J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 21 mai 2023 04:36

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Loïs Le Van, Alban Darche – Les Mots Bleus (2023)

Loïs Le Van enregistre pas mal ces dernières années, souvent ses albums sont des partages, avec ses amis musiciens, on pense forcément à Sandrine Marchetti, mais ça dépasse assez largement son entourage musical immédiat, car il faudrait parler de ses albums avec Tom Bourgeois ou encore celui en compagnie d’Ego System, ou avec Grounded sans oublier le plus ancien avec son sextet « The Other Side ».

Celui-ci est le tout dernier, peut-être celui de la consécration, il le mériterait car il est magnifique. Le titre donne un sérieux indice puisque tout le monde pense à la célèbre chanson de Christophe, ce n’est pas trompeur, car ici Loïs réinterprète des chansons, souvent des tubes et même toujours, mais je ne connais pas bien tous les titres, « My All » de Mariah carey ou « Don’t Speak » de Gwen Stephani, bien que la mélodie ne me soit pas tout à fait inconnue.

Pour le reste ça va à peu près, « Comme d’habitude » de Claude François, « les Moulins de mon Cœur » de Michel Legrand, « Old man » de Neil Young, « Waiting In Vain » de Bob Marley, « Karma Police » de Tom Yorke, « Jóga » de Björk, « Si j’étais un homme » de Diane Tell ou « Fake Plastic Trees » de Radiohead…

Mais entrons dans le sujet, ici ce sont des réinterprétations qui s’éloignent assez souvent de la mélodie immédiatement reconnaissable, Loïs, accompagné de l’excellent saxophoniste ténor Alban Darche, tracent un chemin qui mène lentement vers la mélodie, ainsi la création est continuelle et la mélodie semble un but qu’il faut atteindre en utilisant des voies parfois tortueuses…

Il y a bien un duo, mais il est sans cesse complété par un troisième intervenant qui vient ajouter son style et sa couleur, ainsi quatre pianistes défilent, un contrebassiste, deux guitaristes acoustiques et un autre électrique, une harpiste et Sylvain Rifflet qui vient ajouter son ténor sur « I’ll be Seeing You ».

L’interprétation et la technique sont jazz, mais les thèmes proviennent tous de la pop, peut-être un pas vers un public plus large, ce que nous souhaitons car le talent est grand.

Comme d'habitude (feat. Sandrine Marchetti)


Old Man (feat. Paul Jarret)


Les mots bleus (feat. Yonathan Avishaï)


Les Moulins De Mon Coeur (feat. Baptiste Trotignon)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 21 mai 2023 14:45

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John Zorn – Filmworks XXV : City Of Slaughter / Schmatta / Beyond The Infinite (2013)

Nous voici arrivés au bout de la route avec la série des filmworks. Ce vingt-cinquième opus ne connaîtra pas de successeurs. Il est entièrement consacré au piano solo. Dix-neuf pièces se succèdent, ainsi que trois pianistes différents.

Le premier d’entre eux est Omri Mor, il joue sur les quatorze premières pièces qui sont consacrées au projet « City of Slaughter », un documentaire d'Oren Rudavsky, cinéaste avec lequel John a précédemment travaillé, celui-ci est dédié au Musée de l'histoire juive et du Centre de la tolérance, à Moscou.

Les titres sont plutôt courts, c’est un mélange de klezmer et de musique folklorique, certains titres sont poignants, la plume de Zorn et le toucher d’Omi Mor sont exceptionnels, le titre d’ouverture se nomme « The End of Tradition ».

John Zorn interprète lui-même les quatre titres suivants, pour « Schmatta » de Marc Levin un documentaire qui retrace la montée, puis la chute, du quartier de la confection à New York ! Ce n’est de toute évidence pas un virtuose, mais les compos sont vraiment superbes.

L’ultime pièce se nomme « Beyond the Infinite », interprétée par Rob Burger, huit minutes et dix-neuf secondes qui referment la porte sur un parcours passionnant à travers le cinéma.

On se souvient tout de même que par ailleurs John Zorn a écrit d’autres musiques de film, comme « The Big Gundown » ou « Godard/Spillane » que l’on peut trouver en vinyle.

John Zorn / The End Of Tradition
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 22 mai 2023 06:48

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Erik Truffaz – Rollin' (2023)

Trente -trois minutes et un chouïa de secondes, pas plus, mais c’est du bon ! Truffaz avec « Le Cri du Caire » et maintenant autour des Bandes Sons du cinéma, pour une sorte de « best of… » du genre, des trucs qui peuvent rappeler l’album de Loïs Le Van au-dessus, du classique, du sûr, du bétonné, histoire de plaire à tous, et ça va marcher parce que c’est très bien fait, ça glisse et ça emporte, ça nous flatte le cerveau reptilien, d’ailleurs je sens un filet de bave qui s’écoule…

Voilà du gros ! « La Strada » de Nino Rota, « Les Tontons Flingueurs » avec « Route de Nuit » composé par Michel Magne, « One Silver Dollar » avec Camélia Jordana au chant, un extrait de « River with No Return », et puis le « Thème de Fantômas » et bien sûr « Ascenseur pour l’échafaud », comme on dit plus c’est gros mieux ça passe…

Et même le truc pour danser, le thème d’« Amicalement Vôtre », et « La Lettre de Rosalie » lue par Sandrine Bonnaire, un petit tour par « Le Casse » d’Henri Verneuil et Ennio Morricone à la compo, et pour finir « Quel Temps fait-il à Paris » extrait des « Vacances de Mr.Hulot ».

Voilà, moi qui ne suis pas trop cinéphile je suis en terrain connu, c’est dire si ici c’est populaire ! Y’a un petit livret à l’intérieur, avec une partie en français, ce qui est bien sympa. Marcello Giulani tient la basse et coproduit l’album, Raphaël Chassin est à la batterie, Alexis Anérilles aux claviers et l’excellent Matthis à la guitare. C’est un pur régal !

Truffaz se place esthétiquement entre Paolo Fresu et Chet Baker, je ne cite pas Miles mais on est obligé d’y penser, d’ailleurs ici il y a l’hommage. C’est brillant, les arrangements sont magnifiques et très dense, car tout est concentré en peu de temps, et du coup ça tape juste et fort, une relecture qui fait remonter les souvenirs, on voit les visages qui défilent, direction la route de nuit avec les tontons flingueurs…

« Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière de bulldozer, de tracteur et caterpillar, mais vos opinions sur la musique moderne et l’art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu’en suppositoire. Voilà ! Et encore, pour enfant. »

Persuader's Theme


Route de nuit


Erik Truffaz - One Silver Dollar Feat. Camélia Jordana (Official Video)


Ascenseur pour l'échafaud
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 22 mai 2023 15:57

Voici un album de 97, donc un peu dans l'actualité pour ceux qui s'intéressent à ce millésime!
Douglas a écrit :
sam. 11 juin 2022 03:08
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David S. Ware Quartet – Godspelized (1996)

Voici un album enregistré sur le label japonais DIW, il s’agit d’un enregistrement effectué au « Sound On sound » de New York, les deux et trois mai de l’année quatre-vingt-seize. J’ai le digipak mais il existe également avec un boîtier. Cet album c’est juste un bombe free gorgée de spiritual music, pour résumer.

David S. Ware est au ténor, Matthew Shipp au piano, William Parker à la basse, jusqu’ici tout est normal, c’est avec la batterie que ça change, Susie Ibarra officie pour la première fois dans le quartet, en remplacement de Whit Dickey. Le répertoire est entièrement signé de David S.ware, si ce n’est la notable exception du titre « The Stargazers » signée par le saturnien Sun Ra.

Dès la première note on comprend, les fantômes surgissent, Pharoah, Coltrane, Shepp tous là contenus dans le souffle du saxophoniste qui déchire et s’époumone, avec une sorte de lyrisme qui dézingue. Ça transporte et emmène avec une force incroyable, on sait que ces moments sont rares et qu’il faut les accueillir avec la naïveté du paroissien à l’heure de l’hostie, profitons au nom de Coltrane, Pharoah et du Saint Ayler, ainsi soit-il.

Après le quart d’heure de « Godspelized » ça continue dans la même veine avec « Wisdomsphere » puis « Innertemple », on connaît David S.Ware, c’est un dogue il ne nous lâchera pas, mâchoires surpuissantes, tel un molosse il nous tient tous, serrés et anéantis, « Wisdom Through Time » est une sorte de long cris dégoulinant, ça coule, entre l’aigu et le grave tout est sollicité, comme un long ruban qui s’écoule, avant que le trio ne prenne la suite, le temps d’une respiration…

Avec « The Stargazers » de qui vous savez, la musique tourne à quatre-vingt-dix degrés, vers des notions presque opposées, les silences s’intercalent dans le jeu de Matthew Shipp, bientôt rejoint par la basse et la batterie qui glissent vers des sonorités coltraniennes. Le sax entre dans la danse et le thème de Sun Ra apparaît dans toute sa clarté sous les doigts de Shipp, puis une longue montée s’effectue avec un Ware qui s’échappe et construit son petit monde, dans lequel il nous emmène.

« Eternal Faces Of Brahm » vous achève menu, suivi par une petite reprise de « Godspelized » pour (vous) finir. Je dois avoir une bonne quatorzaine d’albums de David S. Ware, celui-ci est certainement dans le peloton de tête.

david s. ware - godspelized [1998] álbum completo
01 - Godspelized - 00:00
02 - Wisdomsphere - 15:43
03 - Inner Temple - 23:39
04 - Wisdom Through Time - 30:20
05 - The Stargazers - 38:13
06 - Eternal Faces of Brahm - 50:38
07 - Godspelized - 1:02:22

Modifié en dernier par Douglas le lun. 22 mai 2023 16:07, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 22 mai 2023 16:04

Un petit passage avec les "Book of Angels" de John Zorn!

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John Zorn – Book Of Angels Volume 1 - Jamie Saft Trio (2005)

Le premier album de la série est dédié à un trio mené par Jamie Saft au piano il est accompagné par Greg Cohen à la basse et Ben Perovsky à la batterie. On navigue entre les hommages à Eric Satie, les morceaux assez sages et les débordements free sur deux morceaux assez furieux. Ce grand écart s'exécute avec une nonchalance et un brio exceptionnel de la part des trois musiciens, l'album est somptueux.

Le titre qui va: "Jamie Saft Trio - Ariel"

La vidéo nous montre une prestation live un peu éloignée de la pureté du son, cristalline sur l'enregistrement de référence, mais ça donne une idée, et on voit la bonne tête de Jaimie Saft.

Jamie Saft Trio- Astaroth/Sturiel 2/20/16 Philadelphia
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 23 mai 2023 03:06

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Richard Pinhas & Merzbow – Rhizome (2011)

Après la belle réussite de l’album de deux mille huit « Keio Line », Richard Pinhas et Merzbow se retrouvent quelques années plus tard, autour de ce nouveau projet. Il sera capté live au « Sonic Circuits Festival », le vingt-quatre septembre deux mille dix, à « La Maison Française » de Washington DC. L’album sortira en mai deux mille onze.

Il ne manque pas d’intérêt et d’emblée se place en digne continuateur du premier volet, comme si l’enregistrement s’était déroulé la veille… Merzbow est assis devant une table où sont branchés les laptops et Richard Pinhas se tient un peu plus loin, assis lui aussi, la guitare sur les genoux, devant le « loop system » et les pédales à effets. C’est parti pour un voyage hors du temps de plus d’une heure.

Malgré sa réputation d’être un sévère bruitiste, sombre et tapageur, Masami Akita, aka Merzbow, est beaucoup plus sage et serein sur cet album, il plane pas mal, un peu comme un vieux tonton du krautrock allemand, Il y a bien quelques réminiscences abrasives de retour de temps à autres, mais ça ne fait pas trop de dégâts, du coup ce sont les grattes de Pinhas qui souvent mènent la danse…

Pourtant la complémentarité est réelle et on sent le désir de chacun de faire place à l’autre, comme si le respect envers son partenaire obligeait à ne jamais le supplanter, plutôt le mettre en valeur. Ce double mouvement est profitable aux deux. La musique coule à flots continus comme un fleuve qui parfois dessine des méandres et, à d’autres moments, élargit son lit et prend le temps de réchauffer ses eaux, au soleil, profitant du calme et du repos.

Il y a cinq titres ici, Rhizome 1, puis deux, trois et quatre, le dernier se nommant simplement "Rhizome encore", pour être complet il y a également des zéros et des uns dans les titres, mais je les oublie. Chaque pièce possède sa singularité, mais le parti-pris d’enchaîner les différentes pièces les unes aux autres vous font perdre le fil, et tout fonctionne comme s’il n’y avait qu’une seule très longue pièce qui s’étire longuement, jusqu’au final somptueux.

Il y a également un DVD joint avec la performance au Sonic Circuits Festival de deux mille dix, pendant une durée de vingt-sept minutes… On pourrait objecter que tout cela n’est pas très visuel et s’écoute très bien les yeux fermés, laissant la place au monde intérieur, c’est vrai, mais l’image vous habituera au visage de nos deux musiciens, et vous ne confondrez plus Richard Pinhas avec Ron Wood et Merzbow avec Yoko Ono, ce qui pourrait vous éviter une fatal error…

Richard Pinhas & Merzbow | "Rhizome 4 - 110100100010000"
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 23 mai 2023 14:16

Un autre album issu de l'année 97, une belle réussite publiée à la suite de l'album "Comraderie" !
Douglas a écrit :
lun. 26 juil. 2021 19:50
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Zusaan Kali Fasteau, Noah Howard, Bobby Few ‎– Expatriate Kin

Il me faut reconnaître que j’avais une véritable envie de remettre au plus vite le couvert, du coup ce sera « Expatriate Kin » antérieur d’une année par rapport au précédent, mais déjà Noah Howard et son saxophone alto et Bobby Few devant son piano. Sans surprise, Zusaan Kali Fasteau joue du violoncelle, du saxophone soprano et vocalise à l’occasion. Elle signe également les compos, sauf trois signées du trio, des impros sans doute…

Kali Fasteau joue à gauche, le soprano est plus aigu que l’alto dont joue Noah Howard au centre, le piano de Bobby Few, lui, occupe l’espace à droite. Ce dernier a fait ses premiers pas avec Albert Ayler, son ami d’enfance, il a enregistré sur « Music Is The Healing Force of the Universe » peu après avoir joué au Festival d’Amougies, en Belgique, il a joué avec Shepp, Steve Lacy et un peu tout le monde en fait, rien de surprenant de le retrouver en compagnie de Kali Fasteau sur cet album de 97.

Noah Howard est également une légende du free jazz, il en a signé quelques belles pages, « The Black Ark » son album le plus souvent cité mais également « Space Dimensions » ou « Live In Europe Vol.1 » mais il enflamme tout ce qu’il touche. Un témoin de l’enregistrement de cet album, sur les notes de pochette, raconte que Noah, dans l’occupation de l’espace, jouait de façon verticale, agitant son instrument du haut en bas, alors que Zusaan Kali Fasteau, jouait en traçant des cercles imaginaires avec son saxophone soprano. On pourrait presque lire ces lignes en écoutant l’album !

Beaucoup de belles pièces ici, comme « Sea of Japan » ou « Truth Be Told » ou « Nightbirds In Paris », souvenir d’un passé encore aimé et choyé où les trois se sont exilés dans les années soixante-dix, « une conspiration de bonne humeur, nourrissaient nos esprits et notre travail » écrit-elle sur les notes de pochette.

Aussi beau que l’album cité plus haut, il est dédicacé à Frank Wright et à Donald Rafael Garrett.

Zusaan Kali Fasteau, Noah Howard, Bobby Few ‎– Cardinal Flight


Zusaan Kali Fasteau, Noah Howard, Bobby Few - Truth Be Told
Modifié en dernier par Douglas le mar. 23 mai 2023 14:36, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 23 mai 2023 14:30

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John Zorn - Masada String Trio – Azazel (Book Of Angels Volume 2) - (2005)

L'historique Masada string trio à l’œuvre sur ce second volume de la série. Les trois solistes sont Mark feldman au violon, Erik Friedlander au violoncelle et Greg Cohen à la basse, soit la garde très rapprochée de John Zorn, qui veille et drive, comme il aime faire.

Il y a un projet particulier derrière ce trio, à ce moment précis de leur carrière, un "jeu", une "zornerie" fourbie par l'espiègle compositeur. En effet plusieurs enregistrements des œuvres sont effectués lors d'une tournée Européenne, mais chaque soir l'ordre d'interprétation des morceaux est modifié, l'ensemble sur une durée de sept mois. Deux enregistrements seront effectués, l'un au tout début, à New-York et l'autre, en fin de tournée à Ljubljana.

Ici, dans la foulée, de nouvelles compositions sont proposées au trio qui se connaît sur le bout des doigts, la cohésion à ce moment est tout à fait exceptionnelle, la pureté du son et le dynamisme virtuose font de ce volume un enregistrement tout à fait extraordinaire.


Ici en live, Zorn assis:

Masada String Trio - Bethor (Zorn@60 - Walker Art Center - April 6, 2013)


Masada String Trio - Tabaet (Zorn@60, Walker Art Center, 4/6/2013)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 24 mai 2023 04:41

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Vinny Golia Wind Quartet – Live At The Century City Playhouse - Los Angeles, 1979

Bien que l’enregistrement soit ancien, la parution de cet album est relativement récente : en décembre deux mille dix-sept ! Il aura fallu attendre le petit label parisien « Dark Tree » pour que soit rendu possible la diffusion de cet enregistrement. C’est bien un concert qui est figé, là. Il s’est déroulé en mai soixante-dix -neuf à la « Century City Playhouse » de Los Angeles.

Plus j’écoute Vinny Golia et plus il me séduit, ici l’affaire se complexifie puisqu’il se trouve à la tête d’un quartet à vent, de quoi intriguer, deux cuivres et deux anches. Côté cuivres on trouve Bobby Bradford au cornet et Glenn Ferris au trombone, côté anches John Carter joue de la clarinette et Vinny Golia de divers instruments, flûte piccolo, flûte en ut, flûte alto, clarinette basse et sax baryton, de quoi afficher de multiples variations de couleurs au fil de l’album…

Bien que très original un tel assemblage était bien de son époque, puisqu’il répondait, d’une certaine façon, au phénoménal World Saxophone Quartet qui rassemblait le petit public du jazz, et s’empressait lors des concerts.

Deux « Sets » sont réunis, le premier concerne deux titres, « #2 » et « Views », le second s’articule autour de « Chromos I », « Chromos II » et « The Victims (for Steve Biko) ». Toutes les compositions et les arrangements sont de Vinny Golia, qui démontre à nouveau ici l’étendue de ses compétences.

Bien que la partie soit, pense-t-on, d’un abord compliqué, et bien l’absence de section rythmique ne se sent à aucun moment lors de la représentation. Soit les rythmes s’inscrivent en creux, soit les titres « swinguent » comme on disait autrefois.

Certaines parties font appel au jazz de chambre et sont à vocation plus aérienne, sans enracinement notable, mais ça ne nuit pas. Ce qui fait le sel de cet album c’est la qualité des musiciens, tous de la côte ouest. Les improvisations sont souvent exceptionnelles, John Carter et Bobby Bradford sont des experts dans ce domaine, ils nous offrent une démonstration très convainquante, donnant à cet album un lustre particulier.

Pour le tromboniste Glenn Ferris je vous renvoie à « Chronos II » où il déploie un solo somptueux un peu avant le milieu du morceau, de quoi s’ébaudir, même si les meilleurs passages se trouvent probablement dans l’enchevêtrement des ensembles, où la magie se forme dans la rencontre des uns et des autres, quand tout tournoie et s’articule en se mélangeant, les couleurs se fondent et vrillent, un lyrisme incroyable jaillit de ces joutes picaresques.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 24 mai 2023 13:53

1997 toujours, une année riche en bons albums, comme celui-ci...
Douglas a écrit :
ven. 9 avr. 2021 06:20
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Steve Lacy Mal Waldron ‎– Communiqué (1997)

Un incroyable duo ! Certainement l’un des plus grands qui soit, on avait passé un peu de temps, enfin quelques heures de musique quand même au fil de quatre Cds, au Dreher, à Paris, en 1981 en compagnie de Steve Lacy et Mal Waldron. Une union artistique qui s’est pérennisée dans le temps, d’ailleurs ces albums parisiens ne sont sortis qu’en quatre-vingt-seize, c’est-à-dire une année avant cet enregistrement en forme de « Communiqué ».

Cet un album Black Saint ou plutôt « Soul Note », le label cousin, enregistré en studio, à Milan, en quatre-vingt-quatorze qui se retrouvera chez les disquaires trois années plus tard, le temps de fignoler et surtout de financer.

Quand ils se retrouvent ces deux-là c’est toujours sous l’égide de Monk, ce sont en effet deux grands spécialistes de l’univers Monkien, particulièrement Steve Lacy qui a fait plusieurs fois le tour des compos du moine. Du coup ils ouvrent l’album avec « Who Knows » dont ils donnent une interprétation engagée, un peu plus tard ils feront une autre visite du patrimoine monastique avec un « Blue Monk » un chouïa austère.

Au chapitre des reprises deux titres de Mingus « Peggy's Blue Skylight » et « Smooch », une très belle ballade, co-signée par Miles Davis, que Steve Lacy transcende en l’élevant au statut de longue plainte douloureuse, un déchirement de l’âme, que soulignent les accords de Mal Waldron, délivrés en grappes lentes et économes.

Les autres compos sont partagées entre les duettistes. On retrouve cette sorte de « bleu à l’âme » sur le « No More Tears » signé par le pianiste et par « Wickets », un titre répétitif en forme de question-réponse, que lui renvoie Steve Lacy. Quelle est cette douleur commune, ce blues plaintif et primordial qu’ils nous envoient à la face à chacune de leurs rencontres ? Ces plaies qui s’ouvrent à qui sait les voir, et ce titre « Prayer », long solo au soprano, comme une offrande pieuse… à laquelle Mal répond avec « Fondest Recollections », comme un message d’espoir qu’il envoie au piano solo. L’album se termine avec « Communiqué », le titre de l’album, cosigné par les deux artistes, un titre où les deux ne font qu’un.

Encore un superbe album, un chef d’œuvre de plus de la part de ce duo magnifique, qui reste encore (et c’est incroyable) à découvrir par le plus grand nombre.

Steve Lacy & Mal Waldron "Esteem"


Mal Waldron/Steve Lacy - Peggy's Blue Skylight
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 24 mai 2023 13:58

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John Zorn - Mark Feldman And Sylvie Courvoisier – Malphas (Book Of Angels Volume 3) - (2006)

Un duo formé de Mark Feldman au violon et de Sylvie Courvoisier au piano, de la "musique de chambre futuriste" indiquent les notes sur le boîtier du CD.

En tout cas ce qui frappe à l'écoute c'est l'extraordinaire osmose entre ces deux-là, une complémentarité parfaite, chaque note jouée, chaque instant gravé est un moment fusionnel, à tel point que tout est clarté et brillance, l'aigu du violon et la fluidité minérale du piano se mélangent jusqu'à ne former plus que l'unité.

Au-delà des genres, une merveilleuse interprétation des compositions de John Zorn, magnifiées dans une union sensuelle et délicate.

Le titre qui va: "Rigal" (7'43)

Mark Feldman/Sylvie Courvoisier-Malphas:Book of Angels, Vol. 3 (full album)

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 25 mai 2023 03:52

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David El Malek – Travelling (2023)

Je ne peux pas dire que je ne connaissais pas David El Malek, ce serait faux, je l’ai même écouté par deux fois, musicien à l’intérieur du Dal Sasso / Belmondo Big Band lors d’une interprétation publique et télévisée de « John Coltrane: A Love Supreme », puis, un peu plus tard, de « Africa Brass », il était au ténor et ses interventions m’ont immédiatement frappé et interpelé, son nom était gravé, je savais qu’il y avait là un grand ténor à suivre…

Je n’imaginais le chemin que ça prendrait, à cause de son patronyme je le pensais arabe, c’était mal vu, il est juif, cousin un peu lointain sans doute. Ce qui peut surprendre également c’est la distinction ou peut-être l’accroche publicitaire, allez savoir, « le choix de France Musique », on s’attendrait plutôt à une recommandation plus jazz, bien non, il faut dire que, peut-être qu’après tout, l’album dépasse-t-il les lois des genres…

Pour accompagner le saxophoniste ils ne sont que deux, Alex Tassel au bugle, que je ne connais pas, et Pierre De Bethmann au piano, un pianiste de jazz qui possède une belle culture classique également. Autant le dire de suite, l’album se situe dans un univers qui n’appartient ni à l’une, ni à l’autre musique.

Il faudrait ajouter la culture juive, et l’errance des membres de cette communauté qui en fait un peuple aux mille influences, imprégné des douleurs et des souffrances de ce monde, et de l’espoir qui s’entend ici, comme dans un espace à part, empli de sérénité, de paix et de poésie, tout çà dans le cœur de Malek, qui pleure sans doute, et en même nous remplit de joie.

J’ai fondu avec cette émouvante version de « Pépée » signée Léo ferré, plus que l’original elle bouleverse, il y a également « Send In The Clowns » de Stephen Soundeim et trois reprises signées Matti Caspi , tout passe en trente-trois minutes, ça paraît rapide dit comme ça, et pourtant ce n’est pas significatif car l’album est hors du temps, dans un petit coin du monde où passent les âmes errantes…

Sublime, pour ceux qui lisent entre les lignes.

If I Could


Pépée


House in the Prairie


Touch the Dream
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 25 mai 2023 13:58

C'est l'histoire d'un enregistrement de 94, mais sorti à quelques exemplaires en 97 puis réédité en 2019 !
Douglas a écrit :
lun. 29 juin 2020 16:12
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Sunny Murray, Robert Andreano, Bob Dickie ‎– Homework (1997)

C’est l’histoire d’un album enregistré le trente mai 1994, le jour du « Memorial Day », celui où l’on se souvient des anciens combattants. Un album quasi privé, ultra limité, vingt-deux exemplaires c’est peu. Heureusement Nobusiness Records a fait office, une fois de plus, de sauveur, en exhumant les précieuses bandes.

A l’origine de ce projet de trio on trouve le jeune guitariste Robert Andreano, vingt-deux ans, qui rencontre une légende du jazz, Sunny Murray. Pour qui s’intéresse d’assez près au génial batteur il demeure, sinon une énigme, du moins un sujet d’étonnement, comment se fait-il que ce géant (il a tout de même révolutionné la technique sur son instrument) joue assez souvent dans des formations ou en compagnie de musiciens peu renommés ?

La réponse est malheureusement toute simple, Sunny était souvent en quête d’engagement, à la recherche d’un travail, et il répondait par l’affirmative aux moindres sollicitations, il joue ici avec un brio remarquable et un plaisir qui s’entend. Le troisième personnage de l’histoire c’est Bob Dickie qui joue de la basse, un ami de Robert Andreano.

La session est totalement improvisée, on joue, on fonce. Première remarque Sunny Murray est relativement sobre, comparé au jeu tout feu, tout flamme de sa jeunesse, il aime toujours les cymbales mais avec un peu plus de modération qu’autrefois. Sur le quatrième titre “Why You Need a Lawyer When Your Pants on Fire” il s’offre un solo de batterie de très longue durée (environ 18 mn), celui-ci réveillera les souvenirs des amateurs de rock qui, pendant les concerts des années soixante-dix, étaient invités à ce passage obligé. Les deux joueurs de cordes, galvanisés par cette compagnie se donnent corps et âme, guitare et basse assurent très convenablement, relevant le défi du « free » total lors du dernier et très court titre.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 25 mai 2023 14:05

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John Zorn - Koby Israelite – Orobas (Book Of Angels Volume 4) - (2006)

L'un des talents les plus remarquables du John Zorn compositeur consiste en son art de tirer le meilleur parti de ses interprètes, en mettant leurs qualités et leur personnalité en valeur: très souvent, à son contact, les musiciens donnent le meilleur!

On le comprend assez vite en écoutant ce quatrième volume dédié au quartet du multi-instrumentiste Koby Israelite. Ce dernier n'est pas novice dans le travail aux côtés de John Zorn, à l'heure de cet enregistrement il a déjà enregistré deux albums pour Tzadik.

Il nous convie à un véritable patchwork musical où la musique Klezmer côtoie ou fraie avec les plus étonnants mariages musicaux: jazz, funk, rock, métal, folklore sud-américain ou balkanique, etc... Tout est dans l'ordre des possibles, rien n'est interdit, l'iconoclaste et la démesure s'invitent à la table, la fête, l'humour et la joie tempèrent la tristesse nostalgique qui parfois sommeille dans les grincements du violon des airs anciens.

Le titre qui va: Khabiel

(Chaque pochette possède une étoile ajourée qui laisse paraître la couleur du Cd)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 25 mai 2023 14:20

Pour ne pas vous laisser sans extrait musical voici une version étonnante du fameux "War Pigs" de Black Sabbath par Koby Israelite (rien à voir avec John Zorn):

Koby Israelite / Drew Wynen - WAR PIGS

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 26 mai 2023 04:51

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Chet Baker, David Friedman, Buster Williams, Joe Chambers – Peace (1982)

Un album qui fait partie de la deuxième vie de Chet Baker, celle de la résurrection, un peu moins cassé, un peu réparé, mais toujours de l’air qui s’échappe, par le pavillon de sa trompette, oui, mais aussi par les trous qui lui percent les bras, se piquer pour juste avancer, ça se terminera six années plus tard, dans la rue, pas loin de la porte de son hôtel, à Amsterdam.

Dieu qu’il est beau cet album, de ceux qu’on aime, il a sans doute une histoire, mais je ne la connais pas, pourtant elle est certainement liée à cette rencontre, entre ces quatre-là, comme si le destin avait voulu que cela arrive, qu’ils enregistrent ensemble ce vingt-trois février quatre-vingt-deux, au Vanguard Studio de new York.

Chet n’est pas très difficile en termes d’accompagnateurs, sa vie un peu errante l’oblige à ne pas se fixer, à accepter les musiciens qu’on lui présente. Mais il est exigeant, l’oreille détecte immédiatement l’insuffisance, cela se sait, alors on s’arrange pour ne pas le décevoir.

Et souvent c’est miraculeux, comme ici, le temps d’un album en entier. A la batterie, Joe Chambers, léger, précis, délicat, une leçon qu’il donne, à la basse, Buster Williams, chaud, rond, économe, juste et sensuel, le partenaire parfait pour Chet qui joue, c’est sûr, les yeux fermés.

David Friedman, le coup de génie de cet enregistrement, il joue des marimbas et du vibraphone et surtout apporte avec lui des compositions qui semblent taillées pas seulement pour lui, mais pour Chet également, qui s’en approprie avec immédiateté et gourmandise. L’absence de piano, il connaît Chet, il a joué il y a peu aux côtés du vibraphoniste Wolfgang Lackerschmid et ça s’est vraiment bien passé, avec lui tout va, la guitare ou même en trio…

Au niveau du répertoire on remarque la compo de David, « Lament For Thelonious » qui vient de casser sa pipe il y a une semaine, un bel hommage, pas si grave malgré le deuil, légèrement sautillant, avec un groove qui vibre en dedans. Il y a également un standard « The Song is You », très beau.

D’autres pépites aussi, « Peace », « Shadows » et « For Now », Chet traverse sa meilleure période, il est aimé, choyé et respecté, il est sensible à toutes ces attentions et, en retour, donne le meilleur de lui-même et ça s’entend, si on y dresse bien l’oreille…

Peace


Chet Baker - Lament For Thelonious


The Song Is You


Shadows
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 26 mai 2023 15:23

Encore une bonne cuvée millésimée 97:
Douglas a écrit :
dim. 12 juil. 2020 03:05
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Sonny Simmons - American Jungle (1997)

Un bel album de Sonny Simmons sorti en l’an 97 du siècle précédent et enregistré deux années auparavant. La date a son importance, elle donne un contexte à cet album. Pas de cor anglais ici, mais du sax alto et une couleur très jazz, très coltranienne même. Les clins d’yeux sont nombreux, le troisième titre d’abord « Coltrane Story », un court hommage au géant, l’excellente reprise de « My Favorite Things » le cheval de bataille du boss, tout concourt ici à s’inscrire dans le sillon tracé par l’ange tutélaire.

Sonny Simmons est accompagné par une formidable section rythmique Travis Shook au piano, Reggie Workman à la basse et Cindy Blackman à la batterie. Certes Shook ne possède pas la « main gauche » de McCoy, dure et entêtante, mais il s’emploie tout de même, pareil pour Blackman qui n’a pas la puissance d’Elvin mais pousse vers l’avant avec ténacité.

« Black, Blue and Purple » et « American Jungle Theme » sont deux thèmes qui appartiennent également à la lignée coltranienne, ils sont vraiment excellents et confirment que cet album est entièrement tourné vers l’hommage au grand homme, comme un passage obligé par lequel il faut passer, l’ombre portée par Coltrane n’est pas près de s’effacer…

Sonny Simmons Quartet - Land Of The Freaks


Sonny Simmons Quartet - My Favorite Things


Coltrane Story


Sonny Simmons Quartet - American Jungle Theme


Black, Blue & Purple (For the Great Lord Alain)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 26 mai 2023 15:32

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John Zorn - The Cracow Klezmer Band – Balan (Book Of Angels Volume 5) - (2006)

The Cracow Klezmer Band est une quartet polonais constitué par Jaroslaw Bester qui joue du bayan (une sorte d'accordéon), Jaroslaw Tyrala au violon, Oleg Dyyak aux percussions et Wojciech Front à la contrebasse. On entend également des invités, le Dafo String Quartet ainsi que Jorgos Skolias au chant et Ireneusz Socha aux instrument électro.

(J'aime écrire ces noms aux consonances lointaines, ça me fait voyager).

La musique également est propice aux voyages, ici destination la Pologne où l'album est enregistré et arrangé sous la houlette de Jaroslaw Bester. Pays où la douleur d'être juif s'est cristallisée dans l'histoire, sans doute ici trouve t-on plus qu'ailleurs l'empreinte du lyrisme Ashkenaze.

Toutefois les pièces présentées s'échappent des ancrages dans la tradition, tout bouge, virevolte et éclate de vie. On assiste à une explosion de créativité, à un bouillonnement sans cesse changeant, la musique est vive et haletante, d'une modernité absolue. Un autre grand album.

Le morceau qui va: Asbeel
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 27 mai 2023 04:06

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London Brew – London Brew (2023)

Le double album « London Brew » est un peu le petit frère de « Voices Of Bishara » du batteur et percussionniste Tom Skinner paru en fin d’année dernière. Ce dernier était créé en référence à l’album « Bisharra » d’Abdul Wadud, alors que « London Brew » regarde du côté du « Bitches Brew » de Miles Davis. On se souviendra que Tom Skinner est un musicien fort en vogue du côté de Londres, membre du groupe défunt « Sons of Kemet » qui drainait une bonne part de la scène Londonienne.

Du coup il y a vraiment beaucoup de monde sur cet album, les saxophonistes Nubya Garcia et Shabaka Hutchings, le tubiste Theon Cross, les batteurs et percussionnistes Tom Skinner et Dan See, le bassiste Tom Herbert, les guitaristes Dave Okumu et Martin Terefe , le violoniste Raven Bush et le claviériste Nick Ramm, Benji B est à l’électro et Nikolaj Torp au mélodica et au synthe.

Du beau monde et de grands noms de cette nouvelle scène londonienne, qui s’apprêtaient à fêter le cinquantième anniversaire de Bitches Brew, projet qui se transforma, à l’arrivée du Covid, en trois jours de sessions d’enregistrements dans les studios « The Church » à Londres. Le choix est fait de ne pas incorporer de trompettiste, pour éviter les comparaisons qui n’auraient pu être qu’en deçà des performances du maître.

Du coup on se contente de considérer « Bitches Brew » comme une sorte de point de départ, une simple influence qui catalyse les énergies. On pourrait retrouver une sorte de jazz-rock, présent ici dans les couleurs, qui serait relié à l’historique enregistrement, ou encore ces rythmes funky qui arrivent avec une force immuable et qui semblent habiter cette grosse basse à l’avant.

Peut-être entend-on encore ce résultat étonnant, reflet d’une musique qui jamais n’a été vraiment jouée, grâce à ces collages géniaux et inédits, sortis des ciseaux et de la colle dont a usé l’incroyable Téo Macéro. Tout cela est vrai, s’entend et existe là, pourtant « London Brew » échappe à son modèle et vole de ses propres ailes, comme une musique qui vit sa propre vie…

Il me semble que cet album ne dit pas tout en deux ou trois écoutes et qu’il lui faut un peu de temps pour livrer sa vérité, il recèle pas mal de potentialités qui ne se dévoilent pas si facilement, le second album me semble plus accessible que le premier, mais est-ce parce qu’il bénéficie des ouvertures effectuées lors des écoutes précédentes ?

Il faudra revenir par ici, c’est sûr…

London Brew - Miles Chases New Voodoo In The Church [Single Edit] (Official Audio)


London Brew


London Brew - London Brew Pt.2 Trainlines (Official Audio)


London Brew - It’s One of These (Official Audio)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 27 mai 2023 09:58

A signaler dans l'actualité du jazz, pour la première fois, une réédition uniquement vinyle, de "Our Meanings And Our Feelings" de Michel Portal, sorti en soixante-neuf dans sa version originale.
Avec J.F. Jenny Clark, Aldo Romano, Jacques Thollot et Joachim Kühn, disponible en ce moment.

Our Meanings and Our Feelings


On signale également dans un autre genre "Mussique Classée X" d'Alain Goraguer, album qui ne devrait pas laisser de marbre ses fans, sur le label "Les disques de Culte", on se souvient de sa BO "La planète Sauvage", culte elle aussi. Dispo également, mais je n'ai pas écouté.

Et enfin pour le 14 juillet, un inédit de John Coltrane avec Eric Dolphy, "Impressions", sur Impulse, de quoi faire des trous dans le budget vacances, pour ceux qui en prennent...
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