
Byard Lancaster – Soul Unity (2022)
Attention, il s’agit en fait d’une réédition double vinyle d’un album sorti en deux mille six par la formation « Thunderbird Service », d’après le surnom de Byard Lancaster. L’ordre des morceaux est différent du Cd original et deux pièces ne figurent pas, « Marry Don't You Weep » et « Christian Automobile ». Outre le nom de l’interprète principal, la pochette est également différente.
On trouve ici l’excellent vibraphoniste et joueur de balafon Khan Jamal, le pianiste Alfie Pollitt, Byard Lancaster évidemment, compositeur de trois titres, joueur de saxophone, de flûte et chanteur, Keno Speller à la conga et au bongo, une paire de tambours cubaine, Brett Andrew à la conga également et au chekeré ainsi que le Reverend Joe Craddock au chant avec le quartet de gospel « Men On A Mission ».
C’est dans sa ville, à Philadelphie en Pennsylvanie, au Morning Star Studio que Byard va enregistrer cet album qui porte bien son nom. En effet ici c’est la fête à la Great Black Music avec toutes ses formes et son histoire, du Gospel, de la Soul et du jazz comme il se doit. L’album s’ouvre avec une composition de Byard Lancaster « Sweet Evil » d’inspiration Gospel et religieuse, avec une pointe de modernité, malgré qu’il trainât au fond d’un tiroir depuis une quarantaine d’année. Le titre est très beau, chanté par le révérend qui s’y connait en la matière.
Pour conclure la face A un traditionnel est parfait pour maintenir une certaine unité, voici donc « Follow Me » avec le quartet de gospel « Men On A Mission », qui s’est formé à la faveur d’un séjour en prison, une belle réussite également avec le saxo de Byard à l’arrière qui fait le job.
La face B s’ouvre sur une courte compo de Coltrane « Dahomey Dance » tout à fait réussie, elle se démarque de l’original. Le thème suivant est encore une belle réussite, c’est une compo de Byard « Rhythm In The Dark », des percus s’affolent et Byard improvise longuement avec sa flûte, nous voici plongés dans l’ombre de la forêt comme le suggère le titre, la pièce s’étale et prend son temps, elle fait bien, c’est tellement beau, tout ce que j’aime …
La face C est marquée par le retour des Hommes en mission qui interprètent un nouveau traditionnel Gospel, « It’s Gonna Rain », ensuite arrive une compo du vibraphoniste Khan Jamal, « God’s Ready » qui dialogue avec le saxo de Byard Lancaster, c’est très aérien et acrobatique, riche et bouillonnant, les deux s’entendent parfaitement et la pièce se transforme vite en performance, avant un retour au calme final.
« Hard Times » un standard signé Mitchell clôt cette face de la façon la plus classique qui soit, une opportunité pour Alfie Pollit de montrer son talent de pianiste, c’est d’ailleurs lui également qui ouvre la face D avec une de ses compos « The Inspiration That I Feel », qu’il joue au piano solo.
La pièce suivante ne saurait nous décevoir puisqu’il s’agit de « The Creator Has A Masterplan » que l’on doit à Pharoah Sanders. Les vocalistes ici sont à la fête, nombreux pour rendre hommage à la partie de Leon Thomas, même Byard a rangé son sax ! L’album se termine par le fameux « Swing Low Sweet Charriot » avec le quartet de gospel et les chanteurs dispos, Lancaster a sorti sa flûte pour lancer quelques traits lumineux ici ou là.
Un album qui balance entre tradition et modernité, ce qui m’a bien plu…
Rhythm in the Dark
Sweet Evil
Byard Lancaster - Dahomey Dance
Thunderbird Service - The Creator Has a Master Plan