J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Algernon
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Algernon » dim. 20 déc. 2020 10:30

Voilà au moins un album que j'ai en vinyle. ::d Comme ses premières zeuvres en solo, fort valables,
et jusqu'au Jack Bruce Band, une expérience un peu mitigée pour ce qu'elle donna.
Et aussi du BLT (avec Trower), mais c'était pas à la hauteur de ce que on pouvait en attendre. Dommage.
Un musicien très talentueux, aventureux, exigeant, plutôt passionnant...
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 20 déc. 2020 19:05

Algernon a écrit :
dim. 20 déc. 2020 10:30
Voilà au moins un album que j'ai en vinyle. ::d Comme ses premières zeuvres en solo, fort valables,
et jusqu'au Jack Bruce Band, une expérience un peu mitigée pour ce qu'elle donna.
Et aussi du BLT (avec Trower), mais c'était pas à la hauteur de ce que on pouvait en attendre. Dommage.
Un musicien très talentueux, aventureux, exigeant, plutôt passionnant...
Oui, on peut aussi mettre en avant son goût pour toutes les musiques et saluer un musicien partant pour toutes sortes d'aventures, même les plus aventureuses !
Effectivement il y a eu un petit ventre mou dans sa discographie, mais combien de sommets hors-norme!
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 21 déc. 2020 06:27

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Voici un coffret de cinq LP du groupe « Volcano the Bear », il se nomme « Commencing » et est paru en 2015. On peut le ranger dans la catégorie des compilations, bien que ce soit un peu abusif. On retrouve le côté « recherche dans le passé » qui caractérise les compiles, mais ce n’est pas un best of ou une collection de titres déjà parus, c’est plutôt une mise à disposition de titres rares ou inédits, d’extrait parus autrefois sous forme de cassette, de live ou de versions alternatives.

Ce qui surprend également, à l’écoute, c’est la cohérence de chaque album pris séparément et de l’ensemble dans son unité. A aucun moment l’auditeur ne se sent dérouté, ou victime d’un collage arbitraire, les titres, tout aussi étranges qu’ils paraissent se suivent dans une communauté de style.

Ce point peut dérouter car les musiciens, Aaron Moore, Nick Mott, Clarence Manuelo et Daniel Padden sont avant tout des découvreurs de chemins, des improvisateurs, et leur terrain c’est plutôt la musique expérimentale, on pourrait les rapprocher de la formation « Nurse With Wound » dans une certaine mesure.

Par ailleurs ils ne jouent pas systématiquement « free » à la façon des jazzmen, bien qu’ils soient tous multi-instrumentistes et usent entre autres d’instruments à vent, ils ne s’inscrivent pas spécifiquement dans l’héritage de la Great Black Music, bien qu’elle reste une influence possible.

Pour citer une autre inspiration il faudrait parler du groupe froid et dépressif « Joy Division » dont on ressent parfois la triste pâleur et la brisure, qui revient sans cesse, sous l’effet du ressac. Il y a également des séquences un peu hors du temps, légères, flûtées ou exotiques, curieuses et étranges, ici rien n’est écrit à l’avance et tout est possible…

Toutefois, bien que l’on reconnaisse ici des tas d’instruments, on entend beaucoup d’électro, des drones, des effets, des séquences. On le sent bien, rien n’est interdit ici, en même temps on sent que tout est à sa place, même si se côtoient parfois des univers étranges qui ne se ressemblent pas.

Le coffret est fourni avec un gros livret de cinquante pages pleines de documents, photos etc…, un bon de téléchargement qui correspond aux cinq albums, ainsi qu'un album bonus de dix titres qui n'ont pas fait partie du montage final. Bien qu’il soit sorti en 2015 on peut trouver assez facilement des exemplaires cellophanés, à prix plus léger que sur indiqué sur le lien ci-dessous, particulièrement en Allemagne où il a été fabriqué.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 22 déc. 2020 06:34

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Voici un groupe sans faille, la discographie est modeste mais parfaite. Chaque album tourne autour d’une thématique, trois autour de sujets sérieux ou même graves, Tina Modotti, MalcomX et Woody Guthrie et deux autres beaucoup plus légers, Monk’Roll, une fantaisie autour de Monk et celui qui vient d’arriver chez moi, le temps de m’apercevoir qu’il était sorti et de tenir compte des délais de livraison, « Zorro » qui est (enfin) arrivé dans ma boîte.

Sans doute avez-vous deviné qu’il s’agissait du « Francesco Bearzatti Tinissima 4et » sorti tout chaud des presses ces dernières semaines. Un petit encart sur le cello nous informe : « Un événement télérama », ça c’est bon signe, téléramacompatible c’est bon pour les ventes !

Ceci dit l’album est très bon, il gravite effectivement autour du vengeur masqué, les titres en témoignent, « Zorro », « Bernardo », « Tornado » le cheval, « Sargento Garcia » le véritable héros de la série et « El Triufo Del Zorro » car il gagne toujours à la fin de l’épisode, ou alors c’est qu’il y en a deux qui se suivent et là il triomphe à la fin du second, ah oui vous vous en doutiez, où ai-je la tête ?

D’autres titres sont également évocateurs de la Californie « Terra India », de la musique mexicaine « El Regreso », de la beauté innocente « Lolita », mais ce qui caractérise le plus l’album c’est le souffle épique, comme s’il s’agissait de la bande son d’un film imaginaire en hommage au vengeur masqué. L’exécution est parfaite, sans crainte de la démesure, dans le droit fil du savoir-faire du quartet !

Gageons que Zorro se rendra au pied des sapins et saura donner le sourire aux enfants qui devineront le nom de leurs personnages favoris en écoutant les pièces musicales !

FRANCESCO BEARZATTI TINISSIMA 4ET "ZORRO" - TEASER


Zorro - Francesco Bearzatti Tinissima 4et - El Regreso
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Message par Douglas » mer. 23 déc. 2020 05:50

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Un album de l’extrême fin d’année… 2019 ! A peu de chose près, il aurait pu figurer dans la liste pour cette année, un autre album aurait pu et même aurait dû, car il n’est sorti réellement qu’en 2020 dans nos contrées, c’est le Charles Lloyd « 8: Kindred Spirits Live From The Lobero Theater »!

Pour en revenir à notre sujet, celui qui nous intéresse aujourd’hui est un pur joyau du free. Quatre musiciens exceptionnels : Arto Lindsay à la guitare, Joe McPhee au ténor, à l’alto et à la trompette de poche, Ken Vandermark, lui aussi au ténor mais également au baryton et à la clarinette et pour finir l’excellent Phil Sudderberg à la batterie.

Quinze pièces se succèdent, en duo, trio ou quartet, chacun y va de son élan, improvisant, histoire de réchauffer ce studio de Chicago qui subit l’assaut du froid de l’hiver. Le plus mordant, celui qui grince, scie et étrille les sons aux sonorités électriques c’est Arto, le gars de DNA et d’Anarchist Republic Of Bzzz pour ne citer que quelques références. Il a branché la gratte au secteur et balance du chaud, de l’énergie brute qui fait fondre plus que la glace.

Les souffleurs ont bien compris le message et bien vite tout rougit et l’atmosphère devient hautement explosive, ça surchauffe dans les tuyaux et les pistons s’activent à forte puissance, histoire de faire monter encore la température. Pour taper et battre la mesure et aussi la démesure on peut compter également sur Phil Sudderberg qui s’y connait en bruitisme dynamique et élevé, histoire de ne pas regarder à la dépense… de calories.

Avoir à faire à un duo n’est pas nécessairement gage de plus de calme, mais ça peut, des fois, ou pas… Rien n’est garanti, y’a des titres comme ça qui avertissent « The Push And Pull Beneath The Surface », « The World's Longest Afternoon », « When I Lose Any Sense Of Perspective », « I Don't Like This Talk About Stains », ça décrit bien ce qui ce qui se déroule ici, un truc sans compromission, d’ailleurs pourquoi transiger ?

Du coup, c’est bon, ça envoie, y’a la perruque du violoneux qui vire à la coupe mulet, signe que tout va. Quand les deux souffleurs dialoguent sur « A Screen Door The Size Of A Building », c’est brillant, volubile et poli et même élégant sur le titre qui suit. Respiration. Pause. Envoutement. Vous voilà Pris.

Un album pour les aventureux des sons et les écorchés magnifiques !
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 24 déc. 2020 05:09

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Un nouvel enregistrement de Matthew Shipp sur Rogue Art avec son lot de particularités. La première c’est qu’il fête les soixante ans du pianiste, la seconde c’est que l’album paraît sur vinyle, c’est la première fois qu’il publie un album sur ce support depuis sa toute première sortie en 1988, et comme il faut bien marquer le coup c’est un double vinyle fastueusement conçu par le label, qui se lance, pour la première, dans une telle entreprise ! Mais ce n’est pas tout, il reste la particularité principale : l’album est entièrement composé de pièces au piano solo.

Quatre mouvements, un par face, qui se déclinent chacun en plusieurs compositions, l’enregistrement s’est effectué le dix Novembre et le premier décembre 2015 aux « Park West Studios » dans le quartier de Brooklyn, à New-York. Le tirage est limité à cinq cents exemplaires et l’album vient juste de paraître.

L’écoute du piano solo exige le plus souvent une qualité parfaite au niveau du son, rien de plus décevant que d’écouter le piano sur un vieux vinyle rincé avec un fond sonore parasite, je dois dire que mon exemplaire est absolument parfait. Il est notifié « Made in Germany » et, il faut bien le reconnaître, les défauts de pressage sont rarissimes de l’autre côté du Rhin, et c’est quelqu’un qui roule français dans des voitures d’occasion depuis toujours qui vous le dit, bien que cela m’en coûte, je vous laisse déduire le fond de ma pensée.

Le toucher de Matthew Shipp est toujours aussi délicat et léger, son originalité ne se manifeste pas dans l’extravagance où l’exubérance, le discours se construit en un cheminement tout en finesse et subtilité. Il ne s’interdit rien, ni les dissonances, ni les audaces harmoniques mais rarement de façon ostentatoire. Il aime répéter, creuser et labourer les espaces défrichés où nichent ses trouvailles, pour les faire fructifier et en parcourir le sillon.

L’écoute est un peu exigeante si on souhaite en être récompensé, laisser le discours du pianiste s’envoler dans le vent constitue, de mon point de vue, un empêchement. Se concentrer sur la musique constitue un préalable nécessaire, à cet égard l’écoute au casque est gratifiante.

Un bien bel album qui séduira les amateurs de piano solo.

Le titre "The Reward" en écoute ici:

https://roguart.com/product/the-reward- ... ements/164
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 25 déc. 2020 06:47

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Les « Dreamers » de John Zorn sont avant tout de sacrés musiciens, les noms des personnalités qui constituent le groupe sont éloquents : Marc Ribot à la guitare, Jamie Saft aux claviers, Kenny Wollesen au vibraphone, Trevor Dunn à la basse, Cyro Baptista aux percussions, Joey Baron à la batterie et Mike Patton au chant en invité spécial pour « The Christmas Song » qui clôt l’album.

Ne vous attendez pas à une pitrerie de John Zorn ou à une lecture au second degré, non, seul respire ici l’authentique esprit de Noël à la sauce « easy listening » dont le maître a le secret. D’ailleurs nous sommes prévenus par un autocollant sur la pochette du vinyle « cette musique peut provoquer un bonheur extrême, de grands sourires et une sensation d'euphorie pendant de longues périodes. »

Le père-noël et son sac rempli de cadeaux ornent la pochette dans la pure tradition, pas de signes religieux visibles, quelques autocollants sont même fournis, le petit plus qui caractérise bien souvent les productions Tzadik. L’album est lui-même un « picture-disc » bien kitch avec des motifs et des dessins rappelant le thème de Noël ! On connaît l’imperfection de ce support, bien qu’ici les dégâts soient limités.

Les neuf morceaux qui se succèdent sont pour la plupart des traditionnels, deux sont signés Zorn : « Santa’s Workshop » et l’excellent « Magical Sleigh Ride », sonnez clochettes et carillons, mais si vous tendez l’oreille ici ou là, brille avec force et même originalité cette qualité brillante d’interprétation, particulièrement dans les détails, qui est commune aux albums des Dreamers.

Allez « Noayeux Joël » à tutti !

John Zorn "Santa's Workshop" (Montage)


John Zorn "Magical Sleigh Ride" (Montage)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 26 déc. 2020 15:03

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Changement total d’atmosphère avec cet album halluciné ! Un magnifique objet conçu par l’équipe du label français An'archives, trois Lps bien rangés dans un magnifique coffret en bois avec trois lithos interchangeables qui forment la couverture, l’ensemble s’insère dans un étui plastique. A l’intérieur sont rangés des inserts signés Michel Henritzi, une enveloppe contenant six cartes postales, il y a également une photo de Masayoshi Urabe, c’est tout simplement magnifique, un bel hommage rendu au saxophoniste ! Toutefois il n’y a qu’un tirage de trois cents quatre-vingt-cinq exemplaires, il est possible que ce soit suffisant, la musique d’Urabe n’est pas des plus faciles et sans doute n’est-il pas souhaitable de l’écouter tous les jours, je la trouve crue et triviale, très réaliste…

On y entend les écorchures d’Albert Ayler, le désespoir de Kaoru Abe et la mort qui souffle sur le « For Alto » d’Anthony Braxton. Cette noirceur est d’une beauté rare, Masayoshi joue du saxophone alto lui-aussi, de la flûte et même de l’harmonica, on entend sa voix également et ses poumons qui s’étouffent quand il tousse. Il joue en solo, les titres indiquent le lieu et la date, pas besoin de titre, quand il joue, c’est ce qu’il est qu’il met en scène, nu. Les faces A et B, par exemple, se nomment « Recorded At Bar Garigari, Ikenoue, Tokyo, 2018 » et les faces E et F « Recorded At Bitches Brew, Hakuraku, Yokohama, 2016 ».

Les prestations sont toutes live, en solo, je ne sais comment il procède mais il est rare d’entendre un tel désespoir en concentré, y’a des passages qui foutent les foies, carrément, si en plus vous êtes hypersensible et que vous y rajoutez vos propres sensations, mieux vaut ne pas habiter trop près d’un pont !

Sa sincérité est son unique passeport, lors d’une interview il répondit « Je suis moi et je n’ai besoin ni d’Artaud, ni de Céline » des références auxquelles on pourrait penser cependant. Il y a du cri, de l’étranglement, de la mélodie mutilée et un souffle animal dans sa musique. Il y a aussi des larmes, des grincements, des appels au secours et la solitude tragique qui désespère et tue. Il se vide aussi quand il souffle, il donne tout et s’épuise, jusqu’au murmure et à l’étouffement.

Bon, c’est vraiment un grand artiste qui se remet en question perpétuellement et dont le discours est absolument imprévisible, car -je ne l’ai pas dit- mais tout n’est qu’improvisation, image fugace de l’instant dont l’intensité tragique est l’expression d’un monde intérieur qui se livre sans fard.

Pour ceux qui veulent écouter un téléchargement gratuit de bonne qualité est proposé sur le lien bandcamp :

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 27 déc. 2020 10:18

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Ah ! Christian Scott sort un album ce mois-ci, dédié aux victimes de la covid 19 ! Par chance j’ai pu voir un de ses derniers concerts télévisés en Europe de l’est. C’est toujours un trompettiste remarquable et un showman de poids, si ce n’est ce bavardage continuel entre les morceaux qui, à mon avis, dessert la prestation, comme ici après la pièce d’ouverture.

Il a également une propension à s’inspirer de Sun Ra pour la tenue vestimentaire et à passer du temps à faire l’éloge de chaque musicien, au cas où on ne se serait pas aperçus qu’ils étaient les meilleurs au monde, bref des mots et moins de musique, ce qui donne l’impression d’un concert haché où la star est fatiguée.

Mais ici on n’est pas vraiment au concert, enfin si, puisque les enregistrements proviennent du Blue Note à New-York, du mois de mars pour être précis, entre les prestations du onze au quinze, mais nous avons affaire à un montage forcément de grande qualité, musicales et techniques.

Quand j’écoute Christian Scott c’est Miles qui arrive, sans doute parce que j’ai énormément écouté le modèle, grandiose et démesuré. Il est difficile de s’extraire de l’influence de Miles surtout lorsqu’on s’inscrit dans un groupe électrique où le Rhodes et la basse s’inspirent directement du maître, une façon de revendiquer la filiation sans doute.

Du coup l’album est vraiment bon, la flûte d’Elena Pinderhughes, les claviers de Lawrence Fields, les percus de Weedie Braimah, la basse de Kriss Funn et la batterie de Conrey Fonville font de l’excellent travail, ce qui n’est pas surprenant puisque ce sont les meilleurs au monde, l’impression générale est donc très emballante, servie par une qualité de son optimum et un répertoire signé Scott, auquel s’ajoute une reprise du « Guinnevere » de David Crosby.

Le leader est un peu effacé, comme annoncé, mais l’entreprise est bien menée et devrait assurer le succès commercial de cet album qui est taillé pour y accéder.

X. Adjuah (I Own the Night) (Live)


Guinnevere (Live)


Huntress (for Cara) (Live)


Diaspora (Live)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Suricate » dim. 27 déc. 2020 18:44

S'enthousiasmer pour un genre musicale que l'on découvre est terriblement sympathique.

Je suis tomber sur un lot de cd passionnant. Dont celui-ci :

Brother Jack Mc Duff - Moon rappin' - 1970


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 28 déc. 2020 05:55

Voici, mis à jour, la liste des albums jazz que j'ai acheté et qui datent de cette année:

Jeff Parker & The New Breed ‎– Suite For Max Brown
Village Of The Sun Feat. Binker And Moses ‎– Village Of The Sun / Ted (EP)
Alabaster DePlume ‎– To Cy & Lee: Instrumentals Vol. 1
Irreversible Entanglements ‎– Who Sent You?
Shabaka And The Ancestors ‎– We Are Sent Here By History
Matthew Tavares & Leland Whitty – Visions
Makaya McCraven ‎– Universal Beings E&F Sides
Dezron Douglas & Brandee Younger ‎– Force Majeure
Gil Scott-Heron, Makaya McCraven ‎– We're New Again (A Reimagining By Makaya McCraven)
Moses Boyd ‎– Dark Matter
Sophie Alour – Joy
Avishai Cohen ‎– Big Vicious
Sarah Murcia ‎– Eyeballing
Gary Bartz And Maisha (3) ‎– Night Dreamer Direct-to-Disc Sessions
John Zorn ‎– Les Maudits
John Zorn ‎– Virtue
Ambrose Akinmusire ‎– On The Tender Spot Of Every Calloused Moment
Astral Travel ‎– If You Say You Are From This Planet, Why Do You Treat It Like You Do?
Błoto ‎– Erozje
Various ‎– Vol Pour Sidney (Retour)
Zara McFarlane ‎– Songs Of An Unknown Tongue
Angel Bat Dawid ‎– Transition East
Peirani - Parisien ‎– Abrazo
Nubya Garcia ‎– Source
Anna Högberg Attack ‎– Lena
Despentes, Zëro - Louis Calaferte ‎– Requiem Des Innocents
Aka Moon ‎– Opus 111
Idris Ackamoor ☥ The Pyramids ‎– Shaman!
Oscar Jerome ‎– Breathe Deep
Jon Hassell ‎– Seeing Through Sound (Pentimento Volume Two)
Andy Emler ‎– No Solo
Nicole Mitchell, Lisa E. Harris ‎– EarthSeed
Rob Mazurek / Exploding Star Orchestra ‎– Dimensional Stardust
Jean-Marc Foussat + J-M. F. / Daunik Lazro / Evan Parker ‎– Café Oto, London, The 22th Of January 2020
Jean-François Pauvros, Antonin Rayon, Mark Kerr ‎– À tort et au travers
Anne Paceo – Samâ
Nduduzo Makhathini ‎– Modes Of Communication: Letters From The Underworlds
Carlos Niño & Miguel Atwood-Ferguson ‎– Chicago Waves
Anteloper ‎– Tour Beats Vol. 1
Sélène Saint-Aimé ‎– Mare Undarum
Immanuel Wilkins ‎– Omega
Collectif La Boutique - Fabrice Martinez – Twins
Sylvain Rifflet | Jon Irabagon | Sébastien Boisseau | Jim Black ‎– Rebellion
Aquiles Navarro & Tcheser Holmes ‎– Heritage Of The Invisible II
Joel Ross : Who are you ?
Masayoshi Urabe: Mobilis In Mobili
Christian Scott: Axiom
Jean-Jacques Birgé ‎– Pique-nique Au Labo
Mary Halvorson's Code Girl ‎– Artlessly Falling
Pascal Comelade/Richard Pinhas: Le plan de Paris
Fred Hersch : Songs from Home
Anja Lechner/François Couturier: Lontano
Francesco Bearzatti Tinissima 4et : Zorro
Matthew Shipp: The Reward
Danalogue x Alabaster dePlume - "I Was Not Sleeping"
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Première édition d'enregistrements anciens:

Kaoru Abe – Ayler Sapporo
Horace Tapscott With The Pan-Afrikan Peoples Arkestra ‎– Ancestral Echoes - The Covina Sessions, 1976
Don Cherry – om shanti om
Pharoah Sanders – live in Paris
Cecil Taylor And Tony Oxley ‎– Birdland, Neuburg 2011
Milford Graves / Don Pullen ‎– The Complete Yale Concert, 1966
Didier Lockwood, Gordon Beck, Allan Holdsworth, Aldo Romano, Jean-François Jenny-Clarke ‎– The Unique Concert
Joe McPhee – Black is the color
Barney Wilen/Alain Jean Marie - Montreal Duets
Barney Wilen/Tete Montoliu - Grenoble 1988
Modifié en dernier par Douglas le ven. 1 janv. 2021 14:18, modifié 3 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Suricate » lun. 28 déc. 2020 11:02

Parmi mes trouvailles ce cd de Noel Mc Ghie, une réédition de cet heureux inconnu (l'album "Trapeze" de 1975) - Jazz fusion / funk efficace.

Il aurait participé a divers enregistrements; dont le "répression" de la mère Magny Colette (qui m'importune).

Cet album est vraiment génial - a priori le seul enregistrement - Qui connaît ce musicien ?

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 28 déc. 2020 13:22

Suricate a écrit :
lun. 28 déc. 2020 11:02
Parmi mes trouvailles ce cd de Noel Mc Ghie, une réédition de cet heureux inconnu (l'album "Trapeze" de 1975) - Jazz fusion / funk efficace.

Il aurait participé a divers enregistrements; dont le "répression" de la mère Magny Colette (qui m'importune).

Cet album est vraiment génial - a priori le seul enregistrement - Qui connaît ce musicien ?
J'ai eu la chance d'assister à un concert de Colette Magny entourée de musiciens free et j'en garde un beau souvenir, c'était au tout premier festival de Bourges. Noël Mc Ghee a participé sur un titre de "Répression" en effet. Il a également joué aux côtés de François Tusques sur le label Improvising Beings où se nichent des pépites, sonny Simmons, Alan Silva et françois Tusques bien sûr. Il a également joué aux côtés du pianiste Bobby few que j'aime beaucoup mais je n'ai pas écouté l'album en question, "Few And Far Between ", ni celui avec Noah Howard.
beaucoup de bonnes références en tout cas!

Noël McGhie & Space Spies - Dancer (Itaru Oki à la trompette)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Suricate » lun. 28 déc. 2020 18:19

Ornette Coleman - Change of the century - 1960

En LP (US) - Atlantic 1327

Pochette superbe pour du free qui reste gentil et accessible. Mon premier Coleman que j'écoute.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 29 déc. 2020 19:29

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Avant de parler de l’album, un petit mot sur « Cougouyou Music », petit label, partenaire de « Staubgold », qui est situé à Perpignan, les « terres » de Pascal Comelade. Le fondateur de Cougouyou est également propriétaire d’un magasin de vinyles, c’est un passionné d’origine allemande qui a vendu (et peut-être vend-il encore) via discogs, j’y ai acheté il y a quelques années quelques 45 tours qu’il a produits, ils sont signés, Comelade, Brigitte Fontaine, The Limiñanas ou Joy Rage.

Le voici producteur associé pour « Le Plan de Paris » qui réunit Pascal Comelade, dont je suis grand fan, et Richard Pinhas le fondateur du groupe Heldon. Ces deux musiciens se connaissent et sont partenaires depuis de nombreuses années, même si leur production commune n’est pas immense. On y trouve « Oblique Sessions II » dont je vous ai parlé page 47. On peut d’ailleurs constater que deux titres de cet album sont repris et réinterprétés ici, « Wings On Rock » et « Le Pietre Tableau D'Un Monde Riant ».

On les trouve réunis également sur « Fluence » enregistré dès soixante-quinze et qui est, me semble- t-il, le premier album de Pascal Comelade, ils collaborent sur le titre d’introduction. On en retrouve un peu l’esprit ici avec le titre « Wings on Rock » d’inspiration minimaliste, et le titre « Back to schizo » n’est pas étranger non plus à cet album.

Il y a également des titres nouveaux nés de cette récente rencontre, mais on peut voir également ici, outre le plaisir des retrouvailles, la relecture d’un travail ancien sur lequel on pose un regard nouveau. La complicité est là, bien sûr, et je chéris déjà cet album qui me semble tellement court que je pense que ce doit être vraiment le cas, bien que je n’aie aucun chiffre sur sa durée réelle, mais qu’importe c’est du très bon !

Il est limité à cinq cents, ce qui laisse voir venir…

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Message par Harvest » mer. 30 déc. 2020 09:21

Beau disque... et un disque de cette année 2020 qui m'aura enthousiasmé. Sortie tardive pour clore l'année en beauté.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 30 déc. 2020 16:51

Harvest a écrit :
mer. 30 déc. 2020 09:21
Beau disque... et un disque de cette année 2020 qui m'aura enthousiasmé. Sortie tardive pour clore l'année en beauté.
Oui, une belle année, il va être difficile d'en sélectionner dix, et encore pour ce qui me concerne, je n'ai qu'un tout petit aperçu des sorties...
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 30 déc. 2020 17:02

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Ma « rencontre » avec Fred Hersch ‎est extrêmement récente, deux ou trois années tout au plus, c’est arrivé en regardant « Stringray Djazz », par hasard, un concert au piano solo entouré par un public attentif, l’homme à la barbichette semblait improviser, il paraissait par son allure belge ou batave, des nationalités souvent rencontrées sur cette chaîne d’origine hollandaise. J’ai été happé par l’à propos mélodique et le toucher délicat du pianiste.

Je le suivis pendant un autre concert, toujours en solo, quelques mois plus tard, son nom était rangé dans un petit coin de mon cerveau sans que je m’intéresse davantage au musicien. Et puis cet album, chroniqué sur jazz mag, classé « choc », sans même lire l’article je l’ai commandé, confiant, bien que je sache que c’est plus souvent le musicien que l’album qui est sélectionné dans ces journaux, il arrive même parfois que l’album qui est mis en avant vienne réparer une erreur, le précédent étant bien meilleur que celui qui est honoré.

C’est un album du confinement, enregistré en totalité au domicile du musicien, en Pennsylvanie, car celui-ci est américain. Des standards en majorité, deux titres seulement signés Hersch dont « sarabande », se succèdent Cole porter, Duke Ellington, Lennon/McCartney, Joni Mitchell pour les plus connus auxquels s’ajoute un traditionnel également.

Chaque après-midi, lors des journées confinées, Fred Herch diffusait, via Face Book, un titre qu’il enregistrait sur son piano Steinway. Ce fut l’origine de cet album et de cette sélection, « Songs From Home » le bien nommé, nous sommes donc face à un album d’interprète où l’expressivité et le ressenti sont essentiels.

Ça va bien avec le style de Hersch, plutôt classique, sensible et sentimental, qui suggère plus qu’il ne dit, susurre et se confie, tendre mais jamais facile, l’écoute attentive révèle la complexité cachée de la musique qui apparaît alors pleine de mystères et de retenue secrète, remplie de poésie comme sur la version de « Solitude » du Duke.

Passer une heure en compagnie de Fred Herch c’est également s’extraire du temps et ajouter un peu d’éternité à son capital bonheur…

All I Want (Joni Mitchell)


Wouldn't It Be Loverly


Solitude


After You've Gone
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 31 déc. 2020 09:27, modifié 2 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Harvest » mer. 30 déc. 2020 18:44

Pas encore acheté mais achat programmé.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 31 déc. 2020 09:40

On peut également remarquer la superbe pochette avec son équilibre 2/3 - 1/3, elle nous invite à entrer directement dans la photo par le ponton, et ce noir et blanc qui se décline dans toutes les nuances de gris, vraiment une grande photo pleine de classicisme!

J'en profite pour rajouter un album 2020 que j'ai oublié de signaler et qui vient d'arriver dans la boîte:
Danalogue x Alabaster dePlume - "I Was Not Sleeping"
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