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par Jitoma » dim. 28 avr. 2024 12:57
Je ne peux pas vraiment mesurer de quelle exposition ils bénéficiaient en France back in the day. Dans mes repères c'est largement faussé par le fait que c'était très familier chez moi, puisque mes parents possédaient un exemplaire de Photos Of Ghosts, qui faisait partie des albums marquants pour eux dans les 70s. Mon père y avait été initié par Jérôme Lavigne, le clavier de Satan, qui était très à la pointe des nouvelles tendances, et particulièrement branché par tout le courant prog-symphonique, qui n'était pas sans influencer ce qu'il apportait à son propre groupe dans ses contributions instrumentales (c'est particulièrement évident sur plusieurs morceaux de l'album de Satan).
Je peux supposer que la distribution en Europe via le label Manticore des trois affreux, a dû aider à mieux connaître PFM à partir de Photos Of Ghosts et Banco dès son quatrième album, en anglais. Mais pour le reste de la scène italienne, à moins d'avoir des copains sur place ou bien de faire des voyages d'études derrière les Alpes, ça ne devait pas être évident à connaître.
Quand j'étais au lycée, dès la seconde j'ai fait la connaissance de l'un de mes meilleurs amis via une petite annonce dans les couloirs du bahut (cherche musiciens pour jouer du Zappa et moins si affinités), son père était né à Pise et avait atterri en France à la fin des 60s. Il avait été entre autres DJ dans plusieurs clubs manceaux et sarthois, et c'est lui qui m'a fait écouter Le Orme pour la première fois, en 1994 (j'avais seize ans). Il s'amusait de me voir tripper sur ELP, Magma, VDGG, Soft Machine, selon lui des trucs ultra casse-couilles à plus forte raison qu'il affectionnait surtout le jazz, de préférence cool. Donc un jour il me dit, ma, tu vas passer à quelque chose de big, big, big, tiens, emporte ça chez toi, et il me prête son exemplaire de Uomo Di Pezza. La gifle gigantesque dès la première écoute, tu imagines quand tu es fan de ELP et que tu en entends une version accessible et mélodique. J'ai plongé les deux pieds dedans, et bien entendu, dès que je trouvais un album enregistré ou sorti en Italie dans les 70s, je ne cherchais pas plus loin et faisais parfois l'impossible pour me le procurer. Et c'est le père de ce copain, à l'époque où il s'était reconverti dans la vente de disques, qui m'a vendu mon exemplaire de Cook, mais aussi Chocolate Kings, ainsi que des Garofano Rosso de Banco et Le Orme In Concerto. Il m'a aussi beaucoup parlé des New Trolls, je me souviens. Cela a été une expérience passionnante.