J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Blues traditionnel ou blues blanc, jazz, soul, funk, c'est ici.
Avatar du membre
Monsieur-Hulot
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5464
Enregistré le : mer. 31 juil. 2019 06:40
Localisation : Third Stone From The Sun

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Monsieur-Hulot » sam. 19 nov. 2022 12:27

Pour essayer de "mieux" comprendre Coltrane :
FILLES & MOTEURS, JOIES & DOULEURS.

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 19 nov. 2022 16:20

Harvest a écrit :
sam. 19 nov. 2022 10:57
Douglas a écrit :
lun. 7 nov. 2022 14:59
Image

Superbe. Je ne connaissais pas ce EP. Par contre je connais Charleroi. Et j’aime beaucoup les paysages industriels porteurs de mémoires.
Je pense que tu connais ses trois autres albums, "A Stomach Is Burning", "No deal" et "Lilies", tous les trois somptueux. J'avais vu et revu en 2013 ou 2014 un de ces concerts au Québec via la télé et ce fut un grand "choc", par contre elle semble en retrait de sa musicale...
Monsieur-Hulot a écrit :
sam. 19 nov. 2022 12:27
Pour essayer de "mieux" comprendre Coltrane :
D'après ce que j'ai vu c'est d'après Giant Steps, modernisé avec de beaux habits neufs qui vont bien...
;)
We will dance again...

Avatar du membre
Monsieur-Hulot
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5464
Enregistré le : mer. 31 juil. 2019 06:40
Localisation : Third Stone From The Sun

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Monsieur-Hulot » sam. 19 nov. 2022 17:45

C'est Giant Steps ? Ben dis donc....
FILLES & MOTEURS, JOIES & DOULEURS.

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 19 nov. 2022 18:02

C'est écrit sous la vidéo sur le tube...

:)
We will dance again...

Avatar du membre
Monsieur-Hulot
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5464
Enregistré le : mer. 31 juil. 2019 06:40
Localisation : Third Stone From The Sun

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Monsieur-Hulot » sam. 19 nov. 2022 18:22

Bien vu ! J'y ai pensé un peu en l'écoutant la première fois, me disant "Coltrane passe par les mêmes chemins..." Je trouve qu'en regardant les doigts sur un manche, on se rend mieux compte de la complexité du morceau et de Coltrane (pour JS Bach c'est pareil )
FILLES & MOTEURS, JOIES & DOULEURS.

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 19 nov. 2022 18:32

Image

Billy Bang – Outline No. 12 (1983)

Avec Leroy Jenkins, Billy Bang est certainement le violoniste de jazz le plus remarquable qui soit survenu au pays de l'Oncle Sam, non pas pour sa technique ni sa vélocité, mais pour la qualité de l'interprétation et l'authenticité de sa démarche. Curieusement cet album est un peu à part, il est très écrit et interprété sous la direction de Lawrence "Butch" Morris, un peu dans la tradition classique.

Pourtant il est âpre, discordant et viscéral, magnifiquement servi par douze musiciens parmi lesquels Sunny Murray, David Murray, Frank Lowe, Khan Jamal et Charles Tyler…

Incroyable, non ?

Outline Number 12


Seeing Together


Conception
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 20 nov. 2022 06:13

Image

Franck Vaillant – Benzine (2005)

On retrouve ici la série « Signature » de Radio France, sur le cello entourant l’album figure un petit autocollant sur lequel est écrit « électronique », une indication à destination de l'acheteur pour l'avertir de ce qu’il trouvera sur le Cd, une façon de prévenir ou de mettre en garde, pourtant la musique n’est en aucun cas réductible à cette simple annotation, même si ça n’enlève en rien sa pertinence.

La preuve, ces invités qui parcourent les territoires jazz et qu’on entend ici, au fil des pièces, Guillaume Orti ou Denis Guivarc’h et leur sax alto, Benoît Delbecq au piano, José Séguido à la guitare, Yves Robert au trombone et Jenfi Morel à la contrebasse. Les musiques sont jumelles ou cousines, se combinent, passent de l’une à l’autre en dessinant une autre histoire, contemporaine, qui croise les influences.

Quelque chose d’industriel aussi avec ce grand poster qui contient une photographie qui présente des blocs de béton et des immeubles en construction, et puis ces mots choisis : « Franck Vaillant a fabriqué la musique », comme si la musique était un chantier comme un autre, une construction parmi d’autres, une parcelle industrielle…

Du coup on retrouve sans surprise un mélange de « fieldrecording » qui ne va pas dans les champs, mais plutôt dans la ville, dans l’activité industrielle ou dans les bruits de la nuit, qui se combine à un traitement électronique où les machines moulinent, rythment et fabriquent le son, avec de temps à autres de vrais « musiciens » avec leur instrument qui apportent un peu de chair et de sang.

Ainsi il y a pas mal de variations sur cet album, entre les pièces ayant encore du corps et de l’âme, et celles réduites au bon vouloir de la machine, parmi celles-ci, beaucoup sont rythmées et un cœur bat encore, mais d’autres sont plus froides et la vie s’en échappe…

La pièce « Dans l’univers » est singulière, en effet Arthur Higelin, avec sa voix chaude et profonde nous interpelle l’espace de trois minutes « Satellite obscur qui dévale le vide, grappe d’aluminium étincelant dans ton théâtre solitaire, cheval stroboscopique … » une plongée énigmatique et poétique dans l’inconnu…

Des vignettes constellent ainsi l’œuvre et lui donnent une sorte d’immatérialité conceptuelle, dans une échelle mondiale ou interstellaire, comme appartenant à l’espace et au temps, à un ailleurs qui a dépassé l’échelle humaine, même si, çà et là, la vie subsiste encore, voix ou cris d’animaux, réels ou immatériels.

Un texte extrait de « Son » de John Cassavetes offre des clefs d’interprétation d’ordre philosophique au travers d’interrogations ou de réflexions du genre « on ne peut pas avoir que des nuls, comme si tout le monde devrait être au même niveau… » avant d’évoquer la grâce de Garbo…

Reste la musique, soixante minutes ici qui n’ennuient pas, même si quelques brefs passages peuvent sembler crispants ou inconfortables, le côté « indus » étant parfaitement assumé, particulièrement dans les deux dernières pièces, mais l’album en compte quatorze, ce qui laisse venir. « Serving Suggestion » qui clôt l’album et annonce un peu plus de cinq minutes, comprend une partie silencieuse et fonctionne à la façon d’une « chanson cachée », lorsqu’elle se termine l’indication « 60:00 » apparaît sur le lecteur, pas de place au hasard ici.

Franck Vaillant – Benzine
We will dance again...

Avatar du membre
Harvest
Modérateur
Modérateur
Messages : 1644
Enregistré le : mer. 31 juil. 2019 18:58

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Harvest » dim. 20 nov. 2022 07:40

Douglas a écrit :
ven. 18 nov. 2022 18:03
Image

Sam Rivers, Noël Akchoté, Tony Hymas, Paul Rogers et Jacques Thollot : Configuration (1996)

Sam Rivers appartenait à la même génération que John Coltrane, pourtant il n'enregistra son premier album qu'en 1965 ! "Configuration" que voici, est d'ailleurs lié à ce premier album par le titre "Béatrice", du prénom de son épouse, qu'il reprend ici.

Cet album date de 1996, Sam est entouré de Tony Hymas au piano, Paul Rogers à la contrebasse, Noël Akchoté aux guitares et Jacques Thollot à la batterie, ils enregistrent dans les désormais célèbres studios La Buissonne, pour le label Nato. Le remarquable Jean Rochard produit tout ça.

Cet album est un hymne à la liberté, en partant de la reprise la plus classique jusqu'aux improvisations les plus folles, en combinant les duos, les trios et toutes les formules possibles, nous sommes embarqués dans un voyage aventureux et poétique, sans calcul, conviés à la surprise des improvisations qui se révèlent à nous comme des promesses riches de secrets.

Image

Pour l’anecdote Caroline de Bendern qui figure ici au titre de photographe, a été surnommée « La Marianne de Mai 68 » pour avoir été photographiée, perchée sur les épaules de Jean-Jacques Lebel, plasticien et inventeur de happenings, brandissant le drapeau du FLN Vietnamien. Mannequin et aristocrate elle prend la pause en bonne professionnelle, mais sans arrière-pensée, bientôt elle devient célèbre par l’intermédiaire d’une photo prise par le photographe Jean-Pierre Rey. Elle sera déshéritée par ses aïeux scandalisés.
L’histoire ne se finit pas là puisqu’elle vécut en compagnie de Barney Wilen, on la voit sur la pochette de Moshi Too, puis elle devint la compagne de Jacques Thollot que l’on retrouve sur cet album, elle figure également sur la pochette de son album « Intramusique ».

Superbe disque. Acheté à sa parution. De toute façon là où Thollot joue on est à peu près sûr d’entendre une musique digne du plus grand interêt. :chapozzz:

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 20 nov. 2022 11:32

Harvest a écrit :
dim. 20 nov. 2022 07:40

Superbe disque. Acheté à sa parution. De toute façon là où Thollot joue on est à peu près sûr d’entendre une musique digne du plus grand interêt. :chapozzz:
Ton observation sur Jacques Thollot m'incite à remonter celui-ci, avec un petit côté marginal dans sa discographie, lié à la présence de la voix d'Elise Ross.
Douglas a écrit :
sam. 23 mai 2020 20:59
Image

Après avoir jeté la girafe à la mer en soixante et onze, voici le quatrième album de Jacques Thollot « Cinq Hops » sorti en soixante-dix-huit sur Free Bird. Je l’ai acheté à sa sortie celui-ci, et il m’a eu ! Il y a une forme de cousinage avec les albums de Steve Lacy de la même période, même si ça n'apparaît pas évident: la création d’une œuvre à part, un univers très personnel et très particulier, quand je l’écoute, je le récite, et il est toujours tout aussi beau, aussi magique, cette impression d’arrêter le temps...

L’écriture est tellement libre et hors des sentiers qu’elle est encore neuve, chaque pièce est une construction unique et fragile, un édifice qui se construit de bric et de broc et qui se maintient droit au fil du temps qui passe. Les artisans-musiciens représentent la fine fleur du renouveau du jazz français d’alors, Jean-Paul Céléa, Michel Graillier, François Jeanneau et François Couturier, rien moins que deux pianistes pour fondre le paysage, et puis Élise Ross dont la voix est ici une pièce essentielle, une flèche pointée vers les cieux.

Il se peut que l’on reste étranger ou de marbre face à cette invitation au voyage, le frisson est nouveau et la route inusitée, mais cela n’a pas vraiment d’importance, voyageur, si cette route n’est pas pour toi, choisis-en une autre et poursuis ton chemin…

Jacques Thollot - Cinq Hops


Jacques Thollot "Turning On My Mind"


JACQUES THOLLOT "On the Mountain (For Michèle)"


Jacques Thollot "Trois ans devant, trois ans au-delà, ouf, un an déjà"
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 20 nov. 2022 18:34

Un autre album de Jacques Thollot tout aussi indispensable:
Douglas a écrit :
lun. 14 juin 2021 06:11
Image

Jacques Thollot ‎– Watch Devil Go (1975)

Jacques Thollot se place souvent hors des catégories, au-delà du jazz, du free, quelque part dans un coin bien à lui où les mélodies cristallines vous envoûtent, par- delà les simples chansons, la musique dite savante ou expérimentale. Il fixe ainsi sur une étagère, quelques vignettes pleines de beauté comme sur le morceau titre.

« Watch Devil Go » est le second album de Jacques Thollot, enregistré entre 74 et 75, il sort quatre années après avoir jeté une girafe à la mer, ce qui fut assez mal vu, il aurait gagné à le faire avec une plus grande discrétion. Il a conservé tout de même des amis, comme François Jeanneau qui joue de la flûte, du sax ténor et du synthé, Jean-François Jenny Clarke à la basse et aussi Charline Scott qui chante sur « Watch Devil Go » et un quartet à cordes qui intervient sur un titre.

La musique de Jacques Thollot peut tantôt être free et échevelée, comme sur "In Extenso" mais elle peut regarder côté électro et se jouer avec des boutons. Le quartet à cordes vagabonde « Entre Java et Lombok » ce qui ne saurait étonner sur une palette de couleur si vaste qu’il faut certainement faire le grand écart pour y retrouver ses petits.

Les pièces très courtes côtoient d’autres un peu plus longues, ce qui ajoute encore à ce curieux et génial « bric à brac » qui s’amoncelle, free, fanfare, électro, chant, expérimental, tout cela s’enchaîne dans un patchwork où tout semble égal à tout, ce qui compte c’est la patte, la touche, le truc qui fait mouche.

Il fallait bien un album « fourre-tout » de cet acabit dans la sélection FJ Manifesto, c’est manifestement le rôle de cet album-là, digne successeur de « Quand Le Son Devient Aigu, Jeter La Girafe À La Mer. »

Jacques Thollot ‎-- Watch Devil Go (1975)


1) Kanephoros
2) Up-Down
3) Watch Devil Go
4) In Extenso
5) Go Mind
6) Tryptique Pour La Foire Des Ténèbres De Ray Bradburry
7) Le Ciel Manque De Généalogie
8) Kamikaze's Nightmare
9) Entre Java Et Lombok
10) Eddy G, Always Present
11) Before In
12) Eleven
13) La Dynastie Des Wittelsbach
14) 1883-1945, Heavens
15) Au Stylo Feutre, Un Paysage
16) Canéphore
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 21 nov. 2022 05:25

Image

Massacre – Love Me Tender (2013)

Voici le dernier album en date de la formation « Massacre » dont je vous ai présenté la discographie il y a quelques temps. Cet enregistrement est paru sur le label Tzadik, ce qui ne présage rien de bon concernant la disponibilité d’extraits sur le tube, mais je verrai cela à l’heure de mettre en ligne. Les enregistrements sont « live » ce qui ne constitue pas une surprise.

Les titres un et cinq sont extraits d’un concert donné à Moers, en Allemagne, lors de la tournée de quatre-vingt-dix-neuf, les titres deux, trois et quatre sont issus de la même tournée, mais en provenance du concert de Zurich, en Suisse. Les titres de six à onze sont issus d’un concert de deux mille huit, à Ferrara en Italie.

Toute la musique jouée ici est entièrement improvisée, ça sonne souvent rock, avec la force d’un « Power Trio » comme le rock en a beaucoup connu, et on retrouve nos trois légendes au meilleur de leur forme. Fred Frith est à la guitare électrique, Bill Laswell à la basse et Charles Hayward à la batterie, au mélodica et à la voix. Cet album n’est en rien inférieur en qualité par rapport aux enregistrements qui précèdent.

Les pièces sont présentées de telle façon que l’on glisse de l’une à l’autre sans trop s’en rendre compte, les dates d’enregistrements expliquent que nous ne sommes pas dans la continuité de l’album précédent, « Lonely Heart » et les pièces sont souvent de moyenne durée. Par contre, ce qui est toujours présent, c’est l’incroyable flamme, l’énergie qui brûle toujours et encore, depuis « Bright Blue » jusqu’à « Shadow When Mitted » où on entend très distinctement la voix de Hayward chanter sur un titre assez crépusculaire…

Toute cette première partie millésimée quatre-vingt-dix-neuf est vraiment incroyable, avec ce quelque chose de « primitif », brut, direct qui percute à l’estomac, l’alchimie entre les trois explique tout ça, Hayward qui frappe les peaux comme un damné, sans jamais rien lâcher, Laswell et sa grosse basse en mode inarrêtable, à la fois énorme et serpentine et Fred Frith toujours sur la brèche, inventif, à l’affût d’un truc inédit, créatif sans discontinuer…

La dernière partie, en Italie, est un peu différente, en particulier au niveau du son, produit un peu différemment, c’est toujours aussi lourd mais avec une direction un peu plus « prog », sur « Shoe Often Repeated » ou « Between Roof and Bird » qui le précède.

« The North Peaches to the Ankle » est même presque calme, gentiment tricoté, avec des effets en nombre. Du coup l’ambiance est plus posée, expérimentale et moins rock, même si on conserve malgré tout une certaine truculence et le goût de l’expérimentation. L’album possède, d’une certaine façon, deux visages différents…

Merci à Fred Frith pour avoir mis à disposition ces archives exceptionnelles, particulièrement pour les concerts d’avant deux mille absolument renversants, du free-rock unique et même (osons) jouissif !
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 21 nov. 2022 10:38

Voici la fameuse girafe qui causa à sa sortie un choc dont le murmure s'entend encore...

Un album qui n'a pas d'âge!
Douglas a écrit :
jeu. 5 déc. 2019 06:53
Image

Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur Jacques Thollot, sur son album « Quand Le Son Devient Aigu, Jeter La Girafe À La Mer », sur le label « Futura » qui l’a sorti et sur Gérard Terronès qui l’a produit. Déjà, on peut trouver une vidéo où on voit Jacques Thollot, à peine sorti de l’enfance (13 ans quand même), assis derrière une batterie en train d’accompagner quelques grands noms du jazz français (Georges ARVANITAS au piano, Robert GARCIA au saxo ténor, Bernard VITET à la trompette…), il jouait au club St Germain le samedi soir et le dimanche après-midi !

Ceci juste pour signaler que rien ne sera ordinaire pour un homme comme lui. Pour en revenir à notre girafe, qui sera son premier album, il est conçu et enregistré en solo, après un très long travail de préparation et de collage. A l’époque il sera catalogué « free », il faut bien mettre des étiquettes, c’est la loi du genre, pourtant avant d’être un musicien free, Thollot est un musicien tout court, un batteur et un compositeur, un multi-instrumentiste également, pianiste et bricoleur de sons, un poète de la musique, peintre d’aquarelles sonores qui s’envolent…

Cet album que l’on nomme le plus souvent « La Girafe » va connaître une carrière underground assez intense dans un certain sens, un des secrets les mieux gardés du « free », sorti dans un premier temps en faible tirage, l’album est vite très recherché, s’échangeant à prix assez élevé. Il a été réédité en vinyle par le souffle continu et se trouve également en Cd…

Jacques Thollot : Cecile


Jacques Thollot - Quand le Son Devient Aigu, Jeter la Girafe à la Mer (album complet)
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 21 nov. 2022 15:02

Image

La Marmite Infernale - Moralité-Surprise (1983)

Un album enregistré chez "ARFI move" qui deviendra quelques temps plus tard, simplement ARFI (Association à la Recherche d'un Folklore Imaginaire), un collectif de musiciens vivant autour de Lyon.

"La marmite infernale" regroupe certains de ces musiciens qui deviendront assez connus dans le jazz français (Christian Rollet, Louis Sclavis, Steve waring, Jean Mereu, Maurice Merle) mais c'est déjà être injuste que de ne pas tous les citer, car ils sont une douzaine ici, et tous excellents. Chacun d’entre eux connaîtra une trajectoire personnelle digne d'intérêt.

Globalement nous sommes face à un Big Band interprétant des compositions très écrites, à l'intérieur desquelles chacun peut s'exprimer en solo, on ne peut pas vraiment parler de free-jazz, nous sommes en 1983 et beaucoup commençaient à en revenir, tout en en acceptant les meilleurs fruits...

Un 45 tours est issu de cet album dont voici une face, "La Charge des Dragons" signée Maurice Merle.

La Charge des Dragons - La Marmite Infernale (ARFI Move AM 501 - 1983)
We will dance again...

Avatar du membre
Harvest
Modérateur
Modérateur
Messages : 1644
Enregistré le : mer. 31 juil. 2019 18:58

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Harvest » lun. 21 nov. 2022 17:47

Douglas a écrit :
lun. 21 nov. 2022 10:38
Voici la fameuse girafe qui causa à sa sortie un choc dont le murmure s'entend encore...

Un album qui n'a pas d'âge!
Douglas a écrit :
jeu. 5 déc. 2019 06:53
Image

Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur Jacques Thollot, sur son album « Quand Le Son Devient Aigu, Jeter La Girafe À La Mer », sur le label « Futura » qui l’a sorti et sur Gérard Terronès qui l’a produit. Déjà, on peut trouver une vidéo où on voit Jacques Thollot, à peine sorti de l’enfance (13 ans quand même), assis derrière une batterie en train d’accompagner quelques grands noms du jazz français (Georges ARVANITAS au piano, Robert GARCIA au saxo ténor, Bernard VITET à la trompette…), il jouait au club St Germain le samedi soir et le dimanche après-midi !

Ceci juste pour signaler que rien ne sera ordinaire pour un homme comme lui. Pour en revenir à notre girafe, qui sera son premier album, il est conçu et enregistré en solo, après un très long travail de préparation et de collage. A l’époque il sera catalogué « free », il faut bien mettre des étiquettes, c’est la loi du genre, pourtant avant d’être un musicien free, Thollot est un musicien tout court, un batteur et un compositeur, un multi-instrumentiste également, pianiste et bricoleur de sons, un poète de la musique, peintre d’aquarelles sonores qui s’envolent…

Cet album que l’on nomme le plus souvent « La Girafe » va connaître une carrière underground assez intense dans un certain sens, un des secrets les mieux gardés du « free », sorti dans un premier temps en faible tirage, l’album est vite très recherché, s’échangeant à prix assez élevé. Il a été réédité en vinyle par le souffle continu et se trouve également en Cd…

Jacques Thollot : Cecile


Jacques Thollot - Quand le Son Devient Aigu, Jeter la Girafe à la Mer (album complet)
Magnifique album. Où l’on peut juger qu’un batteur est musicien et poète.

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 22 nov. 2022 04:46

Image

Anna Webber – Idiom (2021)

Un album qui m’a impressionné lors d’écoutes réalisées pendant son année de sortie, je voulais vous en parler, j’y ai souvent pensé il est vrai, mais j’ai sans cesse repoussé, peut-être parce qu’il s’agit d’un double Cd et qu’il faut caser la double écoute dans une même journée, ce qui est souvent assez compliqué.

En fait l’album est assez impressionnant, par sa musique elle-même, avec des accents contemporains, par sa qualité et la satisfaction qu’il dégage auprès de l’auditeur, pas si facile à analyser, par Anna Weber elle-même, dont je ne sais rien, en effet ce Cd est un cadeau… Le premier Cd est joué en trio par Anna Weber au saxophone ténor ainsi qu’à la flûte, Matt Mitchell au piano et John Hollenbeck à la batterie.

Un simple trio donc, mais on comprend bien vite qu’ici il n’y a que des maîtres-musiciens, très probablement des improvisations, mais également une écriture serrée, structurant les pièces de façon savante. Il y a comme une « impression » de musique contemporaine, mais c’est du jazz d’aujourd’hui, de toute évidence.

Le trio interprète cinq pièces, quatre de la série « Idiom » suivi d’un numéro, type « Idiom I » pour la première pièce. Le troisième morceau se nomme « Forgotten Best » et les autres sont les numéros IV, V, et III de la série des Idiom.

« Idiom III » par exemple est le dernier du Cd, c’est aussi l’un des plus faciles à aborder par son aspect dramatique, son rythme répétitif et sa structure reconduite à des hauteurs différentes, il interpelle et fonctionne admirablement bien, donnant une impression de vitesse et d’accélération, peut être feinte, comme une course en avant qui semble ne jamais vouloir s’arrêter…

Le second Cd est consacré à « Idiom VI », vaste pièce de plus d’une heure interprétée par un grand ensemble de douze musiciens sous la direction d’Eric Wubbels, l’enregistrement s’est déroulé neuf mois après les prises en trio, dans la forme c’est très distinct du premier Cd, mais dans l’esprit on retrouve les lignes de force de la musique d’Anna Weber.

Il y a une section de trois anches, une autre de trois cuivres, une section de cordes également et bien entendu une section rythmique, un joueur de synthé est également présent, mais celui-ci je ne sais trop où le caser. La longue pièce est partagée en sept mouvements ou interludes. « Movement II » par exemple donne lieu à un superbe solo de flûte de la part d’Anna Weber, introductif à la longue pièce.

On retrouve les mêmes caractéristiques musicales déjà évoquées lors du premier Cd en trio, à savoir des racines jazz incontournables, mais très innovantes, qui poussent vers la musique contemporaine. Nous sommes dans un entre-deux savant et fascinant, qui sait conserver son côté charnel et vivant, ce qui lui conserve cet aspect chaud et chaleureux que l’on ne retrouve pas toujours dans les musiques expérimentales, qui se recroqueville parfois sur un certain intellectualisme.

Un bel album qui mérite le détour…

Anna Webber’s Simple Trio // Idiom VI Large Ensemble
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 22 nov. 2022 15:10

Image

Il Monstro - A Night In The Show (2008)

Un album de la collection Signature de Radio France. Jouer en direct une musique pendant la projection d'un film muet de Charlie Chaplin, tel est le point de départ de cet album écrit par Christian Paboeuf qui joue aussi du hautbois et du vibraphone. Il est accompagné par son frère Daniel aux saxophones, David Euverte aux claviers et régis Boulard à la batterie, par ailleurs quatre invités interviennent également.

Tout est affaire de précision millimétrée, la rigueur doit être absolue afin qu'image et son fusionnent en une œuvre unique. Ce Cd a été enregistré en 2003 à la suite du projet, soutenant la projection de trois courts-métrages : The Policeman, The Vagabond et A Night In The Show.

La réussite est telle qu'à l'écoute de la musique des images défilent, les titres des sous-parties (il y en a 24) sont mêmes suffisants pour évoquer ou créer des motifs ou des séquences chez l'auditeur attentif. L’album frôle les soixante-dix minutes.

Daniel & Christian Paboeuf - Hope Mission (partie 1) (from "The Policeman" OST)


Daniel & Christian Paboeuf - La Bagarre (from "The Policeman" OST)


Daniel & Christian Paboeuf - La Droguée (partie 1) (from "The Policeman" OST)


Daniel & Christian Paboeuf - Les Deux Chanteurs (from "A Night in the Show" OST)


Daniel & Christian Paboeuf - Le Cracheur de Feu (partie 1) (from "A Night in the Show" OST)
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 23 nov. 2022 05:45

Image

AMM – AMMMusic 1966 (1967)

Un album qui a été enregistré en juin mille neuf cent soixante-six et qui est paru l’année suivante en vinyle, une version mono et une autre stéréo. Sur cet original il n’y a que deux titres, chacun sur une face, « Later During A Flaming Riviera Sunset » occupe la face une et « After Rapidly Circling The Plaza » la face deux. Il y a eu deux rééditions Cd beaucoup plus complètes autour de ces enregistrements, avec de notables compléments, mais assez curieusement agencés.

Ainsi sont présentes les deux versions du vinyle mais aussi des ajouts qui les complètent, ainsi, par exemple « Later During A Flaming Riviera Sunset » passe à près de vingt-huit minutes. On peut choisir de n’écouter que les versions d’époque ou celles étendues, ce qui est assez pratique. Quatre autres pièces sont également présentes, ainsi l’enregistrement frôle les soixante-quinze minutes au total.

Bon, tout ceci ne concerne que la forme, car ce qui compte ici c’est essentiellement la musique enregistrée, considérée déjà à l’époque comme une musique expérimentale d’avant-garde. Les oreilles habituées aux bizarreries ne seront pas surprises et s’acclimateront assez facilement à la musique proposée, les autres devront sans doute faire un petit effort pour s’acclimater à cette musique qu’ils pourront sans doute considérer comme hors norme.

Le groupe est britannique et joue une musique entièrement improvisée. Il est formé par Cornelius Cardew qui joue du piano, du violoncelle et du « transistor radio », Lou Gare joue du sax ténor et du violon, Eddie Prevost des percussions, Keith Rowe de la guitare électrique et également du « transistor radio » et Lawrence Scheaff joue du violoncelle, de l’accordéon, de la clarinette et également de ce fameux transistor.

Des séquences radiophoniques sont donc incorporées à la musique de façon séquentielles, à intervalles irréguliers. L’usage des cordes est le plus souvent peu académique, seule compte le rendu sonore. Il n’est pas certain qu’il y ait une maîtrise instrumentale derrière l’utilisation des instruments, mais elle est probable. Incontestablement ce sont des musiciens que nous entendons ici, élaborant une musique de sensations.

Bruits étranges, musique atonale, couinement d’instruments, drones divers, mélange savant de cuivres, de percussions, de guitare électrique saturée, roulement de tambour, cours effets incessants parasitant la musique tandis qu’une radio part à la recherche de stations…

Musique free, libérée, tendre ou abrasive, musique de nuit douce parfois, comme sur la seconde partie de « Later During a Flaming Riviera Sunset », ou plus énervée comme « In The Realm of Nothing Whatever ».

Le nom AMM proviendrait du latin et signifierait « Activité Musicale », n’en doutons pas, Cornelius Cardew a été un moment assistant de Stockhausen. Ce qui peut surprendre c’est le millésime, soixante-six, en pleine explosion du free-jazz qui, à cette époque, contaminait les universités et diffusait des concepts d’art nouveau et révolutionnaires.

Afin d’aborder l’album dans de bonnes conditions, je conseillerais de commencer par l’écoute telle qu’elle était proposée sur l’album original, les deux titres l’un après l’autre, dans leur version LP. La dernière pièce d’une durée de dix secondes se nomme « silence »…

AMMmusic - Later During A Flaming Riviera Sunset 1 - 1966


AMM - After Rapidly Circling The Plaza (1967)


AMMmusic ailantus glandulosa 1966


AMMmusic - What Is There In Uselesness To Cause You Distress? - 1966
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 23 nov. 2022 14:54

Image

Jacques Thollot – Tenga Niña (1996)

Jacques Thollot fait partie des légendes du jazz français, adolescent précoce à la batterie il fréquente la crème des jazzmen américains de passage à Paris et déjà on lui colle une étiquette de phénomène. Pourtant sa vie filera de façon assez discrète, enregistrant finalement assez peu d'albums, celui-ci est le dernier officiel, un des fleurons du label Nato.

Noël Akchoté est à la guitare, extrêmement brillant comme sur "To Neneh By Don From Jacques", un hommage à Don Cherry le père de Neneh Cherry. Tony Hymas au piano architecte des espaces, Claude Tchamitchian à la basse, l'invité du jour, Henry Lowther à la trompette qui illumine le morceau-titre, et Thollot, éternel Petit Prince, créateur infatigable comme sur « Trois bambins pour Art », à signaler également le très beau «Fanny de Deux à Trois».

J’avais noté qu’à sa sortie « Souffle Continu » offrait un tirage 18X27, numéroté, d'un portrait noir & blanc de Jacques Thollot, mais je ne sais plus où j’ai posé/caché/dissimulé le mien… Peut-être à l’intérieur d’un album ?

Tenga Niña (feat. Henry Lowther)


To Neneh by Don from Jacques


Trois bambins pour Art. (Merci Frank !)


Fanny de deux à trois
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 24 nov. 2022 04:54

Image

Fred Frith / Evelyn Glennie – The Sugar Factory (2007)

Dans le cadre de la « Key Series » qui se concentre sur les musiciens d’avant-garde du label Tzadik, voici un album enregistré en deux mille sept par le guitariste Fred Frith et la percussionniste écossaise Evelyn Glennie, de formation classique. Cette dernière est absolument stupéfiante, il faut savoir qu’elle est sourde depuis l’âge de douze ans et qu’elle se fie aux vibrations en provenance du sol pour se repérer dans la musique, d’une certaine façon elle entend avec son corps.

Cet album entièrement improvisé est issu d’éléments enregistrés pour la réalisation du documentaire « Touch the Sound », sorti en deux mille quatre, qui a pour thème la surdité d’Evelyn. Mais ce n’est en rien la B.O du docu, car les éléments sélectionnés ici dépassent largement la musique du film. Le titre « Sugar Factory » provient du lieu d’enregistrement, une ancienne sucrerie abandonnée de Dormagen, ville allemande. Les deux musiciens se sont disposés jusqu'à une distance d’environ trente mètres l’un de l’autre, je ne sais si ce sont pour des raisons acoustiques, pour des exigences cinématographiques ou pour des questions liées au handicap d‘Evelyn.

Mais autant le dire de suite l’album est fantastique, on connaît la science de Fred Frith, de ce côté pas de surprise, et on découvre l’extraordinaire Evelyn Glennie qui nous bluff pendant la durée de l’album. C’est une percussionniste extraordinaire ! Elle joue d’un peu de tout, batterie, gongs, cymbales, vibraphone, steel drum, marimba, piano-jouet, cloche, papier, voix et de différents objets métalliques.

Fred, outre sa gratte, joue également de la basse, de l’orgue et utilise également quelques objets métalliques. Les pièces sont toutes réussies, comme « Scuttlebutt » et l’excellent « Walls Are Loosening / A Little Prayer» qui termine l’album. Les pièces se suivent avec une étonnante continuité, on pourrait tout aussi bien penser qu’une seule longue pièce de plus de quarante-neuf minutes occupe l’album !

Les enregistrements bruts ont été retravaillés à domicile par Fred Frith, des ajouts ont été effectués par les deux musiciens pour un résultat vraiment épatant. La réverbération acoustique inhérente au lieu a été également acceptée et intégrée avec intelligence dans la musique.

Incontestablement c’est un album marquant dans la discographie des deux musiciens, une superbe réussite qui mérite votre attention…

Ce ne sont pas des extraits de l'album, mais du film...

Touch of sound


Evelyn Glennie & Fred Frith improvising


La belle leçon d'Evelyn Glennie, percussionniste sourde - Aliette De Laleu
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4104
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 24 nov. 2022 14:05

Un autre album de Fred Frith:
Douglas a écrit :
mer. 3 févr. 2021 06:31
Image

Fred Frith | Chris Brown – Cutter Heads (2007)

Un album de 2007 enregistré par Fred Frith, un fantastique guitariste co-fondateur d’Henry Cow, et Chris Brown que je ne connais que je ne connais que par l'intermédiaire de cet album. En fait rien d’étonnant à la rencontre de ces deux-là puisqu’ils sont collègues au Mills College, à Oakland, en Californie. C’est une réalité étasunienne que l’on connaît peu, l’un des débouchés possibles pour un musicien ayant une certaine renommée et quelques diplômes je pense, est l’enseignement. Par ce biais pas mal de musiciens s’en sortent financièrement.

Concernant Fred Frith, son enseignement porte sur l’improvisation et la composition, Chris Brown, lui, enseigne la musique électronique. Sur l’album Fred se consacre aux guitares, acoustiques où électriques et Chris au piano et à l’électro. C’est au collège que les deux lascars vont enregistrer l’album, entre 2002 et 2004, après un travail de mixage, il paraîtra en 2007.

Je dois dire que j’aime vraiment beaucoup ce que fait Fred Frith et cet album me va bien, toutefois c’est assez d’avant-garde et, par exemple sur « Thick Air », il y a une certaine rareté du son, les interventions sont pointillistes, frappées d’un côté et frottées de l’autre, les sons sont soumis à une lente évolution et gagnent, vers la fin, en intensité. Le titre suivant est au contraire luxuriant, bruissant, dynamique, il s’élève, croît et monte encore…

Cet album est comme un « paquet-cadeau », on ne sait pas trop ce qu’il y a dedans, les titres sont d’une extrême variété mais, en même temps, sont soumis aux mêmes contraintes auxquelles obéissent le duo, pourtant il baigne dans une grande sérénité, un album d’extérieur, plein d’air, de ciel bleu et de respirations, très « Zen », quelque chose qui repose et fait du bien, relaxant, comme de la légèreté, des bulles qui s’envolent…

Si ce n’est le terrible « Telltale Streamers of Dust » le titre d’ouverture, sombre et inquiétant, angoissant même, du coup la trajectoire générale croît vers la lumière et le soleil, c’est pourquoi il est recommandé… aux enfants !

We will dance again...

Répondre