J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par coltan » mar. 24 août 2021 16:50

Douglas a écrit :
mar. 24 août 2021 04:23
Piranha a écrit :
lun. 23 août 2021 20:33
Album malheureusement non réédité :-|
C'est vrai, j"ai le mien depuis longtemps...
Je dois avoir la version "pirate" de 2003, le son est bon. Grand disque, un de mes préférés !

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 25 août 2021 05:04

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Chico Freeman est né dans une famille de musiciens et c’est tout naturellement qu’il s’est dirigé vers l’étude de la musique et du jazz. Né à Chicago il deviendra membre de L’AACM. « Kings Of Mali », sorti en 1978, fait partie de ses œuvres de jeunesse, il est sorti sur le label "India Navigation", alors en vogue.

Chico Freeman y joue de la flûte, du saxophone soprano et du ténor également, ainsi que des percussions. Jay Hoggard joue du vibraphone et des percussions, l’excellent Anthony Davis, très influent alors, est au piano, le grand Cecil McBee joue de la contrebasse et, pour finir, on trouve Don Moye à la batterie et aux percus également. Que de grands noms ici, et également de la bonne musique, comme il se doit.

Si cet album est plutôt orienté vers l’Afrique, l’autre grand album de cette époque sorti par Chico Freeman, « Spirit Sensitive », qui sortira l’année suivante, est plus orienté ballade. Pour cet album je suis un peu surpris de constater que, d’après Discogs il n’existe pas de version Cd de cet enregistrement, le mien est un import avec encore le prix d’époque sur le cello, soixante-dix-neuf francs, prix Fnac.

Les pièces sont toutes signées Chico Freeman, l’album est maintenu sous le signe des percussions omniprésentes, elles sont le garant de ces senteurs africaines, ici recherchées. On retrouve également les sonorités du vibraphone et de la flûte qui fournissent un environnement assez tribal, mais jamais simpliste.

C’est toute la beauté de cet album qui est également parsemé d’une certaine fragilité et d’un équilibre volontairement bancal, on y trouve également des évocations de la nature, mais aussi, parfois, de la magie et du rêve, l’Afrique ici est idéalisée, fantasmée. Elle se nourrit du jazz et des esprits.

L’album est dédié à l'ancien royaume du Mali.

Chico Freeman - Kings of Mali 1/4 - Look Up


Chico Freeman - Kings of Mali 2/4- Minstrels' Sun Dance


Chico Freeman - Kings Of Mali


Chico Freeman - Kings of Mali 4/4 - Illas (pronounced Edjas)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 26 août 2021 03:35

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Chicago/São Paulo Underground Feat. Pharoah Sanders – Primative Jupiter

Voici donc un album relatant la rencontre entre Rob Mazurek et Pharoah Sanders, elle s’est déroulée le onze août 2013 au « Jazz em Agosto Festival » à Lisbonne. C’est donc l’excellent label portugais « Clean Feed » qui a fait paraître ces enregistrements. A ce stade il faut être un petit peu précautionneux car il existe deux versions de cet album sous deux noms différents. Celui-ci correspond à la version vinyle, ton vert, elle se nomme « Primative Jupiter ». Elle est constituée de quatre titres, deux par face.

L’autre version est en Cd, couverture sur ton gris, elle possède également son intérêt car le support est plus musclé côté musique, autour de soixante-quatorze minutes contre seulement trente-six pour le vinyle. Pour autant pour avoir l’intégralité du concert il vous faudra les deux, deux titres du vinyle sont en effet absents du Cd. Pour ma part je me suis procuré les deux dès la sortie.

Rob Mazurek a réuni une partie du Chicago Underground et une autre du Sao Paulo Underground. Lui-même joue du cornet, de la flûte, de l’électronique et de la voix, en provenance de Chicago, Chad Taylor est à la batterie et au mbira, le fameux piano à pouces. De Sao Paulo, Guilherme Granado est aux synthés, samples, aux percussions et à la voix, Mauricio Takara à l’électro, percus et joue du cavaquinho, une petite guitare d’origine portugaise. Matthew Lux est à la basse électrique.

On connaît déjà Rob Mazurek ici et son goût pour l’électro sous toutes ses formes, c’est donc une influence majeure de cet album, l’autre vent puissant ce sera l’invité de prestige qui en sera l’auteur, Pharoah Sanders et son saxophone ténor qui apportera son feeling jazz si reconnaissable.

La réunion est réussie bien que Pharoah ne réussisse pas à lui seul à équilibrer l’électro-jazz qui s’étale en vaste nappes sonores, mais il se donne à fond et c’est plaisir que d’entendre ce mélange inédit et audacieux, on sent la joie et la fête, ce qui est déjà beaucoup !

Spiral Mercury


Asasumamehn
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 26 août 2021 15:08

Une petite remontée concernant un bon album de Pharoah!
Douglas a écrit :
mar. 10 mars 2020 18:47
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Voici un bel album sorti par le label Strata East, le second de la « Dolphy Series », il s’agit de Izipho Zam (My Gifts) de Pharoah Sanders. Souvent quand on parle de la discographie de Pharoah on a tendance à la classer à gros traits en trois phases.

La première, c’est évident, c’est quand il jouait aux côtés de John Coltrane, second ténor devenu nécessaire quand le souffle venait à manquer. Déjà il avait une forte personnalité, à mon avis il est possible qu’il n’ait jamais aussi bien joué qu’à cette période, du moins il a atteint des cimes auxquelles il s’est peu aventuré par la suite.

La seconde correspond à la période Impulse avec une discographie tout à fait réussie et même quelques albums cultes, jusqu’en 1974. Pour la suite c’est un peu plus compliqué, il y a clairement une baisse de régime mais, s’il y a des bas, tout n’est pas à jeter…

Izipho Zam est un peu à part, car, tout comme pour l’album de Cecil Payne, il n’est pas sorti l’année de son enregistrement, paru en 73, il a été enregistré en janvier 69, un mois avant « Karma » l’album le plus souvent plébiscité dans la discographie de Pharoah Sanders ! Cette proximité de calendrier attire l’attention avec raison, l’album est vraiment très bon.

Le premier titre de l’album est "Prince Of Peace", qui deviendra plus tard "Hum-Allah-Hum-Allah-Hum-Allah" sur Jewels Of Though. Leon Thomas est déjà présent, il s’illustre par son chant, mais c’est surtout le second titre « Balance » qui est exceptionnel avec un magnifique solo de Pharoah et un Sonny Sharrock extrêmement brillant qui illumine la pièce de toute sa classe.

La face deux est entièrement dédiée à Izipho Zam d’une durée proche de vingt-neuf minutes. On trouve ici ce qui fera longtemps la marque de Pharoah, de longues phases dominées par le jeu de multiples percussions sur lesquelles interviennent à tour de rôle chants, solos des uns et des autres. C’est le Pharoah que l’on aime, celui qui deviendra une icône de la Great Black Music.

Pharoah Sanders ‎- Izipho Zam (My Gifts) (1973) FULL ALBUM
00:00 A1. Prince Of Peace
08:51 A2. Balance
21:34 B1. Izipho Zam


Pharoah Sanders - tenor saxophone, flute, percussion, vocals
Howard Johnson - tuba
Sonny Fortune - alto saxophone, flute
Lonnie Liston Smith - piano
Sonny Sharrock - guitar
Sirone (Norris Jones), Cecil McBee - bass
Billy Hart - drums
Chief Bey - African drums
Nat Bettis, Tony Wiles - percussion
Leon Thomas - percussion, vocals
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 27 août 2021 03:04

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Et voici l’heure de Charlie Nothing, avec « The Psychedelic Saxophone Of Charlie Nothing » sorti en 1967. Sa discographie contient également une série de cassettes enregistrées. Je me suis procuré l’album de la réédition non officielle de 2009 à sa sortie, interdite à la vente sur discogs, à un tirage de cinq cents exemplaires.

Il n’y a aucun renseignement sur la pochette si ce n’est le nom des deux titres, « The Psychedelic Saxophone Of Charlie Nothing » qui correspond à la face A et « In Eternity With Brother Frederic » pour l’autre face. Charlie était également écrivain et peintre, le verso représente une de ses toiles.

« Charlie Nothing l'Artiste » est né suite au choc psychique consécutif à la disparition de son épouse, en 1965. Sur l’album il est difficile de savoir qui joue quoi, s’il est seul ou accompagné, mais c’est bien lui qui joue du saxophone sopranino et sans doute de l’alto. On entend également un gong en toile de fond, des percussions, sans doute des congas, un ukulélé-banjo et des flûtes également.

Il faut dire que Charlie Nothing est également connu pour être le créateur des « Dingulators » des instruments de musiques magnifiques et uniques, créés à partir de restes métalliques de voitures américaines, ce sont de véritables sculptures de guitares en acier, qui fonctionnent, il donnera des concerts pendant lesquels il jouait du Dingulator.

Il a passé sa vie en Californie où il est devenu une figure culte, mais marginale, évidemment. L’album fait montre d’une belle habileté au saxophone, par contre le son manque de définition, ce qui n’empêche pas sa poésie de s’envoler, j’aurais envie de dire : un véritable disque de baba ! C’est free, c’est-à-dire libre, sans agressivité, les percus qui arrivent ici ou là relancent gentiment, avec à propos, et le gong, en toile de fond, assure une sorte de tapisserie sonore, sensible, qui émet des variations et participe à la transe.

Un album pour les curieux.

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Charlie Nothing - The Psychedelic Saxophone Of Charlie Nothing


Charlie Nothing - In Eternity With Brother Fredrick
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 27 août 2021 14:18

Pour le plaisir, Charlie Nothing joue du Dingulator!

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 28 août 2021 04:50

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"Up And Down"

Retour vers Chico Freeman mais cette fois-ci au début des années quatre-vingt-dix avec le grand Mal Waldron au piano et Ricky Knauer à la basse, il y a également Tizana Ghiglion au chant sur deux pistes, « Hiromi » et « My One And Only Love ». L’album est sorti sur Black Saint, le label italien, et a été enregistré les vingt-six et vingt-sept juillet 1989 en studio, à Milan.

Souvent sur ce label on trouve un petit côté expérimental ou d’avant-garde, il y a en effet une petite dose dans ce goût-là reconnaîtra-t-on, mais c’est juste léger, comme la voix de Tiziana sur le second titre qui vire côté ballade, l’occasion pour Chico d’emboucher le sax et de crooner, bien soutenu par Mal qui s’y connaît dans ce registre, lui qui a accompagné Lady Day, qui peut dire mieux ?

Une petite valse ensuite, c’est écrit dans le titre, « Tyrolean Waltz », c’est signé Mal, maître en compositions, on entend les trois en solo qui se succèdent, le soprano cette fois, la basse qui sautille et fait des pas en tournoyant…

« Aftermath » ensuite, le ténor qui dessine des arabesques et Mal qui muscle et solidifie le rythme, de quoi assurer l’envol du sax vers des cieux azuréens, mais le capricieux ténor retourne soudainement à la terre où il s’installe et gronde, un duo qu’ils signent de concert, l’impro fut bien belle ! Un standard ensuite « My One And Only Love », avec Tiziana qui chante à nouveau, ballade sucrée au format convenu, avec un beau solo de Chico qui rafle la mise…

Les deux titres sans doute les plus marquants de l’album sont le titre d’ouverture et celui de fermeture. « Battleground » qui ouvre l’album, à la fois sombre et tendu, un peu comme si le piano et le sax se cherchaient, l’un rattrapant l’autre, s’observant en dessinant des pistes qui se croisent et se combinent petit à petit, une impro à deux très brillante et même fascinante quand on s’y plonge…

Chico est arrivé avec « Up and Down » sous le bras, il clôt ainsi la rencontre en trio, de belle façon, il s’appuie sur une solide rythmique pour développer un long solo avant de laisser la place, puis de revenir pour conclure brillamment ce bel album qui plaira à ses amateurs ainsi qu’à ceux de Mal Waldron.

Sans atteindre cependant les sommets de complicité que ce dernier a pu connaître en compagnie de Steve Lacy, mais là c'est autre chose...

Chico Freeman / Wal Waldron - Up and Down


My one and only love
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Mister Brown » sam. 28 août 2021 10:13

Classique Jazz fusion par ce grand batteur, avec Bob James, Grover Washington et Randy Brecker


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Mister Brown » sam. 28 août 2021 12:36

Bonjour Douglas
J'adore le jazz sous toutes ses formes, et merci pour ces albums que je découvrent avec vos posts.
Est-ce que vous verriez un inconvénient à ce que je lance un topic plus axé jazz-fusion, jazz-funk, jazz-soul etc...Plus axé grooves jazzy 70ies.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 28 août 2021 14:09

Mister Brown a écrit :
sam. 28 août 2021 12:36
Bonjour Douglas
J'adore le jazz sous toutes ses formes, et merci pour ces albums que je découvrent avec vos posts.
Est-ce que vous verriez un inconvénient à ce que je lance un topic plus axé jazz-fusion, jazz-funk, jazz-soul etc...Plus axé grooves jazzy 70ies.
Ben non, chacun peut créer le topic qu'il souhaite, ici c'est Jazz / Blues / Soul / Funk, donc il n'y a pas de problème.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 29 août 2021 02:25

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Eugene Chadbourne - The Hills have Jazz

Un oublié de ces minicros, parmi d’autres, et tant et tant, mais pas grave, voici Eugene Chadbourne ! Le pauvre, exilé à Calgary dans la province canadienne de l'Albert, car ses parents ne voulaient pas que leurs trois fils fassent leur service militaire pendant la guerre du Vietnam. Une anecdote qui le situe bien, engagé, à fond et souvent avec de l’humour teintée d’ironie, un gars dont tout le monde aimerait devenir pote avec.

Je passe sur plein de détails mais il est guitariste, un expert, et chanteur, mais pas sur cet album où il joue de la guitare sèche et du banjo sans plus. Mais pas tout seul, Dan Clucas joue du cornet et de la flûte, Carey Fosse de la gratte électrique, Bill Barrett de l’harmonica, Brian Walsh du ténor et Richie West de la batterie.

Autrement il a créé le label Parachute, il aime jouer free mais pas que, il joue du folk et même de la country. Il joue également avec la formation G.O.I.N. qu’il anime (à fond). Sur cet album « The Hills Have Jazz » il ne joue que des reprises, il aime, on ne les reconnaît pas toujours mais le mieux c’est d’en prendre son parti. Y’en a quand même qu’on reconnaît très bien.

Il reprend Tadd cameron & Count Basie avec « Good Bait », c’est le premier titre, là on reconnait et on tape du pied, mais ça va pas durer, suivent deux reprises d’Oliver Lake, « Heavy Spirits » et « Saturn » et on se souvient qu’il a été un peu disciple de Derek Bailey, enfin c’est aérien, volatile, évanescent. Puis 17West d’Eric Dolphy où on se raccroche un peu, puis Noonah de Roscoe Mitchell où on perd pied avant de renaître dans « Space Jazz Rêverie » de Sun Ra, très free, bien barré, juste ce qu’il faut, mais où est la beuh nom d’un chien !

Puis « Miss Toni » d’Eric, une nouvelle fois, c’est très beau, dégingandé, le beau jeu du banjo qu’est bel et bien vraiment chouette et, pour finir, le retour à la maison avec le « Mile’s Mode » de John Coltrane.

Voilà c’est tout simplement magnifique, inattendu, génial, comme souvent avec Eugene : Careful, careful, careful with that guitar, Eugene.

Bon j’ai été faire un p’tit tour sur le tube et, sans surprise, y’a rien de rien. Non, rien, nothing.

Nada, que dalle.

Alors je vous mets une vidéo qu'a rien à voir avec cet album, juste pour faire connaissance si y'en a qui n'le connaissent pas, ça s'appelle "dirt" et ça date de 2010:

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » dim. 29 août 2021 12:43

Mieux que Youtube voici Piranhatube :hehe:

Eugene à Austin en avril 2019 lors d'une soirée impro/expé (organisée tous les lundis soirs ).
Il est ici en duo avec Lisa Cameron

Vous excuserezle côté amateur,je n'avais pas que ça à faire. ::d
Filmé lors d'un de mes nombreux déplacements là bas

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Lien :
Extrait du set (2'55'')

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 29 août 2021 16:55

Piranha a écrit :
dim. 29 août 2021 12:43
Mieux que Youtube voici Piranhatube :hehe:

Eugene à Austin en avril 2019 lors d'une soirée impro/expé (organisée tous les lundis soirs ).
Il est ici en duo avec Lisa Cameron

Vous excuserezle côté amateur,je n'avais pas que ça à faire. ::d
Filmé lors d'un de mes nombreux déplacements là bas

Image

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Extrait du set (2'55'')
Génial ce document, c'est sûr on peut discuter côté prise de son, mais ramener dans ses bagages un souvenir d'Eugène en provenance d'Austin, c'est tout simplement surréaliste!
:taré1:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 30 août 2021 04:48

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Il me semble avoir évoqué ici les trois premiers volumes des archives de Sam Rivers, il est temps de s’occuper du volume quatre qui est paru en novembre 2020 car le volume cinq est également sorti en juillet de cette année, je devrais le recevoir bientôt en provenance de Lithuanie, le siège de NoBusiness Records. Cette série est prévue sur une base de huit Cds.

Cet album est une excellente cuvée, c’est un enregistrement du quinze mai 1979 effectué à Hambourg en Allemagne, lors d’un concert. Le multi-instrumentiste Sam Rivers joue successivement du ténor, du soprano, du piano et de la flûte, fidèle à son habitude lors des concerts. Ici il est accompagné par Joe Daley au tuba et à l’euphonium, on se souvient de ses concerts avec le tuba trio, sortis sur "Circle" sur trois albums séparés et une face sur un quatrième.

On trouve également Dave Holland à la basse et au violoncelle ainsi que Thurman Baker à la batterie. De grands musiciens qui ne déçoivent pas une seconde. Deux titres figurent sur le Cd, tous les deux signés de Sam Rivers, « An Evening in Hamburg part I » d’une durée de dix-huit minutes et quarante-quatre secondes et « An Evening in Hamburg part II » qui dure un peu plus de trente-huit minutes.

A l’énoncé des titres on comprend que l’essentiel est improvisé à partir d’un schéma proposé à l’avance, ça tombe bien ce sont tous de grands maîtres de l’improvisation même si les solos de batterie ne sont déjà plus trop de mode.

La première pièce est un pur bonheur, Sam au ténor improvise avec autorité, créant à chaque note, rebondissant sur ses trouvailles en imaginant des parcours toujours neufs et inédits, la soif de créer est impressionnante et jamais le créateur ne faillit.

Il faut dire que derrière ils sont extraordinaires, Dave Holland le compagnon de route avance tout à l’instinct, la complicité est innée, forgée par le temps et l’habitude. Joe Daley au tuba donne de la noblesse à son instrument en le hissant si haut, partenaire lors des improvisations, avec une vélocité qui pourrait étonner les réfractaires, il apporte énormément à l’originalité du son de la formation et me conforte dans l’opinion qu’un concert de Sam Rivers est toujours un événement exceptionnel.

La longue pièce suivante est également une riche suite de solos, le jazz tel qu’on l’aime et le rêve, après le solo de batterie en introduction, puis de piano, d'euphonium, de basse, de soprano un très, très long solo de flûte, moi qui aime beaucoup cet instrument, je suis aux anges, c’est-à-dire pas très loin de dieu le père, mon emballement met à mal mon matérialisme habituel et quotidien, mais enfin c’est beau, quoi !

Je recommande à ceusse qui, comme moi, aiment ça !

An Evening In Hamburg 1979, Part One (Live)


An Evening In Hamburg 1979, Part Two (Live)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 31 août 2021 03:15

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Je vous avais parlé de la sortie du premier album de Błoto il y a quelques temps, une réussite commerciale et artistique semble-t-il, qui a été suivie de la parution d’un second album dans la foulée, cependant je n’ai pas écouté ce deuxième effort. Mais lorsque j’appris la parution si rapide d’un troisième album, je l’ai commandé, un peu surpris par une telle fécondité, mais en même temps il faut savoir parfois suivre son penchant.

Il est arrivé ce matin, je trouve la pochette assez moche et le groupe a eu l’idée saugrenue de la reproduire à l’intérieur de l’album, sur un poster géant d’une dimension égale à l’équivalent de six pochettes, en noir et blanc toutefois. Le disque se nomme « “Kwasy i Zasady” ce qui signifie en polonais « Acides et bases », ah oui, ce groupe est d’origine polonaise, une autre particularité, sympathique je trouve.

Le groupe a souhaité quitter le confort des studios pour s’orienter vers un son plus lo-fi, l’idée est intéressante mais elle s’ajoute à une autre plus discutable celle-là, de mon point de vue, en effet la batterie est omniprésente, très répétitive, créant chez moi le même agacement qu’aurait pu avoir une boîte à rythme intempestive.

Dommage car il y a également de bons moments, particulièrement grâce à OlafSaxx qui me semble le pôle le plus créatif de cet album, la basse de Wuja HZG est très lourde et souvent répétitive également, ce qui, peut-être, alourdit encore la rythmique déjà empesée. Les pièces sont courtes, des vignettes vite envoyées.

Cette page, hélas, manque un peu de légèreté, il faut attendre la dernière moitié de la face B pour retrouver les frissons du premier album. Le second est paraît-il pas mal, mais je ne l’ai pas écouté... En principe je préfère éviter d’être négatif dans l’écriture, mais je pense qu’il y a sans doute un public pour ce style d’album, qui s’oriente sans doute plus vers la danse avec ce côté techno, des plus jeunes que moi y trouveront sans doute un intérêt qui échappe malheureusement à mes préoccupations du moment. D'un autre côté je réagis sur une première écoute, ce qui est peut-être insuffisant, il faut toujours accorder une seconde chance, mais pour l'heure à chacun de se faire son avis car le groupe a malgré tout du talent.

Błoto - Hipokryzja


Błoto - Prawda


Błoto - Umiar


Błoto - Prostota


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 1 sept. 2021 03:05

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Cecil McBee: Compassion

Un album acheté à sa sortie autant pour Chico Freeman que pour Cecil McBee. Bien que le leader soit McBee on pourrait tout aussi bien dire que c’est un excellent album de Chico Freeman, ici c’est du solide, album enregistré live au « Sweet Basil » de New York City, le trois août 1977.

Cecil tient la basse, Chico joue du sax ténor et soprano, il est également l’auteur du très beau thème d’ouverture « Pepi’s Samba » qui dépote grave. Joe Gardner joue de la trompette, Dennis Moorman du piano, le grand Steve McCall à le batterie et l’excellent Famou Don Moye siège aux percussions.

Pour dire les choses simplement l’excellence rythmique et l’effervescence des vents sont la garantie d’un excellent album. Les deux autres thèmes, « Undercurrent » qui termine la face une et « Compassion » qui occupe la face deux sont à mettre au crédit du boss, Cecil McBee, qui s’avère également être bon compositeur, il faut dire que c’est une figure du jazz New-Yorkais et qu’il a joué, semble-t-il, avec presque tout le monde, tellement son aura est grande. Pour l’heure, dans ces années-là, il a monté son groupe et s’associe volontiers avec Chico Freeman.

L’album se tient dans une tradition post-bop qui va bien, mis à part quelques rares envolées un peu free il est plutôt sage, mais enflammé, Chico se montre éclatant, hissé et soulevé par cette puissante rythmique il se libère totalement et offre une prestation remarquable. Cecil Mcbee est également au top, sûr et chaleureux, il apporte sérénité et rondeur, cohésion, joie et bonheur, difficile d’échapper à l’attraction de cet opus !

Il existe un album cousin enregistré au même endroit, « Music from the Source », tout aussi recommandable !

00:00 Pepi's Samba - 13:06 Undercurrent - 24:01 Compassion
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 2 sept. 2021 04:21

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Voici « Ceccarelli » l’album sorti en 1977 par André Ceccarelli, dit « dédé » quand son nom est prononcé dans la bouche de ses amis. C’est un batteur à tout faire pourrait-on dire, aussi à l’aise dans le milieu du rock que de la variété ou du jazz. Il a joué à quatorze ans avec les Chats Sauvages, s’est mis en scène au « Chat qui Pêche », a côtoyé des pointures comme René Thomas, Ponty, Eddy Louiss, Dexter Gordon ou Stan Getz. On dit de lui qu’il a la classe internationale, comprendre qu’il joue aussi bien que ses homologues Etasuniens, ce qui en fait un batteur très recherché dans les studios d'enregistrements !

Il a joué dans le groupe « Troc » où il a rencontré le fameux bassiste Jannick Top qui joue ici, et même Claude Angel présent sur un titre. Mais les musiciens principaux qui l’entourent ici sont, outre Jannick Top, Jean-Claude Chanavat à la guitare, Henri Giordano aux claviers, François Jeanneau au soprano, Jean-Louis Chautemps à l’alto, Didier Lockwood au violon, Christian Lété aux percussions, Alex Ligertwood au chant et une pléiade d’autres que je n’énumère pas car la liste est longue, il y a en effet une section de cuivres…

Jazz ? Oui et non car il faudrait ajouter soul, funk et même fusion. Un joyeux mélange qui fait de cet album un objet recherché par les amateurs sans que pour autant il ne franchisse des barres élevées au niveau du prix, ce dernier demeure accessible en original.

Ici la maîtrise technique est totale, il ne faut pas s’attendre à de folles improvisations, ni à une atmosphère essentiellement « jazz » comme aurait pu le signifier cette longue liste de musiciens, mais dans son registre l’album est assez jouissif, avec des flashs et des intrusions de « fusion » très réussies qui marquent l’époque sans qu'on y trouve le côté suranné, voire indigeste, de certains albums de cette période, ici tout reste frais.

Comme indiqué, il n’y a pas que la pochette qui est belle, sorti sur Carla avec une pochette cartonnée à l'américaine, un chouette objet également.

Ceccarelli- Alex Ligertwood - Speed It Up - Rare Groove


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Ceccarelli - Life Is Real Only Here (part.1) / Speed It Up...


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Douglas
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 3 sept. 2021 05:36

Image

On reste en France avec la formation « Confluence » et son second album, également de 1977, « Arkham ». Le groupe est formé par de solides musiciens, Jean-Charles Capon au violoncelle, Didier Levallet à la contrebasse, Jean Querlier au hautbois, au cor anglais, à la flûte et au saxs alto et soprano, Christian Escoudé à la guitare, Armand Lemal aux percussions et Christian Lété à la batterie. Soit une partie du gratin du jazz français de l’époque !

L’ambiance, on le devine, est très acoustique, beaucoup de cordes ici et un côté assez folk également, du jazz oui, par culture et par formation, mais également une dimension chanson, voire ritournelle comme sur « Les Quais en Automne » de Jean-Charles Capon.

Le druming est léger, peu marqué, présent, mais il accompagne, souligne, pas de groove méchant ni de beat forcené, bien au contraire, ici c’est assez souvent bucolique, champêtre, ça penche souvent côté tendresse et lumière. Six compos originales de cinq musiciens différents, seul Querlier est arrivé les mains vides.

La pièce la plus remarquable, et dans mon souvenir elle le fut lors de la sortie de l’album, c’est sans doute « Takssim » d’Armand Lemal, probablement parce qu’elle pulse davantage au milieu des autres titres plus contemplatifs. Le titre est tendu, presque grave, les solistes excellents, Escoudé d'abord, Querlier ensuite, puis l’accompagnement se distend, vire free et échappe au côté douillet des titres précédents.

« Arkham », le morceau titre signé Didier Levallet termine l’album, lui aussi se distingue par son côté solennel lors de l’introduction, avant de glisser vers la dissonance quand les cordes entrent en action, violoncelle et contrebasse crissent, puis la guitare d’Escoudé se fait véloce sous la pulsion rythmique qui s’affole, bientôt suivie par le sax alto qui court aussi, tout bat, tout s’emballe et fuit…

Un album intéressant par une formation de qualité, on le trouve d’époque, à petit prix.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Mister Brown » ven. 3 sept. 2021 12:15

Douglas a écrit :
ven. 3 sept. 2021 05:36
Image

On reste en France avec la formation « Confluence » et son second album, également de 1977, « Arkham ». Le groupe est formé par de solides musiciens, Jean-Charles Capon au violoncelle, Didier Levallet à la contrebasse, Jean Querlier au hautbois, au cor anglais, à la flûte et au saxs alto et soprano, Christian Escoudé à la guitare, Armand Lemal aux percussions et Christian Lété à la batterie. Soit une partie du gratin du jazz français de l’époque !

L’ambiance, on le devine, est très acoustique, beaucoup de cordes ici et un côté assez folk également, du jazz oui, par culture et par formation, mais également une dimension chanson, voire ritournelle comme sur « Les Quais en Automne » de Jean-Charles Capon.

Le druming est léger, peu marqué, présent, mais il accompagne, souligne, pas de groove méchant ni de beat forcené, bien au contraire, ici c’est assez souvent bucolique, champêtre, ça penche souvent côté tendresse et lumière. Six compos originales de cinq musiciens différents, seul Querlier est arrivé les mains vides.

La pièce la plus remarquable, et dans mon souvenir elle le fut lors de la sortie de l’album, c’est sans doute « Takssim » d’Armand Lemal, probablement parce qu’elle pulse davantage au milieu des autres titres plus contemplatifs. Le titre est tendu, presque grave, les solistes excellents, Escoudé d'abord, Querlier ensuite, puis l’accompagnement se distend, vire free et échappe au côté douillet des titres précédents.

« Arkham », le morceau titre signé Didier Levallet termine l’album, lui aussi se distingue par son côté solennel lors de l’introduction, avant de glisser vers la dissonance quand les cordes entrent en action, violoncelle et contrebasse crissent, puis la guitare d’Escoudé se fait véloce sous la pulsion rythmique qui s’affole, bientôt suivie par le sax alto qui court aussi, tout bat, tout s’emballe et fuit…

Un album intéressant par une formation de qualité, on le trouve d’époque, à petit prix.

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J'ai sur mon DD le suivant, Chroniques terrestres, un album jazz-fusion génial. Ta chro m'a donné donné envie d'écouter les deux précédents

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Douglas
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 4 sept. 2021 03:42

Mister Brown a écrit :
ven. 3 sept. 2021 12:15

J'ai sur mon DD le suivant, Chroniques terrestres, un album jazz-fusion génial. Ta chro m'a donné donné envie d'écouter les deux précédents
Pour ce qui me concerne je n'ai que "Arkham" en rayon, j'ai entendu grand bien de "4 voyages" également, ces musiciens sont par ailleurs bien connus et certains ont beaucoup enregistré, particulièrement dans cette période. Didier Levalllet est une référence incontournable de la basse en France, Escoudé un spécialiste de la guitare jazz, dans un registre souvent manouche, Lété et Querlier sont des références également.
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