J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 11 févr. 2023 06:04

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Billie Holiday – Strange Fruit (1972)

Restons un peu avec Billie Holiday avec cette magnifique compilation. Le format « compil » est souvent critiqué, toutefois, pour ce qui est des enregistrements anciens, comme ceux qui figurent ici, il convient d’ajuster au mieux notre jugement, car les sessions d’alors ne permettaient souvent d’enregistrer que quelques titres, parfois un seul.

Ici il y a quatre titres de mille neuf cent trente-neuf, et les autres proviennent de quatre sessions de l’année quarante-quatre, situées entre mars et avril. Se trouve ici « la crème » des enregistrements de Billie. Tout se passa assez vite, lorsqu’un certain Lewis Allan, aka Abel Meeropol, lui propose une chanson, « Strange Fruit », elle fut bouleversée et déclara : « Voici une chanson écrite spécialement pour moi ».

Très rapidement elle décida de l’enregistrer, mais sa maison de disque, « Columbia », s’y refusa. Les « protests songs » n’étaient pas à la mode et la chanson dérangeait. Elle l’interpréta pour la première fois au « Cafe Society », voici ce que déclarait Barney Josephson, le propriétaire, « C’était inoubliable… Comme à chaque fois ». Elle était immobile, se figeait et le bar cessait de servir les clients. On voyait même des « blancs » quitter la salle, les uns derrière les autres. « On est venu pour s’amuser, et ça, ce n’est pas drôle ». Time Magazine écrivit : « La chanson la plus insolite jamais entendue dans un night-club ».

Le guitariste Barney Kessel raconte qu’elle était au bord des larmes quand elle l’interprétait, sa voix se brisait, ses yeux révélaient ce qu’elle avait enduré. Elle était révoltée par le racisme et ses conséquences, son père, guitariste et blessé de guerre, atteint d’une pneumonie, ne put se faire soigner dans un hôpital proche, réservé aux blancs, le temps d’aller à celui destiné aux gens de couleur, il décéda.

Pour enregistrer sa chanson elle tourna le dos à Columbia et se tourna vers un petit label juif, situé dans la 42e rue de New York, « Commodore Records ». Elle était accompagnée par le « Café Society Band » composé de Frank Newton à la trompette, Tab Smith au saxophone alto, Kenneth Hollon et Stanley Payne au saxophone ténor, Sonny White au piano, Jimmy McLin à la guitare, John Williams à la basse et Eddie Dougherty à la batterie. Lors de cette cession elle enregistra également « Yesterday », « Fine and Mellow » et « « I Gotta Right To Sing The Blues ».

Ce fut un succès commercial éclatant, malgré l’avis de certains critiques, à l’époque. Sur la pochette du disque était écrit : « Negro Singer Records Song about Lynching ». Aujourd’hui les spécialistes s’accordent en général pour déclarer cette période discographique, « Commodore », du nom du label, comme étant la plus prolifique de sa vie, tant pour la qualité de sa voix, de son interprétation, que pour la richesse de son répertoire.

Mingus déclara que « les chansons qu’elle chantait dénonçaient la discrimination raciale, la mettait en scène et provoquait même des émeutes à New York ». Ce qui est sûr, c’est que la police la traquait, elle était suivie jour et nuit, et ce n’était sans doute pas seulement parce qu’elle prenait de la drogue. Ils eurent de la difficulté à la pincer, c’est son propre manageur qui révéla le pot aux roses : Elle se faisait livrer par l’intermédiaire de son chien, qui était pourvu d’une cachette dans son collier. Elle fit un an de prison et se désintoxiqua, ce qui était la raison pour laquelle son manager déclara l’avoir balancée.

Mais, jamais, à l’intérieur de sa prison, quelqu’un n’entendit la voix de Billie chanter…

"Écrit en visionnant le docu « Billie » de James Erskine"

Strange Fruit


Yesterdays


Fine and Mellow


He's Funny That Way
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Message par Douglas » dim. 12 févr. 2023 04:53

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Thomas Naïm – Sounds Of Jimi (2020)

Voici un hommage à Jimi Hendrix par un guitariste français, Thomas Naïm, pas très connu, enfin de moi, mais il a des références, sur scène accompagnateur dans l’ombre de vedettes de tous les genres, et en studio le gars qui sait tout faire avec sa gratte et qui pige tout de suite ce qu’on attend de lui. Mais pour l’heure c’est lui qui décide, et se confronte à l’œuvre d’Hendrix, un pari pas facile.

Le répertoire est classique, « Fire », « Foxy Lady », « Manic Depression », « Purple Haze », « Castle Made Of Sun », « All Along The Watchtower » et « Drifting ». Il y a cependant une reprise plus surprenante, « Cherokee Mist » que l’on retrouve sur l’album de deux mille six, « Burning Desire », de quoi ouvrir de nouveaux horizons…

Il y a également le cas de « Villanova Junction », « « If Six Was Nine », « Lover Man », « Little Wing » et « Voodoo Child (Slight Return) » qui se trouvent sur le format Cd, mais pas sur le vinyle, ce qui pèse à l’heure du choix, de mon côté j’ai le vinyle, n’ayant pris connaissance de l’aberration qu’après l’achat.

La plupart des pièces sont instrumentales mais il y a quelques invités qui chantent, Célia Naïm sur « Foxy Lady » et Hugh Coltman sur « Castle Made Of Sun ». Erik Truffaz intervient également, en tant qu'invité, à la trompette sur « Manic depression » et Camille Bazbaz joue de l’orgue sur « Fire » et « Purple Haze ». Le trio de Thomas Naïm est complété par Marcello Guiliani à la contrebasse et Raphaël Chassin à la batterie.

Après toutes ces données il faut parler de la musique, déjà les reprises sont effectuées pour la plupart dans un esprit plutôt « jazz », c’est-à-dire réinterprétées, ce qui est le bon choix, inutile de reprendre note pour note les pièces originales à la façon du « Fremont’s Group ». Chaque pièce est cependant reconnaissable, lors de l’exposé du thème, autorisant un développement plus personnel.

C’est ici que se cache le véritable talent du guitariste et des musiciens qui proposent une lecture sans doute moins rock et moins punchy, mais plus délicate et propice aux improvisations, les morceaux sont parfois ralentis, transformés, mais ils conservent l’intérêt de l’auditeur, pour ce qu’ils apportent de neuf et d’inédit, réinventant leur lecture et leur interprétation.

Donc c’est plutôt bien, mais optez plutôt pour la version Cd.

Foxy Lady


Castles Made of Sand


All Along the Watchtower


Cherokee Mist
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Message par Douglas » lun. 13 févr. 2023 05:48

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Dhafer Youssef – Street Of Minarets (2023)

Second album millésimé deux mille vingt-trois qui passe entre mes mains, pourtant l’histoire n’est pas si simple, car en fait les bandes qui en sont à l’origine datent d’une dizaine d’années. Le petit plus qui accroche forcément lorsqu’on observe le Cd, c’est le « Featuring », les noms qui suivent paraissent incroyables, et pourtant si, c’est bien ça !

Herbie Hancock au piano et au synthé, Nguyen Lê aux guitares, Rakesh Chaurasia au « bansuri », une flûte de bambou, Ambrose Akinmusire à la trompette, Marcus Miller à la basse électrique, Dave Holland à la contrebasse, Vinnie Colaiuta à la batterie et Adriano Dos Santos Tenori aux percussions, je vous avais prévenu…

Et pourtant les bandes avaient été rangées dans un petit coin, Dhafer Youssef, chanteur et joueur de oud, leur trouvait « un manque d’âme » et ne les exploita pas. Mais voilà, cinq années qu’il ne sort pas d’album, la covid peut-être, du coup il réarrange le tout, en compagnie de Rakesh Chaurasia, Adriano Dos Santos Tenori, Nguyên Lê et le producteur Steve Argüelles, et voici le fruit de leur travail…

Dhafer Youssef est un musicien tunisien, après être resté dix années en Autriche il s’est installé à Paris. Il est cependant assez souvent accompagné de musiciens allemands pendant ses tournées. Le titre de l’album « Street Of Minarets » et cette pochette où il est entouré de mégaphones évoquent évidemment l’appel à la prière, c’est également le titre d’ouverture de l’album.

Bien souvent, en matière de jazz, la religion s’invite dans la musique, il faut le souligner car c’est une tendance forte qui a donné naissance à ce « spiritual Jazz » qui plaît tant, auprès des amateurs. Je ne sais trop si cet album est à ranger dans cette catégorie, car il y a quelques passages un peu « funk » assez festifs, mais je pense tout de même que oui, par les titres, la suite « Flying Dervish » et également les influences de musiques tunisiennes ou indiennes, un savant mélange oriental qui semble évoquer les musiques sacrées, quand l’oud se fait entendre, avec le bansuri.

Pour moi Dhafer Youssef a réussi son pari, je suis bien entendu incapable de vous dire quel a été la mesure du changement effectué entre le premier enregistrement sur les bandes et l’actuel Cd, mais je le trouve bien réussi, enraciné dans les cultures nord-africaine et orientales, un mélange assez planant, spirituel, quelques chose d’évanescent qui évoque à la fois le terrien et les éléments plus éthérés, un mélange inhabituel s’opère ici.

Je peux vous le dire maintenant, j’étais pourtant très méfiant au départ…

Dhafer Youssef - Street of Minarets feat. Marcus Miller (Audio Animation)


Dhafer Youssef - Herbie's Dance feat. Herbie Hancock (Audio Animation)


Dhafer Youssef - Ondes of Chakras (Audio Animation)


Sudra Funk
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 14 févr. 2023 02:57

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Tchangodei - Archie Shepp, Mal Waldron – Three For Freedom (1987)

C’est la seconde rencontre discographique entre Tchangodei et Archie Shepp, le premier « Duo – Eagle’s Flight » a été enregistré en mille neuf cent quatre-vingt-cinq, celui-ci arrive deux années plus tard, enrichi du jeu d’un second pianiste, le magnifique Mal Waldron.

Tchangodei est sans doute le moins célèbre ici, sauf pour ceux qui fréquentent son club, à Lyon. Il est né à Casablanca d’une famille d’origine béninoise. Son jeu est marqué par un fort lyrisme, parfois il peut évoquer Dollar Brand et se montrer tribale. La dernière pièce de cet album « ma mission » est un solo de sa part, on y entend tout ce qui fait son style, le sens des rythmes très ancrés, de la mélodie qui fait mouche, une belle technique au service d’un doigté qui sait également se montrer puissant, et comme il n’hésite pas à explorer les thèmes au travers de solos audacieux, nul doute qu’il est un grand pianiste.

Mais il y a également Mal Waldron, ce dernier se cantonne dans le registre grave/médium, tandis que Tchangodei, lui préfère le registre médium/aigu, ainsi les deux se montrent complémentaires et sont de magnifiques duettistes. Sur la seconde pièce de la face une, « Space Blues » Tchangodei joue le premier solo et Mal Waldron le second. C’est donc, avant tout un album de pianiste, c’est sûr !

Mais il y a également Archie Shepp, égal à lui-même c’est-à-dire exceptionnel, il s’empare de la première pièce « africa struggle » et la transcende, la pièce semble habitée par le flux d’un Shepp toujours extraordinaire, il soulève l’âme et s’installe dans votre tête avec une grande facilité, ensuite il vous emmène où il veut. L’effet se reproduit au début de la seconde face avec « the seaguls of kristian », la pièce de Mal Waldron, tout aussi géant, de quoi faire de cet album un de ceux qu’on n’oublie pas.

The Seagulls of Kristiansund


Drifting Blues
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 15 févr. 2023 05:27

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Donald Byrd – Cookin' With Blue Note At Montreux (2022)

Voici un album posthume de Donald Byrd sorti il y a peu, au mois de décembre deux mille vingt-deux. Sa parution coïncide avec l’âge de quatre-vingt-dix ans qu’il aurait atteint, s’il n’était pas décédé en deux mille treize, une sorte d’anniversaire virtuel en quelque sorte.

Chez Blue Note il y a une série qui se nomme « Live : Cookin’ with Blue Note at Montreux » et qui a vu paraître des enregistrements de Bobbi Humphrey, Marlena Shaw, Bobby Hutcherson et Ronnie Foster. C’est dans ce cadre que paraît donc cet album de Donald Byrd, pour un enregistrement live au « Montreux Jazz Festival », en Suisse, le cinq juillet soixante-treize.

Si on jette un œil sur sa discographie c’est juste après les sorties de « Street Lady » paru en juin et « Black Bird » enregistré entre avril et septembre, c’est-à-dire en pleine période des frères Mizell, celle qui a laissé à beaucoup, tant de bons souvenirs.

Ici c’est très groovy, très funky, l’orchestre est assez fabuleux avec de nombreux musiciens vraiment excellents, comme Nathan Davis au ténor et au soprano qui joue de remarquables solos qui soulèvent la foule, il y a également Allan Barnes au ténor et à la flûte, Fonce Mizell à la trompette, Kevin Toney au piano électrique, Larry Mizell aux synthés, Barney Perry à la guitare électrique, Henry Franklin solide à la basse, Keith Killgo à la batterie et Ray Armando aux percussions. Ils sont dix au total si on compte le leader à la trompette et au bugle, de quoi mettre une ambiance d’enfer.

A ce stade il faut souligner la qualité de la prise de son, une nouvelle fois sans reproche, elle nous installe aux premières loges et on ressent toute l’énergie qui se dégage de cette musique, entre « Black Byrd » qui ouvre le concert et « Poco-Mania » qui le ferme, il est difficile d’extraire un titre tellement tout est top niveau.

Du coup il n’y a aucun reproche à faire à cet album qui donne généreusement du plaisir au public, la rythmique est géante et les solistes fougueux, de quoi passer trois quarts d’heure en bonne compagnie à l’écoute de cet album !

Donald Byrd - Black Byrd (Live)


Donald Byrd - You've Got It Bad Girl (Live / Audio)


The East (Live)


Poco-Mania (Live)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 16 févr. 2023 01:39

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Billie Holiday – The First Verve Sessions 1952-54 (1976)

Bien que les meilleures années soient sans doute passées, Billie Holiday est devenue une star et même une grande diva qui attire l’attention du plus grand nombre. Billie n’a jamais été douée pour le bonheur, sa vie est une suite de tragédies et de souffrances, il semblait qu’elle ne faisait que trop rarement les bons choix, comme attirée par les ténèbres et une certaine fatalité.

Au début des années cinquante elle n’est toujours pas sortie du tourbillon de la dépendance aux drogues, et même à l’alcool. Elle tente une cure de désintoxication dans le « Belmont Sanatorium » pour se sortir de la servitude qu'elle voue à l’héroïne, et continue à chanter dans les clubs.

En mille neuf cent cinquante-deux elle signe un contrat avec Norman Granz qui va organiser des sessions d’enregistrements au fil des cinq années qui suivent, on peut les entendre sur le catalogue Verve. De ces sessions qui s’étalent au fil des années, sortiront des quantités invraisemblables d’albums et de compilations.

Vers la fin des années soixante-dix paraîtront cette sorte « d’intégrale », je mets entre guillemets car je suppose que le travail a été depuis réédité, probablement avec des ajouts et du matériel inédit, mais je me tourne vers ces albums que je m’étais procuré à l’époque et qui m’ont permis de me familiariser avec cette période de la vie de Billie.

C’est une série de trois double Lps qui regroupe chronologiquement les masters d’époque, celui-ci est le premier. Ce qui frappe tout d’abord c’est sa voix qui semble parfois manquer de puissance, un peu sous l’éteignoir, bien qu’elle laisse toujours passer un fort pouvoir émotif.

Il faut également souligner le respect envers l’artiste que lui témoigne Norman Granz, ne serait-ce que par la qualité des musiciens qu’il convie pour accompagner Billie, une pléiade de grands noms du jazz se bouscule sur ces faces.

Elles datent presque toutes de l’année cinquante-deux, trois cessions cette année-là et vingt et un titres au total, avec des accompagnateurs comme Flip Philips ou Paul Quinichette au sax ténor, Charlie Shavers ou Joe Newman à la trompette, Oscar Peterson au piano, Barney Kessel ou Freddie Green à la guitare, Ray Brown à la basse ,J.C. Heard ou Alvin Stoller à la batterie.

Il faut noter que les enregistrements de la session de juillet cinquante-deux sont parus en cinquante-trois, avec le titre « An Evening With Billie Holiday » sur le label Clef Record. Les trois derniers titres de l’album datent de l’année cinquante-quatre, comme l’ensemble du double album, ce sont essentiellement des standards qui fournissent la majorité du matériel enregistré.


Bass – Ray Brown
Drums – Gus Johnson
Guitar – Freddie Green
Piano, Organ – Oscar Peterson
Tenor Saxophone – Paul Quinichette
Trumpet – Joe Newman
Vocals – Billie Holiday
Stormy Weather


Yesterdays


Lover, Come Back To Me - Billie Holiday


I Can't Face The Music - Billie Holiday
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 17 févr. 2023 06:11

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Sorg & Napoleon Maddox – Louverture (2022)

Voici encore un album primé dans la sélection deux mille vingt-deux par nos journalistes spécialisés, cette fois-ci la rubrique peut sembler un peu moins importante, à vue d’œil. Mais pourtant une pochette ça compte, elle peut même provoquer l’achat en faisant pencher d’un côté la décision. C’est donc « La pochette de l’année » qui est ici récompensée, mais, en la regardant, vous l’aviez sans doute déjà deviné.

Sorg, je ne connais pas, il a produit, mixé et surtout écrit la musique, son apport est donc primordial, celui de Napoleon Maddox également, que j’ai vu dans quelques concerts à la télé, rappeur, chanteur, beatboxer, baignant dans la scène jazz, particulièrement aux côtés de David Murray, finalement la surprise n’est pas si grande de le voir ici…

Il a écrit pas mal de textes, sur cet album composé en hommage à Toussaint Louverture, le héros Haïtien associé à la lutte contre l’esclavage et la colonisation, bien que ce fait soit à réexaminer, semble-t-il, ayant lui-même exploiter des plantations esclavagistes, selon certains historiens (sources wiki). Mais il restera de toute évidence un personnage historique considérable, essentiellement positif.

Il y a également quelques invités, comme Jowee Omicil au saxophone, ou Carl-Henri Morisset aux claviers sur trois pistes, et le tromboniste Constantin Meyer sur « Louverture », le titre d’ouverture, bien sûr. La plupart des titres sont chantés en langue anglaise, mais de temps à autres, il y a quelques insertions en français.

Il faut nécessairement citer le nom du graphiste auteur de la pochette, c’est Brian Greer qu’il faut féliciter il déclare : « l’image est une peinture numérique et un collage qui se compose finalement de plus de cent vingt couches, éléments et idées qui ont fini par être condensés en une image simple. »

Au niveau musical c’est tout de même très sympa, c’est un album thématique, de studio, très travaillé, qui penche côté hiphop, avec une part de rap importante et également de jazz, bien sûr. Le mélange se fait bien et ça groove du début à la fin, Maddox connaît son affaire, il nous embarque avec aisance dans son flow, sans nous perdre, ni ennuyer…

Sorg & Napoleon Maddox - Louverture (feat. Jowee Omicil) [OFFICIAL VIDEO]


Sorg & Napoleon Maddox - Bones (feat. Marc Nammour)


Sorg & Napoleon Maddox - Trayizon (feat. Jowee Omicil)


Sorg & Napoleon Maddox - Hard Terrain (feat. Boogie Bang)


Sorg & Napoleon Maddox - Tiré Machèt
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 18 févr. 2023 04:30

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Mette Henriette – Drifting (2023)

Voici le premier album de la cuvée deux mille vingt-trois, on le doit au retour de la norvégienne Mette Henriette, qui avait gagné ses galons lors de son premier double album sorti en deux mille quinze, une véritable réussite, tant artistique que commerciale. De ses accompagnateurs d’alors, elle ne conserve que le pianiste Johan Lindvall, norvégien également.

Parmi toutes les cordes qui accompagnaient son premier album elle ne garde que la présence du violoncelle, et cette fois-ci c’est Judith Hamann qui est en charge de l’instrument aux quatre cordes. Après avoir été enregistré au « Munchmuseet » à Oslo il a été mixé aux Studios « La Buissonne », Manfred Eicher fait souvent appel au savoir-faire des sorciers du son de Pernes les Fontaines.

C’est jazz mais pas trop, pas essentiellement, la musique contemporaine européenne récupère du terrain pour ces musiques qui, probablement, ne sont pas improvisées, ou alors à la marge, semble-t-il. Quinze pièces se succèdent, souvent courtes, six d’entre elles ne dépassent pas deux minutes, et la plus longue dépasse à peine les six minutes.

Pourtant il y a une réelle unité artistique ici, un fil qui réunit l’ensemble, autour de cette musique que l’on pourrait qualifier « de chambre ». Ces courtes pièces incitent à la concision, elles s’emboîtent à la façon d’un puzzle et dessinent une route, un chemin sur la glace, tracé dans un paysage froid. Car la beauté ici demeure essentiellement contemplative.

Johan Lindvall est primordial, c’est lui qui dessine les paysages, leur donne forme et vie, Judith Hamann apporte un certain lyrisme et Mette est une grande saxophoniste, inventive et créative, elle aime s’envoler et partir vers un ailleurs, les trois sont doués et les échanges sont fructueux, dans ce répertoire tout de même plus « ambiant » que « jazz ».

Si vous aimez les albums trippants, ou même simplement ceux qui transmettent une émotion autre qu’esthétique, ou encore si vous aimez bouger, cet album ne fera pas l’affaire. Par contre si les paysages froids des albums ECM anciens vous manquent, il est pour vous, mouvant et fluide, reprenant souvent sa respiration, léger, flottant et même vaporeux…

Drifting


I villvind
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 19 févr. 2023 05:43

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Charles Gayle With Sunny Murray & William Parker – Kingdom Come (1994)

Ecouter un album de Charles Gaye est toujours passionnant, il est tout d’abord apparu sur la scène du jazz tel une comète, à la fin des années soixante, subjuguant ses auditoires, puis a disparu complètement, sans laisser de trace. Il est ensuite revenu dont ne sait quel enfer, ressuscité, au début des années quatre-vingt-dix, le monde musical avait changé, mais lui pas trop, c’est pour ça qu’il est unique et qu’on l’aime.

Deux autres légendes à son côté, Sunny Murray qui a réinventé l’approche de la batterie pour en faire un instrument free, libre, particulièrement en mettant à l’avant le jeu des cymbales, et puis William Parker à la contrebasse, musicien majeur qui multiplie les enregistrements, les partenaires, toujours au service du meilleur de la musique jazz.

Une particularité ici, les sessions sont multiples, studio ou live, et Charles Gayle joue parfois en solo, au piano. Ça peut surprendre, mais il joue pas mal le bougre, plutôt dans le style de Cecil Taylor, c’est souvent très free, puissant. Je l’ai vu en live à la télé lors d’un concert où il n’a joué que du piano et c’était vraiment bien, à ma grande surprise d’ailleurs, je ne lui connaissais pas cette corde-là ! Il joue deux pièces en solo, « Seven Days » qui ouvre l’album et « Redeemed », la cinquième piste. Il interprète également une pièce en trio « Beset Souls » avec ses deux compères du moment.

Au registre des curiosités il utilise également la clarinette basse sur « Yokes », la dernière pièce de l’album. Pour le reste il se consacre au ténor, c’est là qu’on le connaît le mieux et qu’il déchire comme on aime, en bon fils d’Ayler et de Coltrane. La seconde pièce de l’album, en live également, « Lord Lord », d’une durée de vingt et une minute dix-sept est tout simplement phénoménale, avec un William Parker qui distille également un superbe solo.

Les autres pièces sont en studio, mais on se croirait en live, c’est enregistré à la "Knitting Factory" et le son est très convenable. « His Crowning Grace » est majestueux, puissant, éraillé et viscéral, un autre sommet ici, tout comme « Anthem To Eternity » qui ressuscite les fantômes d’Albert Ayler avec un aplomb incroyable.

« Yokes », signé Sunny Murray, est également joué en live, à la « Knit », et c’est une nouvelle leçon d’engagement qui est offerte, au service de la musique, des feux qu’elle fait jaillir et qui naissent au fond des tripes, avant de remonter puissamment, en un cri salutaire et libérateur, ou angoissé et alarmiste, mélange de foi et de rage contenue…

Lord Lord


His Crowning Grace


Yokes


Beset Souls
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 20 févr. 2023 04:25

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Rudresh Mahanthappa – Codebook (2006)

Rudresh Mahanthappa est un saxophoniste de jazz né en Italie, et d’origine indienne. Il a grandi aux États-Unis et vit à New-York. C’est un altiste très virtuose, ici il est accompagné par Vijay Iyer au piano, François Moutin à la contrebasse et Dan Weiss à la batterie.

On nous explique que cet album est lié à la typographie, ce qui permettrait d’aborder la musique d’une façon particulière, et pour ainsi dire nouvelle et encore inexplorée. D’ailleurs il y a à l’intérieur de l’album des signes codés avec de curieux dessins, une sorte de roue qui s’adapte au boîtier et permet de faire fonctionner un code qui relie les signes à des couleurs… Ainsi la pièce « Play It Again Sam » est dédiée à Samuel Morse !

Et je ne dis rien des références au « Da Vinci Code » sur le livret, en attendant de percer le secret de cette énigme, j’écoute cet album et déjà, je l’aime bien. Le style de Rudresh Mahanthappa est élégant, l’alto aime la vivacité et les circonvolutions, ici il est à la fête, digne fils de McLean et de Phil Woods, il cultive un post bop affirmé, très vif, ne reculant pas devant la complexité, ni les lignes plus actuelles.

Vijay Iyer, lui aussi d’origine indienne, est le pianiste idéal pour cette musique, on le connaît souvent contemplatif mais ici il est tout feu tout flamme et avance avec une belle autorité, n’hésitant pas lui aussi à se montrer parfois audacieux, libérant toute sa créativité, il faut dire que la rythmique est fantastique, que ce soit François Moutin d’une très grande précision ou Dan Weiss, novateur et plein d’idées.

Il y a un véritable plaisir à les entendre tellement ils avancent avec une formidable complémentarité et une grande maîtrise, que ce soit pour les pièces vives ou celles un peu plus lentes. D’ailleurs les compos sont très habiles, permettant toutes les audaces et les acrobaties, on nous balade à l’intérieur des compos à l’architecture souvent bizarre et compliquée, mais ça fonctionne à plein avec une belle assurance de la part des acteurs.

Vraiment un bel album et une chouette réussite.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 21 févr. 2023 06:24

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Avishai Cohen – Sensitive Hours - Shaot Regishot (2008)

Je me suis procuré la réédition de cet album de deux mille huit, sorti après l’excellent « Gently Disturbed », d’ailleurs on retrouve ici ses deux compagnons qui s’illustrent avec ce trio, Mark Guiliana à la batterie et Shai Maestro au Piano et plus généralement aux claviers. Mais ils sont nombreux à s’aligner sur cet album, neuf participants au total !

Cette fois-ci le jazz ne sera qu’un lointain compagnon de voyage, puisque l’album est centré sur la musique israélienne traditionnelle, celle qui plonge dans l’histoire et le passé. Avishai ne se contente pas de fouiller dans cet héritage, il réarrange les pièces et compose également, intégrant quelques titres « Ahava Hadasha », « Shuvi Elay », « Shaot Regishot », « Tzaadi » et « Si Kanamaia », il met également en musique une prière « Shalom Aleichem ».

Tous les autres titres sont des traditionnels, un est d’origine bédouine « yad Anuga », un autre yéménite « Dror Yikra », les autres sont issus de la culture juive ancienne. Ils sont interprétés sous la forme de chansons et traduits, sur le livret, en anglais. C’est le premier album entièrement interprété par le chanteur et non pas par le bassiste, bien qu’il tienne la contrebasse également, je vous rassure.

Il lui arrivera ensuite de plus en plus souvent d’intégrer des chants à ses albums et surtout à ses concerts. Ils participeront d’ailleurs à son succès, souvent des airs dynamiques qui se reposent sur une solide section rythmique. Les thèmes sont en général aisés à retenir et très entraînants, propices à établir une relation chaleureuse entre les spectateurs et les musiciens. Deux pièces seront reprises sur l’album suivant « Aurora ».

A l’origine cet album n’était sorti qu’en Israël, à destination spécifique du public natif, c’est la première fois qu’il est diffusé de façon mondiale, l’occasion de s’ouvrir au public non hébreu et de partager cette culture, c’est une initiative qu’on ne peut que saluer, même si on ne trouve pas, comme parfois, l’utilisation d’instruments anciens. Mais restent les airs, les rythmes et les paroles de ces chansons d'époque…

Avishai Cohen - Sha'ot Regishot (Audio)


Avishai Cohen - Ahava Hadasha (Audio)


Avishai Cohen - Tzaadi (Audio)


Avishai Cohen - Azamer Bishvahin Adama (Audio)


Avishai Cohen - Shalom Aleichem (2008 Official Video)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 22 févr. 2023 05:28

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Daniel Zimmermann – L'Homme A Tête De Chou In Uruguay (2022)

Je suis un peu gavé de Gainsbourg à toutes les sauces, je connais assez bien son œuvre, plutôt même dans les détails, mais je n’aime pas tout, et surtout « la family » qui se greffe sur l’exploitation macabre, je préfère zapper. Donc cet album, normalement, je n’aurais pas dû l’écouter. J’aurais pu me l’acheter via internet depuis un bout de temps, mais non. Et puis voilà, je vis sur un p’tit bout de terre dans un relatif désert culturel, malgré que certains se décarcassent quand même, pour nous proposer de temps en temps des concerts magnifiques, la famille Chemirani, y’a quelques jours…

Bref, de temps en temps, mais pas souvent, je m’en vais à la ville où il y a, depuis environ un an, une fnac, de petite taille, le rayon jazz mesure un mètre cinquante, peut-être deux, mais je penche pour moins. Et là il y a quelques albums nouveaux, de temps en temps, alors j’achète assez facilement, même ce qui m’apparaît être du second choix, j’en ai pris trois, dont celui-ci.

Et mazette, quelle merveille ! Daniel Zimmermann est tromboniste, quelle chance ! Tout ce qu’il fait ici est béni des dieux, il a gardé son amour intacte pour le génie Gainsbourgrien, et ça s’entend, il lui rend hommage avec une finesse et une intelligence remarquable, je ne sais s’il existe de meilleures reprises qu’ici ! Bien que « reprise » soit inapproprié, il faudrait dire « re-création », ça irait mieux.

Déjà il a choisi un répertoire un peu ancien, des classiques et des titres un peu moins connus, « Machin Choses » ou « La Noyée ». Il a également trouvé un titre sympa pour son album, même un peu audacieux, « L’Homme à la Tête de Chou in Uruguay », fallait oser, vu qu' dans la chanson ce sont les SS qui sont en Uruguay! Pour ceux qui s’intéressent de près à l’histoire des musiciens on peut ajouter que Daniel a joué dans le Sacre du Tympan, mais également en compagnie de Thomas de Pourquery ou de Vincent Peirani, des gars qui savent s’entourer.

Lui-même est accompagné par d’excellents musiciens qui sont tous "extras", aurait dit Léo : Julien Charlet à la batterie, Jérôme Regard à la contrebasse et Pierre Durand à la guitare. En invité de marque c’est Erik Truffaz qui tient le rôle, sur trois pièces, de façon magistrale et du premier jet, d’après ce qui se raconte. Trompette et trombone vont tellement bien ensemble, il est vrai !

La musique ici c’est de la dentelle, mais aussi de la broderie fine, des petits miracles qui s’ajoutent, des impressions d’ici, collées à des thèmes de là. Une symphonie de bon goût, de doigté et de délicatesse, ça s’écoute les yeux fermés, avec un air pâmé, comme un bonbon délicat dont la saveur se distille lentement…

Ah oui, c’est au Label Bleu, à Amiens, où les stars du jazz français jouent à la Maison de la Culture pour un prix d’entrée souvent symbolique.

S.S. in Uruguay


New York - U.S.A.


Ballade de Melody Nelson - Daniel Zimmermann


Bonnie & Clyde - Daniel Zimmermann
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 23 févr. 2023 04:18

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Gilad Hekselman – Far Star (2022)

Cet album de Gilad Hekselman fait partie de ceux qui ont été sélectionnés dans la liste des « quarante » par les deux magazines mensuels consacrés au jazz en France. C’est donc un album de « la pandémie », de ceux qui ont pris une forme nouvelle par nécessité, échappant à leur destinée, ici pour le meilleur pourrait-on penser, car il faut bien le reconnaître l’album du guitariste New-Yorkais est exquis.

Huit pièces au total, souvent jouées en duo, deux en trio et une en quartet. On y entend sur chaque pièce une guitare, des claviers et une batterie, s’ajoute de temps en temps une basse et parfois des cordes, peut-être quelques machines ici ou là pour fabriquer les effets, comme sur ces sifflements sur le titre d’ouverture, « Long Way From Home ».

Gilad avait les démos en poche, et les jours passaient, puis les semaines, la pandémie s’installait... Il décida de prendre les choses en main et s’attela au boulot dans sa maison, un ordi, des cours pour se mettre au niveau, des conseils avisés de la part d’amis techniciens, et l’oreille vagabonde, l’esprit dans une autre dimension, il invente le monde de « Far Star » !

Ce qui devait être un album de groupe devient un effort presque solitaire, propice à l’imagination et à l’improvisation. Eric Harland, le batteur, est celui qui partage le plus ces moments-là, il passe et repasse dans la maison et co-construit ce chouette album, que l’on imagine créé à partir d’images, comme la bande-son originale d’un film imaginaire, le titre lui-même évoque l’ailleurs, l’espace et la science-fiction…

Alors c’est un peu minimaliste et en même temps évocateur d’un espace grandiose, un peu bricolé mais également éléphantesque, ça groove mais nous emporte vers des voyages stellaires, toute la magie de l’album tient dans ces fabuleux paradoxes.

Long Way From Home (feat. Eric Harland)


Far Star


Cycles


Fast Moving Century (feat. Shai Maestro & Eric Harland)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 24 févr. 2023 05:13

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My Cat Is An Alien/Text Of Light – Cosmic Debris Volume I (2007)

Ce Cd est un « split », il comporte deux formations différentes. La première pièce « 033103 Paris » est interprétée par « Text Of Light », un groupe formé de Lee Ranaldo, Alan Light, DJ Olive, Tim Barnes qui sont enregistrés en live au Centre George Pompidou en deux mille trois, et mixés en double mono par Ranaldo & Licht au studio Echo Canyon de New York, en deux mille quatre.

L’autre pièce, la seconde, se nomme « Everything falls like cosmic debris », elle est interprétée par « My Cat Is An Alien », un duo formé par les deux frères Opalio, Maurizio et Roberto. Ce sont eux qui participent pour moitié au fameux « free jazz manifesto » qui nous a pas mal occupé ici.

Cette pièce est le morceau d’ouverture d’une série d’enregistrements qui verra apparaître d’autres musiciens, plutôt d’avant-garde, souvent bruitistes, comme Steve Roden, keiji Haino, Mats Gustafsson, Loren Connors and His Haunted House Band. Pour un total de cinq volumes différents, si j’en crois les indices, mais rien n’est sûr !

C’est d’avant-garde, étrange, un peu noise, expérimental, avec pas mal d’électro. La pièce de l’ex-Sonic Youth gagne à être réécoutée, elle prend en épaisseur et en agrément, elle n’est pas vraiment longue, presque dix-huit minutes et passe très vite.

La pièce jouée par les frères Opalio possède les mêmes caractéristiques, mais l’atmosphère est différente, avec un sentiment d’urgence, comme une alarme, des drones qui grondent. Les deux œuvres font belle place à l’improvisation, et la musique s'adresse à notre imagination qui ouvre les portes de mondes virtuels et bouillonnants, peut-être menaçants, mais, de toute façon, bizarres et étranges…

Un bel album pour les curieux de musique différente.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 24 févr. 2023 16:21

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Nocturnal Emissions – Nocturnal Emissions (2017)

Une compile qui retrace le parcours du "collectif" depuis les débuts en 1980 jusqu'en 1989. Une décennie qui a vu le trio diminuer petit à petit jusqu'à n'être plus que l'émanation du seul Nigel Ayers. On entend également une évolution dans la musique, plus brute et radicale à ses débuts, (bon c'est de l'ambient-Indus, boîte à rythmes, collage de sons et boucles) et peut-être plus accessible sur la dernière face du LP (85-89) avec l'apparition de chants et de mélodies un peu plus marquées avec toujours en toile de fond des textures ambient.

Je suis assez néophyte dans ce style de musique, mais je m'y essaie avec beaucoup de satisfaction. Ici le nom du groupe est particulièrement bien choisi, c'est en effet une musique de nuit, d'apparence parfois un peu froide, mais ça bout sous le couvercle...

Nocturnal Emissions - When Were You Last In Control Of Your Dreams And Aspirations? (1980)


Nocturnal Emissions - Infected ( 1981 Experimental Industrial )


Nocturnal Emissions - Power Of Love (Aka Bring Power To Its Knees)


Vegetation Flesh
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 25 févr. 2023 06:43

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Flash Pig - Le Plus Longtemps Possible (2022)

La formation Flash Pig a sorti quatre albums, celui-ci est son dernier, mais j’avais déjà été alerté par « Remain Still », son album de deux mille quatorze que j’avais bien aimé, et même impressionné par sa force calme et sa solidité. Il annonçait une formation déjà bien affûtée, où tout se jouait avec dextérité et précision. Eh bien, Flash Pig n’a rien perdu de ses qualités et tient toutes ses promesses, avec ce nouvel album qui fait partie de la sélection des « quarante », selon nos experts.

Flash Pig c’est un quartet qui contient, en son sein, une fratrie. Adrien Sanchez joue du saxophone ténor, Maxime Sanchez du piano, Florent Nisse est à la contrebasse et Gautier Garrigue joue de la batterie. Ces deux derniers ont joué sur l’album de David Enhco, « Family Tree », dont on a parlé il y a peu, toujours à l’intérieur de cette sélection. Par ailleurs cet album est le premier d’un nouveau label « Astérie » à qui l' on souhaite bonne chance.

Tous les quatre se sont mis aux compos et les membres du quartet signent tous les titres, sauf pour « Video Games » de Lan Del Rey, dont ils jouent une belle version, et « Get Busy » qui ouvre l’album. Le plus prolifique est Maxime Sanchez qui apporte quatre compositions, son frère Adrien et Florent Nisse en signent deux et Gautier Garrigue se contente d’une seule.

Avec de tels interprètes chacune est l’occasion d’admirer la cohésion du groupe et le talent de chacun, c’est vraiment très bien foutu, comme par exemple, « QG » ou « Spits » ou encore le morceau titre, « Le Plus Longtemps Possible » et le tendre « Elea » ainsi que le délicieux « Exactly As Planned ».

Un chouette album et une nouvelle étape réussie, un groupe à suivre me semble-t-il…

Le plus longtemps possible


QG


Exactly as Planned


Video Games
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 26 févr. 2023 04:48

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Billie Holiday – Stormy Blues 1954-55 (1977)

« Q : Quelle est la différence entre Ella et Billie ?
R : Quand Ella dit « Mon homme est parti », on croirait que son « Jules » est parti chercher du pain, mais quand Lady dit : « Mon homme est parti » on voit un « Gus » au loin sur la route, il a fait sa valise et ne reviendra pas…
»

Ces mots de Bobby Tucker, pianiste et accompagnateur de Billy sur les sessions de septembre mille neuf cent cinquante-quatre, expliquent bien la portée du phénomène qui entoure Billie. D’ailleurs elle-même ne le comprend sincèrement pas, elle est pleine de vénération pour les autres cantatrices et leurs acrobaties vocales. « Elle ne se considérait pas comme une bonne chanteuse, mais, disait-elle, elle savait raconter une histoire. »

Son aura était grande, magnétique, comme au Carnegie Hall : « Sur scène, avant même qu’elle ouvre la bouche les gens étaient subjugués. » Il faut dire qu’elle payait un lourd tribut à la vie, intoxiquée, ex-taularde, et surtout une vie amoureuse compliquée. Elle a écrit autrefois les paroles de « Fine and Mellow », mais les paroles ne sont pas inventées, elle raconte sa propre histoire :

« Mon homme ne m’aime pas
Il m’en fait voir
Mon homme ne m’aime pas
Il m’en fait drôlement voir
C’est le pire vaurien
Que je n’ai jamais connu
Ses pantalons drapés à taille haute
Ont des rayures bien jaunes
Tu es tellement méchant avec moi
Tu vas te débarrasser de moi
Parfois on croit que ça roule Bébé
Mais ça s’est arrêté depuis longtemps
»

Son premier « mari » John Levy, déjà marié, est devenu son manageur, voici ce que confie Maria Bryant, une amie de Billie « John Levy, quel salopard, c’était le dernier des salopards, il n’avait pas la moindre qualité, il n’y a rien de bien à dire sur lui, c’est un mac, un parasite. » Bobby Tucker précise : « mais tous ces mecs représentaient quelque chose pour Billie ».

Un extrait de « My Man » :

« Oui je l’aime
Il a deux ou trois filles
Qui lui plaisent autant que moi
Mais je l’aime
En plus il me cogne
Que puis-je faire ?
Mais ça m’est bien égal
Quand il me prend dans ses bras
Le monde entier s’illumine
Je suis à lui pour toujours
Et à jamais…
»

C’est sur cette toile de fond sinistre que s’écoule la vie de Billie, entre les coups et les réconciliations, elle n’a guère d’efforts à faire pour trouver matière à puiser dans la misère humaine, ses moindres intonations sont imprégnées d’une immense douleur, dont l’expression sincère bouleverse le public. Même avec la voix affaiblie, elle touche directement au cœur.

Voici ce que déclara Norman Granz concernant ces enregistrements du milieu des années cinquante : « Il est clair que sa force physique en tant que chanteuse avait diminué, mais on doit appliquer ici un autre critère. Le registre d’une chanteuse diminue peut-être, mais dans le même temps sa compréhension peut s’approfondir. »

Elle effectue une grande tournée en Europe en mille neuf cent cinquante-quatre, qui verra son point culminant en Grande Bretagne où elle est particulièrement ovationnée. Ces souvenirs resteront prégnants dans la mémoire de Billie. Ces sessions seront typiques de cette période, certains amateurs sont même très fans de ces moments où elle chante avec une grande simplicité.

La session de septembre cinquante-quatre occupe une face, outre Bob Tucker on y découvre Harry Edison à la trompette, Willy Smith au sax alto, Barney Kessel à la guitare, Red Callender à la basse et Chico Hamilton à la batterie, que de grands musiciens, sept titres au total dont deux qui étaient, à l’époque, restés inédits.

Les autres concernent l’année cinquante-cinq, deux sessions, une en février et l’autre en août, toujours produites par Norman Granz, sur la première session on découvre Charlie Shavers, Tony Scott, Budd Johnson, Carl Dinkard, Billy Bauer, Leonard Gaskins et Cozy Cole.

Sue la seconde, Harry Edison, Benny Carter, Jimmy Rowles, Barney Kessel, John Simmons et Larry Bunker, que des grands, Norman sait-y faire… Le répertoire est constitué de nombreux standards, il est à noter que son second mari, qui « gérait » les rentrées financières, avait tendance également à s’ingérer dans le domaine artistique et à influencer le répertoire de Billie.

Ce dernier se nommait Louis McKay, un autre triste sire, bien qu’il s’en défendait : « Je m’occupe du business, elle de la musique ». Il avait ce travers que ne possédait pas le précédent « compagnon » de la diva, il lui arrivait de la séquestrer.

"Écrit en visionnant le docu « Billie » de James Erskine"

Billie Holiday - Stormy Blues (1954)


Billie Holiday - I Don't Want To Cry Anymore (1955)


Billie Holiday - I gotta right to sing the blues


Billie Holiday - Please Don't Talk About Me When I'm Gone (1955)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 27 févr. 2023 03:47

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Bill Plummer & The Cosmic Brotherhood – Bill Plummer And The Cosmic Brotherhood (1968)

En fouillant un peu dans mes albums je tombe sur celui-ci, que je n’ai pas posé sur la platine depuis un long moment, dans mon souvenir il est excellent et représente une sorte de curiosité sur le label Impulse de Bob Thiele. Mon exemplaire est une réédition US de soixante et onze, dans une solide pochette cartonnée.

Cet album a largement dépassé le public « jazz » et de nombreux amateurs de musique psychédélique s’y sont intéressés. En effet la musique proposée est très largement influencée de musique indienne et orientale. Ainsi on y entend des joueurs de sitars, Bill Plummer, Hersh Hamel et Ray Neopolitan, un joueur de sarode, Jan Steward, deux joueurs de tambura, Hersh Hamel et Jan Steward, un joueur de tabla, Milt Holland et je passe sur un grand nombre d’instruments exotiques…

Il y a également des instruments plus traditionnels, piano, guitares, sax, flûtes, basses acoustique ou électrique, batterie, et autant de musiciens jouant de tous ces instruments, une bonne quinzaine au total, mais je ne détaille pas, car ce qui compte ici c’est surtout l’impression d’ensemble.

Le premier titre par exemple, « Journey To The East » avec tous ces instruments orientaux est une tuerie, il porte un texte qui figure à l’intérieur de la pochette, très dans l’esprit de l’époque, en voici un extrait :

« C’est la paix que je suis venu chercher
A la recherche d’un réconfort spirituel
Loin des pensées guerrières […]
Et puis j'ai continué mon pèlerinage pour trouver la maison de lumière
J'ai voyagé pendant un bon moment, jusque tard dans la nuit,
Il semblait que je me déplaçais dans le temps et l'espace, comme sur un tapis,
Et tous les êtres semblaient m'accueillir alors que je les rencontrais,
J'ai vu des choses très éloignées de ce que je croyais,
Et puis, j'ai su que j’étais arrivé dans la maison de l'âme et de la pureté.
»

Il y a quelques pépites ici comme « Arc 294° » qui ouvre la seconde face, dix minutes de ce voyage musical vers cet orient imaginé sur « Journey To The East », les deux titres réunis méritent déjà l’achat de l’album, mais on peut y ajouter la reprise du titre de David Crosby « Lady Friend », très réussi ou encore celle de Burt Bacharach « The Look of Love » qui va bien, ou « Song Plum » et ses parfums exotiques.

Les amoureux du sitar et de la musique psyche ne doivent pas rater cet album, empreint du son d’époque et des préoccupations d’alors, comme un retour vers le passé, un air de nostalgie qui ne fait pas de mal en ces périodes compliquées.

Bill Plummer and the Cosmic Brotherhood - Journey to the East (1967)


Arc 294


The Look Of Love


Lady Friend
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 28 févr. 2023 05:35

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Muriel Grossmann – Natural Time (2016)

L’album original correspond à la sortie Cd, mais elle s’est enrichie d’un titre sur la version LP de deux mille vingt et un, « Inner Fire » qui ferme l’album sur une bonne note. Comme toujours les vinyles de Muriel Grossmann bénéficient d’une bonne prestation, pochette solide en carton béton, et vinyles irréprochables.

Cet album est vraiment très agréable et plaira à beaucoup, on y retrouve les explorations modales à la mode coltranienne qu’on aime bien, mais ce n’est pas si appuyé que certaines fois. Pour tout dire il a le profil type de l’album que l’on pose sur la platine et qui y reste un bon bout de temps, avant d’y revenir très certainement.

En ce sens il fonctionne comme autrefois les albums de Coltrane, Sanders ou certains Don Cherry, Barbieri et Keith Jarrett, qui nous emplissaient d’une musique habitée, celle qui prendra souvent le qualificatif de « spiritual music » quand celle-ci deviendra à la mode.

Ici c’est un peu ça, les huit pièces sont assez longues, entre six minutes et plus de dix, et pourtant il semble qu’elles pourraient toutes s’étendre bien au-delà, sans jamais lasser ni fatiguer, en se renouvelant d’elles-mêmes, pour une nuit entière sans problème.

Ça tient à plusieurs facteurs, à l’avant les saxs de Muriel, soprano ou alto, qui improvisent sans cesse autour des thèmes qu’elle a elle-même composés. Juste derrière il y a la basse ronde de Gina Schwarz, une amie autrichienne de Muriel, on pense, c’est inévitable, à Jimmy Garrison, qui jouait avec des accents espagnols, ceux-là même qui s’entendent ici, mais dans un mode répétitif qui semble vouloir hypnotiser l’esprit.

Tout comme le jeu incroyable du guitariste Radomir Milojkovic qui improvise tout le temps, souvent à l’arrière, dans un petit coin du canal droit. Ce n’est pas indiqué sur les notes de pochette mais il y a également un bourdon qui s’entend dans le fond, à la mode indienne, comme le son d’un « tampoura », des effets qui s’ajoutent et participent à cette « transe » qui vous prend. Et puis c’est également un autre Serbe, Uros Stamenkovic qui tient la batterie, avec une très grande maîtrise et un son très aérien, qui comble les espaces et imprime ce rythme essentiel en dialogue avec la basse.

Un très chouette album, très bien exécuté, sans doute pas innovateur, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande, car il a le pouvoir de ressusciter les sons anciens, et c’est déjà énorme.

Muriel Grossmann - Happiness


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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 28 févr. 2023 12:34

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Je profite du Bill Plummer & The Cosmic Brotherhood avec tous ces sitars pour vous présenter un petit coffret de onze Cds bien pleins, qui, justement, sont concentrés autour de cet instrument.

Évidemment pas de jazz, c'est juste une petite incartade liée à l'opportunité, des fois que certains amoureux de cet instrument ne connaissent pas cette fabuleuse compile pleine de musique psychédélique!

Il y a également un petit livret très complet qui présente chaque groupe présent sur la compile dans l'ordre alphabétique, avec les références pour les retrouver facilement sur les Cds.

C'est une vraie mine! Hélas la référence est bloquée sur Discogs, des problèmes de droit je suppose, il faudra le pêcher ailleurs...

https://www.discogs.com/fr/release/8831 ... lumes-1-11
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