Aujourd'hui coup double avec Van der Graaf Generator qui publie deux disques la même année.
The least we can do is wave to each other.
Second LP du groupe paru en février 70. Nic Potter est encore présent à la basse et à la guitare. Tout est déjà en place. La voix de Hammill, les sax de Jackson, les claviers au son si caractéristique et puis le lyrisme de cette musique qui ne ressemble à aucune de celles qui lui sont contemporaines. Il y a sur ce disque un titre, Refugees, qui est le parangon de tout ce qu'ils feront ensuite (et ce n'est que le second LP). S’adjoint un violoncelle qui donne à la musique sa préciosité si remarquable par ailleurs. Ces gars là avaient une vision de que devrait être leur musique et jusqu'à récemment ils ont poursuivi cette ambition. Bref, disque à la gloire immarcescible et tant pis pour ceux qui l'ignoreraient encore. Ah oui, un rappel néanmoins - on classe cette musique dans la catégorie rock progressif - et si vous voulez donner à progressif le sens d'aventureux et de qui n'hésite pas à sortir des sentiers déjà labourés par les tâcherons de la reproduction mimétique alors c'est pour vous.
H to He, who am the only one (publié en décembre) - ici pochette US.
Ce troisième disque du groupe est tout aussi remarquable. Le groupe y poursuit son chemin et donne même des gages à encore plus de modernité en intégrant des passages plus expérimentaux et des soli de sax encore plus furieux et free que dans le précédent.
Nic Potter fait quelques apparitions à la basse et Robert Fripp qui n'a jamais caché son admiration pour le groupe participe à The emperor in his war room avec sa guitare acoustique et ses arpèges si caractéristiques ainsi que son solo à la guitare électrique. D'ailleurs sur ce titre on se demande parfois si le leader de King CRimson n'a pas un peu phagocyté leur composition.
Autre réussite House with no door. Équivalent du Refugees du précédent LP. Et puis Pioneer over C - titre d'une ambition colossale où toutes les influences interagissent. Il y a dans ces 12 minutes tout ce qui fait qu'on peut aimer ce groupe. Un mélange de sonorités, un refus de s'en tenir à des structures rythmiques convenues, on laisse la porte ouverte à des élans expérimentaux et free - écouter le solo de Jackson que ne renierait pas Lol Coxhill dans un autre contexte.
Les rééditions CD proposent souvent des inédits tout à fait estimables, et c'est le cas pour cet H to He. Squid1/Squid2/octopus mérite le détour.