J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 28 févr. 2020 11:04

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Retour vers le Dreher et Paris 1981 avec les volumes 1&2 de ces incroyables concerts enregistrés par le duo Mal Waldron et Steve Lacy. Ces enregistrements sont vraiment très exceptionnels, ils tiennent à ces deux personnalités de premier plan du jazz mondial, Steve Lacy est très certainement l’un des tous meilleurs pratiquants du saxophone soprano qui ait parcouru cette terre, mais il y a plus, cet engagement dans la quête autour de la musique de Monk, cet approfondissement entrepris avec ténacité, sans dévier du but et sans jamais céder à la compromission ni à la facilité, droit comme un « I » et suivant sa route, même si le chemin est dur et aride…

Heureusement quelques compagnons sont là, des épaules solides… Et parmi eux, tout au début de la route, dès le 17 octobre 1958, avec, dans le rôle du prophète, Mal Waldron au piano sur l’album « Reflections : Steve Lacy plays Thelonius Monk » paru en 59…

Avec élégance, sur l’album de quatre-vingt-un, Steve Lacy s’efface au profit de son compagnon de route dont le nom le précède sur la pochette de l’album.
Autre indice, au Dreher, tout au long de ces quatre heures trente de musique qui défilent à la vitesse de la lumière, les compos sont signées Mal Waldron, Steve Lacy et… Thélonious Monk, personne d’autre n’est invité au banquet. Point de « spiritual music » ici, mais une musique pleine de trous, d’espaces, de variations infimes et infinies, qui s’élève aussi, grimpe, gravit.

Quand Thélonious a déposé le camion, en en faisant le tour une dernière fois, à la façon dont il le faisait parfois sur scène, en quittant son piano et en tournant autour, en effectuant une drôle de danse, avec son costume et son pas hésitant…

C’est sûr ! Steve et Mal ont trouvé les clefs et l’ont déposé un peu plus loin, le camion de Thélonious !

Mal Waldron & Steve Lacy "Snake Out"


Steve Lacy & Mal Waldron - The Seagulls of Kristiansund


Deep Endeavors


A Case of Plus 4's
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 29 févr. 2020 08:10

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Le Surnatural Orchestra a sorti l’album « Ronde » en 2015, en fouillant un peu dans la discographie du groupe je viens de me rendre compte qu’un autre album est sorti en 2018, « Esquif », et qu’une nouvelle sortie est prévue au mois de juin prochain ! Il va falloir me mettre à jour car ce groupe n’a jamais déçu mon attente. Il est vrai que des albums exceptionnels ont marqué son existence, des concerts remarquables également.

On ne sait trop s’il faut parler d’orchestre ou si « fanfare » ne serait pas plus adéquat, le nombre de musiciens participants au groupe est très impressionnant, autour d’une vingtaine environ, selon les périodes, bien que le groupe connaisse globalement une grande stabilité. Des musiciens de talent, c’est indéniable, mais je ne peux citer que deux individualités qui ont su s’en extraire, le trompettiste Antoine Berjeault et Antonin Leymarie dont il faudra reparler.

Finalement rien d’étonnant à cela, car ce qui fait la force du collectif, c’est précisément l’esprit de groupe, nul n’est besoin d’un leader ou d’un chef au sein du Surnatural Orchestra, un organisateur musical c’est suffisant. Pas de hiérarchie, ni même d’étiquette pour ne pas s’enfermer, juste le plaisir de jouer, de créer, de se fondre dans la musique et la création musicale.

Cet album, tout comme le précédent « Pluir » sorti en 2012 est vraiment très réussi. L’orchestre est composé de huit joueurs de cuivres, sept de anches, deux flûtistes et une section rythmique de quatre membres en comptant le pianiste, mais ce qui marque surtout c’est l’interaction et la complexité dans le traitement entre ces différentes sections. Parfois on pense au kollektief de Willem Breuker, certains passages renvoient au Mike Westbrook Brass Band et d’autres à certaines œuvres majeures de Carla Bley, parler d’influences serait sans doute trop, des couleurs voisines plutôt, ce groove continuel, ces impros savantes, cette énergie et cette richesse créative qui ne s’arrêtent jamais sont les marques d’un groupe important !

Pour écouter:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 29 févr. 2020 22:41

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Un double LP dont la rareté l'a rendu pour longtemps inabordable. Cette œuvre de 1972 publiée à l'origine sur le label Strata East ne se revendique pas comme un album de jazz mais souhaite se fondre dans le vaste creuset de la "Great Black Music" autrefois imaginée par les musiciens de l'Art Ensemble et de l'A.A.C.M de Chicago. Musique engagée donc et même agitée, mais pas seulement, le souffle du "spiritual jazz" attise les braises et chauffe jusqu'à l'incandescence, quelques éclats aux accents "free" en apothéose parsèment un album enregistré "Live At The East" à Brooklyn, New York...

James Mtume le percussionniste est le leader de la formation, c'est le fils du saxophoniste Jimmy Heath, beaucoup de grands noms sur cet album, entre autres Carlos Garnett (Sax, Flute), Leroy Jenkins (Violon), Gary Bartz (Sax), Stanley Cowell (Piano), Buster Williams (Basse), Andy Bey (Vocal), Joe Lee Wilson (Vocal) et Billy Hart (batterie) ... Ici c'est du youtube mais ça permet de se faire une idée!

Mtume Umoja Ensemble - Seperate Not Equal


Utamu


Mtume Umoja Ensemble - Alkebu-Lan: Land of the Blacks (Live at the East) (Full Album)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 1 mars 2020 18:51

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Pour continuer avec Strata East, voici un album où se trouvent les deux fondateurs du label, le trompettiste Charles Tolliver, en tant que leader, accompagné par le pianiste Stanley Cowell. C’est en 71 qu’ils ont lancé ce projet de nouveau label, à New-York, afin de propulser le Post-Bop, le Spiritual Jazz, et l’Afro-Jazz. Grâce au succès commercial d’un album de Gil Scott-Heron (Winter in America), le label produira une cinquantaine d’albums parmi lesquels "Mtume Umoja Ensemble" déjà présenté, mais aussi une pléiade de petites merveilles.

Celui qui nous occupe, "Live at Slugs' Volume I", est le second du label, il précède le vol.2 qui sortira un peu plus tard. La section rythmique qui accompagne Tolliver et Cowell est composée de Cecil Mc Bee à la basse et de Jimmy Hops à la batterie et la formation qui les réunit se nomme « Music Inc. »

Trois pièces sur l’album, les deux premières situées sur la face une, du post bop excellent, très agréable à l’écoute, « Drought » et « Felicite » nous montre que ce groupe n’est pas manchot, de belles notoriétés présentes ici, particulièrement le trompettiste. La seconde face avec le titre « Orientale » convainc encore davantage, pour peu que l’oreille soit attentive, l’homme qui souffle là est une pointure indiscutable, brillantissime bien qu’il soit resté sous-estimé, l'aura limitée est sans doute liée à la difficulté de dénicher les albums.

Music Inc. ‎[Charles Tolliver] – Live at Slugs', Volume I (1972)
A1 Drought (Charles Tolliver) 0:00
A2 Felicite (Cecil McBee) 9:23
B Orientale (Stanley Cowell) 17:49
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 2 mars 2020 07:39

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Le volume 2 du « Live at Slugs » est paru l’année suivante en 73 avec une belle pochette gatefold. La structure de l’album est identique au premier volume, trois morceaux sont à nouveau présentés, les deux premiers sur la première face et le second en hommage à John Coltrane sur la seconde.

On retrouve dès la première pièce « Spanish » ce groove post Coltranien, il était alors presque impossible d’échapper à l’emprise de l’héritage du géant et ce n’est que mieux, « Wilpan’s » la pièce suivante s’inscrit dans un hardbop survitaminé où Stanley Cowell prend la barre et nous offre quelques prouesses techniques, c’est aussi l’occasion d’entendre Cecil McBee nous tricoter un joli solo.

L’hommage à Coltrane « Our second Father » s’échappe des règles traditionnelles du hard bop et comporte quelques glissements free qui font plaisir, c’est presque Tolliver le plus sage mais pas le plus économe de son énergie, il inscrit avec respect le son de sa trompette dans le flux Coltranien.

L’intérieur de la pochette nous montre une photo du groupe (tout jeune) pendant le concert:

Image

“Live at Slugs”, Volume 2” (Usa, 1972) de Music Inc
1. Spanning (Tolliver) 0:00
2. Wilpan's ( McBee) 8:25
3. Our Second Father (Tolliver) 19:00

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 3 mars 2020 07:02

Image

Je continue le survol du label Strata East. Voici le premier album qui a été enregistré en novembre 70 et est paru en 1971. La pochette de mon exemplaire est bien fatiguée, ayant subi des traces d’humidité, par contre le vinyle est mint. On retrouve le quartet ici bien étoffé avec une foule d’invités, quatre à la section anches et flûtes, quatre trompettistes, quatre trombonistes et Howard Johnson au tuba. Charles Tolliver et Stanley Cowell se partagent les compositions.

Le grand orchestre se cantonne plutôt dans un hard bop de qualité, seule la pièce « On the Nile » de Tolliver, cantonnée au milieu de la seconde face s’échappe d’une certaine orthodoxie. C’est un morceau magnifique et élégant qui renvoie avec raffinement à certaines pièces de Sun Ra évoquant les marches majestueuses au temps de l’antique Egypte. La pièce est très descriptive et fonctionne comme la musique d’un film, faisant naître aussitôt des images qui vagabondent au fil de l’imagination.

Un premier album historique et magistral qui fait montre d’une visée très ambitieuse.

Music Inc (Usa, 1971) - On The Nile


Charles Tolliver Music Inc. - Ruthie's Heart (morceau d'ouverture de l'album)


Music Inc. & Big Band - Abscretions
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 3 mars 2020 18:31

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Toujours sur Strata East, un album de haut vol de la part de Cecil Payne, il est paru en 73 mais a été enregistré le 16 décembre 1968 aux studios « Town Sound » qui ont brûlé peu de temps après. Entre la date de son enregistrement et celle de sa sortie deux participants sont décédés, et pas des moindres, vibrants ici : Le pianiste Winton Kelly en 71 et le trompettiste Kenny Dorahm en 72. Pour compléter le groupe il faut citer Wilbure Ware à la basse et Albert Heath à la batterie.

Juste deux mots sur Cecil Payne qui joue du saxophone baryton ainsi que de l’alto, un musicien que l’on connaît pour sa participation à de nombreux albums et dont on croise le nom sur les pochettes sans parfois s’y arrêter, l’occasion de remédier à cet état de fait avec cet excellent enregistrement. Pour situer, il a connu la naissance du be-bop et a joué dans des formations de jazz dès les années 40 !

Une autre remarque qui pourrait attirer l’attention de quelques-uns, cet album est le troisième de la « Dolphy Series » qui en contient cinq, elle a été créée en hommage à Eric Dolphy par Strata East. Elle contient deux albums de Clifford Jordan, « Clifford Jordan In The World » et « Glass Bead Games », le second de la série est « Izipho Zam (My Gifts) » par Pharoah Sanders et le quatrième « Rhythm X (The Music Of Charles Brackeen) ».

Le premier morceau du vinyle est dédié à Martin Luther King, assassiné huit mois avant la date d’enregistrement, Kenny Dorham y joue un solo très lyrique, à la fois pénétré et nostalgique, suivi par le thème « I know love » associé au titre d’ouverture et comprenant essentiellement un solo de Cecil Payne partagé entre émotion et retenue. Sur « Girl, you got a home » on entend Wynton Kelly jouer du piano (orgue ?) électrique, ce qui peut surprendre.

Un chouette album, parfait dans son genre, qui tient une belle place dans l’hommage porté à Eric Dolphy.

Cecil Payne - Martin Luther King, Jr.


Cecil Payne - Girl You Got A Home


CECIL PAYNE - FLYING FISH
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » mer. 4 mars 2020 15:33

Douglas a écrit :
mar. 3 mars 2020 07:02
Je continue le survol du label Strata East. Voici le premier album qui a été enregistré en novembre 70 et est paru en 1971.
label mythique et qu'il serait bienvenu de ressirtor la plupart des plaques publiées, que ce soit en CD ou vinyle

J'ai cru que cela arriverait quand ils ont lancé de John Betsch Society (Earth Blossom) en 2007, mais cela ne s'est pas fait (du moins à ma connaissance)

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 4 mars 2020 17:41

Cooltrane a écrit :
mer. 4 mars 2020 15:33
label mythique et qu'il serait bienvenu de ressirtor la plupart des plaques publiées, que ce soit en CD ou vinyle
J'ai cru que cela arriverait quand ils ont lancé de John Betsch Society (Earth Blossom) en 2007, mais cela ne s'est pas fait (du moins à ma connaissance)
Certains se trouvent en Cd, je crois, les miens sont des vinyles achetés à une période où les prix étaient plus raisonnables, mais je n'en possède que quelques-uns et le " Mtume Umoja Ensemble " est une réédition.
En ce moment il y a plein de rééditions Blue Note qui sortent à faible prix, les droits d'auteurs doivent être tombés je pense.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 4 mars 2020 17:50

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Sorti également en 1973 « Capra Black » est le premier album en tant que leader de Billy Harper, avec les années qui passent, un album qui prend de l’importance et du poids. Il y a du monde ici, Billy Harper compose et joue du saxophone tenor, Jimmy Owens à la trompette, Dick Griffin et Julian Priester au trombone, George Cables au piano, Reggie Workman à la basse, Billy Cobham, Warren Smith sont à la batterie et, en invité exceptionnel sur le titre « Sir Galahad » on peut entendre Elvin Jones. Il existe également un chœur gospel à cinq voix sur les deux morceaux de la face B.

Après « Zodiac » on reste dans un régistre voisin avec « Capra Black » qui signifie « Black Capricorn ». L’album se situe dans un registre post coltranien, le jeune Billy Harper y est très à son avantage et ses solos ne cessent de briller, il faut dire qu’il est très bien accompagné, les noms des musiciens suffisent, ils sont bien à leur niveau et ça reste sans commentaire, juste un petit « plus » pour Jimmy Owens particulièrement pétillant. C’est surtout sur la seconde face que l’album marque des points dans le registre de l’originalité, on est plongé, grâce au chœur, dans une ambiance « Gospel » qui renvoie directement à Donald Byrd, c’est splendide.

Pour l’anecdote, quelques années plus tard Billy Harper signera le premier album d’un label qui lui aussi saura faire parler de lui : « Black Saint records » !

Billy Harper - Capra Black


Billy Harper - Cry of Hunger!


Billy Harper - soulfully, i love you
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 5 mars 2020 14:47

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Le dernier né d’International Anthem, le second album d’Irreversible Entanglements est enfin sorti des presses. Seul un morceau essentiellement improvisé et livré en streaming « Homeless/Global » est paru il y a quelques mois entre les deux albums, pour combler l’attente…

On retrouve le même quintet, avec la narratrice, poétesse et activiste « Moor Mother » ici sous son véritable nom : Camae Ayema. Elle écrit et dit ses textes enflammés et engagés tandis que le quartet, derrière elle maintient la tension pendant la durée de l’album. Indubitablement c’est l’esprit de l’Art Ensemble de Chicago qui couve, renvoyant aux albums historiques de la formation, sur le label « America ». Camae a d’ailleurs participé à l’album hommage du cinquantième anniversaire du groupe mythique, paru l’année dernière sous le nom de l’Art Ensemble.

Pour la soutenir, planter le décor et couver le feu on peut faire confiance au quartet en place, Tcheser Holmes à la batterie bouillonnant et ultra puissant ou bien métronome précis, c’est lui le maître des énergies, Luke Stewart à la basse maintient une tension implacable, vaillant, il entretient la flamme, Keir Neuringer au saxophone joue des déflagrations, rassemble et canalise, toujours en première ligne, quant à Aquiles Navarro c’est un aiguillon, il allume aussi les mèches et souffle sur la braise…
Bien entendu, tous jouent également des percussions…

Le clip: Irreversible Entanglements - "No Más" [official video]


Pour écouter:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 6 mars 2020 12:54

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Un petit tour en compagnie d’Archie Shepp, un vieux compagnon de route, même en guettant sa discographie avec constance, il y a toujours quelques albums qui restent tapis dans l’ombre et qui surgissent tout à coup, comme celui-ci, je suppose que c’est le nom du groupe « The New Archie Shepp Quartet » qui ne m’a pas trop aidé, pourtant il n’est pas rare, il ne fait pas partie de la noble famille des vinyles non plus, juste un petit Cd gorgé de musique.

Si on aime Archie Shepp, je pense que l’on aime tout de lui, pourtant la palette enregistrée est immense et extraordinairement variée, mais il y a des constances, des marques indélébiles, le blues, le son du sax, le timbre de la voix…

Ici il y a soixante-trois minutes de musique, l’enregistrement s’est déroulé en studio à New York au mois de septembre 2000 et les deux derniers titres proviennent d’un enregistrement public à l’Inntoenne Festival en Autriche, cette même année. Le label PAO records qui produit le Cd est également autrichien.

Shepp est accompagné par Amina Claudine Myers au piano et au chant, Cameron Brown à la basse et Ronnie Burrage à la batterie. Il voue un grand respect pour Amina qui est une grande figure du gospel, ils se sont souvent rencontrés et ont pas mal enregistré ensemble, elle signe deux beaux titres ici. Du gospel donc mais également une reprise de Monk pour ouvrir l’album, des ballades signées Shepp et deux titres emblématiques de la part du saxophoniste, « Kwanza » et « Mama Rose », ce dernier titre se développe sur plus de vingt-deux minutes et est très certainement le cheval de bataille de l’album, extrêmement trippant !

Tomorrow Will Be Another Day (feat. Amina Claudine Myers, Cameron Brown, Ronnie Burrage)


Blue Monk (feat. Amina Claudine Myers, Cameron Brown, Ronnie Burrage)


Archie Shepp Quartet - Mama Rose ⁄ Revolution (Ce n'est pas un extrait de l'album, mais de la tournée qui a suivi, Wayne Dockery remplace Cameron Brown)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » ven. 6 mars 2020 22:27

Là, j'ai vraiment très très mal. :confusezzz: :pleur2:

McCoy Tyner

Adios amigo-muchacho.
Mon pianiste préféré :amen:

merci pour toute ta musique, qu'elle soit avec Trane ou en Solo :chapozzz:


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 7 mars 2020 07:51

Cooltrane a écrit :
ven. 6 mars 2020 22:27
Là, j'ai vraiment très très mal. :confusezzz: :pleur2:

McCoy Tyner

Adios amigo-muchacho.
Mon pianiste préféré :amen:
merci pour toute ta musique, qu'elle soit avec Trane ou en Solo :chapozzz:
Là, au matin, tu m'apprends la triste nouvelle au réveil, le quartet nous a désormais définitivement quitté...
De McCoy je me souviens de ses albums aux côtés de Trane, une maison qu'il a construite lui aussi en apportant ses plus belles pierres...
Sa main gauche, puissante, toujours, qui participera à le faire reconnaître de suite lors des blindfold tests...
Tu mets en avant "Sahara" l'un de ses plus magnifiques albums sortis en son nom propre, une recommandation incontournable!
Je me permets une petite sélection pour qui aimerait parcourir sa discographie en tant que leader (pour ce que j'en connais).

Les albums assez "classique":
1963 - Live at Newport
1967 - The Real McCoy
1967 - Tender Moments
1968 - Expansions

La période plus "spiritual":
1972 - Sahara
1973 - Enlightenment
1974 - Sama Layuca

En Trio:
1976 - Trident
1977 - Supertrios
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » sam. 7 mars 2020 09:40

Douglas a écrit :
sam. 7 mars 2020 07:51
Cooltrane a écrit :
ven. 6 mars 2020 22:27
Là, j'ai vraiment très très mal. :confusezzz: :pleur2:

McCoy Tyner

Adios amigo-muchacho.
Mon pianiste préféré :amen:
merci pour toute ta musique, qu'elle soit avec Trane ou en Solo :chapozzz:
Là, au matin, tu m'apprends la triste nouvelle au réveil, le quartet nous a désormais définitivement quitté...
De McCoy je me souviens de ses albums aux côtés de Trane, une maison qu'il a construite lui aussi en apportant ses plus belles pierres...
Sa main gauche, puissante, toujours, qui participera à le faire reconnaître de suite lors des blindfold tests...
Tu mets en avant "Sahara" l'un de ses plus magnifiques albums sortis en son nom propre, une recommandation incontournable!
Je me permets une petite sélection pour qui aimerait parcourir sa discographie en tant que leader (pour ce que j'en connais).

Les albums assez "classique":
1963 - Live at Newport
1967 - The Real McCoy
1967 - Tender Moments
1968 - Expansions

La période plus "spiritual":
1972 - Sahara
1973 - Enlightenment
1974 - Sama Layuca

En Trio:
1976 - Trident
1977 - Supertrios
Tu fais bien de parler de son extra-ordinaire main gauche, car effectivement, c'est ce qui le rendait unique. :amen: :chapozzz:

Sinon, perso, ce que je retiens surtout de lui (outre le quartet avec Trane), c'est la quasi-entièreté de ses albums 70's, que ce soit
Exopansions, Sahara, Extensions, Asante Song For My Lady, Song For A New World, Atlantis, Echoes Of A Friend, Focal Point, Fly With The Wind, Inner Voices, Layuca, et qqes autres

à noter que McCoy était le dernier survivant du quartyet mythique de Trane.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 7 mars 2020 11:29

Cooltrane a écrit :
sam. 7 mars 2020 09:40

Tu fais bien de parler de son extra-ordinaire main gauche, car effectivement, c'est ce qui le rendait unique. :amen: :chapozzz:

Sinon, perso, ce que je retiens surtout de lui (outre le quartet avec Trane), c'est la quasi-entièreté de ses albums 70's, que ce soit
Exopansions, Sahara, Extensions, Asante Song For My Lady, Song For A New World, Atlantis, Echoes Of A Friend, Focal Point, Fly With The Wind, Inner Voices, Layuca, et qqes autres

à noter que McCoy était le dernier survivant du quartyet mythique de Trane.
Oui, c'est également la période 72/76 que je préfère, j'aurais pu ajouter " Song For My Lady " aux côtés d'Enlightenment et Sahara, mais il y a des "périodes" chez McCoyTyner (Blue Note, Impulse) qu'il peut être utile de citer, les amateurs de hard bop peuvent être intéressés, par contre je ne connais pas du tout sa discographie après 82, peut-être y a-t-il quelques pépites...
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » sam. 7 mars 2020 13:10

Douglas a écrit :
Cooltrane a écrit :
sam. 7 mars 2020 09:40

Tu fais bien de parler de son extra-ordinaire main gauche, car effectivement, c'est ce qui le rendait unique. :amen: :chapozzz:

Sinon, perso, ce que je retiens surtout de lui (outre le quartet avec Trane), c'est la quasi-entièreté de ses albums 70's, que ce soit
Exopansions, Sahara, Extensions, Asante Song For My Lady, Song For A New World, Atlantis, Echoes Of A Friend, Focal Point, Fly With The Wind, Inner Voices, Layuca, et qqes autres

à noter que McCoy était le dernier survivant du quartyet mythique de Trane.
Oui, c'est également la période 72/76 que je préfère, j'aurais pu ajouter " Song For My Lady " aux côtés d'Enlightenment et Sahara, mais il y a des "périodes" chez McCoyTyner (Blue Note, Impulse) qu'il peut être utile de citer, les amateurs de hard bop peuvent être intéressés, par contre je ne connais pas du tout sa discographie après 82, peut-être y a-t-il quelques pépites...
je t'avouerai mon ignorance sur les albums 80's et 90's de McCoy (mais c'est le jazz de cette époque en général)

je me suis +/- arrêté à Horizons (que j'ai tjs en vinyle), même si je connais un peu jusqu'à Looking Out (82), mais comme bcp, il est retourné à un jazz plus traditionnel, ce qui vaut tjs mieux que d'avoir viré smooth jazz, qui fut le genre dominant durant les 80's


Sinon, j'ai eu le bonheur de le voir dans sa dernière tournée européenne '+/- 5 ans, je crois) où il nous avais gratifié de deux très longs morceaux, mais je ne l'avais vu que deux fois auparavant.

je crois que je vais explorer dans les prochains mois via la médiathèque, en tenant compte des notes sur RYM

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 7 mars 2020 15:09

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Mal Waldron est connu comme étant le dernier pianiste à avoir accompagné la chanteuse Billie Holiday entre 1957 et 1959, l’année de son décès. C’est donc un maître dans l’art d’accompagner les voix puisqu’il a été le partenaire de la plus sensible et émouvante d’entre elles. Pourtant ce ne fut pas si facile pour lui, et parfois le destin est cruel : Suite à un accident cérébral lié à une overdose en 1963, il lui faudra réapprendre le piano et retrouver sa technique et sa maîtrise. Pour ce faire il réapprendra à jouer ses propres compositions.

Kimiko Kasai est une chanteuse de jazz japonaise qui s’inscrit dans une certaine tradition, par exemple, ici, elle ne chante que des standards puisés dans le répertoire de Billie Holiday. La présence de Mal Waldron donne du crédit à sa démarche et elle s’en sort très honorablement, mais l’émotion n’est pas au rendez-vous avec l’intensité d’une Billie qui bouleverse et transporte, cependant elle possède une grande technique vocale et un timbre très agréable, elle assure dirons-nous. L’album est tout à fait honorable particulièrement pour le jeu de mal Waldron si personnel et si économe, avec ce qu’il faut de l’héritage Monkien et du son intense et profond qui identifient si clairement son jeu.

Kimiko Kasai - Mal Waldron - Left Alone


Kimiko Kasai - Mal Waldron - 02 - 1971 - One for Lady [full album]
01 - Don't Explain - 00:00
02 - My Man - 04:40
03 - Some Other Day - 08:48
04 - Willow Weep for me - 12:01
05 - Yesterdays - 16:48
06 - Lover Man - 20:57
07 - You're my Thrill - 26:24
08 - Left Alone - 31:06
Bienvenue chez vous, à la petite épicerie indépendante...

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 8 mars 2020 10:44

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« L’Univers-Solitude » est le premier album en tant que leader de Jean-Charles Capon, il est paru chez Saravah en 1972 à 500 exemplaires, ce qui n’est pas une grande diffusion, d’autant que l’œuvre est belle. C’est sans doute la raison qui a motivé les deux du label « Souffle Continu » à le rééditer en 2019, l’occasion de faire une belle découverte ou de rafraîchir un original un peu vieilli.

Ne tournons pas autour du pot, Jean-Charles Capon est un très grand violoncelliste et cet album est parmi ceux qui l’explique le mieux. Il conjugue toute la liberté du free et la douceur harmonique du « folk », une sorte de free-folk en vérité, quelque-chose d’un peu nouveau. Mais ça doit également beaucoup à Pierre Favre, le percussionniste qui élève l’art de taper les timbales au statut de grand-maître ou de grand-sorcier, c’est comme on veut. Lui aussi pratique la liberté, il joue avec les rythmes, les silences et les timbres dans un complémentarité idéale avec le jeu pourtant varié et tout en surprise de Capon.

Enfin si vous cherchez des originaux d’époque de Jean-Charles Capon, ne vous ruinez pas, il y a le très bel album « Les 4 Éléments » qu’il a enregistré en 1976 avec Christian Escoudé, qui vaut largement le détour et qui vous dévoilera une autre facette, tout aussi éblouissante, de son talent.

Jean-Charles Capon, Pierre Favre - Pause café (Extrait d'un Cd qui compile des raretés parues sur le label Saravah, à ne pas rater "La cave Saravah")


Jean-Charles Capon - Changez A Strasbourg St Denis
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Message par Piranha » dim. 8 mars 2020 14:44

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Will GUTHRIE : "Nist-Nah"
2020. Black Truffle (label d'Oren Ambarchi)

"Works for Gamelan, drums & percussion"
https://willguthrie.bandcamp.com/album/nist-nah

Le batteur australien (nantais d'adoption) ouvre son chant d'intervention en allant se frotter aux gamelans balinais.
En tournée en ce moment en France avec l'ensemble Nist-Nah

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