J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 16 sept. 2021 03:51

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« Two A Day », du nom de la composition de Chet Baker est un album enregistré en France, au Château d’Hérouville, le vingt-neuf décembre 1978 et paru l’année suivante, je me suis empressé de l’acquérir lors de sa sortie. Il fait partie des (très nombreux) albums de Chet qui pourraient siéger fièrement dans votre discothèque, si vous aimez sa sensibilité artistique.

Il est accompagné par Phil Markowitz au piano, Jean-Louis Rasinfosse à la basse et Jeff Brillinger à la batterie. Le pianiste et le batteur sont des habitués, même si la renommée de ces musiciens n’est pas très grande, ils sont solides et Chet sait qu’il peut compter sur eux. La performance est d’ailleurs de haute tenue.

Si comme moi vous êtes fan de Chet chanteur, ça se passe sur « This is Always » qui dure un peu plus de neuf minutes en début de face B, il chante à la façon dont il joue de la trompette, le cousinage est flagrant, c’est juste merveilleux, on y entend de la douceur en même temps que de la fragilité. « Two a Day » qui ouvre l’album est assez rapide, hélas la version est un peu courte, juste trois minutes.

Les autres pièces sont toutes des standards, le magnifique « Blue Room » qu’il aime tant interpréter suivi par une superbe reprise de « If I Should Lose You » qui éclaire l’album de façon lumineuse. La dernière pièce de l’album « The Best Thing For You » est assez enlevée, elle permet aux solistes de s’exprimer ce qui est bien le moins sur un album de jazz.

Le seul défaut de cet album c’est sa longueur, environ trente-sept minutes c’est un peu short, mais quand la musique est bonne…

Blue Room


Two a Day


This Is Always


If I Should Lose You
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par TonTonMusiK » jeu. 16 sept. 2021 06:09

Douglas a écrit :
jeu. 16 sept. 2021 03:51
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Enchantement total que ce disque, excellent choix et je vais me le procurer très vite pour en découvrir un peu plus. :amen:

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 16 sept. 2021 06:29

TonTonMusiK a écrit :
jeu. 16 sept. 2021 06:09
Douglas a écrit :
jeu. 16 sept. 2021 03:51
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Enchantement total que ce disque, excellent choix et je vais me le procurer très vite pour en découvrir un peu plus. :amen:
La version originale en vinyle est un peu chère sur discogs mais il y a pas mal de rééditions en Cd qui peuvent faire l'affaire. Tout comme toi je suis attaché à cet album et à Chet qui, pendant cette période, a enregistré des pépites à tout va!
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 16 sept. 2021 13:54

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On se souvient surtout de Gato Barbieri pour sa période « RCA-Flying Dutchman » souvent mise à l’avant, ou encore pour son duo avec Dollar Brand, on peut évoquer aussi son tournant de carrière commercial, vers le naufrage artistique, mais, un peu entre les deux il y a les fameux chapitres sortis chez Impulse, encore bien jazz-latino et tournés davantage vers le grand public.

Le « Chapter One : Latin America » en est un bel exemple, enregistré à Buenos Aires et Rio et sorti en 1973. On souligne la présence de musiciens issus de la « Musique du Monde », c’est-à-dire des locaux qui assurent en diable, en voici quelques-uns, Paul Mercado à la quena (flûte indienne, Amadeo Monges à la harpe indienne, Ricardo Lew à la guitare électrique, Quelo Palacios à la guitare acoustique, Isoca Fumero au charango, Antonio Pantoja qui joue de l’anapa, erke, quena, erkencho, autant d’instruments que je ne connais pas, Domingo Cura du bombo Indio, des tambours indiens…

Voilà qui indique nettement le retour aux sources, aux origines, pour Gato Barbieri. La première face est formidable, elle contient deux très beaux titres « Encuentros » signé Gato barbieri, c’est indiqué sur le label du vinyle, très enlevé, chaud, qui envoie comme on l’aime avec Gato et le second titre « India » de J. Asunción Flores et M. Ortiz Guerrero, également très beau, cette fois-ci sur un rythme plus lent, très lyrique.

Face B tout est signé Gato et ça commence également très fort avec « La China Leoncia Arreo La Correntinada Trajo Entre La Muchachada La Flor De La Juventud » où le lyrisme et la puissance du saxo de Gato font merveille, près de quatorze minutes de musique latino avec des montées en tension absolument savoureuses, la rythmique d’enfer propulse Gato vers le cri qu’il affectionne et qui est sa signature. Les thèmes s’enchaînent tout du long de quatre parties qui façonnent la structure de la pièce, dans la joie et la bonne humeur, accompagnés par les cris et les encouragements des musiciens.

Puis vient « Nunca Mas » avec un effectif réduit, Gato accompagné d’Osvaldo Bellingieri au piano, Dino Saluzzi au bandonéon et Adalberto Cevasco à la basse fender pour un tango qui va bien, chaloupé et sensuel comme il faut. Pour finir « To be Continued », deux minutes trente ou Gato se transforme en narrateur sur fond de musique brésilienne pour nous offrir une petite leçon de musique, un régal…

Un album qui se trouve à faible prix, comme il arrive avec la musique populaire, même en version originale, que demander de plus ?

Encuentros - Gato Barbieri


India - Gato Barbieri


La China Leoncia La Correntinada Trajo La Muchachada La Flor De La Juventud - Gato Barbieri


To Be Continued - Gato Barbieri
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 16 sept. 2021 15:01, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Maxime » jeu. 16 sept. 2021 14:50

Un excellent disque, que j'adore. Le seul de Gato Barbieri que j'écoute régulièrement (en même temps, je n'ai que Fenix en plus de celui-ci).

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 16 sept. 2021 20:18

Maxime a écrit :
jeu. 16 sept. 2021 14:50
Un excellent disque, que j'adore. Le seul de Gato Barbieri que j'écoute régulièrement (en même temps, je n'ai que Fenix en plus de celui-ci).

En effet un des meilleurs pour sa simplicité et son explosivité, c'est le premier des quatre chapitres, l'histoire est donc à suivre...
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 17 sept. 2021 02:25

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« She Was Too Good To Me » sorti en 1974 sur le label de Creed Taylor marque, d’une certaine façon, le retour de Chet Baker. La came l’a abîmé, les dents, le souffle, et les coups également, un cassage de gueule organisé par des émissaires de son dealer n’a rien arrangé, rien ne va plus, Chet se met au vert pendant quatre années et fait une cure de désintox. Il réapprend à jouer de la trompette avec son nouveau ratelier.

C’est l’heure du retour dans une grande major, on met les petits plats dans les grands, Chet est resplendissant, on rappelle son vieux pote Paul Desmond au saxophone alto sur deux titres, on convoque des cordes pour « She Was Too Good To Me » et « What I’ll I do », l’immense Rudy Van Gelder est aux manettes, les gloires de CTI sont là, Ron Carter à la basse, Hubert Laws à la flûte, Jack DeJohnette ou Steve Gadd à la batterie, Dave Friedman au vibraphone, Bob James au Fender, il faut dire que l’album s’enregistra en trois sessions, ce qui explique les changements de personnel.

L’album est donc varié ce qui, de mon point de vue, laisse filtrer des facettes différentes de sa musique. J’aime quand il chante, mais ici il est accompagné par les cordes et là j’ai du mal, d’un autre côté pour beaucoup ces deux morceaux seront peut-être les plus belles réussites de l’album. Les pièces avec Paul Desmond sont superbes, « Autumn leaves » qui ne me lasse pas et « Tangerine », les deux titres qui ouvrent les faces.

Il y a également le splendide « Funk In Deep Freeze » et l’on comprend le bonheur de jouer de Chet avec ce son clair et droit, comme il aime, avec une maîtrise exceptionnelle et des sensations qui sont enfin revenues, le plaisir de jouer s’entend.

Un album qui marque une étape importante dans la vie tumultueuse de Chet, mais les plus belles pages restent à venir.

Autumn Leaves


Tangerine


She Was Too Good to Me


With a Song in My Heart


Funk In Deep Freeze
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » ven. 17 sept. 2021 04:40

Douglas a écrit :
jeu. 16 sept. 2021 13:54
Image

On se souvient surtout de Gato Barbieri pour sa période « RCA-Flying Dutchman » souvent mise à l’avant, ou encore pour son duo avec Dollar Brand, on peut évoquer aussi son tournant de carrière commercial, vers le naufrage artistique, mais, un peu entre les deux il y a les fameux chapitres sortis chez Impulse, encore bien jazz-latino et tournés davantage vers le grand public.

Le « Chapter One : Latin America » en est un bel exemple, enregistré à Buenos Aires et Rio et sorti en 1973. On souligne la présence de musiciens issus de la « Musique du Monde », c’est-à-dire des locaux qui assurent en diable, en voici quelques-uns, Paul Mercado à la quena (flûte indienne, Amadeo Monges à la harpe indienne, Ricardo Lew à la guitare électrique, Quelo Palacios à la guitare acoustique, Isoca Fumero au charango, Antonio Pantoja qui joue de l’anapa, erke, quena, erkencho, autant d’instruments que je ne connais pas, Domingo Cura du bombo Indio, des tambours indiens…

Voilà qui indique nettement le retour aux sources, aux origines, pour Gato Barbieri. La première face est formidable, elle contient deux très beaux titres « Encuentros » signé Gato barbieri, c’est indiqué sur le label du vinyle, très enlevé, chaud, qui envoie comme on l’aime avec Gato et le second titre « India » de J. Asunción Flores et M. Ortiz Guerrero, également très beau, cette fois-ci sur un rythme plus lent, très lyrique.

Face B tout est signé Gato et ça commence également très fort avec « La China Leoncia Arreo La Correntinada Trajo Entre La Muchachada La Flor De La Juventud » où le lyrisme et la puissance du saxo de Gato font merveille, près de quatorze minutes de musique latino avec des montées en tension absolument savoureuses, la rythmique d’enfer propulse Gato vers le cri qu’il affectionne et qui est sa signature. Les thèmes s’enchaînent tout du long de quatre parties qui façonnent la structure de la pièce, dans la joie et la bonne humeur, accompagnés par les cris et les encouragements des musiciens.

Puis vient « Nunca Mas » avec un effectif réduit, Gato accompagné d’Osvaldo Bellingieri au piano, Dino Saluzzi au bandonéon et Adalberto Cevasco à la basse fender pour un tango qui va bien, chaloupé et sensuel comme il faut. Pour finir « To be Continued », deux minutes trente ou Gato se transforme en narrateur sur fond de musique brésilienne pour nous offrir une petite leçon de musique, un régal…

Un album qui se trouve à faible prix, comme il arrive avec la musique populaire, même en version originale, que demander de plus ?


Encuentros - Gato Barbieri


India - Gato Barbieri


La China Leoncia La Correntinada Trajo La Muchachada La Flor De La Juventud - Gato Barbieri


To Be Continued - Gato Barbieri
Je confirme !
Un album fort sympathique effectivement

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » ven. 17 sept. 2021 04:43

Image

Un album acheté il y a peu : "Cosmic Transitions" par Isaiah Collier & The Chosen Few
Lien : https://division81records.bandcamp.com/ ... ransitions


Un très bon article (en anglais) ici : https://daily.bandcamp.com/album-of-the ... ons-review
Un extrait (merci Google traduction automatique) :
"Enregistré dans le célèbre Van Gelder Studio le jour de l'anniversaire de John Coltrane en 2020, Cosmic Transitions a été inspiré par A Love Supreme , un chef-d'œuvre transcendant que Coltrane a également enregistré dans l'espace sacré. Bien que l'album de Collier ne se compare pas à Supreme– seul le temps le dictera – il abrite le même esprit errant, comme s'il essayait de communier avec le cosmos, ou du moins de marquer le voyage là-bas. Mais là où Coltrane a utilisé des ballades pour relayer sa foi en Dieu, Collier et le groupe déploient des tambours battants, des saxophones grinçants et des accords de piano vigoureux pour déballer des situations réelles. Les deux premières parties de l'album, "Pardon" et "Humilité", parlent de compagnons qui dépassent les limites et testent votre patience, ainsi que l'apprentissage qui suit. Collier transmet cela à travers de longs sillons intenses qui pourraient intimider les oreilles vierges. Ce n'est pas du jazz pour débutants ; Les fans d' Archie Shepp , d' Albert Ayler et de Pharoah Sanders trouveront ici du réconfort dans la tension chaotique."

Un bon disque en résumé :)

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 17 sept. 2021 10:09

Piranha a écrit :
ven. 17 sept. 2021 04:43
Image

Un album acheté il y a peu : "Cosmic Transitions" par Isaiah Collier & The Chosen Few
Lien : https://division81records.bandcamp.com/ ... ransitions


Un très bon article (en anglais) ici : https://daily.bandcamp.com/album-of-the ... ons-review
Un extrait (merci Google traduction automatique) :
"Enregistré dans le célèbre Van Gelder Studio le jour de l'anniversaire de John Coltrane en 2020, Cosmic Transitions a été inspiré par A Love Supreme , un chef-d'œuvre transcendant que Coltrane a également enregistré dans l'espace sacré. Bien que l'album de Collier ne se compare pas à Supreme– seul le temps le dictera – il abrite le même esprit errant, comme s'il essayait de communier avec le cosmos, ou du moins de marquer le voyage là-bas. Mais là où Coltrane a utilisé des ballades pour relayer sa foi en Dieu, Collier et le groupe déploient des tambours battants, des saxophones grinçants et des accords de piano vigoureux pour déballer des situations réelles. Les deux premières parties de l'album, "Pardon" et "Humilité", parlent de compagnons qui dépassent les limites et testent votre patience, ainsi que l'apprentissage qui suit. Collier transmet cela à travers de longs sillons intenses qui pourraient intimider les oreilles vierges. Ce n'est pas du jazz pour débutants ; Les fans d' Archie Shepp , d' Albert Ayler et de Pharoah Sanders trouveront ici du réconfort dans la tension chaotique."

Un bon disque en résumé :)
J'avoue qu'après avoir écouté "A love Supreme" un nombre incalculable de fois, jamais le mot de "ballades" ne m'a traversé l'esprit. J'entends ici une musique qui puise directement ses sources et son inspiration dans la musique de Coltrane, Love supreme et les suivants, meditations, first méditations etc... J'y entends un hommage à J.C., comme l'ont fait "Scatters the atoms" avec Franklin Kiermyer ou "Muriel Grossmann" et franchement j'aime beaucoup, un peu comme la nostalgie qui remonte. il y a une influence d'Alice Coltrane sur la quatrième pièce si je ne me trompe pas. Je me tâte mais je ne serais pas surpris de me faire piéger une fois de plus et de passer commande, mais ça monte le prix des vinyles US !
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 18 sept. 2021 04:17

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Un album de Chet qui passe assez souvent à l’as et dont on parle rarement, voici « Salsamba » par « Chet Baker Meets Novos Tempos ». S’il faut des noms pour savoir qui sont les « Novos Tempos », également appelés « The Boto Brazilian Quartet », et bien commençons par les brésiliens.

Rique Pantoja Lette est aux claviers, il est également compositeur ici, mis à part « Novos Tempos » signé Marcos Rezende et « Forgetful » de Gallop. Le batteur, Jose Boto est également Sud Americain. La suite est moins ensoleillée avec Richard Galiano à l’accordéon et Michel Peratout à la guitare basse, mais il faut dire que l’album a été enregistré au Studio Davout, à Paris, en juillet 1980.

Ces musiciens sont tous excellents et Richard Galiano est ici comme un coq en pâte. C’est l’album d’une rencontre, c’est évident à l’écoute, mais je n’en connais pas l’histoire. Ils ne sont pas si nombreux les albums de Chet où l’on entend du piano Fender et de la basse électrique, de plus c’est bien lui qui s’est adapté au répertoire du groupe, ce qui, évidemment, pour ce qui le concerne ne présente aucune difficulté.

C’est même très plaisant de l’entendre évoluer dans cet univers coloré aux rythmes latins, que ce soit sur « Salsamba » ou « Julinho » il mène la danse avec entrain. Il fredonne même sur la très belle ballade « Seila ». Galliano est parfaitement dans son élément, lui qui aime tant jouer le tango argentin, c’est un autre moteur ici, mais vraiment ils sont tous excellents, le Fender est particulièrement très en évidence.

Et puis il y a « Forgetful » où Chet chante, accompagné cette fois-ci avec des couleurs plus classiques, le piano particulièrement. Sa voix s’envole vers les cimes, comme il sait le faire, et là ça vous emporte, la pépite est ici, qui fait de cet album un écrin plus qu’aimable pour ce pur joyau.

Comme on dit, le silence qui suit est aussi de Chet, mais ce n’est qu’un intervalle avant la dernière pièce, « Balao » qui se profile, voyageuse aux teintes ambrées.

Chet Baker Meets Novos Tempos Group – Salsamba


Chet Baker Meets Novos Tempos Group – Balsa


CHET BAKER and the Bôto Brazilian Quartet - Forgetful


Seila
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » sam. 18 sept. 2021 09:06

Douglas a écrit :
ven. 17 sept. 2021 10:09
Piranha a écrit :
ven. 17 sept. 2021 04:43
Image

Un album acheté il y a peu : "Cosmic Transitions" par Isaiah Collier & The Chosen Few
Lien : https://division81records.bandcamp.com/ ... ransitions


Un très bon article (en anglais) ici : https://daily.bandcamp.com/album-of-the ... ons-review
Un extrait (merci Google traduction automatique) :
"Enregistré dans le célèbre Van Gelder Studio le jour de l'anniversaire de John Coltrane en 2020, Cosmic Transitions a été inspiré par A Love Supreme , un chef-d'œuvre transcendant que Coltrane a également enregistré dans l'espace sacré. Bien que l'album de Collier ne se compare pas à Supreme– seul le temps le dictera – il abrite le même esprit errant, comme s'il essayait de communier avec le cosmos, ou du moins de marquer le voyage là-bas. Mais là où Coltrane a utilisé des ballades pour relayer sa foi en Dieu, Collier et le groupe déploient des tambours battants, des saxophones grinçants et des accords de piano vigoureux pour déballer des situations réelles. Les deux premières parties de l'album, "Pardon" et "Humilité", parlent de compagnons qui dépassent les limites et testent votre patience, ainsi que l'apprentissage qui suit. Collier transmet cela à travers de longs sillons intenses qui pourraient intimider les oreilles vierges. Ce n'est pas du jazz pour débutants ; Les fans d' Archie Shepp , d' Albert Ayler et de Pharoah Sanders trouveront ici du réconfort dans la tension chaotique."

Un bon disque en résumé :)
J'avoue qu'après avoir écouté "A love Supreme" un nombre incalculable de fois, jamais le mot de "ballades" ne m'a traversé l'esprit. J'entends ici une musique qui puise directement ses sources et son inspiration dans la musique de Coltrane, Love supreme et les suivants, meditations, first méditations etc... J'y entends un hommage à J.C., comme l'ont fait "Scatters the atoms" avec Franklin Kiermyer ou "Muriel Grossmann" et franchement j'aime beaucoup, un peu comme la nostalgie qui remonte. il y a une influence d'Alice Coltrane sur la quatrième pièce si je ne me trompe pas. Je me tâte mais je ne serais pas surpris de me faire piéger une fois de plus et de passer commande, mais ça monte le prix des vinyles US !
Oui ça reste de facture classique mais c'est bien exécuté et chance pour moi je suis passé avant la TVA limitant les frais de port.
Mais ça reste cher malgré cela et le taux de change favorable

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 18 sept. 2021 17:04

Piranha a écrit :
sam. 18 sept. 2021 09:06

Oui ça reste de facture classique mais c'est bien exécuté et chance pour moi je suis passé avant la TVA limitant les frais de port.
Mais ça reste cher malgré cela et le taux de change favorable
Je suis d'accord avec toi, c'est extrêmement bien fait. Je n'ai pas encore sauté le pas concernant l'achat, j'ai bien peur que "les bonnes années" ne soient passées, ils en sont même à nous piquer nos marchés et nos clients...
::d
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 19 sept. 2021 01:41

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Voici le second chapitre des aventures de Gato Barbieri titré « Chapter Two : Hasta Siempre », toujours sur Impulse, celui-ci est paru en 1974. Il ne possède pas l’unité du précédent, même s’il s’avère, lui aussi, efficace. En fait il est, pour une grande partie, issu des mêmes sessions que le Chapter One, seul le dernier titre de l’album « Juana Azurduy » est légèrement antérieur.

Sans trop se risquer, on peut penser que le succès de l’album précédent a servi de déclencheur pour ce second album de la série. Il commence par une reprise de « Encontros » part one et part three, c’est bien envoyé mais déjà entendu sur l’album précédent. « Latino America » et « Marissea » qui suivent sont vraiment sympa dans ce même registre : saxophone poussé à fond, avec cette impression de puissance, jusqu'au cri, qui façonne le « son » du saxophoniste, rythmique latino endiablée, peu d’idées nouvelles, mais les fondamentaux sont exploités à fond !

« Para Nosotros » qui occupe le début de la seconde face est également gonflé d’énergie, toujours dans cette même veine, aux accents Argentins. La dernière pièce « Juana Azurduy » qui s’ouvre comme un hommage à l’Amérique latine a été enregistré le dix-huit avril 1973 à Buenos Aires, le saxo s’inscrit invariablement dans ce même créneau, ici sur un tempo un peu plus lent propice aux montées lyriques.

Sans doute un poil moins bon que l’album précédent, sans être indispensable, cet opus demeure encore d’un bon niveau pour tous ceux qui aiment le saxophoniste et les feux de la musique latine.

Gato Barbieri, "Encontros, part one & part three", album Chapter two: Hasta siempre, 1973


Gato Barbieri, "Latino America", album Chapter two: Hasta siempre, 1973


Gato Barbieri, "Marissea", album Chapter two: Hasta Siempre, 1973


Juana Azurduy
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 19 sept. 2021 15:14

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Voici un album de 1987, « New Life » par le David Murray Octet, sorti sur Black Saint Records, tout comme Gato Barbieri, bien qu’il ne soit pas de la même génération, David aime l’expressivité à travers, parfois, un hyper lyrisme communicatif. Il joue du ténor, mais également de la basse -clarinette sur « New Life », en début de face B. C’est également lui l’auteur de toutes les compositions qui dégagent, de temps à autre, une certaine complexité.

On sait que parfois David Murray se laisse un peu aller, mais ce n’est pas le cas ici, l’album est d’excellente qualité, l’octet répond à toutes les attentes du leader et nous offre tout du long une prestation absolument remarquable. Il aime cette formule à huit avec laquelle il a enregistré huit albums, celui-ci est le quatrième. C’est évidemment très écrit et les solos sont programmés à la seconde près, mais les impros sont magnifiques et l’album est très entraînant. Vivacité et vélocité président ici.

Quatre titres, deux par face, des thèmes bien réussis qui accrochent, des nappes successives qui s’ajoutent les unes par- dessus les autres et qui déferlent en laissant s’échapper, ici ou là, des solos de feu. Tout s’enchaîne rapidement, de quoi nous ravir sans même réaliser, sous l’effet de l’éblouissement, le véritable agencement de cette machine qui subjugue.

Pourtant ça avait commencé lentement avec "Train Whistle", le bien nommé, qui démarre tout doux, en nous rappelant Duke Ellington et la musique « jungle », le grand orchestre bien huilé qui tourne brillamment avec un moteur qui chauffe doucement avant de s’emballer. David connaît intimement l’histoire de la « Great Black Music », il sait tout jouer et tout faire. Surdoué il est vrai, c’est pourquoi je lâchais un peu plus haut que parfois « il se laissait aller », tombant dans la facilité et négligeant l’effort. Rien de tel sur cet album remarquable, l’ensemble est simplement magnifique. Un bon cru 87!

Train Whistle


New Life


Blues in the Pocket
Modifié en dernier par Douglas le lun. 20 sept. 2021 05:13, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 19 sept. 2021 15:45

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L'autre album de david Murray sorti en 1987!

Blue Moses


The Healers
Modifié en dernier par Douglas le lun. 20 sept. 2021 05:21, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 20 sept. 2021 03:02

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Bob Berg - Short Stories

Encore un album de 87, mais celui-ci ne part pas gagnant pour un top 10, malgré tout c’est toujours bien de faire une écoute de contrôle, Bob Berg est surtout connu pour avoir joué aux côtés de Miles Davis, ce qui représente une remarquable référence, reconnaissons-le. Il joue des saxophones ténor et soprano et cet album est assez référencé jazz-rock.

Pour l’accompagner on remarque surtout Mike Stern à la guitare ou Dave Sanborn à l’alto sur « Kalimba », la réussite incontestable de cet album de mon point de vue. Après un départ un peu convenu sur le morceau d’ouverture « Friday Night At The Cadillac Club » et la ballade « Words » qui se prélasse en seconde position sur la face arrive ce « Kalimba » étonnant signé Bob Berg.

On entend l’Afrique ici, en partie par une habileté de Don Grilnick qui joue des claviers et du synthé et aussi par les rythmes impulsés par Peter Erskine à la batterie, on se laisse embarquer dans une sorte de balancement rythmique régulier qui hypnotise à la façon de la musique répétitive, tandis que les solistes se déploient avec un immense talent qui emporte, le duo des saxophones est fascinant, la face se termine sur ce petit joyau qui laisse un souvenir profond, du genre « il est pas mal cet album » !

« Maya », composée par Jeff Andrews, ouvre la seconde face, c’est un titre avec une ambiance un peu ECM, bien que cet album sorte sur Denon, j’ai la version nippone, ce qui nous éloigne de la Scandinavie et des ambiances glacées, le soprano va bien ici, qui fige et refroidit.

« Snakes » arrive ensuite, vive et virevoltante, après le thème Berg lâche un solo bien velu, auquel répond la guitare de Mike Stern, serpentine et lisse avec ce son typique des années jazz-rock mais ça le fait bien ! La dernière pièce « The Search » joue une carte plus lyrique sur fond de ballade, bien soulevée par les claviers et la guitare qui permettent à Bob Berg d’organiser une lente montée paroxystique, puis, pourquoi pas, une seconde !

Malgré un son un peu daté l’album garde une grande partie de ses qualités, bien que le temps passe…

Bob Berg - Kalimba


Bob Berg - Snakes


Bob Berg - Maya


Bob Berg:"The Search"
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Douglas
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 21 sept. 2021 03:25

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Un autre album de 87 qui mérite une réécoute c’est « Transit » pour trois raisons principales, la première c’est Dave Holland, la seconde Ed Blackwell et la troisième Karl Berger qui compose, et est à l’origine de cet album. C’est lui qui joue soit du piano, soit du vibraphone, Dave Holland est à la basse et Ed Blackwell à la batterie. Ces trois musiciens sont magnifiques, l’album sera probablement dans les dix.

Par bonheur il y a des notes de pochette très précises qui permettent de bien comprendre l’origine des morceaux et les circonstances qui leur ont donné naissance, ce qui permet d’entrer dans leur compréhension et d’appréhender les intentions de Karl Berger.

« Dakar Dance » qui ouvre l’album provient d’une chanson sénégalaise que Karl a entendu lors d’un voyage en Afrique, alors qu’il traversait ce pays. Pièce très balancée, joyeuse et légère qui ouvre l’album avec une infinie grâce.

Le morceau titre « Transit » est impulsé par la basse de Dave, très en avant, qui trace la voie, alors que Karl tourne autour de son axe, virevoltant, la pièce illustre les changements au cours de la vie en tant qu’homme et surtout en tant qu’artiste, une sorte de réflexion sur son parcours musical.

« Chimney Road » est magnifique, sur tempo rapide Karl, au piano se souvient de Woodstock, de la nature, du silence et du calme qui y règne. On pense parfois à Keith Jarrett passé maître dans l’art de fabriquer ces petits thèmes si addictifs. Ed Blackwell est un coloriste extraordinaire, il montre ici ses énormes qualités de rythmicien, impulsant une dynamique chaude et brillante.

Face B ça commence par un hommage à Ornette Coleman avec lequel Ed Blackwell a énormément collaboré, Karl berger est d’une certaine façon un disciple du maître avec lequel il entretient une relation amicale au fil du temps. La pièce contient une base free, dynamique qui s’articule autour des improvisations. « Out There Alone » qui suit est plus contemplative…

« Drum First » est un espace dédié au maître-batteur qui nous montre ici toute sa virtuosité, Karl est un fan absolu de cet immense musicien, ici il break avec brio, le solo de vibraphone mérite lui aussi le détour ! La pièce terminale « We Change » conclut l’album sur une note dynamique, on a bien compris qu’ici, ce qui compte c’est le mouvement, qui bouge, transforme et évolue, et demeure source de vie.

Un superbe album, extrêmement bien enregistré, le son est pur et cristallin, de toute évidence, un album de l’année auquel il me faudra faire une petite place…

01 Dakar Dance


03 Chimney Road


04 Ornette


06 Drum First
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Bebeto » mar. 21 sept. 2021 05:03

Image
Yusef Lateef - Blues In Space, '57)

Enregistré à New York City le 9 avril 1957 sous le titre Jazz Mood, ressorti en 69 en France chez BYG, c'est la version que j'ai avec couvrante et titre différents, lorgnant certainement du côté du succès intersidéral du Trane. Le seul lp que j'ai de Yusef le Délicat (lateef en arabe).

Bass, Rabat – Ernie Farrow
Drums – Louis Hayes
Piano – Hugh Lawson
Tenor Saxophone, Flute, Argol, Scraper – Yusef Lateef
Trombone, Tambourine, Finger Cymbals – Curtis Fuller

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 21 sept. 2021 10:15

Bebeto a écrit :
mar. 21 sept. 2021 05:03
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Yusef Lateef - Blues In Space, '57)

Enregistré à New York City le 9 avril 1957 sous le titre Jazz Mood, ressorti en 69 en France chez BYG, c'est la version que j'ai avec couvrante et titre différents, lorgnant certainement du côté du succès intersidéral du Trane. Le seul lp que j'ai de Yusef le Délicat (lateef en arabe).

Bass, Rabat – Ernie Farrow
Drums – Louis Hayes
Piano – Hugh Lawson
Tenor Saxophone, Flute, Argol, Scraper – Yusef Lateef
Trombone, Tambourine, Finger Cymbals – Curtis Fuller

Éclairage intéressant sur sa discographie de jeunesse, on pourrait citer, au milieux d'autres grands albums "Eastern Sounds" de 1961 ou "The Blue Yusef Lateef" de 68, ou encore le bel album avec les frères Belmondo, plus proche de nous.

Vers la fin de sa vie, alors qu'il était atteint par l'âge, il continua à se produire en concert et jouer quelques notes encore, au sein de la formation de Ahmad Jamal par exemple, pour un dernier au revoir touchant auprès du public qui l'ovationnait avec un grand respect.

Love Theme From Spartacus (Remastered)
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