Back To The Beginning, 5/7/25
Ca y est, c'est fini à jamais. Il fallait y être oui, je sais. Trop compliqué pour moi, trop loin et surtout trop cher. Je sais que je n'aurai jamais vu le vrai Sabbath. Cependant, je me consolerai comme je pourrai en me disant que j'ai assisté à un show des 3/4 du groupe à Bercy, le 2 décembre 2013 et ce, en compagnie de bon nombre de potos du BSF (Black Sabbath Forum) qui, pour cette occasion exceptionnelle, avaient effectué le déplacement.
Pour ce Back To The Beginning, l'affiche était belle (Metallica, Guns n'Roses, Slayer, Gojira, Anthrax, Pantera pour les principaux), le lieu aussi. Quelle merveille que ce Villa Park, le stade hôte du FC Aston Villa. Manquait peut-être Judas Priest, eux aussi originaires de Birmingham dont le célèbre vocaliste Rob Halford avait, rappelez-vous, eu pour tâche périlleuse d'interpréter, avec le professionnalisme qu'on lui connaît, les classiques sabbathiens lors du fameux concert de Costa Mesa le 15 novembre 1992.
Rappelons donc le principe de cet évènement : chaque groupe avait pour mission de s'acquitter de quelques titres de Black Sabbath couplés avec deux ou trois titres-phare voire quatre issus de leur répertoire. Tout ça donc sur une seule journée qui allait débuter à 13h avec les imposants et talentueux Mastodon pour se terminer aux alentours des 22h avec le Sab en apothéose.
Dès le lendemain, les vidéos de la plupart des groupes participants étaient visibles sur Youtube mais il était vivement conseillé de se hâter pour les visionner car il fallait s'attendre à ce qu'elles soient retirées très rapidement. Ce fut d'ailleurs le cas puisque lorsque je revins hier soir de l'anniv d'un de mes petits cousins, celles-ci avaient disparu.
De fait, j'avais pris soin de les regarder hier commençant par le Sab puis Ozzy, pressé et zému mais aussi inquiet que j'étais quant à l'état physique et à la voix d'Ozzy, cette dernière ayant en 2013-2014 donné des signes manifestes de fatigue.
Soucieux de respecter l'ordre d'apparition en ce qui me concerne, Ozzy et son band composé de Zakk Wylde à la guitare, Mike Inez à la basse, Tommy Clufetos derrière les fûts et Adam Wakeman (celui qu'on ne voit jamais) au clavier s'emparent de l'immense scène du Back To The Beginning. Il est bien évident que "s'emparer de la scène" s'avère être une expression quelque peu exagérée pour ce qui concerne Ozzy puisque celui-ci, assis sur un trône, surgit tout doucement via une trappe de dessous la scène.
D'entrée de jeu, mon attention se porte donc sur sa qualité vocale. Au grand dam de ses nombreux détracteurs, je (la = sa voix) trouve plutôt bien notamment sur I Don't Know, Mr. Crowley et Suicide Solution. Ce qui (me) fait peine à voir de toute évidence, c'est plutôt son état d'immense faiblesse due à ce satané fléau qu'est la maladie de Parkinson. J'en ai la gorge nouée en particulier sur Mama, I'm Coming Home où l'on sent l'émotion l'envahir peu à peu, une émotion communicative auprès du public dont les yeux deviennent brillants à chaque fois que le Madman (on l'a toujours appelé comme ça, en fait depuis son album Diary Of A Madman) répète le refrain. Je suis mal.
Ensuite, l'imparable, l'incontournable, l'immanquable Crazy Train parachève cette prestation émotionnellement très forte et de qualité indéniable de la part des musiciens mais aussi d'Ozzy qui a bien chanté. Et cela, je le tiens à le dire.
https://www.setlist.fm/setlist/ozzy-osb ... ac8cc.html
Ce qui va suivre va sans nul doute appartenir à l'Histoire avec un grand "H". Depuis l'annonce de la reformation pour quelques titres, Birmingham s'était arrêté de vivre. Alors que l'instant fatidique allait enfin poindre "le bout de son nez" via de vieilles vidéos diffusées sur les deux écrans de part en part de la grande scène, vidéos suivies dans la foulée du célèbre et inquiétant tintement de cloche, l'hystérie, l'émerveillement et bien évidemment l'émotion gagnent le public lorsque le groupe au complet donc AVEC BILOU (quel plaisir de le revoir lui, qui a été tant malmené en 2011-12 par la "divine" Sharon) apparaît sur le puissant War Pigs.
Cette fois-ci, oui, je le reconnais, s'il existe un mot plus fort que l'émotion pour qualifier ce que je ressens, eh bien, je l'utiliserai : une sorte d'EXCITATION conjuguée de GRANDE TRISTESSE car je me dis qu'après ça, il n'y aura plus rien..... Birmingham reprendra sa vie de tous les jours. Je l'avoue j'ai eu les yeux qui ont brillé.................
Pendant War Pigs et NIB, il faut voir la façon dont Butler maltraite sa basse flanquée d'un AVFC (Aston Villa Football Club), comme si cela s'apparentait à un dernier combat contre ce qui est inéluctable pendant que Iommi aligne impertubablement les riffs lancinants avec une précision d'horloger ...... brummy.
Et Bilou dans tout ça ? Eh bien, il est là et bel et bien là proposant ses contre-temps "de ouf' comme disent les jeunes d'aujourd'hui. A la limite doté dans son jeu organique d'une certaine tribalité affichée, tribalité quant à elle doublée d'une subtilité indéniable qui a toujours lorgné vers le jazz, Bilou pour son dernier rendez-vous avec l'Histoire, défend avec une verve non dissimulée que le VRAI batteur du groupe, c'était bel et bien lui.
Ozzy lui, est attentif, prenant soin de bien tenir son micro. Autant vous le dire, c'est difficile à regarder car cet exercice apparemment banal pour n'importe quel autre chanteur en activité, semble pour lui, être un effort surhumain. Haranguant de temps à autre un public chaud bouillant, Ozzy reçoit en retour une impressionnante clameur qui vous file des frissons. Sinon, une nouvelle fois, il chante bien, le bougre, tout au long du set qui est doté d'un son énorme, il convient de le signaler. Encore deux titres et ce sera malheureusement fini. En effet, ne restent que Iron Man et Paranoid sur lesquels le stade va se délecter jusqu'à cette fin en apothéose. Les images montrent des fans de tout âge saisis par l'émotion qui reprennent en choeur ces deux pierres angulaires du Metal.
Après tous les remerciements de la part d'Ozzy au nom de ses compagnons d'armes 'for the support through all those years', la page Black Sabbath se tourne définitivement et va laisser un vide irremplaçable dans le paysage musical même si ces derniers n'étaient plus actifs depuis un peu moins de 10 ans. Merci Ozzy, Tony, Geezer et Bilou pour tout le plaisir que vous nous avez donné toutes ces années. Reposez-vous bien, vous l'avez bien mérité !!! Vous êtes l'Histoire de Birmingham !!!!!!! P*****, j'aurais tellement voulu vous voir EN VRAI !!!!!!!!!!!!
https://www.setlist.fm/setlist/black-sa ... ac8c8.html