J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 20 oct. 2022 09:19

Stagger Lee a écrit :
jeu. 20 oct. 2022 05:49
Noël Akchoté est peu évoqué ici. J'ai deux albums sur le label Allemand Winter&Winter que je trouve très bons, des reprises de Kylie Minogue et de Sonny Sharrock. Je pense à compléter ma collection de cet artiste. Des suggestions Douglas?
Noël Akchoté connaît une énorme production musicale mais elle est essentiellement constituée d'enregistrements immatériels, des fichiers à télécharger en quantité, du coup mes albums sont antérieurs à cette immense vague. Je dois approcher la dizaine d'enregistrements, la majorité sur le label "rectangle" et quelques autres en plus. Ils sont très free et pour la plupart improvisés, c'est pourquoi je n'en parle pas trop, tout en reconnaissant, évidemment, la grande qualité du musicien.

J'en ai parlé sur ce fil par deux fois, deux excellents albums que l'on peut recommander. Par ailleurs je ne connais pas les deux enregistrements que tu évoques, mais sur ce label j'ai "Détail" et "Lust Corner", j'aimerais bien que tu me donnes le nom des tiens, des fois que ça m'intéresse...
:cote:
Douglas a écrit :
sam. 28 mai 2022 05:29
Image

Noël Akchoté – Loving Highsmith (mars 2022)

Pour tous ceux qui connaissent et écoutent Noël Akchoté il se peut que ce disque surprenne car il n’est ni très fou, ni très déraisonnable, ni exagérément épris de liberté et de risques, bien que de temps en temps ça glisse un peu quand même, on ne se refait pas…

C’est un énorme pavé sorti sur « Ayler Records », le label qui n’en finit pas de mourir, fort heureusement encore vivant et en bonne santé, car celui-ci est tout simplement énorme, par sa démesure déjà, deux Cds contenant deux heures et dix minutes de musique non-stop, et de la bonne je vous dis. Je l’ai écouté déjà deux fois, et entame un troisième petit tour, c’est extrêmement plaisant et même addictif, l’impression de redécouvrir chaque morceau à chaque écoute, comme si l’album était un « tout » pour auditeur glouton et insatiable.

Mais reprenons tout ça dans l’ordre en commençant par Noël, le fou à la guitare. Sa production est énorme et pour ce que j’en connais c’est souvent très free, propre à désarçonner le non-habitué, c’est peut-être pour ça que je ne vous en parle pas trop, mais c’est un as de son instrument, la guitare à laquelle il se dévoue entièrement et qu’il connaît mieux que personne, vu qu’il en sort des sons, des impros et des compos à désarçonner Derek Bailey lui-même.

Ceci posé, voici l’objet de son travail, une B.O. consacrée au fim de la cinéaste Eva Vitija qui se nomme tout simplement « Loving Highsmith ». La romancière Patricia Highsmith est en effet le sujet de ce film qui se consacre à sa vie personnelle et sentimentale, je ne suis pas trop cinéphile et ne suis pas trop enclin à aller voir ce genre de film, mais qu’importe, l’écrivaine est de qualité et son œuvre très estimable. C’est aussi l’occasion de découvrir une magnifique pochette avec de nombreuses photos pleine de vie et de bonheur.

J’en arrive seulement maintenant à l’essentiel, Noël est accompagné sur le premier Cd par Mary Halvorson, c’est donc à une réunion de deux guitares à laquelle nous sommes conviés. Les treize premiers titres sont issus de la musique du film et les treize autres de la session d’enregistrement, l’occasion ici d’écouter quelques reprises et quelques standards. C’est juste magique, hein !

Sur l’autre Cd le premier titre est l’occasion d’un trio, Mary, Noël et Bill Frisell qui interprètent « Death is Only A dream », le titre nous plonge bien dans l’ambiance… Bill est en effet l’invité de Noël sur ce second Cd qui contient onze pièces issues du film, quatre pièces alternatives souvent plus longues que celles qui ont été sélectionnées, et sept autres pièces enregistrées lors de cette session. Juste magique aussi, j’aime beaucoup Bill Frisell qui se montre capable de jouer avec n’importe qui tout en restant toujours lui-même, un grand maître vraiment.

Si vous aimez les guitares ne vous privez pas de ce régal, d’autant que ça aidera le petit label français à tenir le coup et à poursuivre son œuvre salutaire.

Death Is Only a Dream


Fraise


Vu


Pluvier

Voici l'autre:

Jean-Marc Montera – What's Up? (Femmes Poètes De La Beat Generation) (2013)

Douglas a écrit :
ven. 17 juil. 2020 06:44
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A travers cet album Jean-Marc Montera choisit de rendre hommage aux poétesses de la « Beat Génération ». Reconnaissons qu’à l’évocation de cette période de la vie culturelle américaine ce sont essentiellement des noms masculins qui défilent, aussi, après la lecture du livre de Brenda Knight « Women of the Beat Generation », Montera décide de donner écho à quelques-unes d’entre elles.

Il s’entoure de trois autres guitaristes, Lee Ranaldo, Jean-François Pauvros et Noël Akchoté ainsi que d’une récitante dont le timbre de voix et la diction épousent magnifiquement le projet, Sophie Gontier. Fanny Pacoud au violon, Ahmad Compaore à la batterie et Ernie Brooks à la basse (sur une partie des titres) complètent cette toute nouvelle formation, qui s’est rencontrée pour la première fois au complet dans le studio d’enregistrement, improvisant totalement et gravant l’album en une seule prise.

Les poèmes en anglais sont écrits et traduits sur le livret d’accompagnement, ainsi personne n'est perdu. Un beau travail de Radio-France au travers de son label « Signature », le « coffret-livre » qui contient le double Cd est somptueux. Les poétesses retenues se nomment Anne Waldman, Hettie Jones, Janine Pommy Vega et Ruth Weiss. Les mots sont simples, ce sont ceux de tous les jours, ils sont puisés dans le quotidien, c’est le choc, l’agencement, la répétition, l’architecture grammaticale, le rythme et la musique qui les portent, qui nous touchent et créent l’émotion, pas de tabou mais une urgence, il faut « ouvrir les portes de la perception » …

Vraiment superbe.

Jean-Marc Montera: What's Up? Femmes poètes de la Beat Generation


Sophie Gonthier, Lee Ranaldo, Noël Akchoté, Jean-Marc Montera, Ernie Brooks, Ahmad Compaore, "train Song".
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 21 oct. 2022 02:17

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Various - Blue Note Re:imagined II (2022)

Je vous avais parlé de la version n°I sortie en deux mille vingt où l’on pouvait entendre quelques fleurons de la nouvelle génération. A savoir Ezra Collective, Alfa Mist, Nubya, Shabaka Hutching, Melt Yourself Down et beaucoup d’autres encore, moins connus. Sur ce second volume d’autres noms apparaissent, beaucoup d’inconnus à mes oreilles, mais quelques-uns me parlent.

On rappelle que le concept ici est de faire jouer un thème relativement classique, enregistré et créé par les anciens de l’écurie Blue Note, par de jeunes interprètes de la nouvelle génération. La trompettiste Yazz Ahmed tout d’abord, qui ouvre ce volume deux avec une reprise de Chick Corea « it ». Parmi ceux que je connais il y a l’excellent Oscar Jerome dont je vous ai parlé il y a peu qui reprend « (Why You So) Green With Envy » de Grant Green, un moment fort de l’album.

Il y a également Daniel Casimir en compagnie de Ria Moran qui interprète « Lost » de Wayne Shorter, une version chantée magnifique. Le tubiste Leon Cross qui reprend sans doute le titre le plus connu ici, « Epistrophy» de Thelonious Monk, l’intro se déploie avec une démarche de pachyderme puis tout glisse en une tendre folie avec effets garantis. Binker Golding qui se régale avec une belle interprétation de « Fort Worth » de Joe Lavano, un autre moment fort.

Pour ma part je ne connais pas les autres interprètes ici, Conor Albert ou Panthenope, Swindle ou Nubiyan Twist et six interprètes encore, mon ignorance est grande, mais tant mieux en fait car c’est aussi le but, découvrir de nouveaux talents et écouter des artistes inconnus ou émergeant.

J’aurais pu citer également « Ego Ella May » dans le registre des artistes reconnues, mais c’eut été un peu une sorte d’escroquerie puisque, je n’en ai fait connaissance qu’au travers de l’album de Theo Crocker « Love Quantum » où elle interprétait un très beau titre, « Somethin’ », dont j’ai parlé il y a peu. Ici elle chante « The Morning Side Of Love » de Chico Hamilton, avec talent et douceur, comme elle sait faire…

Côtés chansons il y a une reprise de Cassandra Wilson « Harvest Moon » chantée par Maya Delilah, deux titres de Norah Jones sont également réinterprétés, un par Parthenope « Don’t Know Why » et l’autre par Cherise « Sunrise », une version sans risque. « Feel Like Making Love » de Marlena Shaw est également chanté, ici par Kay Young. « Infant Eyes » de Wayne Shorter est chanté par Reuben James. Bon évidemment tout çà ça cartonne, limite variété, enfin à destination d’un très large public dépassant celui du jazz.

Il y a également quatre reprises de Donal Byrd, un des chouchous de la nouvelle génération. « Where are You Going ? » par Venna & Marco est pas mal, très dans l’air du temps. « Miss Kane » par Swindle fonctionne également assez bien, lui aussi réarrangé avec talent pour intégrer le son nouveau, celui qui correspond aux standards actuels, encore du bon travail !

Toujours avec Donald Byrd, mais cette fois-ci avec moins de grandiloquence Nubyan Twist reprend « Through The Noise (Chant N°2) », titre chanté baignant dans ce même jus sucré qui plaît tant, ici avec de très bons passages assez jazzy. Le dernier titre signé Donald Byrd est également le dernier de cette compile, « Cristo Redentor » par Franc Moody, finalement assez dans l’esprit de son créateur en gardant le côté négro spiritual, une belle réussite.

Un album qui baigne dans le son d’aujourd’hui, avec énormément de chants, bon l’album est là pour se vendre, il donnera peut-être le goût du jazz à certains qui n’y seraient pas venus par d’autres voies (voix)…


[Why You So] Green With Envy


Lost


Fort Worth


The Morning Side of Love
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 21 oct. 2022 13:26

Je remonte un peu le temps à la recherche du Volume un!
Douglas a écrit :
sam. 31 juil. 2021 02:34
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Blue Note Re :Imagined (2020)

Voici un album paru en fin d’année dernière, c’est une compile, format double vinyle, avec un thème « Blue Note Re :Imagined ». La nouvelle génération va donc interpréter des thèmes écrits autrefois par quelques vedettes du catalogue à la note bleue.

Parmi les interprètes il y a quelques têtes d’affiche en vogue, c’est un peu toujours les mêmes, Ezra Collective qui joue « Footprints » de Wayne Shorter, Alfa Mist qui a choisi « Galaxy » composé par Eddie Henderson, Nubya Garcia qui joue « A Shade of Jade » de Joe Henderson, Shabaka Hutching interprète « Prints Tie » de Bobby Hutcherson et la formation Melt Yourself Down qui a réimaginé « Carribean Fire Dance » de Joe Henderson, on peut y entendre aussi une belle reprise de "Rose Rouge" de St germain qui ouvre la danse.

Il y a également « Maiden Voyage » et « Watermelon Man » d’Herbie Hancock qui sont repris ainsi qu’un second thème de Bobby Hutcherson, « Montara », et un autre encore de Wayne Shorter « Armageddon » le plus réinterprété ici puisque « Speak No Evil » est repris par Emma et Jean Thacktray. Les amateurs de Laurence Mizell apprécieront « Ring Parade » interprété autrefois par Andrew Hill et ceux de McCoy Tyner « Search For Peace » repris par Ishmael Ensemble, et il y a d’autres interprétations encore…

Globalement l’album baigne dans une ambiance très soul, teintée parfois de hip hop et d’électro, un son plutôt dans l’air du temps qui laisse derrière lui le bop d’autrefois, les relectures sont donc dans le vent et le souffle du temps qui pousse vers l’avant la nouvelle génération de musiciens londoniens.

Beaucoup de remix ici, des relectures qui dépoussièrent un peu, sans pourtant que le besoin ne se fasse sentir, mais qu’importe, le challenge est là et il faut relever ce défi, ce qui plaira aux amateurs de sons modernes et aux curieux musicaux, en quête de frissons nouveaux, bien qu’ici la démarche commerciale ne soit pas bien loin.

Ezra Collective - Footprints (Visualiser)


Poppy Ajudha - Watermelon Man (Under The Sun)


Jorja Smith - Rose Rouge


Skinny Pelembe - Illusion (Silly Apparition)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 22 oct. 2022 04:27

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The Comet Is Coming - Hyper-Dimensional Expansion Beam (2022)

Voici le retour de Shabaka aka « King Shabaka » semble-t-il, l’homme aux multiples casquettes, il joue dans plusieurs formations, « Sons of Kemet » possiblement splité, « Shabaka and The Ancestors » pour le meilleur et ici avec « The Comet is Coming ». Cette dernière n’est pas ma préférée, trois albums sont déjà parus, « Channel The Spirits » en deux mille seize, « The Afterlife » et « Trust In The Lifeforce Of The Deep Mystery » en deux mille dix-neuf. Voici donc le dernier, tout neuf, à peine sorti « Hyper-Dimensional Expansion Beam ».

« The Comet Is Coming » est un trio, outre Shabaka Hutchings qui joue du sax et du Shakuhachi il y a Danalogue qui joue d’une pléiade de synthés, des percus et use du Field Recording, ainsi que Betamax à la batterie, aux percus et aux synthés également.

Je remarque une sorte de tournant sur cet album, les rôles tels qu’ils étaient distribués varient un peu au détriment de Shabaka et à l’avantage de Danalogue, qui prend plus de place à l’avant de la musique, à l’image de cet « Atomic Wave Dance » pas trop ragoutant. Betamax est toujours aussi précieux avec ce drumming efficace, pêchu et entêté qui assure une assise très rock à l’ensemble, du solide, carré, béton.

Shabaka assure gravement sur la septième pièce « Angel Of Darkness » où il nous rappelle le meilleur de la formation, se rappelant à nous avec tout ce que l’on aime, plénitude, force, montée progressive vers une explosion finale. Il parvient également à dynamiter « The Hammer » avec sa grande classe.

S’il faut parler des boîtes, on pointerait l’électro, la dance, la techno (code), mais également le hip hop et surtout le funk et même le rock avec cette lourde rythmique, je n’ai pas parlé du jazz bien que ces trois-là en soient issus, amis d’enfance partageant les mêmes études, il y a des liens tissés par les années qui ne se brisent pas facilement.

On a également compris que cet album n’était sans doute pas le meilleur représentant du genre, il marque une évolution, mais il n’est pas sûr qu’elle soit bénéfique, ils ne déméritent pourtant pas mais certaines pièces sont tout de même assez lourdes, « Technicolour », « Atomic Wave Dance » ou même « Code » qui supportent difficilement plusieurs écoutes.

« Aftermath » est pas mal, « Tokyo Nights » également, au total l’album mérite l’achat si vous avez un penchant pour ce Shabaka-là, aux dernières nouvelles il a fait paraître un album sous son nom « Afrikan Culture » mais uniquement en dématérialisé pour l’instant, il s’en dit grand bien.

ANGEL OF DARKNESS


THE HAMMER


AFTERMATH


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 22 oct. 2022 14:03

Voici les deux premiers E.P. de la formation:

The Comet Is Coming – Prophecy (2015)
Douglas a écrit :
sam. 16 nov. 2019 16:06

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Prophecy est le premier E.P. de la formation The Comet is Coming composée du saxophoniste King Shabaka (aka Shabaka Hutchings), Danalogue The Conquerer (aka Dan Leavers) aux claviers, synthés, électro et Betamax Killer (aka Maxwell Hallett) à la batterie. Ce premier EP est sorti en 2015, il contient ce qui fera la fortune du trio, au fil de l’album après un départ limite plan techno – refrain au canevas rock, très "rentre dedans" on aboutit sur le dernier titre à une très belle rêverie futuriste, entre les deux on ne s'ennuie pas, on sent ici où là l’influence du groupe Melt Yourself Down où Shabaka a opéré. Ce premier mini-album est bien réussi, le trio saura se mettre en scène avec un jeu d’éclairage assez mystérieux et des costumes « urbains » un peu canailles qui auront un impact visuel assez fort, présageant un succès important.

Prophecy
The Comet Is Coming – Death To The Planet (2017)
Douglas a écrit :
lun. 2 déc. 2019 15:45
Image

Death to the Planet est le second E.P. de The comet is coming, sorti en 2017 après l’album « Channel The Spirits ». On retrouve le saxophoniste Shabaka Hutchings, le batteur Max Hallett et le joueur de synthé Dan Leavers. « Start Running » le morceau d’ouverture est bien construit, il ménage une tension avec habileté pendant toute la durée du titre, laissant présager un bel album. « Final Eclipse » est un peu en-dessous mais maintient l’intérêt grâce à des variations assez habiles, mais certains passages répétitifs un peu techno affaiblissent le propos. Malheureusement, sur la seconde face, le groupe met trop en avant l’aspect techno et les effets un peu faciles, donnant l’impression de glisser vers une musique commerciale. Une demi-réussite seulement.

Start Running


Final Eclipse (Full Version)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Suricate » sam. 22 oct. 2022 14:56

Douglas a écrit :
sam. 22 oct. 2022 04:27
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The Comet Is Coming - Hyper-Dimensional Expansion Beam (2022)

Voici le retour de Shabaka aka « King Shabaka » semble-t-il, l’homme aux multiples casquettes, il joue dans plusieurs formations, « Sons of Kemet » possiblement splité, « Shabaka and The Ancestors » pour le meilleur et ici avec « The Comet is Coming ». Cette dernière n’est pas ma préférée, trois albums sont déjà parus, « Channel The Spirits » en deux mille seize, « The Afterlife » et « Trust In The Lifeforce Of The Deep Mystery » en deux mille dix-neuf. Voici donc le dernier, tout neuf, à peine sorti « Hyper-Dimensional Expansion Beam ».

« The Comet Is Coming » est un trio, outre Shabaka Hutchings qui joue du sax et du Shakuhachi il y a Danalogue qui joue d’une pléiade de synthés, des percus et use du Field Recording, ainsi que Betamax à la batterie, aux percus et aux synthés également.

Je remarque une sorte de tournant sur cet album, les rôles tels qu’ils étaient distribués varient un peu au détriment de Shabaka et à l’avantage de Danalogue, qui prend plus de place à l’avant de la musique, à l’image de cet « Atomic Wave Dance » pas trop ragoutant. Betamax est toujours aussi précieux avec ce drumming efficace, pêchu et entêté qui assure une assise très rock à l’ensemble, du solide, carré, béton.

Shabaka assure gravement sur la septième pièce « Angel Of Darkness » où il nous rappelle le meilleur de la formation, se rappelant à nous avec tout ce que l’on aime, plénitude, force, montée progressive vers une explosion finale. Il parvient également à dynamiter « The Hammer » avec sa grande classe.

S’il faut parler des boîtes, on pointerait l’électro, la dance, la techno (code), mais également le hip hop et surtout le funk et même le rock avec cette lourde rythmique, je n’ai pas parlé du jazz bien que ces trois-là en soient issus, amis d’enfance partageant les mêmes études, il y a des liens tissés par les années qui ne se brisent pas facilement.

On a également compris que cet album n’était sans doute pas le meilleur représentant du genre, il marque une évolution, mais il n’est pas sûr qu’elle soit bénéfique, ils ne déméritent pourtant pas mais certaines pièces sont tout de même assez lourdes, « Technicolour », « Atomic Wave Dance » ou même « Code » qui supportent difficilement plusieurs écoutes.

« Aftermath » est pas mal, « Tokyo Nights » également, au total l’album mérite l’achat si vous avez un penchant pour ce Shabaka-là, aux dernières nouvelles il a fait paraître un album sous son nom « Afrikan Culture » mais uniquement en dématérialisé pour l’instant, il s’en dit grand bien.

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J'ai apprécié, j'aime beaucoup. Merci pour la découverte.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 22 oct. 2022 15:06

Suricate a écrit :
sam. 22 oct. 2022 14:56

J'ai apprécié, j'aime beaucoup. Merci pour la découverte.
Il y a cette petite compile autour du premier album qui est pas mal, et peu coûteuse en plus!

Il y a également trois inédits.

https://www.discogs.com/fr/release/1095 ... s-Prophecy
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Suricate » sam. 22 oct. 2022 15:15

Douglas a écrit :
sam. 22 oct. 2022 15:06
Suricate a écrit :
sam. 22 oct. 2022 14:56

J'ai apprécié, j'aime beaucoup. Merci pour la découverte.
Il y a cette petite compile autour du premier album qui est pas mal, et peu coûteuse en plus!

Il y a également trois inédits.

https://www.discogs.com/fr/release/1095 ... s-Prophecy
Il faillait me voir à 5mns de "angel of darkness" imitant les Status quo en plein délire. Le pied quoi !! :hehe:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 23 oct. 2022 04:18

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Surnatural Orchestra – Pic (2022)

Il vient d’arriver, le dernier né du Surnat’, la livrée est très ordinaire cette fois-ci, fini les petits coffrets mystérieux ou les livres incroyables, la crise est là et il faut faire avec. Par bonheur côté musique (ou faut-il dire bande son ?) c’est toujours aussi bon. « Pic » est aussi la bande sonore d’un spectacle où le « Cirque Inextremiste » ajoute ses performances visuelles, de telle façon que les acrobaties soient à la fois physiques et musicales.

Ça commence très, très fort avec le phénoménal « Sur Une Pente #3 » de Cléa Torales, une minute vingt-trois secondes pendant laquelle nous sommes plongés dan un univers tendu, gravissant cette pente sonore absolument fantastique… Une impression de commencer par ce qui pourrait-être la fin du spectacle, mais pas le temps de trop s’étonner que nous voilà partis vers « le Ciel Sur la Tête » !

Ils sont vraiment forts ceux du Surnat’, particulièrement les compositeurs, Nicolas Stephan, Pierre Millet, Boris Boublil, Fabrice Theuillon, Basile Naudet, Léa Ciechelski et Hanno Baumfelder qui sont à l’œuvre ici. On le constate ça tourne un peu, pas toujours les mêmes, certains s’en vont et d’autres s’affirment. Et puis surtout il y a le travail collectif, les arrangements, les orchestrations, la mise en place pour que tout soit parfait, et sur le plan du spectacle, et pour l’enregistrement de l’album.

Je ne parle pas des solistes, juste pour saluer les performances également à ce niveau, mais vous êtes au courant. On remarquera tout juste quelques moments de basse intensité disséminés ici ou là, il faut dire qu’on frôle l’heure et qu’il est difficile de maintenir la tension jusqu’au bout sans ménager des temps de pause, d’autant qu’il faut également se plier aux exigences du spectacle visuel.

Il y a également les performances vocales qui sont géniales, comme sur « Warum (Reality Isn’t A tango) », juste avant de gravir l’ « Annapurna », et de se retrouver « Sur Une Pente #2 », ce dernier titre est juste énorme ! Mais l’album se ferme sur une pièce de Boris Boublil, « Whisper Hot », une marche qui aurait pu figurer dans un Western, avant que les mots « The End » ne s’incrustent sur l’écran…

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 24 oct. 2022 05:43

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James Brandon Lewis Quartet - Molecular Systematic Music (2022)

Voici le retour du formidable James brandon Lewis Quartet, cette fois-ci pour un double Cd live à la « Rote Fabrik » de Zurich, le quinze mai deux mille vingt et un. L’album est paru il y a peu, pas encore répertorié sur Discogs, près d’une heure trente de musique torride avec de nombreuses parties improvisées.

On se croirait parfois revenu au temps de John Coltrane, quand il jouait une pièce et la faisait exploser dans la durée, c’était d’ailleurs là une de ses marques qui interpelait à l’époque et lui valait même des critiques parfois. Lorsqu’il fouillait les thèmes et les faisait exploser, pour mieux en faire le tour et en exploiter les moindres subtilités, jusqu’à les décortiquer à l’os.

Ici c’est un peu la même chose, tous les morceaux joués proviennent du même album, le somptueux « Molecular » paru en octobre deux mille vingt. Il contenait onze pièce, James Brandon en choisit neuf et exclut « Per 1 » et « Per 2 », c’est dire s’il joue quasi l’entièreté de l’album, excepté les deux pièces les plus courtes, quatre minutes à elles deux.

Ensuite ça dissèque grave, toutes les durées sont au minimum doublées, l’improvisation est la règle éminente ici, donner du poids, de la masse à ces compos pour en extraire le suc et plus encore. On retrouve le quatuor au complet, les quatre merveilleux, Aruán Ortiz au piano, Brad Jones à la basse et Chad Taylor à la batterie avec, bien entendu, James Brandon Lewis au saxophone ténor, il est également l’auteur des toutes les compositions.

La musique de James Brandon Lewis bénéficie aux States d’une reconnaissance avisée de la part d’un très nombreux public, ce n’est pas tout à fait un hasard si j’ai évoqué Coltrane au-dessus, car on retrouve une même curiosité musicale, une même énergie et ce désir de toujours vouloir creuser, décortiquer, une volonté d'aller toujours plus loin qui renvoie plus de cinquante années en arrière, comme si tout n’avait pas été dit et qu’il fallait encore retrouver cette identité-là.

On ne retrouve cependant pas cette plongée éperdue dans le free jazz qui termina la quête Coltranienne, bien qu’il y ait des éléments free dans la musique de James Brandon et assez souvent lors des impros, il prend garde à ne pas dépasser les limites apparues lors d’un « Love Supreme », ce qui lui donne un aspect plutôt rassurant.

Sa musique est moderne et n’a rien de revivaliste, il aime les mélodies et les jolis thèmes, en se campant souvent aux limites du déséquilibre, sans toutefois se laisser aspirer, funambule habile, il préfère une attitude optimiste et sereine. Sa quête est sans doute spirituelle également, bien que je n’en sache rien, on le ressent à l’écoute de sa musique, les mystiques des temps passés semblaient partager ce même chemin…

Toutes les sorties de James Brandon sont exceptionnelles, mais j’ai l’impression qu’ici il franchit encore un cap.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 25 oct. 2022 06:02

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Redman, Mehldau, McBride, Blade – LongGone (2022)

Cet album est en fait une résurrection, celle du Joshua Redman Quartet qui sortit, en mille neuf cent quatre-vingt-quatorze, l’album « MoodSwing » avec ces mêmes musiciens qui restèrent ensemble près de trois années. Joshua était alors une étoile montante qui mit vite le pied à l’étrier, mais chacun des musiciens qui composaient ce quartet devint leader et bénéficia de la reconnaissance du public, aussi c’est tout naturellement sur un pied d’égalité que les quatre se retrouvent et partagent amicalement cette pochette.

Joshua Redman est au sax soprano ou ténor, il est également compositeur de tous les morceaux, Brad Meldhau joue du piano bien entendu, Christian McBride est à la basse et Brian Blade à la batterie. A l’énoncé des noms on se doute bien qu’ici ça ne va pas être la révolution et que le plaisir de jouer à nouveau ensemble est le moteur de cette réunion.

Le jazz ici est très classique dans une veine post-bop très convenue, comme en témoigne le titre « Disco-Ears », chacun est un as de son instrument et le « travail » est absolument parfait, c’est cette perfection que l’on a à entendre ici, non pas par goût de l’esbroufe, mais juste par amour de cette musique, pour le plaisir qu’elle procure lors de son élaboration, s’écouter entre amis et réactualiser le passé, retrouver les frissons anciens de la musique co-construite et partagée.

« Statuesque » qui termine la face une, est une ballade méditative ou le ténor improvise longuement, soutenu par les trois autres qui esquissent des réponses et jouent des accords qui servent de tremplin au lyrisme du soliste, avant que Brad ne s’envole avec un soutien de la rythmique cette fois plus régulière. Mais ce sont toutes les pièces qui sont pareillement traitées, depuis l’excellent titre d’ouverture, le morceau titre, jusqu’à « Rejoice », reprise de l’album de quatre-vingt-quatorze, qui clôt cet opus, sur un extrait public enregistré en deux mille sept au Herbst Festival de San Francisco.

Certes l’album est sans surprise, les thèmes sont réussis et leur exécution est sans faille, alors on peut s’interroger, quel est l’utilité d’un tel album finalement puisqu’il s’inscrit dans un style de musique déjà ancienne et qu’il ne rajoute rien à l’histoire, sinon un nouveau chapitre, qui ne contient que des éléments déjà connus?

C’est effectivement une bonne question et chacun y apportera sa réponse, mais ne boudons pas l'offrande qui nous est proposée et goûtons tout de même à ce plaisir de jouer qui émane de cet album, même s’il n’y a aucune urgence à le placer en haut de la pile dans le rang des écoutes… Bon pressage vinyle chez Nonesuch.

Disco Ears


Ship to Shore


Long Gone


Rejoice
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 25 oct. 2022 15:01

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Laurent Coulondre – Meva Festa (2022)

Je vous ai déjà présenté deux albums du Nîmois Laurent Coulondre, son tout premier, et peut être son meilleur, « Gravity Zerø » sorti en deux mille dix-sept, son deuxième album « Michel On My Mind », l’hommage à Michel Petrucciani, plus classique, paru en deux mille dix-neuf et voici son troisième album, branché aux musiques cubaines et brésiliennes.

J’ai la version Cd, la pochette de ce dernier qui est très belle, est ornée de distinctions, « un événement Télérama », « Choc Jazz Magazine », « Indispensable Jazz news » et le « Must de TSF Jazz », bon c’est sans doute mérité, pourtant je ne suis en rien bouleversifié par ce que j’entends, ayant l’impression d’avoir déjà entendu ça mille fois avant.

Je sais, la critique est facile et pourrait s’appliquer à une grande majorité d’albums, et celui-ci ne démérite jamais. C’est juste qu’il ne correspond pas à ce que j’ai envie d’entendre. L’orchestre bâti par Laurent Coulondre possède de l’allure, le brésilien Adriano Dos Santos Tenorio aux percussions est une caution de valeur, les onze musiciens sont parfaits, mis en évidence par de très bons arrangements, on remarque la présence d’André Ceccarelli, dit « dédé », qui alterne à la batterie avec Martin Wangermée, il y a également une chanteuse, Laura Dausse, et des saxos, des trompettes, une basse, un chouette grand orchestre, quoi.

Les moyens sont là et ça s’entend, ça se voit également sur le verso où les sponsors s’affichent, mais je ne critique pas, j’aimerais même qu’il y en ait davantage ! J’aime bien « Piments doux » avec ses solos bien sympa, y’a pas à dire un beau solo et tout change ! L’intro de « Gato Furioso » avec la basse et les claviers est également très chouette.

Il faut également parler des trois premiers titres, « Meva Festa », « El Jonito » et « Agua Bon », bien foutus, bien arrangés, mais un peu trop propre sur eux à mon goût, maintenant, en live, ça peut cartonner, les solistes sont tout de même d’excellente qualité et c’est techniquement parfait.

Agua Bon


Laurent Coulondre Meva Festa - El Jonito [Official Music Video]


Laurent Coulondre - Meva Festa (OFFICIAL EPK)


Piment doux
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 26 oct. 2022 03:51

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Anne James Chaton, Andy Moor - Le Journaliste (2009)

Je quitte un peu l’actualité pour vous parler de cet album du duo Anne James Chaton, poète, récitant et Andy Moor, Guitariste et membre du groupe Hollandais « The Ex ». Les deux sont également équipés d’ordinateurs qui permettent de nombreux effets, bruitages et autres. Ce genre de skud c’est fréquemment classé « musique expérimentale » faute de trouver la bonne case.

Je vous ai déjà parlé de ce duo que j’apprécie, « Le Journaliste » est assez ancien puisqu’il date de 2009, pendant les années Sarko, on en parle sur le Cd. Bien que je me le sois procuré assez récemment et que treize années se soient écoulées depuis son apparition il conserve une grande partie de sa force et de son actualité. Les thèmes abordés, bien que nés dans un temps éloigné, intéressent tout autant « le journaliste » d’aujourd’hui.

C’est la force de la poésie, fut-elle incantatoire, répétitive ou matérielle, de résister à l’abrasement du temps qui passe. Un bel exemple nous est proposé ici. « Le Journaliste » ici, c’est le poète, Anne James Chaton lui-même qui scrute, analyse, dissèque et dénonce les travers de nos sociétés. Ainsi dès le premier titre il se met d’emblée en scène et se lance dans une énumération rapide et rythmée, d’adresses, de données chiffrées, titre de journaux, numéros de téléphone, ticket de caisse, carte bancaire et son numéro, types de paiement, heures dans la journée, bref des écrits de la vie quotidienne ou peut-être.

Au milieu de ce déluge de données variées qui nous inondent, une phrase émerge soudain qui prend place à volume égal dans ce déchaînement sonore : « La tradition de la trahison », maintes fois répétée, jusqu’à ce qu’on entende « la librairie Gilbert Joseph » et le flux reprend son cours jusqu’au « Merci pour votre achat » qui clôt la pièce. C’est l’un des textes tirés de la série des cent portraits réalisés par Anne James Chaton.

L’effet ressenti est celui d’une immersion dans un monde où tout bouge et va très vite, comme si nous étions livrés à une sorte de lessiveuse, jusqu’à l’essorage, l’essentiel n’est plus là, dévoré par tous ces chiffres, ces données inutiles qui nous encombrent la vie, cette aliénation du quotidien. Anne James Chaton ne nous livre pas son message directement, il nous plonge dans un climat et nous fait ressentir physiquement les choses, c’est terriblement efficace et habile. Tout tient dans cette voix et cette diction qui nous privent de notre humanité, des sentiments et de sensibilité.

Andy Moor procure un environnement sonore qui souvent nous plonge dans une sorte d’hypnotisme, il crée des rythmes, des phases répétitives souvent évolutives qui avancent par petites touches et nous plongent en objets réceptifs à ce qui passe par le canal auditif, la multiplication des informations livrées par le récitant sont alors reçues, tel un flux d’où émerge une partie de ce qui est dit, qui parle plus directement à notre inconscient.

Le titre sept « Newspaper » est une lecture des titres que l’on trouve dans un journal, parmi eux on entend « La tradition de la trahison », et plus loin « Le Système Sarkosy » maintes fois répété, comme sur un vinyle rayé, puis des paroles revendicatives et déclamatoires d’un certain « Jean Marie B. », et à gauche, une petite voix qui murmure « elle flirte avec les lignes »…

Cet album est une expérience dont le but est de nous inciter à former notre esprit critique et à hiérarchiser les informations, par exemple dans un quotidien. L’album est très réussi, à signaler le titre « Scoop » qui est uniquement instrumental.

Le Journaliste


Anne-James Chaton + Andy Moor - Portrait


Dans Le Monde


Newspaper
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 27 oct. 2022 03:05

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Xavier Garcia – Radiorama (2006)

Dans un univers très différent voici un album de Xavier Garcia sorti sur « Signature », le label de Radio France et de l’INA, qui sortait, à l’époque, des albums qui utilisaient un fermoir aimanté pour clore les pochettes. Celles-ci étaient fréquemment décorées d’une lettre majuscule d’imprimerie, qui donnait une identité à la série et correspondait bien à son nom.

Xavier Garcia utilise l’électro, les samplers, il est également responsable du traitement et de la conception générale. Il est aidé par Alexandre Meyer à la guitare électrique et Lucia Recio à la voix. Le thème général est ici très important, l’album se nomme « Radiorama » car tout tourne autour de ce média : la radio.

C’est une commande du Groupe de Recherches Musicales de L’INA, il y eut une diffusion publique salle Olivier Messiaen en septembre deux mille quatre. L’œuvre se construit autour des archives sonores de l’INA mis à disposition sur une cinquantaine d’années, ces documents sont la matière sonore qui servira de matériau musical. L’enregistrement Cd sera effectué en janvier deux mille cinq au studio 116 de l’INA-GRM.

Les trois musiciens vont alors se lancer dans une recherche afin d’effectuer une sélection qui sera à la base des dix titres présentés ici. La pochette contient un poster géant qui présente les détails des documents sonores. Par exemple l’archive 3, ou titre trois, correspond au discours de Charles de Gaule lors de l’inauguration de la maison de Radio France le quatorze décembre mille neuf cent soixante-trois.

On assiste également à la première expérience de diffusion stéréophonique, avec deux radios différentes lors de l’archive douze, permettant l’écoute d’un défilé de cavalerie se déplaçant de la droite vers la gauche.

Qu’on ne s’y trompe pas, il y a beaucoup d’humour et de décalage dans le résultat sonore mis à notre disposition, c’est un véritable délice qui nous est offert et souvent il est difficile de ne pas sourire. Toutefois il y a tout de même un certain sérieux car chaque document correspond à une étape chronologique importante, comme la naissance des « radios libres », qui nous remplissaient d’espoir alors.

C’est l’archive six, extrait de Nuits Magnétiques ; cause toujours, tu m’intéresses ; j’ouvre la fenêtre et j’écoute le monde. On y entend Coluche ainsi que beaucoup d’autres personnes anonymes. Une personne nous parle également des ondes courtes, du mystère qu’elles contenaient, avec ces voix venues de pays lointains, cette recherche pleine d’espérance qui se concrétisait lorsqu’on pouvait capter une station, qui semblait souvent lointaine, principalement à cause de la mauvaise qualité sonore…

Ainsi par petites touches habiles Xavier Garcia nous plonge dans l’histoire de la radio, mais aussi dans celle des idées, des révoltes et des colères dans l’archive neuf, comme celle de Léon Zitrone « Je vous dis merde ! » ou de jean Lebrun « Bon Madame, je vous demande d’interrompre maintenant ! » Il y a également cette lettre d’une auditrice lue par une comédienne, extraite de l’émission « Pot au Feu », dont on ne connaitra jamais le contenu.

Bon je me plaignais pour l’album un peu au-dessus (Coulondre) d’un certain formatage, ici c’est l’inverse, tout est surprenant, ça surgit de partout, c’est une fresque sonore à laquelle nous sommes invités avec des surprises continuelles, un travail extraordinaire effectué par le trio qui souligne, met en forme et présente les extraits choisis dans une sorte de cocon musical particulièrement attrayant.

Magnifique !

Accordez vos appareils


De Gaulle inaugure


Colères


Lutte Radios Libres


Réglage stéréo
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 28 oct. 2022 04:12

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Divers-Sous les pommiers : les artistes en résidence du festival (2022)

Un chouette double album en provenance du festival « Jazz Sous Les Pommiers » qui se déroule au mois d’août à Coutances. Cet enregistrement est d’ailleurs issu d’un concert qui se donna lors du quarantième festival, en deux mille vint et un. Exactement dix morceaux joués par dix musiciens.

Pourtant ils n’ont pas l’habitude de jouer ensemble même si parfois ils se côtoient, ce sont des musicos plutôt très en vue dans le paysage du jazz français et peu auraient parié pour l’existence d’une telle formation, même si elle est liée à l’événement que marque cet anniversaire et ne sera pas pérenne.

Pour comprendre cette affaire il faut connaître le statut de « musicien en résidence », c’est le ministère de la culture qui a initié ce statut qui bénéficie à quelques musiciens qui demeurent « en résidence longue » pendant trois années, comme à Coutances. C’est une sorte d’échange qui se déroule entre musiciens et institution, ici entre le festival de Coutances et, par exemple, Franck Tortiller qui sortit autrefois « Close To Heaven » avec l’Orchestre National de Jazz, un hommage à Led Zeppelin dont le titre « Kashmir » est joué ici sur le second Cd, car l’album est double.

Franck a donc bénéficié d’une sorte de bourse, une sécurité financière et, de son côté il s’est engagé localement auprès du festival et peut-être de la localité, les écoles, faire connaître le jazz, s’ouvrir vers un nouveau public et participer à des manifestations, des rencontres, et même créer des spectacles, et bien entendu promouvoir le festival.

L’idée est bonne car les résidents sont déjà dix à s’être succédé, Franck donc(vb), puis Yves Rousseau (b), Bojan Z (clav), Louis Winsberg (g), Andy Sheppard (st), Thomas de Pourquery (sa,vc), Airelle Besson (tp), Anne Paceo (bt), Théo Ceccaldi (vl) et Fidel Fourneyron (tbn), pas mal l’équipe, et les voilà tous réunis sur ce double album pour interpréter un titre de chacun.

L’album est tout simplement excellent et la cohésion entre les musiciens absolument parfaite, le résultat d’une préparation commune et d’une bonne ambiance, très probablement. De toute façon, avec le niveau de chacun, il ne peut y avoir d’incidents, en tout cas perceptibles à mes oreilles, je suis plutôt épaté par cet album et le résultat final, mais chacun ici est un improvisateur et peut donc s’adapter à toutes les circonstances et même aux impromptus.

Les pièces sont même plutôt longues de façon générale, entre six et douze minutes, de quoi faire, ce qui permet de nombreux solos. Il est difficile de ressortir des compos tant il y a de qualité partout, sans doute certaines sont-elles déjà connues et tournent comme des petits hits du jazz, « Radio One » d’Airelle Besson, ou « Love In outer Space » de Sun Ra et bien sûr le fameux « Kashmir » dont on a déjà parlé, mais il y a également « My Whife’s Gynaecologist Doesn’t Like Jazz » d’Andy Sheppard dont le titre seul est tout un roman.

Peut-être hésiterez-vous ou montrerez-vous méfiant devant la promesse de cet album, alors soyez rassurés, c’est du tout bon !

Thomas de Pourquery : Love in outer space (Sun Ra) - Concert des résidents, Jazz sous les pommiers


Kashmir (Live at Festival Jazz Sous Les Pommiers)


Radio One (Live at Festival Jazz Sous Les Pommiers)


My Wife's Gynaecologist Doesn't Like Jazz (Live at Festival Jazz Sous Les Pommiers)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 29 oct. 2022 03:07

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Richard Pinhas And Merzbow – Keio Line (2008)

Voilà une rencontre à la fois étonnante et même excitante, chacun des deux participants est une légende en soi, deux figures de la musique underground qui se réunirent lors d’un concert à Tokyo, en deux mille sept, ce concert et ce qui s’y passa n’a pas été enregistré, mais un lien s’établit qui se concrétisa alors qu’ils étaient ensemble, sur la « Keio Inokashira line » ligne de métro Tokyoïte, ils décidèrent alors d’un enregistrement en studio, les vingt-cinq et vingt-six octobre, au « Peace Music Studio ».

Merzbow, aka Masami Akita, c’est l’apôtre de la Noise japonaise et même mondiale, c’est le « bruit et la fureur » cette image lui va bien, et pourtant ici, bien non, pas vraiment, il faut croire que la rencontre avec Richard Pinhas a su faire émerger une nouvelle facette, et pourtant, Richard n’est pas non plus un « cool », l’agressivité il connaît lui aussi !

Disons que rien ne se passe comme prévu, ou plutôt comme un gars simple comme moi aurait cru, Merzbow joue de son synthé, un EMS synthi A ainsi que de tous les "bruits", Richard de sa guitare et des Loops. Point de déluge sonore ni de barouf, aucun, à la place une musique pleine de quiétude et de sérénité. Parfois on semble baigner dans un univers krautrock non identifié.

Il faut dire que l’album est long, plus d’une heure cinquante, le temps est d’importance, il laisse la place aux impros, à l’écoute, à la plus fine des collaborations, une sorte d’osmose qui s’opère, on ne sait qui joue quoi, même si l’on devine de temps en temps, le plus souvent on n’y prend garde, car la musique semble venir d’une seule source. Les deux sont à l’origine d’un monde sonore qui trouve, sur le premier Cd, son aboutissement sur le magnifique « Shibuya AKS » qui conclut la suite « Tokyo Electric Guerilla » et « Ikebukuro : Tout Le Monde Descend ».

Je dois dire que ce qui se passe à l’écoute de cet album est assez étonnant, il possède un pouvoir apaisant, en même temps qu’il vous happe en vous libérant des contraintes usuelles, difficile en effet de ne pas être cent pour cent branché sur la musique et les effets sonores, même quand l’étape de la musique contemplative s’achève, lorsqu’elle butte sur « Chaos Line », qui envoie des tempêtes et de la tension.

Mais les messages envoyés via les titres ne sont pas tendres, « Kills Animal Killers » qui ouvre le second Cd, « Fuck The Power (and Fuck Global Players) » qui le termine, et, à l’intérieur du livret, cette maxime : « Stop consumption ! Stop Killing Animal ! Ni Dieu ni Maître ! », sur ce dernier slogan on reconnaît la patte de Richard qui convoque la devise de l’anarchie…

Cette collaboration entre les deux musiciens ne restera pas sans suite, on notera « Metal/Crystal » toujours en deux mille huit et « Rhizome » en deux mille onze. Il faut noter également que cet album bénéficie d’une parution en vinyle, il en faut trois pour tout caser.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par whereisbrian » sam. 29 oct. 2022 08:42

Cet album est magnifique (Rhizome également). :chapozzz:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 29 oct. 2022 13:19

whereisbrian a écrit :
sam. 29 oct. 2022 08:42
Cet album est magnifique (Rhizome également). :chapozzz:
Je ne connais pas "Rhizome", du coup merci pour la recommandation!
:super:
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 29 oct. 2022 16:03

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Divers - Jazz A Vienne - Past & Future (2022)

Encore un double Cd élaboré par un grand festival du Jazz français, c’est « Jazz A Vienne » qui s’y colle, un des plus renommés et même un « historique » pourrait-on dire, cette fois-ci c’est le format de la compilation qui est privilégié, avec ses qualités et ses défauts.

Il y a pourtant une originalité, elle se révèle dès le titre, « Past & Future ». En effet sur le premier Cd le festival se tourne vers son passé et présente sept extraits de concerts piochés dans son histoire, alors, forcément, quelques grands noms sont présents. Sur le second Cd c’est le futur qui est interrogé par la sélection de sept formations, encore émergentes, mais sur lesquelles le festival mise pour l’avenir.

Autant le dire d’emblée, le problème principal rencontré ici concerne le manque d’homogénéité entre les pièces qui se suivent, on passe un peu du coq à l’âne et on saute, à défaut de tomber, de Charybde en Scylla. Je ne sais quel est le rôle du label dans cette sélection, mais sans doute a-t-il pesé.

Le premier titre côté « Past » date de l’an deux mille, c’est sans doute le plus beau de l’album, absolument magnifique, le trio Aldo Romano, Louis Sclavis et Henri Texier interprète « Soweto Sorrow », quatre minutes qui passent trop vite ! On glisse tout à fait dans un autre genre avec Roy Hargrove & RH Factor, on franchit également neuf années pour y trouver une musique plus électrique, avec un groove puissant, il faut dire que Roy cartonnait alors et ce « I’ll Stay » est plutôt pas mal, branché côté blues.

Ensuite on recule de dix ans, c’est-à-dire une année avant l’apparition d’Henri Texier si vous suivez bien, c’est Lalo Schifrin qui est à l’honneur, connu surtout pour ses B.O. et ses génériques TV, il nous joue ici « Panamericana » et nous offre un virage Argentin avec de la musique latino, à nouveau rien à voir avec ce qui précède, on remarque un beau solo de John Faddis à la trompette, mais rien d’inoubliable.

Quatre années plus tard on reste dans quelque chose d’approchant avec « La Banda de Santiago de Cuba » qui joue le célèbre « Chan Chan » de Compay Segundo, c’est sûr que ça fait plaisir, ce titre est arrivé au statut enviable de Hit mondial et ça marche à tous les coups, c’est sans risque.

Arrive ensuite, au festival organisé deux années plus tard, une véritable star du jazz, rien moins que McCoy Tyner avec son sextet qui interprète « Manalyuca » dont l’original se trouve sur « Land Of Giants » de 2003, c’est dire s’il est d’actualité lorsqu’il est joué, mais sans le vibraphone de Bobby Hutcherson, absent du festival, une sélection qui ne soulève aucune critique, les onze minutes consacrées à l’artiste sont amplement justifiées.

On recule dans le siècle précédent pour arriver en quatre-vingt-dix-sept avec le « All Star Quartet » de Milt Jackson et Hank Jones pour une interprétation de « Delilah » issu de la B.O du « Sanson et Dalila » de mille neuf cent quarante-neuf. Heureusement y’a le gars sur la pochette qui nous trimbale dans sa fusée qui remonte le temps. Du be bop extrêmement bien mené et un thème très chouette qui va bien.

Tout se termine en quatre-vingt-dix-huit avec Gilberto Gil qui n’est pas mon préféré, il interprète « Toda Menina Bainana » un de ses succès qu’il aime chanter à la fin des concerts.

Comme j’ai été trop long je vous fais la suite, c’est-à-dire le second Cd, en mode resserré. Ça tombe bien il est plus court, autour de la demi-heure, pour tout dire ces souvent « inconnus » sont vraiment épatants. Ça commence avec « Abraham Reunion » un quartet que j’imagine originaire de l’île en question, trois frères et sœurs, les « Abragham » plus un batteur pour une reprise de Donny Hathaway « Tryin’Times ».

La seconde piste est du Leon Phal Quintet, ils reprennent le « Soulful » de Roy Hargrove et s’inscrivent dans la lignée du compositeur, c’est plutôt bon tout ça. On continue avec Arnaud Dolmen et son quartet, là je connais un peu, Arnaud est un super batteur, il est accompagné par Swaéli M’Bappé à la basse, Gabriel Gosse à la guitare et Carl-Henri Morisset au Fender Rhodes, on reste encore dans ce jazz moderne électrifié, couleur jazzy-rock qui plaît bien à nos jeunes, fans de ballon. Des rumeurs en provenance de l’entourage de M’Bappé le présentent comme désirant quitter le band, mais celui a démenti, du coup son Mojo ne cesse de grimper, nous suivons l’affaire…

Toujours dans cette même veine électrique le trio « Jasual Cazz » interprète une de ses compos, « Baby Rover », on reste dans le même ton… On continue avec Emile London qui interprète également un titre de Roy Hargrove, « Strengh », il est clair que ce second volume, n’a pas le même défaut que le premier, il est même curieusement très homogène, l’impression d’y entendre toujours le même son…

Ça continue avec une reprise de Herbie Hancock par la formation Ishkero, « Oliloqui Valley » en provenance d’ Empyrean Isles, le quatrième album d’Herbie, du coup c’est plus original et on a droit à un beau solo de flûte de la part d’Adrien Dutertre, une belle interprétation. L’album se termine avec le Gin Tonic Orchestra qui interprète une de ses pièces « Do You Have ». Beaucoup d’effets, de boucles et d’électro ici, du groove également, préparez le Dancefloor ça va chauffer !

Sclavis, Romano, Texier - Soweto Sorrow (Live @Jazz à Vienne, 2000) {Official Audio}


Roy Hargrove - I'll Stay (Live @Jazz à Vienne , 2009) {Official Audio}


McCoy Tyner - Manalyuca (Live at Jazz A Vienne, 2005)


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 30 oct. 2022 04:38

Une petite remontée pour cet album un peu ancien déjà...

Laurent Coulondre - Gravity Zerø (2017)
Douglas a écrit :
jeu. 20 févr. 2020 20:10
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Il y a une actualité concernant Laurent Coulondre qui fait la couverture de Jazzmag du mois de février, il est en effet consacré « musicien de l’année » qui vient de s’écouler, saluant la sortie de son album réinterprétant la musique de Michel Petrucciani, « Michel On My Mind ».

Pour autant, à la faveur d’un visionnage de concert succédant à la sortie de « Gravity Zerø » en 2017, je vais plutôt me plonger sur l’ambiance claviers électriques que sur celle du trio plus classique piano, basse, batterie, qui préside à son dernier album !

A gauche les « keyboards » avec Laurent Coulondre, à droite les « drums » avec Martin Wangermée, André Ceccarelli, Yoann Serra et Cyril Atef, un match en dix rounds, cinq par face ! Il ne faudrait pas croire que tous ces percussionnistes jouent en même temps, bien que ce soit le cas sur « Sticky Brushing », parfois il n’y en a qu’un, parfois ils sont plusieurs, le plus souvent par deux…

Au final le maître des orgues et des claviers bondit d’un style à l’autre avec maestria et légèreté, il passe aisément d’une évocation de Jimmy Smith aux accords jazz rock, en passant par des virages funk ou latino. Créatif, frais et virevoltant, il réagit aux pulsations initiées par ces quelques maîtres du groove hexagonal, pour un résultat qui se manifeste dans le plaisir et la joie de bouger !

Laurent Coulondre Gravity Zero - Sticky Brushing feat A. Ceccareli, C. Atef, M. Wangermée, Y. Serra


LAURENT COULONDRE - GRAVITY ZERO - "NITRO"


GRAVITY ZERO (extract #1) RELEASE PARTY - CAFE DE LA DANSE - Laurent Coulondre / Keys - André Ceccarelli / Drums - Cyril Atef / Drums, Perc & vocal - Martin Wangermée / Drums & electronics
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