J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 31 déc. 2020 15:16

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La violoncelliste allemande Anja Lechner et le pianiste français François Couturier se sont rencontrés sous le sceau d’ECM il y a désormais une décennie. Ils partagent une très solide formation classique et un lyrisme fou qui transpire tout au long de cet album.

Paradoxalement, et en forçant le trait, on pourrait presque parler d’austérité à propos de cet enregistrement, tant il se tient droit, mais il serait plus juste de dire gravité ou solennité. La musique classique se manifeste à quelques moments, au travers de « Miniature 27 », une composition de Giya Kancheli ou bien sur le « Prélude en Berceuse » de Dutilleux ou encore par l’influence de Bach dont parle « Memory of a Melody ».

Cependant douze compositions sont signées par le duo ou par un de ses membres, auxquelles s’ajoute « Vague-E la nave va » d’Anouar Brahem avec lequel François Couturier a enregistré quatre albums et « Alfonsina y el mar » d’Ariel Ramirez. C’est donc la soif de créer et d’improviser hors des carcans qui motive les duettistes, même s’il subsiste une pureté dans les attaques, une vibration du lyrisme et un chatoiement dans les couleurs assez typique de la culture classique.

Cette perfection dans les lignes n’empêche pas l’émotion de nous envahir, bien souvent l’esprit s’envole emporté par les mélodies, ainsi, de titres en titres, s’organise un voyage au travers des sons qui n’est pas sans réserver quelques surprises, et j’avoue aimer ça , les (bonnes) surprises…

Flow


Vague / E la nave va


Alfonsina y el mar


Anja Lechner & François Couturier: Lontano - LIVE 55 JAZZALDIA - july 23, 2020
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 1 janv. 2021 14:16

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J’ai très peu écouté l’album qui est arrivé très récemment dans ma boîte, mais peut-être assez pour m’en faire une petite idée. On connaît Danalogue et son rôle dans « The Comet Is Coming » et la place que ce groupe a pris auprès de la jeune génération anglaise, j’avoue plus me rallier au jeu de Shabaka qu’à celui de Danalogue, pour autant ce dernier n’est pas d’un apport négligeable et compte pour beaucoup dans le « son » de la formation.

Pour ce qui est d’Alabaster dePlume ce fut pour moi une révélation de cette année et son album « To Cy & Lee: Instrumentals, Vol. 1. » fera certainement parti de mon premier choix pour l’année 2020. Il incarne parfaitement l’esprit et la modernité d’International Anthem.

« I Was Not Sleeping » est un album de synthés, de drum Machine et d’électro principalement, bien que tous deux aient frayé avec l’univers jazz, celui-ci n’est guère présent, si ce n’est quelques accents au saxo d’Alabaster et la foi dans l’impro qui les emmène vers une certaine aventure sonore.

Mes morceaux préférés sont « Guest » qui ferme l’album et « Broken Tooth Skyline" avec Joshua Idehen qui sort du bois. Je n’ai rien contre l’électro en général, mais la musique doit de temps à autre soulever l’âme et faire entrevoir quelque chose de particulier, de singulier qui ouvre une porte…

Vous l’avez compris je ne suis pas ébloui, mais il me faudra sans doute l’écouter mieux …

The March That is Unstoppable


Broken Tooth Skyline


Gull Communion


Guest
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Suricate » sam. 2 janv. 2021 09:11

Douglas a écrit :
jeu. 31 déc. 2020 15:16
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La violoncelliste allemande Anja Lechner et le pianiste français François Couturier se sont rencontrés sous le sceau d’ECM il y a désormais une décennie. Ils partagent une très solide formation classique et un lyrisme fou qui transpire tout au long de cet album.

Paradoxalement, et en forçant le trait, on pourrait presque parler d’austérité à propos de cet enregistrement, tant il se tient droit, mais il serait plus juste de dire gravité ou solennité. La musique classique se manifeste à quelques moments, au travers de « Miniature 27 », une composition de Giya Kancheli ou bien sur le « Prélude en Berceuse » de Dutilleux ou encore par l’influence de Bach dont parle « Memory of a Melody ».

Cependant douze compositions sont signées par le duo ou par un de ses membres, auxquelles s’ajoute « Vague-E la nave va » d’Anouar Brahem avec lequel François Couturier a enregistré quatre albums et « Alfonsina y el mar » d’Ariel Ramirez. C’est donc la soif de créer et d’improviser hors des carcans qui motive les duettistes, même s’il subsiste une pureté dans les attaques, une vibration du lyrisme et un chatoiement dans les couleurs assez typique de la culture classique.

Cette perfection dans les lignes n’empêche pas l’émotion de nous envahir, bien souvent l’esprit s’envole emporté par les mélodies, ainsi, de titres en titres, s’organise un voyage au travers des sons qui n’est pas sans réserver quelques surprises, et j’avoue aimer ça , les (bonnes) surprises…

Flow


Vague / E la nave va


Alfonsina y el mar


Anja Lechner & François Couturier: Lontano - LIVE 55 JAZZALDIA - july 23, 2020

C'est magnifique !!

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 2 janv. 2021 11:02

Si tu veux approfondir il y a le splendide "François Couturier ‎– Nostalghia – Song For Tarkovsky" toujours sur ECM qui dans un registre très voisin est assez incontournable, et pour pas cher en occasion!
:)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » sam. 2 janv. 2021 13:54

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Thelonius Monk-Palo Alto (2020)

Un inédit de Monk enregistré en 68 et sorti cette année de facon officielle chez Impulse.

"A l’automne 1968, un lycéen de seize ans nommé Danny Scher rêve d’inviter le légendaire pianiste et compositeur de jazz Thelonious Monk et son all-star quartet à se produire en concert dans son lycée de Palo Alto, en Californie. Après d’innombrables rebondissements, dans un contexte de tensions raciales et d’instabilité politique, le concert a finalement lieu et est enregistré par le concierge du lycée. “Palo Alto” paraît sur le célèbre label de jazz Impulse! Records – signant les débuts posthumes de Thelonious Monk sur le label de John Coltrane."

On retrouve le quartet habituel de Monk, Charlie Rouse au saxophone ténor, Larry Gales à la contrebasse, et Ben Riley à la batterie


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 2 janv. 2021 15:51

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Voici, grâce au label « no format », le premier album d’une formation originaire d’Afrique de Sud : « Urban Village ». Elle est formée par quatre musiciens auxquels s’ajoutent au fil des titres, quelques invités. Lerato Lichaba est à la guitare, il semblerait que ce soit lui qui fut à l’origine du groupe, Tubatsyi Mpho Moloi est flûtiste et chanteur, Simangaliso Dlamini aka « Smash » le bassiste et Xolani Mtshali aka « Cush » le batteur.

Vous ne trouverez pas ici la musique entêtante de Shabaka et des Ancestors, mais plutôt une aspiration plus folk et plus traditionnelle, ici la transe n’est pas la quête, mais plutôt la musique populaire au format chanson avec ici ou là des rappels à la culture sud-africaine.

L’enregistrement s’est d’ailleurs déroulé à Johannesbourg en studio, bien qu’on y sente l’énergie d’un live, peut-être une seule prise mais je m’avance. Quelques titres me semblent addictifs comme « Ubusuku », « makolo Yanga » ou « Izivunguvungu » avec son clip officiel.

Un véritable album de la Covid entre France et Afrique, réalisé par les héroïques de « No Format » qui ont également sorti « Acoustic » par Oumou Sangaré et « Rhapsodic » de Nicolas Repac. Mon premier album certifié 2021 au dos de la pochette! Ah! Oui, le vinyle est blanc.

Urban Village - Madume (OpenLaboSession)


Urban Village - Sakhisizwe (live)


Urban Village - Yanga Makolo, Makolo Yanga | Sofar Johannesburg


Urban Village - Izivunguvungu (Lyrics Video)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 3 janv. 2021 07:26

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Retour vers vingt-vingt avec le nouvel album de Kahil El'Zabar : ‎« America the Beautiful » qui est sorti en pleine période trumpiste, ce qui éclaire le sens qu’il faut donner au titre de l’album.

Mais ce qui marque avant tout c’est la dédicace qui accompagne l’album « In honor of Hamiet Bluiett this was his last recording », en effet le saxophoniste baryton est décédé au moins d’octobre dernier. Un nom auquel on s’était habitué, en tant que leader ou membre du World Saxophone Quartet et participant à tant d’albums qu’il serait vain de les énumérer. On l’entend pour la dernière fois ici, où il donne corps à cinq des neufs compos présentes, particulièrement sur « Freedom March » qu’il illumine avec éclat, comme un chant du cygne.

Cet album représente un projet ambitieux pour le batteur/percussionniste et flûtiste Kahil El'Zabar, cette fois-ci il s’est donné les moyens de bâtir un album marquant, on remarque la présence du James Sanders String Quartet par exemple, un quartet à cordes judicieusement utilisé, parfaitement intégré à l’orchestre jazz, vraiment un modèle du genre !

Il faut aussi parler des musiciens, plus d’une dizaine en tout, mais l’ossature consiste en Hamiet Bluiett, Corey Wilkes le divin trompettiste, Tomeka Reid la brillante violoncelliste, Denis Winslett à l’alto, Samuel Williams au violon et Joshua Ramos à la basse, pour ne citer que les principaux intervenants. Faut-il préciser que l’album trempe dans un bain de percussions ? Kahil assure, c’est un maître.

C’est un superbe album qui a su, je me répète, intégrer les cordes avec une intelligence et un à propos exemplaire, une sorte de grand orchestre de jazz de chambre d’où s’envolent de merveilleux solos, tous plus beaux les uns que les autres. Il était temps que je réveille cet album qui dormait dans la pile, honte à moi pour ce manque de discernement, pourtant je suis habitué au gaillard et je connais ses tours de force !

Un album d’espérance.

JUMP AND SHOUT (FOR THOSE NOW GONE)


FREEDOM MARCH


SKETCHES OF AN AFRO BLUE


PRAYERS FOR THE UNWARRANTED
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » dim. 3 janv. 2021 19:23

Je fais un peu de rangements dans mes CD et je tombe sur un petit coffret de Dexter Gordon du coup j'en ai profité pour remettre celui la

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One Flight Up (1964)

Avec un des premiers enregistrements professionnel d'un jeune bassiste danois agé de 18 ans, NHOP. Disque sorti chez Blue Note et enregistré a Paris.

3 Morceaux ou Gordon est accompagné en plus de NHOP (d'ailleurs crédité Niels Henning Orsted sur la pochette) de Donald Byrd (seulement sur les pistes 1 et 2) à la trompette, de Kenny Drew au piano et de Art Taylor à la batterie

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 5 janv. 2021 05:29

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Voici un double album sorti au mois de novembre dernier, il porte un nom de groupe surprenant mais sans ambiguïté, « A Love Supreme Electric », et, n’ayant peur de rien, le nom de l’album est lui-même un vaste programme, pour ne pas dire un sacré chantier « A Love Supreme & Meditations ».

On a vu l’œuvre de Coltrane subir l’appropriation de deux façons différentes, soit dans le style « Scatter the Atoms that Remain » ou « Muriel Grossmann » sur quelques albums, à savoir une interprétation très coltranienne où le style et les plans sont calqués sur le géant mais en interprétant des œuvres personnelles, ou bien l’inverse, des œuvres signées Coltrane réinterprétées de façon personnelle, comme tente de le faire le groupe de L.A. « A Love Supreme Electric ».

Les deux démarches se tiennent et, pour tout dire, créent un grand plaisir lors de l’écoute, la seconde est toutefois inscrite dans la tradition du jazz alors que la première peut être soumise à la critique, mais je ne développe pas car j’ai beaucoup de respect pour tous ces musiciens et leur sincérité dans la démarche me semble acquise.

Je ne connais aucun des musiciens qui joue dans cette formation californienne mais voici leurs noms et les instruments dont ils jouent, ce dernier point est très annonciateur de ce qui nous attend : Vinny Golia aux saxophones ténor, soprano et barytons, Henry Kaiser à la guitare, Wayne Peet aux différents orgues, Mike Watt à la basse et John Hanrahan à la batterie. On le comprend d’emblée c’est bien à une relecture des deux suites coltraniennes à la quelle nous sommes conviés.

Le premier Cd est consacré à « A Love Supreme » et le second à « Meditations » augmenté de deux prises supplémentaires, la première de « The Father and the son and the holy ghost » qui ouvre « Meditations » et la seconde concerne le titre d’ouverture d’« A Love Supreme », « Acknowledgement ». Le premier Cd a une durée de quarante et une minutes environ et le second d’une heure et six minutes.

Une des clés du projet tient à l’intérieur du livret d’accompagnement où le guitariste Henry kaiser dit : « J'avais su que Coltrane voulait que sa suite Meditations soit une suite spirituelle de sa suite A Love Supreme ». Ces propos ne me surprennent pas et j’avais imaginé une continuité entre ses deux œuvres en écoutant avec passion la discographie de Coltrane, et il ajoute : « Et si A Love Supreme et Meditations étaient deux parties d'une même expression d'un état spirituel extatique ? »

J’ai eu un plaisir extrême à écouter et réécouter cet album, la seule faiblesse que j’y ai perçu concernerait peut-être le jeu un peu bavard de Wayne Peet à certains moments du second album, et encore c’est peut-être moi, mais pour qui veut donner une seconde vie et un second souffle à l’écoute de ces chefs - d’œuvres, la voie est toute trouvée pourvu que vous ne soyez pas un puriste invétéré.

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A Love Supreme Electric - "Acknowledgement" (Official Audio)


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 6 janv. 2021 05:29

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Cet album du « Jooklo Trio » représente un cas d’école pour nos spécialistes du forum qui se dévouent à la collecte des listes classées par année. En effet, la première parution est datée de 2019 et n’a été tirée qu’à cinquante exemplaires, de plus vendus uniquement lors des concerts, probablement en Italie, terres de prédilection pour notre trio. L’autre tirage, celui qui a été distribué de façon habituelle est sorti en octobre 2020.

En conséquence deux voies sont possibles, soit conserver la première date coûte que coûte, soit aménager une sortie possible du genre « réputé sorti en 2020 », ce qui semble assez raisonnable, cet album étant quasi impossible à obtenir par le mode de distribution choisi par les artistes, ce qui ne signifie pas qu’il soit illégitime. D’un autre côté il y a peu de chance que quelqu’un vote pour cet album, c’est juste pour repérer un cas exceptionnel, mais qui pourrait se répéter comme on l’a déjà constaté.

Je vous ai déjà présenté un album du collectif Jooklo, pour être précis un album du « Neokarma Jooklo Trio », « Solar Vision » page 57. Il penchait nettement côté psyché, celui-ci est extrêmement différent bien qu’il soit écrit par deux des musiciens présents alors, ceux qui constituent l'ossature du collectif "Jooklo", David Vanzan aux percussions et à la batterie et Virginia Genta aux saxophones ténor et sopranino amplifiés, le troisième larron c’est Brandon Lopez à la basse.

Pour faire court, cet album consiste en trente-quatre minutes de pur jus d’impros free et de noise mélangées sans aucune seconde de respiration. La tension est continue, puissante, extrême et ne s’arrête qu’à la fin de l’album. Comme indiqué les sons des saxophones sont amplifiés, et, comme tout est permis on trouve également des effets de distorsion et de larsen qui ajoutent ce petit plus, épicé, qui rend le tout grinçant et tendu à souhait.

David Vanzan est branché en mode brute épaisse, il tape dur sans s’arrêter ni marquer de pause, soit derrière les futs, soit avec les percus qu’il massacre, c’est sûr, en avalanche. Le p’tit dernier Brandon Lopez balance des lignes de basse énormes, pleine de fuzz et d’énergie. Quant à Virginia Genta elle souffle comme une diablesse de longs solos écorchés qui grincent dans les aigus ou vrombissent dans les basses.

Ce déchaînement quasi métalleux vous vide la tête, un peu comme une purge salvatrice, histoire d’appuyer sur le bouton « reset ». On sent l’influence des grands du free européen avec Peter Brötzmann en tête, qui le premier a montré la voie.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Suricate » mer. 6 janv. 2021 11:41

Douglas a écrit :
sam. 2 janv. 2021 11:02
Si tu veux approfondir il y a le splendide "François Couturier ‎– Nostalghia – Song For Tarkovsky" toujours sur ECM qui dans un registre très voisin est assez incontournable, et pour pas cher en occasion!
:)
Merci !

J'ai acheté trois cd du saxophoniste Sarde, Paolo Fresu.

Désertico de 2013, avec cette version (i can't get no) satisfaction de qui vous savez. Personnellement je ne reconnais pas le titre....



Ensuite je vais enchainer avec Mare nostrum de 2007 & le double cd Songlines/Night & blue (2010).

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » mer. 6 janv. 2021 15:12

vraiment pas le temps de tout explorer sur ce fil de discute (j'ai +/- 6 semaines de retard), mais je viens de trouver cette page bandcamp sur le jazz britiche des 60's & 70's

[media]https://daily.bandcamp.com/lists/british-jazz-list[/media]

ouvrez la page et trouvez encore que ce qui est proposé ici

un livre pour accompagner ceci:

[media]https://jazzinbritain1.bandcamp.com/mer ... arker-book[/media]

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 7 janv. 2021 06:36

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Adam Caine possède une discographie assez discrète, six albums sous son nom ou en collaboration me semble-t-il, le premier enregistré en 2005 et le dernier, celui-ci, sorti en mai 2020. Quinze années balisées en six étapes, ce qui explique peut-être l’extraordinaire variété stylistique du petit dernier.

Adam Caine est guitariste, il habite à New-York et jouit d’une haute réputation parmi ses pairs, mais il fait partie de cette longue liste de surdoués de l’instrument qui restent à quai. Il est heureux qu’il existe des petits labels, comme « NoBusiness Records » qui permettent à ces musiciens d’enregistrer quelques témoignages, souvent remarquables, comme ici.

Sur cet album Adam Caine se consacre également à la basse, au synthé et aux percussions. Il est accompagné par un autre guitariste, le fondateur de Snarky Puppy, Bob Lanzetti, par un bassiste acoustique, Adam Lane et par le batteur Billy Mintz.

La marque de cet enregistrement est, le plus souvent, son extrême légèreté ainsi que sa diversité. On pense parfois à l’esthétique de Jim Hall quand il côtoyait Jimmy Giuffre, mais ce serait trop réducteur, une simple facette de cet artiste qui n’hésite pas, parfois, à aborder une atmosphère plus rock et planante comme sur « The Core ». L’audace ne s’arrête pas en si bon chemin car « Hell Awaits » possède des accents free et expérimentaux, la pièce est audacieuse mais sans agressivité.

En fait cet album ressemble à une fresque qui nous ferait voyager, au fil des paysages et du temps qui file, dans le monde léger et aérien des musiques qui planent et s’envolent.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » jeu. 7 janv. 2021 09:10

deux trucs découverts ce matin (quel journal) :amen: :amen: :amen: :super:



et un Keith Tippett datant de 80 ou 81 (pas encore écouté)



EDIT: cet album Tippettien de 81 est tout simplement fa-bu-leux :super:

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 8 janv. 2021 07:16

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Mary Halvorson est guitariste et compositrice, elle a côtoyé et joué avec les plus grands, Anthony Braxton, Tim Berne, John Tchicai, Noël Akchoté, Marc Ribot pour n’en citer que quelques-uns, mais il faudra rajouter aujourd’hui Robert Wyatt qui fait une apparition sur trois des huit titres de cet album.

Mary Halvorson est désormais à la tête d’une discographie conséquente, elle s’est fait un nom grâce à son jeu de guitare entre rock et avant-garde. Mais, sur cet album, elle est à la tête de la formation « Mary Halvorson's Code Girl » avec laquelle elle a déjà sorti un premier album en 2018, seuls changements, le trompettiste Adam O’Farrill remplace Ambrose Akinmusire et Maria Grand intervient au saxophone ténor et au chant.

Il faut souligner également la présence de Robert Wyatt dont le timbre est absolument intact, sans doute y a-t-il un peu moins de souffle dans la voix mais la magie opère avec force. Dans les notes de pochette Mary compare cette présence à un rêve qui devient réalité, on la comprend, c’est toute la magie du Canterbury qui se déverse aux côtés de l’une des représentantes du rock ou du jazz le plus actuel.

Le format de cet album est assez « rock Indépendant », à savoir des chansons, souvent bidouillées, où la voix d’Amirtha Kidambi s’impose avec talent et un certain classicisme teinté d’audaces ponctuelles. Cependant ce cadre est souvent mis à mal par les improvisations de Mary Halvorson dont la magie opère par une déstructuration organisée qui étonne et surprend, puis fascine car un fragile équilibre s’établit et maintient l’édifice.

Il faudrait ajouter les noms de la section rythmique également, le subtil et coloriste Tomas Fujiwara à la batterie et l’économe Michael Formanek à la basse, tous deux à l’origine des fondations. A noter un livret comprenant les paroles et un bon de téléchargement fournis avec le vinyle.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Suricate » ven. 8 janv. 2021 15:24

Joli l'album précédent. :chapozzz:

Je viens de recevoir cet album de 2012 édité chez "deutsch Grammophon". Pas encore écouté, mais terriblement curieux !

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C'est mon prof d'anglais qui m'a fait découvrir Corea, par la suite je l'ai vu en concert à Cagliari en Sardaigne à la fin des 70's.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 9 janv. 2021 16:35

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Ça fait un peu moins de dix ans que je suis (du verbe suivre) le Natural Orchestra, ça m’est tombé dessus, comme ça, un grand orchestre français bâti par de jeunes musiciens, où personne ne commande. Bien sûr, au fil des années le personnel a un peu changé mais il y a des piliers en nombre qui restent fidèles. On devine que le ciment qui les unit c’est le plaisir de la musique et l’amitié, autrement ça ne tiendrait pas, et puis, il faut le dire, côté musique c’est exceptionnel, et pas seulement pour cet album mais bien depuis le début !

Mon regret c’est de n’avoir vu ce big band qu’une seule fois en live, et encore à travers une retransmission télé, j’en ai toujours le souvenir, mais ça fait loin maintenant, pour autant la musique me semble toujours la même, pourtant elle se transforme et prend vie de façon plus théâtrale. Autrefois je sentais une influence de Carla Bley au niveau des arrangements, à l’écoute de celui-ci ce n’est plus du tout vrai.

Déjà, beaucoup d’enregistrements sur disques, proviennent de concert, mais, même ceux enregistrés en studio s'apparentent à des live, si bien que l’énergie passe immédiatement à l’écoute et plonge l’auditeur au centre d’un tourbillon orchestral qui fonctionne comme une matière vivante.

Désormais ce sont d’autres fantômes qui hantent la musique du Surnatural Orchestra, car l’orchestre n’est plus désormais que l’élément principal d’un ensemble scénique qui allie diverses formes de spectacles. Théâtre, danse, cirque s’ajoutent et se mélangent, ce « Tall Man » n’en est que la B.O. pourrait-on dire.

C’est le Berlin des années trente que l’on entend, des fanfares, des musiques de cirque, mais aussi des souvenirs d’Ellington et de William Breuker, augmentés d'envolées free à la Ornette ! Jazz avant tout, mais également rock et musique ancienne qui se côtoient, il faut le savoir c’est la liberté qui s’entend avant tout ici.

Attention à l’heure du choix concernant le support, il existe un vinyle mais aussi une box en bois, fabriquée à la main, qui contient un CD et une craie, mais ce qui pourrait faire pencher la balance c’est le titre supplémentaire qui ne se trouve qu’à la fin du Cd.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 10 janv. 2021 16:24

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Un album sorti mi-décembre 2020, une B.O., « Becoming » composée par Kamasi Washington. En cherchant un peu, j’ai découvert qu’il s’agit d’un documentaire dont le sujet est la vie de Michelle Obama. Il y a un gros logo Netflix en bas à gauche de la pochette, vous savez où vous rendre si vous vous intéressez à la vie des puissants de ce monde.

Une première info sur l’objet, je possède le vinyle de couleur noire, je précise car il y a un tirage coloré, et franchement le pressage est honteux, ça crapaute méchamment.

Ceci dit la B.O. est très minimale, quinze pièces de très courtes durées qui défilent sur un quart d’heure pour chaque face à vue de nez, comme un paradoxe pour un musicien qui aurait plutôt l’habitude de faire trop long.

Je vais faire court moi aussi, il y a quelques moments à sauver et d’autres à oublier, plutôt assez majoritaires.

J’ai beaucoup d’admiration pour ce grand musicien et ses concerts sont formidables, ses albums également, ils contiennent tous de grandes fresques musicales inoubliables et aussi des moments que j’aime moins. Mais là, c’est juste pas terrible…

Southside V.2


Announcement


I Am Becoming


Provocation


Song For Fraser
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Maxime » dim. 10 janv. 2021 17:42

Douglas a écrit :
dim. 10 janv. 2021 16:24
Mais là, c’est juste pas terrible…
Du même niveau que le film, donc.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 11 janv. 2021 13:19

Maxime a écrit :
dim. 10 janv. 2021 17:42
Douglas a écrit :
dim. 10 janv. 2021 16:24
Mais là, c’est juste pas terrible…
Du même niveau que le film, donc.
Merci de prévenir ça m'évitera une éventuelle seconde désillusion !
:chapozzz:
We will dance again...

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