J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 6 mai 2023 04:36

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Cecil Taylor - Conquistador! (1967)

Cecil Taylor est à part dans le monde du free-jazz. Musicien parfois assez radical dans sa jeunesse, il a su rester fidèle à lui-même tout au long de sa vie et ce qu’il joue aujourd’hui, à plus de quatre-vingts ans, à l'heure où j'écrivais ces lignes, constitue la récolte de graines semées il y a bien longtemps, comme sur « Conquistador ! » enregistré en 1966.

Sa musique n’est pas des plus accessibles, les premières notes au piano qui introduisent conquistador vous le précisent de suite et vous mettent en garde… Coltrane et Ornette sont plus évidents. Même Albert Ayler se livre d’entrée, il suffit d’ouvrir les bras. Sans doute faut-il un petit effort d’adaptation pour goûter « The world of Cecil Taylor » …

Chez lui tout est affaire de rythme et d’énergie. Sa musique paraît un bloc compact, elle ressemble à un mur et pourquoi pas à du bruit ? Peut-être même semble-t-elle agressive… et pourtant il n’en est rien, pour s’en convaincre il faut l’écouter de l’intérieur. C’est facile, prenez le jeu d’Andrew Cyrille à la batterie. Le jeu des cymbales est caractéristique, foisonnant, hypertrophié, riche et changeant, relançant sans cesse la musique, la nourrissant de combustible. Le jeu sur les peaux est précis, hyper technique, tout y passe, varié à l’infini, d’une richesse inouïe…

La pulsation rythmique régulière est ici inutile, la lourdeur induise paralyserait les échanges et anéantirait l’effort dynamique. Andrew Cyrille est le batteur idéal pour compléter le jeu tentaculaire du pianiste, il sait se montrer à la fois mélodique, souple et léger ou fort et puissant. Il restera d’ailleurs onze années aux côtés du maître.

Cecil Taylor, on l’a vite compris, est un virtuose, il déploie une technique hors du commun au service d’un jeu très personnel. Il a une approche percussive de son instrument, frappant les touches par grappes, utilisant les clusters, le corps dans son entier participe à l’effort, le piano se fait rythme, tambour aux mille facettes, mélange survitaminé, libérateur d’une tension hors norme et d’une énergie propre à subjuguer.

Son jeu est marin, passant du flux au reflux, de la houle à la tempête, répétant les mêmes motifs, s’entêtant puis jouant des ruptures ou des variations infimes. Tout en laissant une place prépondérante à l’improvisation, sa musique est une merveille d’organisation et la précision est horlogère. Cecil Taylor démontre à travers cet enregistrement que la liberté et la spontanéité ne sont pas opposées à l’élaboration d’une nouvelle structure musicale.

Deux basses, pas moins, Henry Grimes à la barre tient le cap, dessine la structure et agence la charpente, Alan Silva à l’archet figure l’espace et colorise avec les mille touches de sa palette. Bill Dixon se montre lui plus aérien, en écho à Alan Silva, tempérant et contemplatif.

Jimmy Lyons à l’alto est le complément idéal de Cecil Taylor, attisant le feu, fervent et volubile, il intègre chacune de ses interventions avec une parfaite osmose dans le collectif. Parallèlement à Andrew Cyrille, il représente l’autre pôle indispensable à la musique de Taylor, à la fois garant de la continuité rythmique et mélodique mais également pourvoyeur d’énergie, n’hésitant pas à se ressourcer aux racines du bop pour mieux le réinvestir dans un contexte soumis à de nouvelles règles du jeu. Jimmy Lyons sera le plus fidèle auprès de Cecil Taylor, son compagnon de route jusqu’à son dernier souffle.

Une certitude, si une musique peut se montrer intemporelle, c’est bien celle-là.

Cecil Taylor-Conquistador (1968)


(A cet ami qui, le dernier et le seul, me réchauffa le cœur quand arriva l'heure de quitter la scène...)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » sam. 6 mai 2023 07:13

Superbe album, un de ses meilleurs. Je l'avais présenté il y a quelques années maintenant en Album de la Semaine. Il y a quasiment 10 ans deja, fin 2013.

http://www.rock6070.com/forumarchives2/ ... nquistador

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 6 mai 2023 17:38

nunu a écrit :
sam. 6 mai 2023 07:13
Superbe album, un de ses meilleurs. Je l'avais présenté il y a quelques années maintenant en Album de la Semaine. Il y a quasiment 10 ans deja, fin 2013.

http://www.rock6070.com/forumarchives2/ ... nquistador
Félicitations à toi, il en faut parfois du courage !

:hehe:
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 6 mai 2023 18:04

Filmworks, la liste des albums classés.

Cette série ne fait pas grand mystère, elle consiste à réunir les bandes originales composées par John Zorn pour le film. Elle est consacrée un peu à tous les genres, quelques longs métrages, mais surtout des documentaires, elle contient également des musiques pour les dessins animés, les courts métrages, les pubs, enfin tout ce qui est image et qui est en recherche d’un son. Le plus souvent ce sont les cinéastes qui le contactent et Zorn donne ou non son accord.

A souligner également que certains volumes sont disparates, contenant des musiques très variées, avec des hauts et des bas. D’autres restent stables en qualité et certains font partie des meilleurs albums de John Zorn.

Le procès en « easy listening » est un peu ridicule, mais il fut établi. Il est vrai que beaucoup sont faciles, comprendre « faciles à écouter », mais pas forcément à jouer. Seul compte le plaisir lors de l’écoute et à ce jeu Zorn nous régale bien souvent, il y a des pépites un peu partout et en grand nombre.

La série contient au total vingt-cinq albums, quelques-uns sont mineurs, mais d’autres sont exceptionnels et la plupart indispensables. Côté entourage Zorn n’hésite pas à faire appel à ses musiciens fétiches, tous de grands maîtres de l’interprétation et de l’improvisation.

Le onze, le douze et le treize forment un triptyque en trois volumes successifs.

Il existe également une compile des filmworks appelée « Filmworks Anthology - 20 Years Of Soundtrack Music » qui est parue en deux mille cinq.

La série des filmworks est normalement terminée, il ne devrait pas y avoir d’ajouts désormais, le vingt-cinquième volume sera bien le dernier ! Pour l’instant il m’en manque trois, je vous les présenterai un peu plus tard, quand les finances pourront.


Filmworks I: 1986-1990 (Nonesuch 1991 - Tzadik 1997)
Filmworks II: Music for an Untitled Film by Walter Hill (1996)
Filmworks III: 1990-1995 (1997)
Filmworks IV: S/M + More (1997)
Filmworks V: Tears of Ecstasy (1996)
Filmworks VI: 1996 (1996)
Filmworks VII: Cynical Hysterie Hour (1997)
Filmworks VIII: 1997 (1998)
Filmworks IX: Trembling Before G-d (2000)
Filmworks X: In The Mirror of Maya Deren (2001)
Filmworks XI: Secret Lives (2002)
Filmworks XII: Three Documentaries (2002)
Filmworks XIII: Invitation to a Suicide (2002)
Filmworks XIV: Hiding and Seeking (2003)
Filmworks XV: Protocols of Zion (2005)
Filmworks XVI: Workingman's Death (2005)
Filmworks XVII : Notes On Marie Menken / Ray Bandar: A Life With Skulls (2006)
Filmworks XVIII: The Treatment (2006)
Filmworks XIX: The Rain Horse (2008)
Filmworks XX: Sholem Aleichem (2008)
Filmworks XXI: Belle de Nature/The New Rijksmuseum (2008)
Filmworks XXII: The Last Supper (2008)
Filmworks XXIII: el General (2009)
Filmworks XXIV: The Nobel Prizewinner (2010)
Filmworks XXV: City Of Slaughter/Schmatta/Beyond The Infinite (2013)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 7 mai 2023 04:36

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Sissoko, Segal, Parisien, Peirani – Les Égarés (2023)

Ils sont quatre, mais on pourrait dire « deux paires », la première se compose de Ballaké Sissoko à la kora et de Vincent Segal au violoncelle, ils ont ensemble enregistré deux albums déjà, « Chamber Music » en deux mille neuf et « Musique de Nuit » en deux mille quinze, il se sont retrouvés également pour un album à quatre « Nocturne » en deux mille vingt et un, avec David Walters et Roger Raspail.

L’autre paire est également à l’as, avec Emile Parisien au saxophone soprano et Vincent Peirani à l’accordéon et à l’accordina, un instrument qui tient de l’harmonica et de l’accordéon, ils ont enregistré ensemble l’album « Belle Epoque » en deux mille quatorze, « Abrazo » en deux mille vingt, et, eux aussi à quatre, l’album « Out Of Land », en deux mille dix-sept, et en quintet l’incroyable « Sfumato » avec Joachim Kühn, Michel Portal et Manu Codjia.

Tous les disques cités au-dessus sont, au minimum, excellents, en tous cas très à mon goût. Celui-ci ne peut être mauvais, car chacun sait qu’un carré l’emporte sur les paires, fussent-elles en nombre. C’est le petit et dynamique label « No Format » qui réunit ce petit monde. La première rencontre entre les quatre s’est déroulée lors du festival des « Nuits de Fourvière », à côté de Lyon, alors que les quinze ans du petit label se fêtaient, en deux mille dix-neuf.

Les quatre étaient réunis, avec d’autres, autour de Vincent Segal qui prêtait son nom. Il était convenu de ne pas jouer avant le concert du soir, pour conserver la spontanéité et le plaisir de la découverte. Mais cela ne se fit pas, le désir était si fort, de propos en instruments imprudemment déballés, presque par inadvertance, les voilà qui improvisent et sont pris dans le tourbillon incessant d’un « bœuf » collectif. Ce jour-là est né le désir de fonder « les Égarés », ce quartet dont voici le premier enregistrement.

L’album est une très belle réussite, mais avant d’aller plus loin il faut prendre garde car le vinyle ne comporte que sept titres, alors que le Cd en contient dix, « Amenhotep », « Esperanza » et « Orient Express » de Joe Zawinul ne figurent en effet que sur la version Cd. Pour ma part je possède la version vinyle avec le reste, mais ces restes-là sont des mets de roi !

Je ne détaille pas plus car l’écoute d’un extrait renseignera assez largement, disons simplement que ces quatre-là se sont bien trouvés et que l’album est réussi d’un bout à l’autre, qu’il est une fête, on y retrouve une très grande complicité, mais cela était joué d’avance, on ressent également le plaisir de jouer ensemble, jusque dans les petits détails.

Par contre il aurait été sympa de la part de No Format de fournir un code de téléchargement pour que les possesseurs du vinyle, qui sont également de braves bougres, puissent écouter les pièces supplémentaires.

Sissoko Segal Parisien Peirani - Banja (Official video)


Sissoko Segal Parisien Peirani - Esperanza


Sissoko Segal Parisien Peirani - Ta Nyé


Orient Express
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 7 mai 2023 16:05

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John Zorn – Filmworks XII : 2002 Volume Two - Three Documentaries (2002)

A ce stade on peut remarquer une certaine similitude entre les volumes XI, XII et XIII, ils sont réunis entre eux par des ajouts concernant des numéros de volume, ainsi celui-ci se nomme volume trois, les deux précédents étants classés un et deux. Il y a également une similarité par les pochettes, ces trois-là obéissent aux mêmes codes.

Je pense que même stylistiquement il y a des ressemblances, par la qualité d’abord, on se régale ici, mais aussi par l’accessibilité qui est également aisée. On note également la présence d’Erik Friedlander au violoncelle sur les trois albums, ici sur les quatre derniers titres.

Ici la B.O. de trois documentaires différents est proposée. Le premier se nomme Homecoming, John Zorn est à l’harmonica, à l’orgue et au piano wurlitzer et Mark Feldman au violon, Jamie Saft intervient sur un titre et Jennifer Charles sur un également. C’est assez léger, parfois répétitif et minimaliste.

Shaolin Ulysses, le second docu est plus stimulant, Marc Ribot est à la guitare, Min Xiao-Fen au pipa, le fameux luth chinois, Trevor Dunn est à la basse, Roberto Rodriguez et Cyro Baptista aux percussions. C’est le cœur de cet album et c’est magique ici, seize titres souvent courts se suivent avec grâce et bonhommie.

Le dernier docu, « Family Found » est très court, Erik Friedlander au violoncelle et Jennifer Charles au chant, un peu moins de sept minutes en quatre titres et tout est joué…

Un filmworks qui se tient bien et mérite qu’on s’y attarde, plaisant et léger, il saura vous séduire, particulièrement avec la seconde bande originale, exotique et dépaysante.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » dim. 7 mai 2023 19:12

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Wadada Leo Smith-Ten Freedom Summers (2012)

Il fallait bien qu'il arrive ce jour ou je me met sérieusement a cet album qui semble immense quand on le regarde et qu'on se renseigne dessus. 19 morceaux répartis sur 4 disques pour 4h34 de musique. Un album composé sur plus de 34 ans (de 1977 à 2011) et interprété en live par Wada Leo Smith accompagné de son quartet a deux batteurs plus un orchestre de musique de chambre de 9 musiciens. On a parfois plus l'impression d'écouter de la musique classique plus que du jazz. A la base c'est une oeuvre inspiré par le ségréation raciale et la lutte pour les droits civiques.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 8 mai 2023 02:35

nunu a écrit :
dim. 7 mai 2023 19:12
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Wadada Leo Smith-Ten Freedom Summers (2012)

Il fallait bien qu'il arrive ce jour ou je me met sérieusement a cet album qui semble immense quand on le regarde et qu'on se renseigne dessus. 19 morceaux répartis sur 4 disques pour 4h34 de musique. Un album composé sur plus de 34 ans (de 1977 à 2011) et interprété en live par Wada Leo Smith accompagné de son quartet a deux batteurs plus un orchestre de musique de chambre de 9 musiciens. On a parfois plus l'impression d'écouter de la musique classique plus que du jazz. A la base c'est une oeuvre inspiré par le ségréation raciale et la lutte pour les droits civiques.
Celui-ci je ne le connais pas, tu fais bien d'attirer l'attention dessus, Wadada est un des grands de notre temps qui aime les œuvres longues où il prend le temps...
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 8 mai 2023 02:46

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Paul Motian – The Windmills Of Your Mind (2011)

Un album évoqué il y a quelques temps par Stagger Lee, de quoi donner l’envie d’y faire un tour…

En fait ces « Moulins de mon cœur » sont bien ceux chantés en mille neuf cent soixante-neuf par Michel Legrand, le thème du film « The Thomas Crown Affair », avec une version en anglais qui est reprise ici, et une autre en français qui fut également un grand succès. Nul doute que Michel était un grand compositeur, mais il faudrait également ajouter un grand interprète, capable de soulever son public lors des concerts, ce qui a peut-être été oublié.

L’album est magnifique avec ses standards qui s’enquillent ici avec langueur, « Lover Man » ou « Easy Living » ou encore « I Love You Porgy » et « I've Got A Crush On You » de Gerschwin. Paul Motian apporte également quelques thèmes, six au total, qui sont joués dans le même esprit, cool et réservé. Il faut dire que cet album est celui de son anniversaire, ses quatre-vingts printemps exactement, quelle façon paisible et sereine de souffler d’aussi mémorables bougies !

Pour autant il faut également souligner la présence de ses partenaires, si importants dans le résultat final de cet album qui balance entre ballades et chansons un peu pop. Bill Frisell à la guitare électrique bien sûr, central ici, il apporte ce son si léger, cette atmosphère aérienne toute en délicatesse et fragilité.
Il y a également Petra Haden, la fille de Charlie, qui intervient assez souvent dans ses albums quand une voix féminine devient nécessaire, et Thomas Morgan à la basse dernier membre du quartet, qui s’intègre avec science dans l’équilibre délicat de la formation.

Vraiment un très bel album qui véhicule quelque chose de fantomatique, d’irréel, comme si n’était joué que l’essentiel, le strict nécessaire pour que se glisse dans l’esprit de l’auditeur un sentiment de plénitude, rempli d’une « non musique », qui n’est pas jouée, mais entendue dans les silences, par l’auditeur attentif.

Introduction (1)


Windmills Of Your Mind - Paul Motian


Lover Man


Easy Living
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Message par gabuzomeuzomeu » lun. 8 mai 2023 13:48

Jazz fusion metal oulecontraire ... largement compatible pour mézigue et sûrement pour nunu :ghee: :super: :taré1:

Quand Simon est Fache(é) ça déménage avec son big band bien cuivré :love1: :o

Simon Fache - Horns - Legal Adults (2023)


L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 8 mai 2023 20:05

gabuzomeuzomeu a écrit :
lun. 8 mai 2023 13:48
Jazz fusion metal oulecontraire ... largement compatible pour mézigue et sûrement pour nunu :ghee: :super: :taré1:

Quand Simon est Fache(é) ça déménage avec son big band bien cuivré :love1: :o

Simon Fache - Horns - Legal Adults (2023)


Horns= section de anches + cuivres...

Y'a de quoi faire ici !
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 9 mai 2023 02:26

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Thomas Naïm- On The Far Side (2023)

Je vous avais déjà parlé de Thomas Naïm pour son album précédent, « Sounds Of Jimi », un agréable moment passé à ses côtés en se souvenant de Jimi Hendrix. Depuis j’ai visionné un concert de Youn Sun Nah, période « Waking World », où il tenait la guitare dans le trio d’accompagnateurs, son jeu m’a bien plu et je me suis procuré sa dernière sortie, « On The Far Side », et je ne le regrette pas.

Thomas joue de la guitare, Raphaël Chassin est à la batterie, Marcello Giuliani à la basse, Marc Benham à l’orgue et au piano, le saxophoniste Laurent Bardainne, en provenance du Tigre D’eau Douce et de Supersonic, intervient sur trois pièces. J’aime beaucoup cet album, imprégné d’une touche d’Americana qui évoque Bill Frisell, et avec lui ces terres vastes, ces grands espaces qui semblent sans limites…

C’est un grand vent de liberté qui souffle ici, non pas de free music, mais, au contraire d’une musique première, née du blues, de l’esprit de Jimmy Smith. La guitare s’envole et dessine des arabesques, cool et aérienne, portée par l’orgue, subtil, jamais envahissant, juste comme il faut…

Alors la guitare sature un peu, étire les notes, se promène en esquissant les thèmes, les arrangements sont parfaits et on se sent bien dans ce paysage cotonneux. La rythmique est souple et dynamique elle porte et transporte, mine de rien, elle esquive les chocs et propulse confortablement, en évitant les chocs.

Un très bel album qui plaira sans doute à beaucoup, et plus particulièrement aux amateurs du couple orgue/guitare.

Endless Memories


Slow Blues


Lincoln Circus


Gypsy
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 9 mai 2023 15:28

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John Zorn – Filmworks XXI: Belle De Nature And The New Rijksmuseum (2008)

Avec ce volume vingt et un nous approchons donc de la fin de la série. Il se compose de deux partitions qui verront également l’apparition de deux groupes différents. La première réalisation se nomme « Belle de Nature », c’est l’œuvre de Maria Beatty, la réalisatrice fétichiste pour qui John Zorn a composé déjà la musique de deux de ses films, « Elegant Spanking » sur le Vol IV et « The Black Glove » sur le Vol VI.

Pour ce premier court métrage Zorn réunit Marc Ribot à la guitare, Carol Emanuel à la harpe et Shanir Ezra Blumenkranz à la basse. C’est très réussi, entre folk et compos étonnantes comme l’extraordinaire « Orties Cuisantes » où Marc Ribot est tout à fait exceptionnel. Les autres compos sont également très intéressantes, nous proposant un voyage plein de délicatesse, de parfums et de douceurs fines et subtiles…

Le second volume est on ne pleut plus éloigné car il a pour thème la rénovation du fameux Rijksmuseum d'Amsterdam, un documentaire réalisé par Oeke Hoogendijk. Les musiciens choisis par John Zorn sont Uri Caine au clavier et au clavecin, Kenny Wollesen au vibraphone, aux percus et aux carillons, Cyro Bpatista aux percussions, John lui-même joue également du clavecin et des verres musicaux sur quelques pistes.

Avec cet ensemble nous sommes transportés vers les sonorités de la musique baroque grâce aux instruments anciens, les clavecins sont en effet très présents. Pour autant John n’oublie ni son jazz, ni sa subtilité d’écriture car les deux sont bien présents, particulièrement dans le jeu très inspiré de Kenny Wollesen au vibraphone.

Un album à considérer particulièrement pour sa première partie éblouissante, la seconde est sans doute moins prenante mais porte des climats très inhabituels dans la musique de Zorn et des ouvertures intéressantes vers la musique classique, que Zorn a d’ailleurs côtoyé dans nombre d’autres œuvres.

Orties Cuisantes - John Zorn
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 10 mai 2023 02:48

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Bill Frisell – Four (2022)

On connaît Bill Frisell pour son amour de la musique jazz qu’il aime mélanger avec son autre passion l’Americana, les sons de sa guitare sont souvent légers, délicats et aériens, presque volatiles, pourtant sur cet album du confinement, parce que les circonstances le dictent, tout change !

"Four", car il forme un quartet, avec des musiciens réputés, Gregory Tardy est au saxophone ténor, à la clarinette ainsi qu’à la clarinette basse. Gerald Clayton est au piano, Jonathan Blake à la batterie et Bill aux guitares, acoustique, électrique et baryton, il compose également tous les titres. La formation ne comprend pas de bassiste.

Tout change il est vrai, la musique se fait grave, prend de l’épaisseur et martèle les accords dramatiques, particulièrement sur « Claude Utley » le second titre de l’album, qui évoque l’artiste défunt, disparu en deux mille vingt et un. Nous étions un peu prévenus dès le titre d’ouverture, « Dear Old Friend », écrit à l’intention d' Alan Woodward, un ami proche de Bill, parti, qu’il fréquentait depuis l’enfance, c’est un peu l’heure du bilan, de l’introspection.

Dans ce registre il faut également citer « Waltz for Hal Willner » qui évoque le producteur de Bill Frisell décédé du Covid en deux mille vingt, une courte valse triste en guise d’hommage. Pourtant Bill se veut à l’affût de l’espoir, en quête de renouveau, cherchant une lueur dans la nuit, la pièce « Lookout For Hope » se veut l’expression de cette recherche, un, titre qui baigne dans la mélancolie, mais qui pourtant ouvre une fenêtre et dégage un horizon…

Le blues est également présent, en toile de fond ou plus en avant, les musiciens accompagnateurs sont tous extraordinaires et, que ce soit Gerald Clayton ou Gregory Tardy, ils baignent dans ce climat et ressuscitent les musiques anciennes, ancrées dans les tréfonds de l’âme noire, même si apparaît de temps en temps une goutte d’Americana qui se rappelle à nos souvenirs.

Un album qui sort des sentiers battus, peut surprendre de la part de notre gentil lutin facétieux, mais qui nous offre une belle page de lyrisme, et d’ouverture musicale, et là, il était plutôt attendu…

Bill Frisell - The Pioneers (Official Video)


Lookout for Hope


Claude Utley


Monroe
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 11 mai 2023 03:29

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Elton Dean, Mark Hewins – Bar Torque (2001)

Cet album est le premier sorti sur le label New-Yorkais « Moonjune Records », il porte donc le matricule MJR0001. Né en deux mille un, ce label est toujours en activité et sort encore des nouveautés, son nom provient du fameux titre de Robert Wyatt « Moon in June » sur le mythique troisième album de Soft Machine. Déjà tout un programme qui explique un peu ce qu’est cet album et lui donne une identité.

C’est un enregistrement en direct, en provenance d’un concert au London Jazz Cafe de novembre quatre-vingt-douze. On y entend Elton Dean au saxello et au sax alto, il symbolise la partie « Soft Machine » chère au label, son partenaire musical est donc le guitariste Mark Hewins qui bidouille pas mal côté électro et guitare synthé, les deux sont des habitués et se connaissent bien.

Trois compos sont interprétées ou plutôt improvisées, « Bar Torque » ouvre le bal, près de vingt-cinq minutes d’un échange passionnant. En toile de fond on trouve une sorte de décor « ambiant » qui doit tout au synthé. On entend également des percus qui s’apparentent au son des cloches, mais dont le son est d’origine électronique. Elton Dean improvise sur ces textures de façon à s’intégrer à ce mélange que l’on qualifiera de planant, ressuscitant les sons de l’Europe du nord chers aux enregistrements ECM.

La seconde pièce se nomme « Sylvan » et s’étend sur un peu moins d’un quart d’heure, la pièce s’ouvre avec une sorte de drone imaginé par Mark Hewins sur lequel Elton Dean déploie de courtes et successives improvisations. On retrouve cette atmosphère planante et évanescente qui semble la marque de cet enregistrement, petit à petit Elton semble prendre le pas sur son partenaire qui s’efface un peu, mais le duo s’affiche à nouveau, car les deux sont dépendants l’un de l’autre.

Le dernière pièce « Merilyn’s Cave » frôle le quart d’heure, elle semble prendre pour décor, lors de sa première partie, un paysage marin tissé par notre guitariste. C’est Elton Dean qui s’empare d’une impro assez longue, alors que, petit à petit, le peuple des oiseaux marins semble lui contester la prédominance. Ce troisième volet s’inscrit parfaitement dans le registre de l’album, d’ailleurs les pièces s’enchaînent sans qu’il y ait de séparation, comme s’il n’y en avait qu’une et qu’il s’agissait d’une longue suite.

L’album est très agréable et, bien qu’il n’ait pas vieilli, marque bien les préoccupations de l’époque.

Je n'ai pas trouvé d'extrait de cet album, mais on peut se faire une idée de ce qui s'y passe avec cet autre enregistrement:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par whereisbrian » jeu. 11 mai 2023 08:14

Douglas a écrit :
jeu. 11 mai 2023 03:29
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Elton Dean, Mark Hewins – Bar Torque (2001)

Cet album est le premier sorti sur le label New-Yorkais « Moonjune Records », il porte donc le matricule MJR0001. Né en deux mille un, ce label est toujours en activité et sort encore des nouveautés, son nom provient du fameux titre de Robert Wyatt « Moon in June » sur le mythique troisième album de Soft Machine. Déjà tout un programme qui explique un peu ce qu’est cet album et lui donne une identité.

C’est un enregistrement en direct, en provenance d’un concert au London Jazz Cafe de novembre quatre-vingt-douze. On y entend Elton Dean au saxello et au sax alto, il symbolise la partie « Soft Machine » chère au label, son partenaire musical est donc le guitariste Mark Hewins qui bidouille pas mal côté électro et guitare synthé, les deux sont des habitués et se connaissent bien.

Trois compos sont interprétées ou plutôt improvisées, « Bar Torque » ouvre le bal, près de vingt-cinq minutes d’un échange passionnant. En toile de fond on trouve une sorte de décor « ambiant » qui doit tout au synthé. On entend également des percus qui s’apparentent au son des cloches, mais dont le son est d’origine électronique. Elton Dean improvise sur ces textures de façon à s’intégrer à ce mélange que l’on qualifiera de planant, ressuscitant les sons de l’Europe du nord chers aux enregistrements ECM.

La seconde pièce se nomme « Sylvan » et s’étend sur un peu moins d’un quart d’heure, la pièce s’ouvre avec une sorte de drone imaginé par Mark Hewins sur lequel Elton Dean déploie de courtes et successives improvisations. On retrouve cette atmosphère planante et évanescente qui semble la marque de cet enregistrement, petit à petit Elton semble prendre le pas sur son partenaire qui s’efface un peu, mais le duo s’affiche à nouveau, car les deux sont dépendants l’un de l’autre.

Le dernière pièce « Merilyn’s Cave » frôle le quart d’heure, elle semble prendre pour décor, lors de sa première partie, un paysage marin tissé par notre guitariste. C’est Elton Dean qui s’empare d’une impro assez longue, alors que, petit à petit, le peuple des oiseaux marins semble lui contester la prédominance. Ce troisième volet s’inscrit parfaitement dans le registre de l’album, d’ailleurs les pièces s’enchaînent sans qu’il y ait de séparation, comme s’il n’y en avait qu’une et qu’il s’agissait d’une longue suite.

L’album est très agréable et, bien qu’il n’ait pas vieilli, marque bien les préoccupations de l’époque.

Je n'ai pas trouvé d'extrait de cet album, mais on peut se faire une idée de ce qui s'y passe avec cet autre enregistrement:

J'apprécie!

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 11 mai 2023 18:15

whereisbrian a écrit :
jeu. 11 mai 2023 08:14

J'apprécie!
Le dire c'est déjà beaucoup !

J'en profite du coup pour remonter celui-ci qui est également excellent, mais dans une autre veine, plus free mais tout aussi jouissif...

Dommage pas d'extrait non plus !
Douglas a écrit :
dim. 2 avr. 2023 03:32
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Elton Dean Quintet – The Bologna Tape (1985)

Evoquons, le temps de cet album, une autre face d’Elton Dean, connu plus souvent comme membre de Soft Machine et de son rôle sur la Scène de Canterbury. Mais tout ça appartient au passé, nous voici en quatre-vingt-cinq et Elton a viré sa cuti côté jazz, le voici à la tête d’un quintet en Italie, à Bologne où il se livre à deux « jams » intenses et épiques, ici ça transpire et les chevaux sont lâchés !

L’album est bon et les intervenants sont de qualité, se libérant assez vite des carcans dans cette douceur italienne. Elton Dean joue du saxello, une variation du saxophone soprano, Harry Beckett de la trompette et du bugle, Nick Evans du trombone, l’irlandais Liam Genockey de la batterie et Marcio Mattos est le bassiste brésilien de ces sessions, live à « l’Osteria Delle Dame » de Bologne, ce dix-huit avril quatre-vingt-cinq.

Deux improvisations sont le fruit de ce concert, chacune sur une face, « Port Of Call » qui dépasse les vingt minutes sur la première face et « Dust Up » encore plus étendue sur la seconde. Le tout est entièrement improvisé et ça fonctionne du diable ! Il faut dire que ces musiciens se connaissent parfaitement et, le temps d’une brève introduction, la machine qui se met en branle est tout simplement extraordinaire…

Chacun sait où se mettre en place, et les articulations semblent couler de source, l’habitude de jouer ensemble très certainement, une sorte d’union s’établit d’office et chacun apporte sa touche à l’édifice avec une redoutable efficacité. Les solistes sont exceptionnels et, à tour de rôle, les musiciens apportent, qui sa « patte », qui son génie propre, aucune faiblesse ici, seuls les rétifs à la musique « libre » trouveront à redire.

C’en est même impressionnant d’observer la « bâtisse » se construire, elle semble obéir à des plans, à une structure préétablie. C’est là le secret des impros quand elles se déroulent mieux que bien, qu’elles avancent avec une certaine gourmandise, pleine d’à-propos et de verve inépuisable, le premier jet est le bon, même s’il se joue à cinq !

Alors je ne sais si l’album plaira aux amateurs de l’école de Canterbury, mais je leur souhaite de goûter, par ce biais, aux bienfaits de la musique libre, si belle et créatrice, quand elle se joue comme ici, avec la plus belle des décontractions…
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 12 mai 2023 03:54

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David Walters, Vincent Segal, Ballaké Sissoko, Roger Raspail – Nocturne (2021)

On retrouve le duo Vincent Segal/Ballaké Sissoko sur cet album où violoncelle et kora vont rencontrer guitare et percussions. C’est David Walters l’invitant et le compositeur ici. David c’est un gars de Marseille, né d’une mère Martiniquaise, mais c’est surtout un voyageur, les Antilles et le Togo où il s’est mis véritablement à la musique. Il a appris le créole également, d’ailleurs il le chante principalement.

Celui-ci est son troisième album, je ne sais pas trop comment tout ça s’est goupillé mais le voilà dans une aventure acoustique avec des maîtres du genre. Pourtant ce n’est pas si surprenant car s’il y a des gars qui sont d’un contact facile, c’est bien ces deux-là, saltimbanques à grande renommée, toujours au service de la musique, ouverts sur les rencontres et prêts à partager les expériences. Roger Raspail est parfait également, percussionniste et batteur de talent, il assure comme un maître.

A l’intérieur du Cd il y a un petit poster qui, déplié, propose d’un côté une réplique du dessin de la pochette et de l’autre les paroles des chansons. Le créole est une langue très phonétique, qui permet au non usager francophone de saisir le sens, sinon dans le détail, du moins assez grossièrement, de quoi se plonger dans l’ambiance.

« Tout non sé nom, tout ko sé ko
Ballaké, Vincent, Roger
Tout nom sé nom
Sa en yé, an sé sa en yé
»

Certes c’est un album de chansons qui a plus à voir avec ce qu’on appelle, peut-être improprement, les musiques du monde, et sans doute le jazz n’est-il présent qu’au travers de racines qui s’entendent ici, rythmes, l’Afrique à travers la kora, les Caraïbes pour le reste…

David Walters - Papa Kossa (w/ Vincent Segal, Ballaké Sissoko & Roger Raspail) {Official Audio}


Freedom


Mama (Unplugged Version)


Nocturne
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 12 mai 2023 15:35

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John Zorn – The Last Supper: Filmworks XXII (2008)

Le vingt-deuxième volet des filmworks possède un packaging plutôt luxe, en effet il contient un supplément, au format Cd, d’un livret de cinquante pages avec des photos illustrant le film « The Last Supper » du cinéaste français Arno Bouchard.

Côté musique, un quintet de musique vocale composé de Lisa Bielawa, Caleb Burhans, Martha Cluver, Abby Fischer et Kirsten Sollek est soutenu par deux percussionnistes, Cyro Baptista, bien sûr mais aussi John Zorn, surdoué patenté qui peut tout faire.

Parfois le quintet vocal est seul, parfois il est accompagné par les percussions et parfois ce sont les percussions qui sont seules. Ce choix est imposé par la nature du film qui plonge dans les âges, les voix et les percussions sont réputées probablement comme étant les premiers vecteurs de « musique ».

Du coup c’est à la fois tribal et expérimental, seize séquences musicales se succèdent, c’est comme un bain il faut y plonger pour apprécier et s’y sentir bien…
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 13 mai 2023 04:12

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