La lecture du moment ...

[Slade]

Voilà un lien pour les amateurs de hard qui vous permettra de feuilleter tous les "Enfer Magazine", "Metal Attack", etc...
Je pense que beaucoup d'entre vous le connaissent mais ça peut toujours réveiller quelques souvenirs.


http://france.metal.museum.free.fr/revues.htm

[Slade]

Eté 1977. Londres et sa banlieue .
Trois accords de guitare, riffs hargneux, deux minutes trente de pure adrénaline, le punk rock des Sex Pistols ou des Clash ne s'embarrasse pas de fioritures pour dégommer les Yes et autres Genesis , dinosaures d'un rock devenu adulte et loin de notre vie .
"Human Punk" raconte l'époque, à travers les yeux d'un de ces gamins que nous étions qui ont trouvé dans le punk une raison de vivre. Il est en même temps le témoin des bouleversements qui agitent l'Angleterre de cette fin des 70's: les attentats de l'IRA font des morts ; le National Front gagne du terrain, la gauche qui se radicalise dans un dernier sursaut avant l'arrivée prochaine de la dame de fer et la libéralisation sauvage de la société avec son cortège de fermetures d'usines et de misère que le capitalisme sauvage engendre.
Respect des différences, autodérision, conscience et méfiance politique, la philosophie punk de 77 est noble, loin des clichés rances que les crêteux décérébrés amateurs de bière tiède ,de slogans faciles et de bastons propageront quelques années plus tard .
On y croise aux fils des pages les Pistols , Clash , Slaugther and the dogs , Advert ou Damned héros de cette odyssée et on assiste à ce dernier sursaut du rock'n'roll avant qu'il ne rentre définitivement dans le rang et devienne cette musique pour ascenseur sans âme qu'il est de nos jours.
Alors remercions Rotten, Strummer, Weller et tous les autres pour avoir libéré cette force qui nous pousse à être acteur de notre vie en se foutant du qu'en dira-ton, ce refus de rentrer dans le moule, cette rage qui vient du punk et qui ne se renie pas, jamais.

[Ben-J]

Je fais partie des inconditionnels de Nabe depuis que je suis tombé sur "au régal des vermines".
Bon celui là ne vaut pas forcément son premier livre mais il a toujours cette énergie dans l'écriture.
Son Strauss Khan est si réaliste que je me suis presque demandé si ce roman n'était pas en réalité une biographie.
Dans la foulé , j'ai lue d'une traite "le vingt septième livre" , qui devait servir de préface à la réédition de au régal des vermines.
Je suis assez d'accord avec la comparaison qu'il fait entre son écriture et celle de Houellbecq.
Houellbecq incarne le nihilisme de son époque alors que je pense que Nabe est plus proche de l'enthousiasme provocateur d'un Cavanna.
D'ailleurs , comme pour le grand moustachue , je compte bien lire toute l'oeuvre de Nabe.

[Five Foot One]

Nabe c'est bien le type qui s'est réjouit de l'attentat de Charlie et en particulier de la mort de Charb.
Si je manque de papiers toilettes, alors je pourrais envisager d'acheter un de ses livres.

[Ben-J]

Je ne sais pas , je sais juste que ses livres sont bons

[nunu]

Et c'est le fils de Marcel Zanini

[Ben-J]

Je savais pas ça par contre .
Il dit bien que son père et musicien de Jazz dans "au régal des vermines" mais je ne le connaissait pas .
Plus sérieusement , si on ne sépare pas les idée de l'homme de l'oeuvre alors l'oeuvre d'Hugo est raciste , celle de Céline Antisémite , et j'en passe.
Le personnage de Nabe ne m’intéresse pas , par contre l'écrivain me passionne.

[nunu]

celle de Céline Antisémite

Voyage au bout de la nuit n'est pas antisémite. Bagatelle pour un massacre oui. J'ai lu un et pas l'autre. Tant que Céline ne fait pas promotion de l'antisémtisme dans ses oeuvres ca me dérange pas. Je reconnais les qualités de l'écrivain. Il dit ce qu'il veut dans ses bouquins. Ces pamphlets antisémites je ne les lis pas.

Nabe,ce bouquin en particulier on sent qu'il aime pas trop les juifs.

Séparer l'homme de l'oeuvre ne me dérange pas, je défends depuis des années Polanski c. Par contre le jour ou il fera un film sur le viol et qu'il en fera l'éloge, la je vais etre le premier a le démonter .

Nabe il a défendu Al Qaida, il a dédié un de ces livres au kamikazes du 11 septembre mort pour la liberté ou un truc comme ca.

[Five Foot One]

Juste mais chez Nabe, une vraie obsession envers les juifs.

[Ben-J]

Pour l'enculé ça ne m'a pas choqué plus que ça , à partir du moment où c'est une fiction sa description d'Anne Sinclair ressemble plus à de la provoque qu'autre chose.
Pour au Régal des vermines pareil , je n'y'ais vue que de la provoc dans les pires moments.
Quand à ses déclarations , le personnage ne m’intéresse pas plus que ça.
Après , peut être que ça me sautera un peu plus aux yeux si je continue ( je suis en train de lire l'homme qui arrêtât d'écrire et je dois enchaîner sur lucette.)
C'est surtout lui qui m'a donné gout au jazz , même si je n'ai pas préféré les même artistes que lui.
Son écriture à quand même une énergie qu'on retrouve un peu chez le vieux Buck et Cavanna je trouve.

Pour aller dans votre sens , j'ai lue un de ses articles sur Charlie qui m'a écœuré. Mais les grands personnages sont aussi fascinants pour leurs conneries où leurs caractère bizarre. Et ce n'est pas un repère de Dylanien qui me dira le contraire.

[Witchy]

Sorti hier, reçu à l'instant. Ce sera ma prochaine lecture. Je pense qu'au delà de l'histoire de Modric, on y apprendra des tas de choses intéressantes sur le monde du foot en général.

Mais l'histoire de Modric est inspirante et donne envie de lire sa biographie.

Gamin qui a grandi pendant la guerre de Yougoslavie, qui jouait au ballon entre deux bombardements. Trop petit par la taille pour qu'on lui fasse confiance, il a dû se battre plus que d'autres pour arriver au haut niveau. La suite, on la connaît. Transfert à Tottenham, puis au Real en 2012 où il a connu des débuts très difficiles, puis les victoires en Ligue des Champions, la place en finale en Coupe du Monde avec la Croatie et le ballon d'or (parfaitement mérité en ce qui me concerne).

[Ben-J]

Un excellent portrait de la vacuité des temps modernes.;
Je vais entamer ses deux livres sur le jazz qui sont , parait il , ses meilleurs.

[whereisbrian]

Cette blague, il n'existe aucune vacuité des temps modernes.
C'est pas Nabe qu'il faut lire, mais Krishnamurti, par contre c'est nettement plus radical.

[lienard]

J'accuse .. fin je veux dire que j'en suis toujours à Zola ... l'assommoir .. dur dur à l'époque ..

[Ben-J]

En Zola je te conseil aussi La terre , un grand livre sur la fin de la paysannerie française.
Mon frère me l'avait offert à mon anniversaire et c'est resté un de mes Zola préféré.

De mon coté , je continue avec Nabe :





On peut dire ce qu'on veut de Nabe mais , quand il parle de Jazz , il est intouchable.
Quelle passion dans ces deux romans biographique!

[DaFrog]

Je n’ai jamais lu Nabe, le personnage suffisant qu’on voyait à la tv à ses débuts m’agaçait

Le meilleur bouquin que j’ai lu en biographie jazz, c’est le Monk de Laurent de Wilde qui a l’avantage de savoir de quoi il parle quand il s’agit de composer au piano et comme en plus il sait écrire, il est « intouchable »

[Ben-J]

Je le lirais merci pour le conseil

[vox populi]

Je lis depuis plusieurs mois les lettres de Francois Mitterand à Anne qui était la seconde femme de sa vie
35 ans de correspondance pour une histoire d'amour qui est resté sincère jusqu'au bout.
Et surtout, quel écrivain !
l'ensemble fait 1200 pages et se lit comme une recueil de poésie,
Un bouquin pour la vie entière.

Si vous aimez les beaux mots je vous le conseille

[Pablitta]

Justement, j'allais venir parler de beaux mots.

Ceux de Mitterrand, je ne sais pas.

En revanche, ceux de Nicolas Bouvier, je sais, maintenant. Je viens de finir Le poisson-scorpion.

Le vocabulaire est somptueux, la forme simplissime ; on sent bien que ça a été patiné, repatiné, re-repatiné. Ca sent le type jusqu'au-boutiste avec les mots. Obsessionnel plutôt, d'ailleurs.

L'histoire (probablement un moment de sa vie) n'est pas passionnante, ce qui laisse finalement un temps de cerveau disponible, pour la bonne cause cette fois, disponible pour la sonorité des mots, leur goût, leur allure et leur choix méticuleux, la façon dont il les entoure d'autres mots déjà lus, histoire de laisser leur éclat aux quelques mots chéris d'une page.

Le pitch, vite fait quand même :
un écrivain échoue à Ceylan après avoir parcouru les routes. Il vit dans un taudis où l'agitation de ses co-locataires, des insectes, le fascine. On sent bien que le naufrage psychologique arrive ... Pour autant, la rédaction reste douce, apaisante, délicieuse.

Le bouquin ne fait que 173 pages, chez Folio. C'est bon, lisez-en.

[Harvest]

Je ne connais pas ce livre. Mais j’ai lu son Usage du monde. Qui est un livre merveilleux écrit dans une langue qu’on ne rencontre plus guère.

Je recommande d’ailleurs sa lecture.