MCPHEE (Bio)

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alcat01
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MCPHEE (Bio)

Message par alcat01 » lun. 23 août 2021 19:54

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McPhee fut un groupe de Rock Australien éphémère formé à Sydney composé de Jim Deverell (orgue Hammond, piano électrique, chant), de Faye Lewis (chant), de Terry Popple (batterie), de Tony Joyce (guitare) et de Benny Kaika (basse).

McPhee est aussi un groupe culte avec un seul LP culte. Le fait d'être originaire d'Australie n'a certainement pas beaucoup aidé non plus au début des années 70. Quelques années plus tôt, The Easybeats avaient eu un énorme succès en attirant l'attention d'autres groupes Australiens comme Masters Apprentices, le groupe d'Adélaïde qui était passé du Rock Garage de ses deux premiers albums à un Hard Prog Rock retentissant sur "A Toast To Panama" enregistré au Royaume-Uni.

Deverell et Kaika était arrivé en Nouvelle-Galles du Sud depuis la Nouvelle-Zélande voisine, et ils avaient joint leurs forces à celles de la puissante chanteuse Faye Lewis, certainement influencée par Linda Hoyle (chanteuse du groupe Affinity) ou Julie Driscoll (célèbre pour sa collaboration avec Brian Auger), du batteur technique Terry Popple et de l'excellent guitariste Tony Joyce.

Deverell et Joyce avaient déjà travaillé ensemble comme musiciens de studio, accompagnant des artistes comme Digby Richards, The Delltones et Little Sammy & The In People, Faye Lewis avait été chanteuse de session et avait également été membre de Lukes Walnut , le groupe qui avait remplacé Tully comme orchestre pour la comédie musicale Hair au début de 1970, Terry Popple, né en Angleterre, avait été membre du groupe Britannique Tramline à la fin des années 1960, qui avait publié quelques albums sur le label Island. Il s'était associé à McPhee peu aprés la formation du groupe, lors d'un voyage en Australie au début de 1970, et le groupe avait commencé à travailler sur le circuit des clubs et des bars à vin de Sydney.

Ils jouaient un style de Rock assez Heavy avec beaucoup de lumière, de boogie pop et de moments jazzy. Un exemple brillant de Heavy psyché prog conduit par le Hammond.

Dès 1970, le groupe avait tenté de capturer sa dévotion pour l'Acid Rock, les Beatles et la musique psyché de la Côte Ouest Américaine dans une œuvre Prog Hard Rock qui fut finalement achevée à la fin de l'année 1971.

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Alors que McPhee jouait dans les clubs et les bars de Sydney et en 1971, il est entré au studio World Of Sound du producteur Martin Erdman à Sydney afin d'enregistrer un album pour le label indépendant Violet's Holiday d'Erdman.
Les sessions ont produit du matériel tiré du répertoire live du groupe, sept titres dont cinq reprises, dont des interprétations Heavy de "The Wrong Time" de Spooky Tooth, de "Southern Man" de Neil Young, de "Indian Rope Man" de Ritchie Haven, de "Superstar" de Delaney & Bonnie et du "I am The Walrus" des Beatles. Les deux seuls originaux sont "Sunday Shuffle" (également publié en tant que single) et " Out to Lunch".

Les influences de McPhee s'étendent des tendances Acid Rock dominantes de l'époque aux sons émergents du Rock Progressif, avec un soupçon de Hits du Rock contemporain. Il y a quelques moments incroyables sur ce LP et les voix feminines délicates ajoutent certainement à l'attrait.

L'album, éponyme, est sorti à l'origine en Novembre 1971 en quantités limitées, les pochettes pouvant suggèrer que seulement 500 copies furent pressées.
Enregistré avec l'aide de Shauna Jensen pour les Harmonies Vocales, de Ken James à l'alto et la flute et de Larry Durea aux congas, cet album donne l'occasion de découvrir une superbe galette de Hard Rock, pleine de guitares wah-wah et d'orgue Hammond, ce qui convient parfaitement à un groupe probablement nommé d'après le légendaire guitariste des Groundhogs, Tony "Tough Shit" McPhee.

Dès le départ, il est clair que "McPhee" est imprégné d'un coup d'une fougue cruciale et d'un sens aigu de l'objectif. Il regorge de breaks acides, alimentés par la wah-wah, et d'un jeu d'orgue Hammond parmi les plus heavy et les plus étonnants que l'on puisse entendre sur un album Australien.
C'est, de fait, l'un des albums les plus rares d'Australie, publié par l'une des formations les plus obscures de Sydney!

La note de pochette concise et "laconique" se lit comme suit : "Acid-rock / prog-psych avec une sensation de jam / club live : de longs morceaux, des voix féminines / masculines puissantes, un Hammond proéminent et une guitare Hard. Des reprises sauvages de Spooky Tooth, des Beatles, de Neil Young... plus quelques originaux qui déchirent. Son de la bande maîtresse, insert avec notes de Ian McFarlane"...
Alors que celui-ci le décrit comme : "...Un des grands trésors perdus de l'ère du Rock Psychédélique Australien, un artefact vraiment fascinant d'une portée énorme"!
Joyce a dit à Ian McFarlane (auteur de "The Encyclopedia of Australian Rock and Pop") qu'ils étaient principalement un groupe de concerts, et leurs jams inventives signifient qu'ils étaient probablement une force avec laquelle il fallait compter sur scène. Leur album capture l'atmosphère live de leurs concerts. Dommage qu'ils se soient séparés après avoir enregistré cet album, leur unique sortie...

McPhee est fortement influencé par les styles Acid Rock et Progressif en provenance du Royaume-Uni, comme en témoignent leurs reprises de chansons de Spooky Tooth et de Julie Driscoll, Brian Auger & The Trinity, ainsi que les sons de la Côte Ouest Américaine comme Neil Young. À cet égard, ils opèrent dans le même domaine que des groupes contemporains comme Melissa et Galadriel, bien que sur disque, ils soient probablement le groupe le plus percutant des trois.

Sorti avec peu de promotion, l'unique album de McPhee est apparu en fanfare au début de l'année 1972 et a tout simplement coulé sans laisser de trace.
Les quelques 500 copies pressées en ont fait une rareté importante et significative. Plus important encore, "McPhee" est l'un des grands trésors perdus de l'ère du Rock Progressif australien, un artefact vraiment fascinant et d'une portée considérable.
On peut même dire que cela le place avec des albums comme le légendaire Dr Chop de Company Caine, comme l'un des LP australiens les plus rares de cette époque.

Heureusement pour les collectionneurs et les amateurs de Rock Australien des années 70, cet album très prisé a été remasterisé par le producteur Martin Erdman et réédité par le label Vicious Sloth Collectibles en 2009, les bandes ayant été dépoussiérées pour que l'auditeur puisse écouter ce "chef-d'œuvre underground" dans toute sa gloire.

Comme dit plus haut, la plupart des morceaux sont des reprises de groupes plus ou moins légendaires des années 70, et le premier morceau, une version dense et gémissante, légère mais entêtante, de "The wrong time" de Spooky Tooth (extrait de "The Last Puff"), plante complètement le décor et fait mouche. Tony Joyce égrène une série de riffs de guitare vicieux er claquants tandis que Deverell maintient l'ensemble avec son orgue grondant qui bouillonne en dessous.
En effet, les guitares particulièrement acides et fumantes sont accompagnées par des envolées d'un orgue Hammond axophysique par moments et l'omniprésente voix bluesy d'une Faye Lewis épique au chant qui n'a certainement rien à envier à Julie Driscoll.
Ce morceau de Heavy Blues Rock rappelle d'autres groupes importants de l'époque comme Stone The Crows, Savoy Brown et Groundhogs.
Il est suivi par le premier des deux originaux, "Sunday Shuffle", qui est plus un Rock and Roll pur jus, un morceau garage rapide, très rythmé avec une guitare Hard exceptionnelle, évitant de devenir Heavy et une basse et une batterie plus que tenaces.
Tandis que "Southern Man", un morceau de Blues mid-tempo groovy qui rappelle évidemment le Crazy Horse de Neil Young, est joliment recréé avec une jolie touche chorale de Faye Lewis. Ce morceau donne à Joyce plus d'occasions de déployer ses capacités considérables avec des solos plus savoureux qui feraient certainement la fierté de ses deux inspirateurs (Young et McPhee lui-même).
La première face s'arrête après une version déferlante de plus de sept minutes de "Indian Rope Man" de Richie Havens. Le groupe présente une version plus Heavy basée sur celle de Julie Driscoll & Brian Augers Trinity, un peu bluesy avec des touches de Hammond progressives, des voix féminines puissantes, qui reste la pièce de résistance de l'album.
C'est un Psyché Hard Rock avec des excellents claviers et un final à la guitare dans lequel le riff de "You Really Got Me" est littéralement arraché du papier sur lequel Ray Davies l'avait écrit, pour l'usage et le plaisir de Tony Joyce et du claviériste Jim Deverell, qui se répondent.
Les parties d'orgue Hammond de Deverell et son solo enflammé sont particulièrement excitants tout comme le solo typiquement incendiaire de Joyce. On y trouve même un honnête solo de batterie plutôt intéressant, comme le faisait bien des groupes de Hard Rock dans les années 70.
La seconde face s'ouvre sur une version lente, douillette et merveilleuse de "Superstar", une chanson de Bonnie Bramlett (de Delaney And Bonnie) et de Leon Russell. Elle est distrayante, et à mi-chemin, c'est quasiment King Crimson qui jouerait les premiers morceaux de Toe Fat.
McPhee dépoussièrent ensuite à l'arrangement de Spooky Tooths sur le morceau "I Am The Walrus" de Lennon et McCartney pour une rêverie endormie, au ralenti. Cette révision acide et Hard chantée par Jim Deverell dépasse largement l'original en minutes, une lave qui brûle lentement de l'intérieur, une version progressive étonnante.
L'album se termine avec la deuxième et dernière composition originale, la pièce de résistance, la conclusion de 11 minutes, de Tony Joyce intitulée "Out To Lunch". Cet instrumental aux accents jazzy commence de manière assez anodine, mais l'arrangement ouvert de plus de 10 minutes permet au groupe de s'étirer en beauté.
Joyce prend le devant de la scène avec un long solo de guitare qui cède finalement la place à une pyrotechnie d'orgue. C'est une sorte de déjeuner lysergique et hypnotique à base de Doors, Deep Purple et the Grateful Dead dans lequel Joyce est le protagoniste sur la six cordes avec un travail superbe.
"...En partant d'une intro jazzy, d'une garçonnière de l'ère spatiale, pour arriver à des solos de guitare et d'orgue de près de 8 minutes, avec le reste du groupe qui se démène à toute allure, c'est un voyage que vous n'oublierez pas de sitôt..."...

Peu de temps après la parution de l'album, les membres de McPhee se sont séparés:
Popple est retourné au Royaume-Uni où il a rejoint son ancien camarade Mick Moody dans SNAFU.
Lewis est retourné au travail de session et a chanté dans un groupe appelé The Bondi Bitch Band.
Kaika a joué avec Jeff St John, le groupe Tramp de John Robinson et The New King Harvest de Leo De Castro.
Deverell, le magicien des claviers, est parti aux Etats-Unis et il a a apparemment succombé à un cancer il y a quelques années, et Joyce s'est installé à Darwin où il a joué avec un certain nombre de groupes aborigènes comme Under the Spell of Trees, Life on Mars et Dogboy, avec le batteur d'origine américaine Allen Murphy, qui avait travaillé avec Warumpi Band et Yothu Yindi.
Pendant un certain nombre d'années au début des années 1990, Joyce a dirigé le bureau du Territoire du Nord de l'organisation australienne AusMusic.

McPhee n'aura donc sorti aucun single et qu'un seul LP au cours de sa brève existence, mais le groupe a longtemps fait l'objet d'un culte et l'historien du Rock Chris Spencer le décrit comme "l'un des albums Australiens les plus collectionnables (et les plus agréables) de son époque".

Ce disque est, bien sûr, impossible à trouver en vinyle, même en Australie, mais, par contre, le CD est facile à trouver actuellement...

Sources: Jeff Penczak, Artimus Aleister Babayôbski, Vicious Sloth website
Modifié en dernier par alcat01 le ven. 27 août 2021 19:28, modifié 6 fois.

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Re: MCPHEE (Bio)

Message par Echoes » mar. 24 août 2021 07:26

Très bon groupe et très bel album! :super: Dommage du peu dirais-je ...
« Je peux ne pas croire en moi mais je crois en ce que je fais »
Jimmy Page

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