J’allais me fader un pavé césar sur ce
disque de Ken Boothe sorti en 1974 qui a cartonné en Angleterre à l’époque et j’ai commencé à mettre les mains dans le moteur, à vérifier les différentes versions et les crédits d’artistes et j’ai lâché l’affaire tant la tâche est fastidieuse. Un peu comme
Rubber Soul, le disque est sorti sous deux pochettes et deux tracklists différentes en
Jamaïque et au
Royaume-Uni. Numero Uno des charts anglais pendant quelques semaines notamment grâce au succès de la reprise stratosphérique du morceau de Bread,
Everything I Own, le disque produit par Lloyd Charmers, ex-Uniques, producteur et musicien émérite à qui l’on doit
la meilleure reprise de Barry White. Il fait partie de ces disques à posséder autant pour ses qualités intrinsèque que pour son apport à la Pop avec un P majuscule. Arrangements précieux (
Sandie !), c’est extrêmement bien ficelé dans l’ensemble et même s'il y a quelque raté comme ce
Let’s Get It On sauvé par le guitariste Lloyd Parks — impeccable sur les deux faces —, Mister Rocksteady délivre un album de fer dans une pochette de velours.
Pour moi, le pinacle du disque, c’est la reprise du classique de Neil Young,
Down By The River : Buddy Miles s’y fait doubler par la droite sans pitié. On se fait cueillir par cette introduction soulful que n’aurait pas renié Willie Mitchell et puis boom !
Sha La La/ The Weather et on se retrouve propulsé dans une complainte lovers rock incroyable avec ce wah-wah infernale et des harmonies presque gospel. Tout y est parfait. Pas mal, pour l’histoire d’un type qui vient de tuer sa bien-aimée au bord de la rivière. Le bon côté de la chose c'est que le morceau se retrouve sur les deux versions de l'album, et pour les aventuriers, il est aussi sorti en single sur Splash et Clocktower.
Affreux, sale et méchant.