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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Cooltrane » lun. 29 août 2022 18:14

alcat01 a écrit :
lun. 29 août 2022 14:17
Un partenariat improbable avec les légendes du Folk Progressif Jade Warrior qui apporta un soutien à leur second LP "Zimbabwe" de 1971, co-écrivit le matériel de leur premier album éponyme. À l'insu de Jade Warrior à l'époque, ils faisaient partie d'un contrat combiné avec leurs compagnons de label.
j'ai tjs préféré leur second album


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 29 août 2022 18:36

Cooltrane a écrit :
lun. 29 août 2022 18:14
alcat01 a écrit :
lun. 29 août 2022 14:17
Un partenariat improbable avec les légendes du Folk Progressif Jade Warrior qui apporta un soutien à leur second LP "Zimbabwe" de 1971, co-écrivit le matériel de leur premier album éponyme. À l'insu de Jade Warrior à l'époque, ils faisaient partie d'un contrat combiné avec leurs compagnons de label.
j'ai tjs préféré leur second album

Je suis d'accord, mais celui-ci est quand même très bon!

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 29 août 2022 20:01

Tu m'as donné envie de le réécouter.

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Il faut rapeler qu'au début des années 70, avec le succès international d'Osibisa, les maisons de disques étaient très intéressées à signer d'autres groupes efricains expatriés, et Assagai avait bénéficié de l'intérêt de Vertigo, mais avec "Zimbabwe", leur deuxième album, le groupe était passé chez le label Philips.

Les membres du groupe étaient originaires pour la plupart d'Afrique du Sud, et trois des membres - le batteur Louis Moholo, le trompettiste / flûtiste Mongezi Feza et le saxophoniste alto / pianiste Dudu Pukwana avaient déjà joué avec Chris McGregor dans the Blue Notes dans les années 60, et seront également membres de la Brotherhood of Breath de McGregor à partir de 1970, ce qui a donné à Assagai une saveur résolument jazzy.
Le guitariste Nigérian Fred Coker avait aidé Assagai à se positionner comme la seule véritable compétition Ouest-Africaine face à la puissance de feu des super-stars d'Osibisa au Ghana. Cependant, juste avant une tournée Américaine, le bassiste d'Osibisa, Spartacus, était parti et les Ghanéens avaient demandé à Coker d'échanger la lead guitare contre la basse et il avait accepté.

Cet album est accompagné d'une pochette de Roger Dean. Mais ce qui est le plus remarquable, c'est à quel point ils sont de grands musiciens.

A noter que les trois membres de Jade Warrior (Jon Field, Glyn Havard et Tony Duhig) ont été enrôlés comme groupe de soutien sur les deux albums d'Assagai, et chaque membre a contribué une composition chacun à cet effort. Une piste est créditée à Pukwana, et les quatre autres sont créditées à Mdenge.

Certains morceaux sont de véritables tranches sauvages d'Afrobeat polyrythmique, où la section des cuivres gronde et où les percussions groovent un maximum. Il suffit d'écouter; par exemple, l'interaction entre les congas et la batterie sur "Kinzambi"...
Le milieu de cet album est un mélange de Psyché Rock teinté de west-coast et d'Afro-Funk.
"Barazinbar" et "Kinzambi'" sont tous deux des funk super Heavy.

Dès le départ, le groupe se lancent dans une version jammante mais jazzy du "Barazinbar" de Jade Warrior avec la section complète de saxophones et de cuivres en tête, flanquée d'un mur de tambours et de congas.
À partir de là, l'album oscille entre des pièces vocales plus africaines de Mdenge et des airs de Jazz Rock fougueux, ce dernier comprenant "Dalani" de Pukwana et "Kinzambi" du guitariste Tony Duhig.
"La La" est une douce pièce vocale pastorale avec uniquement un accompagnement de flûte et de guitare qui évoque l'immobilité et la beauté, une sorte de classique proto-ambient du coucher du soleil qui n'attend qu'à être redécouvert.
"Sanga" est un afro-jazz astral dirigé par une flûte.

Comme le souligne Lloyd Bradley dans son excellent "Sounds Like London: 100 ans de musique noire dans la capitale", des groupes comme Assagai se sont défaits dans leur révérence Jazz pour le simple fait de jouer. Leur but était de faire danser les gens, pas de se faire un nom.
Les saveurs ethniques présentées sont puissantes et l'équilibre entre Rock, variations Jazz, et les éléments Africains fonctionnent bien pour garder les choses intéressantes tout au long de l'album.

Hautement recommandé.


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Message par alcat01 » mar. 30 août 2022 09:04

Ce matin, au réveil...

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Bakerloo s'est initialement formé autour de 1968 sous le nom de 'Blues Bakerloo Line' dans les environs de Birmingham. Il était alors composé de Dave "Clem" Clempson à la guitare et au chant, de Terry Poole à la basse et de John Hinch à la batterie.
Au départ, ils se contentaient tout simplement de coller à leur set une grande partie de Blues, mais comme bon nombre des groupes novateurs de l'époque, ils se lassèrent vite de cette formule et ils commencèrent à expérimenter plus avant.

Pour se faire, Ils commencèrent par attirer le futur manager de Black Sabbath, Jim Simpson, et un public assez important pour gagner un passage chez John Peel sur le show 'Top Gear' de la BBC Radio 1.
Toutefois, il y a eu un petit problème de batteurs, alors Hinch fut remplacé par une multitude de batteurs jusqu'à ce qu'ils trouvent finalement le bon batteur avec Keith Baker.

Ils décidèrent également d'abandonner le nom 'Blues Line' et ils devinrent Bakerloo tout court, et ils partirent en tournée appelée "Big Bear Ffolly" (qui inspira la chanson de Bakerloo du même nom) avec d'autres groupes locaux, Tea and Symphony, Locomotive et Earth, qui saura bien sûr évoluer plus tard massivement dans le très réussi Black Sabbath.

Ils tournèrent alors dans tout le pays, chaque groupe acquérant de plus en plus une expérience importante pour son avenir.En effet, Bakerloo fournit le soutien, en temps que groupe d'ouverture, la nuit où Led Zeppelin fit ses débuts au Marquee Club le 18 Octobre 1968.

Leur album éponyme, complété par le trompettiste de session Jerry Salisbury, est sortit en Décembre.
Ils avaient enregistré cet opus avant d'avoir un contrat sous l'égide du légendaire producteur, Gus Dudgeon, qui allait dès l'année suivante produire douze albums d'affilée pour Elton John, et là encore en fin de compte, Simpson obtint un accord avec le nouveau label 'progressive / Underground' Harvest Records, au milieu de l'année 1969, qui abritait, à l'époque des groupes comme Pink Floyd, Edgar Broughton Band et d'autres comme, par exemple, Tea And Symphony.
Bakerloo offre un jazzy Power Blues passionnant, où la guitare tient évidemment la vedette.
Trois grands moments: "Bring it on home" (reprise de Willie Dixon), "Last blues" et les quinze minutes de "Son of moonshine".

Bien que l'album ait reçu des critiques très enthousiastes et que le groupe attira un important public culte, les ventes furent plutôt faibles.
C'était une véritable honte, car il reste pourtant encore aujourd'hui un véritable album "progressif" de Blues, Jazz, Classic et Hard Rock.

Ce seul et unique album (un véritable objet de collection sous le format original de vinyle) a beaucoup à offrir aux fans du genre.
Compte tenu qu'il soit sorti en 1969, il était loin devant le peloton, largement en avance sur son temps.

Modifié en dernier par alcat01 le dim. 4 sept. 2022 13:34, modifié 1 fois.

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Message par alcat01 » mar. 30 août 2022 09:29

J'enchaine avec les Allemands de Dzyan et leur premier album...

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Fondé par le multi-instrumentiste et compositeur Reinhard Karwatky à la fin de l'année 1971, Dzyan fut un groupe de Progressive Jazz Rock d'inspiration ethnique originaire du sud de l'Allemagne, dans la région de Francfort / Main. Ils s'étaient installés dans le comté de la ville Gross-Gerau, près de Francfort au domicile de Karwatky.
Le groupe était donc composé de Jochen Leuschner (chant, percussions), Reinhard Karwatky (basse / sons), Gerd "Bock" Ehrmann (sax ténor), Harry Krämer (guitares) et Ludwig Braum (batterie / percussions). Les musiciens, parmi une grande variété de genres créatifs, s'étaient déjà connu à partir de projets de groupes différents, les activités de jam, des ateliers de jazz, et des séances d'enregistrement (APN Francfort / Main, Union-Studio/Munich, EMI Studio / Cologne).

En Novembre 1971, Dzyan avait signé un contrat d'enregistrement exclusif avec le label Aronda et le groupe enregistra son premier album en Février 1972. Début Mars, ce premier album éponyme est mixé, orné d'une œuvre d'art impressionnante, et publié en Avril sur Aronda.

L'unique musique visionnaire de Dzyan se caractérise par de riches paysages sonores évocateurs, infusés avec des rythmes dansants sensuels. S'appuyant sur 25 ans de jeu de guitare et de composition, le groupe a su développer son caractère parfaitement distinctif par l'usage d'accordages de guitare de rechange très accentuées par des passages jazzy syncopés et irréguliers. Ses rythmes complexes et inventifs, réalisés grâce à un mélange éclectique de percussions ethniques, constituent le fondement sur lequel les textures harmoniques et mélodiques sont recouvertes de guitare acoustique-électrique.

Dzyan fait une exploration dans de longues improvisations Space Rock reliant du Jazz qui groove et des sons electro-acoustiques bizarres, mélangés de façon créative à des éléments de différents styles de Jazz Zappaesque - des éclairs de "Hot Rats" de Zappa aux facettes de "In the Court" de King Crimson, soufflé entièrement à la bouche d'un début de fusion comme Nucleus, Magma et les influences de Soft Machine et même certains style Prog Rock de Van Der Graaf Generator, mélangé avec des éléments mystiques ethniques, quelques moments expérimentaux cosmiques, ponctués par d'étranges chansons gothiques, en quelque chose de tout à fait unique.

Dans l'ensemble, le son de l'album est essentiellement Jazz Rock (parfois ressemblant à un mélange Kraut / Crimson) avec quelques touches ethniques, notamment dans les percussions.
Les compositions sont brillantes montrant les compétences techniques des musiciens, les voix sont parfaites, avec une gamme très large et parfois 'multi-tracks' pour les harmonies, ou soutenues par le saxophone et l'ajout de cuivres du presque début de Chicago et il y a des super lignes de basse, des jolies parties de guitare, et de remarquables solos de sax, alors que la section rythmique, batterie et percussions acoustiques sont évidentes, notamment, ainsi qu'une batterie dynamique expressive.

Cet album est vraiment bon, compte tenu du fait que les musiciens n'avaient été ensemble que depuis deux mois!

Modifié en dernier par alcat01 le dim. 4 sept. 2022 13:35, modifié 1 fois.

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Message par alcat01 » mar. 30 août 2022 11:05

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Le premier album de Daryl Way's Wolf, "Canis Lupus", sorti en 1973, est un bon exemple de leur travail. Il a été produit par l'ancien saxophoniste de King Crimson, Ian McDonald qui a également prêté ses propres compétences pour le piano sur "Chanson Sans Paroles", un des instrumentaux stellaires sur le set.
Le groupe crée une série d'humeurs changeantes, intégrant du Classique, du Rock, et des éléments de Jazz dans le morceau.
Leur musique est fermement enraciné dans la structure mélodique, même la plus violente, avec des solos qui ne dépassent jamais certaines limites qu'ils ont défini eux-mêmes.
Les chansons sont très bonnes, mêlant la somptueuse guitare de John Etheridge à l'extravagant violon de Way, soutenus par une bonne section rythmique. Quoi qu'il en soit c'est un disque d'une autre époque, malheureusement révolue, fait pour les nostalgiques de Rock symphonique des années soixante-dix.

La face 1 est chantée et la deuxième, instrumentale:
La première face contient des morceaux chantés: "The Void" est une jolie réussite et "Isolation Waltz” est assez Heavy; avec un peu de sentiment psychédélique et fantasmagorique. La deuxième face est instrumentale:
Le long morceau, "Cadenza", qui ouvre la seconde face, est un bon exemple de prouesses instrumentales du groupe, donnant à chaque membre de s'exprimer en solo, soulignant le violon acoustique de Way et quelques belles lignes de guitare propre de Etheridge, tandis que "Chansons Sans Paroles" qui dispose des compétences considérables.de Way aux claviers, révèle un groupe plus détendu et construit magnifiquement dans un 'holocauste de son', comme Darryl le décrit.
Le final, "McDonald's Lament", que Darryl dédie à Ian pour son travail sur l'album, présente un violon alto solo sensible joué par Darryl.

Ce groupe mérite absolument d'être étudié par les fans influencé par le Rock progressif classique et cet album est encore un autre véritable petit bijou...

Modifié en dernier par alcat01 le mer. 31 août 2022 19:07, modifié 1 fois.

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Message par Unserious Sam » mar. 30 août 2022 11:56

"Leur musique est fermement enraciné dans la structure mélodique, même la plus violente, avec des solos qu'ils ne sont pas autorisés à jamais atteindre par eux-mêmes."

Et en français ça donne quoi ? ::d ::d
A partir d'un certain âge, si on vous donne 10 ans de moins, un conseil : prenez-les !.

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Message par alcat01 » mar. 30 août 2022 12:33

Que la musique est enveloppée dans un carcan et les solos ne doivent pas déborder de ce carcan!

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Message par alcat01 » mar. 30 août 2022 13:08

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Fragile a été un obscur et éphémère groupe Hollandais d'origine Moluquoise composé des deux frères Henk et Ferry Limaheluw, aux guitares, d'un troisième frère Chris Limaheluw, à la basse, du batteur Ted Tahapary et du chanteur Hank Oraille, qui jouait un Rock Prog Psyché Heavy avec un excellent tandem de guitares.
Leur musique emmenée, bien évidemment, par les deux guitaristes était assez proche de Cargo ou de Wishbone Ash.

Formé autour de l'année 1972, et baptisé d'après le nom de l'album de Yes, ils ont enregistré leur unique LP en 1974 au Flower Tree Studio, mais celui-ci ne verra la lumière du jour qu'en 1976, pressé en privé dans une édition limitée à 500 exemplaires.
A noter que, comme le groupe n'a pas de claviériste, il ne faut pas vraiment s'attendre à quelque chose proche de Yes.
Leur musique est principalement du Hard Rock du milieu des années 70 assez bon, agrémenté de quelques passages semi-progressifs.
Les fans de Rock Progressif et de Heavy Psyché trouveront les morceaux les plus lents plus intéressants, car ceux-ci comportent un peu de travail de duo de guitaristes et des compositions qui peuvent rappellent certaines choses underground du Krautrock.
Quant aux chansons plus rapides, plus Rock, elles sont remplies de riffs de Hard Rock.

Avec les performances des deux guitares, le groupe a donc été comparé à Wishbone Ash, ce qui était vraiment une bonne description, mais on peut remarquer aussi quelques influences bluesy apparaissant dans certaines pistes et qui semblent plutôt provenir directement d'Amérique avec en plus une légère dose de Funk dans quelques morceaux.
A part cela, leur son, surtout en premièr face, est un Hard Rock anguleux et un Prog Psychedelique lent et lyrique, avec un songwriting (en Anglais) peu original et des guitares qui déchirent.
Bien que les deux premières chansons soient assez moyennes, après, le matériel s'améliore grandement.
La deuxième face n'est pas particulièrement différente, elle semble juste un peu plus épique et dramatique en raison des retouches vocales romantiques et mélodiques de Hank Oraille et de la présence des 13 minutes du morceau intitulé ''So Sad'', qui a une certaine saveur progressive, non pas en raison de sa complexité, mais principalement en raison de ses tempos changeants, de ses jams intenses et de ses différents climats, ce qui entraîne un travail instrumental, somme toute, assez étendu.
Le tandem de guitare y tisse une excellente trame musicale.
Cette face est beaucoup plus mélancolique que la première, qui joue généralement sur une ambiance positive.

Le travail des guitares est assez intéressant, les vocaux sont bons, mais tout est assez brut et, malheureusement, largement sous-produit. L'album est, malgré tout, agréable à écouter.

"Fragile" est encore aujourd'hui l'un des albums les plus recherchés de Hollande, et d'une extrême rareté car créé, à l'origine, comme un pressing privé pour les amis, les parents, et autres relations...


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Message par alcat01 » mar. 30 août 2022 15:13

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Fin Août 1973, le deuxième et séminale album de Dzyan, "Time Machine", a été enregistré au studio mythique de Dieter Dierk à Cologne / Stommeln, produit par Peter Hauke, sorti en Novembre sur le label Bacillus, enregistré et mixé par le grand ingénieur Dieter Dierks.
L'album, orné d'une illustration toute psyché, fut l'album 'révolutionnaire' d'un groupe avec un son nouveau car il marque un véritable changement dans leur approche musicale.

Au moment de l'enregistrement de ce deuxième opus, le groupe était lui aussi complètement différent, organisé sous la forme d'un trio, avec seulement le bassiste Reinhard Karwatky (qui était le 'cerveau' et le principal auteur) restant de la formation d'origine, complèté avec Eddy Marron à la guitare et Peter Giger à la batterie...
Réduit à un trio, Dzyan envoie au loin le Prog Rock du premier album pour explorer davantage le Jazz et les tonalités ethniques avec des improvisations beaucoup plus etalées et exotiques pour un hybride insolite d'Acid Rock, avec de sérieux moments de Jazz approchant le monde du Mahavishnu; expansion de l'esprit psychédélique vers l'introspection dans la méditation zen.

"Time Machine" offre une musicalité vertueuse et peu orthodoxe avec une haute qualité esthétique très personnelle.
Le son du groupe reste Jazz Rock mais il vire beaucoup plus vers le Jazz expérimental, avec des manifestations étonnantes de Fusion organique très inventives avec des riffs de Rock libres.

"Time Machine" contient quatre jams complexes qui offrent un hybride insolite d'Acid Rock, de Prog Rock, de World Music et de 'Canterbury-in Jazz Rock' et se classe parmi les chefs-d'œuvre du Progressive Rock Allemand.

Certains éléments de cet album peuvent ne pas plaire à tous les fans de Krautrock, mais certaines comparaisons peuvent être faites tout particulièrement avec Embryo et même King Crimson.
Existant en une zone de no-man's land entre le Jazz et le Rock, et comme un précurseur de la 'foule post-Rock' des années 90, "Time Machine" était bien en avance sur son temps.

Modifié en dernier par alcat01 le dim. 4 sept. 2022 13:37, modifié 1 fois.

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Message par Cooltrane » mar. 30 août 2022 16:39

il y a trois semaines, je me suis fait les trois Dzyan pendant la semaine... ils ont tourné en boucle dans la gnoleba.
Modifié en dernier par Cooltrane le mar. 30 août 2022 19:51, modifié 1 fois.

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Message par alcat01 » mar. 30 août 2022 16:58

Cooltrane a écrit :
mar. 30 août 2022 16:39
il y a trois semaines, je me suis fait les trois Dzyann pendant la semaine... ils ont tourné en boucle dans la gnoleba.
En fait, il y en a quatre car ils ont sorti un dernier album en 2010 intitulé "Mandala SWF-Session 1972"!
Et celui-ci est tout aussi bon que les trois autres...

Pour te permettre de le découvrir, regarde l'album qui suit...
Modifié en dernier par alcat01 le mar. 30 août 2022 17:29, modifié 1 fois.

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Message par alcat01 » mar. 30 août 2022 17:27

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C'est en 2010 que "Mandala SWF-Session 1972", enregistré en live au SWF-Studio U1 de Baden-Baden le 27 Octobre 1972, est publié sur le label Longhair.
Le line up du groupe est alors de Lothar Scharf, Reinhard Karwatky, Eddy Marron, Gerd "Bock" Ehrmann et Jochen Leuschner.
Ce quintet était la première formation de Dzyan à donner des concerts.

En Octobre 1972, trois quarts d'heure de musique dans le studio de U1 à Baden-Baden avaient été enregistrées et diffusées plus tard.
Long Hair Music possède maintenant les bandes du passage de Dzyan à la SWF (Südwestfunk), aujourd'hui SWR, qui ont été excavées et augmentées par deux courts morceaux en bonus pour la sortie en CD.

Dzyan joue une forme légèrement jazzy de Rock Prog avec des éclairs du "Hot Rats" de Zappa et même certaines diversions de saxophone de Van Der Graaf Generator. Ces enregistrements en studio de radio sont encore plus orienté Rock que les enregistrements du premier album.
Le son de "Mandala - Session SWF 1972" est, comme attendu pour un enregistrement de la radio, de toute première classe. Un très puissant, et aussi très varié prog Jazz Rock est présenté par la virtuosité des musiciens.

Le jeu de guitare de Marron est clairement au centre de la musique, poussé par la basse lourde de Karwatkys et la batterie sauvage de Scharf. Le chant de Leuschner et le saxo de Ehrman n'agissent généralement que comme un complément, mais parfaitement intégré dans l'ensemble musical.
Leuschner chante le Blues de façon expressive occasionnellement, mais vraiment très bien et le saxo de Ehrmann est un véritable enrichissement sonore pour le groupe.

Dzyan est extrêmement puissant et enthousiaste, et c'est un réel plaisir de pouvoir, enfin, l'écouter en live et cette session rappelle beaucoup de choses de leur premier album.

Ces enregistrements sont parmi les meilleurs enregistrements jamais faits au studio de session de SWF. Remasterisé à partir de la bande master originale, le disque est accompagné d'un livret (la version vinyle possède un insert) avec une peinture de Helmut Wenske sur la couverture (jamais utilisé auparavant sur aucune autre pochette), de l'histoire du groupe et de photos.

En conclusion, "Mandala" est un document de concert très intéressant fortement recommandé pour les fans de Dzyan et les amateurs de Jazz Rock puissant et de Kraut Prog jazzy!

Modifié en dernier par alcat01 le dim. 4 sept. 2022 13:39, modifié 1 fois.

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Cooltrane » mar. 30 août 2022 19:53

alcat01 a écrit :
mar. 30 août 2022 16:58
Cooltrane a écrit :
mar. 30 août 2022 16:39
il y a trois semaines, je me suis fait les trois Dzyann pendant la semaine... ils ont tourné en boucle dans la gnoleba.
En fait, il y en a quatre car ils ont sorti un dernier album en 2010 intitulé "Mandala SWF-Session 1972"!
Et celui-ci est tout aussi bon que les trois autres...

Pour te permettre de le découvrir, regarde l'album qui suit...
En effet, j'oublie tjs celui-là (je ne l'ai jamais acheté :gene3: ), mais il est parfaitement dans le ton entre le premier et les deux suivants :amen:

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Message par alcat01 » mer. 31 août 2022 09:11

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"Savage Return", édité en 1978, est véritablement un des grands succès du Savoy Brown, contribuant à son succès en Amérique où il va tourner presque sans interruption. Le groupe devient tout simplement un Power Trio de Rock, avec Ian Ellis, à la basse et au chant, Tom Farnell à la batterie et aux percussions et bien sûr, Kim Simmonds à la guitare, à l'harmonica, mais aussi au chant, où Kim prend de plus en plus d'assurance!

Le résultat, toujours bon au demeurant, sonne alors beaucoup plus Hard que le précèdent...
Simmonds démontre qu'il sait jouer autre chose que le Blues...
Désormais, seuls Ellis et Farnell, respectivement à la basse et à la batterie, assistent Kim Simmonds qui prend, avec succès, le chant à son compte.

"Savage Return" montre donc une autre orientation musicale, loin du Blues et quelque peu éloigné du Boogie (sauf deux titres).
Plus de puissance ou plutôt même plus de violence. On entre de plein pied dans le Heavy, les riffs s'alourdissent, la section rythmique se fait plus vive avec un joli et dense jeu de batterie signé Farnell, une basse plus profonde chez Ellis.
A l'époque, les groupes de Blues, Blues Rock furent pratiquement obligés de changer de centre d'intérêt afin de captiver et d'accrocher une nouvelle base de fans dès lors qu'un nouveau genre était à la mode.

Car peu de gens étaient des fans inconditionnels de Blues à la fin des années 70, et Savoy Brown a été victime de ce changement.

Kim Simmonds est toujours aussi bon; il est et a toujours été un guitariste de premier ordre.
La musique est Heavy dès le départ avec "The First Night" et "Bay Don't Do It Baby, Do It", mais Blues quand même aussi, histoire de rappeler d'où le groupe venait, avec "Walk Before Run" et "Double Lover", notamment.
"Walk Before You Run" et "My Own Man" sont certainement les deux meilleurs titres de "Savage Return".

C'est avec cet album se termine le Savoy Brown des années 60 / 70.


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Message par alcat01 » mer. 31 août 2022 09:55

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En 1972, le bassiste Andy Fraser avait quitté Free suite à une mésentente totale avec le guitariste Paul Kossoff auquel il reprochait d’avoir l’esprit trop enfumé.
Fraser avait contacté le guitariste Anglais Chris Spedding, un redoutable sessionman. Les deux musiciens s’étaient rencontrés après l’échec commercial de l’album "Highway" de Free, alors que Fraser tentait une aventure parallèle avec Toby.
Ils sont bientôt rejoints par le batteur Canadien Marty Simon (ex Life et copain d’Andy) et Steve Parsons alias Snips, un ancien chanteur des obscurs Spanish Leather, conseillé par Muff Winwood, un agent d’Island Records.

Le combo prend le nom de Sharks et se rôde dès octobre pour une série de concerts.
Officiant aussi bien à la basse qu’au piano, Fraser contribue à au moins la moitié du disque à lui tout seul.

Si Chris Spedding officie aussi derrière les consoles et malgré le départ d’Andy Fraser dès la sortie du disque, "First Water" mérite une attention soutenue.

C'est un disque qui aurait mérité une promotion plus conséquente afin de percer.

Modifié en dernier par alcat01 le dim. 4 sept. 2022 13:39, modifié 1 fois.

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Message par Cooltrane » mer. 31 août 2022 12:31

alcat01 a écrit :
mer. 31 août 2022 09:11

"Savage Return", édité en 1978, est véritablement un des grands succès du Savoy Brown, contribuant à son succès en Amérique où il va tourner presque sans interruption. Le groupe devient tout simplement un Power Trio de Rock, avec Ian Ellis, à la basse et au chant, Tom Farnell à la batterie et aux percussions et bien sûr, Kim Simmonds à la guitare, à l'harmonica, mais aussi au chant, où Kim prend de plus en plus d'assurance!
Mouais, boffff, je les avais attrapé en concert +/- dans ces années-là à Toronto, et on ne peut pas dire qu'ils jouaient dans des grosses salles (plutôt des clubs ou bars). Je crois me souvenir qu'ils étaient 4 et j'ai été solidement déçu, non seulement par leur jeu (trop "hard"), mais aussi le choix des morceaux (set-list)

Loin d'être ma période préféré du Brown, (j'en ai parlé il y a qqes jours). J'avais trouvé l'album en occase et revendu au même endroit dans le mois qui suivait (mais je réécoute ce soir, pour "voir")
A mon souvenir, on est assez loin des Street Corner et Lion's Share (les notes de RYM ne trompe pas trop - ou très rarement).

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Message par alcat01 » mer. 31 août 2022 13:07

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Deuxième et dernier véritable opus studio de l'ancien leader charismatique de Pink Floyd, personnalité fragile et égocentrique au cerveau probablement bien cramé par l'acide, "Barrett", publié le 14 Novembre 1970 chez Harvest Records au Royaume-Uni, met en évidence son talent de compositeur et de mélodiste hors pair.
Un album excellent, des jolies mélodies, des paroles superbes... on retrouve le côté parfois torturé de l'artiste, mais aussi son côté délirant et excentrique...
Syd Barrett est la preuve vivante qu'on peut être un génie tout en étant excentrique...

Il avait déjà été aidé par deux de ses amis, David Gilmour, son ancien copain de Cambridge et Roger Waters, fortement impliqués dans la mise en forme et la réalisation de son premier album "The Madcap Laughs", mais sur ce disque, le travail de mise en place et de production sont assurés par Gilmour, qui ne l'a jamais lâché, même plus tard, et qui a dû retravailler les quelques maquettes originales de Syd, quand celui-ci arrivait à chanter et à plaquer quelques accords...et de Rick Wright.
Le son est enjolivé par l'orgue omniprésente de Wright, et la batterie de Jerry Shirley, batteur de Humble Pie, avec Gilmour à la basse et aux guitares. Et deux musiciens de studio en la personne de Vic Saywell au tuba et Willie Wilson aux percussions...

En fait, un album d'une facture Rock assez classique essentiel au même titre que le précédent album! La voix même de Syd ne fait pas que dérailler.
"Barrett", sous sa pochette dessinée par Syd lui-même, fait très 'couverture de livre de biologie pour classe de sixième, sonne plus Pop, moins aride et peut-être moins perturbé que "The Madcap Laughs", et Syd nous livre une douzaine de pépites, miniatures fragiles éclairées de l'intérieur par le désordre schizophrénique de leur auteur.

Enregistré dans les studios d'Abbey Road entre le 26 Février et le 17 Juillet 1969, cet album est d'une grande beauté.
Sophistiquée et parfois un peu 'enfantine', sa musique est imprévisible avec, par exemple, des accords inattendus, des improvisations maladroites, ou même des breaks inventifs, à l'image de la complexité et de l'étrangeté du personnage.
Mélancolique, inquiétante, sombre, froide, elle peut mettre mal à l'aise. Mal comme peut l'être cet être en souffrance. Malade d'une folie qu'il communique à ses interprétations.

Les ballades de Barrett sont inspirées par les contes de fées et les comptines, mais elles trahissent sa paranoïa et sa solitude. Sa voix est nonchalante et ses visions sont des représentations de la peur et de l'angoisse, comme si elles venaient d'ailleurs, d'un autre monde.
Durant une quarantaine de minutes, le merveilleux côtoie l'étrange dans une étonnante ambiance Rock, Folk Psychédélique.
Musicalement, "Barrett" semble béni par le don de spontanéité qui couvre toute la gamme, des Spirituals ("Baby Lemonade") au Ragtime ("Gigolo Aunt"), en passant par le Blues ("Rats") et la musique de cirque et de music hall et l'ingénieur du son n'est pas un inconnu, car il s'agit de Peter Brown.

"Barrett" définit la relation entre l'excentrique et le privé dans la musique d'une manière similaire au surréalisme et à la psychanalyse.
Si "The Madcap Laughs" était la nuit alcoolisée de Barrett, "Barrett" est le lendemain matin. L'avantage est que sur certains morceaux, comme "Dominos", "Gigolo Aunt" et "Wined And Dined", il sonne comme s'il avait bu assez de café pour donner une performance cohérente, quoique fragile.

Toutes les chansons sont sublimes, mais l'album n'a pas rencontré le succés qu'il aurait dû avoir, mais, à longue échéance, son impact a été vraiment colossal.

On peut, de toute évidence, affirmer que "Barrett" est l'un des albums les plus influents sur les générations suivantes de compositeurs interprètes.

Modifié en dernier par alcat01 le dim. 4 sept. 2022 13:40, modifié 1 fois.

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mer. 31 août 2022 13:57

Cooltrane a écrit :
mer. 31 août 2022 12:31
alcat01 a écrit :
mer. 31 août 2022 09:11

"Savage Return", édité en 1978, est véritablement un des grands succès du Savoy Brown, contribuant à son succès en Amérique où il va tourner presque sans interruption. Le groupe devient tout simplement un Power Trio de Rock, avec Ian Ellis, à la basse et au chant, Tom Farnell à la batterie et aux percussions et bien sûr, Kim Simmonds à la guitare, à l'harmonica, mais aussi au chant, où Kim prend de plus en plus d'assurance!
Mouais, boffff, je les avais attrapé en concert +/- dans ces années-là à Toronto, et on ne peut pas dire qu'ils jouaient dans des grosses salles (plutôt des clubs ou bars). Je crois me souvenir qu'ils étaient 4 et j'ai été solidement déçu, non seulement par leur jeu (trop "hard"), mais aussi le choix des morceaux (set-list)

Loin d'être ma période préféré du Brown, (j'en ai parlé il y a qqes jours). J'avais trouvé l'album en occase et revendu au même endroit dans le mois qui suivait (mais je réécoute ce soir, pour "voir")
A mon souvenir, on est assez loin des Street Corner et Lion's Share (les notes de RYM ne trompe pas trop - ou très rarement).
Il n'est pourtant pas si mauvais que ça!

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mer. 31 août 2022 13:59

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1977 voit la sortie de "Rockpommel's Land" qui se révélera le premier succès commercial de Grobschnitt, malgré le déclin, à cette époque, du Rock Progressif. Le groupe jouit d'ailleurs déjà du statut de groupe culte en son pays.
"Rockpommel's land" est l'album le plus abouti du groupe à ce jour. C'est un excellent Rock Progressif Symphonique Allemand qui exhibe un travail d'ensemble complexe, des grands sons de synthétiseur, des mélodies envoûtantes, et des arrangements sophistiqués qui sont sur un pied d'égalité avec leurs homologues Anglais (en particulier Genesis période "Foxtrot" et "Wind and Wuthering").

Le point culminant de l'album reste la suite de 20 minutes composée de plusieurs mouvements "Rockpommels Land" qui englobent tout ce que les fans de Rock Progressif aiment comparer, à savoir la longueur épique et la virtuosité instrumentale.
Sa pochette (extérieure et intérieure), avec le petit Ernie chevauchant un oiseau imaginaire appelé Maraboo, s'avère l'une des plus belles toiles de Roger Dean.

Côté production, Metronome a déboursé quelque 30.000 euros pour la réalisation du disque!
La musique est un solide Prog Symphonique. On les compare à Yes, et l'œuvre d'art de Roger Dean et le travail occasionnel de la guitare dans un style proche de Steve Howe justifie aisément la comparaison, mais à part cela, ils ne sonnent pas vraiment comme Yes.
Ce concept album raconte l'histoire d'un gamin nommé Ernie qui rêvasse et qui s'échappe du monde réel sur un avion en papier ramassé par un stupide oiseau géant rouge nommé Maraboo pour un pays imaginaire, Rockpommel, pour aider à libérer ses habitants retenus prisonniers. Il va, bien évidemment, rencontrer le bien et le mal.

L'histoire a un côté un peu enfantin. Un petit côté "Alice aux pays des merveilles" qui trouvera son apogée sur scène lorsque Toni Moff Mollo, petit par la taille, mais grand par l'autodérision interprétera "Ernie in Rockpommel's Land".
Certaines personnes trouveront cette histoire amusante, mais, par exemple, il n'y a rien de comparable avec la chanson science-fictionnesque "Ocean" d'Eloy.
Certains pourraient être déçus par la voix de Wildschwein, un peu comme celle de Frank Bornemann (Eloy), mais ni le chant de Bornemann, ni celui de Wildschwein ne sont réellement dérangeants.

Cet album est considéré, à juste titre, comme l'un des plus grands du Prog Allemand.
Musicalement, c'est une oeuvre parfaitement ciselée et joliment soignée. Les vocaux (en Anglais) sont généralement bons avec beaucoup de trémolo dans la voix du chanteur.
On est bien loin des prestations scéniques explosives habituelles de Grobschnitt. Quatre morceaux, ont été essentiellement écrits par Mist, aidé par Lupo et Wildschwein.

Ce qui ressort de "Rockpommels Land" est le sentiment généralement ensoleillé et chaleureux évoqué par la musique. Combiné avec un grand sens de l'humour (voir "Severity Town") et une superbe musicalité, ce qui constitue un ajout bienvenu au corps de la musique qui est essentiellement "sombre" et "grave".
Pour beaucoup, cet album représente le plus bel effort de Grobschnitt en studio. De plus, il n'est pas dénué d'humour, ce qui semble un peu en contradiction avec le son typique de prog symphonique que le groupe explore sur ce disque.

Si vous aimez Eloy, Novalis, ou autre Ramses, vous ne devez pas passer à côté de cet album...

Modifié en dernier par alcat01 le dim. 4 sept. 2022 13:41, modifié 1 fois.

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