J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 26 avr. 2023 14:11

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John Zorn – Filmworks XIX - The Rain Horse (2008)

Le dix-neuvième album de la série des filmworks a été composé par John Zorn en vue de servir la bande son d’un court métrage de Dimitri Geller, une sorte de « parabole » qui durait douze minutes. Mais Zorn, entraîné par son élan créatif, composa plus de quarante minutes de musique qu’il proposa au cinéaste, lui demandant de trier ce qui lui semblait le plus approprié.

Il soumit sa composition au grand savoir-faire d’un magnifique trio de musiciens, composé d'Erik Friedlander au violoncelle, Rob Burger au piano et Greg Cohen à la basse. Comme à l’habitude, ici tout est parfait, c’est du velours, brillant, on pourrait même parler d’une démonstration. On baigne dans une sorte de romantisme élégant, avec un grand lyrisme, remonte de temps en temps la musique klezmer, gitane ou de l’orient, mais aussi de la musique classique, de Satie à Debussy…

Mais le jazz est là également, dans les doigts des trois qui s’évertuent, un film imaginaire se dévoile sous nos yeux, à l’écoute de ces mélodies si réussies, comme « Forest in the mist », ou « Bird In The Mist » ou encore « Parable of Job », mais il est vain de vouloir extraire quelques pièces car tout ici est sublime.

Une des plus belles réussites parmi les filmworks…

John Zorn - The Rain Horse
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 27 avr. 2023 05:07

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James Brandon Lewis Trio – Eye of I (2023)

Sur le journal « Jazzmag », que je reçois dans ma boîte, il y a eu cette année des petits changements dans la chronique des disques. Autrefois il y avait les « chocs du mois », une sélection que je suppose collégiale des albums que l’on met en avant, et les autres… Dorénavant il y a aussi des deux étoiles, trois étoiles ou quatre étoiles, et aussi des « chocs », je suppose qu’une étoile ou zéro, ça doit également exister, au moins théoriquement. Je suggère, pour affiner le choix, de mettre des moitiés d’étoile également, ça ferait plus sérieux.

J’admets me laisser influencer parfois, mais il m’arrive plus souvent d’acheter les albums ou les cds avant la lecture du magazine, je mets les étoiles moi-même et ça me va. Après tout je suis déjà bien assez grand pour me débrouiller par moi-même, et, chacun peut facilement se faire son idée grâce aux extraits musicaux qui se trouvent bien souvent assez facilement, sauf si vous achetez un album de John Zorn.

Je vous dis ça parce que j’e me suis procuré ce Cd de James Brandon Lewis dès sa sortie, je l’ai bien écouté et, l’autre jour, je suis tombé sur la chronique du gars de Jazzmag qui lui colle trois étoiles. Même pas quatre, ça me choc, parce que pour moi il les vaut bien !

Bon on s’en tape un peu mais James Brandon c’est tout de même du sérieux, le gars il est positionné étrangement, souvent considéré comme un post bopper, c’est-à-dire pas du côté de la musique qui renverse la table et prône la révolution. Et pourtant il possède ce « truc » très moderne et souvent limite, qui le propulse vers le « presque » free, ça lui donne un charme indéniable, un positionnement un peu inédit, mais vous le savez car, de « Brandon Lewis », je vous ai déjà beaucoup parlé.

Son fidèle coéquipier, le batteur Chad Taylor n’est plus là, remplacé par l’excellent Max Jaffe, aux percus également, il y a aussi Chris Hoffman au violoncelle, à pédales pour aller plus vite, il fonce… Il y a également quelques invités, le cornettiste Kirk Knuffke sur deux titres dont l’exceptionnel « Someday We’ll all be Free » et le très beau « Even The Sparrow », et les « Messthetics » un quartet qui s’ajoute sur la dernière pièce « Fear Not », superbe elle aussi, mais le chroniqueur de Jazzmag il s’est peut-être arrêté avant.

Bon pour faire vite il y a également une reprise de Cecil Taylor, lui qui n’est pas souvent repris par ses collègues, ça s’appelle « Womb Water » et Max assure divinement à la rythmique. On peut parler d’une énergie rock sur cet album qui recherche une certaine simplicité pourrait-on dire, aller au but et toucher direct, une philosophie qui n’est peut-être pas la bonne pour nos esthètes distingués du jazzz.

Eye of I


James Brandon Lewis - "Someday We'll All Be Free"


The Blues Still Blossoms


James Brandon Lewis - "Fear Not" (feat. The Messthetics)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 27 avr. 2023 15:27

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John Zorn – Filmworks II - Music For An Untitled Film By Walter Hill (1996)

Comme indiqué dans le sous-titre, ce deuxième volume des filmworks concerne un unique film de Walter Hill, mais sans titre. D’une durée excédant les quarante-cinq minutes, il contient trente-six titres au total, c’est dire si la matière sonore est nombreuse, changeante, diverse et brève…

Toutes ces miniatures semblent baignées dans une atmosphère un peu rêveuse, hors du temps, des bribes de postnucléaire, ou encore des résurgences préhistoriques, ou même de sombres traînées moyenâgeuses qui surgissent dans les couloirs du temps…

Andy Haas joue du Didgeridoo, Marc Ribot de la guitare et du banjo, Carol Emanuel de la harpe, Jim Pugliese et Cyro Baptista des percussions, Anthony Coleman du piano et piano préparé, David Shea de l’électro et des samplers.

Toutes ces petites pièces qui se succèdent sont l’occasion de créer des successions de climats sonores qui se chevauchent, se continuent, ou au contraire contrastent violemment, la richesse dans les timbres et la variété dans les ressources instrumentales semble infinie, c’est un voyage musical qui nous est proposé, aux limites de l’ambiant.

Un album qui tranche avec les habitudes zorniennes, si tant est qu’il y en ait, nous voici aux confins des musiques atmosphériques et électroniques, une véritable musique de film, qui sait, parfois, se faire oublier pour faire place à l’imaginaire voire à l’irréel, au fantastique.

John Zorn - Meat Locker
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 28 avr. 2023 04:00

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Jî Drû – Fantômes (2023)

Je ne résiste pas, encore un trois étoiles, à croire que je stagne dans l’espace moyen, à l’abri des chefs-d’œuvre et des navets. Ou peut-être est-ce ce côté un peu pop, pas franco du jazz, avec un côté louche qui cherche à se vendre, ou bien encore ce côté trop propret et bien léché, pourtant d’habitude ça ne dérange pas trop, la netteté bien lisse.

Jî Drû, j’aime, avec tous ces chapeaux, ces coiffes multiples, « Western » avait été une belle surprise en deux mille dix-neuf, et puis « Tribe From The Ashes » en vingt et un avec Antoine Berjeaut, Thomas De Pourquery et Marion Rampal. Et puis aussi sa sœur de route, Sandra Nkaké, ils ne se quittent pas ces deux-là et les talents s’ajoutent.

Alors oui, des chansons, bien foutues, avec un climat, une personnalité et une signature qui apparaît lors de l’écoute en aveugle, la flûte, la voix de Sandra, l’écriture. Du coup le « Label Bleu » est encore au rendez-vous et cet album pourrait très largement dépasser le simple public du jazz auquel il n’est relié que par habitude.

Jî chante et joue de flûtes très diverses, traversière, à nez, bambou Peul, Bangkock Pipe, Vouivre, bouteille… Sandra chante et joue de la sanza, Mathieu Penot tient la batterie, Pierre François Blanchard le piano, Fender Rhodes, la Bass Key, Paul Colomb et Justine Metral jouent du violoncelle. On comprend à l’énoncé de cette liste que l’album est ouvert sur la musique du monde, les cordes et l’électricité. Le répertoire est majoritairement signé Jî Drû et Sandra Nkaké, ensemble ou séparément.

C’est très bien fait, aussi à l’aise au salon qu’en voiture, pour les vieux et les ados, les amateurs de jazz ou de pop, quelque chose d’universel se joue ici, avec une certaine tenue malgré tout, une production plutôt chic qui frôle l’heure. Bon, c’est sûr de temps en temps on a les foies, mais c’est bien normal, avec tous ces fantômes qui rôdent sur cet album, brrr….

Fantômes


Jî Drû - A SIGN OF THE DEVIL | SESSION LIVE |


Jî Drû - A BONFIRE | Official Music Video |


Strikes
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 28 avr. 2023 16:51

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John Zorn – Filmworks III : 1990-1995

Certains Filmworks s’ouvrent comme un menu, avec différents plats servis à la suite, ce volume trois n’échappe pas à la formule. L’entrée est de qualité, c’est la bande son de « Thieves Quartet » un polar de Joe Chappelle, il renferme ce qui demeure l’événement de ce recueil, la première sortie phonographique de ce qui deviendra « Acoustic Masada », John Zorn est à l’alto, Dave Douglas à la trompette, Greg Cohen à la basse et Joey Baron à la batterie, il y a également Robert Quine, le guitariste invité sur « Juke Box », l’un des douze titres consacrés à cette bande son. C’est juste magnifique !

On descend une marche avec l’interprétation du bref spot musical pour le dessin animé pour enfants, « Music for Tsunta », du dessinateur japonais Kiriko Kubo. Parmi les sept musiciens on reconnaît Bill Frisell et Ciro Baptista.

La B.O. d’« Hollywood Hotel », film de Mei-Juin Chen, poursuit l’aventure, c’est le duo John Zorn au saxo et Marc Ribot à la guitare qui enchaîne la dizaine de titres de cette bande son plutôt bien réussie.

Les trente et une pièces restantes sont des musiques commerciales, souvent pour des pubs, commandées par l'agence de publicité « Portland Weidman & Kennedy », plutôt avant-gardiste. Du coup ces séquences sont très brèves, souvent très expressives, il y en a pour tous les styles et pour tous les goûts.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 29 avr. 2023 05:02

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Le Cri Du Caire – Le Cri Du Caire (2023)

« Le Cri Du Caire » j’en avais entendu parler il y a plus d’une année, lors d’une sorte de documentaire télévisuel, Jazz Summer Tour 2021, dont le dernier volet concernait cette formation. Elle était alors un peu différente, Peter Corser jouait du saxophone, Karsten Hochapfel du violoncelle et surtout Abdullah Miniawi, chanteur-parolier, semblait porter l’identité authentique et première du « Cri Du Caire ». Je m’en souviens par bribes car la mémoire, parfois, lâche, mais le trompettiste alors était l’incroyable Médéric Collignon, me semble-t-il, avant qu’il ne se perde dans les interprétations de Boris Vian.

Je me souviens particulièrement de la fin d’un concert diffusé à cette occasion, lors du « Paris Jazz Festival », c’était d’une énorme puissance émotionnelle, la force réunie du chanteur et du cornettiste semblait vouloir soulever le monde, un moment vraiment incroyable d’une énergie folle, alors quand je suis tombé sur cet enregistrement lors de mes dernières pérégrinations, je l’ai embarqué de suite…

En plus d’Abdullah, Karsten Hochapel et Peter Corser le présent quartet comprend Erik Truffaz à la trompette en lieu et place de Médéric Collignon, l’enregistrement se déroule en studio, ou plutôt à l’abbaye de Noirac, entre le vingt-neuf mars et le trois avril vingt et un. Certes il n’y aura pas la magie de l’enregistrement public, mais on y trouve la pureté et la précision du son.

Les textes sont entièrement en arabe et sont peu perméables à mon entendement, mais ceux qui savent y trouvent un mélange entre foi et laïcité, Coran et révolution, avec les désillusions qui suivirent, la peine et les larmes. La voix chantée d’Abdullah Miniawi, par ses intonations est tellement habitée qu’elle parvient à nous toucher sans difficulté, par-delà les mots et leurs sens, elle va droit au cœur.

Le soufisme est élevé par la prestation des trois européens, Erik Truffaz est curieux de tous les projets, il n’a aucun mal à s’insérer dans celui-ci, et c’est le plus naturellement du monde qu’il se glisse en soliste et trouve les notes et les intonations qui déchirent, tout comme l’excellent saxophoniste Peter Corser qui n’a pas son pareil pour créer de la tension et mettre en valeur la voix d’Abdullah.

Karsten Hochapfel a également côtoyé Naïssam Jalal et est un habitué des musiques orientales, il se glisse ici avec une grande facilité et n’hésite pas, ici ou là, à proposer une solution rythmique de qualité à ses partenaires.

Après avoir tant tourné et joué, de concerts en festivals, le temps est venu de fixer cette musique dans le temps, de la faire connaître, et ce petit Cd fera plaisir à beaucoup, il n’y a pas de doute…

Le Cri du Caire - Pearls for Orphans


Balaya


Le marcheur


Splendid Tales
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 30 avr. 2023 04:50

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Andy Emler MegaOctet – No Rush ! (2023)

A mes oreilles, Andy Emler a su se frayer un chemin jusqu’au statut de musicien incontournable. L’effet fut immédiat dès l’écoute de « No Solo » en deux mille-vingt, suivi de « Just A Beginning » en deux mille vint et un et de ce « No Rush ! » sorti en février de cette année. Je n’ai pas encore pris le temps de remonter un peu la discographie, car un gars comme ça a dû laisser quelques traces phonographiques d’envergure, c’est quasi certain.

Ici il joue avec le MegaOctet, bien que dix noms apparaissent dans la liste des musiciens, certes il y a l’invité Nguyên Lê, à la guitare sur deux pièces, mais qu’importe ! L’album est très beau, j’ai dû l’écouter une bonne dizaine de fois déjà et il s’en dégage pas mal de sérénité, et même de gravité, des sentiments pas forcément présents sur les enregistrements antérieurement écoutés.

C’est vrai on ne rigole pas trop, peut-être à cause de la conception de l’album, piégée dans le confinement, mais Andy a écrit les huit pièces de l’album avec dans les doigts une baguette de magicien, car tout fait sens, la création des ambiances, l’architecture des pièces, l’écriture un peu musique contemporaine ciselée jusque dans les infimes détails, certaines pièces sont plutôt contemplatives et d’autres plus enlevées.

Bien sûr il y a les solos qui se succèdent dans la structure et organisent les jaillissements et les fulgurances, il faut dire que l’octet ne manque pas de pointures, Guillaume Orti au sax alto, Laurent Dehors au ténor et à la basse clarinette Claude Tchamitchian à la basse et Eric Echampard à la batterie pour ne citer que les plus connus.

Il est sorti avec le patronage du label « La Buissonne » qui signe de plus en plus de magnifiques artistes. Le son est extraordinaire et d’une précision vraiment remarquable, la coopération avec ECM semble fructueuse pour les deux parties.
Un bel album qui mérite que l’on prenne un peu de temps pour « l’apprivoiser ».

Minicrobe 2


Just a beginning


No rush


Think or sink
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Leutte » dim. 30 avr. 2023 06:51

Douglas a écrit :
dim. 30 avr. 2023 04:50
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Andy Emler MegaOctet – No Rush ! (2023)

A mes oreilles, Andy Emler a su se frayer un chemin jusqu’au statut de musicien incontournable. L’effet fut immédiat dès l’écoute de « No Solo » en deux mille-vingt, suivi de « Just A Beginning » en deux mille vint et un et de ce « No Rush ! » sorti en février de cette année. Je n’ai pas encore pris le temps de remonter un peu la discographie, car un gars comme ça a dû laisser quelques traces phonographiques d’envergure, c’est quasi certain.

Ici il joue avec le MegaOctet, bien que dix noms apparaissent dans la liste des musiciens, certes il y a l’invité Nguyên Lê, à la guitare sur deux pièces, mais qu’importe ! L’album est très beau, j’ai dû l’écouter une bonne dizaine de fois déjà et il s’en dégage pas mal de sérénité, et même de gravité, des sentiments pas forcément présents sur les enregistrements antérieurement écoutés.

C’est vrai on ne rigole pas trop, peut-être à cause de la conception de l’album, piégée dans le confinement, mais Andy a écrit les huit pièces de l’album avec dans les doigts une baguette de magicien, car tout fait sens, la création des ambiances, l’architecture des pièces, l’écriture un peu musique contemporaine ciselée jusque dans les infimes détails, certaines pièces sont plutôt contemplatives et d’autres plus enlevées.

Bien sûr il y a les solos qui se succèdent dans la structure et organisent les jaillissements et les fulgurances, il faut dire que l’octet ne manque pas de pointures, Guillaume Orti au sax alto, Laurent Dehors au ténor et à la basse clarinette Claude Tchamitchian à la basse et Eric Echampard à la batterie pour ne citer que les plus connus.

Il est sorti avec le patronage du label « La Buissonne » qui signe de plus en plus de magnifiques artistes. Le son est extraordinaire et d’une précision vraiment remarquable, la coopération avec ECM semble fructueuse pour les deux parties.
Un bel album qui mérite que l’on prenne un peu de temps pour « l’apprivoiser ».
Mon frère l'adore! Vu plusieurs fois en concert avec lui. C'est vrai qu'il est sympathique, son jazz est festif gourmand joyeux. Je ne suis pas sûr d'avoir déjà écouté un de ses albums. Mais en concert j'ai toujours passé de bons moments.
compositions énergiques, incisives, mélodies accrocheuses, voix et harmonies au cordeau, fuzz et distorsions à gogo

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 30 avr. 2023 13:27

Leutte a écrit :
dim. 30 avr. 2023 06:51
Mon frère l'adore! Vu plusieurs fois en concert avec lui. C'est vrai qu'il est sympathique, son jazz est festif gourmand joyeux. Je ne suis pas sûr d'avoir déjà écouté un de ses albums. Mais en concert j'ai toujours passé de bons moments.
Moi c'est l'inverse, jamais vu en concert, mais j'aime beaucoup les albums, enfin tous ceux que j'ai écoutés !

Ceci dit j'aimerais bien avoir l'occasion de l'écouter en live...
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 30 avr. 2023 15:23

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John Zorn – Filmworks V : Tears Of Ecstasy (1996)

Quarante-huit vignettes sonores très brèves se succèdent à l’intention du réalisateur Oki Hioyuki, spécialisé dans le porno Gay au Japon. Les musiciens réunis sont des habitués, avec une incroyable force de frappe.

Robert Quine et Marc Ribot sont aux guitares, Cyro Baptista aux percussions et John Zorn joue du sax alto, du piano préparé et des samples. C’est assez indescriptible et surtout c’est extrêmement varié. Tous les styles, les genres sont évoqués, le jazz, le surf, la musique vocale, les rythmes divers, les bruitages, l’industriel, l’ambiant, les musiques du monde, le hard, le classique, l’expérimental… c’est phénoménal !

Du coup il suffit de se laisser bercer et transporter dans ce voyage musical étonnant, bizarre et même parfois extravagant, les surprises sont au rendez-vous, très souvent agréables et parfois étonnantes, de quoi passer un agréable moment hors du temps, brinquebalé au gré des fantaisies du sorcier Zorn !
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 1 mai 2023 03:13

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Contemporary Noise Quintet – Pig Inside The Gentleman (2006)

Voici un Cd qui n’est peut-être pas très connu, mais qui a cependant reçu un bon accueil dans son pays d’origine la Pologne. Il faut dire qu’il conjugue pas mal d’atouts, parmi lesquels celui d’être d’une grande accessibilité, sans jamais pour autant être mièvre ou facile. Cela tient plutôt à son sens mélodique, son lyrisme, et ce côté B.O. d’un film imaginaire qui fait mouche.

Le compositeur de tous les titres est le pianiste Kuba Kapsa, il joue aussi du mélodica, des samples et de la voix. Le saxophoniste ténor et baryton joue également du synthé, ses solos au sax sont dans la droite lignée de Gato Barbieri, il est donc très explosif et vocifère avec une belle puissance comme sur « Walkin Sin ».

Souvent il est en duo avec le trompettiste et bugliste, Wojtek Jachna, ce qui rajoute encore dans l’expressivité. Le batteur percussionniste se nomme Bartek Kapsa, vous l’avez deviné, c’est bien le frère du pianiste, il joue très carré, quasi rock, et forme une belle rythmique avec le bassiste Pawel Urowski.

Il faudrait également ajouter les invités, un guitariste qui intervient avec bonheur sur trois titres, « A Coin Perfectly Spinning » ou « Evil Melody », un tromboniste également, indispensable à la section de cuivres sur « Goobye Monster », il y a également un autre bassiste sur « Even Cats Dream About Flying ».

A la première écoute j’avais pensé à la formation allemande Bohren & Der Club Of Gore et son album « Sunset Mission », peut-être ce côté film noir et voyage de nuit, une musique qui impose des images et des ambiances, un visuel imaginaire s’impose ici avec force. De temps en temps la musique se change en un duo entre le piano et les souffleurs, prélude à de savantes montées qui happent l’auditeur, pour le meilleur.

Il est difficile de ne pas penser à Carla Bley ou aux intrépides du Surnatural Orchestra qui jouent dans cette même cour, même si ici il y a moins d’ambition, de personnel et de moyens, mais l’esprit est là ! Je ne sais pas trop ce qu’est devenu ce band, mais ce premier enregistrement sera suivi de cinq autres, le dernier est sorti en deux mille vingt-deux, il serait intéressant de l’écouter pour voir l’évolution.

P.I.G.


Million Faces


Walking Sin


Even Cats Dream About Flying
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 1 mai 2023 14:59

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John Zorn – Filmworks IX – Trembling Before G-d

« Trembling Before G-d » est le premier long métrage dont John Zorn compose la musique. La bande-son dépasse les soixante-cinq minutes, elle figure sur l’album dans son intégralité, ce n’est pas un film de fiction mais bien un documentaire qui est l’objet de cet album.

Le thème de « Trembling Before G-d » est assez délicat, il concerne les juifs gays et lesbiens et la façon dont ils intègrent leur identité sexuelle dans la communauté hassidique, un film de Sandi Simcha Dubowski. Ce dernier a approché John Zorn après avoir écouté l’album « Bar Kokhba » et particulièrement le magnifique « Idalah-Abal » qu’il voulait intégrer dans la bande-son du docu.

John Zorn fait appel à deux remarquables musiciens pour interpréter la bande-son, le clarinettiste Chris Speed et Jamie Saft, à l’orgue et au piano. Cyro Baptista jouera des percussions sur deux pièces « Desert Montage » et « End Titles », et John Zorn prêtera sa voix sur une autre « Simen Tov / Mazel Tov ».

Les détails concernant l’enregistrement sont narrés sur le dépliant présent dans chacun des filmworks, quatorze pages au format Cds qui expliquent les circonstances, documentent les films avec des photos et des anecdotes, donnent les titres et le nom des musiciens associés. Ici le Obi nous informe que quelques pièces enregistrées sont en provenance du « Book of Masada ».

Un très intéressant et très beau volume des Filmworks.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 2 mai 2023 03:01

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Angles – Epileptical West (Live In Coimbra) – (2010)

Et voici « Angles », une formation Suédoise menée par Martin Küchen, le saxophoniste alto également compositeur de l’ensemble des pièces de l’album. L’enregistrement s’est déroulé live à Salão Brazil pendant le « Jazz ao Centro Festival » de Coimbra, fin mai deux mille neuf, au Portugal, là où se trouve ce beau label qu’est devenu Clean Feed, l’un des plus anciens petits labels indépendants, et des plus vivaces également.

Que de bons musiciens ici, on s’en doute car c’est l’évidence même. Mattias Ståhl joue du vibraphone, la couleur qu’il apporte est décisive dans le groupe, Magnus Broo joue de la trompette, Mats Äleklint du trombone, Johan Berthling est à la basse et Kjell Nordeson à la batterie. Nous sommes ici clairement dans un post-bop assumé, le traitement en concert live laisse la place aux longues improvisations, on s’étale et on prend le temps, c’est un peu le secret ici…

Les pièces s’étalent entre neuf et treize minutes, elles prennent le temps de mûrir de se gorger du miel que chacun apporte, petit à petit, avec ténacité, jusqu’à la maturité et l’explosion finale. Bien souvent nous sommes soumis à l’attente, à la lente évolution, ou encore au tourbillon qui s’affole, ou bien à la brisure rythmique qui relance vers une autre direction, avant que tout ne reparte, car, au final, on n’échappe jamais à son sort…

Ici la musique est expressive, elle porte des visages et des caractères, parfois elle geint, s’emballe, devient exubérante, s’enrichit des apports successifs et réguliers, qui vont et viennent, et reviennent encore, risquant même une bouffée de free jazz sauvage et débridée, quelques secondes seulement, histoire de lâcher le fil et d’aussitôt le ressaisir.

Difficile de parler des musiciens, ils sont tous bons, le bassiste est un faux lent, c’est un extraordinaire métronome, il épate dans son genre, le vibraphoniste ajoute sa couleur avec un talent énorme, et toujours au bon moment, les solistes à la trompette, au sax et au trombone jouent avec une parfaite maîtrise de l’intensité et sont passés maîtres également dans l’art de la tension.

Un très bel album, vraiment.

Angles - Today Is Better Than Tomorow


Angles - Present Absentees, Pygmi


Angles - Let's Tear the Threads of Trust


Epileptical West (Live in Coimbra)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 2 mai 2023 15:15

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 3 mai 2023 05:45

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Tony Hymas – Oyaté (1990)

Ce double Cd au format « Long Box » est une réédition de deux mille cinq, d’une œuvre parue une première fois en quatre-vingt-dix. C’est un projet assez ambitieux, chaque volume tourne autour de l’heure, qui consiste à rendre hommage au grands chefs Indiens de l’épopée du « Far West », c’est également un voyage dans les cultures amérindiennes au travers de poèmes et de musiques anciennes et tribales, mais aussi modernes, incluant certaines formes d’électro et de musique symphonique.

Douze chefs et personnalités Indiennes sont évoquées, Crazy Horse, Manuelito, Satanta, Quanah Parker, Chief Joseph, Captain Jack, Black Kettle, Red Cloud, Geronimo, Lone Wolf, Cochise, Sitting Bull, toutes sont connues et respectées, un portait pour chacun est proposé sous la forme de poème, d’évocation ou autres…

Mais l’hommage est aussi celui d’une civilisation, d’un mode de vie, de cultures riches et authentiques qui ont dû lutter pour ne pas disparaître sous le poids de l’exploitation et du racisme. Tony Hymas va au-devant des artistes d’aujourd’hui qui sont porteurs des valeurs d’antan, en rencontrant les indiens du dakota, lakota, les shawnees, oneida et creeks, navajos, comanches, kiowas et apaches.

Ils participent à l’album, en voici quelques-uns, les poètes John Trudell et Barney Bush, les chanteuses Joanne Shenandoah, Bonnie Jo Hunt, le saxophoniste Jim Pepper, le flûtiste Carlos Nakai, les chanteurs Floyd « Red Crow » Westerman, Paul Ortega, Tom Bee, et d’autres encore...

Il y a énormément de participants, il est impossible de tous les citer. Ajoutons cependant quelques européens ajoutés en complément, Jeff Beck sur deux titres, Michel Doneda, Hugh Burns, Stuart Elliott, Mike Cooper, Ray Russell, Alan Hacker, Tony Coe, Chris Laurence, Lis Perry, David Cox… Pour cette édition de deux mille cinq il faut signaler que les illustrations et les dessins sont signés Moebius et les photographies sont de Guy le Querrec. On signale également que Crasy Horse a toujours refusé d’être photographié.

L’œuvre est colossale et connaîtra même une suite avec un second volume. Il faut souligner que les musiques sont toutefois assez disparates, bien sûr tout ce qui est musique traditionnelle a sa place ici, mais il y a pas mal de folk, de chansons, d’airs venus on ne sait d’où, mais toujours en rapport avec le thème.

C’est assez souvent épique, mais il y a des passages plutôt symphoniques assez nombreux, hélas un peu en décalage, genre musique de film, qui alourdissent à mon goût l’album. On y trouve également des airs country, et même quelques passages un peu électro d’époque. Un petit peu de rock ou de jazz également, bref c’est assez fourre-tout. Il y a aussi pas mal de poèmes et surtout des « spoken words ».

L’objet-livre est assez remarquable, très détaillé, il donne vie à l’œuvre que l’on écoute et l’accompagne en nous proposant une chouette documentation, pour le plaisir des mots et des yeux, bien entendu c’est chez "nato".

Il me semble avoir lu quelque part que Oyaté voulait dire « Visage », ce qui va avec tous ces portraits magnifiques.

John Trudell w/ Jeff Beck & Tony Hymas - Crazy Horse


Tony HYMAS. "Oyaté"


Jeff Beck w/ Tony Hymas - Tashunka Witko (Crazy Horse)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 3 mai 2023 15:29

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John Zorn – Filmworks XIII : Volume Three - Invitation To A Suicide (2002)

Allons directement au fait et commençons par la distribution, Marc Ribot est présent avec sa guitare, Rob Burger et son accordéon, Erik Friedlander au violoncelle, Trevor Dunn à la basse et Kenny Wollesen au vibraphone, au marimba et à la batterie. Un orchestre familier et tout bonnement extraordinaire, ça tombe bien la bande-son est remarquable et c’est probablement le volume le plus immédiatement accessible de la série.

Il suffit d’écouter « Shifting Sands », « East Greenpoint Rundown » ou « Time Twist » pour s’en convaincre, John Zorn s’est lâché sur cette bande son d’un film noir, à la fois absurde et comique, il a écrit là une suite de thèmes qui font mouche dès la première écoute. Alors évidemment on applaudit les solistes, tous exceptionnels, particulièrement Marc Ribot, comme souvent génial, l’accordéoniste Rob Burger qui fait beaucoup ici et Erik Friedlander qui nous fait tourner jusqu’à l’ivresse…

L’album est copieux et frôle l’heure d’enregistrement, c’est Loren Marsh le cinéaste et John Zorn est très satisfait du résultat final, « …des moments magiques, divinement inspirés … » On ne saurait le contredire. Sur le obi on lit « Ici, une goutte d’Ennio Morricone, d’Astor Piazzola, de musette et de Nino Rota », bon ça va les références ne sont pas les pires, d’un autre côté on ne peut lui en vouloir car il a su se hisser vraiment très haut ici…

Invitation To A Suicide - John Zorn
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 4 mai 2023 04:23

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Dezron Douglas – Atalaya (2022)

Un album international Anthem paru au mois de novembre de l’année dernière, j’ai mis un peu de temps à l’acquérir, vu que les circuits de distribution entre les USA et la CEE deviennent de plus en plus coûteux, avec ces problèmes de taxes et de délais. Pour les pressages vinyles je dois dire que jusqu’alors j’ai toujours été fort satisfait des choix opérés par International Anthem, ce qui encourage à acheter sur ce support.

Parlons un peu musique avec le bassiste Dezron Douglas, peut-être que certains se souviennent de l’album « Force Majeure » paru, toujours sur International Anthem, en duo avec la harpiste Brandee Younger en l’année deux mille vingt. Cet album atypique m’avait à la fois charmé et ravi, une petite perle assez inouïe dans le monde du jazz qui m’avait laissé un excellent souvenir…

Celui-ci est bien différent, il retrouve une certaine orthodoxie, soulignons que Dezron est crédités aux basses au pluriel, sans autre précision, George Burton est le pianiste, il joue du Rhodes également, John Dyson Jr. est à la batterie, et le saxophoniste se nomme Emilio Modeste. La chanteuse et percussionniste Melvis Santa est invitée sur « Wheeping Birch », le dernier titre de la première face.

L’album plonge le plus souvent dans le post bop, et même le hard bop est assez souvent sollicité, nous sommes assez loin du modernisme dans lequel International Anthem a bien voulu laisser sa marque, du coup on n’échappe pas à un certain revivalisme qui opère majoritairement sur l’album. Ceci dit c’est plutôt bien fait, mais cette partie de l’album reste sans surprise.

Il y a cependant quelques titres qui puisent assez directement dans l’héritage coltranien, notamment sur la première face plus aventureuse, comme le titre d’ouverture « Atalaya » qui le fait bien et séduit forcément. « Coyoacån » est plutôt bien vu également, sur un tempo rapide et même effréné...

La seconde face fait place à un titre un peu différent du hard bop ambiant, « Octopus » où Dezron joue en duo avec George Burton au Rhodes, de quoi donner de nouvelles couleurs et briser la routine, avant de repartir vers le dernier titre, « Foligno », une ballade pour se dire au revoir.

Perso je n’encouragerais pas trop International Anthem à continuer sur cette voie, déjà très usitée par d’autres, mais plutôt de continuer sur ce qui fait sa force et sa richesse, une musique d’aujourd’hui qui se mélange dans les genres, utilisant les échantillons, les bandes et l’électro, conjugué à ce qui fait le « jazz » …

Atalaya


Coyoacán


Luna Moth


Octopus
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 4 mai 2023 15:03

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John Zorn – Filmworks XV : Protocols Of Zion (2005)

Après les évènements du onze septembre le cinéaste Marc Levin réalisa le documentaire « Protocols of Zion », sur l’antisémitisme ambiant, il demanda à John Zorn d’en réaliser la bande-son, ce sera l’objet de ce quinzième volume.

John Zorn lui-même joua à cette occasion du piano électrique, il s’entoura du joueur de oud et bassiste Shanir Ezra Blumenkranz, ainsi que du percussionniste Cyro Baptista. Trois suffiront à jouer cette magnifique bande-son qui ne manque ni d’ampleur ni de variété sonore, même si le claviériste n’est pas un surdoué de l’instrument, mais on connaît aujourd’hui le penchant qu’il a particulièrement pour les orgues.

Malgré son sujet, la bande Originale ne manque pas de variété, au fil de l’écoute on entend de la musique klezmer, du jazz-rock, des chansons yiddish, de la soul et des trames de musique africaine, rien n’étonne ici et tout va, avec le maître Cyro Baptista tous les folklores sont les bienvenus.

D’autant que Shanir Ezra Blumenkranz sort volontiers son oud pour nous offrir d’envoutants moments de musique orientale, son jeu à la basse est également réjouissant.

La fusion qui naît entre les trois musiciens cimente une belle réussite et un volume vraiment intéressant parmi les filmworks.


John Zorn – Filmworks XV : Protocols Of Zion
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 5 mai 2023 05:44

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Angel Bat Dawid – Requiem For Jazz (2023)

Paru le mois dernier voici un nouvel album International Anthem, il est conçu par Angel Bat Dawid et se révèle être un projet ambitieux, tenant sur deux Lps, il possède un insert et un poster, ce dernier conçu par Jeremiah Chiu, contenant également les paroles chantées.

C’est une sorte d’opéra noir qui se nourrit de negro-spiritual, de blues et de jazz, c’est assez « roots », les chants et les chœurs sont souvent au premier plan et fournissent une trame qui se déploie… au chevet du jazz, car celui-ci est mort ! Angel Bat Dawid se propose d’en faire l’enterrement, c’est cette cérémonie qui se déroule sinon sous nos yeux, du moins entre nos oreilles, bienvenue à la messe !

Pour l’ambiance musicale voici « Tha ArkeStarzz » composé de quinze musiciens et « Tha Choruzz » un chœur de quatre chanteurs, possédant également la technique "classique", et des danseurs et encore d'autres artistes... Le requiem est composé de douze parties, son point de départ est « l'Introït » et celui d’arrivée « Lux Aeterna », il est adapté du « Missel de Requiem liturgique catholique romain » et associées à des « dialogues du Cri du jazz ».

Je ne cite pas les participants, ce serait assez indigeste, mais notons la présence de deux invités cosmiques sur la partie finale, Marshall Allen au sax alto et Knoell Scott aux percussions, tous les deux en provenance de l’Arkestra de Sun Ra. C’est enregistré live au « Reva & David Logan Center For The Arts » de Chicago. Cet enregistrement de concert est le point de départ de l’album, il sera à nouveau produit et mixé, en y ajoutant des séquences, des voix et des sons supplémentaires.

Musicalement ça n’a rien à voir avec Sun Ra, il faut se méfier des amalgames, parfois ça fait plus penser à Mozart qu’au Grand Mage. Il y a également des titres étonnants comme « Only When Whites have paid the price in suffering to be the Negroes equal » qui se trouve sur la face C.

Un album de lutte, engagé, qui contient quelques bons moments…

INTROIT- Joy n’ Suff’rin


TUBA MIRUM- The Changes


LUX AETERNA – Eternal Light / My Rhapsody (Severson-Leist) feat. Marshall Allen & Knoel Scott


KYRIE ELEISON- Lawd Hav’ Merci
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » ven. 5 mai 2023 14:59

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En fait une réédition double CD des albums Ahmad Jamal's Alhambra et All of You sortis en 61 + des bonus et un autre concert aussi enregistré a Chicago mais en 1958. le tout avec le même trio, Jamal au piano, israel Crosby à la basse et Vernel Fournier à la baterrie

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