J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par coltan » mer. 1 avr. 2020 07:46

Douglas a écrit :
mer. 1 avr. 2020 03:33
coltan a écrit :
mar. 31 mars 2020 16:42
Merci douglas pour ta proposition, mais je me connais je n'écoute plus du tout d'album en dématérialisé, excepté pour des nouveautés et même là j'ai beaucoup de mal.

J'attendrais de tomber dessus en boutique en espérant des rééditions, vu que je n'aime pas vraiment acheté sur le net.
Je suis un peu comme toi, je suis un peu fétichiste des vinyles, mais je me guéris et, de plus en plus souvent je me procure des Cds, souvent moins chers et possédant une qualité sonore souvent supérieure au vinyle désormais. J'écoute des fichiers dématérialisés assez souvent avant un achat, quand je peux, ou youtube et bandcamp, ça m'aide à faire le tri, chacun a ses goûts. Par contre le net est ma principale source d'approvisionnement, je dois dire que je suis rarement déçu, ou alors c'est du vinyle mais j'essaie d'anticiper les déboires en étant précis sur l'état avec le vendeur si je ne le connais pas.

Aucun fétichisme pour les vinyles pour ma part, j'achète et j'écoute beaucoup de cd, peut être même plus que des vinyles d'ailleurs depuis 2 ans. En jazz, j'ai même une nette préférence pour le format cd. Après j'achète tellement d'album que je n'ai plus le temps d'écouter autres choses que ceux que j'ai en format physique, excepté quelques extraits vite fait sur le net.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » mer. 1 avr. 2020 09:48

coltan a écrit :
mer. 1 avr. 2020 07:46
Douglas a écrit :
mer. 1 avr. 2020 03:33
coltan a écrit :
mar. 31 mars 2020 16:42
Merci douglas pour ta proposition, mais je me connais je n'écoute plus du tout d'album en dématérialisé, excepté pour des nouveautés et même là j'ai beaucoup de mal.

J'attendrais de tomber dessus en boutique en espérant des rééditions, vu que je n'aime pas vraiment acheté sur le net.
Je suis un peu comme toi, je suis un peu fétichiste des vinyles, mais je me guéris et, de plus en plus souvent je me procure des Cds, souvent moins chers et possédant une qualité sonore souvent supérieure au vinyle désormais. J'écoute des fichiers dématérialisés assez souvent avant un achat, quand je peux, ou youtube et bandcamp, ça m'aide à faire le tri, chacun a ses goûts. Par contre le net est ma principale source d'approvisionnement, je dois dire que je suis rarement déçu, ou alors c'est du vinyle mais j'essaie d'anticiper les déboires en étant précis sur l'état avec le vendeur si je ne le connais pas.

Aucun fétichisme pour les vinyles pour ma part, j'achète et j'écoute beaucoup de cd, peut être même plus que des vinyles d'ailleurs depuis 2 ans. En jazz, j'ai même une nette préférence pour le format cd. Après j'achète tellement d'album que je n'ai plus le temps d'écouter autres choses que ceux que j'ai en format physique, excepté quelques extraits vite fait sur le net.
J'ai foutu un peu d'ordre dans ce qu'il me reste de vinyles (confinement oblige), et je suis un peu dégouté de ces vieux trucs tous moisis :langue1:
Faut vraiment être un hipster écervelé pour acheter ces trucs rébarbatifs (à l'usage et à l'usure) et détester ses parents (et donc le CD) pour préférer ses grand-parents (et leurs vinyles)... :langue1: :cloonzzz:


Nan, plus sérieusement, j'ai glissé sur ma platine Horizon de McCoy Tyner (le seul vinyle que j'aie encore de lui)





c'est oas son meu-illeur (loin s'en faut), et c'est +/- le premier après sa période JR/F-Spiritual

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 1 avr. 2020 16:14

Image

Voici le second album du groupe Dou, dont le nom provient du bassiste, chanteur et percussionniste qui n’est autre que Dou Kaya. Celui-ci jouait également du saxophone, du balafon, du tuba et du cor sur le premier album de la formation, mais des « invités », nouveaux arrivants de luxe, s’intègrent ici ou là, au fil des titres de l’album.

On remarque, entre autres, Didier Malherbe à la flûte et au gong, Sulayman Hakim aux saxophones, Alphonse Le Boucher au trombone, Joe Tongo à la guitare, Steve McCraven à la batterie, Jeff Sicard à la flûte, à la clarinette et au saxophone...

L’album est sorti en 1979 sur « Corelia » un label français indépendant effectuant des tirages privés, c’est dire si le vinyle n’est pas très courant, au chapitre des curiosités on peut également ajouter que le titre chanté est en créole haïtien, comme l'attestent les paroles figurant sur la pochette intérieure, en effet l’album se présente sous la forme d’un très beau "gatefold".

Les formations varient selon les morceaux, les styles également, glissants de la spiritual music au post bop pré-free, , voire aux rythmes funky et aux couleurs reggae, et même au répertoire inspiré par le folklore haïtien… Nous sommes ainsi ballotés par une barque sans boussole, mais ça ne nuit pas à l’unité de l’album qui conserve tout au long une couleur très chaude et balancée.

Dou Kaya et Alphonse le Boucher sont les piliers de l’album, présents sur toutes les pièces. Il est fait une très grande place à l’improvisation autour de structures, et cet esprit d’écoute, dans un élan assez libre, contribue à faire de cet album un très agréable moment d’écoute.

Les extraits ci-dessous sont les seuls disponibles:

Dou - Any Funky Now (avec Didier Malherbe)


Dou - Etna


Dou – Eyibim Mani
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » mer. 1 avr. 2020 21:21

connaissais pas, merci :super:

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 2 avr. 2020 06:05

Cooltrane a écrit :
mer. 1 avr. 2020 21:21
connaissais pas, merci :super:
Je persévère...
Image

Je continue avec Dou Kaya qui est également un grand universitaire, professeur d’égyptologie. Voici son premier album « Deïdo » qui est lui aussi sorti chez le même éditeur « Corelia » et dans les mêmes conditions que « Conscientiousness », mais avec un personnel un peu moins étoffé et connu, au moins des amateurs.

Ce premier essai s’est vu décerné un encouragement remarquable en obtenant le Grand Prix International du Disque Académie Charles Cros en 1977. La distinction est signifiée sur la pochette de l’album par un prestigieux macaron où figure également la mention « Grand prix du disque ».

On retrouve des musiciens qui, pour certains, seront également présents sur le second album, Dou Kya (lead vocal, basse, percussions, balafon, tuba), José Palmer (guitare), Jean-Claude Broche (drums, percussions, vocal), Sulliman Hakim (sax alto, soprano et balafon, vocal) et Alphonse Leboucher (Trombone, tuba, sax, vocal).

Franchement on n’est pas déçu, l’approche est toujours très improvisée et, même si on ne s’envole pas dans de fabuleuses prouesses techniques, la musique est superbe, traversée par un souci d’improvisations, par les voix sur le premier titre, la free musique sur le second, les percussions sur le troisième et des impros autour de la contrebasse et des percus sur le quatrième, la première face est extrêmement plaisante.

La seconde également, divisée en trois pièces qui se développent entre free et expérimentation, d’abord le magnifique Hot dance, puis Ballade en bleu, chaud, coloré et bucolique et This is Our Music dont le titre évoque Ornette Coleman et qui avance, semble-t-il, entièrement improvisé.

C’est sûr, ils ont eu l’œil, mais surtout l’oreille, cette année-là, à l’académie !

DOU KAYA - DOU "DEÏDO" (FULL ALBUM) RARE - 1977
A1 Ngosso Biko 0:00
A2 Epis 3:12
A3 Petepied 9:16
A1 Sa Sainteté Eugène 19:21
B1 Hot Dance 25:25
B2 Ballade En Bleu 30:23
B3 This Is Our Music 37:38

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 2 avr. 2020 14:43

Image

Voici un album plein de fraîcheur enregistré en 1966 par le George Benson quartet composé par le leader à la guitare et au chant, Ron Cuber au sax baryton, Lonnie Smith à l’orgue et Jimmy Lovelace à la batterie. Onze titres se succèdent, des standards mais aussi six titres signés par le leader.

On trouve déjà chez George Benson (il me semble que c’est son premier album) le désir de plaire et de séduire. C’est le format rythmé avec mélodie accrocheuse qui l’emporte ici, on peut très bien danser sur les airs proposés, parfois il est même difficile de rester en place. Témoin cette version survitaminée de « Summertime », le standard de Gershwin prend un coup de jeune, tout comme « A Foggy Day » qui démarre en trombe et ne s’essouffle jamais.

Mention également à « Willow weep for me » qui, au contraire, s’étire, prend son temps, laissant à chacun l’opportunité de prendre un solo. La combinaison guitare + baryton + orgue est vraiment gagnante, tout s’emboîte, se succède et s’accorde avec une évidence remarquable, des sonorités riches et complémentaires et un swing toujours présent.

Un album important pour moi car c’est l’un des premiers albums de jazz que je me suis procuré et, par hasard, avec une version US qui tient encore la route !

Summertime


Willow Weep for Me


Bullfight


Clockwise
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 3 avr. 2020 07:56

Image

Pour rester en cette année 1966 avec un autre quartet et un autre maître de la guitare, voici « The Tender Gender » avec le Kenny Burrell quartet, mais ici pas de surprise côté accompagnateurs, un piano sous les doigts de Richards Wyands, une basse, pincée par Martin Rivera et une batterie caressée par Oliver Jackson.

Mon exemplaire est mono, le son est donc plus ramassé, plus punchy avec de l’impact. Moins spatial et moins aérien sans doute aussi, quoiqu’il en soit c’est une belle sortie de la part de l’un des guitaristes les plus prolixes parmi les guitaristes de jazz des années hard bop, il a enregistré aux côtés des plus grands et sa discographie doit friser la centaine d’albums.

Ici il se montre très cool, relaxant, ce qui ne l’empêche pas à l’occasion de s’emballer up tempo quand il le faut. On retrouve ce côté assez bluesy et romantique qui plaisait tant quand il jouait aux côtés de Jimmy Smith, mais on se souvient également de son partenariat avec John Coltrane.

Pour le plaisir d’écouter de la bonne, relax, sans se prendre la tête, juste la laisser reposer au creux de la main…

Kenny Burrell Quartet - The Tender Gender


Kenny Burrell Quartet - Girl Talk


Kenny Burrell - Isabella


KENNY BURRELL HOT BOSSA
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par The lad » ven. 3 avr. 2020 08:29

Douglas a écrit :
ven. 3 avr. 2020 07:56
Image

Pour rester en cette année 1966 avec un autre quartet et un autre maître de la guitare, voici « The Tender Gender » avec le Kenny Burrell quartet, mais ici pas de surprise côté accompagnateurs, un piano sous les doigts de Richards Wyands, une basse, pincée par Martin Rivera et une batterie caressée par Oliver Jackson.

Mon exemplaire est mono, le son est donc plus ramassé, plus punchy avec de l’impact. Moins spatial et moins aérien sans doute aussi, quoiqu’il en soit c’est une belle sortie de la part de l’un des guitaristes les plus prolixes parmi les guitaristes de jazz des années hard bop, il a enregistré aux côtés des plus grands et sa discographie doit friser la centaine d’albums.

Ici il se montre très cool, relaxant, ce qui ne l’empêche pas à l’occasion de s’emballer up tempo quand il le faut. On retrouve ce côté assez bluesy et romantique qui plaisait tant quand il jouait aux côtés de Jimmy Smith, mais on se souvient également de son partenariat avec John Coltrane.

Pour le plaisir d’écouter de la bonne, relax, sans se prendre la tête, juste la laisser reposer au creux de la main…

Kenny Burrell Quartet - The Tender Gender


Kenny Burrell Quartet - Girl Talk


Kenny Burrell - Isabella


KENNY BURRELL HOT BOSSA
Ma came, merci ! Friand de la trinité Cader / Chess / Checker. Pour parler des disques Black Jazz, ça fait plusieurs années que j'en entends parler ou que je vois passer des vignettes dans la presse spécialisée (culte chez Wax Poetics), il est temps que je m'y colle sérieusement. Le graphisme des pochettes en noir & blanc et le choix des titres m'interpelle ; le côté free et conscious m'impressionne un peu.

C'est l'occasion de te remercier pour la qualité de tes posts Douglas. Référencés, décrits, pointus et personnels : c'est très appréciable de lire quelqu'un qui apprécie parler de musique plutôt que de ce qu'il en connaît.
Affreux, sale et méchant.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 3 avr. 2020 14:02

The lad a écrit :
ven. 3 avr. 2020 08:29

Ma came, merci ! Friand de la trinité Cader / Chess / Checker. Pour parler des disques Black Jazz, ça fait plusieurs années que j'en entends parler ou que je vois passer des vignettes dans la presse spécialisée (culte chez Wax Poetics), il est temps que je m'y colle sérieusement. Le graphisme des pochettes en noir & blanc et le choix des titres m'interpelle ; le côté free et conscious m'impressionne un peu.

C'est l'occasion de te remercier pour la qualité de tes posts Douglas. Référencés, décrits, pointus et personnels : c'est très appréciable de lire quelqu'un qui apprécie parler de musique plutôt que de ce qu'il en connaît.
Je te remercie, c'est un peu le jeu ici, j'ai également beaucoup de plaisir à lire les tiens et à en retirer un bel enrichissement, mais je pourrais également le dire à beaucoup ici, je ne réponds pas souvent aux posts des uns et des autres, mais ça motive.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 3 avr. 2020 14:16

Image

Voici un disque ESP de la grande période free du jazz, ici on pourrait même très facilement parler de musique expérimentale, car nous sommes le 10 mai 1965 à New York, et, ce qui va se dérouler et se révéler à nos oreilles étonnées, n’a, pour l’heure, jamais été expérimenté.

Cette expérience auditive nous la devons au Bob James trio, composé comme de juste par Bob James au piano, Barre Philips à la basse et Bob Pozar au percussions et aux bandes d’enregistrement de musique électronique conçues par Gordon Mumma et Bob Ashley. Ce mix est réputé comme étant le premier enregistrement de jazz improvisé combiné avec de la musique électro. C’est également la première fois que l’on entend un pianiste farfouiller à l’intérieur du piano pour en extraire des sons inusités.

Robert Frank Pozar a laissé très peu de trace biographique mais voici ce qu’écrivait de lui la journaliste Sinclair Traill à la sortie de cet album : « Pozar a créé tellement de bruits bizarres avec ses instruments de percussion, que l'on se souvient de squelettes sur des tôles de toit ondulée, et de pièces d’armures dans une machine à laver. »

Pour en rester aux citations, bien utiles quand il s’agit de parler d’un OVNI, voici ce que déclara un critique, en 1965, à propos de cet album : « Certainement, personne, et je répète, personne, ne pourrait imaginer que cela ait quoi que ce soit à voir, d’aucune façon, avec de la musique ».

Il reste à ajouter que ces trois-là possédaient une bonne dose d’humour et d’audace également, et s’il ne faut pas parler ici de chef d’œuvre, pour le moins les innovations que cet album annonce deviendront courantes, sous la forme du « piano préparé » et deviendront même un courant musical: l’électro a certainement plongé une de ses racines dans l’originalité de cette œuvre.

Bob James Trio - explosions


Bob James Trio with Robert Ashley - Wolfman


Peasant Boy


Bob James - Untitled Mixes
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » ven. 3 avr. 2020 17:11

ce n'est quand même pas le même Bob James qui était sur le label de Creed Taylor (CTi), non?? :confusezzz:

Celui dont les deux premiers albums étaient étourdissants de maitrise Jazz-rock et qui avait arrangé pas mal d'albums du label


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 3 avr. 2020 17:38

Cooltrane a écrit :
ven. 3 avr. 2020 17:11
ce n'est quand même pas le même Bob James qui était sur le label de Creed Taylor (CTi), non?? :confusezzz:

Celui dont les deux premiers albums étaient étourdissants de maitrise Jazz-rock et qui avait arrangé pas mal d'albums du label
Si, c'est bien lui, après avoir travaillé pour Sarah Vaughan et d'autres il a rejoint CTI en 73 comme arrangeur et a composé, joué et produit auprès de beaucoup d'artistes du label de Creed Taylor (Hubert Laws, Stanley Turrentine, L.L.Smith, Groover Washington et également pour le CTI All Stars et d'autres encore. Il a travaillé aussi avec Paul Simon et Neil Diamond...
Ainsi on rejoint les préoccupations de Piranah qui évoquait ce label page précédente!
:)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 4 avr. 2020 06:25

Image

John Tchicai est décédé en 2012 à Perpignan, sans doute a-t-il préféré la douceur du sud de la France au froid de son pays natal, le Danemark. Dans les années soixante il se passionne pour la musique nouvelle, le free-jazz, et décide de rejoindre New-York. En quelques étapes marquantes il va participer à l’histoire de ce courant, second couteau aux yeux de beaucoup, et pourtant membre actif de cette avant-garde.

Il intègre la Jazz Composers’ Guild et côtoie Cecil Taylor, Bill Dixon et Carla Bley. Avec Archie Shepp et Don Cherry il fait partie du New York Contemporary Five et participe aux enregistrements historiques de la formation. Ensuite il devient membre du New York Art Quartet avec Roswell Rudd, Lewis Worrell et Milford Graves. Il apparaît sur nombre d’albums mythiques comme le « Four for Trane » de Shepp, le « New York Eye and Ear Control » d’Albert Ayler et « Ascension » de John Coltrane. Incontestablement c’est une figure du free jazz.

Je me tourne maintenant vers cet album de 2002 où il joue et co-signe l’album en compagnie de P.O. Jørgens, batterie et percussions, Peter Friis Nielsen à la basse, Laura Toxværd au saxophone alto et Christian Kyhl aux clarinettes et saxophone soprano. John Tchicai lui est passé désormais au saxophone ténor après avoir longtemps joué de l’alto.

Homme du free, il le vit particulièrement dans ses solos, il aime cependant les structures et ne néglige pas les thèmes, ça s’entend ici où les pièces sont plutôt courtes, dépassant uniquement deux fois les six minutes au milieu des seize pièces de l’album. Malgré une évidente modernité et quelques titres moins académiques, on assiste globalement à une plongée vers ce passé auquel il rend d’une certaine façon hommage, entouré d’une nouvelle garde qui n’a pas froid aux yeux, comme l’attestent les cinq titres qui sont basés sur des improvisations. Un album très écoutable qui n’effraiera personne tant les audaces d’alors sont devenues les habitudes d’aujourd’hui.

On Top of Your Head


Interiør


Mokuto


Witchdoctor of Accra
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 4 avr. 2020 16:57

Image

“3000 copies in digipak rapidly sold-out” Ecrit-on dans la description Discogs, quel est cet album sorti aux éditions « Les Disques du Soleil et de l’Acier » qui connut un tel succès sur ce « petit » label ? C’est une collaboration de quatre musiciens qui est à l’origine de cette ruée, Pascal Comelade (bricoleur), Jac Berrocal (démiurge), Pierre Bastien (multi-tout) et le batteur de Can, Hans Liebezeit. Voilà pour les présentations, mais elles sont un peu trompeuses …

Pour être juste (et nous visons à la justice), l’album, bien qu’il soit présenté comme une collaboration à égalité, est imprégné de la patte, du « son » d’un seul, enfin, un peu plus que les autres. Les treize morceaux qu’il contient sont des duos, trios, quartets qui se forment autour de Pascal. Ce musicien a quelque chose qui tient du génie, un côté bricoleur amateur, il joue sur des jouets, en plastique souvent, piano ou guitare, du triangle, chante, encore et encore, les mélodies naissent avec une folle évidence, il pioche dans son folklore, trouve cinq notes qui vous emportent, il enchaîne les séquences, et si vous écoutez bien, et bien, il se peut bien qu’il vous arrache quelques larmes, mais ça ne marche pas tout le temps, ça ne dépend que de vous…

Ah!Oui ! Il y a aussi « Rock'n'Roll Station » le morceau épique et mythique de Berrocal, chanté dans sa version originale par Vince Taylor, dont la version proposée ici est formidable !

pascal comelade (solo) - prime of life


Pascal Comelade, Jaki Liebezeit - To The Last of Imaginery Solutions


Pascal Comelade, Pierre Bastien, Jac Berrocal, Jaki Liebezeit "Shikaku Maru Ten"


Souviens-toi de ces douces soirées


Rock'n'roll station
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Message par Piranha » sam. 4 avr. 2020 22:42

Douglas a écrit :
ven. 3 avr. 2020 17:38
Cooltrane a écrit :
ven. 3 avr. 2020 17:11
ce n'est quand même pas le même Bob James qui était sur le label de Creed Taylor (CTi), non?? :confusezzz:

Celui dont les deux premiers albums étaient étourdissants de maitrise Jazz-rock et qui avait arrangé pas mal d'albums du label
Si, c'est bien lui, après avoir travaillé pour Sarah Vaughan et d'autres il a rejoint CTI en 73 comme arrangeur et a composé, joué et produit auprès de beaucoup d'artistes du label de Creed Taylor (Hubert Laws, Stanley Turrentine, L.L.Smith, Groover Washington et également pour le CTI All Stars et d'autres encore. Il a travaillé aussi avec Paul Simon et Neil Diamond...
Ainsi on rejoint les préoccupations de Piranah qui évoquait ce label page précédente!
:)
Effectivement l'écart est grand entre ces deux périodes !

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 5 avr. 2020 08:50

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Je ne connaissais pas Charles Pennequin avant l’écoute de cet album, c’est Jean-François Pauvros qui m’a emmené vers lui. J’aime le son de la guitare de Jean-François, elle m’emmène facilement et je n’ai pas de mal à la suivre, à tracer le chemin en sa compagnie et l’exubérance qu’elle charrie parfois me va bien, son déchirement, son cri, son énergie qui souvent font reculer les limites, tout cela est facile pour moi, mais là…

Pennequin est poète, de l’instant, de l’urgence, de l’enfance, d’une certaine naïveté mais de monstruosité aussi, enfin elle apparaît sous ses mots, qui dissèquent, creusent et disent, racontent avec précipitation, outrance. Il est dans la tension, et ça emporte et secoue, on aime et on déteste en même temps, ça fascine également. C’est décalé avec de l’humour de temps en temps. Bref, ça vaut vraiment le coup, de prendre le temps de poser les valises pour écouter ce drôle de conteur de notre monde intérieur…

Pour écouter:

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » dim. 5 avr. 2020 12:47

Douglas a écrit :
sam. 4 avr. 2020 16:57
“3000 copies in digipak rapidly sold-out” Ecrit-on dans la description Discogs, quel est cet album sorti aux éditions « Les Disques du Soleil et de l’Acier » qui connut un tel succès sur ce « petit » label ? C’est une collaboration de quatre musiciens qui est à l’origine de cette ruée, Pascal Comelade (bricoleur), Jac Berrocal (démiurge), Pierre Bastien (multi-tout) et le batteur de Can, Hans Liebezeit. Voilà pour les présentations, mais elles sont un peu trompeuses …

Been, à chaque fois que Jaki s'y met, cela sonne un peu Can à mes oreilles, je trouve.

J'ai vu qqes fois Comelade en concert, et c'est tjs mieux que sur disque, àmha

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 5 avr. 2020 13:57

Cooltrane a écrit :
dim. 5 avr. 2020 12:47
Douglas a écrit :
sam. 4 avr. 2020 16:57
“3000 copies in digipak rapidly sold-out” Ecrit-on dans la description Discogs, quel est cet album sorti aux éditions « Les Disques du Soleil et de l’Acier » qui connut un tel succès sur ce « petit » label ? C’est une collaboration de quatre musiciens qui est à l’origine de cette ruée, Pascal Comelade (bricoleur), Jac Berrocal (démiurge), Pierre Bastien (multi-tout) et le batteur de Can, Hans Liebezeit. Voilà pour les présentations, mais elles sont un peu trompeuses …

Been, à chaque fois que Jaki s'y met, cela sonne un peu Can à mes oreilles, je trouve.

J'ai vu qqes fois Comelade en concert, et c'est tjs mieux que sur disque, àmha
Pour affiner le "qui fait quoi?" En fait Jaki Liebezeit joue sur un peu moins de la moitié des morceaux, il co-signe une pièce avec Comelade et "Shikaku Maru Ten" est un morceau du groupe Can. Quatre titres sont signés ou co-signés par Berrocal, quatre titres sont signés ou co-signés par l'excellent Pierre Bastien et quatre par Comelade en tant qu'auteur plus deux en co-auteur, il joue sur dix des douze morceaux. "Prime Of Life" est une reprise de Neil Young qu'il joue en solo.
Personnellement j'aime beaucoup cet album qui, à mes oreilles, fait partie de ses meilleurs, "L'argot du bruit" est sans doute (pour moi) son chef d’œuvre pour ce que je connais de sa discographie qui est très conséquente (j'en ai écouté une bonne moitié). A ce propos j'ai la B.O d'André le magnifique en attente sur mes étagères, il va me falloir écouter ça...
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Douglas
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 6 avr. 2020 05:39

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Chacun porte une petite histoire personnelle, un trajet propre, qui lui a permis de découvrir la musique. La mienne a été bercée par la chance, à l’heure encore où les enregistrements étaient rares à posséder et donc à écouter, je suis, un beau jour tombé sur ce magnifique album, une réédition certes, mais un coup de cœur immédiat que j’ai écouté et réécouté de très nombreuses fois, c’était au temps où les achats d’albums étaient moins nombreux qu’il n’y avait de mois dans l’année, c’est dire s’il est passé sur la platine, celui-ci...

Pour moi cet album est absolument parfait, une référence ultime sur le prestigieux label Blue Note et, si habituellement on cite « Saxophone Colossus » comme étant son album incontournable, je lui préférerai à jamais « A Night at The Village Vanguard ». Il possède un charme rare, comme pour un bon vin, il se joue du temps et celui-ci ne ne fait que rajouter au plaisir de l’écoute. Bien que chaque note soit mémorisée, elles renaissent avec toujours la même fraîcheur et les émotions remontent comme au temps d’avant.

Il faut dire que ce fut grandiose au village ce jour du 3 novembre 1957, un set dans l’après-midi et un autre le soir même, Sonny au ténor accompagné par Wilbur Ware à la basse et Elvin Jones à la batterie et, pour « A Night in Tunisia », par Donald Bailey à la basse et Pete La Roca à la batterie. La forme du trio possède un impact exceptionnel et l’absence du piano ne fait qu’ajouter à la puissance du leader qui fait front sans discontinuer. En cette période, Sonny avance avec assurance et autorité, il est alors considéré comme le meilleur au ténor et il le prouve.

Le reste des bandes enregistrées lors de ces prestations sortiront, toujours sur Blue Note avec le titre « More from The Village Vanguard », un double album gorgé de bon son, certainement au niveau du premier. L’occasion également pour le jeune auditeur de se familiariser avec les standards, avec le be bop à son niveau le plus haut, et de rencontrer la musique d’un artiste à son sommet dont les improvisations, audacieuses pour l’époque, portent en germe ce qui deviendra l’avenir du jazz.

Sonny Rollins Trio at the Village Vanguard - Softly, as in a Morning Sunrise


Sonny Rollins Trio at the Village Vanguard - Old Devil Moon


Sonnymoon For Two (Evening)


A Night In Tunisia (Live At The Village Vanguard, New York/1957/Afternoon Take)
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Cooltrane
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » lun. 6 avr. 2020 12:19

Douglas a écrit :
dim. 5 avr. 2020 13:57
Cooltrane a écrit :
dim. 5 avr. 2020 12:47
Douglas a écrit :
sam. 4 avr. 2020 16:57
“3000 copies in digipak rapidly sold-out” Ecrit-on dans la description Discogs, quel est cet album sorti aux éditions « Les Disques du Soleil et de l’Acier » qui connut un tel succès sur ce « petit » label ? C’est une collaboration de quatre musiciens qui est à l’origine de cette ruée, Pascal Comelade (bricoleur), Jac Berrocal (démiurge), Pierre Bastien (multi-tout) et le batteur de Can, Hans Liebezeit. Voilà pour les présentations, mais elles sont un peu trompeuses …

Been, à chaque fois que Jaki s'y met, cela sonne un peu Can à mes oreilles, je trouve.

J'ai vu qqes fois Comelade en concert, et c'est tjs mieux que sur disque, àmha
Pour affiner le "qui fait quoi?" En fait Jaki Liebezeit joue sur un peu moins de la moitié des morceaux, il co-signe une pièce avec Comelade et "Shikaku Maru Ten" est un morceau du groupe Can. Quatre titres sont signés ou co-signés par Berrocal, quatre titres sont signés ou co-signés par l'excellent Pierre Bastien et quatre par Comelade en tant qu'auteur plus deux en co-auteur, il joue sur dix des douze morceaux. "Prime Of Life" est une reprise de Neil Young qu'il joue en solo
je me disais aussi ::d

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