
Spontaneous Music Ensemble – New Surfacing – (2013)
Les amateurs de free auront toujours une oreille attendrie pour le Spontaneous Music Ensemble et surtout pour ce qu’il représente, en matière d’audace et de réussite. Ici nous avons des témoignages sonores très écartés dans le temps.
Le premier enregistrement est issu d’un concert donné à Newcastle le dix-sept novembre soixante-dix-huit, enregistrement fameux paru une première fois en deux mille huit sur Emanem 4150, avec le titre « Trio & Triangle ». C’est la partie trio qui nous intéresse.
On y trouve John Stevens aux percus, au cornet et à la trompette de poche, Nigel Coombes au violon et Roger Smith à la guitare. Ces enregistrements issus du concert de Newcastle, absolument passionnants, ont hélas été captés sur une simple cassette, sans la profondeur de son nécessaire.
C’est pourquoi cette nouvelle édition est capitale, d’un niveau technique beaucoup plus fidèle en matière de restitution sonore, émanant de la bobine d’origine. Ce qui justifie amplement cette édition.
L’autre pièce, « Complete Surfaces », a été extrait d'un concert à Londres en quatre-vingt-douze et partiellement publiée en quatre-vingt-quatorze par le label Konnex (KCD 5049), on y retrouve les mêmes musiciens, mais également les mêmes problèmes, c’est à un nettoyage sonore très habile auquel nous sommes également conviés pour la version incluse sur cet album, il y a également environ huit minutes supplémentaires.
On comprend aisément que cette version fait aujourd’hui référence et qu’elle est incontournable, de par l’originalité de ce trio mais aussi par la qualité des pièces réunies, l’écart dans le temps ne représentant en rien une nuisance. Par ailleurs l’ensemble des trois pièces pèsent soixante-trois minutes et cinquante-huit secondes.
Avec le Spontaneous Music Ensemble l’improvisation est mise à nue, chaque pièce semble un redémarrage à partir de rien, de zéro, c’est ce qu’il semble, mais en vérité c’est l’exact opposé, car ce qui « paraît » n’est que méprise, ou simple face d’un possible, d’un évènement improbable ou hasardeux, qui se transforme avec une sûreté incroyable en un passionnant échange plein d’une richesse momentanée…
En fait, d’une certaine façon tout est déjà joué, en place dans l’intensité du moment, par la connexion des possibles, l’éventuel devient certain et le probable nécessité. Il y a dans l’imminence de ces interactions comme un non-choix, tout est expressif et magique, la réaction induite qui suit pourrait être réactionnaire, cachée dans la sagesse des doigts où la mémoire des mains…
Et la beauté qui jaillit sans faillir est d’une intensité remarquable, là comme par entendement, les composés se décomposent et l’alternative n’est qu’un choix dans l’infini des possibles…
Un album bien bonnard !
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Sur ce site marchand se trouvent deux courts extraits ce qui permet de se faire une idée:
https://www.soundohm.com/product/new-surfacing







