J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 31 oct. 2020 06:43

Piranha a écrit :
ven. 30 oct. 2020 13:54
Je me souviens de ce disque.
Attention il a fait l'objet de rééditions illégales sur un label pourtant "fiable"
Discogs signale une version non officielle en effet.
:super:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 31 oct. 2020 06:50

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Un album qui était dans ma liste d’attente depuis longtemps, m’en voici désormais possesseur grâce à une récente réédition dont le seul tort est de ne pas avoir reproduit la pochette originale, mais ça peut se concevoir et la pochette de l’original figure bien dans le superbe livret intérieur. C’est le label « Black Fire » qui est ici à la manœuvre, en prenant pour source les bandes originales et en les remastérisant afin d’en fournir une version « définitive ».

Pourtant, à l’origine c’est un autre label bien connu ici, « Strata East » fondé par Charles Tolliver qui sortit, le premier, l’album en 1974, celui-ci est devenu assez rare à dénicher et la réédition s’imposait d’autant que c’est un des meilleurs de la formation si ce n’est le meilleur, mais qu’importe, seule la musique compte.

Elle nous plonge directement dans ce qu’il est convenu de nommer « spiritual music », dans la pure lignée de Coltrane, un album de plus où l’on retrouve tous les codes du genre. Les amateurs ne seront pas déçus, l’album est fastueux, on se retrouve dans une immersion sans réserve vers ce mysticisme typique de l’époque, avec un final de plus de quinze minutes autour du fameux thème de Pharoah Sanders « Black Unity ».

Mais c’est l’ensemble de la galette qui est superbe, on retrouve les tons chauds de l’exploration coltranienne avec un groove entêtant et introspectif sur lequel Plunky Nakabinde au sax fore encore et encore, ça creuse avec un entêtement imperturbable, pour notre plus grand plaisir !

Nia (Poem: Complete the Circle)


Black Unity


Black Experience


Contradiction (For Thulani)
Modifié en dernier par Douglas le mar. 31 mai 2022 03:50, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 1 nov. 2020 05:57

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Un album de 1974 sorti sur Blue Note par Bobbi Humphrey, flûtiste et interprète de Larry Mizell qui signe toutes les compositions. On se souvient des frères Mizell qui officiaient également à la production des albums pendant un certain temps chez Blue Note, c’est donc avant tout un « son » que l’on trouve ici, avant la patte et la marque de l’artiste dont le nom brille sur la pochette.

Pour avoir lu quelques critiques d’époque publiées sur les journaux de jazz français « Jazz mag » et « Jazz Hot », je puis vous affirmer que les puristes détestaient, cet album a été proprement descendu. Maintenant il faut chercher les raisons, s’interroger et voir si aujourd’hui l’album mérite une réhabilitation, étant entendu que chacun possède sa propre sensibilité et qu’aucun avis n’est jamais définitif en la matière. Pour ce faire j’écoute la dernière version remastérisée sur vinyle.

Déjà il est clair au bout de quelques secondes de promenade du saphir sur le sillon que ce n’est pas un album de jazz traditionnel, on le qualifierait aujourd’hui très probablement d’easy listening et on accolerait le terme « funk » justement après le mot jazz, soulignant ainsi le côté moelleux et confort qui habite la musique. C’est plutôt une musique pour bouger gentiment, le sourire aux lèvres (pensez à celui, éclatant de Bobbi sur la pochette), dans une ambiance décontractée et cosy.

Souvenons-nous, Blue Note traversait une salle passe et il fallait ramener du blé, des pépettes à gogo et les recettes des frères Mizell étaient parfaites. Cet album particulièrement, plutôt assez réussi, Bobbi est une flûtiste au niveau et quelques titres, « Chicago, Damn », « Harlem River Drive » ou « Black and Blues » assurent auprès du public qui en redemande.

Sincèrement, je pense que ma discographie ne s’enrichira pas d’autres albums de Bobbi, celui-ci suffira à mes rares moments de détente et d’écoute musicale un peu futiles, le cerveau en mode « off » mais les sens à vif et les pieds en éventail.

BOBBI HUMPHREY - Chicago, Damn (1974)


Bobbi Humphrey - Harlem River Drive [HD]


Bobbi Humphrey - Blacks and Blues (1973)


Bobbi Humphrey - Baby's Gone
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » dim. 1 nov. 2020 07:41

J'aime beaucoup cet album. Effectivement plutôt destiné à des ambiances plus ensoleillées qu'en ce moment.
Au début des années 2000, la galette avait fait son petit effet chez pas mal de diggers, y compris sur Angers

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 1 nov. 2020 10:57

Piranha a écrit :
dim. 1 nov. 2020 07:41
J'aime beaucoup cet album. Effectivement plutôt destiné à des ambiances plus ensoleillées qu'en ce moment.
Au début des années 2000, la galette avait fait son petit effet chez pas mal de diggers, y compris sur Angers
On parle souvent de "La douceur Angevine", voilà qui colle bien avec l'atmosphère de cet album!
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Roulie » dim. 1 nov. 2020 20:26

Ah d'ailleurs puisque ça cause (à nouveau) de Bobbi Humphrey, je tiens à remercier celui ou celle (peut-être déjà Douglas, d'ailleurs), qui a parlé de ce disque il y a quelques mois.
C'était pendant le premier confinement il me semble, je n'ai pas réagis depuis mais j'ai pris une claque monstrueuse !
Le disque a beaucoup beaucoup tourné chez moi depuis, il devrait bien finir par rejoindre mes étagères à un moment donné.
Bref, merci pour ça, qui que ce soit.
:alcool1:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 2 nov. 2020 04:24

Roulie a écrit :
dim. 1 nov. 2020 20:26
Ah d'ailleurs puisque ça cause (à nouveau) de Bobbi Humphrey, je tiens à remercier celui ou celle (peut-être déjà Douglas, d'ailleurs), qui a parlé de ce disque il y a quelques mois.
C'était pendant le premier confinement il me semble, je n'ai pas réagis depuis mais j'ai pris une claque monstrueuse !
Le disque a beaucoup beaucoup tourné chez moi depuis, il devrait bien finir par rejoindre mes étagères à un moment donné.
Bref, merci pour ça, qui que ce soit.
:alcool1:
Dans mon souvenir c'était Cooltrane qui le premier l'avait cité sur ce forum, mais je peux me tromper également...
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 2 nov. 2020 04:46

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On dit souvent que « choisir c’est éliminer », c’est exactement l’alternative qui vous échoit avant de faire l’achat de cet album. Pour certains ce sera difficile, d’un côté un vinyle avec insert et deux faces enregistrées occupées chacune par un morceau, « Fela, Fela » face A et « Why don’t you listen ? » face B, de l’autre côté un Cd est proposé, moins cher, il est gorgé de musique, trois fois plus que sur le vinyle ! Avouons qu’il est difficile … d’éliminer ! Pour ma part c’est la version vinyle que je vous présente, espérant un jour tomber sur un Cd bon marché…

Pour bien comprendre ce qu’est cet album il faut déjà savoir que c’est l’un des derniers concerts d'Horace Tapscott, je ne veux pas commettre d’erreur mais il est même possible que ce soit son dernier. Il s’est déroulé live le 24 juillet 1998 à Los Angeles County Museum of Art (LCMA).

Il est également remarquable car il marque la rencontre entre son Pan Afrikan Peoples Arkestra et les chœurs du « Great Voice of UGMAA » (Union of God’s Musicians and Artists Ascension) qui comprend douze formidables chanteurs. L’Arkestra est un tentet comprenant trois basses, trois percussionnistes, un pianiste, un sax et un tromboniste avec également Dwight Trible dans le rôle du chanteur soliste. Un équipage étrange et sans doute inédit. Pour faire simple, court et bien me faire comprendre, cet album est une pépite dans le genre, je suppose qu’il réunit le meilleur du Cd.

Malgré ou peut-être à cause de l’enregistrement captant les bruits venants de toutes parts, pas au même niveau que le Shepp à Alger mais pas loin pour ceux qui connaissent, on ressent le sentiment d’immersion, c’est très sensible sur la première face et le splendide hommage à Fela mais ça culmine sur la face B et l’interprétation phénoménale de « Why don’t you listen ? », un truc qui vous dresse les poils et vous emmène loin, là où vous vous sentez bien…

Je me demande si, finalement, pour un amateur de vinyle, il ne faudrait tout de même pas également loucher un peu vers le Cd…

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Goldandlink » lun. 2 nov. 2020 08:51

Roulie a écrit :
dim. 1 nov. 2020 20:26
Ah d'ailleurs puisque ça cause (à nouveau) de Bobbi Humphrey, je tiens à remercier celui ou celle (peut-être déjà Douglas, d'ailleurs), qui a parlé de ce disque il y a quelques mois.
C'était pendant le premier confinement il me semble, je n'ai pas réagis depuis mais j'ai pris une claque monstrueuse !
Le disque a beaucoup beaucoup tourné chez moi depuis, il devrait bien finir par rejoindre mes étagères à un moment donné.
Bref, merci pour ça, qui que ce soit.
:alcool1:
J'aime aussi beaucoup cet album :super: Il avait d'ailleurs trouvé une place dans mon top de 1974 après que l'avoir mentionné ici.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 3 nov. 2020 04:59

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Je vous ai mis la belle pochette mais la mienne c’est plutôt la seconde, celle du Test Pressing, numéroté un sur cinq. Certes il y a des inconvénients, pas de belle pochette illustrée, ni d’insert, ni aucune indication d’aucune sorte, tout est vierge partout, sinon l’indication face A sur le label, pour ne pas trop se perdre, mais qu’importe.

Une réédition bienvenue, due au Souffle et à son inextinguible soif de mettre à jour et de faire découvrir. Steve Potts je le connais au travers de sa collaboration avec Steve Lacy, il faudrait plutôt parler de fidèle amitié pour ce qui les concerne, presque une gémellité tant ils sont frères de jeu, un partenariat qui s’étala sur une trentaine d’années où chacun était miroir de l’autre.

Pour mieux comprendre qui est Steve Potts il est intéressant de lire les souvenirs de sa vie rassemblés sur l’ouvrage « Bucket of Blood » chez Lenka Lente qui fourmille d’anecdotes et respire bon le vécu, les tournées et le regard qu’il porte sur les nombreux musiciens amis qu’il a côtoyés.

D’ailleurs Steve Potts est plutôt un homme de partage, n’écrivant, dans sa longue carrière, son nom seul en haut de la pochette qu’une fois dans sa vie, pour cet unique album, « Musique Pour Le Film D'Un Ami », ce dernier se nomme Joachim Noessi et il tourna « Sujet ou Le secrétaire aux 1001 Tiroirs ». Cette bande-son est sortie sur le label « un-deux-trois » qui ne vécut que cinq années, le temps de sortir une quinzaine d’albums, c’est dire si l’original est rare et cette réédition bienvenue.

L’album est magnifique, ici pas de musique industrielle mais de la musique d’auteur, avec une âme qui vibre. Steve Potts est un instrumentiste hors pair et un compositeur habile qui, ici, mélange adroitement les genres, s’entourant de musiciens venant de différents horizons, chacun amenant avec lui sa couleur et son style. Ainsi on navigue entre funk et java, musique tzigane et tango, accents bluesy et free music, tout ça saupoudré sous le signe du jazz.

Voici quelques noms parmi les musiciens présents, outre Potts au sax soprano et alto il y a Ambrose Jackson à la trompette, Jean-Jacques Avenel ou Gus Nemeth à la basse, Frank Abel au piano, Elie Ferré et Christian Escoudé aux guitares, Joss Basselli à l’accordéon Keno Speller et Donny Donable aux percussions, Jeff Gilson est à la prod.

Steve Potts Street Blues


Steve Potts - Mary-Jo


Steve potts Java
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 4 nov. 2020 16:50

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Je vous avais déjà un peu parlé d’Ig Henneman en page quatre à propos de son album de 2019 qu’elle avait composé avec Jaimie Branch et Anne La Berge. La voici dans un enregistrement antérieur, enregistré en 2012, cette fois-ci à la tête d’un sextet. La nationalité des musiciens est indiquée sur le verso de la pochette, ce qui autorise une nouvelle façon de les présenter, les hollandais d’abord puisque c’est la nationalité d’Ig Henneman qui joue du violon alto, le saxo ténor également clarinettiste et joueur de shakuhachi se nomme Ab Baars et le bassiste Wilber De Joode.

Il y a également deux canadiens, il faut dire que l’enregistrement de l’album est live et qu’il est enregistré à Vancouver. Tout d’abord Lori Freedman qui joue également de la clarinette et de la clarinette basse et Marilyn Lerner au piano. Le dernier élément est allemand, Axel Dörner qui joue de la trompette. Voici donc une formation à parité égale entre femmes et hommes.

Tous les morceaux joués lors de ce « Canada Festival Tour » sont inédits et pour certains écrits dans les hôtels pendant cette tournée. Le Cd enregistré restitue fidèlement ce qui se passa lors du concert de Vancouver, il est livré tel quel, sans ajouts ni retrait, témoin de la vérité de ce moment précieux.

Sil fallait discourir sur la musique il faudrait insister sur la liberté qu’elle véhicule en permettant aux musiciens d’improviser longuement, de dialoguer abondamment en jouant avec les structures et les silences. Les interactions se tissent au fil des morceaux en autorisant toutes sortes de combinaisons instrumentales, du solo au sextet, tout est possible, thèmes et conventions sont de magnifiques prétextes à la création et au développement musical. Un Cd qui nous offre l’occasion de découvrir de merveilleux musiciens.



A 'n B (Live)


Light Verse (Live)


Prelude for the Lady With the Hammer
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par vox populi » mer. 4 nov. 2020 17:55

Ben-J a écrit :
dim. 18 oct. 2020 16:33
Je poursuis ma découverte de Miles avec un de ses orchestre les plus fulgurant :

Image
j'avoues n'avoir jamais complètement adhéré à Miles , ce disque est sympa par contre.
Bon je ne dirais pas non plus que c'est un incontournable, mais je l'aime bien

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 5 nov. 2020 09:09

vox populi a écrit :
mer. 4 nov. 2020 17:55
Ben-J a écrit :
dim. 18 oct. 2020 16:33
Je poursuis ma découverte de Miles avec un de ses orchestre les plus fulgurant :

Image
j'avoues n'avoir jamais complètement adhéré à Miles , ce disque est sympa par contre.
Bon je ne dirais pas non plus que c'est un incontournable, mais je l'aime bien
Tu fais bien !
:super:

Cet album sorti en pleine veine électrique (1976) a, en fait été enregistré dans les années 67/68 bien qu'il n'y ait aucune date sur la date de ces enregistrements. L'album est sorti avec un sticker"Progressive rock" qui ne correspond en rien à la musique qui figure à l'intérieur et l'esthétique de la pochette est bien postérieure à la création de cette musique.
En fait c'est un album charnière entre la fin du quintet mythique et la pré-période électrique, à savourer sans réserve donc!
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 5 nov. 2020 14:51

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Voici un label dont on parle peu, son esthétique est un peu austère ou plutôt « classique » par sa forme et l’épure de ses pochettes. Par contre ça donne bien sur une étagère, quand ils sont classés côte à côte. C’est le français Michel Dorbon qui créa le label au début des années 2000, mais son amplitude est internationale. L’attention du label est concentrée sur les nouvelles musiques improvisées, donc sur le free jazz et les musiques associées, on y trouve des musiciens confirmés comme Joëlle Léandre, Hamid Drake, Nicole Mitchell, Joe Morris, Larry Ochs, Matthew Shipp, Michel Edelin ou Roscoe Mitchell et bien d’autres encore !

Nicole Mitchell a enregistré plus de dix albums sur ce label, je ne reviens pas sur la flûtiste et son attachement à l’AACM de Chicago, concentrons-nous sur cette formation qu’elle anime « Nicole Mitchell’s Music Projections », quartet formé avec le pianiste Craig Taborn dont nous avons parlé il y a peu, le saxophoniste ténor David Boykin et le batteur percussionniste Chad Taylor, pas de bassiste donc !

Cet apparent déséquilibre sera l’occasion d’une refonte de l’identité « quartet » telle qu’elle fonctionne habituellement, n’en concluez pas que, pour autant, le piano se consacre essentiellement à la fonction rythmique, ce serait une erreur. Par contre, Chad Taylor (quel fabuleux batteur) fait feu de tous bois et assure abondamment lorsque les circonstances l’y obligent, avec une envergure et une énergie exceptionnelle.

Mais au pays de Nicole Mitchell tout est possible et les dialogues ou les trilogues prennent des formes inattendues, hors des sentiers battus comme sur l’étrange « Wild Life ». Une autre personnalité secoue le bol, David Boykins souvent vers l’avant, avec un petit côté David S. Ware, gros son bien affirmé et technique époustouflante. Celui qui secoue bien et taquine ses collègues c’est l’espiègle Craig Taborn qui déploie ses balais dans les extrêmes, graves et aigus au même moment.

Un nouveau un grand album de Nicole Mitchell dans un secteur de marché étroit, mais de haute voltige, pour le plaisir de la création et l’exigence d’un travail bien fait.

Pas d'extrait trouvé, juste deux minutes trente sur la page du label:

https://roguart.com/product/emerald-hills/41
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Faine Jade » ven. 6 nov. 2020 09:16

MACIEJ OBARA QUARTET

Vu en live au Théâtre Denis à Hyères l'année dernière. De sacrés musicos Polonais signés chez ECM records. Ca part un peu dans tous les sens, mais ils savent calmer le jeu au bon moment. Je recommande vivement...

« The Future Never Waits »

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par The lad » ven. 6 nov. 2020 10:34

Douglas a écrit :
lun. 26 oct. 2020 05:50
Image

Voici l’édition du cinquantième anniversaire sous forme d’une réédition réalisée par le label canadien « We Are Busy Bodies ». Un album que j’ai découvert ici grâce à The Lad qui l’avait classé dans sa liste 71, l’année de la sortie de l’album en France, au jeu des « meilleurs albums », concernant la rareté des albums originaux il aurait sans doute quelques éléments à nous apporter… Le groupe d’origine Sud-Af c’est « The Heshoo Beshoo Group » et l’album ‎ « Armitage Road », le nom de la rue où habitait le guitariste, à Orlando.

La pochette est sublime, vous ajoutez un passage pour piétons et vous verrez à qui ils ont pensé lors de la prise de vue. A l’époque l’apartheid était bien présent et on peut penser que le choix de ce cliché n’est pas anodin, soulignant la pauvreté et la misère dans laquelle vivait le peuple comparé à l’aisance européenne.

Le second dans son fauteuil roulant c’est Cyril Magubane, le guitariste, atteint par la polio, il est aussi auteur compositeur de quatre des cinq titres. Celui qui est le plus branché jazz moderne, Henry Sithole, est saxophoniste alto, il a alors vingt-huit ans, c’est lui qui a composé « Wait and see ». Il est accompagné par son jeune frère Stanley au ténor, vingt-quatre ans. Ernest Mothle est le bassiste, il habite à « Golden City » depuis 1964 mais est originaire de Prétoria, quant à Nelson Mugwaza il est là depuis 1969, dernier arrivé mais élément essentiel du groupe.

La musique est un élégant mélange de jazz et de musique plus folk, d’inspiration locale. Les rythmes essentiellement solides, assez traditionnels et très marqués, sont dus au jeu de Nelson à la batterie, un véritable métronome. La basse est presque chantante, du coup, une assise au jeu de guitare de Cyrile Magubane qui assure le rythme mais également des riffs, la mélodie et des soli fleuris et passionnés. Les deux saxophonistes sont doués et inspirés, Henry Sithole n’hésite pas à incorporer quelques éléments free, hérités de Trane ou de Shepp, donnant à la formation ce côté épicé qui la distingue d’un simple groupe néo-bop. Si on ajoute le côté brut et sans artifice de la prise de son, on retrouve la sincérité du « son » un peu râpeux des bluesmen historiques, un côté "roots" qui le fait bien.

Je ne sais pas à combien d’exemplaires a été réédité l’album, il vient juste de paraître, mais sans doute vaut mieux-t-il ne pas trop attendre si l’envie se fait.

The Heshoo Beshoo Group - Emakhaya


The Heshoo Beshoo Group - Armitage Road


The Heshoo Beshoo Group - Lazy Bones


The Heshoo Beshoo Group - Amabutho
Ah beh voilà, j'avais pas mis les pieds sur ce topic depuis un peu de temps et je n'ai pas vu passer ce message.
Content et honoré d'avoir pu t'aider à découvrir ce disque de chevet. L'histoire du disque et surtout de sa resurface est intéressante parce qu'elle est liée au fameux hangar de EMI à Orly.
Une interviex de Thomas Pasquet du disquaire Listen! qui est à l'origine de la découverte de ce stock et de ce disque :
https://thevinylfactory.com/features/ex ... interview/
Affreux, sale et méchant.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 6 nov. 2020 15:28

The lad a écrit :
ven. 6 nov. 2020 10:34
Ah beh voilà, j'avais pas mis les pieds sur ce topic depuis un peu de temps et je n'ai pas vu passer ce message.
Content et honoré d'avoir pu t'aider à découvrir ce disque de chevet. L'histoire du disque et surtout de sa resurface est intéressante parce qu'elle est liée au fameux hangar de EMI à Orly.
Une interviex de Thomas Pasquet du disquaire Listen! qui est à l'origine de la découverte de ce stock et de ce disque :
https://thevinylfactory.com/features/ex ... interview/
Honoré, c'est beaucoup! Merci pour cette belle découverte, c'est un peu le principe de partage ici et ma foi, j'en profite. Et ce lien est vraiment dingue...
:confusezzz:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 6 nov. 2020 15:32

Image

Retour vers John Hassell dont on a célébré la dernière parution p. 52, mais cette fois-ci pour un album beaucoup plus ancien puisqu’il est sorti en 1988. Une réédition récente, remasterisée, sous la forme d’un double LP gatefold accompagné du Cd, un beau travail de la part du label allemand « Tak:til ». Ça m’écorche de l’avouer, mais les pressages allemands sont sans défaut au niveau du son et du pressage, enfin pour ce qui se rapporte à ma propre expérience.

Ce qui procure la saveur épicée la plus rare à cet album c’est la présence de « farafina », une formation burkinabaise de musiciens et de danseurs formée par le balafoniste Mahama Konaté. C’est un groupe de percussions issu de la culture traditionnelle mandingue. John Hassell, sa trompette et ses claviers, J.A. Deane et ses boucles ainsi que Daniel Schwartz à la basse (sur un titre) vont ainsi bénéficier d’une assise rythmique formidable, tissée par les tambours et les percussions de huit musiciens.

A ce stade il faut aussi parles des sorciers, Brian Eno et Daniel Lanois les producteurs. On connaît les liens tissés entre Hassell et Eno au fil des albums. « Flash of the Spirit » se situe toujours dans cet impressionnisme « ambient » hors du temps, il s’y ajoute ce sel « jazz » et surtout ce terreau rythmique hérité d’une culture africaine ancienne.

Ainsi se mélangent, dans un creuset moderne, la mémoire héritée des anciens à la nouvelle musique électronique, pour que naisse une voie nouvelle et enthousiasmante, où se reconnaissent des cultures venues de partout pour un échange multi culturel fructueux, et ce, dès 1988. Que se propage la bonne nouvelle...

Jon Hassel & Farafina - Flash Of The Spirit
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 7 nov. 2020 09:51

Par ailleurs farafina a participé à l'enregistrement de "Continental Drift" des Stones sur "Steel Wheels":

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » sam. 7 nov. 2020 11:26

Douglas a écrit :
ven. 6 nov. 2020 15:32
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Retour vers John Hassell dont on a célébré la dernière parution p. 52, mais cette fois-ci pour un album beaucoup plus ancien puisqu’il est sorti en 1988. Une réédition récente, remasterisée, sous la forme d’un double LP gatefold accompagné du Cd, un beau travail de la part du label allemand « Tak:til ». Ça m’écorche de l’avouer, mais les pressages allemands sont sans défaut au niveau du son et du pressage, enfin pour ce qui se rapporte à ma propre expérience.

Ce qui procure la saveur épicée la plus rare à cet album c’est la présence de « farafina », une formation burkinabaise de musiciens et de danseurs formée par le balafoniste Mahama Konaté. C’est un groupe de percussions issu de la culture traditionnelle mandingue. John Hassell, sa trompette et ses claviers, J.A. Deane et ses boucles ainsi que Daniel Schwartz à la basse (sur un titre) vont ainsi bénéficier d’une assise rythmique formidable, tissée par les tambours et les percussions de huit musiciens.

A ce stade il faut aussi parles des sorciers, Brian Eno et Daniel Lanois les producteurs. On connaît les liens tissés entre Hassell et Eno au fil des albums. « Flash of the Spirit » se situe toujours dans cet impressionnisme « ambient » hors du temps, il s’y ajoute ce sel « jazz » et surtout ce terreau rythmique hérité d’une culture africaine ancienne.

Ainsi se mélangent, dans un creuset moderne, la mémoire héritée des anciens à la nouvelle musique électronique, pour que naisse une voie nouvelle et enthousiasmante, où se reconnaissent des cultures venues de partout pour un échange multi culturel fructueux, et ce, dès 1988. Que se propage la bonne nouvelle...

Jon Hassel & Farafina - Flash Of The Spirit
Superbe album (comme souvent avec Hassell). Percussif.
Et pour les curieux, un des seuls qu'on trouve à pas cher en version d'origine.
Un must have

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