J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 9 oct. 2025 02:39

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Akira Sakata – Mooko – (1990)

Mais qu’est-ce donc que ce « Mooko » ? J’étais intrigué et voulait le savoir. Fort logiquement je me mis donc au japonais, car chacun sait qu’Akira Sakata est né en ce pays, d’où le soleil est également originaire. Quelques heures après j’étais prêt, je maîtrisais avec pas mal d’adresse les hiéroglyphes nippons.

Et c’est ainsi que j’appris que « Mooko » n’était autre que le nom de la Mongolie. Heureux de cette découverte, je décidais bientôt de m’atteler à l’apprentissage du Mongol, et particulièrement du mongol « khalkha », le plus usité dans ces lointaines contrées, où les habitants habitent dans des tipis circulaires, autour desquels gravitent des chevaux nains.

C’est ainsi que j’appris bien des choses intéressantes sur cet album mongol, il a été enregistré en quatre-vingt-sept, la gestation, et la mise à bas des petites galettes, pris trois longues années durant lesquelles elles furent gravées à la pointe du silex, par les mains habiles du fier peuple mongol.

Akira qui avait fait la rencontre de Ronald Shannon Jackson lors d’un long voyage en Germanie, ainsi que de Brötzmann, Sonny Sharrock, Laswell et d’autres lascars, écrivit à Ronald : « Veux-tu enregistrer avec moi ? », Ronald répondit ; « Bien sûr, mais si nous devions l'enregistrer, il serait préférable que Bill Laswell le produise », Akira répondit : « Je vais lui demander », ce qu’il fit, et Bill répondit : « J’arrive, ma basse aussi. » Sakata lui écrivit alors : « Rendez-vous à New York, dans les Studios Sorcerer Sound, les deux et trois décembre. »

Quand l’enregistrement fut terminé, Akira était fatigué et s’endormit longtemps dans la chambre de l’hôtel, il était habitué au futon traditionnel, et la mollesse des matelas yankees le pris à revers, ainsi il se réveilla fort tard et, qui plus est, avec des heures qui filaient plus vite qu’en orient, suite à un décalage pernicieux et déloyal des aiguilles placées dans les horloges ricaines, qui les font souvent arriver avant les autres, surtout quand il s’agit de courir.

Ainsi il entendit par téléphone Bill déclarer : « Sakata ! C'est fait ! », le mixage était terminé. Akira fut honteux d’avoir raté cette étape cruciale, et parla de la Mongolie qui était jolie, il dit à Bill : « Allons en Mongolie avec notre groupe ! » Ce qui fut fait et l’on baptisa donc l’album « Mooko ».

Akira aimait la Mongolie et plus particulièrement la grande plaine d’Homie. Il apporta ses musiques dans les « hautes terres » et les écouta avec des représentants du peuple natif, dans les plaines froides et rugueuses, pendant la saison d’automne.

Il alla également avec Bill et treize musiciens, quelques années plus tard, jouer dans ce pays qu’il aimait tant, avec sa clarinette alto et sa clarinette basse… Mooko n’était que le point de départ de toutes ces aventures épiques !

Nitchimo Satchimo
Hiyashi-bushi
Hitsujikai No Banasan
Kibaminzoku No Odori
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 9 oct. 2025 11:15

24 décembre 1956 -

Nous voici à l'heure du réveillon, en cette années 56, le sapin est décoré et les chaussures soigneusement placées, avec un intervalle conséquent, pour que le barbu vêtu de rouge puisse soulager sa hotte...

C'est l'heure où le Jimmy Giuffre Trio enregistra une petite merveille, poétique et et enchantée...

"The Train And The River", l'air du petit train qui regagne la gare, là où vivent les lutins ainsi que le Père Noêl, à Rovaniemi, en Finlande.

Jimmy Giuffre joue de la clarinette, du saxo, Jim Hall de la guitare et Ralph Pena de la contrebasse.

The Train and the River
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 10 oct. 2025 02:22

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David S. Ware – Live In The Netherlands (Solo at Zuid-Nederlands Jazz Festival 1997) – (2001)

David Spencer Ware en solo, voilà qui n’est pas habituel, mais l’exercice n’effraie pas nombre de saxophonistes, qui s’y risquent de temps en temps. Ici c’est le tour du grand David de se lancer dans ce bain risqué, le temps d’un album au format déjà un peu ancien, celui de la quarantaine de minutes.

Il y a une étrangeté ici, qui n’est pas usuelle dans ce genre de performance, autant en parler de suite… Il y a ici, de temps en temps, comme une sorte de stationnement étrange qui place le soliste en situation presque de spectateur, en fait il travaille le timbre et s’y plaît plus que de coutume.

Il y a bien des variations, des vibrations, qui pourraient convoquer Albert Ayler, bien que ce dernier ne fasse qu’évoquer ce qui semble fasciner David S. Ware. Ainsi, il y a une belle originalité ici, qui ne se trouve pas si facilement. La mélodie est bien là, mais presque de façon fortuite, ne faisant que passer, elle s’efface devant l’expression technique du travail sur le son.

Le discours est plutôt horizontal, ce qui n’empêche pas, à certains moments, David de monter et descendre avec vivacité les doigts sur la colonne d’air. Sur « 7th Dimensional » il joue même avec le silence, l’intégrant en partenaire dans le solo, brisant le son de façon soudaine, et même prolongée.

Ainsi l’ennui ne vient pas et l’attention est maintenue, malgré ce parti-pris osé. Ce qui ne surprend pas de la part de ce grand musicien que l’on n’attendait pas forcément sur ce type d’exercice qu’il renouvellera sur « Saturnian » et « Organica ».

La performance est donc originale quand on la compare aux plus anciens, férus du genre, comme Joe McPhee, Anthony Braxton, Charles Gayle ou Evan Parker.

4Th Dimensional (Original Version)
5Th Dimensional (Original Version)
6Th Dimensional (Original Version)
7Th Dimensional (Original Version)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 10 oct. 2025 15:49

31 janvier 1958 -

Voici Brew Moore au sax ténor, avec les membres de son quintet, Cal Tjader au vibraphone, Vince Guaraldi au piano, Bobby White à la batterie et Dean Reilly à la contrebasse.

On remarque que Brew Moore fait partie de l'école Lesterienne, il a réuni ce bel orchestre avec un Cal Tjader très expressif...

Ce concert est donné à " L'University College " de Los Angeles, devant un public composé essentiellement d'étudiants.

Brew Moore: Dues Blues
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 11 oct. 2025 02:55

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Vincent Peirani – Living Being IV - Time Reflections – ((2025)

Vincent Peirani revient avec le volume quatre de ses « Living Being », celui-ci est aussi réussi que les précédents. Déjà il y a la magie du quintet, tout simplement grandiose, avec Emile Parisien au saxophone soprano, Julien Herne à la contrebasse, Tony Paeleman aux claviers et Yoann Serra à la batterie.

Le grand niçois enlace son accordéon ou son accordina, et compose avec talent la plupart des pièces. A l’heure de l’achat il faut un peu se méfier, car une méchante ruse pourrait vous le faire regretter. En effet le Cd contient neuf pièces, alors que le vinyle disponible en deux versions, l’une d’elle est colorée, n’en contient que six !

A l’écoute je me dis que Vincent a dû passer pas mal de temps à la compo, car les pièces sont élaborées et souvent très réussies, comme « LL », hommage à Lionel Loueke, le guitariste béninois. On connaît ses aptitudes musicales tout à fait remarquables, et on constate qu’avec des choix qui ne renient ni le grand public, ni l’amateur pointu, il concilie la facilité d’écoute et la complexité, sans jamais céder à la facilité.

Chaque pièce est une étape ciselée, une marche de plus vers un palier nouveau, toujours accompli, qui enchante et ravit. Je pense par exemple à « Physical Attraction » qui balance reggae et nous envoie en Jamaïque sans passer par la case avion.

Le tendre « Clessidra » ouvre le cycle des « Time Reflections », une compo qui respire « Vincent Peirani » et qui suit un schéma dont il a déjà usé par le passé, mais qui fonctionne toujours avec une magnifique acuité, magique… Il fallait également une valse pour que tout tourbillonne en nos têtes, ce sera « Better Days », qui réunit également tendresse et nostalgie.

Avec « Inner Pulse » on change encore de vitesse, car la pièce est sujette aux accélérations, aux décélérations, puis à nouveaux aux bouillonnements rythmiques, c’est la pièce qui conclue l’album au format vinyle, ce qui est dommage car il y a une sucrerie prévue dans la suite…

Je pense au « pot-pourri », pour utiliser le terme français, qui arrive un peu plus loin, avec trois reprises de titres bien connus qui se glissent dans la « Bremain Suite », ainsi se succèdent et se chevauchent une version de « Under Pressure » de Queen et David Bowie, la « Glory Box » de Portishead et pour finir le « I Want You » des Beatles, histoire de faire une ballade dans le passé en traversant trois décennies, au pays d’Outre-Manche…

L.L.
Physical Attraction
Clessidra
Bremain Suite (Under Pressure / Glory Box / I Want You)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 11 oct. 2025 03:25

Buddy Guy and Big Mama Thornton • “Ball And Chain” • 1970
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