Led Zeppelin

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Jitoma
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Re: Led Zeppelin

Message par Jitoma » jeu. 14 déc. 2023 12:04

nunu a écrit :
mer. 13 déc. 2023 09:13
ledzep56 a écrit :
dim. 24 sept. 2023 14:31
Page jouait déjà de l'archet avec les Yarbiirds. Bon ce n'est sans doute pas le premier mais ce n’était pas un concours de premier non plus.
Quand je pense que plus de 60 ans après il y en a qui parle toujours de plagiat. Au moins qu'en il reprenait une chanson ce n'était pour en faire une mouse. Leurs reprises ont toutes été supérieures à leur modèle.
Mais qu'en on regarde que de côté évidemment çà rétréci l'esprit sur le reste.
Ah non le problème c'est pas l'emprunt pour moi. Mais ai au moins la décence de créditer le mec original. C'est tout.
Absolument d'accord. Page est un musicien remarquable, à la portée considérable au point qu'il n'ait - et depuis des décennies - plus rien à prouver dans ce domaine, et je crois que je ne comprendrai jamais comment et pour quelle raison il s'est senti le besoin de gruger des artistes dont, du reste, il n'a jamais fait mystère de son admiration envers eux.

Que des types s'échangent des plans, le cas échéant copient sur le voisin, passe encore. La musique populaire s'est en partie construite sur ce modèle, et si l'on considère les choses sur le versant positif, on conclura à un phénomène d'émulation. Les conclusions de la justice à l'issue du procès Stairway vs. Taurus n'avaient pas été sans me surprendre, mais à bien y réfléchir, on peut défendre l'idée qu'en effet, une construction harmonique, une ligne mélodique ou un motif rythmique puisse se trouver à la mode à un moment donné et inspirer plusieurs créateurs au même moment ou sur une certaine période. C'est peut être le cas avec cette fameuse descente chromatique sur laquelle se basent donc l'intro de Taurus de Spirit, ainsi que celle de Stairway To Heaven, mais aussi le morceau Thoughts, paru sur l'album Crow Music, de Crow en 1969. Très honnêtement, Stairway To Heaven a beau inclure un assez manifeste pompage, il possède par ailleurs des qualités et une originalité qui le rendent moins préoccupant que nombre d'autres cas de figure dans la discographie de Led Zeppelin.

Aujourd'hui, tout le monde connait les détails du dossier, on en a un très bon résumé dans l'article The Thieving Magpies : Jimmy Page's Dubious Recording Legacy de Will Shade (liens : https://www.furious.com/perfect/jimmypage.html et https://www.furious.com/perfect/yardbirds2.html) mais ce qui ne cessera jamais de me frapper, c'est la complaisance d'une large sinon majoritaire part du public de Led Zeppelin, qui semble ne pas voir le problème. Après tout, c'est l'affaire de chacun, pour ma part, ancien grand amateur de Led Zeppelin du temps de mon âge dit ingrat (et lors duquel la musique de Page et consorts a eu beaucoup d'importance pour moi, à plus forte raison que j'étais apprenti-guitariste et que cela m'a énormément influencé dans ce domaine, d'abord sur une recherche d'émulation, puis à l'inverse ensuite sur la volonté de me distancier), j'ai fini par conclure que Led Zeppelin, c'est comme McDonald's : c'est bon, mais il ne faut surtout pas savoir comment c'est fait. Il y a donc un public qui soit n'a pas eu accès aux secrets de la recette, soit en est parfaitement informé mais s'en fiche royalement, ce qui en définitive n'a que peu d'importance, pour plusieurs raisons. La première c'est que les fortunes sont faites, bien ou mal acquises, mais on ne réécrira pas l'histoire et ne ramènera pas Randy California à la vie pour lui dire, dis donc à propos, il y a un chèque qui t'attend. La deuxième, c'est que ces usages remontent à un temps où l'on avait accès à une information autrement moins complète, et où un type pouvait tranquillement siphonner un morceau entier pour se le créditer ensuite. Quand l'on entend l'excellent Dies Irae des Visitors et que l'on le confronte au morceau du même nom par le groupe italien Formula Tre, et que l'on a la curiosité d'aller écouter à la suite le morceau Hell sur le premier album de Gracious, on sourit en se disant que Jean-Pierre Massiera était certes talentueux mais tout de même assez peu enclin à s'embarrasser avec la déontologie ! Néanmoins, c'est fait avec beaucoup plus d'adresse et d'astuce que ce que tenta Pierre Bachelet à peu près à la même époque avec la bande-son d'Emmanuelle où traînait un très vulgaire larcin de langues d'alouettes en gelée. Aujourd'hui, avec la ressource qu'offre Internet et grâce à des outils comme Shazam, l'on ne pourrait plus se permettre ce genre d'escroquerie.

Ce qui m'amuse, c'est la persistance de débats anciens et dont je ne vois pas comment ils peuvent avoir encore cours, l'un d'entre eux est le supposé plagiat de We Used To Know de Jethro Tull par les Eagles, sur lequel ils auraient basé la construction harmonique et mélodique de Hotel California. Ce qui se joue ici, c'est que quelques types perçoivent une similitude et illico se croient devenus musicologues. Au besoin en argumentant que les Eagles ont fait plusieurs fois la première partie de Jethro Tull, circonstance à l'occasion de laquelle ils auraient entendu We Used To Know, donc la preuve est faite et l'affaire est entendue. On a beau expliquer que hormis NWA et les Choeurs de l'Armée Rouge, on a rarement vu deux formations musicales aussi dissemblables que Jethro Tull et les Eagles, que les fameuses dates communes ont eu lieu sur la tournée américaine de Jethro Tull en 1972 soit près de deux ans après que We Used To Know ait cessé de figurer à la set-list de leurs concerts, rien à faire. On peut même proposer de jouer chacune des deux chansons à la guitare acoustique afin de vérifier in situ à quel point la similitude est inconsistante, là encore en vain. Bon, voilà, il y a effectivement une progression d'accords qui emprunte le même modèle, mais à mon sens de façon suffisamment peu significative pour que l'on conclue à un emprunt des uns aux autres, et l'on peut être tenté de faire jouer la jurisprudence Stairway To Heaven : Ian Anderson en Angleterre en 1969 et Don Felder à Malibu sept ans ans plus tard ont fait mumuse avec la même progression harmonique, la belle affaire...

Alors que chez Page, là où ça me perforera toujours le fondement, c'est lorsque je repense à Black Mountain Side : être auprès de nombreux amateurs de rock (moi inclus) le premier ambassadeur de l'art de Bert Jansch, déclarer à qui veut l'entendre combien il lui est redevable pour son influence, et de l'autre main lui pomper son Blackwater Side à la note près, c'est d'un degré de foutage de gueule qui me fascinera toujours. Mais comme on dit, plus c'est gros et mieux ça passe. A l'image de Robert Plant qui dit, mh, Spirit ? Non, je connais pas bien, à l'époque j'écoutais pas trop ça, alors que l'on sait pertinemment que les deux groupes ont tourné ensemble, que les musiciens de Zeppelin déclaraient dans des interviews tout le bien qu'ils pensaient de Spirit et de ses albums, et que le riff de Fresh Garbage est très largement utilisé pour le break de As Long As I Have You, on se dit que la malhonnêteté a des vertus hallucinogènes. :hehe:

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Remi Aldo
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Re: Led Zeppelin

Message par Remi Aldo » jeu. 11 janv. 2024 20:12

Une petite reprise à la sauce...Disco!

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