanteur du groupe de rock Fozzy, a déclaré: "...que les Deep Purple n'en font pas partie [du Hall of Fame]. C'est n'importe quoi. Il y a manifestement des politiques qui s'opposent à ce qu'ils y entrent...".

"...À peu près sans exception, tous les groupes de Hard Rock de ces 40 dernières années, y compris le mien, remontent directement à Black Sabbath, Led Zeppelin et Deep Purple. Là où j'ai grandi, et dans le reste du monde en dehors de l'Amérique du Nord, tous étaient égaux en statut, en stature et en influence. C'est pourquoi, dans mon cœur - et je sais que je parle au nom de beaucoup de mes collègues musiciens et de millions de fans de Purple quand je l'avoue - je suis quelque peu déconcerté qu'ils soient entrés si tard dans le Rock and Roll Hall of Fame...". -Extrait du discours de Lars Ulrich lors de l'intronisation de Deep Purple au Rock & Roll Hall of Fame.

En réponse à ces derniers, un directeur général du Hall of Fame a déclaré: "...La définition du 'Rock and Roll' signifie différentes choses pour différentes personnes, mais aussi larges que soient les classifications, ils partagent tous un amour commun de la musique...".

Glover est resté ambivalent quant à l'intronisation et a reçu un mot de l'intérieur du Hall: "...L'un des jurés a dit: "Vous savez, Deep Purple, ce ne sont que des one-hit wonders". Comment pouvez-vous faire face à ce genre de philistinisme, vous savez?...".

Gillan a également commenté: "...J'ai lutté toute ma vie contre le fait d'être institutionnalisé et je pense qu'il faut rechercher activement ces choses, en d'autres termes se mêler aux bonnes personnes, et nous ne sommes pas invités à ce genre de choses...".

Le 16 Octobre 2013, Deep Purple a de nouveau été annoncé comme candidat à l'entrée au Hall, et une fois de plus, ils n'ont pas été intronisés.
En Avril 2015, Deep Purple est arrivé en tête de liste dans un sondage des lecteurs de Rolling Stone sur les groupes qui devraient être intronisés au Hall of Fame en 2016.
En Octobre 2015, le groupe a été nommé pour l'intronisation pour la troisième fois.

En Décembre 2015, le groupe est annoncé comme intronisé au Hall of Fame en 2016, le Hall déclarant: "...La non-inclusion de Deep Purple dans le Hall est un trou béant qui doit maintenant être comblé...", ajoutant qu'avec les autres intronisés Led Zeppelin et Black Sabbath, le groupe constitue "...la Sainte Trinité des groupes de Hard Rock et de Metal...".
Le groupe a donc été officiellement intronisé le 8 Avril 2016. Le Hall of Fame a annoncé que les membres suivants faisaient partie des intronisés: Ian Paice, Jon Lord, Ritchie Blackmore, Roger Glover, Ian Gillan, Rod Evans, David Coverdale et Glenn Hughes. Sont exclus de l'intronisation Nick Simper, Tommy Bolin, Joe Lynn Turner, Joe Satriani, Steve Morse et Don Airey.

Pour Gillan, l'oubli de Steve Morse et Don Airey est "très bête" et reflète le caractère "arbitraire" de la sélection effectuée par le Hall of Fame.
Et, curieusement, Nick Simper, membre fondateur du groupe n'est pas récompensé, contrairement à son acolyte Rod Evans, qui avait fait partie du faux Deep Purple de 1980.

Avant la cérémonie d'intronisation, Gillan a annoncé qu'il interdisait à Hughes, Coverdale, Evans et Blackmore de jouer avec eux sur scène, car ces membres ne font pas partie de la version actuelle "vivante" du groupe.

Sur les sept membres vivants intronisés, cinq se sont présentés. Blackmore n'a pas assisté à l'événement; une publication sur sa page Facebook affirmait qu'il était honoré par l'intronisation et qu'il avait envisagé d'y assister, jusqu'à ce qu'il reçoive une lettre de Bruce Payne, le manager de la version actuelle de Deep Purple en tournée, lui disant "Non !".
Dans des interviews au Rock Hall, cependant, Gillan a insisté sur le fait qu'il avait personnellement invité Blackmore à y assister. Dans une interview ultérieure, Gillan a mentionné qu'il avait invité Blackmore à jouer "Smoke on the Water" lors de la cérémonie, mais Blackmore pense qu'il n'a pas reçu cette invitation.

Evans, qui avait disparu de la scène musicale plus de trois décennies auparavant, n'est pas non plus apparu.

Comme Lord était décédé en 2012, sa femme Vickie a accepté son prix en son nom.

Cependant, Morse et Airey sont tout de même présents pour jouer avec les trois autres membres actuels de Deep Purple. Après un bref interlude avec la chanson "Green Onions" de Booker T. & the M.G.'s, pendant que des photos de Jon Lord défunt clignotaient sur l'écran derrière eux, les membres actuels de Deep Purple ont joué deux autres chansons: "Hush" et leur chanson fétiche "Smoke on the Water".

Bien qu'ils n'aient pas le droit de jouer avec Deep Purple, David Coverdale et Glenn Hughes (ainsi que Roger Glover) se sont joints à Cheap Trick et à un groupe de stars pour reprendre la chanson de Fats Domino "Ain't That a Shame".

Quelques années plus tard, Coverdale déclarera que les membres actuels de Deep Purple ont "empêché" la présence de Blackmore lors de l'intronisation du groupe: "...Blackmore n'était pas présent lorsque le groupe a été honoré, affirmant dans un communiqué à l'époque qu' "il discutait de la possibilité d'y assister, jusqu'à ce que nous ayons reçu une correspondance du président du Rock Hall of Fame, déclarant que Bruce Payne, actuel manager de Deep Purple, avait dit : «Non .......... !!!!!». Par conséquent, Ritchie n'assistera pas à la cérémonie. Il remercie sincèrement tous les fans qui ont voté pour lui pour leur soutien...".
J'ai appelé Ritchie et j'ai dit : “...Viens avec moi. Personne ne fera rien...”. La première chose que j'ai dite [dans mon discours] était : “...Je suis tellement désolé que Ritchie Blackmore ne soit pas là, sans qui aucun de nous ne serait sur cette scène, ce qui est absolument vrai...”.

Glenn Hughes, quant à lui, déclarera que "...Blackmore avait été invité à y assister mais avait refusé et que cela avait été "fait gracieusement...". Il ajoutera que Coverdale et lui s'étaient vu refuser la possibilité de participer à la performance d'intronisation de Deep Purple: "...Je ne vais pas nommer de noms, car il y a un membre qui n'a pas jugé approprié que nous puissions chanter. Alors David et moi sommes restés bras-dessus, bras-dessous tout au long de la cérémonie...".

Le 14 Juin 2016, Paice subit un AVC, ce qui conduit Deep Purple à annuler deux concerts prévus en Suède. Il déclara après cet incident qu'il n'y a "...aucun dommage grave ou permanent..." et qu'il devrait revenir en Juillet. Il ajouta que ces concerts sont les premières représentations annulées depuis la fondation du groupe en 1968.
Il fait son retour à la scène avec Deep Purple à Göteborg le 1er Juillet 2016, en jouant un concert complet avec le groupe, mais sans effectuer son fameux solo de batterie.

Parallèlement à son intronisation au Rock and Roll Hall of Fame à Cleveland le 8 Avril 2016, le groupe enregistre à Nashville un nouvel album, toujours sous la houlette de Bob Ezrin.
Début Mai, il est en tournée au Japon.
En Juillet, Deep Purple joue en clôture du Montreux Jazz Festival pour le 50ième anniversaire de celui-ci. Pour l'occasion, le groupe joue dans le Grand Hôtel où il avait enregistré l'album "Machine Head" en 1971.



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Le 25 Novembre 2016, Deep Purple annonce "Infinite" comme titre de son album studio, qui sortira le 7 avril 2017.
À propos de l'écriture de l'album, Gillan déclare: "...Deep Purple est avant tout un groupe instrumental...". Il explique qu'afin d'écrire l'album, le groupe joue tous les jours en studio, Glover et lui écoutent et remarquent les morceaux qui pourraient ensuite donner une chanson sur l'album. Ils travaillent ensuite sur l'arrangement et le développement des chansons. Après seulement vient l'écriture des paroles, Gillan expliquant qu'il est inutile de commencer à écrire une mélodie sur quelque chose qui peut encore changer dans quelques heures.
L'album a été enregistré principalement à Nashville, Tenessee, en Février 2016.
L'artwork est dévoilé au public le 14 Décembre 2016, (il représente un bateau sur une mer gelée dont la course erratique dessine le signe de l’infini avant de poursuivre son périple vers une destination totalement inconnue), en même temps que le titre "Time for Bedlam" est publié sur YouTube et Spotify.
C'est aussi le premier titre sur la setlist des concerts de la tournée promotionnelle de l'album, en 2017.

Là où "Now what?!" pouvait, peut-être, être boudé par cetains hard rockers purs et durs, "Infinite" devrait se les concilier grâce à un rythme trépidant qui ne ralentit que sur bien peu de morceaux.

L’album démarre en trombe avec ‘Time for Bedlam’ qui, après une courte entame sous forme de prière débitée par une voix trafiquée (qui ferme également le titre), annonce la couleur: batterie survoltée, basse galopante, traits véloces de la guitare et débauche d’orgue Hammond saturé semblant exploser de toutes parts. Une introduction vitaminée et réjouissante lançant l’album sur un rythme soutenu que le groupe conserve jusqu’à "Get Me Outta Here" inclus.
Après ‘The Surprising’ mélangeant sonorités western et orientales dans des mélodies sombres ou cristallines flirtant avec le classique dans une approche très progressive, le rythme se calme un peu, délaissant presque son côté Hard pour ne conserver que celui Rock mid tempo ("Johnny's Band", "Birds of Prey"), voire Blues sur "Roadhouse Blues", la reprise des Doors qui clôt curieusement l’album si celui-ci est bien le dernier. A moins qu’il ne faille voir là une forme d’hommage du groupe à ses origines. Seul "On Top of the World" revient à un Hard Rock Heavy, évoquant même un certain "Smoke on the Water", mais se termine sur une bizarre litanie ressemblant fort au ‘Notre Père’ avant de finir en queue de poisson par un rapide fading out assez peu inspiré.

Deep Purple démontre encore une fois sa capacité à faire du Hard Rock autre chose qu’une musique sur laquelle on danse en secouant mécaniquement la tête à s’en étourdir. Certes, l’envie de s’agiter en rythme est bien là, mais le groupe n’oublie pas pour autant d’ajouter quelques fioritures originales de son cru, quelques lignes mélodiques inattendues qui rajoutent du piment, alliant force et finesse, classicisme et originalité.

La section rythmique Glover / Paice n’a plus rien à prouver en termes d’efficacité, de puissance et de précision. Chaque titre contient son sacro-saint double solo guitare / claviers, le plus souvent échevelé et impressionnant de technique.
Dire que Morse et Airey font oublier Blackmore et Lord serait certainement exagéré, mais leur prestation de haut niveau n’a pas à rougir de celle de leurs prédécesseurs. Quant à Gillan, si son chant n’atteint plus les aigus de sa jeunesse, il conserve intacts sa vigueur et son charisme. Plutôt que de hurller pour masquer une quelconque insuffisance, il affirme sereinement sa maturité, rendant particulièrement agréable et convaincante sa prestation.

La production de Bob Ezrin conserve un parfait équilibre entre les cinq protagonistes, restituant toute la puissance des titres sans donner l’impression de capharnaüm sonore comme c’est souvent le cas lorsqu’on a droit à une débauche de décibels. L’auditeur peut donc indifféremment suivre chaque membre isolément ou écouter l’ensemble avec autant de plaisir.

Avec "Infinite", Deep Purple fait preuve d’une énergie que bien des jeunes formations pourraient lui envier et d’un sens des compositions vigoureuses qui n'oublient pas d'être intelligentes.
Un critique de Sputnikmusic a commenté: "...Pour ce que nous en savons, inFinite peut très bien être le dernier stand de Deep Purple et pour ce que ça vaut, il ne peut pas être comparé à quoi que ce soit que le groupe légendaire a publié dans leurs jours de gloire. InFinite, avec toutes ses limites, est une apothéose de caractère et de talent, le travail d'un groupe d'hommes qui se sentent bien dans leur peau et à l'aise entre eux, ce qui est étrange à imaginer quand on pense à l'histoire du groupe. Au bout du compte, si c'est ainsi que l'histoire se termine, c'est une fin heureuse après tout...".
Paul Lester de Louder Sound a déclaré : "...InFinite fonctionne mieux lorsque Purple fait ce qu'il fait de mieux: extrapoler et alchimiser le Blues et l'amener à de nouveaux sommets progressifs...".

Comme "Now what", il connaît un grand succès: n° 1 en Allemagne, n° 6 en Angleterre et n° 105 aux USA.

Le 3 Février 2017, Deep Purple avait sorti une version vidéo de "Time for Bedlam", le premier titre extrait du nouvel album et le premier nouveau titre de Deep Purple depuis près de quatre ans.
Dans la foulée, le même jour, un EP "Time for Bedlam" comprenant des titres non présents sur l'album était sorti.
Un autre EP, "All I Got is You", sort le 10 Mars 2017, puis l'album fut publié le 7 avril 2017 chez ear Music.
Et un autre EP, "Johnny's Band", sortira enfin le 4 Août 2017.

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Pour célébrer le succès d’"InFinite", son album le mieux accueilli depuis "Perfect Strangers" (1984), Deep Purple a réédité son dernier opus dans une édition collector double CD Digipack.

Avec "InFinite" (Gold Edition), on retrouve d'une part le CD composant "InFinite", et d'autre part un second CD en bonus exceptionnel: le concert du groupe au Hellfest 2017, donné devant plus de 50 000 fans.
Ce live au Hellfest sera également disponible en vinyle, sous le titre "The inFinite Live Recordings, Vol. 1".

Une édition de l'album contient un DVD avec le documentaire From Here to Infinite, portant sur la genèse de l'album et son enregistrement. On y retrouve les explications de Ian Gillan mentionnées plus haut.
Enfin, ce documentaire va être disponible pour la première fois en Blu Ray. De nombreux bonus inédits accompagneront le documentaire : nouvelles interviews, séquences inédites, clips et live.

Il est suivi d'une tournée promotionnelle de l'album,The Long Goodbye Tour (à partir de Mars 2017 et prévue pour durer jusqu'en Octobre 2018) qui commence par une tournée en Europe, au cours de laquelle le groupe a joué le 13 Mai 2017 à Bucarest, en Roumanie, et il s'est produit ensuite entre autres au Hellfest. Ce concert est enregistré et filmé en vue d'un DVD qui sort trois ans plus tard, en complément du nouvel album, "Whoosh!", qui est n° 4 en Angleterre, plus haute position jamais atteinte en 40 ans.

Lors de l'annonce de la tournée en Décembre 2016, Paice avait déclaré au site Heavyworlds qu'il s'agissait "...peut-être de la dernière grande tournée.?..", ajoutant que le groupe "...ne sait pas...". Il avait décrit la tournée comme étant de longue durée et avait déclaré : "...Nous n'avons pas fait de plans précis et rapides, mais il devient évident que vous ne pouvez pas tourner de la même manière que lorsque vous aviez 21 ans. Cela devient de plus en plus difficile. Les gens ont d'autres choses dans leur vie, qui prennent du temps. Mais il ne faut jamais dire jamais...".

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Le 29 Février 2020, un nouveau titre, "Throw My Bones", est mis en ligne,
"Whoosh!" devait sortir initialement le 12 Juin 2020, mais cette sortie a été repoussée au 7 Août 2020 en raison du Coronavirus. Comme leurs deux précédents albums, il est produit par Bob Ezrin.

Gillan a confirmé dans une interview le 4 Août 2020 que lui et les autres membres de Deep Purple n'ont pas de projets immédiats de retraite.

L'instrumental "And the Address", réenregistré pour l'album, était la pièce d'ouverture du premier album du groupe "Shades of Deep Purple" paru en 1968. Paice est le seul musicien qui figure sur les deux enregistrements..
Alors que "Infinite" devaient être leur dernier album et la tournée qui s'en est suivie leur tournée d'adieu, les musiciens de Deep Purple ont retrouvé le chemin des studios pour sortir un autre album, "Whoosh !", un disque toujours produit et mixé par le talentueux Bob Ezrin pour la troisième fois consécutive.
Continuant sur la dynamique impulsée depuis "Now What?", le quintuor semble avoir retrouvé une nouvelle jeunesse.

Malgré leur âge avancée, les compositions sont d'une fraîcheur et d'une vitalité dont nombre de formations bien plus jeunes devraient s'inspirer. Pour s'en persuader, il suffit d'écouter le titre d'ouverture, "Throw My Bones", une petite bombe très efficace avec son riff de guitare accrocheur, son rythme groovy et l'assurance décontractée d'un Gillan un rien gouailleur. Certes, ses montées dans les aigus sont désormais un lointain souvenir, mais Gillan compense cette perte due à l'âge par une prestation impeccable jamais prise en défaut.
Jusqu'à "The Long Way Round", les titres s’enchaînent parfaitement, gardant une vivacité et un groove extrêmement agréables, sans jamais se ressembler. On passe avec le même bonheur d'un pur Hard Rock ('"The Weapon", "We're All the Same in the Dark", "No Need to Shout") à du presque prog ("Nothing at All" et son pont instrumental semblant inspiré d'une fugue de Bach, le caractère mélodramatique et parfois grandiloquent de l'inquiétant "Step by Step") ou à du Rock'n'Roll dansant dans la grande tradition des années 60 ("What the What").
"The Long Way Round" est la charnière de l'album, annoncée par une curieuse dernière minute atmosphérique. Si tout ce qui précédait, bien que varié, semblait pourtant homogène, les derniers titres sont plus disparates et dispersent l'attention de l'auditeur entre deux instrumentaux, un hymne sans attrait particulier ("The Power of the Moon") et un titre très old school avec son procédé narratif usé jusqu'à la trame ("Man Alive"). Fort heureusement, l'album se conclut avec le très purpleien "Dancing in my Sleep" retrouvant le groove de "Throw my Bones".

En conclusion, malgré une fin un peu plus hétéroclite et moins enthousiasmante, "Whoosh!", moins noir, plus direct et groovy que "Infinite", n'en demeure pas moins un bon album où le plaisir évident de jouer des musiciens transpire et se communique à l'auditeur. Lors d'une interview, Gillan a affirmé qu'il chantait maintenant juste pour son plaisir... Cela s'entend!

Certains CD sont accompagnés d'un DVD qui comprend l'histoire de l'enregistrement de l'album et le concert de Deep Purple au Hellfest 2017.

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Le 6 Octobre 2021, le groupe a annoncé le titre de son album de reprises, "Turning to Crime".

Le 26 Novembre 2021, sort celui-ci. Il est composé pour la première fois uniquement de reprises d'autres artistes, dont le single "7 And Is" de Love.
"Turning To Crime" est donc un 'album de reprises'. Ils l'ont qualifié de raillerie contre les critiques cyniques du Rock qui désapprouvent généralement ces sorties 'infâmes'.
Mais tout dépend des reprises, ou plutôt de quelle reprise.

Ce disque est, en quelque sorte, une véritable explosion, malgré quelques petites 'ratées'.

Pour la première fois, le groupe a collaboré à distance, par nécessité en raison de la covid (une interprétation de "Rockin' Pneumonia And The Boogie Woogie Flu" de Huey 'Piano' Smith doit avoir été en tête de leur agenda ironique).
L'amour de Gillan pour les premiers jours du Rock'n'Roll a été bien documenté avec les choix de chansons telles que "Jenny Take A Ride!" (de Little Richard, version Mitch Ryder & The Detroit Wheels), "Let The Good Times Roll" (de Ray Charles et Quincy Jones et le traitement complet de big band) et le 'skiffleux' "The Battle Of New Orleans" de Lonnie Donegan.
Mais il y a pourtant quelques faux pas. Le morceau d'ouverture "7 And 7 Is", du Love d'Arthur Lee est peut-être trop 'Purple' et manque du charme sardonique de l'original. Et sur "Oh Well" de Fleetwood Mac, il est surprenant d'entendre Paice éviter la signature 'tippety-tap bit' juste avant que Gillan entonne les mots "...Can't help about the shape I'm in…"; La fin triste de l'original est cependant recréée avec précision.
Mais les points forts l'emportent massivement sur les points faibles. Un délicieux "Dixie Chicken" simule la tendance venteuse de Little Feat; Le "Lucifer' de Bob Seger vaut à lui seul le prix d'entrée pour entendre Gillan s'exclamer les mots immortels 'holy mackerel' et, en effet, 'moley'; le "White Room" de Cream est convenablement sinistre; "Watching The River Flow" de Bob Dylan transporte l'auditeur dans un bar de saloon du Far West, Airey au piano cabossée, fumant une grande cigarillo.
Le meilleur est gardé pour la fin. "Caught In The Act" (Medley: Going Down / Green Onions /Hot ‘Lanta /Dazed and Confused / Gimme Some Lovin’)
est un mélange de morceaux de Freddie King, Booker T. & the MG's, the Allman Brothers et the Spencer Davis Group, et ça résonne comme "Cannonball Express" de Casey Jones sous stéroïdes. Et il y a un soupçon de "Dazed And Confused". Deep Purple jouant du Led Zeppelin? Qui l'aurait cru?!...

Bref, avec une carière tout à fait exceptionnelle et bien des péripéties, Deep Purple, après plus de 53 ans d'existence, est toujours opérationnel...
Nul ne sait pour combien de temps!... Et surtout pas eux!...

Discographie:

1968 : Shades of Deep Purple
1969 : The Book of Taliesyn
1969 : Deep Purple
1969 : Concerto for Group and Orchestra
1970 : In Rock
1971 : Fireball
1972 : Machine Head
1972 : Made in Japan
1973 : Who Do We Think We Are
1974 : Burn
1974 : Stormbringer
1975 : Come Taste the Band
1977 : Last Concert in Japan
1980 : Deep Purple in Concert
1982 : Live in London
1984 : Perfect Strangers
1987 : The House of Blue Light
1988 : Nobody's Perfect
1988 : Scandinavian Nights
1990 : Slaves and Masters
1991 : In the Absence of Pink
1993 : The Battle Rages On
1993 : Gemini Suite Live
1994 : Come Hell or High Water
1995 : KBFH Presents: Deep Purple Live
1996 : Purpendicular
1996 : California Jamming
1996 : Mk III: The Final Concerts
1997 : Live at the Olympia '96
1998 : Abandon
1999 : Total Abandon: Australia '99
2000 : In Concert with The London Symphony Orchestra
2001 : Live at the Rotterdam Ahoy
2001 : This Time Around: Live in Tokyo
2001 : The Soundboard Series
2001 : Live in Paris 1975: La dernière séance
2001 : Space Vol 1 & 2
2002 : Live at Inglewood 1968
2003 : Bananas
2004 : Perks and Tit
2005 : Rapture of the Deep
2006 : Live in Europe 1993
2006 : Live at Montreux 1996
2006 : Live in Montreux 1969
2007 : Live in Denmark 1972
2007 : They All Came Down to Montreux
2009 : Live at Long Beach 1976
2011 : Phoenix Rising
2011 : Live at Montreux 2011
2013 : Perfect Strangers Live
2013 : Now What?!
2014 : Live In Graz 1975
2015 : Live In Long Beach 1971
2015 : From the Setting Sun...In Wacken
2015 : ...To the Rising Sun In Tokyo
2017 : Infinite
2020 : Whoosh!
2021 : Turning to Crime

Sources: wikipédia, thaliacapos.com, Tercio, Fishbowlman, ClashDoherty, mikeladano.com, Gilles Masson, Watchmaker, musicwave, Geoff Barton
Modifié en dernier par alcat01 le mer. 8 déc. 2021 20:16, modifié 101 fois.

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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Danzik » mer. 24 nov. 2021 14:18

Merci pour ce travail titanesque ! Passionnant les Deep Purple, un de mes groupes
préférés, auteur d’albums magistraux (chacun fera sa propre sélection) durant toutes ces décennies. :vieuzzz:
Le Grand Bazar Vinylique : pleins de 45 tours EP & SP avec de vrais morceaux de vinyles dedans !
Citation : "Elle est pas électrique ta guitare... c'est une vieille, elle est encore à vapeur" Dupont et Pondu (1964)

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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par alcat01 » mer. 24 nov. 2021 17:17

Danzik a écrit :
mer. 24 nov. 2021 14:18
Merci pour ce travail titanesque ! Passionnant les Deep Purple, un de mes groupes
préférés, auteur d’albums magistraux (chacun fera sa propre sélection) durant toutes ces décennies. :vieuzzz:
Moi aussi, mais j'avais laissé tomber après "Perfect Strangers".
Je m'y suis remis récemment et le reste de leur discographie n'est finalement pas aussi mauvais que je l'aurais crû!
C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai décidé de faire cette Bio...

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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par ledzep56 » mer. 24 nov. 2021 21:13

Super travail et très interessants. J'avais les deux albums The Battle Rages et Slaves and Masters en cassettes - ils tournaient en boucle dans la bagnole. Depuis Je les ai rachetés en CD. Je les trouve bien. Ca me met de bon humeur. :super:

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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Algernon » jeu. 25 nov. 2021 11:43

Merci pour cette bio qui s'impose pour ce groupe mastodonte, aux existences plus ou moins passionnantes (plutôt plus).
Pareil pour les groupes issus des nouveaux départs de membres de Deep Purple.

Une anecdote, limite inintéressante : j'avais gagné le CD de "Perpendicular" grâce à FIP en donnant la réponse à une question sur le Purple, le premier qui répondait juste en téléphonant. C'était en 1996 à la sortie de l'album en question. J'avais gagné quelques cadeaux FIP de cette façon : places de théâtre, ciné, livres... un porte-clé FIP ! un DVD double de Rory Gallagher à Montreux.
Bons petits souvenirs.

Warhorse - "Ritual" (1971) Beat-Club
(pour Nick Simper - petite bio du groupe bien résumée avec la vidéo sur la chaîne Beat-Club, mais en anglais)



Et dédicace à Pilgrim
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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Algernon » ven. 26 nov. 2021 10:54

"Hallelujah" sorti en cygnegueule, 25 juillet 1969.
producer – Deep Purple
songwriting – Cook and Greenaway ("partnership who also performed as David & Jonathan" : référence biblique, et d'ailleurs Tetragrammaton Records en est une autre, le label US sur lequel les disques de DP jusqu'en 1969 sont édités)
Enregistré en pleine période de changement de formation : lire infos très complètes dans la bio, plus changement
pour la Strato adoptée par Ritchie.

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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Monsieur-Hulot » ven. 26 nov. 2021 13:28

Bravo Alain pour cet incroyable boulot !Concernant le nom du groupe, où avais-je lu que, la grand-mère de Jon Lord qui avait financé l'achat de matériel a juste exigé que le nom du groupe soit Deep Purple, nom d'une chanson qu'elle aimait particulièrement....?
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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par gabuzomeuzomeu » ven. 26 nov. 2021 14:19

Monsieur-Hulot a écrit :
ven. 26 nov. 2021 13:28
Bravo Alain pour cet incroyable boulot !Concernant le nom du groupe, où avais-je lu que, la grand-mère de Jon Lord qui avait financé l'achat de matériel a juste exigé que le nom du groupe soit Deep Purple, nom d'une chanson qu'elle aimait particulièrement....?
Moi j'avais lu que c'était Peep Durple ? :mdr3: :cloonzzz:
L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)

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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par alcat01 » ven. 26 nov. 2021 18:03

Monsieur-Hulot a écrit :
ven. 26 nov. 2021 13:28
Bravo Alain pour cet incroyable boulot !Concernant le nom du groupe, où avais-je lu que, la grand-mère de Jon Lord qui avait financé l'achat de matériel a juste exigé que le nom du groupe soit Deep Purple, nom d'une chanson qu'elle aimait particulièrement....?
Ce n'est pas tout à fait ça: le nom vient de "Deep Purple", un standard des années 1930 de Peter DeRose, qui était la chanson préférée de la grand-mère de Blackmore.

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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Algernon » ven. 26 nov. 2021 18:10

Donc, ce serait celle-ci



reprise



https://www.discogs.com/fr/release/4588 ... eep-Purple

Arranged by Laurent Voulzy
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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Danzik » ven. 26 nov. 2021 19:09

alcat01 a écrit :
ven. 26 nov. 2021 18:03
Monsieur-Hulot a écrit :
ven. 26 nov. 2021 13:28
Bravo Alain pour cet incroyable boulot !Concernant le nom du groupe, où avais-je lu que, la grand-mère de Jon Lord qui avait financé l'achat de matériel a juste exigé que le nom du groupe soit Deep Purple, nom d'une chanson qu'elle aimait particulièrement....?
Ce n'est pas tout à fait ça: le nom vient de "Deep Purple", un standard des années 1930 de Peter DeRose, qui était la chanson préférée de la grand-mère de Blackmore.

Chouette anecdote et merci pour cette précision alcat01 :)
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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par nunu » ven. 26 nov. 2021 19:33

Algernon a écrit :
jeu. 25 nov. 2021 11:43
j'avais gagné le CD de "Perpendicular" grâce à FIP
Ils aimaient pas leurs auditeurs a l'époque :hehe:

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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Algernon » ven. 26 nov. 2021 20:40

Have you seen my finger ? ::d
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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Danzik » ven. 26 nov. 2021 21:00

ledzep56 a écrit :
mer. 24 nov. 2021 21:13
Super travail et très interessants. J'avais les deux albums The Battle Rages et Slaves and Masters en cassettes - ils tournaient en boucle dans la bagnole. Depuis Je les ai rachetés en CD. Je les trouve bien. Ca me met de bon humeur. :super:
J’aime bien l’album de la réformation des 80´s Perfect Strangers (1984)
Le Grand Bazar Vinylique : pleins de 45 tours EP & SP avec de vrais morceaux de vinyles dedans !
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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Pablitta » sam. 27 nov. 2021 17:23

Algernon a écrit :
ven. 26 nov. 2021 10:54
Cook and Greenaway ("partnership who also performed as David & Jonathan" : référence biblique,
Je ne savais pas que David Marouani et Jonathan Bermudes, avaient bossé avec Deep Purple :gratzzz:
:jesors:

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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Suricate » ven. 10 déc. 2021 17:29

Merci pour cette disco. Passionnant.

J'ai du mal a suivre tous ces disques live; pour s'y retrouver c'est ardu !!!

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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par alcat01 » sam. 11 déc. 2021 09:27

C'est le gros probléme avec eux:
Il y a eu très peu de lives dans le début de leur carrière, mais ensuite, il y a eu avalanche de lives de toutes les périodes!... :ghee:
Trop de lives peut tuer les lives...

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Elie Köpter
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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par Elie Köpter » sam. 11 déc. 2021 09:37

Oah ! J'ai pas tout lu, il va me falloir plusieurs épisodes.
Mais total respect pour ce travail. Je m'incline. :amen:

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alcat01
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Re: DEEP PURPLE (Bio)

Message par alcat01 » sam. 11 déc. 2021 17:57

:chapozzz:

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