J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Blues traditionnel ou blues blanc, jazz, soul, funk, c'est ici.
Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 23 nov. 2021 06:03

Image

Et voici « The News », des nouvelles excellentes en provenance de l’octogénaire Andrew Cyrille qui compose et se montre sous son plus beau jour à la batterie, délicat, fin et aérien comme il a toujours su faire, dépositaire d’un style tout en touché et en effleurement, sculpteur de l’espace sonore et architecte des lieux, pour que chacun de ses partenaires puisse évoluer et créer sans limite.

On retrouve Bill Frisell à la guitare, un autre esthète de l’espace et du son, courtois jusqu’à la discrétion, habile dans le commentaire et les espaces qu’il occupe en se faufilant. Il y a aussi le cubain David Virelles, au piano et au synthé ainsi que Ben Street à la basse, un quartet qui se fond sans mal dans l’esthétique ECM.

Côté compo Bill Frisell en a apporté trois dans les valises, « Mountain » le titre d’ouverture, « Go Happy Lucky », sautillant et même insouciant, et « Baby » calme et serein.

L’album est une recherche d’esthétique, une certaine idée du « beau » dans l’équilibre et la perfection, mais qui se construit petit à petit, touches après touches, au fil des impros qui glorifient l’espace en niant l’écoulement fatal du temps, comme si la musique arrêtait les horloges et créait un ailleurs qui obéissait à d’autres lois, où seules comptent les sensations brutes qui se succèdent…

« The News » une des pièces écrites par Andrew Cyrille en 1978, s’extrait du sort commun des autres compos en jouant côté free, avec des questions, quelques dissonances, ouvrant les portes d’une réalité nouvelle. Retour vers un monde plus apaisé avec « Incienso » de David Rivelles, presque dépouillé, cultivant une certaine rareté qui va bien avec ce disque de « taiseux » finalement, ce qui compte n’est pas de dire beaucoup mais de parler juste.

Un véritable album de groupe, où chacun apporte et contribue, construisant une sorte d’essentiel commun. Peut-être que dans cette économie, certains, très gourmands, y verront une certaine austérité, mais c’est là le prix.

Go Happy Lucky


Leaving East of Java
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 24 nov. 2021 05:16

Image

Encore une nouveauté sortie il n’y a pas très longtemps, bien que l’album ait été enregistré le onze mars deux mille dix-neuf au studio Kerwax à Loguivy-Plougras, il a été mixé et mastérisé un peu moins d’un an plus tard et donc sorti ces temps derniers. Le temps nécessaire entre conception et réalisation.

Ils sont deux, le suisse Samuel Blaser au trombone et le français Marc Ducret à la guitare électrique, ce dernier a d’abord fait son trou en Allemagne avant de venir par ici se faire un nom et une réputation. Il faut dire qu’il est autodidacte, ce qui augmente à la fois son mérite et la difficulté pour se faire reconnaître, mais désormais tout cela est dépassé et plus personne ne s’interroge sur une carte de visite déjà bien remplie.

Une partie de l’œuvre, assez importante mais peut-être destinée encore à grandir, a été produite par la rencontre de ces deux-là. Ne vous inquiétez pas, le casque sur les oreilles est rassurant, tout se passe dans la compréhension mutuelle, c’est une sorte d’osmose qui nous est présentée, une fusion curieuse entre la valve et la gratte, l’une prolongeant l’autre, les sons fusionnants curieusement en se perpétuant, l’un courant avant que l’autre ne le rattrape et le continue. Un entrelacs savant qui se nourrit de ses propres turbulences.

Le partage est équitable, trois compos chacun et deux en commun, pourtant ce qui compte ici ce sont surtout les impros à l’intérieur du canevas. Ce sont des habitués, ils se connaissent bien et surtout ils sont dans le même trip, ça se sent, peut-être même trop car, bien que la musique naisse au bout de leurs doigts, on ne ressent ni danger, ni crainte, comme si tout allait de soi et que la beauté ici dessinée était l’issue normale et annoncée de cette rencontre.

C’est peu de dire que ça file vite, à peine terminé l’envie de réécouter se fait ressentir de suite, cette concentration du temps paraît presque frustrante, quarante minutes si denses qu’elles passent comme quatre, générant une frustration insoupçonnée…

The Next Morning


Des états lumineux


Morse


La vie sans toi
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 24 nov. 2021 17:39

Pour en revenir aux victoires du jazz de cette année voici à qui revient la "Victoire d'honneur" une distinction qui n'a pas de rapport avec l'actualité mais qui permet de rendre hommage à un musicien pour l'ensemble de sa carrière, c'est ici que se trouvent les dinosaures, les icônes et les musiciens de grande envergure.

Cette année c'est Alain Jean-Marie qui a été récompensé. C'est un pianiste guadeloupéen qui a joué avec les plus grands, mais qui a connu également une belle carrière solo. Il a su introduire la musique de son île dans le jazz et les musiques caribéennes, et, comme l'a indiqué Sélène Saint-Aimé il a donné ses lettres de noblesse à la biguine.

C'est Archie Shepp lui-même, président d'honneur des Victoires du jazz 2021, habillé d'un costard grande classe, qui est venu lui remettre la récompense, s'en est suivi comme une gêne entre les deux, hyper touchant, pris entre timidité et respect, ça s'est passé aux Folies Bergère.

Alain Jean-Marie a beaucoup joué aux côtés de Barney Wilen, voici le petit texte sur "la note bleue", album qu'il a su magnifier de sa présence:

Image

Toujours 1987 avec l’album qui a été primé cette année-là dans la catégorie "The Best French Jazz Album of 1987" de l'Académie Charles Cros, à savoir « La Note Bleue » de Barney Wilen. Ce dernier joue des saxophones ténor et soprano, Alain Jean-Marie est au piano, Philippe Petit à la guitare, Riccardo Del Fra à la contrebasse et Sangoma Everett à la batterie.

Cet album représente une sortie du désert pour Barney qui galérait salement ces années-là. C’est la découverte par hasard d’une BD qui racontait ses débuts en tant que musicien qui le motiva pour se lancer dans l’écriture de cet album. Il reprit une partie du titre de la Bd pour nommer son vinyle, « Barney et la note bleue ». La BD était signée Loustal, le dessinateur et Paringaux le célèbre rédacteur en chef et chroniqueur de Rock & Folk.

Je me souviens de Paringaux avec émotion, j’ouvrais toujours le journal en lisant prioritairement ses « Bricoles », un rendez-vous mensuel qui m’attacha au journal, jusqu’au jour où les bricoles furent balayées et disparurent définitivement des colonnes en même temps que Paringaux…

Revenons à notre sujet, le premier titre fait partie des standards qu’interprétait Barney à tous ses concerts, « Besame Mucho » est ici merveilleusement interprété, son jeu au saxo, coulant, vif, tendance « cool » comme il convient. Que ce soit au piano ou à la guitare les solistes sont d’exception, chaque fois qu’ils interviennent ils emportent tout, ce n’est pas pour rien que cet album relança la carrière de Barney !

Un autre standard est également interprété sur cette première face, le « Round’Bout Midnight » de Monk qui semble frais, comme neuf, entre les mains de ces interprètes qui transpirent le plaisir de jouer. Derrière chaque titre figure entre parenthèses le nom d’un chapitre de la BD, ainsi l’album devient la bande-son de l’ouvrage.

Pour ma part j’ai le vinyle d’époque sorti sur IDA, mais il existe des rééditions récentes vinyles ou Cds très complètes avec des goodies, la BD en anglais, des inédits etc…

Un incontournable de cette année-là…

No Problem (L'Habit de Lumiere ) BARNEY WILEN


Barney Wilen - Besame Mucho


Harlem Nocturne BARNEY WILEN


All Blues BARNEY WILEN
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 25 nov. 2021 04:54

Image

Voici « Beauty/Resistance » un triple Cd signé de Joëlle Léandre, ici en live au festival de jazz d’automne de Cracovie. Le concert date de 2019 mais l’enregistrement est paru en juillet dernier sur le label « Not Two ». Je suppose, au vu de la pochette, que c’est un label polonais car, par là-bas, les pochettes sont souvent minimales. Bien que joliment conçu dans son esthétique, il ne brille pas par sa solidité, le carton trop léger en fait un objet fragile, particulièrement en regard du prix demandé. Il suffit donc d’en prendre soin pour peu qu’il arrive bien protégé.

Mais l’important est, bien évidemment, ailleurs. Joëlle Léandre aime les voyages et les rencontres autour de la musique, sa passion, sa vie. Ici elle joue en compagnie de trois musiciens polonais, Mateusz Rybicki à la clarinette, Zbigniew Kozera à la basse et Rafał Mazur à la basse acoustique, le dernier musicien est slovène, c’est le batteur, Zlatko Kaučič.

Le premier volume donne à entendre l’ensemble de la formation, excepté Rafał Mazur. Deux pièces sont jouées, simplement nommées « I » et « II », toutes deux improvisées, la première dépasse les trente-trois minutes et la seconde frôle les huit minutes. Les impros sont sans surprise, ni ennuyeuses ni véritablement exceptionnelles, elles se laissent écouter, mais c’est après que ça se passe.

Le second Cd, à qui on reprochera d’être un peu court, est constitué du duo Joëlle Léandre/ Zlatko Kaučič et là c’est du tout bon, créatif, prenant, trippant même, engagé. Je suppose que la voix que l’on entend est celle de Joëlle qui se livre souvent à l’exercice, mais ce pourrait tout aussi bien être celle d’un homme, tant elle se situe dans un registre difficilement identifiable, entre cri et plainte.

Une tension est entretenue pendant toute la durée du premier morceau, « I », qui semble tribal et organique, fait de chair et de sang. Joëlle joue de l’archet et frotte les cordes avec une sorte de frénésie qui irradie le morceau, tandis que Zlatko offre une illustration sonore variée et inquiétante. La seconde pièce, plus lyrique, semble imiter le mouvement des vagues qui s’écrasent sur le sable avant de disparaître, puis de se reformer en un mouvement continu. La pièce est toute en densité, puis en accélération, agitée dans ce mouvement de va et vient.

Le troisième Cd est lui aussi formé par un duo, deux bassistes sont réunis, Joëlle Léandre à la contrebasse et Rafał Mazur à la guitare basse acoustique, cinq pièces sont jouées et c’est à nouveau formidable, ces deux instruments au registre cousin vont bien ensemble, d’autant que l’archet autorise des combinaisons riches et variées.

Je ne m’étends pas plus et conseille ce bel album aux amoureux de la basse et aux admirateurs de Joëlle, dont je fais partie.

Quelques petits extraits par ici...

https://www.soundohm.com/product/beauty-resistance
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 25 nov. 2021 15:19

Toujours pour ce qui concerne les victoires du jazz 2021, voici le gagnant dans la catégorie Album Jazz, c'est Michel Portal qui décroche la timbale avec son album "MP85".

Il y avait deux autres nominés dans cette catégorie, "Abrazo" d'Émile Parisien et Vincent Peirani et "Love is Everywhere" de Laurent Bardainne et Tigre d’eau douce.

Michel Portal nous a gratifié d'un extrait de l'album en live avec l'excellent Bojan Z. au piano, extraordinaire comme souvent.

L'interview qui parsème l'émission l'interroge sur son enfance, ça donne grosso modo, "Quand j'avais dix ans avant de m'endormir j'écoutais Duke Ellington sur mon Teppaz, l'oreille collée au haut parleur, quand mon père arrivait il me disait de me coucher, alors je lui répondais, "c'est Duke Ellington, quoi!"

Sa façon de jouer où il confie qu'il essaie de jouer comme s'il parlait, avant de déclarer plus généralement (en gros): "Le jazz il attrape des choses par ci, par là, il prend des choses suivant ce qui se passe, suivant l'époque, il capte des choses!"
Douglas a écrit :
dim. 7 mars 2021 07:26
Image

Bonne nouvelle ce samedi, voici distribué dans la boîte « MP85 », le dernier album de Michel Portal enfin arrivé ! MP on comprend bien pourquoi et 85 eu égard aux 85 printemps écoulés depuis la naissance du Sieur.

Bonne nouvelle, oui, mais tempérée, après un rapide aller sur Discogs où je m’aperçois qu’une fois de plus, on doit subir la loi des marchands : le vinyle est un peu plus cher, ce qui paraît normal aujourd’hui, bien qu’autrefois le prix du vinyle n’excédait en rien celui du Cd, mais surtout, une nouvelle entourloupe une fois de plus, il y a dix minutes de musique en moins sur le vinyle, deux titres sont en effet absents ! J’essaierai de m’emballer moins la prochaine fois, afin d’acheter le Cd, moins cher et mieux loti pour ce qui m’intéresse : la Musique !

Après les albums de toutes les couleurs, les tirages volontairement ultra-limités, voici venir le temps de la musique réduite, où on coupe la cire sous le poids du saphir, et bien soit, je me résous au bon vieux Cd, fidèle en qualité, à l’apparat moins noble mais généreux sous le sabot, ne mégotant pas, et dépassant l’heure sans rechigner.

Foin de tout ça, concentrons-nous sur le sujet du jour : l’album de Michel Portal. Depuis quelques années ce dernier est souvent présent sur les écrans des chaînes musicales, particulièrement Mezzo qui a retransmis avec générosité des concerts toujours magnifiques, que j’aime voir et revoir lors des rediffusions, nombreuses sur ce type de chaîne. Michel, entouré par toutes sortes de musiciens de qualité, mais sachant à chaque fois montrer son talent unique, la touche qui le différencie et fait de lui un musicien incomparable, qui vous marque immanquablement.

Cet album a été enregistré entre les deux confinements, du vingt-six au vingt-neuf juin 2020, comme une respiration, un retour espéré vers la vie d’avant. Michel a organisé un nouveau quintet avec Nils Wogram au trombone, le magnifique Bojan Z aux claviers qui marque son retour, l’impeccable Bruno Chevillon à la basse et Lander Gyselinck à la batterie. Michel lui est toujours fidèle au soprano et aux clarinettes, basse et si bémol.

Cet album ressemble à un album de chansons, bien que l’on n’y chante pas, une dizaine de vignettes alignées et chacune ressemble à une histoire, à un voyage, à un sentiment de libération ou d’espérance. Ainsi Arménia est-elle inspirée par voyage en Arménie, African Wind suggère le souffle du désert, Desertown écrit suite à la visite d’une ville en ruine et Full half Moon, composé par Bojan Z, doit certainement à la nostalgie naissante au cœur de la nuit…

Des titres à l’écriture apparemment simple, propices à de magnifiques envolées par les différents solistes, pour rêver, s’échapper du quotidien, partir, loin, et fuir aussi, vers un ailleurs, harmonieux et mélodieux, comme inscrites ici, les lignes sur ce disque, réinventer quelque chose d’autre, respirer, libre enfin !

African Wind


Desertown


Armenia


Full Half Moon


Euskal Kantua
We will dance again...

Avatar du membre
nunu
Modérateur
Modérateur
Messages : 8856
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 17:47

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » jeu. 25 nov. 2021 16:29

Image


Dave McMurray, chez Blue Note revisite a la sauce Jazz, 9 grands classiques du Greteful Dead avec bob Weir et betty laVette en guest sur Loser


Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 26 nov. 2021 06:00

Image

Voici une réédition Cd par NoBusiness Records d’un album enregistré le onze ou le douze octobre 1982, ça dépend de la mémoire des participants. Le vinyle d’époque, chez Affinity, ne coûte guère plus cher que la version Cd renouvelée, vous pourrez préférer cette version, et, si votre cœur penche côté « insoumis » vous retrouverez le symbole « Phi » du nom de la lettre grecque, symbole de l’apport de la démocratie, plus ou moins dessinée sur la pochette vinyle, en y mettant un peu d’imagination, enfin ne la verront sans doute que ceux qui veulent bien la voir…

C’est la formation « Detail » qui joue ici, un trio composé par des chevaliers du free, avec Tanguy et Laverdure, euh non, je m’emmêle les pinceaux, il s’agit plutôt de Johnny Dyani à la basse, de John Stevens à la batterie et de Frode Gjerstad, c’est bien ça, un trio de feu dont la destination reste de vous emmener vers le ciel !

Deux pièces, ou plutôt une partagée en deux parties, « Day Two part I » et « Day Two part II ». Vu les personnalités présentes, c’est extrêmement brillant côté technique, ça pousse et ça subjugue, le SudAf Johnny Dyany, un grand maître de la basse, est absolument extraordinaire. Le son de l’instrument est situé vers l’avant du spectre sonore et il est impossible de ne pas vibrer en même temps que les cordes, denses, claires et virtuoses.

John Stevens est du même tonneau, situé sur la droite et au centre il joue comme en suspension, quelque chose d’aérien se glisse dans son jeu, peut-être les millisecondes qui séparent chacun de ses impacts, c’est brillant, faussement économe et d’une justesse redoutable.

Le Norvégien Frode Gjerstad, ici au sax ténor et soprano, est également une figure brillante du free jazz, nous en avons déjà parlé par ici aux côtés de Paal Nilssen-Love et sa discographie est impressionnante. Il joue ici à Stavanger, sa ville natale, pas d’esbroufe, la sonorité est plutôt légère au soprano et forcément plus rude au ténor, mais toujours juste, il va là où on aimerait qu'il aille, aimant lui aussi les moments aériens ...

Beaucoup de lyrisme ici, de continuité, un territoire qui se situe, particulièrement sur la seconde partie très calme, entre un jazz cherchant et insoumis, et un free débridé qui hésite à s’afficher. Ainsi cet « entre-deux » est assez neuf et d’avant-garde pour les années quatre-vingts, bien que ses audaces soient limitées.

Dans ce cadre l’album est superbe, avec cette rareté qui l’habite, comme en suspension…

We will dance again...

Avatar du membre
Piranha
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 1302
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 22:13
Localisation : Angers
Contact :

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » ven. 26 nov. 2021 18:25

Hey Douglas dit donc, as tu écouté ?

Image

Don Cherry avec ses New Researches et Naná Vasconcelos à Chateauvallon en 1972.
Plus "world" et "shamanique" que réellement jazz mais de belles choses

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 26 nov. 2021 18:56

Piranha a écrit :
ven. 26 nov. 2021 18:25
Hey Douglas dit donc, as tu écouté ?

Don Cherry avec ses New Researches et Naná Vasconcelos à Chateauvallon en 1972.
Plus "world" et "shamanique" que réellement jazz mais de belles choses
Ah ben... oui (tu devais être en vadrouille aux States):
Douglas a écrit :
ven. 30 juil. 2021 01:10
Image

Ce double Cd représente assez bien ce que fut la musique de Don Cherry à un tournant de sa vie, captée ici à Châteauvallon en 1972, un événement alors diffusé en direct à la télé, ce qui montre qu’elle n’était pas si sclérosée que çà, la télé à papa.

Don Cherry prend un virage musical d’importance, il abandonne la trompette de poche, ses vieux amours, le jazz et le free, et le voici devenu chanteur, pasteur, joueur de piano et d’harmonium. Dilué dans « l’Organic Music Theater » il livre ici une performance étonnante très typique de la période hippie, Peace & love, à la recherche d’un idéal universel et communautaire.

Cet engagement de vie au travers de son art est évidemment un choix engagé, reflet d’une époque pleine d’idéaux dont certains se moquent aujourd’hui, le cynisme l’ayant finalement emporté sur une certaine naïveté, mais qu’importe, car à Châteauvallon c’était soir de fête !

Les voici rassemblés sur la scène, venus d’un peu partout, Don Cherry (piano, harmonium, tanpura, vocals), Naná Vasconcelos (berimbau, percussion), Christer Bothén (donso ngoni, piano, light percussion), Doudou Gouirand (soprano saxophone, alto saxophone, light percussion) et Moki Cherry (tanpura, vocals). On remarque la présence de Naná Vasconcelos qui annonce le groupe « Codona », la présence du français Doudou Gouirand et celle de l’épouse de Don Cherry, « Moki » qui a également organisé la scène et les décors avec ce style si particulier qui se déploiera également sur nombre de magnifiques pochettes.

Une musique, avant tout reflet des voyages au travers du monde, des rencontres avec les hommes et les femmes, et aussi avec les cultures, différentes, particulières, avec des parties communes aussi. Beaucoup de traditionnels sont chantés, des ragas, des chants brésiliens, des litanies africaines. On a souvent parlé de world music, et encore plus souvent aujourd’hui, pour réfuter le terme. Mais alors, en 1972, ces mots avaient une signification bien réelle, comme chantés ici, sur cet album, ils représentent ce que désigne vraiment ces deux termes : « World Music », telle qu’elle a été conçue par le plus grand messager du genre.

We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 27 nov. 2021 04:38

Image

Retour vers nos "Victoires du Jazz" avec le gagnant très attendu dans la catégorie « Artiste instrumental », c’est le briochin Pierrick Pédron qui est le lauréat, il bataillait avec Airelle Besson et Naïssam Jalal. Il faut dire qu’il a été nominé déjà quatre fois et que l’album sorti cette année est un bon cru.

Dans mon imaginaire personnel Pierrick Pédron était un altiste remarquable mais plutôt branché be-bop, voire un spécialiste de Charlie Parker qu’il interprète merveilleusement, tout cela n’est pas faux mais reste très partiel, il existe une autre face de ce musicien qu’il me faudra sans doute découvrir lors la sortie de son prochain album.

« Fifty-Fifty » c’est un album anniversaire, celui des cinquante années écoulées, il était prévu pour être double mais ce volet n’est que le premier, celui qui penche côté « tradition », l’autre, celui qui sortira prochainement est annoncé plus électro, plus rock, enregistré en compagnie de jeunes musiciens français.

Car ici nous sommes à New York, en compagnie de Sullivan Fortner au piano, Larry Grenadier à la basse et Marcus Gilmore à la batterie, ça s’est passé début janvier deux mille vingt. Nul doute que, stylistiquement, l’album marque un retour aux années cinquante, le premier titre « Bullet T » est un marqueur.

On retrouve la vélocité, la maîtrise technique mise en avant d’un Charlie Parker, car c’était l’époque des défis et des « battles », il fallait se montrer à la hauteur et éviter les pièges. Pour autant il faut accepter également l’autre pôle des années cinquante, celui d’Ornette Coleman avec ses premiers albums, les prémisses du free jazz, les avancées de toutes sortes et dans tous les domaines, même si aujourd’hui cela apparaît bien sage.

On l’a compris Pierrick Pedron a tout d’un maître, la technique qui ébouriffe, la composition, il signe tout, seul hormis quatre titres en compagnie de Laurent Courthaliac. Son territoire est volontairement balisé, entre ballades comme "Sakura" ou "Trevise", et titres survitaminés, mais l’aiguillon Sullivan Fortner veille au grain et alimente sans cesse, ouvertures et opportunités ne manquent pas.

Régalons-nous pour cette maîtrise qui éblouit, même si le cadre est plutôt rassurant. Une victoire qui arrive à point nommé.

Bullet T


Sakura


Be Ready


Trevise
We will dance again...

Avatar du membre
Piranha
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 1302
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 22:13
Localisation : Angers
Contact :

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » sam. 27 nov. 2021 06:46

Douglas a écrit :
ven. 26 nov. 2021 18:56
Piranha a écrit :
ven. 26 nov. 2021 18:25
Hey Douglas dit donc, as tu écouté ?

Don Cherry avec ses New Researches et Naná Vasconcelos à Chateauvallon en 1972.
Plus "world" et "shamanique" que réellement jazz mais de belles choses
Ah ben... oui (tu devais être en vadrouille aux States):
Douglas a écrit :
ven. 30 juil. 2021 01:10
Image

Ce double Cd représente assez bien ce que fut la musique de Don Cherry à un tournant de sa vie, captée ici à Châteauvallon en 1972, un événement alors diffusé en direct à la télé, ce qui montre qu’elle n’était pas si sclérosée que çà, la télé à papa.

Don Cherry prend un virage musical d’importance, il abandonne la trompette de poche, ses vieux amours, le jazz et le free, et le voici devenu chanteur, pasteur, joueur de piano et d’harmonium. Dilué dans « l’Organic Music Theater » il livre ici une performance étonnante très typique de la période hippie, Peace & love, à la recherche d’un idéal universel et communautaire.

Cet engagement de vie au travers de son art est évidemment un choix engagé, reflet d’une époque pleine d’idéaux dont certains se moquent aujourd’hui, le cynisme l’ayant finalement emporté sur une certaine naïveté, mais qu’importe, car à Châteauvallon c’était soir de fête !

Les voici rassemblés sur la scène, venus d’un peu partout, Don Cherry (piano, harmonium, tanpura, vocals), Naná Vasconcelos (berimbau, percussion), Christer Bothén (donso ngoni, piano, light percussion), Doudou Gouirand (soprano saxophone, alto saxophone, light percussion) et Moki Cherry (tanpura, vocals). On remarque la présence de Naná Vasconcelos qui annonce le groupe « Codona », la présence du français Doudou Gouirand et celle de l’épouse de Don Cherry, « Moki » qui a également organisé la scène et les décors avec ce style si particulier qui se déploiera également sur nombre de magnifiques pochettes.

Une musique, avant tout reflet des voyages au travers du monde, des rencontres avec les hommes et les femmes, et aussi avec les cultures, différentes, particulières, avec des parties communes aussi. Beaucoup de traditionnels sont chantés, des ragas, des chants brésiliens, des litanies africaines. On a souvent parlé de world music, et encore plus souvent aujourd’hui, pour réfuter le terme. Mais alors, en 1972, ces mots avaient une signification bien réelle, comme chantés ici, sur cet album, ils représentent ce que désigne vraiment ces deux termes : « World Music », telle qu’elle a été conçue par le plus grand messager du genre.

Ah damned, toutes mes excuses
C'est que je viens juste de le recevoir après une pré-commande faite en février (!)

Et je suis complètement d'accord sur l'utilisation du terme "World Music" :super:

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 27 nov. 2021 15:20

Je l'ai commandé sur bandcamp début février, en même temps que "The Summer House Sessions " et il sont arrivés fin du mois de juin.
Mais j'attends de l'International Anthem depuis un paquet de temps...
:-|
We will dance again...

Avatar du membre
Piranha
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 1302
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 22:13
Localisation : Angers
Contact :

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » sam. 27 nov. 2021 16:01

Douglas a écrit :
sam. 27 nov. 2021 15:20
Je l'ai commandé sur bandcamp début février, en même temps que "The Summer House Sessions " et il sont arrivés fin du mois de juin.
Mais j'attends de l'International Anthem depuis un paquet de temps...
:-|
Donc 5 mois de différence entre nous deux !
A mon avis ils ont survendu au départ et se sont faits avoir avec la crise du vinyl

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 27 nov. 2021 16:08

Piranha a écrit :
sam. 27 nov. 2021 16:01
Douglas a écrit :
sam. 27 nov. 2021 15:20
Je l'ai commandé sur bandcamp début février, en même temps que "The Summer House Sessions " et il sont arrivés fin du mois de juin.
Mais j'attends de l'International Anthem depuis un paquet de temps...
:-|
Donc 5 mois de différence entre nous deux !
A mon avis ils ont survendu au départ et se sont faits avoir avec la crise du vinyl
Sauf que moi j'ai acheté du Cd (il me semble qu'ils contenaient davantage de musique), du coup ça explique tout, c'est très tendu sur le vinyle en ce moment, d'où la hausse des prix!
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 28 nov. 2021 05:05

Image

Voici encore l’album d’une rencontre, celle de d’Evan Parker, le saxophoniste britannique, avec Kinetics un trio danois. L’album se nomme « Chiasm », du grec, qui correspond à la lettre « X » de notre alphabet. C’est sorti en 2019 sur le label portugais Clean Feed.

Mine de rien on vient de faire un petit tour d’Europe, on pourrait ajouter les deux villes qui ont donné lieu aux enregistrements que l’on entend ici, Londres pour les titres un et quatre, qui ont été captés au « Vortex Jazz Club », et le « DKDM Studio » de Copenhague pour les titres deux et trois. L’ensemble s’est passé entre le vingt-trois et le vingt-cinq février deux mille dix-huit.

Sur cet album Evan Parker ne joue que du saxophone ténor. La formation Kinetics est formée par le pianiste Jacob Anderskov, le bassiste Adam Pultz Melbye et le batteur Anders vestergaard. Forcément il y a deux générations ici, le vieux et les jeunes, ceci dit l’album est foutrement bon, je le kiffe.

Je pourrais m’arrêter là car j’ai déjà tout dit, mais ça ferait un peu short, rapport aux habitudes, alors je vais remplir.

Déjà Evan Parker est un grand GRAND maître du saxophone et de l’impro, ici il n’arrête pas, poussé par les trois derrière qui sont fameux également, tous, même si Jacob au piano n’a plus grand chose à apprendre, quelque part entre Monk et Cecil Taylor, bien que son jeu ne ressemble ni à l’un ni à l’autre, mais fait penser et à l’un et à l’autre.

A la batterie et à la basse c’est pas des rigolos non plus, il faut dire que l’album est entièrement improvisé, alors ils sont en mode concentré plus, plus, les jeunes, et si le vieux répond bien il faut dire que les jeunes poussent à fond derrière.

Non pas que l’album soit bruyant ou exagérément free, pas du tout, juste passionné, plein, un truc où chacun donne ce qu’il a de meilleur, c’est prenant, l’auditeur se sent pris par la main et emmené dans la folle balade (avec un « L » cette fois).

Je ne saurais dire s’il y a une progression au fil de l’album mais la pièce quatre, la dernière, est particulièrement jouissive, c’est un « morceau de roi.reine », avec une montée bien sympathique.

Voilà, voilà.


London, Pt. 1


Copenhagen, Pt. 1


Copenhagen, Pt. 2


London, Pt. 2
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 29 nov. 2021 04:50

Image

Toujours aux « Victoires du jazz », parmi les nominations au meilleur groupe de Jazz figuraient le « Multiquarium Big Band » et le très excellent « Surnatural Orchestra », mais c’est le « Belmondo Quintet » qui rafle la mise. Ce sont les deux frères Belmondo qui animent cette formation qui a sorti son premier enregistrement en quatre-vingt-treize. Le poids des ans quand même et un superbe album.

La dernière fois que j’ai vu les deux frères c’était dans l’émission de Daphné Bürki première période expérimentale, Stéphane la remerciait vivement de recevoir des musiciens de jazz quasi quotidiennement dans son émission, je la regardais assez souvent car il est rare de voir des jazzmen à la télé et, c’est vrai, c’était un réel changement.

Ceci dit la présentatrice et son partenaire n’y connaissaient pas grand-chose en jazz, mais ce n’était pas très grave, seul comptait le résultat, présenter de la bonne musique au peuple, afin qu’il y prenne goût et en redemande, ce qui fut fait… les premiers temps, car malgré les remerciements appuyés de Lionel, dès que La Quatre pris le relais, bien vite le jazz disparut corps et bien, remplacé trop souvent par une sorte d’électro-soupe souvent de basse qualité. Fin de la parenthèse, on y avait vraiment cru, mais j’avais été ému par les mots de Lionel qui s’apparentaient à ceux d’un homme sorti enfin d’un long tunnel obscur, mais non, va falloir encore creuser !

Lionel Belmondo au saxs ténor et soprano et à la flûte, un excellent musicien et très bon compositeur, un tout petit peu dans l’ombre de son frère. Stéphane Belmondo joue de la trompette, du bugle et souffle dans les conques à l’occasion. Eric Legnini est un pianiste aujourd’hui très reconnu, Sylvain Romano joue de la contrebasse et Tony Rabeson est à la batterie.

L’album se nomme « Brotherhood » et tous les titres sont inédits. A l’intérieur du livret se trouve des indications sur la clef qui a servi à la trame de quelques compositions de Lionel, en forme d’hommage pour de grands jazzmen, Wayne Shorter, Yusef Lateef, Woody Shaw et Bill Evans. « Un procédé initié par Bach lui-même » qui consiste à faire correspondre les lettres du nom du musicien avec des notes, ainsi A=la, B=si…Ma foi le résultat est étonnant et donne naissance à de magnifiques perles à découvrir sur cet album.

Pour rester dans les hommages, il y a un autre Belmondo auquel les musiciens adressent une dédicace, c’est à Yvan, le père décédé en 2019. Les deux derniers titres de l’album, « Sirius » et « Song For Dad » lui sont adressés.

Un bel album plein de bon jazz, de sentiments sincères et de moments de grâce, que vous découvrirez à son écoute, si ce n’est déjà fait !

Wayne's Words


Song for Dad


Yusef's Tree


Letters to Evans
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 30 nov. 2021 05:21

Image

Un album sorti au mois de septembre, un vinyle limité à deux cent quatre-vingt-cinq, c’est pas beaucoup mais le projet est un peu perché. Sur discogs ils disent « jazz, rock » mais il faudrait plutôt dire, musique expérimentale avec une forte influence de la tradition japonaise, quelque chose qui rappelle également le théâtre, comme une mise en scène sonore. C’est le numéro vingt-quatre du label An'archives. Il en reste un en vente sur bandcamp, apparemment.

La formation « Albedo Gravitas » est en fait un duo formé par Keiko Higuchi qui joue de la batterie et du piano, narre et chante, et de Sachiko qui joue du mélodica, de l’électro, des percussions et de sa voix. Un invité se joint sur cet album, Shizuo Uchida à la guitare basse. Deux titres ici, un par face.

Ici la création de l’ambiance est importante, elle semble assez fantomatique, irréelle, un univers flottant parcouru par des voix inquiétantes, on pourrait être au milieu d’un marais dans un monde fantastique où des voix appartenant à des spectres où des revenants vous glacent en vous mettant les chocottes. Une sorte d’écho est parfois présente, tailladant une partie de la définition du son, volontairement sans doute, des bruits apparaissent également, pouvant suggérer que l’on s’empare d’un objet ou qu’on le repose, comme dans un scénario.

Il y a cependant une progression, face B le piano intervient de façon centrale, pourvoyeur de rythmes mais également de répétition de notes, même si elles varient en intensité. Dans le même temps les voix sont là, grouillantes, elles s’évacuent en cris. Ce travail sur les voix est un des marqueurs de cet album puisqu’elles interviennent très régulièrement sous des formes souvent inattendues et variées.

La seconde écoute est plus instructive et moins déconcertante, j’apprécie davantage, c’est un signe.

Bien entendu je comprends bien que je n’ai pas tous les codes pour analyser ou même comprendre ce genre de musique, problème de langue et de culture, les sensations ressenties seront le seul guide ici pour émettre un avis, non motivé donc, sur l’écoute de l’album.

C’est un objet étrange, éloigné, qui arrive au centre de mes préoccupations en me laissant dans un certain désarroi, toutefois il n’est pas dénué d’intérêt, nous signifiant déjà que la terre est ronde et vaste, et qu’il y a loin à tout connaître et comprendre. La découverte est intrigante et je m’y suis plongé avec concentration, la seule question qui se pose est la suivante, éprouverai-je le besoin ou l’envie de réécouter cet album ? Cette question demeure sans réponse, mais l’envie de chercher encore dans cette région du monde de nouvelles expériences sonores me tenaille depuis pas mal d’années. Goûter avant de quitter.

We will dance again...

Avatar du membre
Mister Brown
Grand contributeur
Grand contributeur
Messages : 402
Enregistré le : mar. 17 août 2021 15:47

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Mister Brown » mar. 30 nov. 2021 15:44

Salut Douglas
Tu connais ça ? Amancio d'Silva, Integration, 1969, avec Don Rendell et Ian Carr. Magnifique album jazz/musique indienne. Je ne m'en lasse pas


Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 30 nov. 2021 19:59

Mister Brown a écrit :
mar. 30 nov. 2021 15:44
Salut Douglas
Tu connais ça ? Amancio d'Silva, Integration, 1969, avec Don Rendell et Ian Carr. Magnifique album jazz/musique indienne. Je ne m'en lasse pas

Bien sûr je connais Don Rendell et Ian Carr dont on a parlé ici, mais pas Amancio d'Silva ni cet album, je te remercie pour la découverte au travers de cet extrait!
;)
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4103
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 1 déc. 2021 05:39

Pour en revenir aux victoires de la musique il reste à attribuer le prix de de l'artiste vocale de l'année, mais j'attends le Cd depuis des semaines et il n'arrive toujours pas...

Alors je me tourne vers le prix des musiques du monde, c'est sûr ce n'est pas du jazz , mais ce dernier n'est-il pas contenu dans son entier dans les musiques du monde?

Sans ouvrir de guerre de chapelle je vous indique le vainqueur de la catégorie, d'autant que je ne connaissais pas et que c'est vraiment un truc très prenant, bravo à "San Salvador", groupe de musique occitane plutôt traditionnel, des amis d'enfance. C'est vraiment trippant, une belle découverte pour ce qui me concerne:

San Salvador - Quau te mena - [Clip Officiel]
We will dance again...

Répondre