J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 29 janv. 2023 06:19

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Alice Coltrane - Kirtan Turiya Sings (1982 & 2021)

J’ai mis deux dates car la première version de quatre-vingt-deux a été nettoyée sur l’édition de deux mille vingt et un. L’original a été édité en format cassette par la société d’édition d’Alice Coltrane « The Avatar Institute », à l’intention des étudiants d’un Ashram où on enseignait l’hindouisme. Il y a donc ici beaucoup de « bondieuseries » religieuses et même, en vérité je vous le dis, uniquement ça.

Sur l’édition originale il y avait des cordes et un synthé, mais cet accompagnement a été « nettoyé » sur l’édition "Impulse" de deux mille vingt et un, ne gardant que le chant et l’accompagnement à l’orgue, bien que ne connaissant pas la version antérieure, je dois dire que celle-ci semble tellement pure, sincère et essentielle, qu’il y a de fortes chances que ce soit le bon choix.

Réduit à la plus grande simplicité, et presque à la nudité, cet enregistrement ne saurait mieux convenir à sa destinée, être une prière à Dieu, à la nature, ou à ce que l’on croit, et si, comme moi, on ne croit à rien, ça marche quand même car ça parle au cœur, à l’âme, où à quelque chose d’approchant.

Évidemment je ne comprends rien aux paroles, les pièces défilent, « Krishna Krishna », « Rama Katha », « Yamuna Tira Vihari », « Govinda Hari », « Hara Siva » … Neuf titres au total, souvent très beaux, et même très, très… Tout tient dans ce timbre, cette voix, cette prière, qui joue entre plainte, paix et surtout dévotion, cet album est paisible, calme, il fait du bien, repose et réconforte.

L’effet est donc bénéfique, le timbre de la voix d’Alice Coltrane est très épuré, souvent étal, donnant une impression presque hypnotique. Les effets de répétitions contenus dans ces chants participent également à cet engourdissement volontaire de l’esprit, qui se cale dans les zones hautes de la perception, là où se sent protégé, intouchable, serein…

Ce mélange de Gospel et de musique hindoue, minimal, répétitif, organique, échappe à l’essentialité du corps, pour s’adresser à notre esprit. Le support de l’orgue électrique Wurlitzer participe fortement à cette magie, il agit parfois comme un drone, élève les mots et l’esprit, créant lui aussi cet effet d’engourdissement qui agit.

Cette œuvre d’Alice est vraiment très particulière, je ne saurais trop conseiller aux amateurs de sensations musicales nouvelles ou expérimentales de s’y pencher, ils pourraient aimer…

Jai Ramachandra


Jagadishwar


Rama Katha


Hara Siva
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 30 janv. 2023 06:10

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Plume Featuring Gregory Hutchinson – Holding On (2022)

Voilà le gars « Plume » qui revient, mais cette fois-ci avec un autre invité de marque, « Gregory Hutchinson » batteur et vedette américaine. La dernière fois il nous avait fait le coup avec « Ambrose Akinmusire », sur deux titres, il est vrai que commercialement ça peut donner un peu de poids et jouer un p’tit rôle au moment de l’achat, mais le « featuring » ça donne surtout une assurance côté musique…

Du « Post Bop » essentiellement, la musique d’avant avec les musiciens d’aujourd’hui, comme sur l’album précédent, mais sans Ambrose, forcément. Il y a de bons titres, « Oksana », « Holding On » ou encore « Yin & Yang » avec l’invité du jour, Matt Chalk au saxophone alto sur ce titre uniquement. Son arrivée sur la dernière pièce donne un peu de « Peps » à l’album et réveille un peu.

Il y a également une reprise de Coltrane, « Naima », on ne peut pas dire qu’on soit dans la quête de morceaux sous-estimés ou d’avant-garde. Bien entendu, il ne rajoute rien à la version de Coltrane dans son interprétation. C’est sans risque, agréable et sécurisé. Bétonné même.

Pourtant il y a de sacrés bons musiciens, lui-même d’abord, qui décape sur « Holding On », Leonardo Montana, un pianiste véritablement excellent et Géraud Portal à la contrebasse. Ces deux-là figuraient déjà sur son album antérieur.

Le quartet est plein de qualités et nous renvoie souvent à la musique du début des années soixante, ce qui est, évidemment, un choix artistique et compositionnel un peu fermé. Il n’est que de mesurer la différence entre la composition titre et d’autres moins aventureuses. C’est un peu le point faible ici…

PLUME "Holding On" (feat. Gregory Hutchinson) EPK


Oksana


Yin & Yang


PLUME "Reverence" (feat. Gregory Hutchinson)
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Message par Douglas » mar. 31 janv. 2023 12:44

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Philippe Doray Les Asociaux Associés - Nouveaux modes industriels (1980)

Réédité au Souffle Continu en deux mille vingt, dans un registre expérimental ou Art Rock, voici le second album de Philippe Deray et des « Asociaux Associés ». Philippe Doray est basé aux environs de Rouen, dans une ferme où il compose ses chansons, curieusement allumées tout en étant souvent obscures. Il n’hésite pas à mélanger les genres, tout va pourvu que ça crachote et que l’énergie circule et gicle !

Il est soutenu par le label coopératif « Invisible » qui sort l’album et ainsi lui donne vie. Philippe Doray s’intéresse à l’électro ce qui donne une couleur avant-gardiste à sa musique, on a pu évoquer le krautrock en écoutant sa musique mais ce n’est qu’à moitié pertinent car il penche également côté rock, chanson et même un chouïa variété parfois.

Ses textes sont assez poétiques, divagants, bien barrés, ils dessinent un univers absurde, urbain et indus, assez moderne encore aujourd’hui. Mais ce qu’il fait le mieux c’est quand il se lance dans les expérimentations musicales, c’est souvent fou et bien barré, en tout cas suffisamment pour lui interdire tout succès commercial.

Les impros font partie de son univers, ce qui n’est pas pour déplaire par ici, son champ d’investigation est en effet très vaste et très audacieux, la prise de risque est maximale, il ose et ça fait bien plaisir, rien ne l’arrête ni le bizarre, l’agressif ou l’inconnu.

Bref, le « Souffle Continu » a bien senti la nécessité d’offrir une nouvelle vie à cet album à travers un projet de réédition effectué à partir des « master tapes » d’origine, pour surtout ne rien trahir de la qualité d’origine, et repartir avec le sentiment du neuf.

Philippe Doray & Les Associaux Associés - Contrechant magnétique (1980)


Philippe Doray & Les Associaux Associés - Que dit le chef (1980)


Philippe Doray et les Associaux Associés - Page de magazine (1980)


Philippe Doray Asociaux Associes - dans le dedale ('80)
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Message par Douglas » mer. 1 févr. 2023 06:08

L'autre album de Philippe Doray, réédité à la même période au "Souffle".
Douglas a écrit :
mer. 28 oct. 2020 08:00
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Plusieurs fois que je l’écoute ce « Ramasse-Miettes Nucléaire », une impression mélangée entre un côté amateur et un énoOorme sentiment de sympathie et d’attachement qui se tisse malgré moi. Sans l’insert ce serait moins bien, les paroles, les messages, toute une époque qui revient.

« Techniquement cet enregistrement est rudimentaire : un magnéto 4 pistes, quelques micros de qualité moyenne, une console de scène un peu transformée. Nous entendons démontrer par là qu’il est possible de produire des disques audibles en échappant au pouvoir de ceux qui ont le fric. »

« Nous invitons à en faire autant tous les musiciens qui veulent résister au froid business, à son contrôle sur les moyens d’expression et à l’idéologie qu’il diffuse. »


Cette réédition provient du « Souffle Continu » mais ce n’est pas du jazz, bien qu’il y ait deux morceaux d’improvisation collective. Malgré l’économie des moyens techniques cet album de soixante-dix-sept est bien branché côtés synthés, il sonne bricolo-moderne d’une façon qui résonne encore très bien aujourd’hui, n’ayant rien cédé côté fraîcheur et modernité.

S’il subsiste un côté un chouya rétro, c’est finalement ce que j’aime le plus de cet album, un peu comme si toute la fin des années soixante-dix s’était réfugiée dans la galette. Concernant Philippe Doray et Les Asociaux Associés je dois admettre que je suis complètement passé à côté et que je découvre uniquement maintenant, ce qui ne m’arrive pas très souvent et qui me procure une joie immense, merci donc au Souffle, qu’il Continue !

Philippe Doray, Les Asociaux Associés - D'ici à là (1977)


Philippe Doray & Les Associaux Associés - Fin de semaine dans un parc d'attraction (1978)


Philippe Doray - Secoue Le Flipeur (1977)


Philippe Doray - La Capitale De L'Ennemi (1977)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 2 févr. 2023 05:36

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Michel Portal, Stephen Kent, Mino Cinelu – Burundi (2000)

Un album de Michel Portal, peut être passé relativement inaperçu, sorti en l’an deux mille, en collaboration avec deux autres Musiciens. Son nom « Burundi » ne correspond pas au lieu d’enregistrement, mais peut-être à un souvenir de voyage et aux sensations ressenties alors…

Michel Portal joue du saxophone soprano ou de la clarinette basse, Steven Kent du didgeridoo, que l’on qualifie souvent de plus ancien instrument de musique sur la terre, il joue également des percussions et du violoncelle, Mino Cinelu joue également des percussions et chante également.

L’album contient environ soixante-douze minutes de musique, c’est donc un assez gros pavé, il faut dire que chacun a apporté ses compos et les a soumises à ses deux partenaires, seuls les deux premiers titres sont des collaborations. Michel Portal est crédité sept fois à l’écriture, Milo Cinelu cinq fois et Steven Kent quatre fois, il y a ici un beau partage.

Bien qu’un peu oublié et peut-être incompris, cet album me semble être d’une grande beauté, ce « partage » a aussi une signature, ces trois-là ont, ensemble, trouvé en effet une couleur, une personnalité partagée au service d’un « son » commun, d’une fusion à trois, qui s'avère très réussie.

Il y a comme une dominante « africaine » et tribale dans la musique, même si elle n’intervient qu’indirectement, d’abord par l’importance considérable des percussions, fondamentales ici, on le doit principalement à Milo Cinelu, un orfèvre en la matière, aidé par Steven Kent, qui est également crédité.

Ce-dernier apporte énormément au son du groupe avec le didgeridoo qui intervient tel un drone, il est en effet utilisé avec la technique du « souffle continu » ou « souffle circulaire », une technique qui permet au musicien de souffler dans son instrument sans discontinuer. C’est évidemment impressionnant, mais ne fatigue pas le musicien expert, « didg2 » et « didg3 » en sont de magnifiques exemples.

Ce très large éventail de percussions et ce drone bâtissent un climat, une atmosphère parfois étrange, sur laquelle il est aisé à notre improvisateur de bâtir sa maison, des édifices tous plus magnifiques les uns que les autres, qui s’élèvent, au son du soprano ou de la clarinette basse…

Les titres défilent avec majesté, « calimba », « burundi », « pigmee », « impro », « mino2 », « canon », « milesruns » ou « no parking » pour n’en citer que quelques-uns. Un disque voyageur donc, comme une soucoupe qui s’envole ou peut-être un tapis, pour évoquer ces peuplades, pourtant proches, mais qui semblent si lointaines, quand notre vision s'étrique.

Merci à ces musiciens d’ouvrir une fenêtre, et de nous réapprendre à respirer…

Michel Portal, Steven Kent & Mino Cinelu "Calimba"


Michel Portal, Steven Kent & Mino Cinelo - Burundi - Impro
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 3 févr. 2023 05:54

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John Zorn – The Hermetic Organ (2012)

Voici le premier enregistrement de la série « The Hermetic Organ », d’ailleurs cet album est également porteur de ce même nom, paru en deux mille douze, il initie un chemin qui continue encore aujourd’hui. Dix volumes sont parus et d’autres viendront, on ne sait ni où ni quand se terminera cette course…

Il se passe quelque chose avec cette série qui est peu banal. Quand on la voit de loin il n’y a rien de bien excitant, un type seul devant un orgue austère, ça ne crée pas l’envie, et même ça peut rebuter. Il y avait un peu de cela en moi, mais j’avais cet avantage sur d’autres, c’est que j’apprécie John Zorn depuis longtemps, et que j’ai appris à écouter ce gars, et surtout, je sais qu’avec John Zorn, rien n’est jamais prévisible. Il est capable de tout. Vraiment, rien ne l’arrête, et c’est pour ça qu’on l’aime.

Alors, un beau jour, j’ai sauté le pas, et j’ai trouvé ça magnifique et passionnant, et même plus, scotché ! C’était un truc entre l’orgue et moi. Je ne sais si cet effet est le même chez d’autres, mais j’imagine que oui. Il est vrai que j’avais des prédispositions, élevé dans mon enfance près d’un orgue d’église, avec les énormes tuyaux, situé en haut d’un escalier creusé dans la pierre, tous les dimanches matin à la même heure.

L’enregistrement de cet album s’est déroulé le neuf décembre deux mille onze, à vingt-trois heures, sur l’orgue « Aeolian Skinner » de la chapelle St. Paul, dans l’université de Columbia. Après s’être familiarisé avec l’instrument, John Zorn a donc donné son unique représentation improvisée. Elle se nomme « Office n°4 » et contient six parties, Introït, Bénédiction, Offertoire, Élévation, Communion et Descente. L’album est cependant court puisqu’il dépasse à peine les trente-six minutes.

Arrivé autour de vingt minutes, assez curieusement il y a un blanc, un silence d’environ deux minutes, seulement interrompu par le léger bruit des spectateurs, quelques pas dans le lointain, un éternuement… Puis ça repart… C’est surprenant mais il n’en est pas à son coup d’essai, j’ai un album dont j’ai oublié le nom, où un silence total s’installe pendant une période plus longue encore, la première fois j’ai même cru avoir affaire à un album défectueux…

Un bon conseil, le casque et pousser le son, pour ressentir physiquement la puissance de l’instrument lorsqu’il gronde, c’est assez phénoménal et on y croit. Le final est très réussi, marquant une magnifique inspiration de Zorn qui nous fais un peu planer du coup…

John Zorn on the Hermetic Organ at Saint Paul's Chapel, NYC (Improvisation)
Modifié en dernier par Douglas le dim. 5 févr. 2023 05:00, modifié 1 fois.
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Message par Douglas » sam. 4 févr. 2023 05:10

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Mats Gustafsson – Na Ja (2022)

Bien que sorti en deux mille-vingt-deux, les premiers exemplaires ne sont apparus qu’en ce début d’année chez l’importateur français. Mais qu’importe la « Black Cross Solo Sessions » s’enrichit d’un nouveau volume, le n° cinq, voué à Mats Gustafsson, le saxophoniste suédois, grand improvisateur et spécialiste des rounds solitaires, ce qui tombe bien, car on se souvient que cette série est vouée aux enregistrements en solo.

Mats a sorti le grand jeu, voici les instruments qu’il utilise ici, tous de la famille des anches, du plus aigu au plus grave : le Saxophone Sopranino, le Saxophone Soprano, le Saxophone Alto, le Saxophone Baryton, le Saxophone Basse, s’ajoutent également les anches de Saxophone. Mats profite de cette occasion qui lui est offerte pour ressortir de ses souvenirs deux « Boxes » que Peter Brötzmann lui avait offert.

Elles sont photographiées ouvertes à l’intérieur du Cd. Ces boîtes contiennent des cartes, dont chacune possède une signification, elles contiennent des ordres de suggestion ou d’obligation. Ainsi l’aléatoire intervient dans le champ de la musique et peut s’avérer même décisif, selon le tirage. Sur les cartes sont dessinées des images, des signes ou des graphiques, chacune possède un sens et devient potentiellement un élément moteur de la musique qui va être jouée.

Peter Brötzmann a utilisé la Box1 avec le « ICP Tentet », la Box2 est spécifique pour orienter la forme des solos ou leur intensité. Il est à noter que cette façon d’utiliser des éléments extérieurs sera reprise plus tard par John Zorn sur « Cobra » par exemple, qui a également soumis un orchestre en entier aux lois du hasard.

Il est amusant de lire les noms des compositions qui, du coup, reflètent cette situation, par exemple la première pièce se nomme « Box1 Part 1 bass sax », le troisième titre se nomme « Box 1 sopranino and soprano sax, 4 sax mouthpieces ». Cette dernière indication indique que Mats, à l’instar de Roland Kirk, joue de plusieurs anches à la fois, ou de plusieurs saxophones.

On le comprend le ludique intervient de cette façon dans la musique, la rendant un peu moins vitale et sérieuse, pour autant les compos sont vraiment intéressantes, même si elles obéissent, en plus de l’inspiration du moment, à une règle aléatoire qui s’impose, ou non d’ailleurs…

Modifié en dernier par Douglas le dim. 5 févr. 2023 05:00, modifié 1 fois.
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Message par Douglas » sam. 4 févr. 2023 16:31

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La Monte Young & Marian Zazeela – The Tamburas Of Pandit Pran Nath (1999)

Un hommage à Pandit Pran Nath de la part de La Monte Young à qui le maître a enseigné la pratique du tambura. Marian Zanzeela se joint à Young pour ce long "bourdon" qui se développe en infimes variations pendant soixante-quatorze minutes. L'effet est hypnotique et l'intérêt est maintenu par les modulations dont l'intensité se modifie.

Tout bon.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 5 févr. 2023 05:08

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Rodrigo Amado Motion Trio & Alexander von Schlippenbach – The Field (2021)

Rodrigo Amado est un saxophoniste ténor portugais qui vit à Lisbonne, il est également fondateur du label « Clean Feed » et photographe. Il a formé en deux mille neuf un trio un peu étrange, avec le violoncelliste Miguel Mira et le batteur Gabriel Ferrandini, c’est celui que l’on entend ici. Il est enregistré au Festival de Vilnius, le 18 octobre 2019, avec un invité prestigieux, le pianiste Alexander Von Schlippenbach, un des créateurs du free-jazz européen. Bien entendu l’album sort sur NoBusiness Records, qui patronne un peu tout ça.

Il n’y a qu’une seule compo, une très longue improvisation de cinquante-six minutes et onze secondes, elle s’appelle « The Field ». Le disque fait partie de ces petits miracles qui arrivent parfois. Bien que ces musiciens ne soient pas coutumiers de jouer avec leur invité, car c’est leur premier projet en commun, il semble qu’il se connaissent et jouent ensemble depuis de nombreuses années.

Il faut également souligner la qualité de la prise de son qui permet à chaque instrument d’être mis en valeur, de façon très équilibrée, on ne perd rien des vibrations du violoncelle joué pizzicato, ni des frottements des tambours et des cymbales. Je ne connaissais de ce quartet que l’illustre pianiste, mais il faut bien le constater, ce groupe est assez grandiose…

« The Field » va bien à la pièce, elle est aérée et automnale, pleine de vie et de naturel, elle respire et semble avancer comme si nous pratiquions un long chemin, ou un sentier, que nous découvririons au fil de la musique, avec ses couleurs entre orange et ocre, sa lumière déjà un peu basse mais qui pourtant ne fléchit pas…

Il y a une forte énergie qui s’échappe de la musique, sans discontinuer, nous condamnant à ce mouvement perpétuel, jusque dans la perte des sens, l’ivresse et l’abandon, ce sentier qui s’ouvre devant nous, dont on sent les odeurs et les parfums, et qui descend, toujours et toujours, et nous tourne la tête et nous étourdit…

Certainement un des meilleurs albums du label, qui ne manque pourtant pas d’albums remarquables, l’occasion également d’entendre Alexander Von Schlippenbach à son meilleur, il est vraiment exceptionnel.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 6 févr. 2023 07:16

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Jan Garbarek / Ustad Fateh Ali Khan & Musicians From Pakistan – Ragas And Sagas (1992)

Voici « Ragas and Sagas » du saxophoniste ténor et soprano norvégien, Jan Garbarek. L’enregistrement date du mois de mai mille neuf cent quatre-vingt-dix aux Studios Rainbow, à Oslo. L’album est paru deux années plus tard, en pleine vague ECM dont le son a épaté le monde.

Des invités importants ici, tout d’abord le célèbre chanteur pakistanais Ustad Fateh Ali Khan, une institution dans ce pays, sans doute le plus célébré, dans la tradition musicale du sous-continent. Ustad Shaukat Hussain est au tabla, Ustad Nazim Ali Khan au sarangi et Deepika Thathaal à la voix également. On remarque également le batteur Manu Katché.

Avec moins d’égard, mais surtout parce qu’ils foisonnent, les autres musiciens pakistanais ne sont évoqués qu’en masse : « Musicians From Pakistan », pourtant ils sont essentiels ici, particulièrement les chœurs. Il y a au total cinq titres, parmi eux quatre sont des ragas signés de Ustad Fateh Ali Khan, ils se distinguent par la numérotation, de un à quatre, qui suit le terme « raga ». La seconde pièce se nomme tout simplement « Saga » et est signée Jan Garbarek.

Les amateurs du chanteur pakistanais ne seront pas surpris, pour peu qu’ils connaissent Jan Garbarek, la star ECM. Pour les autres ce sera peut-être l’occasion d’aborder la musique du subcontinent, autrement que par la voie de la musique indienne, dont l'écoute est beaucoup plus répandue dans nos régions. Ces musiques sont cousines à nos oreilles occidentales, malgré la séparation religieuse, on notera cependant une moindre importance accordée ici à la musique contemplative dans la tradition pakistanaise.

Ce sera le rôle de Jan Garbarek d’apporter, par ses longues envolées, la dimension rêveuse et vaporeuse, s’extrayant du tapis moussu des percussions telluriques, dialoguant également avec Ali Khan, en développant un échange intarissable, comme sur le Raga V. Le Raga I, plus calme et fjordien plaira davantage aux amateurs du saxophoniste des grands espaces froids de la banquise.
Modifié en dernier par Douglas le mar. 7 févr. 2023 20:10, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Stagger Lee » lun. 6 févr. 2023 07:30

J'ai vu un bel exemplaire de Anthony Braxton "In The Tradition", il est free ou pas ce disque ?
Je me méfie car j'étais prêt à acheter "Conférence Of The Birds" sur ECM et il y a des passages vraiment très très free.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 6 févr. 2023 17:27

Stagger Lee a écrit :
lun. 6 févr. 2023 07:30
J'ai vu un bel exemplaire de Anthony Braxton "In The Tradition", il est free ou pas ce disque ?
Je me méfie car j'étais prêt à acheter "Conférence Of The Birds" sur ECM et il y a des passages vraiment très très free.
Je le réécoute ce soir et je t'en parle demain !

J'en profite, puisqu'il est question de free, pour vous mettre le premier album free de l'histoire du jazz.

Ça se passe en 1949, le pianiste Lennie Tristano est à la tête d'un sextet avec Lee Konitz au sax alto, Warne Marsh au sax ténor, Billy Bauer à la guitare, Arnold Fishkin à la basse et Denzil Best à la batterie.

Ce sont les deux premières improvisations entièrement libres, sans thème, atonales.

Intuition


Digression
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 7 févr. 2023 04:46

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Anthony Braxton – In The Tradition (1974)

On pourrait penser que le choix de ce titre est extrêmement lié à la personnalité des musiciens présents sur cet album. S’il ne fait aucun doute qu’Anthony Braxton est un musicien d’avant-garde, il en va tout autrement pour le pianiste espagnol Tete Montoliu, voire pour Albert Heath. Le contrebassiste Niels-Henning Ørsted Pedersen (NHOP) est lui très polyvalent, aussi à l’aise dans la tradition que dans l’avant-garde.

Le répertoire trahit lui aussi ses penchants, des standards, « Just Friends », « Ornithology » de Charlie Parker et « Lush Life » de Billy Strayhorn, autant de titres plongés dans une certaine tradition. Mais cela ne gêne en rien Anthony Braxton, musicien surdoué, possédant une forte culture jazz, il s’adaptera, tout en conservant son style et sa personnalité.

En fait cet album est le fruit du hasard, puisque l’enregistrement, sur le magnifique label danois « SteepleChase », était prévu à l’origine avec le saxophoniste Dexter Gordon, et ce répertoire était taillé à son intention, mais il ne put assurer sa venue, malade, et le producteur de l’album, Nils Winther, téléphona à Braxton pour lui demander de suppléer à la défaillance du géant saxophoniste (non seulement par la taille mais aussi par le talent).

L’album s’ouvre sur « Marshmallow » de Warne Marsh, un titre aux structures be-bop, très enlevé, virevoltant, rapide et flamboyant : un truc qui décoiffe… dans la tradition ! Les chorus s’enchaînent, Braxton est magistral et Tete Montoliu est lui aussi à la fête, son solo est extrêmement brillant.

La seconde pièce est de Charlie Mingus, « Goodbye Pork Pie Hat » s’ouvre sur une introduction improvisée et minimaliste entre Braxton et NHOP qui échangent en mode "bruitiste", jusqu’à l’exposé du thème au ralenti, privé de sa puissance rythmique, ne reste que la texture et la couleur, une pièce très influencée par le travail de Braxton à la clarinette contrebasse, qui trouve en NHOP un partenaire très crédible.

Retour à une lecture plus traditionnelle pour le standard « Just Friends », avec une rythmique très bop et un Braxton qui joue à sa façon, arpentant son sax du plus grave jusqu’à l’extrême aigu et développant un discours à la fois académique car il ne choque pas, mais très moderne pour les libertés qu’il prend, et c’est tant mieux. Les solos s’enchaînent, piano et contrebasse, c’est très plaisant.

Face deux Braxton récupère cette clarinette contrebasse à la sonorité si particulière sur la pièce d’ouverture, « Ornithology », l’instrument est très grave et même utilisé avec dextérité, il reste cantonné dans un registre peu habituel, n’autorisant pas les envolées d’un Charlie Parker qui en était l’origine. Mais c’est un choix qui nous permet de rencontrer un instrument très peu usité, manié de main de maître, une véritable curiosité.

La dernière pièce « Lush life » est également la plus longue, douze minutes bien pleines, on retrouve les caractéristiques majeures de cet album, à savoir une rythmique solide et un soliste un peu follet qui s’échappe parfois de la règle. Les amateurs de Braxton ne retrouveront pas forcément sa « patte », mais il permettra aux amateurs de jazz plus traditionnel de faire connaissance, ce qui est bien !

Un album qui ne révolutionne rien et qui est très agréable à écouter, la rythmique est vraiment de très grande qualité et Braxton a su s'y adapter tout en gardant sa personnalité. Il y aura un volume deux, mais je ne l'ai pas écouté.

Anthony Braxton, "Marshmallow", album In the tradition, 1974


Anthony Braxton, "Ornithology", album In the tradition, 1974


Lush Life


Anthony Braxton, "Goodbye pork pie hat", album In the tradition, 1974
Modifié en dernier par Douglas le mar. 7 févr. 2023 20:11, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Stagger Lee » mar. 7 févr. 2023 07:21

Ce n'est malheureusement pas (plus) ma came...

Ce matin j'ai écouté l'album The Windmills Of Your Mind De Paul Motian avec Bill Frisell, c'est ce genre de jazz très apaisé que je recherche au même titre que les classiques Kind Of Blue ou Ballads de Coltrane. Si tu as d'autres recommandations dans le genre...

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 7 févr. 2023 10:28

Stagger Lee a écrit :
mar. 7 févr. 2023 07:21
Ce n'est malheureusement pas (plus) ma came...

Ce matin j'ai écouté l'album The Windmills Of Your Mind De Paul Motian avec Bill Frisell, c'est ce genre de jazz très apaisé que je recherche au même titre que les classiques Kind Of Blue ou Ballads de Coltrane. Si tu as d'autres recommandations dans le genre...
Tu devrais essayer la recherche du forum et taper "Petra Haden", "Julian Lage", "Bill Frisell", Paul Motian" ou "Nick Millevoi" en sélectionnant cette rubrique, tu pourras écouter des extraits.

Autrement il te faut "Sommethin'Else" de Cannonball Adderley qui va avec Kind of Blue, et te plonger dans la discographie de Miles, époque pré- "In a silent way", à savoir "ESP", "Sorcerer, "Miles Smiles", "Miles In The Sky", "Nefertiti", "Filles de Kilimanjaro", c'est vraiment une de ses plus belles périodes.

Je suis un grand fan de Coltrane, mais "Ballads" ne me bouleverse pas, alors tu peux essayer " John Coltrane And Johnny Hartman" je m'y suis pas trop fait, il te plaira peut-être, il a d'ailleurs de grands fans ! Autrement sa période "Atlantique" pourrait de plaire... Giant Steps, olé, My favorite things, Plays the Blues.

Autrement il y a "Africa Brass", "Impressions", " Duke Ellington & John Coltrane", "Coltrane" etc...

Il y a également certains John Zorn mainstream qui pourraient convenir, avec la formation The Dreamers, ou des Keith Jarrette Impulse qui sont pas mal... 'death and the flower" ou " The survivors' suite" sur ECM, des classiques.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 8 févr. 2023 05:25

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Madeleine & Salomon – A Woman's Journey (2016)

Après avoir été assez impressionné par la récente sortie du duo, « Eastern Springs », dont je vous avais parlé il y a peu, voici le premier album de cette fructueuse collaboration, sorti en deux mille seize. « A Woman's Journey » est un album dont le répertoire thématique prend pour origine les droits des femmes et le féminisme dans la culture américaine, et plus particulièrement autour des chansons.

La merveilleuse Nina Simone est l’artiste la plus reprise sur ces plages, dès l’ouverture de l’album avec « Image », un peu plus loin avec « Little Girl Blue » et en fin avec le célèbre « Four Women », très prenant, y compris dans cette version. Il faut également citer le célèbre et bouleversant « Strange Fruit » de Billie Holiday, ou encore « The End Of Silence » d’Elaine Brown couplé avec « Mercedes Benz » de Janis Joplin, l’un murmuré et l’autre déclamé.

Deux autres titres sont également réunis, « No Government » de Nicolette et « High School Drag » de Phillippa Fallon qui eux aussi utilisent les contrastes et les oppositions, avec cette voix qui donne l’impression de sortir d’un mégaphone. Il faut également citer « Vous faites partie de Moi » de Cole Porter qui fut autrefois interprété en français par Joséphine Baker.

Mais ce n’est qu’une partie du chemin que je vous dévoile, car il y a quinze titres au total, avec les deux qui sont couplés. Les pièces sont interprétées avec une grande délicatesse et beaucoup de conviction, délivrant une impression très poétique, sans jamais être en deçà de l’engagement que portaient les versions originales. Clotilde Rullaud, aka Madeleine, fait également entendre sa flûte, comme sur le superbe et dramatique « Four Women ».

Salomon, aka Alexandre Saada, accompagne non seulement au piano, mais également joue du Rhodes et du clavinet. Il apporte beaucoup au chant de Madeleine et les deux sont véritablement en symbiose.

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Swallow Song


Medley: The End of Silence / Mercedes Benz


FOUR WOMEN | Madeleine & Salomon | Live @ Le Triton, Paris (2015)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 9 févr. 2023 04:51

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Joe McPhee ‎– Graphics-Hat Hut Records – I/J - (1978)

Le huitième album, cette fois-ci double, de Joe McPhee est à nouveau l'enregistrement d'un concert live, ici à Paris en soixante-dix-sept, au Palais Des Arts. L'Europe aura été son terrain de prédilection, il y a trouvé un public et un appui, grâce au label Suisse Hat Hut, qui s'est créé autour de sa musique. Il le mérite. La musique de Joe McPhee est exigeante et sans concession, brute et belle. Une fois "dedans" elle se livre facilement et révèle sa profondeur. Multi instrumentiste, on peut l'entendre ici aux saxophones soprano et ténor, ainsi qu' à la trompette, son premier instrument. Par ailleurs il joue aussi du piano, du trombone, de la clarinette, mais pour l'heure il voyage léger...

Il joue en solo sur cet album, mais c'est un exercice qu'il connaît bien, son œuvre est parsemée de ces parcours solitaires et sans filet. Il maîtrise parfaitement et on ne s'ennuie pas une seconde dans ces voyages où il nous prend par la main et nous promène tout au long de ses magnifiques compositions. Quelques attentions également : « Vieux Carré/Straight - Dedicated To Sidney Bechet And Steve Lacy » ou « Anamorphosis (Dedicated To John Coltrane) », histoire de baliser son parcours et de dévoiler ses centres d'intérêt.

Du pur jus de free!
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 9 févr. 2023 19:50

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Oxyd - Long Now (OST) (2016)

Oxyd est un collectif français composé par Alexandre Herer au piano Rhodes, Julien Pontvianne au sax ténor, Olivier Laisney à la trompette, Olivier Degabriele à la basse et Thibault Perriard à la batterie qui rend hommage, sur cet album, au groupe Nirvana.

C'est réussi, nous sommes plongés dans une atmosphère free-rock-noise très décapante, de l'énergie, de l'électricité, des dissonances, du grunge, c'est bien l'esprit de Cobain qui souffle ici... Une partie de reprises de Nirvana, une autre de groupes associés comme Sonic Youth et un bon tiers de titres créés pour l'occasion, le tout dans une parfaite unité de style.

Bel album, paru sur le petit label onze heures onze qui recèle quelques pépites !

OXYD - Long Now - video stream


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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 10 févr. 2023 06:45

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" LadyDay & Pres "

Billie Holiday With Lester Young – The Man I Love 1937-1939 (1991)
Billie Holiday - Lester Young – Lady Day & Pres 1937-1941 (1992)

Ces enregistrements qui réunissent Billie et Lester Young ne se veulent pas complets ou à destination des collectionneurs, c’est un assemblage des masters, ce qui reste le plus agréable à écouter en tant qu’amateur. Les spécialistes se tourneront vers la complète en trois Cds chez « Frémeaux & Associés » avec toutes les prises et où rien n’a été oublié. Chez ce dernier éditeur on peut trouver, avec un son de meilleur qualité mais dans un ordre différent, les mêmes titres sur un seul Cd, « LadyDay & Pres » avec le petit macaron « Prix de l'Académie Du Jazz » et un autre « Disque de l'Année-Disque d'Or » en provenance du "Guide du Cd".

L’aventure entre lester Young et Billie commence début trente-sept, en janvier, par intermittence car Billie court le cachet. Quand elle rencontre Lester Young c’est une sorte de coup de foudre, et Billie n’est pas farouche, mais, parfois, les deux ressemblaient plutôt à un frère et à une sœur, quand ils étaient ensemble et qu’ils échangeaient.

Billie était toujours heureuse quand Lester était là et qu’il l’accompagnait : « J’adorais le feeling de Lester, au début tout le monde trouvait sa sonorité trop fluette, mais je lui disais, ne t’en fais pas ils finiront tous par t’imiter ! » Il faut dire que Lester vivait un peu dans son monde, un peu barré, et ça séduisait Billie, elle aussi parfois décalée, les deux, ensemble, formaient un drôle de couple.

Après les enregistrements du vingt-cinq janvier trente-sept, Billie est partie dans l’orchestre tout blanc d’Artie Shaw, c’était pour elle une chance et pour Artie l’occasion de jouer avec une chanteuse exceptionnelle. Mais la ségrégation raciale sévissait et ce fut difficile pour Billie, qui, pourtant jamais ne protesta.

Les hôtels réservés aux blancs l’obligeaient bien souvent à dormir dans le bus ou dans une bagnole, pour les repas ce n’était pas toujours facile non plus, on refusait parfois de la servir… Et puis il y eut cet événement au Kentucky, quand le sheriff déclara : « Cette pute noire va chanter quoi ? » Il s’en suivi une bagarre pendant laquelle Artie a frappé quelqu’un avec sa clarinette…

Mais le pire c’est quand l’orchestre a décroché un contrat à l’Hôtel Lincoln de New-York, un truc qui ne se refuse pas pour Artie, même si les chanteuses noires n’ont pas le droit d’y chanter ! Billie a rejoint Lester, à nouveau dans l’orchestre de Teddy Wilson au mois de mai, ainsi qu’en juin. Les enregistrements se suivent avec une belle qualité, les solos de Lester se posent sur la guitare rythmique de Freddie Green, impeccable et sûr, le piano de Teddy et ses solos très inventifs.

L’octet ou le nonette, avec également l’excellent trompettiste vedette Buck Clayton est tout simplement formidable et donne l’idée à Billie d’organiser sa propre session au mois de septembre, avec Buck Clayton, Lester Young, Freddie Green, Walter Page, Jo Jones, et de belles œuvres à la clef, « Travlin’ Alone », « She’s Funny that Way » et « Getting Some Fun Out Of Life ».

Treize des dix-huit titres de l’album sont enregistrés pendant l’année trente-sept. Quatre en autant de sessions pendant l’année trente-huit, deux avec le Teddy Wilson Orchestra et deux autres avec la formation de Billie. Le fabuleux « The Man I Love » sera le seul titre de l’année trente-neuf, en décembre, avec un Lester Brillant.

Ces enregistrements sont tous exceptionnels, malgré la qualité du son d’époque, et surtout, il faut souligner que la voix de Billie ne fut jamais aussi belle que pendant ces années-là, celles de la jeunesse, même si l’émotion qu’elle contenait allait bien au-delà de ses qualités techniques, cette voix qui, selon le pianiste Jimmy Rowles, provenait du « bas ventre ».

(Ecrit en visionnant le docu « Billie » de James Erskine)

All of Me - Billie Holiday & Lester Young


The Man I Love (feat. Lester Young)


Foolin' Myself (feat. Lester Young)


The Very Thought of You
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 11 févr. 2023 05:39

***Pause***

Wau wau Collectif - Yonou Natangue
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