J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 11 sept. 2020 05:19

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Concernant Julius Hemphill, il me semble vous avoir déjà parlé de « Raw Materials and Residuals » paru sur Black Saint, un album que j’aime beaucoup. Celui-ci, « Blue Boye », a été enregistré en janvier 1977, c’est-à-dire presque deux années plus tôt. C’est un album d’importance mais, avant d’aller plus loin un petit mot sur la version Cd.

C’est Tim berne, élève de Julius Hemphill, saxophoniste et dirigeant du label "Screwgun Records" qui a conçu la réédition du Cd. L’original, un double vinyl pas très courant sur le marché, est paru sur le propre label de Julius Hemphill « Mbari ». Face à l’impossibilité de retrouver les bandes originales, le CD a été masterisé directement à partir de copies vinyle. Bien souvent, à ce stade, la messe est dite et les puristes ne gaspilleront pas leurs deniers avec un tel achat, moi le premier, je le confesse…

Pourtant ce serait une erreur car le travail de Tim berne est véritablement miraculeux, compte tenu du support de départ, et, le résultat est tout à fait recommandable d’autant que cet album est tout simplement somptueux. Sans doute l’un de ceux qui compteront pour tout auditeur attentif.

La voie peut sembler un peu ardue car l’album est enregistré en solo, il joue du saxophone alto et du soprano, de la flûte, et, parfois, s'accompagne d'applaudissements et de percussions. Pourtant rien d’âpre ici, car Julius utilise le re-recording et superpose les pistes, ainsi il dialogue avec lui-même. Chaque minute qui passe est un ravissement, ancré dans le blues et le jazz : son histoire.

Hemphill se transcende et se déploie dans des atmosphères douces et romantiques, de façon confidentielle, comme s’il nous chuchotait à l’oreille. Il est difficile d’imaginer que ces pièces ont été enregistrées pendant un rude hiver et que le studio était si peu chauffé que Julius avait gardé son manteau lors de la session. La chaleur est là, dans la musique, comme un foyer qui réconforte…

Trois titres sur bandcamp et un autre sur le tube permettent de se faire une idée assez précise:



"C.M.E" from Blue Boye, Julius Hemphill
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 12 sept. 2020 05:16

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Black Fire est un label de musique américain fondé par Jimmy Gray au milieu des années soixante-dix. Il est resté créatif jusque dans les années quatre-vingt-dix puis a sorti des rééditions de temps à autre. Ce double album est une compile qui retrace les meilleurs moments du label. On pourrait le comparer à Strata East ou à Black Jazz si ce n’est ce côté « soul » ou « rhythl’n blues » voire « funk » qui le caractérise.

A l’époque le groupe « Oneness of Juju » du saxophoniste James « Plunky » Branch avait obtenu pas mal de succès, il sortit deux albums, on peut d’ailleurs écouter deux excellents extraits sur cette compile, les deux sont remarquables mais « African Rhythms » en live à Wachington D.C. est une tuerie ! Voilà ce que déclare Branch en préambule : « The most spiritual music in the ancient African days was the music that made you move. »

A l’écoute ils ne sont pas les seul à mériter une oreille attentive. Les neuf albums sont représentés par un titre, et chacun d’eux brille comme le ferait une pépite. Un livret grand format de six pages accompagne le vinyle et donne la parole aux musiciens, fournit document et photographies.

Je dois dire qu’à part Byard Lancaster dont j’ai quelques enregistrements, les groupes qui défilent ici me sont inconnus et leur écoute me procure le doux frisson de la découverte, augmenté de l’envie d’en connaître davantage, ce qui est le but d’une compilation en général, on peut donc affirmer que celle-ci a atteint son objectif.

On peut penser que les amateurs de « Spiritual Music » pourraient être intéressés par cette compile qui fait place belle à la transe et aux envolées mystiques.

African Rhythms (Live in Washington DC, 1975)


Byard Lancaster - Drummers from Ibadan


Soul Love Now


Lon Moshe - Doin' the Carvin' for Thabo
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 13 sept. 2020 07:05

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Zëro, Virginie Despentes ‎– Requiem Des Innocents

Bien que cet album soit traversé par un sacré coup de blues et qu’il respire le sang, la sueur et la misère on ne le rangera pas côté jazz, si cela a une quelconque importance. D’ailleurs il fait partie des OVNI inclassables, une page de littérature à la Zola qui prend aux tripes, accompagnée par une musique qui vous plonge dans un tunnel, un univers oublié, tellement humain, qui nous ressemble, se déplie et se déploie, il prend la forme d’un voyage hypnotique vers un monde passé…ou futur, peut-être.

Virginie Despentes lit. Le temps de quatre faces elle nous plonge dans le « Requiem des innocents » de Louis Calaferte, une œuvre qui vit le jour en 1952, une plongée dans la misère, « la zone », décrite avec une précision chirurgicale, des mots simples, magnifiques, implacables. La cruauté du réalisme, la poésie de la tristesse. La pauvreté se dévoile avec toutes les conséquences qu’elle induit, Calaferte l’a connue dans son enfance et il l'a décrite sans rien omettre, les coups, l’alcool, la crasse, la déviance. Quand l’homme se fait animal et que s’entrevoit la bête.

Virginie Despentes est une lectrice impliquée, qui dit les mots terribles avec force et ténacité, mais sans jamais en rajouter, à fleur de peau, l’humanité et l’espoir frémissent dans sa voix, pour que l’espérance ne se perde jamais, dans l’innocence d’un regard.

Le groupe Zëro est formé par Éric Aldea à la guitare, Ivan Chiossone aux claviers et Frank Laurino à la batterie. Il participe grandement à la réussite du projet tout en restant dans l’accompagnement subtil, sans jamais se mettre en avant, en restant au service de l’œuvre. L’accompagnement musical réussit à nous plonger dans cette autre réalité, en agissant sur l’auditeur, mais aussi en s’inscrivant dans les émotions portées par le texte, sans jamais tomber dans la dramatisation, les mots suffisent.

« Depuis si longtemps que vous m'avez quitté, je me suis essayé à traquer le monde, la vérité du monde. J'ai loué çà et là des chambres d'hôtels. Quartiers riches qui s'endorment tôt, engrossés d'or. Quartiers pauvres qui gueulent jusqu'à l'aube et donnent au trottoir leurs filles et leur sang. J'ai eu faim et froid, mais je peux dire que cela n'est pas l'important. »

CALAFERTE PART.1


CALAFERTE PART.2


CALAFERTE PART.3


CALAFERTE PART.4


CALAFERTE PART.5
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 14 sept. 2020 03:37

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Comme indiqué sur les notes de pochette de l'édition originale, « The Blue Hour c’est cet instant, au petit matin, où tu tends le bras par-dessus l’oreiller, vers l’endroit où ta chérie était allongée et où tu ne l’y trouves pas… »

Un Blue Note remarquable qui marque une nouvelle rencontre entre le saxophoniste ténor Stanley Turrentine et le trio « Three Sounds » formé par le pianiste Gene Harris, la bassiste Andy Simpkins et le batteur Bill Dowdy.

L’enregistrement s’effectua le 16 décembre 1960 dans les studios d’Englewood Cliffs sous la supervision de Rudy Van Gelder. Ce n’est cependant pas la première rencontre entre ces musiciens, le 29 juin de la même année, une session s’était déroulée sans donner naissance à un album, cependant beaucoup d’éditions récentes proposent l’ensemble des enregistrements de ces sessions réunies sur des rééditions qui conservent toujours le même titre : « Blue Hour ». Ainsi l’album passe de cinq à douze et même treize pièces.

Malgré l’apparition de nouveaux titres l’unité de style est préservée et l’ensemble ne perd ni en cohésion, ni en harmonie. L’ambiance est toujours aussi chaude et veloutée, un album de nuit pourrait-on dire, entre clubs jazz et boîtes à striptease, sensuel et sexy…

Tout est ici rassemblé, le jeu tout en velours et en nuances du trio se prête merveilleusement à celui de Stanley au son velu et charnu. Comme un truc qui fait du bien, une médecine qui guérit, qui vous fait vous sentir mieux, seul ou accompagné...

Les cinq titres de l'original dans l'ordre:

I Want A Little Girl (24 Bit / Remastered / 2000)


Gee Baby, Ain't I Good To You (Remastered/2000)


Blue Riff (Remastered)


Since I Fell For You (Remastered)


Willow Weep For Me (Remastered/2000)
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Message par Goldandlink » lun. 14 sept. 2020 09:56

Superbe! Un des mes Blue Note favoris. Ce jazz bluesy convient parfaitment aux nuits tardives.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » lun. 14 sept. 2020 16:14

Enfin récupéré.

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Alabaster dePlume - To Cy & Lee: Instrumentals Vol. 1 sur International Anthem.

J'avais hésité à l'acheter à l'époque, évitant le systématisme vis-à-vis d'un label en vogue, mais force est de constater que la qualité est une nouvelle fois là.
Très beau résumé par Jazzaround :

"Alabaster DePlume est plutôt beau gosse. N’allez pourtant pas croire qu’il se contentera d’être un élément décoratif dans le paysage jazz. Bien au contraire : l’homme est un activiste qui travaille dans le « social » et qui combat farouchement le fascisme. Atypique, oui. La bio promotionnelle se termine d’ailleurs par ces mots : « Alabaster DePlume ne fait pas les choses comme tout le monde… Hallelujah ! ». Mais reprenons le projet à sa genèse, car il y en a une. Alabaster DePlume consacre du temps bénévolement à l’encadrement de personnes mentalement handicapées : Cy et Lee. Ensemble ils font de la musique et chantent, afin de donner à Cy & Lee un peu de confiance en eux et de leur préserver une place dans notre société. Parfois, Alabaster enregistre ces bouts de mélodies sur son smartphone puis les reproduit en studio avec son saxophone fatigué, qu’il cajole, et dont les gémissements semblent provenir du fond de l’âme. Alabaster DePlume a ainsi enregistré en huit ans trois albums confidentiels, avant de connaître le succès avec un quatrième unanimement acclamé : « The Corner of a Sphere ». « To Cy & Lee… » est une collection de titres qui figuraient dans la discographie du musicien londonien, à l’exception de deux inédits, dont le magnifique « What’s Missing » auquel Danalogue (The Comet Is Coming ») et le percussionniste Sarathy Korwar ont contribué. Avec, pour point commun le fait que tous ces titres sont des instrumentaux. La musique du saxophoniste nous invite à explorer des contrées peu connues. Il prétend s’inspirer des jeux vidéos et des animations japonaises, ce qui s’entend en effet un peu. Mais à sa façon. Avec légèreté, générosité et compassion, des mots qui lui correspondent bien."

https://jazzaroundmag.com/?p=25246

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 14 sept. 2020 16:53

J'avais dit tour le bien que j'en pensais dès sa sortie... (certes avec les moyens du bord!)
Douglas a écrit :
mar. 25 févr. 2020 18:20
Image

Encore un tout chaud (sorti hier), le dernier paru sur International Anthem, il nous vient de la part d’Alabaster DePlume, un inconnu pour moi, l’album s’appelle « To Cy & Lee : Instrumentals Vol. 1 ». Surprenant son apparition sur le label de Chicago, son véritable nom est Angus Fairbairn et il est né à Manchester et basé à Londres, c’est un artiste, écrivain et musicien qui possède déjà une petite discographie, il écrit et joue du théâtre également.

S’il se situe loin des Chicagoans par la géographie, c’est un tout proche par l’esprit, son univers et sa façon de faire le rapprochent irrémédiablement de l’esprit bricoleur, inventif et créatif des productions International Anthem, il suffit de déposer le saphir sur la platine pour que ça saute aux oreilles comme une évidence.

L’aspect lo-fi de l’enregistrement renvoie au côté amateur et underground de ce touche à tout, ici confiné dans une démarche musicale instrumentale, ainsi le saxo frôlé par les lèvres, à peine embouché laisse perler des frôlements qui caressent à fleur de peau, ou bien encore avec ce vieux sax usé qui ne joue pas toutes les notes, oblige au contournement et provoque l’émotion avec une force inattendue. On pourrait encore parler de ces mélopées surgies des âges ou des sonorités japonaises ou indiennes, ou encore de ces folks enfouis qui renaissent…

On reconnaît quelques noms parmi les nombreux participants de cet album comme Danalogue, Sarathy Korwar, James Howard ou John Ellis… Le matériel musical sur cet album est souvent une réinterprétation de titres issus d’albums plus anciens, la cohésion de l’ensemble est ici remarquable et se démarque artistiquement de certains de ses travaux précédents.

Pour écouter (ça claque):
Goldandlink a écrit :
lun. 14 sept. 2020 09:56
Superbe! Un des mes Blue Note favoris. Ce jazz bluesy convient parfaitment aux nuits tardives.
En effet il est vraiment incontournable dans ce genre!
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 15 sept. 2020 03:25

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J’ai une grande affection pour Aka Moon, ce trio de musiciens belges a su, plus que tout autre, s’ouvrir à toutes les musiques, tout simplement en invitant d’autres musiciens, venus de tous les horizons, à se joindre à eux, à échanger et à créer. Leur discographie possède toutes les couleurs, un florilège aux contrastes puissants, toujours pour le meilleur, écouter Aka Moon c’est juste prendre le risque d’être ébloui, d’être enchanté !

Cet album tout nouveau n’est qu’une nouvelle page qui s’inscrira dans la palette. Le titre peut sembler austère, « Opus 111 » à la façon d’un disque de musique savante, il fait en effet référence à la sonate n° 32 Opus 111 de Beethoven, celle-ci, précise le livret intérieur est « revendiquée par beaucoup comme renfermant les prémices du jazz ». Pour plus de précisions je vous renvoie à la lecture de ce livret qui précise les intentions des musiciens que je ne peux étaler ici. Précisons brièvement que Fredy Massamba au chant, João Barradas à l’accordéon et au synth accordéon ainsi que Fabian Fiorini au piano sont les invités de cet album.

Je dois dire que si la sonate de Beethoven inspire ici, c’est le chant de Fredy Massamba qui bouleverse, dès « Chindila » la seconde pièce de l’album, Fredy représente ici l’Afrique et le renouveau rythmique contenu dans la sonate, le pianiste Fabian Forini est un vieux compagnon du trio, c’est à lui de citer, tout en les renouvelant, les thèmes et séquences issus des temps anciens, tandis que João Barradas, l’accordéoniste portugais regarde au loin et dialogue avec Fabrizio Cassol, vraiment fantastique à l’alto.

Certains se souviennent peut-être de l’album « Aka Balkan Moon / AlefBa : Double Live » déjà évoqué ici. Le présent album est au moins à ce niveau, je le découvre à peine et déjà il impressionne, au-delà des genres, un mix incroyable de sons venus de partout, c’est çà Aka Moon…

Opening 1.1.1


Chindila


Watumbu


The Black Spaniard
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Ben-J » mar. 15 sept. 2020 08:02

De mon côté je suis en ce moment sur la discographie de Miles Davis et le Lady un satin de Billie Holiday.
J en profite pour vous conseiller l'excellente autobiographie de Miles.
Et si vous avez des classiques à me faire découvrir je suis preneur.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 15 sept. 2020 12:53

Ben-J a écrit :
mar. 15 sept. 2020 08:02
De mon côté je suis en ce moment sur la discographie de Miles Davis et le Lady un satin de Billie Holiday.
J en profite pour vous conseiller l'excellente autobiographie de Miles.
Et si vous avez des classiques à me faire découvrir je suis preneur.
Si tu tombes sur cet album, tu peux foncer:

Image

C'est une compile de 72 regroupant les " Commodore Master Takes", soit la meilleure période de Billie, avec les meilleures versions, en gros...
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 16 sept. 2020 06:02

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Idris Ackamoor est un des fondateurs du groupe « The pyramids » qui eut son heure de gloire entre 73 et 76. Après « We Be All Africans » et « An Angel Fell » il poursuit son retour chez « Strut Records », malgré ses soixante-dix printemps. Il faut l’en féliciter. « Shaman ! » est donc le troisième album qu’il enregistre en quatre années et c’est l’artiste japonais Tokio Aoyama qui signe la peinture dont est issue la très belle pochette.

Un beau double-album avec, à l’intérieur, un bon de téléchargement, c’est à signaler car c’est très pratique, un peu comme si vous pouviez écouter le vinyle en voiture, un truc à généraliser. Chaque face est composée par un acte, la durée est correcte, pas comme ces doubles LP qui contiennent quatre faces de treize minutes… On regrettera le pressage un peu cheap et le trou central du second vinyle au diamètre mal dimensionné.

Ici souffle l’esprit de Pharoah Sanders, l’influence est prégnante, Idris est clairement un enfant de ce que l’on a appelé le « spiritual jazz », les codes sont là, d’où une impression de déjà entendu qui n’enlève pas le plaisir de l’écoute, c’est à noter. Quelques beaux solos du ténor ou de l’alto tonifient l’album, il faut noter également le retour d’un « fondateur », Dr Margaux Simmons à la flûte qui offre une nouvelle palette de couleurs au groupe, qui possédait déjà le magnifique son du violon de Sandra Poindexter. La rythmique est également de feu, tout est bien en place.

La basse électrique de Ruben Ramos est un axe fondamental dans le « son » du groupe qui groove souvent de façon répétitive, avec également des riffs de guitares, ainsi se révèle l’autre influence majeure du groupe, celle du Miles période « électrique », cet aspect « funky » est la seconde jambe sur laquelle repose le style de ce groupe, bien armé pour affronter les lois du marché.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Ben-J » mer. 16 sept. 2020 07:42

Douglas a écrit :
mar. 15 sept. 2020 12:53
Ben-J a écrit :
mar. 15 sept. 2020 08:02
De mon côté je suis en ce moment sur la discographie de Miles Davis et le Lady un satin de Billie Holiday.
J en profite pour vous conseiller l'excellente autobiographie de Miles.
Et si vous avez des classiques à me faire découvrir je suis preneur.
Si tu tombes sur cet album, tu peux foncer:

Image

C'est une compile de 72 regroupant les " Commodore Master Takes", soit la meilleure période de Billie, avec les meilleures versions, en gros...
Ok je vais commencer les recherches merci

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 17 sept. 2020 03:30

Ben-J a écrit :
mer. 16 sept. 2020 07:42

Ok je vais commencer les recherches merci
Ça existe également en version Cd à un prix très accessible sous la forme "complete", on peut ajouter également les sessions Decca jusqu'en 49 environ, une décennie (39-49) où le chant est à son apogée. La voix s'étiolera ensuite, bien que l'émotion subsiste...

https://www.discogs.com/fr/Billie-Holid ... se/2219960
https://www.discogs.com/fr/Billie-Holid ... er/1026328
https://www.discogs.com/fr/Billie-Holid ... ter/844083

La version vinyle US est chouette avec le carton épais de sa belle pochette...
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 17 sept. 2020 03:39

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Néokarma Jooklo Trio: Solar Vision

Tout à fait autre chose avec la nébuleuse « Jooklo ». Il s’agit d’un collectif plus que d’un groupe, qui s’est formé en 2006, avec deux personnages centraux autour desquels tout gravite : Le batteur-percussionniste David Vanzan et la saxophoniste-flûtiste Virginia Genta. Ils sont tous les deux basés en Italie.

Je parlais de « nébuleuse » en faisant référence aux nombreuses formations qu’ils ont animées, pour ceux qui veulent creuser, voici les principales : Jooklo Duo / Neokarma Jooklo Trio/ Neokarma Jooklo Octet / Neokarma Jooklo Sextet / Golden Jooklo Age / Neokarma Jooklo Experience / New Jooklo Age / Jooklo Quartet / Jooklo Stellar Tribe …

La musique ventilée est assez large pour ce qui est des styles, du jazz bien souvent, avec des impros en bataille et du free parfois rageur, mais certains albums sont orientés vers d’autres horizons, le psychédélisme particulièrement. C’est le cas ici, avec « Solar Vision » du Néokarma Jooklo Trio paru sur le label Qbico en 2007. J’ai pensé qu’il conviendrait bien à ce forum car il baigne dans une esthétique que certains aiment par ici.

David Vanzan est aux percussions, mais joue du gong également, Virginia Genta est au tenor, voix et flûte, ainsi qu’à la zurna (instrument à vent à anche double de la grande famille des hautbois dont les origines sont anatoliennes. Cf wiki). Le troisième musicien s’appelle Maurizio Abate, il joue du tambura, de l’harmonica, de la guitare acoustique et du kalimba (le piano à pouces).

La liste est longue mais nécessaire, car à elle seule elle indique les influences indiennes et orientales qui vont dominer sur cet album, il baigne dans la musique psyche, méditative, voire mystique. L’improvisation est dominante, à partir d’un schéma convenu, on comprend vite à quelle sauce nous allons être mangés, montée lente vers une ascension qui aspire vers la transe…

L’album est limité à 125 copies, mais reste confidentiel et les prix ne grimpent pas trop. Par bonheur un extrait, « Arabian Sun », celui qui ouvre l’album, est disponible à l’écoute sur le tube.

Deux liens, le second, très bref, est nettement meilleur côté son!

Neokarma Jooklo Trio - Arabian Sun


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Leutte » jeu. 17 sept. 2020 10:11

Douglas a écrit :
mer. 16 sept. 2020 06:02

Idris Ackamoor est un des fondateurs du groupe « The pyramids » qui eut son heure de gloire entre 73 et 76. Après « We Be All Africans » et « An Angel Fell » il poursuit son retour chez « Strut Records », malgré ses soixante-dix printemps. Il faut l’en féliciter. « Shaman ! » est donc le troisième album qu’il enregistre en quatre années et c’est l’artiste japonais Tokio Aoyama qui signe la peinture dont est issue la très belle pochette.

Un beau double-album avec, à l’intérieur, un bon de téléchargement, c’est à signaler car c’est très pratique, un peu comme si vous pouviez écouter le vinyle en voiture, un truc à généraliser. Chaque face est composée par un acte, la durée est correcte, pas comme ces doubles LP qui contiennent quatre faces de treize minutes… On regrettera le pressage un peu cheap et le trou central du second vinyle au diamètre mal dimensionné.

Ici souffle l’esprit de Pharoah Sanders, l’influence est prégnante, Idris est clairement un enfant de ce que l’on a appelé le « spiritual jazz », les codes sont là, d’où une impression de déjà entendu qui n’enlève pas le plaisir de l’écoute, c’est à noter. Quelques beaux solos du ténor ou de l’alto tonifient l’album, il faut noter également le retour d’un « fondateur », Dr Margaux Simmons à la flûte qui offre une nouvelle palette de couleurs au groupe, qui possédait déjà le magnifique son du violon de Sandra Poindexter. La rythmique est également de feu, tout est bien en place.

La basse électrique de Ruben Ramos est un axe fondamental dans le « son » du groupe qui groove souvent de façon répétitive, avec également des riffs de guitares, ainsi se révèle l’autre influence majeure du groupe, celle du Miles période « électrique », cet aspect « funky » est la seconde jambe sur laquelle repose le style de ce groupe, bien armé pour affronter les lois du marché.

Alléché par la jolie pochette et par ton post. J'écoute actuellement.
Très plaisant. A la fois cool et groovy. Ce qu'il me fallait..
compositions énergiques, incisives, mélodies accrocheuses, voix et harmonies au cordeau, fuzz et distorsions à gogo

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » jeu. 17 sept. 2020 11:50

aka Moon est tjs au top, il faut le reconnaitre. :super:
Leutte a écrit :
jeu. 17 sept. 2020 10:11
Douglas a écrit :
mer. 16 sept. 2020 06:02

Idris Ackamoor est un des fondateurs du groupe « The pyramids » qui eut son heure de gloire entre 73 et 76. Après « We Be All Africans » et « An Angel Fell » il poursuit son retour chez « Strut Records », malgré ses soixante-dix printemps. Il faut l’en féliciter. « Shaman ! » est donc le troisième album qu’il enregistre en quatre années et c’est l’artiste japonais Tokio Aoyama qui signe la peinture dont est issue la très belle pochette.

Un beau double-album avec, à l’intérieur, un bon de téléchargement, c’est à signaler car c’est très pratique, un peu comme si vous pouviez écouter le vinyle en voiture, un truc à généraliser. Chaque face est composée par un acte, la durée est correcte, pas comme ces doubles LP qui contiennent quatre faces de treize minutes… On regrettera le pressage un peu cheap et le trou central du second vinyle au diamètre mal dimensionné.

Ici souffle l’esprit de Pharoah Sanders, l’influence est prégnante, Idris est clairement un enfant de ce que l’on a appelé le « spiritual jazz », les codes sont là, d’où une impression de déjà entendu qui n’enlève pas le plaisir de l’écoute, c’est à noter. Quelques beaux solos du ténor ou de l’alto tonifient l’album, il faut noter également le retour d’un « fondateur », Dr Margaux Simmons à la flûte qui offre une nouvelle palette de couleurs au groupe, qui possédait déjà le magnifique son du violon de Sandra Poindexter. La rythmique est également de feu, tout est bien en place.

La basse électrique de Ruben Ramos est un axe fondamental dans le « son » du groupe qui groove souvent de façon répétitive, avec également des riffs de guitares, ainsi se révèle l’autre influence majeure du groupe, celle du Miles période « électrique », cet aspect « funky » est la seconde jambe sur laquelle repose le style de ce groupe, bien armé pour affronter les lois du marché.
Alléché par la jolie pochette et par ton post. J'écoute actuellement.
Très plaisant. A la fois cool et groovy. Ce qu'il me fallait..
j'en avais parlé dans le fofo album 2020 et il tourne depuis un mois, avec le nouveau Nubya. L'album est aussi un simple CD dont le poster pliable avec la feuille des textes. La pochette me fait penser à Matti Klarwein et Mwandishi: on est entre Bitches Brew, Sextant et Crossings, je trouve.

C'est pas mal dans le genre, mais les Pyramids remonte au débuts des 70's avec trois très bons albums (jamais réédité en CD, par contre) :snotyzzz: , mais Ackamoor est le seul survivant de cette époque. Je trouvais que l'évocations des Pyramides était peu n adéquation avec l'inspiration essentiellement afro-tropicale de leur musique, mais tous les jazmen blacks de l'époque s'inventait des racines africaines un peu fantasques. Passe encore Hancock est ses Mwandishi renommé à la Swahilis ou Masai, mais le lien comme Shepp et (Pharaon) Sanders en inventaient avec un pays sémite et arabisé comme l’Égypte, je ne comprends tjs pas.





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Sinon, j’espère que le trou du disque 2 (le vortex, quoi) est trop petit (c'est remédiable) plutôt que trop grand (irrémédiable).
Cela m'arrivait dans les 70's et je devais l'agrandir avec mon cran d’arrêt précautionneusement de chaque coté du disque
Modifié en dernier par Cooltrane le jeu. 17 sept. 2020 12:15, modifié 2 fois.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 17 sept. 2020 12:08

Leutte a écrit :
jeu. 17 sept. 2020 10:11
Douglas a écrit :
mer. 16 sept. 2020 06:02

Idris Ackamoor est un des fondateurs du groupe « The pyramids » qui eut son heure de gloire entre 73 et 76. Après « We Be All Africans » et « An Angel Fell » il poursuit son retour chez « Strut Records », malgré ses soixante-dix printemps. Il faut l’en féliciter. « Shaman ! » est donc le troisième album qu’il enregistre en quatre années et c’est l’artiste japonais Tokio Aoyama qui signe la peinture dont est issue la très belle pochette.

Un beau double-album avec, à l’intérieur, un bon de téléchargement, c’est à signaler car c’est très pratique, un peu comme si vous pouviez écouter le vinyle en voiture, un truc à généraliser. Chaque face est composée par un acte, la durée est correcte, pas comme ces doubles LP qui contiennent quatre faces de treize minutes… On regrettera le pressage un peu cheap et le trou central du second vinyle au diamètre mal dimensionné.

Ici souffle l’esprit de Pharoah Sanders, l’influence est prégnante, Idris est clairement un enfant de ce que l’on a appelé le « spiritual jazz », les codes sont là, d’où une impression de déjà entendu qui n’enlève pas le plaisir de l’écoute, c’est à noter. Quelques beaux solos du ténor ou de l’alto tonifient l’album, il faut noter également le retour d’un « fondateur », Dr Margaux Simmons à la flûte qui offre une nouvelle palette de couleurs au groupe, qui possédait déjà le magnifique son du violon de Sandra Poindexter. La rythmique est également de feu, tout est bien en place.

La basse électrique de Ruben Ramos est un axe fondamental dans le « son » du groupe qui groove souvent de façon répétitive, avec également des riffs de guitares, ainsi se révèle l’autre influence majeure du groupe, celle du Miles période « électrique », cet aspect « funky » est la seconde jambe sur laquelle repose le style de ce groupe, bien armé pour affronter les lois du marché.

Alléché par la jolie pochette et par ton post. J'écoute actuellement.
Très plaisant. A la fois cool et groovy. Ce qu'il me fallait..
C'est également mon ressenti, du bon travail mais un côté "ron-ron" agréable fait pour plaire...
:)
Cooltrane a écrit :
jeu. 17 sept. 2020 11:50
aka Moon est tjs au top, il faut le reconnaitre. :super:

j'en avais parlé dans le fofo album 2020 et il tourne depuis un mois, avec le nouveau Nubya.

C'est pas mal dans le genre, mais les Pyramids remonte au débuts des 70's avec trois très bons albums (jamais réédité en CD, par contre) :snotyzzz: , mais Ackamoor est le seul survivant de cette époque

L'album est aussi un simple CD dont le poster pliable avec la feuille des textes. La pochette me fait penser à Matti Klaeweinf et Mwandishi: on est entre Bitches Brew, Sextant et Crossings, je trouve.

Sinon, j’espère que le trou du disque 2 (le vortex, quoi) est trop petit (c'est remédiable) plutôt que trop grand (irrémédiable).
Cela m'arrivait dans les 70's et je devais l'agrandir avec mon cran d’arrêt précautionneusement de chaque coté du disque
En fait non, Margaux Simmons (qui joue ici) et Margo Ackamoor sont la même personne.
Bienvenue chez vous, à la petite épicerie indépendante...

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » jeu. 17 sept. 2020 12:15

Douglas a écrit :
jeu. 17 sept. 2020 12:08

En fait non, Margaux Simmons (qui joue ici) et Margo Ackamoor sont la même personne.
Autant pour moi :amen:

J'ai retouché mon post entretemps pour y ajpouter les albums des 70's.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 17 sept. 2020 15:15

Cooltrane a écrit :
jeu. 17 sept. 2020 11:50
mais les Pyramids remonte au débuts des 70's
En fait non, beaucoup plus loin que ça, mon ami, d'après un certain De Rosette, Pierre de son prénom...
:hehe:
Bienvenue chez vous, à la petite épicerie indépendante...

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » jeu. 17 sept. 2020 16:14

Douglas a écrit :
jeu. 17 sept. 2020 15:15
Cooltrane a écrit :
jeu. 17 sept. 2020 11:50
mais les Pyramids remonte au débuts des 70's
En fait non, beaucoup plus loin que ça, mon ami, d'après un certain De Rosette, Pierre de son prénom...
:hehe:
42 siècles nous contempleraient, d'après un certain Léon De Napo :hehe:

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