
Cet album de Biolay me rappelle combien je suis ambivalent avec les chanteurs grands publics. J'ai appris à aimer la musique grâce à Goldman, c'est lui qui a changé ma vie plus que n'importe qui d'autre. ET pourtant au même moment je détestais les titres qui passaient à la radio. Quand on est ado est certain d'avoir "le bon goût" et puis je faisais de la musique donc, "je savais"..Avec le temps évidemment j'ai appris que le succès n'est jamais un hasard. Pagny, Céline Dion, c'est pas mon univers mais ces gens savent chanter.
Biolay me laisse lui aussi le cul entre deux chaises. Depuis Grand prix il est incontestablement devenu un musicien grand public. Dans un autre genre que pagny bien sûr mais aujourd'hui il touche le même public. Je le vois autour de moi.
Le succès de "comment est ta peine" suivi par "Parc fermé" a marqué un tournant dans sa carrière. Mal ou bien? j'aimais assez "grand prix" mais je le sentais déjà beaucoup moins investi dans ses textes. J'ai réécouté récemment "la superbe" et la différence sautait au visage. Les chansons de Biolay étaient à l'époque à fleur de peau, sur grand prix j'avais déjà le sentiment qu'il écrivait pour chanter de (bonnes) mélodies.
Ce nouveau disque est dans le prolongement direct de Grand Prix en beaucoup moins bien quand même : On retrouve la production très eighties, une qualité d'écriture au dessus de la moyenne, de nombreux morceaux up tempo qui vont plaire à presque tout le monde (Mettons de côté "petit chat" qui a une production plus rock et "numéros magiques" où il tente un truc un peu disco, à moitié loupé, et donc à moitié réussi aussi ).
Tout cela est agréable..oui, mais pas essentiel..ni pour l'auditeur, ni pour Biolay lui même je pense.
Hormis "Ravel" "pourtant" et " mort de joie" le reste du disque fera parfaitement papier peint dans une soirée entre amis un peu bourges venus s'encanailler en fumant un joint avec un verre de champagne à la main.
Biolay est devenu une star et reste un très grand auteur compositeur, c'est entendu, mais sa sensibilité me manque. Il a crée une marque, je ne sais pas s'il sera encore capable d'en sortir.