
Voici venir le cinquième volume des concerts de Sam Rivers publié sur le label NoBusiness Records, toujours des Cds gorgés de musique exceptionnelle, que ce soit en trio avec « Emanation » et « Ricochet », en quintet sur « Zenith », ou en quartet sur « Braids » et également sur ce cinquième volume, l’ordre des sorties des albums suit strictement la trame chronologique, ce qui est la bonne option. L’album se nomme « Undulation », comme les autres il est issu d’un concert, nous sommes le dix-sept mai 1981, à Florence, en Italie.
Sam Rivers joue du ténor, de la flûte et du piano, il est soutenu par Jerry Byrd à la guitare, Rael-Wesley Grant à la basse électrique et Steve Ellington à la batterie. L’album est séparé en treize sections, chacune se veut descriptive, nommant l’instrument qui joue le solo à l’intérieur de cet espace dédié, concrètement ça donne par exemple « Tenor saxophone section I » ou « Drum solo » ou encore « Guitar solo » et ainsi de suite…
L’album le plus proche dans sa discographie officielle est « Crosscurrent » de 1982, sorti sur « Marge », le label de Gérard Terronès, on y retrouve les mêmes musiciens, ici il est en tour de chauffe et le concert est somme toute déjà très abouti, il satisfera les amateurs de longues chevauchées improvisées, une spécialité de Sam. Toutefois ici il ne joue que de trois instruments, se concentrant au niveau du saxophone sur le seul ténor, bien qu’il soit dans ses habitudes d’ajouter le soprano ou même parfois l’alto dans l’éventail des couleurs musicales.
Sans surprise chaque musicien possède son heure de gloire et se retrouve en position de soliste, une constante lors des concerts, rien d’étrange, c’est juste l’esprit jazz qui souffle. « Undulation » est donc une longue pièce de plus de soixante-dix minutes qui s’écoule comme un flot, avec une légère coupure à la fin de la section sept (piano section II).
Historiquement on sort de la période des lofts et surtout du magnifique parcours avec Dave Holland, le tournant ici est surtout électrique et la magie fonctionne à plein, assister à un concert de Sam Rivers est une expérience inoubliable et marquante, « pris » du début à la fin, comme dans un long tunnel lumineux qui défile et éblouit. Si l’entrée dans le concert est un peu rude, car il semble manquer une partie de l’introduction, tout le reste file avec bonheur, la basse ronde, la guitare aguichante, la batterie toute en relance, tout concourt à faire de cet album un moment privilégié, le cinquième monument de ces magnifiques rééditions, on se rappelle que, si tout va bien, il devrait y avoir huit volumes.
Tenor Saxophone Solo
Guitar Solo
Bass Solo
Flute Solo
Drum Solo
Piano Section II