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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mar. 7 mars 2023 10:15

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1973 : Proud Words on a Dusty Shelf
KEN HENSLEY est la centrale de clavier tonitruante qui anime le son High and Mighty de URIAH HEEP. Il a été impliqué dans un certain nombre de groupes "very 'eavy, very 'umble" pendant ses premières années, y compris deux albums avec The Gods : "Genesis" (1968) et "To Samuel a Son" (1969), un album avec Head Machine : "Orgasm" (1969), un album éponyme avec "Toe Fat" (1970), et un autre album éponyme avec "Weed" (1971).
Hensley a participé à treize albums consécutifs d'Uriah Heep, depuis leur premier album, "Very 'eavy, Very 'umble" en 1970, jusqu'à leur album "Conquest" en 1980, lorsqu'il a quitté le groupe qu'il avait fondé peu de temps après en raison du sempiternel problème des "différences artistiques". Au milieu des années 1980, Ken Hensley a participé à deux albums du groupe américain de rock sudiste Blackfoot : "Siogo" (1983) et "Vertical Smiles" (1984). Il a également enregistré deux albums Live en 2001 et 2002 avec ses deux anciens camarades du groupe Uriah Heep, John Lawton et John Wetton. Plus récemment, il a enregistré deux albums studio sous le nom de Ken Hensley & Live Fire : "Faster" (2011) et "Trouble" (2013).
Ken Hensley a lancé sa carrière solo en 1973 avec "Proud Words on a Dusty Shelf", alors qu'il était encore la force motrice d'Uriah Heep. Deux des membres du groupe Uriah Heep de Ken figurent sur l'album : Gary Thain à la basse et Lee Kerslake à la batterie. Il a depuis enregistré huit autres albums studio, son dernier album solo "Love & Other Mysteries" étant arrivé dans les magasins de disques en 2012. Il est maintenant temps de retirer de l'étagère le premier album solo de Ken Hensley, qui est fier et bruyant, de le dépoussiérer, d'enlever les toiles d'araignées et de l'écouter.

L'album s'ouvre dans un style magnifique avec une formidable power ballade : "When Evening Comes". Ken Hensley a une voix magnifique et il est aussi un guitariste très accompli, comme il le démontre ici avec des accords puissants et des glissandos étincelants. Ce refrain dramatique est tout aussi fort et puissant que tout ce qu'Uriah Heep a jamais fait, représentant une entrée éblouissante sur la scène solo pour Ken Hensley, dont il peut être fier à juste titre. Les premiers albums époustouflants comme celui-ci n'arrivent que "From Time To Time" et c'est le titre de notre prochaine chanson. Elle commence par un doux grattage de guitare acoustique et s'épanouit en un jeu de passion haut et puissant d'une splendeur sonore stupéfiante, dans le vrai style Uriah Heep. Pensez à la magnifique majesté de "July Morning", et c'est le genre de chanson épique que vous avez ici, mais sans les extravagantes voix aiguës de David Byron. Lorsque les claviers dynamiques apparaissent à mi-chemin, c'est là que la chanson s'élève vraiment dans la stratosphère. On revient sur terre pour "A King Without a Throne", un morceau de blues-rock assez routinier et laborieux, sans aucune grande histrionique de clavier de Demons and Wizards. Il est temps de sortir le parapluie pour "Rain", sur lequel Ken est en mode ballade romantique. C'est une magnifique ballade au piano avec ces paroles émouvantes et sincères : "Il pleut dehors mais ce n'est pas inhabituel, mais la façon dont je me sens devient habituelle, je suppose que vous pourriez dire, les nuages s'éloignent, loin de vos jours, et dans les miens". ..... Le moment où le magnifique chœur se joint à nous est vraiment inspirant. Cette mélodie romantique mélodieuse est garantie pour égayer le plus terne des jours de pluie. Nous avons maintenant atteint la moitié du chemin avec "Proud Words", une chanson rock & roll à l'attitude tapageuse. Ken Hensley n'est manifestement pas d'humeur à supporter n'importe quoi ici, car il nous exhorte tous, haut et fort, à : "Stand up and fight, Or you'll lose your right, Do you want to stand in a line, Fightin' hard to hold on your mind". ..... C'est une très bonne chanson pour clore la première partie, qui ressemble à un vibrant appel aux armes.
Nous avons eu de la chance et avons trouvé de l'or musical avec "Fortune", un refrain résonnant et réverbérant avec le High and Mighty Ken Hensley à son meilleur niveau d'exaltation et d'exubérance. C'est un véritable retour à la fantaisie dans un glorieux monde des merveilles de la pompe et de la passion classiques d'Uriah Heep. C'est une chanson qui a toute la puissance d'un tank roulant sur la plaine de Salisbury. C'est ici que l'on entend le son percutant et grandiloquent de Ken Hensley, qui a la douce liberté de faire ce qu'il fait de mieux : offrir un Hard Rock dynamique et dramatique avec toute la puissance explosive d'un bâton de TNT. C'est très 'eavy, mais pas si 'umble. Il y a un changement de rythme agréable avec "Black Hearted Lady", une ballade romantique exaltante où Ken Hensley porte son cœur sur sa manche avec ces paroles douces-amères : "En lisant entre les lignes, je trouve que tu ne penses pas ce que tu dis, que tu as triché et menti, et que tu m'as fait mal à l'intérieur, que tu as transformé mes jours en nuits les plus sombres, et que tu as réarrangé mes rêves, que tu n'es pas ce que tu sembles être, Black-hearted Lady. ..... On dirait que Ken a écrit à partir d'une expérience personnelle amère avec ces paroles pleines d'émotion. Il est temps de "Go Down" maintenant pour une belle ballade à la guitare acoustique. C'est une chanson charmante qui réchauffe le cœur, portée par une vague harmonieuse de riches accords de guitare dorés et par la voix passionnée de Ken Hensley. Dans un album qui regorge d'excellentes chansons, l'avant-dernière chanson "Cold Autumn Sunday" représente le point culminant de l'album. Il s'agit d'une power ballade passionnée qui met tout en œuvre, avec un étalage étincelant de riffs de guitare stratosphériques et un chœur à la voix de miel qui ne peut qu'élever les esprits vers les cieux. C'est LE GRAND morceau hymnique de l'album, avec toute la splendeur grandiose et la majesté magnifique d'une grande occasion royale. Et enfin, voici la vraie surprise : ..... Ken Hensley se met à la country ! Oui, vraiment ! "The Last Time" est la dernière chanson de l'album et c'est une chanson Country tintinnabulante, ajoutant une corde de country à l'arc musical polyvalent de M. Hensley - bien qu'il soit difficile d'imaginer Ken Hensley portant un chapeau Stetson et des bottes de cow-boy.

"Proud Words on a Dusty Shelf" est un magnifique début pour Ken Hensley et c'est un album que tout connaisseur averti de Prog-Rock classique peut être fier d'avoir sur son étagère poussiéreuse. Il n'est pas nécessaire d'être un fan d'Uriah Heep pour aimer ce superbe album, mais cela peut aider. Ce n'est pas aussi dur et lourd qu'Uriah Heep, mais c'est un album qui déborde de fierté, de puissance et de passion romantique.
Psychedelic Paul


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Message par alcat01 » mar. 7 mars 2023 10:16

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1969 - The Turning Point
Ce projet au titre prophétique représente une nouvelle étape dans l'évolution constante du groupe de bluesmen britanniques de John Mayall.
Cet album s'écarte aussi nettement des offres électrifiées et étouffantes de ses précédents efforts, offrant à la place une confabulation beaucoup plus folk et roots. La formation spécifique présentée ici brille par l'absence de lead guitariste, principalement en raison du fait que Mayall s'est séparé de son plus récent homme à cordes. Après le décès de Brian Jones, les Rolling Stones ont décidé de partir en tournée et, à la demande de Mick Jagger, Mayall a suggéré Mick Taylor - qui était avec lui depuis Crusade (1967). Mayall a donné à cette situation potentiellement négative un résultat positif en transformant le combo en un quatuor acoustique composé de vieux amis et de nouvelles textures sonores essentielles. Mayall (voix/harmonica/guitare à coulisse/téléphone à six cordes/percussions à la main et à la bouche) s'est associé à ses anciens collègues Steve Thompson (basse) et Johnny Almond (saxophone ténor et alto/flûte/percussions à la bouche), puis a ajouté les talents de Jon Mark (guitare acoustique).
Il devient rapidement évident que la précision et les talents d'improvisation de Mark placent cette incarnation dans des espaces capiteux. L'interaction tendue et les solos flottants qui ponctuent "So Hard to Share" illustrent l'intensité contrôlée des précédentes sorties électrifiées de Mayall. De même, les acoustiques complexes de Mark percent le grondement des solos de slide guitare obsédants de Mayall sur "Saw Mill Gulch Road". The Turning Point examine également un changement dans l'écriture de Mayall. La chanson "Laws Must Change", à forte connotation politique, la chanson personnelle "I'm Gonna Fight for You J.B." et l'incomparable "Room to Move" sont teintées du sens de l'ironie et de l'imagerie sonore propres à Mayall.
Lindsay Planer


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Message par alcat01 » mar. 7 mars 2023 11:24

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1975 Ritchie Blackmore's Rainbow
En 1975, Ritchie Blackmore quitte les terres pourpres, où ses oeuvres n’étaient plus appréciées, ses propositions refusées, et le funk préféré. Lassé, c’est avec les musiciens d’ELF, première partie de DEEP PURPLE à l’époque, qu’il enregistre rapidement un album libérateur. Son album.
Étrangement, ce n’est pas un retour aux hard rock du temps d’IN ROCK qui nous est offert. Ce n’est pas un hymne à la puissance ou aux riffs rageurs, ni une ode à la vitesse ou au désordre, encore moins un hommage à la saturation ou à l’exagération. Non, étrangement, c’est tout le contraire. La fantaisie, le médiéval, le lyrique, le classique, tous viennent se mélanger au sein d’un rock’n’roll sans excès, pur, concis. Ce qui parvient à nos oreilles n’est alors que mélodie et harmonie, sur lesquelles vient se poser la virtuosité, celle d’un guitariste qui, on le perçoit nettement, se sent bien. Tout simplement bien. Comment penser autrement à l’écoute de « Catch The Rainbow » et « Temple Of The King »…
Difficile de croire que cet homme, tout de noir vêtu, chaleureux comme peut l’être une porte d’ascenseur, au regard méprisant et aux fesses moulées, pouvait cacher derrière cette carapace, néanmoins charismatique, un univers si doux et si paisible que l’on croirait sorti d’un conte de fée. La première est lancinante, mélancolique, et se termine en apesanteur accompagnée de choeurs divins. La deuxième, portée par la guitare du ménestrel et la voix cristalline du lutin, subjugue par son évidence, telle ces chansons folk dont la mélodie nous reste ancrée dans la tête dès les premières notes. C’est beau. Tout simplement beau.

Non vraiment, Ritchie peut être fier de lui. Ce premier album est une franche réussite. Cependant, un détail noircit quelque peu cette fresque somptueuse. Beaucoup continuent de reprocher aux musiciens d’ELF, excepté DIO bien sûr, d’être de piètres bouses à côté de l’incroyable duo, dont l’alchimie « sauve » l’album, selon eux.
Un détail que le magicien décida de régler subtilement. Avant même le jour de l’offrande divine, Il se plaça en face des trois êtres, le visage furieux, brandit sa Stratocaster des deux mains, et lança avec rage : «VOUS… ME VALEZ… PAS !!!», fracassant sa guitare au sol. La terre s’effondra sous les pieds des pauvres êtres qui, bien étonnés, on les comprend, tombèrent dans la crevasse, non sans hurler leur mère respective. Le mal était réparé et le calme relatif revint vite sur les terres du magicien.
Mais cet excès de violence ne fut pas sans conséquence. Le goût de la puissance et du gros riff le démangea de nouveau jusqu’au sang. Ses mains se serrèrent autour du manche maintenant cassant. Il eût faim de morceaux épiques et tonitruants. La suite, qu’on le veuille ou non, en aura dans le collant…
MASTCARD


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Message par Punker paname » mar. 7 mars 2023 11:42

Merci PP pour le rappel
On le sentait bien depuis 74-75 que ces musicos n'allaient pas en rester là avec une sonorité soft ... Wilko, Lee, Eddie Hot, Nick Lowe, The Stranglers, Ramones, Patti Smih, Verlaine, Dolls, Dictators, Dead Boys allaient montrer le nouveau pan du wok'and woll bien plus énervé ! Nous on avaient des fourmis dans les jambes !
Il est bien ce doc :)
Il ne faudrait pas oublier nos nos Flamboyants Flamin Groovies avaient dés 1968-1969 avec leurs skeuds Sneakers et Supersnazz avaient annoncé le retour aux Racines du Real R'N'Rque la fondation et les premières répètes de Doctor Feelgood datent de 1971 même s'ils n'ont pu sortir leur premier skeud qu'en 1975.
Joyeux Mondialiste Droit de l'Hommiste et Internationaliste convaincu, amateur d'étrangetés Vinyliques tournant en 33 et 45 tours en provenance des quatre coins de la planète et des 7 continents

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Message par alcat01 » mar. 7 mars 2023 12:11

Flamin Groovies, j'y viendrai plus tard, Feelgood aussi!

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Message par alcat01 » mar. 7 mars 2023 14:25

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Bodacious D.F.
Marty Balin en avait marre de Jefferson Airplane, le groupe qui était essentiellement sa création depuis le début, et il a officialisé en avril 1971 qu'il avait effectivement quitté le groupe. Par la suite, Marty s'est impliqué dans un groupe appelé Grootna — il produit son seul album éponyme à partir de 1972, bien qu'il ne soit pas crédité de jouer ou de chanter sur l'album. Il chante ensuite avec Grootna pendant un certain temps, avant qu'ils ne soient abandonnés par leur label Columbia.
De la dissolution de Grootna naquit la formation de Bodacious D.F. Sans compter Balin lui-même, le line up de Bodacious D.F. comprenait deux anciens membres de Grootna : le guitariste Vic Smith et le batteur Greg Dewey (ou Dewey DagReaze, comme il est crédité sur la pochette originale de l'album).
Bodacious D.F., album éponyme est sorti en 1973. Et il s'avère que cet album n'est pas seulement bon, mais un bijou tout à fait étonnant, et bien qu'il s'agisse d'un disque commercial, c'est un « lien manquant » essentiel dans l'incroyable carrière de Balin. Mis à part le « Roberta » quelque peu dippy, qui est toujours divertissant, toutes les chansons ici sont formidables, et l'album prépare la scène pour les grooves longues et sinueuses des classiques ultérieurs de Jefferson Starship « Caroline » et « Miracles ».

« Bodacious D.F. » est l'un de ces grands albums où on dirait que le groupe est entré et a fait son truc sans trop d'agitation, ressemblant beaucoup à un album live d'un groupe qui joue en étant absolument en feu. En conséquence, l'album est très cohérent avec un son cohérent d'une piste à l'autre, et pourtant dans ce cadre, et les musiciens étant si flexibles, il y a encore beaucoup de variété à trouver. Plusieurs morceaux parcourent la barre des 6 minutes, mais ce n'est absolument pas un album de « jam-band » — les arrangements sont soigneusement étudiés, et il semble qu'il y ait à peine une note hors place.
Les trois titres qui durent plus de 6 minutes sont tous des triomphes. « Good Folks », écrit par un prédicateur Balin connu sous le nom de Lonnie Talbot, a une dynamique qui soulève les cheveux, des changements d'accord formidables, une superbe ligne de guitare qui apparaît au début et qui est brillamment ressuscitée sur la fondu, ainsi que des voix défectueusement exécutées en évangéliques qui conviennent parfaitement au sujet de la chanson. « The Witcher » de Balin & Smith commence par un piano électrique super silencieux, assorti à ce qui est censé être le son d'une cloche de train (peut-être créé avec une cymbale), avant d'exploser dans un entraînement R&B chaud, lustamment désinvolte, avec des vocaux palpitants de Balin. Quant à « Drivin' Me Crazy » de Vic Smith, c'est une épopée grandissante et incroyablement belle sur le désir d'affection de quelqu'un même après avoir déménagé. L'interaction instrumentale est merveilleuse, et Balin, bien sûr, s'en occupe magistralement, essorant chaque dernière goutte d'émotion ; c'est tout simplement l'une des meilleures chansons d'amour jamais enregistrées.
La clôture de l'album « Twixt Two Worlds » est un bijou fortifié plein de riffs et de wah-wah. Et il y a quelques mélodies moins épiques qui sont bien placées dans la séquence de piste et excellentes à part entière, y compris le uptempo « Drifting » avec ses modulations astucieuses ; et le morceau décontracté, un peu défaitiste groove « Second Hand Information ». Marty avait chanté « Drifting » avec l'Airplane peu de temps avant de les quitter, ainsi qu'avec le groupe Hot Tuna avec qui il a fait équipe brièvement à la même époque.

Donc, je recommande cet album, c'est tout simplement un must.
Missing Person


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Message par Slade » mar. 7 mars 2023 14:45

Punker paname a écrit :
mar. 7 mars 2023 11:42


Il ne faudrait pas oublier nos nos Flamboyants Flamin Groovies avaient dés 1968-1969 avec leurs skeuds Sneakers et Supersnazz avaient annoncé le retour aux Racines du Real R'N'Rque la fondation et les premières répètes de Doctor Feelgood datent de 1971 même s'ils n'ont pu sortir leur premier skeud qu'en 1975.
Pas oublier le glam qui était déjà un regard nostalgique sur les 50' et le rock'n'roll originel . Le glam qui était un mouvement de singles plus que d'albums et dont les morceaux dépassaient rarement les 3' avec pour unique ambition de faire danser les gens ce que le rock 'n'roll était à l'origine ,une musique de danse qui peut à peut s'était dévoyé pour accoucher de la grandiloquence prog ou du jazz/rock . Le glam qui sera l'influence majeure de beaucoup de punk anglais ...
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Message par alcat01 » mar. 7 mars 2023 15:48

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1972 Malo
Le premier album de Malo reste leur meilleure œuvre et la plus connue, principalement pour l'inclusion du single à succès "Suavecito". Ce titre a réussi à faire d'une chanson pop-soul de type chicagoane un morceau branché grâce à l'intégration en douceur de rythmes latins et à l'irrésistible refrain "la la la".
Cependant, il ne représentait qu'une facette d'un groupe qui, malgré certaines similitudes attendues avec Santana, jouait certaines des fusions les plus excitantes et exubérantes de rock, de soul et de musique latine. Les six pistes étendues (qui durent toutes plus de six minutes) s'appuient davantage sur les cuivres chauds du latin jazz que sur ceux de Santana, bien que Jorge Santana lui-même génère beaucoup de friction avec sa guitare électrique brûlante.
Il n'est pas exagéré d'affirmer qu'au moment de la sortie de cet album en 1972, le mélange latin-rock de Malo sonnait plus frais que celui de Santana, ne serait-ce que parce qu'il sonnait avec plus d'envie et moins de formules que Santana à ce moment-là. Les comparaisons avec Santana sont inévitables, mais dans ce cas, c'est tout à l'honneur de Malo, car eux aussi se targuent d'un équilibre habile entre les passages instrumentaux improvisés, les rythmes percussifs solides et multicouches, et le chant émotionnel et romantique en espagnol et en anglais.
Richie Unterberger


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Message par alcat01 » mar. 7 mars 2023 18:00

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1993 Get A Grip
La seconde moitié des années 80 fut une période bénie pour AEROSMITH. Véritable résurrection artistique et commerciale, "Permanent Vacation" montre que le SMITH reste certainement le plus grand groupe de rock américain, l'album montre la voie d'un nouvel âge d'or. Ils s'éclatent, modernisent leur son, n'hésitent pas à quitter régulièrement les sentiers du rock pour offrir quelque chose de plus varié... d'ailleurs, n'est-ce pas la collaboration avec RUN DMC qui a relancé leur carrière ?
Bref, entre les paillettes et les stades, il y a un temps pour engraisser son label. Il restait à voir si la flamme créative brûlait toujours, ce dont on peut douter en période de bénédiction commerciale. Alors AEROSMITH va s'enfermer en studio de longs mois aux frais de sa maison de disque pour enregistrer ce "Get A Grip". Cet enregistrement qui s'éternise est la preuve d'un son un peu sur-produit : le disque a un son très moderne et se retrouve rempli d'effets. Nos Américains sont-ils tombés dans la soupe ?

Passée l'intro râpée en hommage à son plus grand succès et à sa collaboration avec RUN DMC, le groupe rentre dans le lard avec "Eat The Rich"; "Get A Grip" et "Fever". Une entrée en matière explosive où le groupe semble avoir conservé sa puissance, son sens du riff et surtout son fun, en particulier par le joli cadeau que nous lâche Steven Tyler à la fin de "Eat The Rich". Ce dernier est d'ailleurs un hymne de haute volée tandis que "Get A Grip" s'avère totalement nerveux. "Fever" est un bon gros hard US des familles à la sauce du SMITH. Justement, dans le genre Hard Rock assez classique mais terriblement efficace, on peut prendre en compte la composition signée à 100% par Joe Perry. Sur "Walk On Down", on voit que celui-ci a gardé des restes des années 70 et de son projet solo (le JOE PERRY PROJECT). Il y assure même le chant et n'a rien à envier aux autres chanteurs de hard. N'oublions pas l'excellent et déjanté "Shut Up And Dance" dans les morceaux de qualité.
Le groupe semble donc avoir gardé sa fougue mais il est impossible de réfuter que sur cet opus, l'objectif commercial est bien plus poussé que précédemment. Déjà, l'album fait 64 minutes (67 minutes pour la version internationale) ! C'est beaucoup trop, on peut forcément s'attendre à du remplissage. Des titres manquent d'inspiration par moment, comme "Flesh", avec son refrain plutôt désagréable qu'accrocheur ; "Livin' On The Edge" qui, à mon goût, s'étend un peu trop en longueur et s'avère mollassonne ; "Gotta Love It" assez inutile ou encore "Line-Up". Quand je parlais de côté commercial, on peut aussi parler de la bonne dose de ballades collées dans la galette. "Crazy" et "Amazing" ne sont pas de mauvaises ballades mais restent un peu mielleuse et longuettes. En revanche, "Cryin'" est exceptionnelle, avec son orchestration, elle prend littéralement aux tripes que l'on soit du genre sentimental ou non.

"Get A Grip" aurait pu être un album énorme si AEROSMITH n'avait pas trop tiré sur la corde du remplissage et de la surproduction. Un bon disque avec ses pépites et ses morceaux inutiles, il vaut donc tout de même son pesant de cacahuètes. Presqu'une réussite au niveau artistique mais surtout un carton au niveau commercial : avec 20 millions de copies écoulées et pas moins de sept singles, il s'agit de l'album du SMITH le plus vendu à travers le monde.
THE BLUE OYSTER


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Message par alcat01 » mar. 7 mars 2023 19:47

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1990 : Rev It Up
Après un premier album qui les a vues s’imposer au milieu des hordes de groupes d’hommes maquillés et permanentés, les demoiselles de Vixen récidivent avec Rev It Up. Ce deuxième album reprend là où les choses se sont arrêtées, même si on peut observer un son légèrement moins FM et des compositions un peu plus matures. Si le groupe fait encore appel à des compositeurs extérieurs (Ron Keel, Steve Plunkett et Diane Warren étant les plus connus), les filles sont cette fois les compositrices principales de la majorité des titres.

On commence avec la chanson-titre, véritable tube en puissance. Gros riff, son de batterie énorme, orgue discret et bien sûr la voix légèrement rauque de la sexy Janet Gardner. Difficile de ne pas succomber. Vixen ne faiblit pas avec un « How Much Love » peut-être vaguement plus FM avant de nous sortir la power ballade de rigueur. « Love Is A Killer » s’inscrit dans les réussites du genre, moins niaises que tant d’autres ballades contemporaines. « Not A Minute Too Soon » est assez proche de « How Much Love », même si le refrain est encore un peu plus sucré. Les filles montrent cependant qu’elles savent également s’énerver sur un « Streets In Paradise » bien entraînant. Vixen continue sur sa lancée avec le tubesque « Hard 16 », un « Bad Reputation » très Big Rock, un sublime « Fallen Hero » et un « Only A Heartbeat Away » très bon jovien. Deuxième ballade de l’album, « It Wouldn’t Be Love » ne faillit pas à la réputation de sa compositrice (Diane Warren) puisqu’elle réécrit des plans qu’elle a déjà utilisés de nombreuses fois. « Wrecking Ball » permet à Vixen de terminer leur deuxième album sur une note bien hard et parfaitement en raccord avec son titre.

Bien que supérieur au premier album, Rev It Up se vendit moins bien même s’il permit à Vixen de se classer dans les charts. Cette baisse des ventes liée à la monté du Grunge fit que EMI se débarrassa du groupe l’année qui suivit. Déboussolées, les filles se séparèrent, mais on n’avait pourtant pas fini d’entendre parler d’elles.
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Message par Cooltrane » mer. 8 mars 2023 10:09

Le Turning Point de Mayall est qiusi mon préféré

dommage que le suivant Empty Rooms ne soit pas du même gabarit, malgré le formule quasi identique.
C'est pas juste un question de Live et Studio, je trouve... les compos sont moyenne sur ER.

Mon premier Mayall fut Laurel Canyon et puis Bare Wires.

alcat01 a écrit :
mar. 7 mars 2023 15:48
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Dingue que de leur 5 premier album, le seul qui aie reçu une sorte CD est celui-ci

Au moins les deux suivants auraient mérité leur version CD

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Message par alcat01 » mer. 8 mars 2023 10:35

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1975 : Eager to Please
Au premier abord, on pourrait croire que Eager To Please est un album de heavy metal dans la veine du groupe de Hensley, Uriah Heep : "Eager To Please" se vante d'un barrage d'accords puissants et dramatiques et "Stargazer" est construit sur un riff de guitare électrique qui est du pur hard rock.
Cependant, cette illusion est dissipée par le reste de l'album, qui comprend plusieurs chansons dans le style sombre et subtil de la précédente sortie solo de Hensley, Proud Words On A Dusty Shelf.
Eager To Please est un album plus ambitieux et plus élaboré que celui-ci, avec même des arrangements orchestraux sur certains titres, mais il repose toujours sur la même approche axée sur les chansons. Parmi les points forts de cet album, citons "Through The Eyes Of A Child", un conte sur l'innocence perdue qui met en valeur la voix déchirante de Hensley sur un fond de cordes déchirantes, et "House On The Hill", un morceau acoustique nostalgique à la mélodie rêveuse et enivrante. "Take And Take" est un autre titre fort, un rock mid-tempo qui transmet efficacement les fortes émotions contenues dans ses paroles grâce à une combinaison puissante de guitare slide et de voix de fond envolées. Le seul véritable problème de Eager To Please est que sa combinaison de hard rock et de soft rock manque de cohésion et fait que cette sortie ressemble plus à une collection de chansons qu'à un album pleinement cohérent.
Malgré ce problème, Eager To Please offre toujours un lot de chansons solides et bien conçues qui montrent la gamme de cet auteur-compositeur souvent sous-estimé.

C'est une nécessité pour les fans d'Uriah Heep et il est très probable qu'il plaira aux autres fans de classic rock bien produit des années 1970.
Donald A. Guarisco


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Message par alcat01 » mer. 8 mars 2023 10:37

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1970 - Empty Rooms
John Mayall affirme dans les notes de pochette de cet album que les années soixante, d'une "manière douloureusement perceptible", ont créé une société de personnes solitaires.
Empty Rooms est donc censé être un album où il affronte une solitude, peut-être la sienne, mais avec un groupe de musiciens. Mayall parle trop. Peut-être qu'une série de chansons avec Mayall jouant seul aurait donné un album plus solitaire. Mais néanmoins... Dans le contexte des choses, cet effort est un album beaucoup plus cohérent que les travaux précédents, et Mayall apparaît beaucoup plus à l'aise ici, pour ce que ça vaut. Mais le thème me passait au-dessus de la tête. J'ai toujours trouvé les paroles de Mayall presque banales et juste des divagations de blues génériques. Ses mots ne sont jamais aussi poignants que ceux d'un Skip James ou d'un Robert Johnson, deux des chanteurs de blues qui ont probablement influencé Mayall. J'ai donc eu du mal à me faire à ce thème, mais la musique de l'album est fantastique, lunatique et atmosphérique, calme et engageante.
L'album commence par un blues rapide, "Don't Waste My Time" et le titre "Plan Your Revolution" inspiré de Gil Scott Heron, mais Empty Rooms s'ouvre rapidement sur ce que je considère comme la véritable signification de "empty rooms". En particulier avec la douce "Don't Pick A Flower", une chanson contenant un léger ton mélancolique et décontracté plutôt qu'un ton complètement abattu. Et en fait, il y a un sentiment positif qui transparaît dans la plupart de la musique, mais Empty Rooms a certainement une qualité plus intime. La musique a été enregistrée sans batteur, mais il n'y a jamais eu besoin d'un batteur de toute façon, il serait difficile de voir où un batteur s'intégrerait sans bouleverser le ton et la chimie de la musique. Mayall utilise les saxophones et les flûtes de Johnny Almond avec beaucoup d'efficacité. La section centrale de "Counting The Days" a un ton similaire à celui de "Oh Well Pt 2" de Fleetwood Mac, rendu par la flûte d'Almond. A ce stade, je ne suis pas sûr de savoir lequel des deux est venu en premier ou si c'est simplement une coïncidence. Green était un sparring-partner de Mayall. Il a joué sur l'album Hard Road avant de partir, emportant avec lui la section rythmique de Fleetwood et MacVie, et le reste, comme on dit, appartient à l'histoire, alors qui sait ? L'une des étoiles brillantes de l'album est "When I Go", qui est un morceau roulant et très léger, avec le bassiste Steve Thompson très en vue ici. En fait, le travail de Thompson est imprimé sur tout l'album, lui donnant une force enracinée, peut-être plus visible en raison de l'absence d'un batteur. L'album s'achève sur une véritable réflexion avec le texte "Living In My Bed", où les paroles de Mayall sont parfaitement soutenues par le blues doux en boucle du groupe.
Avec Empty Rooms, Mayall a donné une touche américaine à sa musique, du moins dans une certaine mesure. Une partie de l'album est enregistrée à New York, mais aussi en Californie. Le son plus familier de Mayall est toujours présent, mais Empty Rooms est un album plus agréable, plus souple que Hard Road ou que celui où l'on retrouve le compagnon Eric Clapton.
jonnydeluxe


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Message par alcat01 » mer. 8 mars 2023 10:44

Cooltrane a écrit :
mer. 8 mars 2023 10:09
Le Turning Point de Mayall est qiusi mon préféré

dommage que le suivant Empty Rooms ne soit pas du même gabarit, malgré le formule quasi identique.
C'est pas juste un question de Live et Studio, je trouve... les compos sont moyenne sur ER.

Mon premier Mayall fut Laurel Canyon et puis Bare Wires.

alcat01 a écrit :
mar. 7 mars 2023 15:48
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Dingue que de leur 5 premier album, le seul qui aie reçu une sorte CD est celui-ci

Au moins les deux suivants auraient mérité leur version CD
Pour Malo, je te signale que "Dos" et "Evolution" 2xistent en CD! :hello:

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Message par alcat01 » mer. 8 mars 2023 11:20

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1976 Rising
En 1976, sort le deuxième album du projet solo du guitariste Ritchie Blackmore. Le groupe s'appelle Rainbow et le line-up de cet album est tout simplement monstrueux. Sir Blackmore a su bien s'entourer en dénichant des musiciens extraordinaires à chaque poste : le grand (sic!) Ronnie James Dio au chant, Cozy Powell à la batterie, le claviériste de génie Tony Carey et le non moins excellent Jimmy Bain à la basse, tous à l'époque inconnus du grand public.
Tout d'abord, l'album est très court, une trentaine de minutes pour seulement 6 titres. A noter la production de l'album qui n'a pas trop vieillie et qui sonne toujours d'enfer.

L'album commence avec les claviers planants de Tony Carey et le titre "Tarot Woman". Magique! Le chant de Dio est bien agressif et puissant, tandis que la guitare de Blackmore est partout. Le rythme est bien enlevé, le tout restant très mélodique. Les parties de guitare de Blackmore sont majestueuses tandis que ses soli sont bien interprétés, concis, nets. Dio, maitrise son sujet comme sur le titre "Run with the wolf". Le refrain est imparable, entêtant, puissant, mélodique. Bref, tout ce qu'on aime dans la musique de Rainbow. Les parties de guitare sont hallucinées sur la fin du morceau, accompagnant les chants de Dio de façon magistrale.
"Starstruck" est un classique, qui me fait penser immédiatement à du Deep Purple. Le rythme vous fera immédiatement taper du pied. Le jeu de Powell et de Bain n'y sont sûrement pas pour rien. Dio assure incroyablement au chant, tandis que Blackmore enflamme sa guitare, avec des soli rageurs, des riffs puissants, techniques mais toutefois sans en rajouter.
Le titre le plus court de cette galette est "Do you close your eyes" et semble le plus faible de l'album. Les riffs puissants sont présents, le refrain et les mélodies au chant sont excellents même si il semble manquer un petit quelque chose pour que ce titre soit du même niveau que les autres. Je passe sous silence les paroles de la chanson il est vrai un peu ridicule (Do you close yours eyes when you making love, yeah yeah ... pas besoin de traduction).
"Stargazer" est le titre monument de cet album. Avec plus de huit minutes, Ritchie et sa bande nous délivre un titre venu d'ailleurs. Riff vengeur et acéré, Dio chante avec mélodie et avec une puissance, une conviction rare. Le morceau a un coté très oriental avec la guitare de Ritchie Blackmore dans l'interprétation de ses soli. Le morceau est captivant du début à la fin, ambiance épique, la batterie chaotique de Monsieur Powell, et, cerise sur le gâteau, le groupe est accompagné par le Munich Philharmonic Orchestra, bref vous l'aurez compris, ce morceau est à lui seul un chef d’œuvre qui reste, même après tout ce temps, un modèle de puissance de feu hard rock, épique, symphonique et grandiose à souhait. Et le groupe ne lâche pas la pression pour le final de l'album avec le rapide "A Light In The Dark" (pour moi le meilleur titre de l'album tout simplement avec Dio tout simplement diabolique au chant) dans lequel le claviériste nous livre un solo qui rappelle Deep Purple et Ritchie Blackmore qui surenchérit de plus bel, le tout magistralement soutenu par la double grosse caisse de Powell et la basse de Jimmy Bain, et les deux solistes qui se lancent dans un final à l'unisson, du grand art, une vraie leçon de hard rock en somme.

Cet album est un monument du hard rock mélodique. Tout y est, mélodie, puissance, voix magique, refrain entêtant, soli impériaux. Très court, Rainbow n'a pas fait dans la quantité mais plutôt dans la qualité avec seulement six titres. Mais quels titres!
Peut-être le meilleur album du groupe, sans presque aucun déchet, cet album est un must que tous les fans de hard rock devraient posséder!!!
NAUSICA75


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Message par alcat01 » mer. 8 mars 2023 14:29

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Stalk Forrest Group "St. Cecilia: The Elektra Recordings"
La saga du groupe Stalk-Forrest est une fable aussi riche qu'on aurait pu l'imaginer dans le monde hésitant du rock & roll de la fin des années 60.
Pour la première fois, le groupe a été correctement documenté sur St. Cecilia : The Elektra Recordings. Ce disque unique rassemble tous les titres connus des coffres d'Elektra Records du groupe connu alternativement sous le nom d'Oaxaca et de Stalk-Forrest Group.
Le groupe deviendra Blue Öyster Cult moins de 18 mois après la fin de ces enregistrements. St. Cecilia : The Elektra Recordings contient deux versions différentes, bien qu'achevées, du même album, dont aucune n'a été publiée auparavant. Mélangeant des paroles humoristiques, mais faussement puériles, avec des mélodies et des arrangements musicaux exceptionnellement aguerris et complexes, il y a plus qu'une ressemblance passagère avec certains autres groupes de la fin des années 60.
Les rythmes syncopés et les harmonies aériennes que l'on retrouve sur la chanson titre "St. Cecilia" et sur "Arthur Comics" présentent des ressemblances frappantes avec "Love Me Again" ou "Small Present" des Strawberry Alarm Clock. De même, les riffs de guitare et les rythmes endiablés que l'on retrouve sur "A Fact About Sneakers" et "Gil Blanco County" pourraient facilement être confondus avec des enregistrements inédits de Love, ce dernier titre reprenant même la voix unique d'Arthur Lee.
D'autre part, certains morceaux plus heavy, comme "Bonomo's Turkish Taffy" et "I'm on the Lamb" se projettent dans l'avenir du groupe en tant que Blue Öyster Cult. L'histoire fascinante, bien que complexe, du groupe qui a commencé sa vie avant ces enregistrements sous le nom de Soft White Underbelly et qui est devenu Blue Öyster Cult est racontée par des images et des textes dans le livret de 20 pages de notes de pochette.
Comme tous les titres originaux de Rhino Handmade, St Cecilia : The Elektra Recordings est une édition limitée via Rhino Handmade.
Lindsay Planer


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Message par alcat01 » mer. 8 mars 2023 15:53

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1972 Dos
Le deuxième album de Malo a été réalisé avec un lineup qui avait été réorganisé après leur premier album. C'est un peu plus lisse que leur premier LP et le matériel n'est pas aussi fort. Il s'agit néanmoins d'une fusion rock/jazz latin forte et revigorante, avec un jeu très chaud, tant dans le travail d'ensemble que dans l'improvisation.
Les six morceaux, à l'exception d'un seul, durent tous plus de cinq minutes, le dernier "Latin Boogaloo" approchant les dix minutes. Le groupe est souvent plus proche de la salsa rockifiée que du rock salifié du frère du guitariste principal Jorge Santana, Carlos Santana. Des plongées occasionnelles dans le sentimentalisme, comme sur la première partie de "I'm for Real", avec son violon flottant et ses tintements percussifs, sont plus que compensées par quelques leads fumants de Santana, notamment sur l'hyperactif "Held". "I'm for Real" était le morceau le plus susceptible de faire suite au succès de leur single "Suavecito", à la fois parce qu'il était chanté en anglais et parce qu'il avait des traces du même genre de smoochy soul.
Encore une fois, ce n'est pas trop typique de l'album dans son ensemble, qui combine plusieurs affluents de la pop avec de l'imagination et un haut niveau de musicalité. Parfois, cela s'étire avec des jams beaucoup plus intelligents et réfléchis que la plupart des longs morceaux de rock orientés vers l'instrumental, notamment sur "Latin Boogaloo".

Richie Unterberger


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Message par alcat01 » mer. 8 mars 2023 17:12

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The Dave Brubeck Quartet – Time Out
Chef-d'œuvre déterminant de Dave Brubeck, Time Out est l'un des albums les plus novateurs de l'histoire du jazz sur le plan rythmique, le premier à explorer consciemment des signatures temporelles autres que le rythme standard 4/4 ou le temps de valse 3/4.
C'était une décision risquée : la maison de disques de Brubeck n'était pas très enthousiaste à l'idée de sortir un projet aussi arty, et de nombreux critiques l'ont d'abord critiqué pour avoir modifié les fondements rythmiques du jazz. Mais pour une fois, le goût du public était plus avancé que celui des critiques.
Porté par un single à succès, l'omniprésent "Take Five" de l'alto Paul Desmond, Time Out connaît un succès énorme et inattendu, et reste l'un des albums de jazz les plus populaires de tous les temps. Cela témoigne des capacités de Brubeck et de Desmond en tant que compositeurs, car Time Out est rempli de défis à la fois subtils et manifestes - mais ils ne sont pas choquants.
Le classique "Blue Rondo à la Turk" de Brubeck mêle le jazz à la forme classique et aux rythmes folkloriques turcs, tandis que "Take Five", malgré sa surexposition, est vraiment un chef-d'œuvre; écoutez à quel point le phrasé du solo de Desmond s'adapte à la mesure 5/4, et à quel point le solo de batterie de Joe Morello courbe le temps sans se perdre.
Les autres morceaux sont également très mélodiques, et même lorsque les mesures sont égales, le groupe crée des contrepoints polyrythmiques changeants qui font référence aux musiques africaines et orientales. Certains en sont venus à dédaigner Time Out, qui est devenu de plus en plus synonyme d'ambiance de café haut de gamme, mais comme quelqu'un l'a dit un jour à propos de Shakespeare, c'est vraiment très bon en dépit des gens qui l'aiment.
Ce n'est pas seulement un son sophistiqué, c'est vraiment une musique sophistiquée, qui se prête à une appréciation cérébrale, mais qui ne cesse jamais de swinguer. D'innombrables autres musiciens se sont inspirés de ses expériences pionnières, mais cette musique reste étonnamment accessible malgré ses idées avancées, un exploit rare dans n'importe quelle forme d'art.

Cet album doit figurer dans toute collection de jazz, même la plus rudimentaire.
Steve Huey


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Message par alcat01 » mer. 8 mars 2023 18:53

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1997 Nine Lives
"Nine Lives" a bien failli être un des derniers albums de Steven Tyler et sa bande suite à des rumeurs lancées par leur manager qui ont provoqué des débats houleux dans le groupe et dans les médias. Sorti juste après le succès qu’a été "Get A Grip" voici un album placé sous le signe du chat.
Non, non je ne raconte pas n’importe quoi et tout va très bien dans ma tête !
Ce titre d’album évoque bien évidement les neufs vies que posséderait un chat. Steven Tyler et son comparse Joe Perry sont partis dans un étrange délire (regardez rien que la pochette), se comparant à des chats et insinuant ainsi, que vu leur train de vie tellement mouvementé et leurs vieux démons qui resurgissent de temps en temps, ils ont déjà usé leurs neuf vies… Cela relève donc du miracle s'ils sont encore en vie actuellement. On les croit volontiers, de plus l’idée est bien pensée et menée jusqu’au bout, le concept du chat se retrouve assez régulièrement dans les morceaux, mais il faut tendre l’oreille. Prenons le titre éponyme, son intro annonçant un Hard Rock catchy, n’est autre qu’une imitation (à la voix ? à la guitare ?) de chats furieux, on retrouve quelques « miaulements » de temps en temps sur les soli de gratte de Perry. Mais laissons les chats de côté et causons musique un peu !

Cet album à la prod' sonnant très 90’s a également la particularité de s’aventurer sur différents styles musicaux, AEROSMITH a tout bêtement compilé ce qui faisait fureur en 1997 et y a ajouté sa patte. Parce que oui, on passe très facilement du Punk avec "Crash" et son tempo sans temps mort, à "The Farm", un titre un peu plus bluesy qui groove à mort (merci Mr Hamilton et ses lignes de basse), et qui aurait presque tendance à prendre une couleur symphonique à la "Kashmir" de LED ZEPPELIN. De plus à l’heure ou la World Music séduit tout le monde, le groupe s’essaye au projet ambitieux, mais finalement réussi, de rajouter quelques touches orientales sur sa galette avec "Taste Of India" en introduisant un sitar au côté des guitares électriques et en testant de nouveaux effets de voix qui donnent un côté mystique à la chanson.
On a quand même droit aux éternelles ballades propres aux renifleurs de coke… euh je veux dire aux bad boys Bostoniens ! Mais rassurez-vous "Full Circle" avec son côté 70’s, et "Kiss Your Past Goodbye", sur laquelle on peut entendre un petit riff Ska dans la rythmique, sont plutôt sympa dans l’ensemble, même si elles ont une certaine tendance à s’éterniser. Par contre trop de ballade tue la ballade, c’est un des gros défauts du groupe : on pourrait carrément se passer de "Pink" et également de "Hole In My Soul" qui disons le franchement ne servent à rien à part meubler…
Mais on a surtout des tubes signés, tels que "Nine Lives", un Hard Rock FM qui passe très très bien, on s’imagine facilement conduire, lunettes noires sur le nez, un cabriolet à fond la caisse sur des routes californiennes en écoutant ce titre ! Le suivant "Falling In love" est également une démonstration de ce qu’est AEROSMITH : du Rock Bluesy efficace et cuivré, c’est catchy à souhait, et Steven Tyler est remarquable dans ses lignes de chant. "Something’s Gotta Give" fait mouche avec ce rythme faussement Boogie-Heavy-Rock (oui j’invente des styles, je sais) et ces petites touches déchaînées d’harmonica, ainsi que "Falling Off", avec Joe Perry au chant, dont le refrain s’incruste dans ta tête sans que tu le veuilles et t’oblige à fredonner cette chanson toute la journée… Enfin on a vu pire, c’est quand même un titre vachement rafraîchissant qui collerait parfaitement à une belle journée d’été passée à glander sur une plage.

Une bonne surprise qu’est ce disque, en effet le groupe innove et s’aventure dans sur des terrains qui lui étaient autres fois inconnus. Il s’écoute facilement d’un seul coup malgré quelques titres dont la présence peut être discutable. Cependant il n’atteindra pas le succès des précédents albums du groupe, devenus mythiques, et ce pour la simple et bonne raison que l’énergie et l’originalité des premières pistes ne se retrouvent pas dans les dernières et n’offrent donc pas un tube que l’on retiendra plus que les autres comme par exemple "Dream On".

Alors le "Nine Lives" que nous livre AEROSMITH en 1997 il est bien, il est frais, mais ce n’est pas non plus l’album de l’année.
CHAPOUK


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Message par alcat01 » mer. 8 mars 2023 19:51

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1969 : The Stooges
En 1969, il y avait peu de précédents pour the Stooges, pratiquement aucun sur les grands labels. En tant que genre, le punk rock n'avait pas encore été conçu, pas plus que le "shock rock". On ne s'attendait donc pas à ce qu'Elektra signe un groupe primitif et louche de Detroit appelé les Stooges.
L'emballage de l'album lui-même était trompeur. La plupart des éléments visuels - le style de photographie, le positionnement des membres du groupe sur la photo, l'inclusion du logo du groupe en tant qu'élément de conception, la mise en page - ont été copiés sans vergogne sur le premier album des Doors, membres du label Elektra. Mais là où le groupe de L.A. avait des ambitions artistiques (et un chanteur que beaucoup considéraient comme prétentieux), ce groupe de joueurs du Michigan abordait clairement les choses à un niveau plus élémentaire.
Les gens ne savent pas trop quoi penser d'eux. Lorsque l'influente critique de rock Lillian Roxon a écrit son Encyclopédie du rock en 1969, elle a fait référence au groupe par ce qui était (apparemment) son nom original : les Psychedelic Stooges. Même si le groupe n'avait pas encore d'album ni même de single à son nom, elle le considérait comme suffisamment important pour l'inclure dans son livre. Juste là, dans la section "P", juste au-dessus de Gary Puckett and the Union Gap, Roxon a écrit :
Groupe de rock de Detroit qui combine politique, comédie et musique, les Psychedelic Stooges ont été décrits comme ayant l'esprit de W.C. Fields, des Three Stooges, des Marx Brothers et d'Elvis Presley. Ils ont été découverts en 1968.
Avec tout le respect que je dois à Roxon, il est juste de se demander si elle avait une connaissance directe des Stooges. Bien que l'on puisse s'amuser en entendant à quel point la musique du groupe est simpliste - dépouillée de toute nuance - ce n'est pas une comédie.

Les huit chansons de The Stooges ont été produites par John Cale ; son groupe, the Velvet Underground, avait déjà acquis une réputation bien méritée de chroniqueur des bas-fonds de la société. Et si le Velvet Underground avait ses propres aspirations artistiques - l'instrument principal de Cale est l'alto, après tout - leur esthétique résolument dépouillée n'était pas très éloignée du son des Stooges.
À l'exception de l'alto de Cale sur un titre, tous les sons de l'album proviennent du chanteur (né James Osterberg, annoncé ici comme Iggy Stooge, et plus tard connu sous le nom d'Iggy Pop) et d'un trio instrumental : le guitariste Ron Asheton, le bassiste Dave Alexander et le frère de Ron, Scott, à la batterie. Les Stooges n'ont pas besoin d'arrangements complexes ; la plupart des morceaux ont été enregistrés en une seule fois, en direct du studio.

L'album s'ouvre sur "1969". Un rythme lent mené par la guitare wah-wah d'Asheton suggère que nous allons entendre un type de musique, mais c'est un leurre. Quelques secondes après le début de la chanson, le groupe change de direction et lance une mélodie simple et hypnotique qui rappelle Bo Diddley à deux reprises. C'est presque comme si le groupe avait entendu Bo (et un peu de blues) une ou deux fois, pris une ou deux leçons de musique, pris leurs instruments et essayé de se rapprocher de ces textures. Ron Asheton se lâche dans un travail de guitare distordue, et la section rythmique donne l'impression de garder les choses simples afin de pouvoir tenir le coup. Iggy ricane d'une manière familière aux fans des Rolling Stones (et du Chocolate Watch Band), et ces ricanements semblent lui venir plus naturellement qu'à Mick Jagger, formé à la London School of Economics.
Dès son ouverture à la guitare, "I Wanna Be Your Dog" est beaucoup plus abrasif. Avec une texture qui sonne comme une version ralentie de "Magic Potion" de The Open Mind, le groupe martèle avec insistance. La piste de batterie de Scott Asheton est accentuée par un shaker non-stop qui sonne de manière incongrue comme des cloches de traîneau. La chanson elle-même est si primitive qu'elle ferait rougir les Ramones : elle se résume à trois accords - deux et demi, en fait - joués en boucle. Sur le plan lyrique, c'est un peu en dehors du sujet de la musique pop de l'époque. Juste au moment où Ron Asheton entame un solo, Cale baisse les faders et la chanson se termine.
À plus de dix minutes, "We Will Fall" est le morceau le plus long de The Stooges. En fait, il est plus long que deux des autres morceaux réunis. Et son arrangement - centré sur un violon bourdonnant de Cale - a plus à voir avec "The Gift" du Velvet Underground que n'importe quel autre morceau de ce LP. Les chants grégoriens factices constituent une sorte de contre-modèle aux chants d'Iggy, très proches de ceux de Lou Reed. Le support musical à un seul accord - une seule note, en fait - devient monotone ; il y a certainement un sentiment de malheur et d'effroi, mais la musique ne menace jamais d'aller nulle part, et elle ne le fait pas. En un mot, ce n'est pas amusant.
En parlant de cela, après la fin de "We Will Fall", l'acheteur de disques aventureux de 1969-70 se serait aventuré jusqu'à la platine pour retourner le disque. La deuxième face s'ouvre sur ce qui est facilement le meilleur morceau des Stooges : "No Fun". Le groupe s'étire sur trois accords, et ici ils font une vertu de la monotonie. L'ampli de Ron Asheton sonne comme s'il avait un haut-parleur explosé. Asheton est la star ici : en plus de sa guitare rythmique implacable, il ajoute un solo à la fois ambitieux et étonnamment primitif ; ici plus qu'ailleurs, ses capacités instrumentales relativement limitées sont une vertu. Six ans plus tard, lorsqu'un groupe britannique appelé les Sex Pistols a commencé à reprendre la chanson, il a abordé "No Fun" tout comme l'original.
"Real Cool Time" est le morceau le plus court sur The Stooges. Les choix de production de Cale semblent ici un peu décalés : le groupe est enterré dans le mixage ; la voix chantée/parlée d'Iggy reprend une (autre) page du livre de jeu de Mick Jagger, et Ron Asheton use presque sa pédale wah-wah. Il semble que Dave Alexander fasse ici son travail de basse le plus intéressant, mais il est difficile de l'entendre.
"Ann" sonne comme les Stooges faisant une parodie de Doors. Le chant d'Iggy semble avoir été enregistré dans une pièce caverneuse adjacente au studio. Scott Asheton fait du surplace, et le reste du groupe n'a pas grand-chose à faire. Comme pour compenser la langueur de "Ann", "Not Right" est un proto-punk bouillonnant et foudroyant. Les fans du MC5 auraient probablement été impressionnés par l'aspect vicieux de ce morceau, voire par la virtuosité de ses musiciens.
Le disque se termine par "Little Doll", un morceau sur lequel Iggy continue essentiellement à chanter "1969" avec des mots différents. La chanson est pleine de menace et se déroule sur un rythme moyen ; l'arrangement est plein de brume de drogue. Dave Alexander joue la plus élémentaire des lignes de basse. Le mixage entier est boueux ; c'est un peu surprenant étant donné qu'il s'agit d'un remix de Jac Holzman (le mixage original de Cale a été jugé insuffisant). Pourtant, même à travers ce brouillard sonore, Scott Asheton semble donner sa meilleure performance de tout l'album. À ce stade, le guitariste Ron Asheton n'a peut-être qu'un seul tour dans son sac, mais c'est un bon tour : il exécute un solo qui - rétrospectivement - peut être considéré comme une réponse punk/psychédélique au type de solos réduits à l'essentiel que Neil Young rendra bientôt célèbre.

Malgré sa nature audio-vertie et sa qualité apparemment aléatoire, The Stooges allait devenir un album très influent. Cela ne veut pas dire qu'il s'est bien vendu lors de sa sortie originale (ce n'était pas le cas) ni qu'il a été reçu positivement par les critiques (à quelques exceptions notables près, ce n'était pas le cas). Le son brutal et sans compromis du premier album du groupe était tellement en décalage avec les styles dominants de l'époque qu'il pouvait même sembler être une blague pour certains auditeurs.
L'album a atteint un triste numéro 106 dans le classement des albums aux États-Unis, et son successeur - le très différent mais tout aussi intransigeant Fun House - n'a pas réussi à se classer dans le classement des albums aux États-Unis.
Mais le temps a vite prouvé que The Stooges était un album important, et qu'il allait influencer dans une large mesure le mouvement punk à venir.
Bill Kopp


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