J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 30 mai 2022 04:12

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Zusaan Kali Fasteau – Worlds Beyond Words (1989)

Retour en 1989 pour écouter le premier Cd de Zusaan Kali Fasteau, il a été enregistré sur son propre label, « Flying Note ». Ce ne sont pas là nécessairement ses premiers enregistrements, car ils ont été précédés par la sortie de trois cassettes qui sont en partie reprises ici.

Vous connaissez la haute estime dans laquelle je tiens cette artiste, on pourrait dire que ce premier essai est vraiment un coup de maître, tant dans les compositions que dans la forme, cette fois-ci pas de travail trop but avec une sensation d’inachevé, l’album est soigné jusque dans les plus petits détails. Avec « Expatriate Kin » et « Comraderie » déjà présentés nous avons là une magnifique série d’albums.

Multi-instrumentiste elle joue de mille couleurs pour nous proposer sa vision du monde, musique de plusieurs continents rassemblée ici par ses soins, elle s’ouvre à la contemplation et à la spiritual musique par le biais de la sanza, du sax soprano, du chant, du piano, de la flûte ney, du shakuhachi, du kaval, du mizmar et du berimbau. Ce Cd est un long voyage qu’elle partage avec les autres musiciens.

Le premier d’entre eux possède son nom en gros sur la pochette, l’immense batteur Rashied Ali bien sûr, Bob Cunningham est à la contrebasse, Elizabeth Panzer à la harpe, James C. Jamison à la guitare, David Cornick aux percussions et Paul Leake aux tablas. Sur ce premier album d’importance l’influence de John Coltrane est manifeste, elle est même personnalisée par la présence de Rashied Ali, aussi il faut s’attendre à en percevoir les effets à différents moments de l’écoute, voilà qui ne devrait pas déplaire à tous.

Ceci dit tous ne jouent pas ensemble sur toutes les pièces, nous sommes plutôt face à un jeu de chaises musicales, car les formules évoluent à chaque pièce, du solo au quartet en passant par nombre de situations dont chacune est inédite, d’autant que les instruments varient d’une pièce à l’autre.

Pourtant il y a une grande unité au sein de ce voyage spirituel, déjà Zusaan est elle-même le pivot de chaque pièce, et, par trois fois elle joue seule, il faut dire que douze titres se succèdent et nous font voyager vers les musiques d’Asie, d’Inde, du Moyen-Orient et d’Afrique, il faudrait ajouter le jazz également qui se plaît au milieu de cette musique du monde. On connaît la vie voyageuse et bohème de cette musicienne itinérante, posant ses valises en Turquie, en Inde, au Maroc et ailleurs encore.

C’est anecdotique mais on dit qu’elle a joué aux côtés de Sun Ra à Amsterdam, et aurait participé à quelques dates lors d’une tournée italienne de Shepp. Tout cela est évidemment fort possible. J’ai oublié de signaler qu’elle utilise le re-recording, que le son de l’album est excellent et que Zusaan a composé toutes les pièces, chacune d’elle mérite un satisfécit, il est donc difficile d’en extraire une…

Il y a eu un second pressing du Cd en 1999, il se trouve donc assez facilement.

Beyond Words


Spiritual Kinship


A Gift


Compassion
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 30 mai 2022 15:27

De bon matin...
Remontons l'horloge!
Douglas a écrit :
sam. 31 oct. 2020 06:50
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Juju ‎– Chapter Two: Nia (1974)

Un album qui était dans ma liste d’attente depuis longtemps, m’en voici désormais possesseur grâce à une récente réédition dont le seul tort est de ne pas avoir reproduit la pochette originale, mais ça peut se concevoir et la pochette de l’original figure bien dans le superbe livret intérieur. C’est le label « Black Fire » qui est ici à la manœuvre, en prenant pour source les bandes originales et en les remastérisant afin d’en fournir une version « définitive ».

Pourtant, à l’origine c’est un autre label bien connu ici, « Strata East » fondé par Charles Tolliver qui sortit, le premier, l’album en 1974, celui-ci est devenu assez rare à dénicher et la réédition s’imposait d’autant que c’est un des meilleurs de la formation si ce n’est le meilleur, mais qu’importe, seule la musique compte.

Elle nous plonge directement dans ce qu’il est convenu de nommer « spiritual music », dans la pure lignée de Coltrane, un album de plus où l’on retrouve tous les codes du genre. Les amateurs ne seront pas déçus, l’album est fastueux, on se retrouve dans une immersion sans réserve vers ce mysticisme typique de l’époque, avec un final de plus de quinze minutes autour du fameux thème de Pharoah Sanders « Black Unity ».

Mais c’est l’ensemble de la galette qui est superbe, on retrouve les tons chauds de l’exploration coltranienne avec un groove entêtant et introspectif sur lequel Plunky Nakabinde au sax fore encore et encore, ça creuse avec un entêtement imperturbable, pour notre plus grand plaisir !

Nia (Poem: Complete the Circle)


Black Unity


Black Experience


Contradiction (For Thulani)
Modifié en dernier par Douglas le mar. 31 mai 2022 03:55, modifié 2 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Algernon » lun. 30 mai 2022 16:15

"De bon matin..."
C'est un film, pas franchement jazzy, avec Jean-Pierre Daroussin.
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 30 mai 2022 21:36

Algernon a écrit :
lun. 30 mai 2022 16:15
"De bon matin..."
C'est un film, pas franchement jazzy, avec Jean-Pierre Daroussin.
Ah Oui j'ai été lire le synopsis, pas trop jazz en effet, mais Darroussin est un immense acteur!
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 31 mai 2022 03:40

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Binker & Moses – Feeding The Machine (2022)

Un album acheté le vingt-cinq février de cette année, en même temps qu’il est sorti. La livraison était prévue mi-avril, ce qui est large, pourtant rien ne vint, du coup fin avril je relance… Le début d’un échange de courriers plein de suspens, car je suivis de loin le trajet du vinyle qui, par erreur, fut envoyé vers le Japon, puis retourna en Angleterre, avant de finalement arriver hier, accompagné d’un 45 tours en cadeau, ou plutôt en dédommagement de la longue attente.

Je suis fidèle aux nouvelles parutions de ce duo : elles se tiennent toutes bien rangées dans les rayons classées lettre « B », depuis «Dem Ones », paru en 2015 . Celui-ci est donc le cinquième dans la lignée, et même le sixième si on compte « Village Of The Sun », indispensable EP sorti en 2020. Cependant, il brise un peu le « train-train » un peu routinier de ces sorties, pourtant toutes parfaitement calibrées, il fallait ajouter un grain de folie, une prise de risque inattendue et oser l’audace au détriment de la sécurité.

« Feeding The Machine » sera l’occasion de ce tournant artistique. Ce dernier possède un visage et un nom, celui de Max Luthert, bien qu’il ne soit pas présent visuellement sur les photos de pochettes, ces dernières ne trahissant que quelques silhouettes, il est vrai. Pourtant il est bien signalé entre les deux musiciens au verso, « Live Tape Loops And Electronic Effects », il est également crédité en même temps que le duo pour les compositions.

Ce dernier point est également révélateur d’une démarche, car ils sont tous les trois entrés à l’intérieur du « Real World Studio », ces vingt-neuf et trente et un mars, sans a priori, ni idées préconçues, un peu les mains dans les poches, mais, on suppose tout de même que les têtes étaient bien pleines et les volontés bien déterminées, car, à la sortie, l’objectif commun est atteint.

Ce tournant se fait au détriment d’une certaine orthodoxie qui habitait le duo, mine de rien l’effet « Luthert » a créé une sorte de déflagration dans l’équilibre jusqu’alors maintenu, fini ce post bop un peu classieux qui se baladait dans le paysage Londonien, marquant une sorte d’équilibre entre classicisme et modernité, cette fois-ci l’apport électro a transporté l’ensemble de la musique du duo.

D’ailleurs ça s’est fait « mine de rien », le bouleversement pourtant bien réel n’apparaît pas si définitif, et pourtant, au fil des plages, tout change, l’équilibre total régnant jusqu’alors semble un lointain souvenir, les boucles, loops et autres effets se sont insinués dans la matrice.

Le changement en soi n’est ni bon ni mauvais, mais ici il ouvre de nouvelles perspectives, de nouveaux espaces, et des territoires, encore inconnus au duo, à défricher. A l’écoute de « Accelerometer Overdose » ou de « Asynchronous Intervals » qui ouvre le bal, ou encore avec le très beau et contemplatif « Because Because », exotique et lointain qui clôt le voyage…

Asynchronous Intervals


Binker and Moses - Accelerometer Overdose (Official Visualiser)


Because Because


After The Machine Settles
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 31 mai 2022 12:57

Un petit retour vers un grand musicien...
Douglas a écrit :
sam. 24 oct. 2020 04:43
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Voici un album où on ne se pose pas trop de questions, du groove, de la simplicité et de l’efficacité, de l’art brut pourrait-on risquer tant tout ici est direct, spontané, avec comme seul principe : la force de l’évidence. Kahil El zabar le leader est aux percussions, le remplaçant de Malachi Favors qui brilla tant dans l’Art Ensemble se nomme Yosef Ben Israel et tient la basse donc, Ari Brown est au saxophone et l’invité du jour, souvent revenu dans cet environnement amical, est Billy Bang, violoniste qui joue comme personne.

C’est l’enregistrement d’un concert qui se déroula au River East Art Center en décembre 2004. Ce qui fait la force de cet album, outre que l’on se sent aux premières loges, presqu’au milieu de la scène, c’est la limite des musiciens. Je m’explique, ce sont des musiciens de l’âme, il faut tout donner avec générosité et sincérité, qu’importe si Ari Brown n’est pas un virtuose, il fait pleurer son sax comme personne, quelle importance que Ben Israel n’ait pas la technique de Malachi s’il porte la tension jusqu’au point de rupture avec un feeling incroyable !

Et Billy Bang, égal à lui-même, il a su évincer tout classicisme dans son jeu et n’a gardé que l’esprit du blues, des racines, du « bois » presque, tant son jeu respire la matière brute, la sève essentielle. Billy Bang tout comme Leroy Jenkins sont de grands éclaireurs, des créateurs de sons qui ont su donner un nouveau langage à l’instrument.

Je pense aux albums d’A.R. Penck qui tiennent de cette même philosophie, le plaisir de jouer, de créer avant toute chose, c’est pour ces raisons que cet album est si fort et qu’il me plaît tant, sans réserve.

Big M


OOF


Where Do You Want To Go?


Return Of The Lost Tribe
Modifié en dernier par Douglas le mer. 1 juin 2022 02:47, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » mar. 31 mai 2022 13:20

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Deja la pochette fait pas envie, ensuite faut aimer le jazz fusion. Steve Morse est très bon mais c'est loin d'être mon guitariste préféré (surement parce que je me suis toujours demandé ce qu'il foutait dans Deep Purple), a part ca même si c'est pas mal je trouve ça bien tranquille et puis j'ai de plus de mal dans le violon dans la fusion, ça donne un coté bal musette que je trouve assez kitsch (sauf quand c'est l'instrument leader). Apres les mces sont rès bon, très versatile, a part Morse dans deep purple, le batteur Rod Morgenstein est quand même le batteur de Winger


Mais merde la pochette, alors oui yen a eu pas mal a l'époque comme ça mais c'est vraiment pas engageant du tout

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 31 mai 2022 14:07

nunu a écrit :
mar. 31 mai 2022 13:20
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Deja la pochette fait pas envie, ensuite faut aimer le jazz fusion. Steve Morse est très bon mais c'est loin d'être mon guitariste préféré (surement parce que je me suis toujours demandé ce qu'il foutait dans Deep Purple), a part ca même si c'est pas mal je trouve ça bien tranquille et puis j'ai de plus de mal dans le violon dans la fusion, ça donne un coté bal musette que je trouve assez kitsch (sauf quand c'est l'instrument leader). Apres les mces sont rès bon, très versatile, a part Morse dans deep purple, le batteur Rod Morgenstein est quand même le batteur de Winger


Mais merde la pochette, alors oui yen a eu pas mal a l'époque comme ça mais c'est vraiment pas engageant du tout
... d'autant qu'ils ont oublié le parachute!
:hehe:
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 1 juin 2022 02:42

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Anne Paceo – S.H.A.M.A.N.E.S (2022)

L’album attendait en haut de la pile depuis pas mal de temps et sans cesse remplacé par un autre, allez savoir pourquoi, peut-être ces points insérés jusqu’ à l’intérieur des mots, comme s’il fallait militer à ce point pour l’écriture inclusive, dont elle est une adepte convaincue. Evidemment je n’ai rien contre les causes que soutient ce combat, mais faut-il le mener au détriment de la lisibilité ?

Evidemment ça n’enlève rien à la qualité de l’album à défaut d’y ajouter quelque chose. Il faut dire qu’ils sont tous là, ceux de sa fine équipe, avec même Marion Rampal qui ajoute et combine sa voix à celle d’Isabel Sörling, que l’on a pu écouter aux côtés de Paul Lay récemment, en espérant bientôt un album.

Voici les habitués, Christophe Panzani au saxophone et à la clarinette, Benjamin Flament au métallophone et à la batterie, Tony Paeleman au piano et à la « bass station » est-il noté sur la pochette, et bien sûr Anne à la batterie et au chant également.

Les voix sont dominantes sur cet album, elles se combinent en un chant merveilleux très à l’avant de la musique et sont portées par l’ensemble des musiciens. D’une certaine façon on quitte un peu les territoires « jazz » pour glisser vers des territoires frontaliers, assez souvent, mais cela n’a guère d’importance car le travail est d’orfèvre et la puissance rythmique équilibre bien l’ensemble.

Par deux fois des thèmes d’inspiration ibère ou tribales viennent un peu nous bousculer pour le meilleur, « Piel » et « Travellers » qui se distinguent, évidents et immédiats. Il y a « Wide Awake » qui ouvre l’album, militant également. Avant la parution de cet album, Anne Pacéo a su s’ouvrir au rap lors de quelques concerts, pour le meilleur, m’a-t-il semblé, un axe sans doute à creuser, à la suite de Naïssam Jalal.

Un album plutôt réussi donc, dans une veine entre jazz et « pop » lancinante, on saluera la qualité des musiciens que j’aurais aimé, à titre personnel, entendre plus souvent dans le cadre de véritables solos, mais peut-être faut-il s’effacer afin de ne pas trop nous réveiller ?

ANNE PACEO - S.H.A.M.A.N.E.S / HERE AND EVERYWHERE (OFFICIAL AUDIO)


Anne Paceo - S.H.A.M.A.N.E.S / Piel (Official Audio)


Travellers


Anne Paceo - S.H.A.M.A.N.E.S / From the Stars ( Official Audio )
Modifié en dernier par Douglas le mer. 1 juin 2022 15:57, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 1 juin 2022 15:50

A venir ...

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » mer. 1 juin 2022 16:00

Douglas a écrit :
sam. 22 janv. 2022 06:10
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Je viens de découvrir cet album qui est vraiment sympa mais la pochette merde la pochette. Sylvain Luc est un peu le spécialiste vous irez voir la pochette de son album avec Galliano :hehe:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 1 juin 2022 21:12

nunu a écrit :
mer. 1 juin 2022 16:00

Je viens de découvrir cet album qui est vraiment sympa mais la pochette merde la pochette. Sylvain Luc est un peu le spécialiste vous irez voir la pochette de son album avec Galliano :hehe:
J'ai été voir, en effet il fallait oser...
:taré1:

Pour ma part j'ai celui-ci qui est pas mal, il date de 2006:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 2 juin 2022 04:38

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Ernest Dawkins New Horizons Ensemble – Chicago Now - Thirty Years Of Great Black Music Vol.2 (1995)

Celui-ci par contre est bien ancré dans la culture jazz, tout y est, et surtout une chaleur et un plaisir de jouer incroyables, qui transpirent à chaque note. Cet album est une fête, joie de l’échange et de la création commune, du partage et de la transe. Pourtant l’album est enregistré en studio, à l’écoute on ne le croirait pas, il a la force de et la spontanéité des performances live, comme si le concert avait été donné entre ces quatre murs : c’est sûr qu’ils devaient trembler les murs et se lézarder grave, sous l’assaut de ces musiciens au grand cœur !

Les voici tous : le leader Ernest Dawkins aux saxophones alto et ténor ainsi qu’à la flûte et aux percussions, le magnifique Steve Berry tromboniste et percussionniste, Ameen Muhammad à la trompette et aux percussions, Jeffery Parker à la guitare électrique, Yosef Ben Israel à la contrebasse et Reggie Nicholson à la batterie et aux percussions.

Tous réunis pour fêter le trentième anniversaire de l’AACM, comme l’indique son titre « Chicago Now, Thirty Years Of Great Black Music » bon ici c’est le volume II, j’attends le « un » pour bientôt, car une telle régalade, ça donne envie d’en entendre davantage…

C’est du jazz pour tous, post bop avant tout, dès le premier titre, « Monk’s Temptation » en hommage au moine, ça décoiffe terrible, il y a les thèmes qu’on récite et qui montrent cohésion et précision, et les solos qui envoient et font rêver, à ce jeu ils sont terribles, tous, c’est un récital qui n’en finit pas, du début à la fin de l’album.

« New York Is Now !» avait tagué Ornette, et bien voici la réponse avec ce « Chicago Now », très enlevé que livre Ernest et ses flèches, bien propulsés par cette rythmique mouvante qui s’enrichit sans cesse des percussionnistes avisés et renouvelés, car ici il n’y a pas de fonction unique et chacun marque le rythme et le tempo, c’est là le carburant qui nourrit ce feu musical incessant.

J’ai fait la connaissance d’Ernest Dawkins alors qu’il jouait avec l’Ethnic Heritage Ensemble de Kahil El'Zabar, puis j’ai creusé un peu et me voici comblé, heureux aussi d’avoir écouté ce chouette tromboniste groovy en la personne de Steve Berry, la luminosité de la guitare de Jeffery Parker, que vous connaissez sans doute avec son diminutif plus usité : Jeff Parker ira mieux, sans oublier Ameen, trompettiste de grande classe.

Monk's Temptation


Many Favors (en hommage à Malachi Favors)


Runnin' from the Rain (Alt)


Planet East
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » jeu. 2 juin 2022 04:40

Perso en guitaristes jazz français je préfère Gérard marais et Claude Barthélémy

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 2 juin 2022 09:28

nunu a écrit :
jeu. 2 juin 2022 04:40
Perso en guitaristes jazz français je préfère Gérard marais et Claude Barthélémy
Oui sans doute, Sylvain Luc n'est pas le plus directement accessible et il est parfois un peu froid, mais il y en a tellement de bons guitaristes français, comme Noël Akchoté dont j'ai parlé il n'y a pas longtemps et Raymond Boni, toujours excellent, Marc Ducret souvent plus admiré en Allemagne qu'en France, et Bireli Lagrène, celui qui "monte" en ce moment...

Mais les bons guitaristes ils sont partout, connus ou pas...

Sans parler des plus anciens comme Christian Escoudé, Boulou et Elios Ferré (peut-être Belges?), et puis il vaut mieux un Sanseverino en petite forme qu'un Thomas Dutronc qui se la pète...
:hehe:
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 3 juin 2022 02:34

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Mike Osborne Quintet – Marcel’s Muse – S/FJMt°- (1977)

Et voici le retour de Mike Osborne mais cette fois-ci en quintet, et quel quintet ! L’album a été enregistré le trente et un mai 1977, Mike est toujours à l’alto, Mark Charig dont nous avons parlé récemment, joue de la trompette, Jeff Green de la guitare, le fidèle Harry Miller à la basse et Peter Nykyruj est à la batterie.

Osborne en trio c’était déjà épatant, mais là, en compagnie de Mark Charig, c’est vraiment encore un cran au-dessus, particulièrement lorsque les deux souffleurs sont à l’avant ! Quatre pièces ici, chacune dépasse les neuf minutes, on arrive donc à une durée standard pour l’époque, et pourtant ça fuse et passe à vive allure, quand nous sommes embarqués dans ce tourbillon virevoltant, nous sommes vite emportés, brinquebalés, devenant le jouet d’une partie qui se joue entre virtuoses, à une allure où les sains d’esprit lâchent prise.

« Where’s Freddy » ne vous laisse aucune chance, sax, trompette, guitare et batterie et se succèdent pour vous laisser vidé, allez encore une petite dose et hop, dans la petite cuillère ! Ramassé comme une fiche molle par le suave « I Whished I Knew » qui vous arrache votre dernière eau, pour vous vider comme un fruit sec, hagard, avec cette guitare qui vous traîne encore un peu, quelques petits mètres encore…

Pourtant tout avait bien commencé avec « Molten Lead » plein d’énergie, survitaminé, qui donne et qui prend, qui arrache même, cette trompette folle, ce sax déjanté, l’attaque au cœur, trop vite, trop fort ! Et « Sea Mist » qui suit, qui vous permet de reprendre pied, avec juste ce qu’il faut de neutralité pour tenir encore, enfin encore un peu…

Les quatre dernières minutes de l’album se détachent, avec Charrig qui vous arrache le cœur une dernière fois, avant de laisser la main à Mike qui achève le travail, du bon boulot, une fois de plus, il le sait pas, Mike, mais dans cinq ans l’histoire sera dite et sa raison vacillera, musique de fou, musique maudite, vidé je suis !

Par bonheur les compos sont bien équilibrées dans le temps et les voici toutes les quatre à votre disposition, en mp3 haute qualité, vu qu'on ne les trouve pas sur les médias habituels:
08. Molten Lead.mp3
(21 Mio) Téléchargé 70 fois
09. Sea Mist.mp3
(23.53 Mio) Téléchargé 71 fois
10. Where's Freddy.mp3
(21.35 Mio) Téléchargé 68 fois
11. I Wished I Knew.mp3
(21.43 Mio) Téléchargé 72 fois
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 3 juin 2022 18:33

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John Scofield - John Scofield (2022)

Voilà un Cd auquel il m’a été difficile de résister, je suis un adepte de ces performances en solo auxquelles parfois les musiciens s’adonnent, un peu comme un exercice ou comme un entraînement. De jazz, il n’en est question qu’au travers du répertoire, les échanges, qui sont le sel de cette musique, ne sont évidemment pas là, et l’intérêt se trouve dans le cheminement de l’artiste, ses choix, ses partis-pris, sa personnalité.

Pour John Scofield le parcours solitaire sera celui de l’amitié, du souvenir, de l’hommage aussi, envers un traditionnel « Danny Boy » et « Junco Partner », ou une légende de la country « You Win Again » de Hank Williams, le regard dans le rétro essentiellement, pour jouer ses propres compos également, une façon aussi de faire le point et de marquer une étape après ce long chemin parcouru, soixante-dix printemps déjà...

Une simple guitare électrique et un « looper », histoire de ménager quelques effets de boucles et des impros, bien souvent, à partir des thèmes aimés et élus. L’album s’ouvre sur « Coral » de Keith Jarrett dont le thème n’est joué qu’à la fin, après une longue improvisation dès l’introduction. Chaque titre est accompagné d’une petite explication qui nous est proposée sur le joli livret intérieur.

Je ne détaille pas tous ces renseignements qui nous sont livrés là, mais ils donnent à chaque titre une touche personnelle, expliquent le choix et légitiment la sélection, c’est évidemment extrêmement intéressant, parfois en rapport avec sa vie privée, ses goûts personnels ou son attachement pour quelques standards comme « It Could Happen To You » ou « There Will Never Be Another You ».

Au bout du compte un album extrêmement élégant, sur le ton de la ballade bien souvent, un opus pour rêver et se laisser aller à la flânerie, ou même à la paresse, c’est souvent tendre, presque émouvant, seule la reprise de « Not Fade Away » fait semblant de nous réveiller en nous forçant à lâcher un sourire et à tapoter du bout du pied… C’est Phil Lesh du Grateful Dead qui l’a plusieurs fois branché sur ce morceau, confie John.

Je ne me suis pas appesanti mais c’est un album ECM, au son très pur, d’une façon générale l’exercice solo est en effet très exigeant pour la qualité de la restitution, qui ne souffre pas le moindre défaut. Il a été enregistré à New York, au « Top Story Studio » au mois d’août deux mille vingt et un. Un bel objet en même temps qu’un bel album, pour ceux que ne rebute pas l’effort solitaire.

Honest I Do


Trance De Jour
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 4 juin 2022 08:57

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Derviche - Murs Absurdes (2022)

Voici un autre album en provenance d’Ayler Records, derrière Derviche se cache un duo formé par Eric Brochard à la basse électrique et Fabrice Favriou à la batterie et c’est tout. Nous ne nous en plaindrons pas car à l’écoute, c’est vraiment suffisant, l’album est puissant, riche et intense, limite extrême même.

Par contre côté label c’est du service minimum, on sent qu’on est à l’os, rien à voir avec l’opulent et classieux opus de Noël Akchoté, j’y vois peut-être un choix de survie pour le label, allez savoir. En tout cas, ici un simple carton plié en deux avec un gros téton pour maintenir, un certain temps probablement, le Cd ainsi accroché, très peu de renseignements, le strict nécessaire, les remerciements d’usage, la date et la localisation de l’enregistrement, septembre deux mille vingt et un à Parthenay.

Ouvrir le Cd avec précaution lors du déballage, éviter le couteau pour trancher la cellophane, de peur de toucher le Cd car il n’est pas vraiment protégé. Par contre les photos sont belles et vont bien avec la musique, renforçant l’identité du duo, si on aime la photo de pochette on est sur la bonne voie pour apprécier la musique, ce qui est vraiment mon cas.

Le duo basse batterie pourrait laisser le champ ouvert à un album de jazz et pourtant non, bien que je le classerai de ce côté dans mes rayons, par identification au label, pour moi c’est franchement rock. On parlait de « mur du son » autrefois pour catégoriser la musique de Phil Spector, et bien je garde l’expression, car elle va, mais ici on est au premier degré, face à un mur, massif, métal, pas de ceux que l’on grimpe ou que l’on franchit, non de ceux qui séparent ou qui isolent, qui arrêtent et qui protègent.

Les murs sont dans nos têtes, dit-on, et bien celui-ci dit son nom : « Murs absurdes », ce mur du son n’est donc qu’une chimère, qu’une construction mentale, une absurdité, sans sens ni nécessité, et peut-être même sans réalité. Pourtant les deux, là, en ont mis une énergie phénoménale pour le monter et le façonner, ce mur de papier ou de chiffon, on y a cru vraiment à cet emballement féroce, sauvage et répétitif, rempli de jus et d’électricité, puissamment monté sous les coups de marteaux de Favriou, l’homme à la masse, et Eric Brochard à la masse aussi, mais côté électricité et gros son !

Cinq pièces ici, mais elles s’enchaînent de telle sorte qu’elles semblent former une longue suite, comme une œuvre majuscule, c’est le second album du duo, le premier volume est sorti l’année précédente, il contenait les séquences I à V, voici donc les séquences VI à X, en attendant une suite.

Derviche - Murs absurdes (Sequence VIII)


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Douglas
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Message par Douglas » dim. 5 juin 2022 02:19

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Daniel Villarreal - Panamá 77 (2022)


Voici donc la dernière sortie d’International Anthem, « Panamá 77 » signé de Daniel Villarreal, connu dans la maison pour être le batteur de Dos Santos, l’une des formations avec laquelle il joue, car c’est un actif, Daniel, toujours un endroit où on peut le voir, où on peut l’entendre. Le vinyle est arrivé hier, à l’heure prévue, expédié par le distributeur européen situé en Autriche je crois, après une mauvaise expérience du côté de l’Allemagne.

Rien de surprenant dans le titre de l’album puisque Daniel, bien qu’il habite sur Chicago depuis belle lurette, est né au Panama, ce titre est pour lui l’occasion de rendre hommage à ses racines, il en est ainsi pour les déracinés, le point de départ sera le plus souvent un endroit aimé, choyé et même idéalisé.

Pour l’heure Villarreal en est à son premier album en tant que leader, une étape importante pour justement marquer son identité. Dans la maison International Anthem c’est plus facile, il y a une expérience, un ton, et même un « savoir-faire » assez unique. Une façon de laisser tourner les machines, de sélectionner, de découper puis d’assembler qui a fait ses preuves.

Il y a également des musiciens qui passent, des amis, pour cet hyper actif de la région de Chicago qui circuite sans cesse. Ici on reconnaît le grand Jeff Parker à la guitare électrique et Aquiles Navarro à la trompette et même au sifflet. Je ne fais pas la liste car elle serait assez longue, mais on y trouve un peu de tout, pas mal de percussionnistes, des joueurs de claviers, Rhodes, mellotron ou farfisa, violon et synthé…

Ainsi se dessine l’identité de cette musique faite de petites pièces, douze qui se suivent et qui dresse un panorama de musique plutôt cool, d’inspiration assez souvent caribéenne, des rythmes brésiliens ou latinos plutôt dans un registre léger, qui s’identifie par petites touches. De l’électricité également avec quelques empreintes un peu jazz-rock, mais assez subtiles, sans trop appuyer, toujours ce côté exotique, qui vire même « voyage de vacances » sur la fin de l’album, avec, hélas, un certain manque de profondeur, genre un peu musique de série « B », je sais, mais il faut bien le reconnaître...

Heureusement, la toute dernière pièce, « Messenger », nous laisse sur une meilleure impression.

Daniel Villarreal - Cali Colors


Daniel Villarreal - "In/On"


Messenger - Daniel Villareal (Panama '77)


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Message par Douglas » dim. 5 juin 2022 13:04

Une petite remontada...
Douglas a écrit :
sam. 12 sept. 2020 05:16
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Black Fire est un label de musique américain fondé par Jimmy Gray au milieu des années soixante-dix. Il est resté créatif jusque dans les années quatre-vingt-dix puis a sorti des rééditions de temps à autre. Ce double album est une compile qui retrace les meilleurs moments du label. On pourrait le comparer à Strata East ou à Black Jazz si ce n’est ce côté « soul » ou « rhythl’n blues » voire « funk » qui le caractérise.

A l’époque le groupe « Oneness of Juju » du saxophoniste James « Plunky » Branch avait obtenu pas mal de succès, il sortit deux albums, on peut d’ailleurs écouter deux excellents extraits sur cette compile, les deux sont remarquables mais « African Rhythms » en live à Wachington D.C. est une tuerie ! Voilà ce que déclare Branch en préambule : « The most spiritual music in the ancient African days was the music that made you move. »

A l’écoute ils ne sont pas les seul à mériter une oreille attentive. Les neuf albums sont représentés par un titre, et chacun d’eux brille comme le ferait une pépite. Un livret grand format de six pages accompagne le vinyle et donne la parole aux musiciens, fournit document et photographies.

Je dois dire qu’à part Byard Lancaster dont j’ai quelques enregistrements, les groupes qui défilent ici me sont inconnus et leur écoute me procure le doux frisson de la découverte, augmenté de l’envie d’en connaître davantage, ce qui est le but d’une compilation en général, on peut donc affirmer que celle-ci a atteint son objectif.

On peut penser que les amateurs de « Spiritual Music » pourraient être intéressés par cette compile qui fait place belle à la transe et aux envolées mystiques.

African Rhythms (Live in Washington DC, 1975)


Byard Lancaster - Drummers from Ibadan


Soul Love Now


Lon Moshe - Doin' the Carvin' for Thabo
Modifié en dernier par Douglas le dim. 5 juin 2022 18:06, modifié 1 fois.
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