J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Blues traditionnel ou blues blanc, jazz, soul, funk, c'est ici.
Avatar du membre
bushi
Super contributeur
Super contributeur
Messages : 675
Enregistré le : mer. 31 juil. 2019 09:38
Localisation : Paris 18 - et Morbihan

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par bushi » lun. 5 juin 2023 18:50

Un poil jazzy, une voix très Amy , un électro funk à la Meshell par moment ... Gros son .

Il ne faut pas confondre profond attachement et haute fidelité - Franquin

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 6 juin 2023 03:09

bushi a écrit :
lun. 5 juin 2023 18:50
Un poil jazzy, une voix très Amy , un électro funk à la Meshell par moment ... Gros son .

Ça a l'air parti pour cartonner ce truc là, ils sont forts ces belges!
Merci pour le tuyau !
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 6 juin 2023 03:20

Image

Michel Portal – Our Meanings And Our Feelings (1969)

Cet album du grand Michel Portal est évidemment très particulier, jamais réédité il atteignait des sommes folles en occasion et, de ce fait, l’écoute en était rare, il restait quelques traces sur youtube qui permettaient à l’amateur de se faire une idée et, l’eau à la bouche, de s’armer de patience avant qu’enfin une réédition ne se fasse.

J’ai donc pu acquérir mon exemplaire et j’en suis heureux, c’est évidemment et clairement un album de free jazz, ce qui pouvait effrayer les labels et leur faire craindre un échec commercial, ce genre étant devenu souvent synonyme de musique cacophonique, pour simplifier gentiment. Je ne connais pas le nombre d’exemplaires pressés, mais certainement moins que pour le dernier Orelsan.

Ce sera donc du vinyle, on comprend également qui est le cœur de cible. C’est plutôt bien fait, en respectant l’esprit de l’original, ce qui est le meilleur choix. Le seul truc qui me fâche un peu, c’est la sous-pochette bas de gamme qui ne protège pas de l’électricité statique. Lors du premier déballage soyez très prudent pour extraire le vinyle de son fourreau, il ne faut pas trop forcer, prenez votre temps afin d’éviter le frottement, vous pourriez l’abîmer de façon définitive.

L’album est historique, probablement l'un des premiers du genre en France, après le fameux « Free Jazz » de François Tusques paru sur les « Disques Mouloudji » en mille neuf cent soixante-cinq avec… Michel Portal à la basse clarinette. Ce dernier a bénéficié par contre déjà de plusieurs rééditions, il me semble même me souvenir qu’un membre éminent de ce forum possède un original de cet album culte.

Ici c’est également du pur free-jazz avec improvisation totale, sans entente préalable, est-il noté au verso par Michel Delorme de « Jazz Hot », commentaire d'époque. Chacun arrive avec son bagage, cependant la composition des pièces est attribué à Michel Portal et/ou Joachim Kühn, ce qui peut nuancer l’affirmation antérieure, bien que l’impression générale reste à la musique totalement libre.

Je passe un peu de temps à la distribution des instruments car ça en dit assez long sur ce qui se joue ici. Michel Portal joue du sax ténor, des clarinettes, du taragot d’origine hongroise, du zoukra, un instrument algérien, et du steel drum, un instrument de percussion métallique. Joachim Kühn joue du piano, du sax alto, du shenai, de la corne d’antilope, du steel drum, des cloches et du tambourin.

Jean-François Jenny Clarke est à la basse, Aldo Romano et Jacques Thollot sont à la batterie, en outre ce dernier joue également du tambourin. L’apport des instruments exotiques est déterminant sur « Walking Through The Land » et « Dear Old Morocco » qui sont à l’image de l’album, de pures merveilles d’impros free, mais je ne m’étale pas sur le sujet, les amateurs sont déjà convaincus.

La dernière pièce, le morceau titre, est absolument phénoménal, dans la lignée de tout ce qui précède, en fait. Pour le reste, je vous renvoie à la description pièce par pièce de Michel Delorme au verso, qui est vraiment parfaite et très complète, mieux que je ne saurais faire.

For my Mother


Walking Through the Land


Dear Old Morocco


Our Meanings and Our Feelings
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 6 juin 2023 16:25

Image

John Zorn - Masada String Trio – Haborym (Book Of Angels Volume 16) - (2010)

Après avoir enregistré le second album de la série, Azazel, le Masada String Trio revient pour Haborym, seizième enregistrement du livre des anges (déchus).

John Zorn surprend, il est dans son rôle, certains sont fâchés de voir revenir un nouveau témoignage du trio au sein de la série, comme s'il prenait la place de quelqu'un d'autre...

Veine querelle, seule compte la musique!

C'est la première fois que Mark Feldman au violon, Erik Friedlander au violoncelle et Greg Cohen à la contrebasse retournent ensemble dans un studio depuis cinq ans, et bien une seule certitude s'impose avec force: le trio n'a rien perdu de la magie qui opère dès qu'il y a interaction entre ces trois musiciens, c'est même stupéfiant, comme sur "Raamiel" qui navigue entre tension et lyrisme, en jouant sur d'infimes variations de la puissance et de l'intensité, les trois instruments se mélangent et arrivent à créer un son unique d'une très grande force hypnotique.
01. Turel.mp3
(14.55 Mio) Téléchargé 14 fois
10. Raamiel.mp3
(14.71 Mio) Téléchargé 11 fois
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 6 juin 2023 16:42

John Zorn - Secret Chiefs 3 – Xaphan (Book Of Angels Volume 9) - (2008)
10. Omael.mp3
(9.2 Mio) Téléchargé 12 fois
John Zorn - Bar Kokhba – Lucifer (Book Of Angels Volume 10)
06. Zechriel.mp3
(18.11 Mio) Téléchargé 13 fois
We will dance again...

Avatar du membre
Bebeto
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 1892
Enregistré le : mer. 31 juil. 2019 15:47

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Bebeto » mar. 6 juin 2023 16:57

Hello Douglas, je te lance une bouteille à la mer, ce serait un miracle.
De J. Zorn connaitrais-tu un morceau planant (spiritual ?) ? J'ai entendu, un soir, sur fip sans doute, il y a peut-être une toute petite dizaine d'années, un truc du genre merveille absolue. Planant, mélodique. Bien entendu, c'est trop vague pour toi, mais sait-on jamais. Ou mieux, face à sa discographique exponentielle, vers quels disques m'orienterais-tu dans cette veine-là ?
Pas grave si tu n'as aucune idée de ce que je raconte, moi non plus, je n'en ai pas tellement. Souvenir très vague. :)

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 7 juin 2023 04:18

Bebeto a écrit :
mar. 6 juin 2023 16:57
Hello Douglas, je te lance une bouteille à la mer, ce serait un miracle.
De J. Zorn connaitrais-tu un morceau planant (spiritual ?) ? J'ai entendu, un soir, sur fip sans doute, il y a peut-être une toute petite dizaine d'années, un truc du genre merveille absolue. Planant, mélodique. Bien entendu, c'est trop vague pour toi, mais sait-on jamais. Ou mieux, face à sa discographique exponentielle, vers quels disques m'orienterais-tu dans cette veine-là ?
Pas grave si tu n'as aucune idée de ce que je raconte, moi non plus, je n'en ai pas tellement. Souvenir très vague. :)
C'est en effet presqu' impossible de te répondre, particulièrement avec le très prolifique John Zorn et le flou qui entoure ta sensation d'alors...
Souvent ce genre d'immersion arrive, ou plutôt ça arrive rarement, mais à chacun...
En fait, en général, c'est un ensemble de sensations qui provoque l'immersion dans la musique, au départ il y a forcément un titre musical qui "prend" direct, et le sentiment de vouloir s'y fondre. Comptent alors la musique, le désir de vouloir se couler dans le flot musical et de se laisser totalement embarquer, mais aussi les circonstances environnementales, le lieu, l'heure et le sentiment profond de ressentir un "choc" émotionnel, lié à une sorte d'abandon...
En d'autres circonstances la même musique pourrait avoir un effet différent, le côté rationnel en prenant le dessus, enlèverait une partie de cette magie...
Enfin, c'est ce qu'il me semble, désormais quand il m'arrive ce genre de trucs, comme par exemple me faire embarquer dans une musique de film, je note avec un crayon en regardant le générique...

Pour en revenir à Zorn ça nous ramènerait aux années 2012, avec plus ou moins deux ans, c'est à dire de 2010 à début2014. On est à une quarantaine d'album au moins, bien que la diffusion puisse concerner un album antérieur.
Le mieux serait de procéder par élimination. Une question importante consisterait à savoir s'il jouait lui-même, ou s'il composait et dirigeait, dans le premiers cas il y aurait peu d'albums concernés. Je trouve "Conneries" sur l'album "Rimbaud" à la pochette recouverte de velours, avec Mathieu Amalric en récitant et Zorn à l'alto, mais ça ne correspond pas à ta description, bien que ce soit une belle pièce, trouvable même sur le tube.

On peut enlever également tous les albums avec uniquement des cordes, de musiques klezmer,de musique concernant uniquement l'orgue ou d'influence contemporaine.
A ce stade il y a le John Zorn - Pat Metheny, volume 20 des books of angels dont je parle en ce moment qui pourrait éventuellement correspondre, j'aime beaucoup cet album, c'est un de mes préférés.
Parmi ceux que je n'ai pas écoutés (largement plus de la moitié concernant cette période) je remarque "John Zorn – Templars - In Sacred Blood", j'en parle car j'ai beaucoup aimé "John Zorn – The Last Judgment" qui est de 2014 par cette même formation et dans la même série, peut-être une piste concernant ces deux-là...

Voilà où ta réflexion me mène, pendant cette période il y a pas mal de filmworks et de books of angels, on ne sait jamais...

Bonne quête !
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 7 juin 2023 04:29

Image

Mike Osborne – Dawn (2015)

Deux jours sans écrire, heureusement j’ai un peu d’avance au compteur de quoi tenir une bonne semaine, il est vingt-deux heures trente, alors je tente le coup. Ça tombe bien j’ai sous le coude un bon candidat, un album que j’ai déjà écouté trois fois ces jours derniers et qui m’a bien emballé, pour le moins, ce truc de Mike Osborne, un english qui joue du sax alto, à priori ce sont là ses premières traces discographiques, en effet l’enregistrement est ancien.

Trois extraits de concert en fait, le premier est daté du mois d’août soixante-dix, le second du mois de décembre de la même année, tous les deux captés à Londres. Six titres au total et plus de cinquante-deux minutes de musique pleine, engagée, avec un investissement exceptionnel de la part des belligérants. Le troisième extrait date de soixante-six au « Regent Sound », Londres encore, vingt minutes qui s’ajoutent.

Les deux enregistrements de soixante-dix dépassent tout. Le contrebassiste est de qualité, Harry Miller lui-même, ceux qui connaissent comprendront. Louis Moholo tient la batterie sur les six premiers titres et Alan Jackson sur l’enregistrement de soixante-six, John Surman est également présent au sax baryton et soprano sur cette dernière performance.

C’est vraiment puissant dès l’entrée en matière, Mike Osborne balance la semoule direct et sans préambule, sur « Scotch Pearl » qu’il incendie dès le premier souffle. C’est un peu ça ces concerts de soixante-dix, une énergie phénoménale qui se déverse entre nos tympans. Heureusement il y a « Dawn » qui prend son temps, histoire de reprendre son souffle, mais aussi de balancer, serré.

Autant le dire de suite ces enregistrements sont tout à fait historiques, on sait que Mike Osborne, si prodigieux, verra sa santé mentale s’altérer jusqu’à le rendre muet musicalement, comme si toute cette énergie s’était tassée en une bulle puissante qui ne durera que le temps de quelques années, avant de s’épuiser, de se vider…

Il joue comme un damné, écoutez-le sur « TBC » délivrer ce flux sonore inouï, qui déferle sans jamais vouloir s’arrêter, tel un torrent qui emmène avec lui les cailloux, les rochers et le lit de la rivière… les micros ne sont pas idéalement placés pour la prise de son, mais qu’importe en fait, tellement la musique est grandiose.

Du coup, après un tel déferlement, la dernière partie, de soixante-six, semble un peu décalée et souffre en comparaison, c’est bien normal, bien qu’elle soit très honorable, mais voilà, elle gagnera à être écoutée à part, pour qu’elle puisse livrer ses qualités.

Voilà je suis arrivé au bout de mon challenge, « 1st » pétille dans mon crâne et c’est l’esprit d’Albert et de son trio qui remonte dans mes souvenirs, rappelé par le jeune écervelé qui danse en jouant de son alto sous mes yeux fatigués. Je vais pouvoir choisir un autre album pour finir la soirée…

We will dance again...

Avatar du membre
Bebeto
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 1892
Enregistré le : mer. 31 juil. 2019 15:47

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Bebeto » mer. 7 juin 2023 15:12

Douglas a écrit :
mer. 7 juin 2023 04:18
Bebeto a écrit :
mar. 6 juin 2023 16:57
Hello Douglas, je te lance une bouteille à la mer, ce serait un miracle.
De J. Zorn connaitrais-tu un morceau planant (spiritual ?) ? J'ai entendu, un soir, sur fip sans doute, il y a peut-être une toute petite dizaine d'années, un truc du genre merveille absolue. Planant, mélodique. Bien entendu, c'est trop vague pour toi, mais sait-on jamais. Ou mieux, face à sa discographique exponentielle, vers quels disques m'orienterais-tu dans cette veine-là ?
Pas grave si tu n'as aucune idée de ce que je raconte, moi non plus, je n'en ai pas tellement. Souvenir très vague. :)
C'est en effet presqu' impossible de te répondre, particulièrement avec le très prolifique John Zorn et le flou qui entoure ta sensation d'alors...
Souvent ce genre d'immersion arrive, ou plutôt ça arrive rarement, mais à chacun...
En fait, en général, c'est un ensemble de sensations qui provoque l'immersion dans la musique, au départ il y a forcément un titre musical qui "prend" direct, et le sentiment de vouloir s'y fondre. Comptent alors la musique, le désir de vouloir se couler dans le flot musical et de se laisser totalement embarquer, mais aussi les circonstances environnementales, le lieu, l'heure et le sentiment profond de ressentir un "choc" émotionnel, lié à une sorte d'abandon...
En d'autres circonstances la même musique pourrait avoir un effet différent, le côté rationnel en prenant le dessus, enlèverait une partie de cette magie...
Enfin, c'est ce qu'il me semble, désormais quand il m'arrive ce genre de trucs, comme par exemple me faire embarquer dans une musique de film, je note avec un crayon en regardant le générique...

Pour en revenir à Zorn ça nous ramènerait aux années 2012, avec plus ou moins deux ans, c'est à dire de 2010 à début2014. On est à une quarantaine d'album au moins, bien que la diffusion puisse concerner un album antérieur.
Le mieux serait de procéder par élimination. Une question importante consisterait à savoir s'il jouait lui-même, ou s'il composait et dirigeait, dans le premiers cas il y aurait peu d'albums concernés. Je trouve "Conneries" sur l'album "Rimbaud" à la pochette recouverte de velours, avec Mathieu Amalric en récitant et Zorn à l'alto, mais ça ne correspond pas à ta description, bien que ce soit une belle pièce, trouvable même sur le tube.

On peut enlever également tous les albums avec uniquement des cordes, de musiques klezmer,de musique concernant uniquement l'orgue ou d'influence contemporaine.
A ce stade il y a le John Zorn - Pat Metheny, volume 20 des books of angels dont je parle en ce moment qui pourrait éventuellement correspondre, j'aime beaucoup cet album, c'est un de mes préférés.
Parmi ceux que je n'ai pas écoutés (largement plus de la moitié concernant cette période) je remarque "John Zorn – Templars - In Sacred Blood", j'en parle car j'ai beaucoup aimé "John Zorn – The Last Judgment" qui est de 2014 par cette même formation et dans la même série, peut-être une piste concernant ces deux-là...

Voilà où ta réflexion me mène, pendant cette période il y a pas mal de filmworks et de books of angels, on ne sait jamais...

Bonne quête !
En voilà une réponse circonstanciée et qui finit par de belles propositions. Pat Metheny, que je connais un peu, beaucoup, sa patte je l'aurais reconnue, je crois bien. Pas grave tout ça, j'ignorais son travail avec Zorn, merci, donc car j'en profite donc pour écouter le volume 20.
Mais, et c'est pour parler hein, le morceau fantôme se rapprocherait davantage de ce qu'il a fait avec Bill Frisell sur The Gnostic Preludes. Bien entendu, si je n'ai pas retenu le nom du morceau, l'animateur l'a-t-il seulement prononcé, je m'étais dit que si je le réécoutais, je m'en souviendrais, une beauté pareille ne courant pas les ondes.
En guise d'échange de bons procédés et pour animer à mon tour et modestement ton super fil, voici le titre qui me plait des Gnostics Preludes

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 7 juin 2023 15:15

Image

John Zorn - Banquet Of The Spirits – Caym (Book Of Angels Volume 17) - (2011)

Cyro Baptista est percussionniste, leader du quartet c'est aussi l'un des plus vieux amis et anciens collaborateurs de John Zorn. Avec lui c'est la musique africaine qui s'invite à écrire une page dans le livre des anges.

L'utilisation de l'oud et du gimbri par Shanir Ezra Blumenkranz, également bassiste de la formation, concourt fortement à la couleur de la musique dont il assure également les arrangements. C'est dire la particularité de cet album très ancré dans les rythmes de l'Afrique du nord, pulsés par Cyro Baptista et Tim Keiper, l'autre percussionniste.

La musique Klezmer se rappelle à nous à quelques occasions mais s'efface le plus souvent du paysage sonore pour faire place aux accents bédouins et aux musiques gnawas, ce sont bien les caravanes de chameaux qui parcourent le désert sous nos yeux, d'ailleurs les chants sont parfois gutturaux, habités par les démons de là-bas...

Un volume très attachant.

Banquet of the Spirits - Tzar Tak

05. Tzar Tak.mp3
(8.64 Mio) Téléchargé 12 fois
10. Tahariel.mp3
(10.97 Mio) Téléchargé 13 fois
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 7 juin 2023 15:24

Bebeto a écrit :
mer. 7 juin 2023 15:12

En voilà une réponse circonstanciée et qui finit par de belles propositions. Pat Metheny, que je connais un peu, beaucoup, sa patte je l'aurais reconnue, je crois bien. Pas grave tout ça, j'ignorais son travail avec Zorn, merci, donc car j'en profite donc pour écouter le volume 20.
Mais, et c'est pour parler hein, le morceau fantôme se rapprocherait davantage de ce qu'il a fait avec Bill Frisell sur The Gnostic Preludes. Bien entendu, si je n'ai pas retenu le nom du morceau, l'animateur l'a-t-il seulement prononcé, je m'étais dit que si je le réécoutais, je m'en souviendrais, une beauté pareille ne courant pas les ondes.
En guise d'échange de bons procédés et pour animer à mon tour et modestement ton super fil, voici le titre qui me plait des Gnostics Preludes
Du coup c'est toi qui m'offre une belle découverte, je ne connaissais pas cet album, de la fine dentelle...
merci !
:chapozzz:
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 8 juin 2023 04:17

Image

John Zorn – New Traditions In East Asian Bar Bands (1997)

Un album très étonnant de la part de John Zorn, bien que l’étrangeté dans ses projets et sa musique ne soit, en vérité, plus une surprise. Pour autant cet album pourrait être qualifié de « délicieux » ce qui contrebalance en totalité cet aspect inhabituel, bizarre et pour tout dire en fait, si exotique.

John Zorn s’en va, musicalement, en extrême orient, ou plutôt, pourrait-on corriger, il s’y rend, mais par la pensée et l’imagination, solidement accroché au fauteuil de son salon… Ce voyage se fait en trois étapes musicales.

Le premier d’entre eux se nomme « Hu Die », la pièce dépasse les vingt-cinq minutes et concerne deux magnifiques et prodigieux guitaristes, ils sont exceptionnels, Bill Frisell et Fred Frith, un duo tout simplement génial et très complémentaire, doté d’une véritable intelligence musicale. Mais ils ne forment qu’un pôle de la musique.

L’autre tient en un très long texte signé par Arto Lindsay lui-même, bien qu’il soit guitariste, il n’use ici que de la plume, et encore on lui adjoint un traducteur qui en fait une nouvelle écriture en langue chinoise. C’est Zhang Jinglin qui sera la récitante. A ce jeu tout est musique, les guitares, mais aussi la voix de Zhang qui se promène et laisse s’écouler le texte, avec l’intonation et le charme doucereux de cette belle langue, qui devient une sorte d’instrument, à égalité avec les guitares.

Nous restons dans une zone géographique très proche avec la seconde composition « Hwang Chin-ee », dite cette fois-ci en Coréen par une autre récitante, « Jung Hee Shin », qui dit un texte de Myung Mi Kim. Ce sont les batteurs Joey Baron et Samm Bennett qui, cette fois-ci, sont en charge de la partie instrumentale, même si la voix, à cette occasion, joue également ce même rôle, dans un registre différent de la pièce précédente.

Cette pièce frôle les dix-sept minutes et s’éloigne de l’atmosphère rêveuse et hypnotique qui dominait dans le trio chinois. Ici c’est plus dynamique, les percussions s’évertuent et autorisent les intonations plus directives, voix forte ou déclamatoires. Même si la tonalité générale reste malgré tout très contenue au niveau de la manifestation des émotions, ce qui n’empêche pas d’engager une phase très active, suggérant des mouvements et des actions, peut-être des déplacements... Il faut ici souligner que les compositions sont créditées à John Zorn lui-même.

La dernière partie est la plus conséquente, dépassant la demi-heure, elle se nomme « Quề Trân », en vietnamien. Deux musiciens tiennent les claviers, Anthony Coleman et Wayne Horvitz, la narratrice se nomme Ánh Trần, sa voix est très calme et très posée, quand elle parle, elle chante pourrait-on dire, les inflexions utilisées permettent cette audace.

L’ambiance est assez féérique, voire fantomatique, on retrouve ce jeu entre les instruments et les voix, comme un dialogue ici, avec le silence parfois en partage. L’improvisation est essentielle également, tant sur ce troisième titre que sur les deux autres. Nous sommes face à un instantané entre ces trois instruments qui échangent, la voix et l’électricité, la force du silence également, du murmure et de la confidence, comme un partage…

Un grand et bel album, assez unique, original, qui mérite une écoute attentive.
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 8 juin 2023 14:46

John Zorn - The Book of Angels - ( Masada Book two)

Face à la complexité de son œuvre et de ses aspirations, John Zorn ne laisse pas les auditeurs sans balises, il fait un effort et crée des genres et des sous-genres qui permettent à l'amateur de se repérer.

Avec "Masada" John Zorn va s'intéresser à ses origines juives. La première concrétisation est la sortie de l'album "Kristallnacht".

Il crée ensuite 200 compositions à base de musique juive traditionnelle ou klezmer qui formeront le premier "Masada Book". Le "Masada quartet" sera également le nom que prendra le groupe de John Zorn pour jouer ces compositions. Au gré du temps il formera d'autres variations de ce groupe, Electric Masada, Masada Guitars et surtout le Masada String Trio. Ces compositions seront également interprétées par d'autres amis musiciens qui choisiront des morceaux à enregistrer, comme le "Bar Kohkba Sextet".

Le "Masada Book two" est notre sujet ici. Il consiste en une nouvelle série de 300 compositions écrites par John Zorn en 2004, sur les mêmes bases que sur le Book un.

Cependant des groupes plus variés interviendront dans le projet, au départ ce dernier devait être constitué de trente volumes distincts, mais, le temps passant John Zorn n'arrive pas à arrêter le flot. C'est ainsi qu'un trente et unième, puis un trente-deuxième volume paraissent, ce dernier sera confié au "Mary Halvorson Quartet".

Chaque volume est dédié à un démon dessiné à l'intérieur de l'album. Les pochettes sont magnifiques, toutes unies de couleurs différentes, elles sont perforées par une étoile qui laisse apparaître la couleur du CD. Ce sont les musiciens invités qui choisissent les compositions qu'ils désirent enregistrer. Les interprétations sont d'une extrême diversité mais elles conservent toutes la trace de la musique klezmer ou de la musique juive plus traditionnelle.

Les volumes de cette série connaîtront une très grande popularité, en premier lieu par le caractère exceptionnel de la musique jouée, aucun volume n'est médiocre, ni même moyen. S'il est possible de croiser quelques morceaux free, ils sont peu nombreux et leur présence est artistiquement nécessaire. Par ailleurs de nombreuses formes très variées de musiques sont présentes.

Au fil des écoutes on croise également une foule d'interprètes, car la première singularité de notre homme c'est d'être un musicien, il joue du saxophone alto, mais c'est avant tout, et surtout, un immense et prolifique compositeur. On se retrouve donc face à une série d’œuvres jouées par des musiciens, tous extraordinaires, mais traversant des styles et des musiques assez disparates. Certains albums sont interprétés par un musicien en solo, en duo ou par un trio et même en groupe beaucoup plus important, mais on trouvera également des formations de rock ou de musique de chambre, quatuors à cordes et autres.

Les musiciens font le plus souvent partie de la "galaxie" John Zorn et passent de groupes en groupes, formant comme une communauté musicale. La musique elle-même sera acoustique ou électrifiée, multiformes, iconoclaste, et même parfois radicale et extrême, bien que le "Masada Book Two" restât relativement sage.
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 8 juin 2023 15:02, modifié 1 fois.
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 8 juin 2023 15:00

Image

John Zorn - David Krakauer – Pruflas (Book Of Angels Volume 18) - (2012)

C'est David Krakauer le maître à jouer sur ce dix-huitième volume. Krakauer est connu pour avoir relancé la musique klezmer en la rendant plus populaire, il jouit déjà d'une grande notoriété et fait de temps à autres la une des revues musicales.

Outre sa virtuosité remarquable qui force l'admiration, il a su moderniser le Klezmer traditionnel en y ajoutant de nouveaux ingrédients dans l'air du temps: l'électronique, le hip-hop, le funk et le jazz bien entendu, ensuite tout est une question de dosage.

Ce qui fait la beauté indéfinissable de la musique klezmer c'est le subtil mélange de beauté, de fatalité et de douleur profonde qu'elle contient, comme si le désespoir le plus noir ne pouvait s'exprimer qu'avec une douce ironie, qui éclate comme un rire dévastateur et sarcastique. L'enjeu est considérable.

Bon Krakauer s'en sort bien cette fois-ci, l'album est une réussite, avec une mention particulière pour Sheryl Baile la guitariste et une autre pour "Tandal" brève pièce où John Zorn intervient, bien qu' il ne soit pas crédité sur l'album.
07. Tandal.mp3
(8.27 Mio) Téléchargé 12 fois
JOHN ZORN & David Krakauer - Tandal - Book of Angels, Vol. 18: Pruflas


Parzial-Oranir by David Krakauer
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 9 juin 2023 03:16

Image

Laurent De Wilde – Life Is A Movie (2023)

Merci à Bushi pour cette excellente recommandation !

Laurent De Wilde mérite évidemment toute cette attention, c’est un pianiste remarquable et un improvisateur de grande qualité. Il est ici à la tête d’un trio composé de Jérôme Regard à la contrebasse et de Donald Kontomanou à la batterie, trois qui vont bien ensemble.

Dès qu’on ouvre le Cd et que l’on consulte le livret d’accompagnement, on est surpris d’y découvrir un peu comme une petite bande dessinée. Pour autant ce n’est pas vraiment le cas car les dessins, neuf au total si on ne tient pas compte de la couvrante, sont reliés à un texte écrit par Laurent, puis séquencés en cases qui sont pour la plupart de superbes portrait des musiciens en action.

Bien vu en tout cas car les portraits sont saisissants de naturel et font passer une émotion, bienveillance, concentration, joie, ou encore évoquent la concertation, le dialogue ou la mise en place. Autant d’éléments qui se tiennent quelque part entre la photographie dans son instantané et le portraitiste qui croque la seconde essentielle.

Mais ne négligeons pas le texte qui se résume d’une certaine façon dans le titre « Life is a movie », qui plonge à la fois dans le jazz, la vie du musicien, ses rapports avec le public et l’émotion, la créativité, « une bande-son du film de nos vies dont les lendemains restent à écrire mais dont le présent exprime toute la joie et le plaisir de jouer ensemble ».

Laurent a écrit toutes les compos de cet album, lui qui aime reprendre les standards et jouer du Monk à cœur perdu a appuyé sur le bouton « pause », suite à un accident de moto qu’i l’a privé de pratique pianistique, tout çà s’est donc joué d’abord dans la tête, les compos, l’album, sa conception, ne restait plus qu’à ouvrir les pages de ce livre intérieur…

Déjà, il faut savoir que Laurent est un merveilleux pianiste au toucher subtil, il aime surprendre, bien qu'il soit ouvert sur le monde, cet album peut sembler assez introspectif. Il connaît également l’importance des amitiés musicales, l’équilibre du trio possède, à cet égard, quelque chose de magique, de définitif, si l’unité ne se fait pas, alors c’est l’échec, ici la réussite est éclatante.

Pourtant l’album est très varié, le dernier titre de l’album, « Mes Insomnuits » en est un bel exemple, un texte dit par Laurent sur une musique toute en suspens, ambiance un peu noire et fantastique, « Revivre le jour me nuit » confie-t-il, voulant échapper à ses rêves ou peut-être à ses cauchemars !

Les amateurs de trio piano, basse, batterie ne seront pas déçus.

Life is a Movie


La vague


Mes insomnuits


Les paradis perdus
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 9 juin 2023 15:01

Image

John Zorn - Shanir Ezra Blumenkranz – Abraxas (Book Of Angels Volume 19) - (2012)

Retour de Shanir Ezra Blumenkranz sur cet album, mais en tant que leader, il joue du gimbri, cette guitare d'origine marocaine, mais électrifiée. Il est entouré d'un batteur, Kenny Grohowski, au jeu très carré et tout en puissance, et de deux guitaristes au feeling très rock, c'est dire la couleur de l'album, tout en énergie et en envolées incendiaires. Le guitariste soliste, Aram Bajakian, bien soutenu par Eyal Maoz à la rythmique s'en donne à cœur joie tout au long de l'album.

Un album essentiellement jouissif, très saignant, avec assez peu d'aspérités malgré quelques respirations ici ou là...

John Zorn: Abraxas - Domos (The Book Of Angels vol. 19)


John Zorn ABRAXAS Shanir Blumenkranz 8 Nahuriel: Masada Book Of Angels Vol. 19


John Zorn ABRAXAS Shanir Blumenkranz 6 Maspiel: Masada Book Of Angels Vol. 19


John Zorn ABRAXAS Shanir Blumenkranz 7 Aupiel: Masada Book Of Angels Vol. 19

01. Domos.mp3
(9.19 Mio) Téléchargé 12 fois
08. Nahuriel.mp3
(11.38 Mio) Téléchargé 13 fois
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 10 juin 2023 05:29

Image

Sarāb - Sarāb - (2019)

Je vous avais déjà parlé de Sarāb pour son album de deux mille vingt et un, « Arwāh Hurra ». Il semblait y avoir une actualité sur le groupe mais j’ai un peu cherché et rien trouvé, du coup je me suis intéressé à l’effort précédent, le premier de la formation. Celui-ci semble assez confidentiel également.

On retrouve en germe ce qui faisait la spécificité du précédent, un curieux mélange entre musique arabe, rock et jazz, et jazz-rock du coup. Le jazz apparaît lors des solos du tromboniste Robinson Khoury qui est de bon niveau, sa palette de couleur nourrit de temps à autres les airs orientaux en leurs donnant ce parfum jazz qui rafraîchit.

Il y a également un Fender Rhodes qui électrise la musique et apporte le côté jazz-rock qui va, avec la guitare plus lourde de Baptiste Ferrandis, qui n’hésite pas à franchir parfois le cap d’une musique très métal, bien soutenu par la rythmique souvent très carrée de Timothée Robert à la basse et de Paul Berne à la batterie.

Mais celle qui porte l’identité du groupe et lui donne son cachet c’est la chanteuse franco- syrienne Climène Zarkan, elle apporte à elle seule tout l’orientalisme de la musique, chantant de façon traditionnelle des textes qui ne le sont pas moins.

Oser un mélange de cette sorte est toujours un peu risqué, mais le défi semble réussi, toutefois cet essai sera dépassé par « Arwāh Hurra » me semble-t-il. Malgré tout ça reste sympa, on retient « Echoes from Aleppo », bientôt suivi par « Silence in Aleppo » deux beaux titres qui se nourrissent de la triste actualité de l’époque, on tendra également une oreille vers « Ana al Mutayyam » qui signifie « Je suis l’amoureux »…

Al Bidaya


Limb of Purity


Ana Al Mutayyam (Je suis l'amoureux)


Echoes from Aleppo
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 10 juin 2023 15:37

Image

John Zorn - Pat Metheny – Tap (Book Of Angels Volume 20) - (2013)

Pat Metheny a su garder la main sur une grande partie du travail artistique de l'album. Il a choisi les thèmes et les compositions dans l'éventail proposé par John Zorn, il a joué de presque tous les instruments ici, outre les guitares la liste est assez longue, et s'est fait accompagner par le seul Antonio Sanchez à la batterie.

Surtout la production de l'album échappe exceptionnellement à Zorn, le résultat est extrêmement convainquant et six perles s'enchaînent avec bonheur, en commençant par le plutôt rock "Mastema", le doux "Albim", jusqu'au free "Hurmiz"...

Une très belle réussite et certainement un des tous meilleurs de la série.

J'imagine que c'est pour des raisons contractuelles que cet album est sorti en même temps sur deux labels différents, Tzadik, le label de John Zorn, et Warner avec un artwork légèrement différent, avec notamment la disparition de l'étoile ajourée.

Ces quelques particularités, conjuguées à la qualité musicale de l'album et à la réputation de Pat Metheny, m'ont incité à le penser "Fip" compatible lors d'un récent échange...

John Zorn - Pat Metheny ‎– 01. Masterna (Tap - Book Of Angels 20, 2013)


Pat Metheny - Albim (Tap: Book of Angels Vol. XX, John Zorn)


02. Albim.mp3
(20.9 Mio) Téléchargé 16 fois
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 11 juin 2023 03:33

Image

Alain Goraguer – Musique Classée X (2023)

Cet album est en fait une réédition conforme à l’original, qui, lui, date de deux mille dix-huit. Il concerne les années soixante-dix qui virent naître ce genre, les films X et ce qu’il convient d’appeler le « porngroove », c’est-à-dire la bande-son qui accompagnait ces films, sans doute pas toujours des chefs-d’œuvre, mais qui avaient toutefois le mérite de permettre aux musiciens de travailler.

Il y a des B.O. qui sont très réussies, avec de la musique psyché bien sympa par exemple, et d’autres qui penchaient plutôt côté navet, impropres à sauver le film de l’anéantissement et de l’oubli. On imagine qu’avec de grands noms, même si Goraguer, par exemple, travaillait sous pseudo, nous avons plus de chance de tomber sur des merveilles oubliées, ou des chefs d’œuvres inconnus…

Bon là, c’est tout de même plutôt moyen, ou inégal disons, c’est peut-être dû au goût des personnes qui déterrent ces enregistrements inédits, peut-être ont-ils l’oreille un peu trop mainstream, mais pas grand-chose d’irrésistible musicalement. Une musique sans véritable personnalité, à sauver tout de même « Go Go GoReggae » en provenance de « Croisières pour couples en chaleur », dont le rythme est inconditionnellement entraînant et approprié.

Il y a également un orgue aventureux et bien sympa sur le bref « Birgit et le mâle du pays », avec des bruits bizarres sans doute en rapport avec l’action du film en question : probablement un arrachage de dents. La dernière pièce recèle une bonne nouvelle jusque dans son titre « Juliette, décoincée dans l’ascenseur », ouf ! On a eu peur pour elle ! Par contre les deux extraits d’ « Infirmières à tout faire » sont très convenus, même commentaire pour « Kikumi, paravent et par derrière », dont on attendait mieux.

Je passe à la face A, ayant par mégarde pris l’album à l’envers. Là c’est plutôt sympa pour le titre d’ouverture où « Marie-Jeanne », adepte de la propreté, « Astique le Pont », on ne saurait l’en blâmer, tant de matelots et de capitaines ayant glissé par mégarde sur le pont huilé et lubrifié. Toute cette face concerne le film « Croisières pour Couples en Chaleur », dont on devine, avec évidence, qu’il a été filmé sous les tropiques.

La seconde pièce « Post Scriptum Post Coïtum » est toute en atmosphère alanguie, on ressent ici, physiquement même, l’effet de chaleur moite, l’atmosphère collante de la sueur, induite par cette température élevée, nous projette malgré nous dans cette torpeur due à la montée anormale du thermomètre, l’accélération progressive du rythme de la musique ne nous laisse aucun répit. La troisième pièce est plus rafraîchissante, nous respirons enfin : « Annie a le vent en croupe », ça fait du bien ce sentiment de bien-être, provoqué par les éléments aériens.

Il me faut également vous parler du cahier d’activités joint à l’album. C’est très bon enfant, il y a un grand coloriage ou s’activent des personnes, toutes réunies dans un grand salon, qui semblent s’apprécier les uns les autres, dans un esprit de franche camaraderie. Tout se mêle, maîtres et valets, Madame La Baronne et Lucie, la soubrette.

Il y a également la rubrique point à relier, mais je ne saurais vous en dire plus, n’ayant pas encore réussi l’exercice parfaitement. On trouve également une galerie de personnages pratiquant la gymnastique, pré-découpés, que l’on peut placer à son gré dans un décor chatoyant, afin de créer des interactions amusantes, et ainsi laisser cours à son imagination, stimulant ainsi son esprit créatif.

En conclusion l’objet est beau mais assez dispensable.

Alain Goraguer "Go go go reggae" 2018 Les Disques de Culte


Alain Goraguer - Marie-Jeanne Astique Le Pont


Alain Goraguer - Anne A Le Vent En Croupe


Alain Goraguer - Post Scriptum Post Coïtum
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4100
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 11 juin 2023 14:08

Image

John Zorn - Eyvind Kang – Alastor (Book Of Angels Volume 21) - (2014)

Le petit obi qui accompagne chaque CD présente brièvement l'artiste et l'album. Ne connaissant pas Eyvind Kang, malgré une conséquente discographie, je m'y réfère et vous livre les principales informations.

C'est un grand voyageur, violoniste mais également multi-instrumentiste (il joue d'une quinzaine d'instruments sur cet album). Il est présenté comme un personnage mystique, bien qu'ici il ne soit pas question de spiritual jazz.

L'album semble très écrit, Eyvind Kang est leader d'un groupe de dix-sept musiciens et, partant de ce point de vue nous pourrions penser qu'il est à la tête d'une formation de musique contemporaine. Cependant son champ d'action n'est pas la musique expérimentale ou le fruit d'une recherche conceptuelle.

Bien au contraire elle puise ses racines dans les musiques du monde, semble t-il, particulièrement de l'Extrême-Orient. Ce n'est pas tout, ce serait la réduire que de parler de simple "exotica", l'aspect spirituel de cette musique n'est pas anecdotique et l'élève vers des contrées qu'il est doux de pratiquer...

Un album très dépaysant, mais aussi une excellente cuvée, tant de belles pièces qu'il est difficile de choisir...

John Zorn / Eyvind Kang - Hakem from Alastor (très courte introduction)

01. Hakem.mp3
(12.88 Mio) Téléchargé 12 fois
We will dance again...

Répondre