J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 24 nov. 2022 14:12

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Akosh S. – Omeko (Live) – (1998)

Très bel album, free et souvent lyrique, enregistré "live" avec le souffleur Akosh Szelevenyi, Hongrois d'origine, il n'a d'ailleurs pas oublié les folklores de l'Europe de l'est, composante essentielle de sa musique. Il joue des saxs ténor et soprano mais aussi de la flûte et même de la bombarde, sa fougue n'est pas sans faire remonter le souvenir de Gato Barbieri ! Il y a également Joe Doherty au violon, au sax alto et à la flûte, Bernard Malandain à la contrebasse et Philippe Foch aux percussions.

Cet album de 98 est probablement enregistré pendant les premières parties du groupe Noir Désir qu'il assurait lors de la tournée de mille neuf cent quatre-vingt-seize.

Bertrand Cantat, qui ne portait alors que la casquette de star du rock, s’est brûlé au son de ce groupe magnifique, venu des profondeurs de la mystérieuse Transylvanie, sur l’album on entend les cloches de Méra d’où proviennent les photos de l’album…

Une formation du coup assez populaire, qui connut pas mal de succès dans l’hexagone, et qu’il fait bon réécouter pour le plaisir !

Omeko


Koparon


Erdely


Sebes 2
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par CCR » jeu. 24 nov. 2022 19:08



Quelle voix quand même !! La reine absolue du jazz, Ella Fitzerald, non ?

Entourée de pointures, bien entendu dont Ben Webster au saxo

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 25 nov. 2022 03:41

CCR a écrit :
jeu. 24 nov. 2022 19:08


Quelle voix quand même !! La reine absolue du jazz, Ella Fitzerald, non ?

Entourée de pointures, bien entendu dont Ben Webster au saxo
Une belle relecture des classiques de Duke Ellington avec un Ben Webster au taquet, j'avoue être resté au bord avec avec Ella Fitzgerald et lui avoir toujours préféré Billie Holiday que je connais beaucoup mieux...
Merci pour la découverte...
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 25 nov. 2022 03:54

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The Blue Series Continuum – GoodandEvil Sessions (2003)

Un album qui cache quelques atouts dans sa manche, pour commencer « Good and Evil » sont respectivement Danny Blume et Chris Kelly, des producteurs qui apportent pas mal de savoir-faire et d’expérience, ils sont pour beaucoup dans le rendu sonore, constamment soutenu par un groove continuel, omniprésent, la marque et l’identité de cet album.

Autres atouts et pas des moindres, Matthew Shipp, le boss, au Korg synthesizer, le grand Roy Campbell à la trompette et William Parker à la basse, excusez du peu. Mais ce n’est pas tout, deux trombonistes qui font beaucoup pour le son de cet album, Alex Lodico et Josh Roseman. Non, non, c’est pas fini, il reste encore Miso, le roi des platines et des effets.

Les compos sont à mettre au crédit de GoodandEvil, Matthiew Shipp et Miso. La Musique repose donc sur un groove puissant mis en place par le trio jazz et, particulièrement, le jeu de William Parker, les rythmes des batteries électroniques et le « Scratch » des platines de Miso. Un édifice bâti autour de multiples influences, dance, rythmes rock, électro, jazz et autres, rien n’est interdit et tout va.

Les solos ne manquent pas, Roy Campbell ou Matthew Shipp, les trombonistes merveilleux, placés ici dans un écrin superbe, tant pour les riffs que pour les thèmes ou les solos, ou encore cachés dans la tapisserie sonore, mais aussi pourvoyeur de groove par intermittence, une belle leçon nous est donnée ici.

Alors évidemment nous sommes plongés dans un bouillon qui dépasse le jazz, frôle le hip-hop, fraie avec la pop et rencontre amoureusement l’électro, c’est très moderne bien que millésimé deux mille-trois, ça ne semble pas avoir trop vieilli, je pense même que les jeunes générations actuelles pourraient adorer. Ces musiciens sont plutôt des précurseurs et cet album un beau témoignage d’une nouvelle « fusion » pourrait-on dire.

Un album new Yorkais.

The Blue Series Continuum/GoodandEvil sessions-Then Again


The Blue Series Continuum/GoodandEvil Sessions-The Stakeout


The Blue Series Continuum/GoodandEvil Sessions-Close Call


The hideout
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par CCR » ven. 25 nov. 2022 05:44

Douglas a écrit :
ven. 25 nov. 2022 03:41
CCR a écrit :
jeu. 24 nov. 2022 19:08


Quelle voix quand même !! La reine absolue du jazz, Ella Fitzerald, non ?

Entourée de pointures, bien entendu dont Ben Webster au saxo
Une belle relecture des classiques de Duke Ellington avec un Ben Webster au taquet, j'avoue être resté au bord avec avec Ella Fitzgerald et lui avoir toujours préféré Billie Holiday que je connais beaucoup mieux...
Merci pour la découverte...
Découverte que j'ai fait hier soir sur France Musique entre 19 et 20 h ;-)

Pareil, je connais beaucoup mieux Billie Holliday que je trouve beaucoup moins lisse qu'Ella Fitzerald ! Billie Hollyday est plus dans l'émotif aussi ( pas étonnant qu'elle s'entendait bien et a souvent joué avec Lester Young), plus proche du blues aussi, avec ce coté lancinant ...

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 26 nov. 2022 03:33

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ICP Orchestra – Live At The Bimhuis (2009)

L’ICP, dont les initiales signifient « Instant Composers' Pool » a connu plusieurs étapes pendant sa longue vie qui se perpétue encore aujourd’hui. Au tout début, en mille neuf cent soixante-sept, la formation a été créée par Willem Breuker aux saxos, Misha Mengelberg au piano et Han Bennink à la batterie, un simple trio donc. En soixante-quatorze Breuker est parti former son groupe, l’ICP s’est alors étoffé de nombreux nouveaux membres, souvent hollandais, et l’ « ICP Orchestra » n’est que l’une des formations, plutôt stable, qui gravite autour de l’ICP.

Elle est formée de musiciens de premier ordre avec ses deux leaders historiques, Misha Mengelberg et Han Bennink, ils sont l’âme et l’esprit du Pool, Michael Moore joue de l’alto et de la clarinette, Ab Baars et Tobias Delius du saxo ténor et de la clarinette également, Wolter Wierbos du trombone et Thomas Heberer de la trompette, Mary Oliver joue du violon, Tristan Honsinger du violoncelle et Ernst Glerum de la basse. Dix au total, tous improvisateurs incroyables, alors on peut vraiment parler de free jazz ici.

Ils sont ici en live au Bimhuis d’Amsterdam, le huit mai deux mille huit, c’est-à-dire à la maison, dans les meilleures conditions, c’est en public qu’ils sont les plus imprévisibles et les plus incroyables. Il en aura fallu des années à jouer ensemble, pour se connaître et improviser avec une telle maestria, se devinant et s’anticipant instinctivement, sans jamais jouer tout à fait la même chose, car si le point de départ est connu, le point d’arrivée est mystérieux !

Neuf pièces sont jouées, la première, « Jacky-Ing » est de Thelonious Monk, la dernière « Change Of Season » d’Herbie Nichols, les deux pièces sont arrangées par Misha Mengelberg qui signe également quatre autres pièces. Ab Baars lui rend hommage sur « Misha, Pass The Donkey », faut bien sourire un peu, et puis il y a deux pièces improvisées, « Met » et « Op Naar De Mooche », il y a de quoi faire…

On distingue quelques pièces ou passages autour des cordes, basse, violon, violoncelle, accompagnées par la batterie, comme sur « Jaloers ? Ik ? » ce qui donne des couleurs multiples à la musique, il est vrai qu’ici rien n’est fermé et tout est possible, c’est la loi du genre. Pour autant on n’oublie rien des classiques et des bases, passages bluesy, références bop, tout y passe, la multiplicité des couleurs musicales font partie du menu, tout comme les références contemporaines ou le free débridé.

Il faudrait parler de chacun mais Han Bennink est véritablement exceptionnel à la batterie, c’est un type tout simplement incroyable, acceptant de jouer aux côtés d’amateurs, ou quittant sa batterie pour faire des solos en tapant le plancher, ou sur ce qui se trouve dans son environnement proche, tout en conservant le « groove ». Il y a évidemment Misha, un véritable surdoué qui a su tisser des liens avec chacun, bref un groupe d’exception, ici à son meilleur !



Ce n'est pas un extrait de l'album, mais ça a été joué à peu près à la même période, deux mois après l'album, une reprise de "Criss Cross" de Monk:
ICP Orchestra speelt Criss Cross


Un autre extrait, mais pour le fun, un duo Bennink/Mengelberg:
Misha Mengelberg - Han Bennink - I.C.P. Duo
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 27 nov. 2022 06:04

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ICP Orchestra – Jubilee Varia (1999)

A nouveau l’ICP Orchestra mais enregistré live à la « Rote Fabrik » de Zürich, le six novembre quatre-vingt-dix-sept, et paru deux années plus tard sur le label suisse « Hat Hut », sous la forme d’un Cd, réédité en deux mille dix, car il existe une demande spécifique pour cet album, au vu du contenu particulièrement alléchant.

Le personnel a très peu varié par rapport à l’album enregistré au Bimhuis d’Amsterdam en deux mille huit, le seul changement concerne Ernst Reijseger qui tient le violoncelle, avec talent, en compagnie du remarquable Tristan Honsinger. Lorsqu’Ernst laissera la place, c’est la violoniste Mary Oliver qui le remplacera dès l’album suivant.

La stabilité des musiciens à l’intérieur de la formation est remarquable, c’est particulièrement lié au plaisir de jouer ensemble, ce qui n’empêche pas chacun de jouer ou d’enregistrer par ailleurs, mais lorsque l’heure du rassemblement arrive, tout ce petit monde fait le nécessaire pour se réunir, répéter joyeusement et enregistrer quelques pépites comme cet album-ci.

Alors du free oui, mais tout en conservant un certain confort d’écoute pour l’auditeur, qui jamais ne sera perdu ou agressé. Par contre, ici ou là, on trouve des traces d’humour ou de décalage, on joue sérieusement, mais sans trop se prendre au sérieux. Il y a ici quelque chose de distingué et d’exquis. On pense par exemple au troisième et dernier mouvement de la « Jubilee Varia » suite, cette dernière nous tient en haleine pendant vingt-huit minutes vraiment délicieuses.

La pièce suivante est également une suite, « Jealousy » signée par Misha Mengelberg, composée de deux parties, la première « A bit Nervous Jealous ? Me ? » se place sous le signe des cordes et du néo-classicisme, le temps de quelques minutes, « Next Subject » la seconde partie est plus enlevée et même tonitruante avec l’excellent Wolter Wierbos au trombone qui nous offre un solo extrêmement roboratif.

« Rollo I » qui conclut l’album en est une étape majeure qui nous renvoie d’une certaine façon au mythique « Liberation Music orchestra » de Charlie Haden, par sa couleur ibérique, avec le trompettiste Thomas Heberer dans un magnifique numéro, du grand art, vraiment !

Un album qui s’écoute et surtout se réécoute, offrant des subtilités et des découvertes au fil du temps, car rien n’est simple au royaume de l’ICP, même les airs si basiques et mémorables, qu’ils donnent envie de les siffler…

Jubilee Varia Suite - 1


Jubilee Varia Suite - 2


Jubilee Varia Suite - 3


Rollo I
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 28 nov. 2022 02:59

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DJ /rupture & Andy Moor – Patches (2008)

Curieux album entièrement improvisé, enregistré lors de concerts donnés pendant la tournée de mars deux mille sept. Seize pièces, pour une durée totale d’environ une heure de musique jouée à l’« ot301 » d’Amsterdam, au « grand mix » de Tourcoing, à l’ « épicerie moderne » d’Orléans, à l’ « azimut 854 » de Nancy et pour finir à « la cartonnerie » de Reims.

Ceux qui passent par ici de temps à autres connaissent déjà Andy Moor, guitariste du groupe « The Ex » mais aussi électron libre musical prêt à toutes sortes de rencontres pourvu qu’elles soient sous le signe de l’amitié ou de l’imprévu. Ici son comparse se nomme dj/rupture, aka Jace Clayton, un gars qui manipule les platines et « fx », ce qui pour moi n’a aucune signification précise, disons qu’il bidouille les sons, incorpore d’autres musiques et des enregistrements et joue également de la batterie électronique.

Tout ici est réputé improvisé, accordons tout de même cette part de préparation dans les échantillonnages et la cueillette dans le travail ancien, mais qu’importe. La collaboration entre les deux est brinquebalante en ce sens que souvent l’un joue à l’avant et l’autre se montre assez discret, soutenant en retrait, mais c’est alternatif, les rôles se succèdent.

Il y a également parité de temps en temps, souvent pour le meilleur, les riffs d’Andy Moor souvent abrasifs, retords et grinçants se prennent dans les filets de Dj rupture et tout devient possible. Il y a également des références fréquentes à des musiques venues d’ailleurs et tous ces passages sont justes merveilleux, les morceaux défilent en laissant derrière eux l’envie de les réentendre, « Chisanga », « One Hundred Month Bloom », « Jimmy Rogers », « Mateso », « Nawura », « our Ennemies Have Watches But We Have Time » autant de titres réussis et enchanteurs, et il y en a d’autres…

L’album est très bon, un mélange qui va du punk au hip hop, du rock au free, du dub à la techno, une sorte de fourre-tout souvent cherchant, déstructuré avec des références populaires qui s’entendent parfois, des coulées douces un peu sucrées qui font mouche, mais ça c’est plutôt le boulot de Dj Rupture, Andy, lui, crapaude et balance des guitares souvent hargneuses ou barrées…

Un album qui pourrait plaire à beaucoup.

DJ / rupture & Andy Moor - Hot Pink Version


DJ Rupture and Andy Moor at l'épicerie moderne (Lyon-France) - Interview, ça commence à 51 secondes...
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 29 nov. 2022 04:21

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Tom Bourgeois – Murmures/Rumeurs (2022)

Voici un double album qui nous est proposé tel un miroir, deux pochettes, Murmures au recto et Rumeurs au verso, dans le jeu des titres, toutes les lettres de « Rumeurs » sont contenues dans « Murmures », mais aussi jeu dans le nom des titres figurant dans une pochette intérieure où les neuf pièces se regardent deux à deux, à gauche celles de Murmures et à droite celles de Rumeurs…

Ainsi « Tell me, True love » correspond à « Love Tell me the Truth », « Please » à « Asleep », « Slow » à « Fast », « La radio dans la tête » et « La tête dans la Radio » et ainsi de suite pour la totalité des titres de chacun des albums, y compris deux versions différentes du titre « Soir » avec un thème musical commun.

Tom Bourgeois joue du sax ténor et de la clarinette basse, sur « Murmure » il propose une petite formation où il est accompagné par Thibault Dille à l’accordéon, Florent Jeunieaux à la guitare, et Loïs Le Van au chant, sur « Tell Me True Love » la chanteuse Veronika Harcsa chante également.

Sur l’album miroir c’est l’inverse, Loïs Le Van ne chante que sur « Sonatine II » en compagnie de la chanteuse que l’on retrouve sur trois autres pièces. Ce second volume est augmenté de huit autres musiciens pour une expérience plus « grand orchestre », en opposition à « Murmures » et son orchestration de « chambre »…

Malgré tout il y a une grande communauté d’esprit entre ces deux volumes tous les deux magnifiques, c’est une musique qui prend racine dans le jazz mais avec une forte identité « Européenne » et même classique française, si on songe à « Sonatine » qui doit à Maurice Ravel.

Les orchestrations sont magnifiques, les arrangements aux petits oignons et les compositions fort belles. On retrouve une version d’ « Isolate » de Loïs Le Van, toujours aussi prenante, les deux titres doubles avec « tête et radio » sont sublimes, il est vrai qu’une telle musique demande un certain confort d’écoute, un bon casque ou de bonnes enceintes, afin d’en goûter les bienfaits apaisants qu’elle procure immanquablement.

La radio dans la tête


Isolate


La tête dans la radio


Etalosi
Modifié en dernier par Douglas le mer. 30 nov. 2022 11:18, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 30 nov. 2022 05:04

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Rova – John Coltrane's Ascension (Rova's 1995 Live Recording) - (1996)

En regardant de près la discographie de Dave Douglas voilà que je tombe sur cet album où il n’est qu’invité. J’ai quelques albums du « Rova Saxophone Quartet », sur Black Saint, mais je lui ai préféré, dans une formation de groupe équivalente, le « World Saxophone Quartet » qui fut le premier à bâtir un orchestre composé uniquement de saxophonistes.

Bref, c’est la première fois que je tombe sur un album où l’on rejoue le célèbre « Ascension » de John Coltrane. Ni une, ni deux, je commande de suite, et le voici arrivé ! En regardant bien, ceux de Rova ont suivi leur idée et ont remis ça en deux mille cinq, sous le nom de « Rova::Orkestrova», l’album se nomme « Electric Ascension », de quoi nourrir l’avenir…

« Ascension » ce n’est pas rien, un gig, une jam, une réunion de musiciens, un canevas minimal et une improvisation essentiellement collective, deux versions, par bonheur j’ai écouté les deux « Impulse » qui correspondent. Je me souviens de ces mots qu’avait exprimé Archie Shepp à propos de ces cessions, où il confessait avoir obéi à ce qu’on lui demandait de jouer, sans vraiment entrer dans le projet, ni en comprendre la finalité. Avec sa sagesse je suis bien sûr que le vieux Shepp a depuis mis des mots sur tout ça, après que soit passé le légitime étonnement de la jeunesse.

Le « Rova Quartet » c’est Jon Raskin, Steve Adams, Larry Ochs et Bruce Ackley aux divers saxophones, baryton, ténor, alto et soprano, chacun étant multi instrumentiste. Pour retrouver la configuration originale de l’album « Ascension », il y a quelques invités, Glenn Spearman aux saxophones, Dave Douglas et Raphé Malik aux trompettes, George Cremaschi et Lisle Ellis aux basses, Chris Brown au piano et Donald Robinson à la batterie.

Toutefois, le premier titre signé Coltrane, « Welcome », est interprété par un quartet composé des trois rythmiciens et de Larry Ochs au ténor, je ne compare pas avec la version originale, c’est assez inutile, mais cette version est assez singulière par le jeu au ténor de Larry Ochs qui se refuse à imiter Coltrane en misant sur un son presque timide, très retenu, qui laisse part à une grande sensibilité, donnant au titre une couleur fragile qui lui ouvre une facette encore inconnue.

Concernant « Ascension » le schéma est ici est très fidèle, collant au modèle entre improvisations collectives et solos, on retrouve la même scénographie imaginée par Coltrane, avec les points de repère assez lâches et les très courts thèmes très ouverts. Du coup ce qui surprend c’est en premier le son net et propre, bien meilleur que celui des deux versions originales qui semblent plus monstrueuses, orgiaques et débridées.

Bon je m’étais promis de ne pas comparer, je vous donne tout de même l’ordre des solistes tels qu’ils sont présentés sur le livret, Glenn Spearman au ténor, lumineux, Steve Adams à l’alto, Bruce Ackley au ténor, grandiose, Larry Ochs au ténor, Dave Douglas à la trompette, allez Doug ! et Jon Raskin à l’alto, il y a également un petit solo de batterie.

Vraiment un album à conseiller, une fois que l’on est dedans ça file à la vitesse de l’éclair, c’est puissant et ça envoie avec une sacrée énergie !

Welcome


Ascension
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 1 déc. 2022 04:49

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Rigolus – Rigolus (2007)

"Rigolus" c'est une sorte de meltingpot pot de styles qui s'enchaînent non seulement d'un morceau à l'autre, mais aussi à l'intérieur des morceaux, ce qui provoque d'incessants changements et autant de surprises au pauvre auditeur qui s'accroche aux branches. Le parti pris c'est celui du rire et de l'autodérision, voire de la caricature parfois, on n'hésite pas à tirer sur la ficelle, tout cela est bien joyeux et même parfois extrêmement brillant, il faut dire que Thomas de Pourquery, Silvain Rifflet et Laurent Bardainne sont à la manœuvre.

De plus il faut souligner l'impeccable "hit" qui aurait dû faire crouler le groupe sous les royalties, "besoin de toi", mais il y a pas mal de titres qui auraient pu également faire fonction « Finger In The Freezer », « Bouse A Bush », « Ich Bin Müde » et d’autres qui font de cet album un objet à part…

rigolus - envie de toi


rigolus - grosse frida.wmv


Rigolus - Bouse à Bush


rigolus - riffilus actif.wmv


rigolus Berdenberg.wmv
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 1 déc. 2022 14:31

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Ezra Collective – Where I’m Meant To Be (2022)

Trois ans après « You Can't Steal My Joy », voici le second album de la part d’Ezra Collective, la formation londonienne, qui nous propose un mix de musiques venues de partout, passées à la moulinette jazz. Ainsi se conjuguent funk, dub, reggae, afrobeat, hip-hop, musique africaine, latino, grime et autres… Le premier album était en tous points excellent, ce second volet s’annonce donc sous de bons augures.

Ezra collective c’est d’abord un groupe d’amis musiciens, Femi Koleoso à la batterie, TJ Koleoso, son jeune frère, à la basse électrique, Joe Amon-Jones aux claviers, James Mollison aux saxophones et Ife Ogunjobi à la trompette. Au groupe historique il faut ajouter pas mal d’invités, parmi lesquels on remarque des vocalistes qui se succèdent, Sampa The Great, Kojey Radical, Emile Sande et Nao. Il y a également ici ou là des percussionnistes ou encore des guitaristes…

Il faut dire que le groupe a bénéficié de pas mal de temps en studio, dix-huit mois passés pendant les années de confinement. Et ça s’entend vraiment, il y a au début de ce long album, qui frôle les soixante-dix minutes, tout d’abord un effet « catalogue » : On pourrait se croire à un inventaire de pièces musicales puisées dans divers styles, cousins, mais typés, High Life pour « Life Goes On », latino pour « Victory Dance », Dub pour « No Confusion », reggae pour « Ego Killah », plutôt rhythm n'blues pour « Smile », que des pièces excellentes par ailleurs…

Par contre vers la fin de l’album ou plutôt dans sa seconde partie, peut-être sous l’influence de Joe Armon-Jones, les pièces s’allongent et deviennent plus jazz, tout en conservant les caractéristiques musicales du groupe, particulièrement pour ce qui est de la rythmique extrêmement solide et carrée, avec un gros son de basse très en avant, il y a également ces claviers électriques très « jazz rock » qui participent également à l’identité du groupe.

« Belonging » évoque le jazz spatial de Sun Ra, ce dernier est d’ailleurs repris sur le dernier titre, « Love In Outer Space », ouvrant ainsi la musique vers un ailleurs radieux. Incontestablement l’album est fondateur pour Ezra Collective qui devrait connaître un nouveau succès avec cet album sympathique, ce que je leur souhaite…

Ezra Collective - Life Goes On (Feat. Sampa the Great) (Official Video)


Ezra Collective - Victory Dance (Official Video)


Ezra Collective - Ego Killah (Official Visualiser)


No Confusion (feat. Kojey Radical)


Ezra Collective - Space Is The Place
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 2 déc. 2022 15:41

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Magic Malik Orchestra – 69 • 96 (2000)

Un album du Magic Malik Orchestra sorti en l'an 2000, pas une nouveauté me direz-vous, mais il a gardé les saveurs de l' espoir que l'on mettait dans ce nouveau siècle qui commençait.

Un album aux accents venus de partout, la musique celtique (Alti plano), hindou (Pandémonium), Latine (Voleo), Saharienne (Ave maria), les musiciens aussi ont traversé les continents, avec leurs instruments (congas, tablas, cymbalium). Cet album concrétise la démarche de Don Cherry qui l'un des premiers s'est consacré aux mélanges entre les musiques à la recherche de sonorités mondialistes.

Ils se sont mis à onze pour réussir ce bel album certifié "label bleu", avec trois invités dont Julien Lourau sur « Voleo ».

Magic Malik - voleo - album 69-96


Magic Malik - Alti-plano - album 69-96


Magic Malik - Doyin


Magic Malik Orchestra - Madness


et surtout...

Magic Malik Orchestra - Ovni
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 3 déc. 2022 06:08

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Matthis Pascaud & Hugh Coltman – Night Trippin' (2022)

Matthis Pascaud est guitariste, il a rencontré Hugh Coltman, chanteur anglais plutôt renommé, alors qu’il faisait un remplacement dans son groupe et, entre ces deux-là, ça a collé direct. Ils se sont découverts une passion commune pour l’œuvre (au noir) du fameux Dr John, ce dernier est, comme on le sait, adepte du vaudou, fait appel aux loups-garous, avance dans le bayou à travers le marais, sur une pirogue qu’il guide entre les crocodiles, il ne risque rien : c’est un shaman !

Matthis et Hugh se concentrent sur la période des années soixante et du début des années soixante-dix, choisissant le matériau de leur album, en bricolant pas mal, le but ici c’est de recréer l’ambiance étrange et mystérieuse du bon docteur, et c’est globalement réussi, sans doute un peu inégal parfois, mais quand même quelques reprises d’enfer qui compensent.

Ça commence avec « Cha Dooky Doo », un titre de soixante-treize enregistré par le Dr avec Mike Bloomfield sur l’album « Triumvirate », c’est sans doute le meilleur titre ici, en tout cas le plus immédiatement accrocheur. On continue avec « Jump Sturdy », extrait de l’album mythique « Gris-Gris » de soixante-huit, grosse influence, qui a inspiré notre duo avec d’autres reprises, « Mama Roux », « Dance Flambeaux » et « I Walk on Guilded Splinters ».

Le second album « Babylon » de soixante-neuf, nous offre « Barefoot Lady » et « Glowin’ ». L’excellent « Remedies » de soixante-dix nous propose le célèbre « Loop Garoo ». « The Sun, Moon & Herbs » de l’année suivante est honoré par la reprise de « Black John The Conqueror » et le titre « Same Old Same Old » provient d’« In The Right Place » de soixante-treize.

Je pense qu’on a fait le tour des meilleurs albums du Dr John, bien qu’il en ait d’autres très honorables, « Desitively Bonnaroo » par exemple, le premier que j’ai écouté de la part du Sieur. L’ambiance est vraiment parfaitement bien restituée, la voix rocailleuse et hantée de Hugh Coltman fait merveille ici et le jeu de Matthis est parfaitement calibré pour cet exercice.

Un album qui plaira aux amateurs du bon docteur et sans doute plus largement au public rock qui devrait s’y retrouver plutôt bien.

Matthis Pascaud, Hugh Coltman - Cha Dooky Doo (Official Video)


Jump Sturdy


Loop Garoo


Matthis Pascaud, Hugh Coltman - Same Old Same Old (Official Video)


Danse Fambeaux
Modifié en dernier par Douglas le dim. 15 janv. 2023 20:27, modifié 2 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 4 déc. 2022 05:27

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Joe McPhee – Sound On Sound (Solo 1968-1973) – (2010)

Joe McPhee en solo sur un double Cd, il joue principalement de divers saxophones, des percus, du piano, du "space organ", mais surtout de la trompette, son premier instrument... Ce qui frappe avant tout, c'est la date, des enregistrements anciens et inédits de Poughkeepsie, à New York.

L’origine du nom de cet album provient de ce magnétophone utilisé lors de la prise de son, « Sound on Sound » qu’il utilisait également lors de ses prestations publiques. Il est remarqué, dans le texte d'accompagnement, qu'à la même période Anthony Braxton gravait un autre chef d’œuvre en solo "For alto"!

L'album de McPhee est beaucoup moins désespéré, et même un peu fleur bleue, avec ce "Cosmic love" qui surprend...

Joe McPhee - Cosmic Love Organ Alone [US] Minimal, Jazz, Ambient (197?)


Joe McPhee - Cosmic Love (45 tours)


Joe McPhee – Sound On Sound (Solo 1968-1973) [Full Album] (CD 1 & 2)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 4 déc. 2022 17:19

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Daniel Teruggi - Spaces of Mind (2012)

Un autre album de la collection Signature de France Musique, mais présentée au format DVD, bien qu’il ne contienne qu’un Cd accompagné d’un superbe livret.

Spaces of Mind est une expérience tout à fait particulière, à l'origine elle consiste en huit sources sonores situées autour d'un public dont la position est limitée par un cercle. Certaines sources sont fixes et d'autres tournoient et se déplacent dans l'espace.

Impossible de restituer l'effet total avec une simple stéréophonie. J'ai écouté au casque et la restitution est tout de même assez étonnante, ludique dans un premier temps, l'auditeur est peu à peu plongé dans un monde peu conventionnel et petit à petit il devient le jouet des sons qui font naître des sentiments divers tout au long de l'œuvre (calme, reposant, inquiétant, angoissants...).

Trois parties distinctes se dégagent, « Spaces Of Mind », « Birds » et « Transmutations », elles-mêmes divisées en quatre ou cinq sous-parties.

« Spaces Of Mind » a été composée en deux mille quatre, la pièce contient quatre parties organisées autour de l’appréhension spatiale par chacun de nous. Nous sommes mis en situation, ici dans le mode stéréophonique, d’appréhender l’espace à travers les sons, et à travers l’œuvre. Ce qui oblige notre esprit à construire un imaginaire, des visions, des mouvements et des déplacements…

« Birds » de deux mille six, comprend cinq parties, la pièce nous plonge au centre d’une volière, au beau milieu du monde des oiseaux, Daniel Teruggi sait y faire pour imiter le chant des oiseaux, mais son but n’est pas de nous transformer en ornithologue, mais de nous plonger dans le monde des sons que produisent les oiseaux, comme les battements d’ailes ou l’environnement qui les entoure.

« Transmutations » date de deux mille neuf et nous plonge dans l’univers des sons de toutes sortes, c’est-à-dire pas forcément « musicaux », mais capables de musique. Pour finir je vous livre ce que nous dit l’auteur lui-même : « L’œuvre comporte six mouvements qui avancent vers la conclusion finale, dans laquelle le son se « défait » de l’espace, disparaît dans une dimension sidérale, au-delà de notre audition. »

Alors faites gaffe, vous êtes prévenus !

Spaces of Mind 1


Spaces of Mind 2


Spaces of Mind 3


Birds 1
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 5 déc. 2022 10:16

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Et Cetera – Et Cetera (1971)

« Et Cetera » est un groupe fondé en mille neuf cent soixante et onze par Wolfgang Dauner and Eberhard Weber. Le premier album éponyme est sorti cette même année soixante et onze sur Global Records.

Dauner est aux multiples claviers, aux synthés, au ring modulator, aux percussions, à la trompette et à la flûte. Weber à la basse et au violoncelle. Siegfried Schwab joue d’un peu tout, de la guitare, du swarmandal, du sitar, du luth, du vène, du balaphon, du kalimba, de la flûte, du sarangi et du tambura ... Fred Braceful et Roland Wittich jouent des percussions.

Un album de Jazz-Rock mais certains le classent côté kraut ou même jazz, pas de cette soupe qu'on nous a versée en masse au milieu des soixante-dix, non ici on mute gentiment, c'est un peu versatile, on goûte des influences de Soft machine, puis du côté de la musique indienne, du rock plus épais et même du free, ceci pour l'album original qui dure trente-cinq minutes.

Dans la version "Long Hair" que j'ai écoutée, il y a des bonus de fous qui épaississent la sauce, l’album simple devient double et offre de nombreux bonus dont un inédit, il fait plus que doubler le temps d’enregistrement. En définitive un album qui cherche, débroussaille et ouvre des voies...


Wolgang Dauners Et Cetera - Et Cetera 1970 ( Full Album )

01. Thursday Morning Sunrise ( 11:37 ) 00-11:37
02. Lady Blue ( 3:04 ) 11:37-14:41
03. Melodrama ( 5:14 ) 14:41-19:55
04. Raga ( 16:14 ) 19:55-36:09
05. Milkstreets ( 4:10 ) 36:09-40:19
06. Behind The Stage ( 6:37 ) 40:19-46:56
07. Tau Ceti ( 7:12 ) 46:56-54:08
08. Kabul ( 8:51 ) 54:08-62:59

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par whereisbrian » lun. 5 déc. 2022 10:27

Eberhard Weber, bassiste et contrebassiste, qui a notamment collaboré avec Jan Garbarek et Kate Bush.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 5 déc. 2022 22:35

whereisbrian a écrit :
lun. 5 déc. 2022 10:27
Eberhard Weber, bassiste et contrebassiste, qui a notamment collaboré avec Jan Garbarek et Kate Bush.
Eh Oui, y'a du bon musicien par ici et également un bon millésime...
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 6 déc. 2022 06:05

Un petit retour vers un superbe album:
Douglas a écrit :
jeu. 13 janv. 2022 07:16
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J’en ai parlé il y en a peu et, pour revenir sur les duos batterie/sax ténor, voici « Duo Exchange » paru sur « Survival Records » avec le n° 101, il est en effet le tout premier enregistrement de ce petit label dans sa structure, mais grand par sa qualité. Ce dernier est réputé être dirigé par Rashied Ali bien que certaines sources y associent également Franck Lowe, c’est enregistré aux « Studio 77 » de New York City, avec Marzette Watts en qualité d’ingénieur du son.

C’est donc Rashied Ali et Franck Lowe les deux musiciens qui performent sur cet album, et, au-dessus, dans les esprits, plane « Interstellar Space » de John Coltrane, l’enregistrement le plus fascinant de sa fin de vie, alors que les forces manquaient pour jouer sur scène et que les concerts s’annulaient les uns à la suite des autres…

Nul doute que Rashied était marqué par cet enregistrement et qu’une façon d’avancer dans sa vie et de tourner la page, consistait en ce duo avec Franck Lowe, l’un des plus bouillonnant et des plus extraordinaires musiciens de la scène étasunienne. C’est donc un long duo qui s’étend sur deux parties, une par face, qui se développe dans l’espace occupé entre nos deux oreilles ébahies (j’écoute au casque).

Une réédition est parue en 2020, avec beaucoup de matériel inédit et une structure à base de mouvements, qui n’apparaissent pas dans l’édition d’origine. Je n’ai malheureusement pas pu me procurer cette réédition, certainement riche en détails de toutes sortes. Par contre je peux vous certifier que l’album d’origine est de feu, il se dit que Thurston Moore Considère cet album comme l'un des dix meilleurs albums du free, difficile d’aller contre cet expert.

Franck Lowe ne joue pas que du ténor, il fait entendre le son d’une flûte japonaise et quelques percussions sur la dernière piste. Rashied ajoute également des percussions pour compléter le son de sa batterie. On sait que son jeu ne contenait plus de limites et qu’il s’autorisait toutes les audaces pourvu qu’elles surgissent à son esprit, ainsi lorsqu’il jouait encore aux côtés d’Elvin Jones, celui-ci se désespérait de ses extravagances répétées.

Pourtant Rashied n’est pas forcément dans les excès ici, se rappelant à une certaine sérénité, plus particulièrement vers la fin de l’album. Franck Lowe ne joue pas à être Coltrane, s’il est sauvage parfois, fonceur et libéré de toute entrave, c’est bien son propre son que l’on entend, entraîné et chauffé aux brûlots de l’école des Lofts qu’il fréquentait avec Rashied, dans les années soixante-dix. Il existe d’ailleurs un petit film, de qualité amateure, où il est enregistré dans le loft « Rivbea » de Sam Rivers.

Bon, puisqu’on vous dit qu’il est dans les dix !

Frank Lowe 1972 Duo Exchange
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