
L'Eté 1972 voit la sortie du single "School's Out" qui remporte un énorme succès. Il entre directement dans le Top 10 aux États Unis, numéro 1 au Royaume Uni, et il demeure un aliment de base sur la radio rock classique à ce jour. C'est la plus grosse vente de singles du groupe pour les années 1970.
L'album "School's Out" atteint le numéro 2 dans les Charts US et se vend à plus de un million d'exemplaires. Le disque vinyle est vendu emballé dans une culotte féminine en papier, coup de publicité garanti.
Le groupe s'est maintenant réinstallé dans une nouvelle demeure située à Greenwich, dans le Connecticut.
Avec le personnage androgyne de Cooper sur scène principalement remplacé par le machisme, le groupe consolide son succès avec des tournées subséquentes aux États Unis et en Europe, et remporte toujours plus de fans dévoués en masse, alors qu'en même temps, les parents sont horrifiés et l'établissement social est outragé.
Cet album est celui de tous les excès d'Alice Cooper. Tout le cirque maison y est outré, vicié, pollué.
Successeur du très physique "Killer", "School's Out" s'affirme dès sa sortie en 1972 comme le paroxysme d'une carrière placée sous le signe de la perversion et des excès. Rappelons que le vinyle original était vendu emmailloté dans une petite culotte et que l'ensemble du groupe laissa sa santé dans l'aventure. Cure de désintoxication pour tout le monde, ablation du pancréas pour le guitariste Glen Buxton.
Même la production clinquante de Bob Ezrin, avec section de cuivres et orchestrations ambitieuses, n'émoussera pas un potentiel subversif majeur. Leur Heavy Rock climatique se met au service d'une imagerie cauchemardesque et poisseuse.
La production très aboutie, riche en effets placés au service d'un album éclectique, ravira tout un chacun, des morceaux purs et durs comme "School's Out" et "Public Animal # 9" aux titres plus progressifs comme "My stars" et "Luney Tunes", autant que Pop avec "Alma Mater" et sa ligne vocale évoquant Mc Cartney, en passant par le presque Jazzy "Blue Turk" avec son duel de guitare en overdrive et réverbération discrète et saxophone.
Le finale en crescendo débute comme un morceau de 'classic R&B', et, par un grand renfort de synthétiseurs, cordes et cuivres, se poursuit dans une sorte d'immense fanfare soul avant l'épilogue, abrupt comme la conclusion du Boléro, constitué d'une séquence descendante de trois notes et d'un "Paaaaw" péremptoire (identique à la fin de "Gutter Cats vs the Jets").
Le chant, souvent onomatopéique, participe de la fantaisie générale, à des paroles radicales ou savoureuses, et à une instrumentation véritablement pleine de surprises.
Cet album est absolument 'hautement recommandable'!