Saxon

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Phil
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Saxon

Message par Phil » lun. 27 févr. 2023 10:42

SAXON : Carpe Diem

Les détracteurs du groupe (il y en a mais pas beaucoup) reprocheront à nos Anglais issus de Barnsley (c'est près de Sheffield, la ville de l'acier) de pondre toujours le "même album" depuis leurs débuts, bref de sombrer dans une ringardise chronique (comme la plupart de mes chroniques, non ?). Et alors ? Quand on entend du Saxon, on veut du riff, des solis incisifs, des refrains épiques à souhait et un chant agressif de la part d'un Biff qui, avec le temps, s'acquitte encore aujourd'hui en live de prestations sans failles. Si vous avez la possibilité d'écouter le récent show capté à l'O2 Apollo de Manchester, vous verrez que je ne dis pas que des bêtises. :lol:

Donc, arrêtons quelques secondes sur le titre de cet album, dédié à Steve Strange, chanteur de Visage, récemment disparu et magnifiquement produit par Andy Sneap : Carpe Diem emprunté au philosophe Horace qui dans un éclair de génie, écrivit cette apaisante maxime ("Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain.") en guise de conclusion de ses Odes. En ces temps difficiles de pandémie, même si cela paraît ardu de trouver quelque chose de réconfortant (j'ai failli écrire "positif" mais cela aurait pu être mal interprété), un nouvel album de Saxon après le très bon opus de reprises intitulé Inspirations (c'est du moins mon point de vue), est synonyme de réjouissance sachant de toute façon que l'on aura droit à tous les ingrédients cités plus haut.

Sinon, la pochette ? D'entrée de jeu, je l'ai adorée. Certes, il ne s'y passe pas grand chose exceptés deux légionnaires qui, du Mur d'Hadrien (dont on peut encore admirer certains vestiges), surveillent sans relâche (les Pictes n'étaient pas très loin) la vaste étendue qui s'offre à eux. Il y a quelque chose d'impressionniste dans ces couleurs pastel qu'a réalisées Paul Raymond Gregory réputé pour être dur en "affaires". "Par ici, la "Monet" (semble t-il dire au groupe) si vous voulez que je vous fasse votre artwork."

Alors et le contenu donc ? Après une inquiétante intro épique, ça déboule sec sur un morceau-titre particulièrement enlevé et teinté de riffs dévastateurs. Aucune concession et ça continue avec Age Of Steam ponctué de guitares agressives à souhait. Tout en respectant une certaine tradition "saxonnienne", le groupe distille par ci par là dans sa musique des sonorités modernes fort bienvenues. Biff, épaulé par ses artilleurs en chef et une section rythmique redoutable, chante merveilleusement bien à tel point que l'on se demande si le temps a une prise sur son organe.............vocal..... :lol:

Ensuite, l'album s'engage sur un très beau morceau mid-tempo que ce Pilgrimage qui, par ses accents épars à la Crusader, nous propose via une structure sacrément pensée une flopée d'arpèges et de riffs savamment exécutés, le tout porté par la voix harmonieuse de Biff. Ca dure un peu plus de 6 minutes mais à aucun moment, on ne sombre dans l'ennui.

Retour sur ce que Saxon sait par dessus tout exécuter : Dambusters (littéralement "Les Briseurs de barrages") un titre particulièrement heavy, bref, "du Saxon pur jus", un titre qui rend hommage à de valeureux soldats qui se sont illustrés en 1943, soldats dont la mission aéroportée consistait à détruire des barrages en Allemagne. D'ailleurs, à noter que Jethro Tull leur avait également rendus hommage en 1978 à la fin de son double live Bursting Out en reprenant The Dambusters March.

Remember The Fallen, quant à lui, se veut être un vibrant hommage à tous ceux qui nous ont quittés pendant cette p***** de pandémie encore bien trop présente aujourd'hui. Super Nova et son cocktail de riffs acérés montrent un groupe au bord de l'implosion, ne voulant rien céder. 'No compromise', c'est ce que semblent crier haut et fort nos cinq compères qui en veulent encore plus. Du riff, du riff, rien que du riff, toujours du riff direct 'in the face'.

Lady Gray, morceau épique et tragique à souhait de par son approche plus complexe, fait sans doute référence à cette reine d'Angleterre et d'Irlande, Jeanne "Grey"dont le règne ne dura que quelques mois entre la mort de son cousin Édouard VI et sa déposition au profit de Marie 1ère Mary Tudor (surnommée 'Bloody Mary'). Son court règne lui a valu le surnom de Nine Days Queen, "la reine de neuf jours". Elle fut accusée de complot contre la reine en place et fut décapitée le 12 février 1554.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_Grey

All For One démarre sur un riff tranchant à la Power And Glory mais perdure sur une trame traditionnelle encore une fois très attachante et surtout très efficace, voire "ringarde" pour d'autres. En découdre, un mot d'ordre récurrent chez Saxon qui ici rend hommage aux Trois Mousquetaires dont "All For One" était la devise. C'est également le cas sur Black Is The Night suivi d'un Living On The Limit qu'un Lemmy n'aurait certainement pas renié. J'ai envie d'écrire que Carpe Diem est un excellent crû susceptible d'accéder au Panthéon des grandes fresques saxonniennes dont le groupe nous a gratifié durant toute leur carrière. Je le reconnais, j'aime tout dans cet album que je vais réécouter très souvent. Après, vous faites ce que vous voulez. :lol:

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SAXON : Paris, Trianon, 9/12/22

Je ne compte plus les fois où j'ai vu Saxon. Aller les voir relève pour moi de l'obligatoire même si je reconnais avoir manqué leur dernier passage lors de la tournée Thunderbolt. Comme beaucoup d'autres concerts, je n'avais pas prévu d'y aller car ces derniers temps, on ne peut pas dire que je n'en avais pas fait.

Initialement prévu le 2 octobre dernier, ce show avait été reporté suite à une inondation du Trianon ( :shock: ) au 9 décembre avec non pas Diamond Head en 1ère partie mais Victory, le groupe de l'ex-guitariste d'Accept, Herman Frank.

Victory est d'ailleurs déjà sur scène lorsque j'entre dans le Trianon. L'actualité pour ce combo, c'est un album intitulé Gods Of Tomorrow paru en 2021. Album dont on dit le plus grand bien.  Mes potes Dédé, Thierry et Purplexed sont déjà prêts à affronter les riffs d'acier du gang teuton même si ceux-ci ne sont pas aussi "meurtriers" que ceux qui émanaient en d'autres temps d'un autre groupe allemand mondialement connu ayant pour nom Accept. Victory, j'ai juste un live en vinyle intitulé That's Live et j'imagine que le line up a certainement bien changé depuis puisqu'à l'époque, au chant officiait le talentueux guitariste-chanteur Charlie Huhn qui, rappelons-le, avait fait ses premières armes avec Ted Nugent.

Aujourd'hui, le chanteur a pour nom Gianni Pontillo et force est d'avouer humblement qu'il a un certain coffre. Une voix puissante qui pourrait par moments lorgner vers un Ronnie Romero en grande forme. Le guitariste Mike Pesin (Herman Frank, Magistarium, Thomsen), le bassiste Malte Frederik Burkert (David Reece, ex-Exotoxis) et le batteur Mike Stein (ex-Ensamble) viennent compléter la formation qui propose çà et là des titres puissants mitonnés de hard rock traditionnel à la Whitesnake et à la Accept. C'est sûr qu'un passé glorieux, on ne peut le renier. Il faut d'ailleurs préciser qu'en 2011, Herman, le bien-nommé avait eu l'occasion de refaire un petit crochet par Solingen, fief de la bande à Wolf. "Loup, y es tu ?" avait-il demandé au blond guitariste aujourd'hui chauve. Celui-ci lui répondit tout de go : "Viens-là, mon Herman, on a encore des choses à se dire !!!" :lol: Et ce seront 3 albums qui seront composés en sa compagnie ou plutôt qui feront état d'une certaine contribution et non des moindres : Blood Of The Nations, Stalingrad et Blind Rage.

Tout est brillant dans cette prestation solide qui dispose d'un son remarquable et d'un light show qui l'est tout autant. A revoir sans doute en headline.

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A peine une demi-heure plus tard, Saxon, après l'intro inquiétante du nouvel album Carpe Diem, vient nous asséner le morceau-titre qui, dans sa version live, franchit parfaitement le cap de la scène. C'est parti pour une ferveur de la part du public qui ne sera sans discontinuer jusqu'à la fin du show. Et ce ne sont pas Sacrifice, Age Of Steam, Never Surrender et I've Got to Rock (To Stay Alive) qui vont altérer son enthousiasme. Biff chante bien, supporté par les deux six-cordistes vraiment excellents, l'emblématique Paul Quinn, le fidèle compagnon Doug Scarratt et le bassiste Nibbs Carter qui n'a de cesse de headbanguer de façon frénétique. J'imagine que si ce dernier s'adonne à ce type d'exercice chaque soir, je lui prévois pour sa retraite un torticolis chronique qui risque de l'ennuyer au quotidien. Bon, il est encore jeune, il n'a que 56 ans... :lol:

Revenons à Carpe Diem via un Dambusters particulièrement efficace. Un album qui semble être particulièrement à l'honneur dans cette setlist. Nous ferons les comptes en fin de review mais le ratio des nouveaux morceaux se trouve être assez élevé.

Retour sur cet album que je considère comme l'un des meilleurs des Anglais : Unleash The Best avec ce morceau épique intitulé The Thin Red Line proposé ici dans une très bonne version. J'eusse préféré Terminal Velocity bien plus percutant, je sais, je radote mais c'est pour moi le temps fort de cet opus. Je crois que je ne l'entendrai jamais en live. :cry:

Autant il fait un froid glacial à l'extérieur que dans la salle, il commence à faire chaud. En même temps, j'avais mis 4 épaisseurs  :lol: . La preuve en est que Biff est déjà en sueur surtout que notre homme, encore à son âge, se démène comme un beau diable. Il faut dire aussi que tout au long du concert, il porte cette épaisse redingote noire..... :shock:

Alternant l'ancien et le nouveau répertoire, et c'est tout à leur honneur de se fendre d'un très bon Living On The Limit suivi d'un Dallas 1.pm, un morceau qui depuis la découverte de l'album Strong Arm Of The Law en 1980, m'a toujours enthousiasmé. Son rythme lancinant et pachydermique débouchant sur les trois détonations qui abattent JFK puis ce solo d'extraterrestre interprété initialement par Graham Oliver qui, hier soir, fut superbement effectué par le Doug. Grande interprétation de ce classique saxonnien.

Ca s'accélère aussi bien sur scène avec le redoutable Heavy Metal Thunder que dans la fosse puisque d'après ce que j'en ai compris, un type se plaint d'avoir été bousculé par son voisin, une crise de nerfs virant presque jusqu'à l'hystérie. Metalhead, morceau-titre du même nom, rappelle ensuite à notre bon souvenir à quel point, le groupe produisait d'excellentes choses en 1999. Lourd, incisif et tellurique : tels pourraient être les termes qui pourraient qualifier ce superbe titre.

Biff, visiblement pas émoussé pour un sou, nous demande ensuite de choisir entre Broken Heroes et The Eagle Has Landed. C'est ce dernier qui remporte la mise. Intro puissante et vrombissante à la basse reprise par la frappe.........pachydermique de Nigel Glocker le batteur, le titre s'achève dans un déluge de décibels.

Promo oblige, c'est au tour de Black Is The Light d'être délivré dans une version surpuissante. Sympa mais pas essentiel et quand reviennent soudainement les classiques que sont And The Bands Played On (Biff s'employant en intro à lister les festivals du présent et du passé), et l'incontournable Wheels Of Steel.

Sortant brièvement de scène une première fois, le groupe revient aussitôt pour entamer l'un des meilleurs titres de l'excellent Carpe Diem à savoir The Pilgrimage appelé sans doute à franchir le cap de l'incontournable. Ensuite, on ne peut guère passer au travers de Strong Arm Of The Law enchaîné sans coup férir (inutile de combattre l'évidence, assurément vous perdriez à plats de couture) à Solid Ball Of Rock et 747 (Strangers In The Night) et ce, dans une turbulence de décibels sans être pour autant assourdissante.

Après une 2ème sortie de scène, nos compères s'attèlent à un Denim And Leather d'excellente facture pour terminer sur un Princess Of The Night réclamé haut et fort par le public. On ne pouvait pas finir mieux.

Alors, on pourra dire tout ce qu'on veut sur les concerts de Saxon du genre qu'ils se ressemblent tous depuis plus de 40 ans mais au moins quand on va les voir, on peut être assurés d'assister à un super show avec en plus 6 morceaux d'un nouvel album au demeurant excellent !!!!! La classe !!!!! ...J'ai dit..... :lol:

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