Le deuxième album de Snafu, "Situation Normal", est un disque très varié, tant au niveau du style que de la qualité. Les huit chansons qui le composent sont toutes différentes, mais dans l'ensemble, l'album semble parfois un peu malaisé et surtout peu concentré.
Pete Solley prend une grande partie du contrôle sur le groupe et le disque a une forte influence Country Rock qui vous fait l'aimer... Ou le détester.
Son violon donne à cet opus un curieux ton Country and Western, ce qui est encore tout autant inhabituel pour le groupe.
Le travail vocal d'Harrison est sublime et la section rythmique est à la fois carrée et inventive.
Les deux meilleurs morceaux sont, étonnamment, le morceau d'ouverture, "No More", et la dernière chanson "Ragtime Roll".
"No More" commence presque innocemment avec une intro lente aux claviers. Une batterie aussi lente se met en place, Harrison commence à chanter et la chanson introduit un refrain deux fois plus rapide, simple et facile à saisir. Un court mais excellent solo de guitare ne prépare pourtant pas l'auditeur à ce qui va suivre, car après un autre refrain, le tempo s'accélère soudainement au maximum, avec entrée de nombreuses percussions super rapides et des effets de synthétiseur grondants, et les claviers légers et mélodieux restent plus en arrière-plan. L'ensemble du groupe se joint à une variation du refrain, avec une alternance de voix fortes et claires et de voix de basse profondes presque chuchotantes. L'effet global est pratiquempent impossible à décrire. Cela dure plus de deux minutes, jusqu'à ce que le malheureux fade-out arrive et qu'il soit temps de passer à la piste suivante.
L'autre chef-d'œuvre s'appelle "Ragtime Roll". Après un début lent, la chanson commence vraiment à rendre justice à son nom. C'est un morceau de plaisir entraînant qui se déroule régulièrement, avec beaucoup de saxophone et de piano. Le solo de saxophone à la fin dure plus d'une minute et c'est l'un des meilleurs jamais entendu!
Tout ce qui se trouve entre les deux fait pâle figure face à ces deux extravagances.
L'album contient cependant une version courte de leur classique "Lock and Key" avec la slide guitare distinctive de Moody.
Cette fois-ci, Snafu s'essaie aussi à être un groupe de Country & Western avec "Brown Eyed Beauty & The Blue Assed Fly", et un groupe de gigue fou de slide guitare avec"Lock & Key". La chanson "Big Dog Lusty" est en fait très amusante, avec son accompagnement de batterie délicat, son histoire humoristique, son chant scat à l'unisson et son solo d'harmonica - et la fin... !
Toutefois, étonnamment, il n'est pas aussi bien accepté par les critiques que son prédécesseur.
Dans le même temps, Micky Moody explorait la musique par des gens comme Ry Cooder, jouant de plus en plus de la slide guitare.
Le groupe partit en tournée en Amérique comme groupe de soutien pour Emerson Lake and Palmer, mais sa participation à cette tournée a été considérée par beaucoup comme une grâve erreur, car leurs publics étaient complètement différents.
Avec le vent en poupe, Snafu a également tourné en Europe avec War et a fait beaucoup de télé et de radio.
Le premier album de Poco, "Pickin 'Up the Pieces", sorti en 1969 sur Columbia Records, est considéré comme un album séminal important du genre Country Rock.
Et pourtant, l'album a échoué commercialement, avec un sommet au numéro 63 dans le Billboard album chart.
De tout temps, le lineup du groupe a prouvé être un véritable problème tout au long de sa carrière. Pendant l'enregistrement de cet album, Randy Meisner quitte le groupe en raison d'un conflit avec Richie Furay.
Jim Messina assume alors les tâches de bassiste jusqu'à l'arrivée de Timothy B. Schmit en Septembre 1969.
Il y a des enregistrements qui sont importants en raison de l'artiste, ou de l'instrumentation, ou à propos du sujet abordé, mais le son de Poco présenté dans ce premier album magnifique révèle être l'étape cruciale menant les styles de la musique populaire des années 50 et des 60 à se fondre dans une musique Country moderne.
Là où The Byrds ont été les créateurs du Folk Rock, et Buffalo Springfield, responsable de l'émergence du "Country Rock", Poco a ouvert la porte à une sorte de "Country Pop" qui allait devenir un refuge sûr pour Dolly Parton, the Dixie Chicks, Pirates of the Mississippi, the Gatlin Brothers, et bien d'autres.
Cette approche conceptuelle fut un départ énorme à partir de la direction musicale dominante à l'époque, et elle a fait de cet album un lien essentiel entre le Rock, la Pop et les évolutions de la Country.
Les musiciens de Poco, à l'époque, étaient les meilleurs countrymen à jouer de la musique Pop avec énergie et enthousiasme, ce qui rend cet album aussi monstrueux.
Chaque chanson doit être appréciée comme la joyeuse et distincte expression d'un style musical qui n'avait jamais fait parler de lui avant!
L'album se compose de douze chansons courtes, simples, lumineuses, mais aussi joyeuses.
La chanson titre est une ode charmante et vivante à la country music et il n'y aucune chanson faible sur le disque.
Les quatre membres du groupe contribuent tous aux parties vocales. Il ressort une parfaite harmonisation entre les jolies voix de Richie Furay et de George Grantham.
"Pickin' up the Pieces" est différent de tout ce qui a pu être entendu auparavant. C'est une introduction pour le public à un nouveau genre, le Country Rock. C'est le premier groupe à fusionner efficacement à part égale le Rock et la Country.
Poco a été le premier et le meilleur ambassadeur du genre.
Furay, dont les vocaux occasionnels étaient toujours les bienvenus dans Buffalo Springfield, est le chanteur soliste principal. Le jeu de la steel guitar de Rusty Young est une des caractéristiques principale de ce LP.
Les premiers enregistrements du groupe sont instantanément sympathiques et tout cela sans effort apparent. Cependant, pour la plupart des fans de Rock, "Pickin'up the Pieces", par exemple, est tout simplement trop Country.
D'autre part, le 'Country Establishment' et de nombreux fans du genre n'ont jamais été connu pour être réceptifs à la musique qui est tout sauf de la 'pure' Country (Shania Twain en est un parfait exemple, car il a fallu des années pour qu'elle soit acceptée).
D'où le manque d'intérêts du grand public pour ce disque qui sortait complètement de l'ordinaire.
"Winter" est sorti en 2004 et Steeleye Span à l'époque était composé de Maddy Prior - voix, Rick Kemp - basse, Liam Genockey - batterie, Ken Nicol - guitare et Peter Knight - violon, alto et piano électrique ainsi que des chœurs.
On aurait pu penser que "Winter" serait un album de Noël banal mais, à l"écoute, il s'avère être très différent: certaines chansons de Noël acoustiques et respectueuses, mais ausi, comme le deuxième morceau "Down In Yon Forest", cela pourrait concerner la légende du Graal.
La plupart des chansons sont des chansons folkloriques traditionnelles, mais il inclut également trois nouveaux textes exprimant des opinions néo-païenne sur la saison d'Hiver.
Il comprend également un Negro Spiritual, et c'est la première fois que le groupe se lance dans ce genre musical particulier.
On trouve un Excellent livret avec des paroles et des notes sur les chansons.
"Unconquered Sun" est chantée par Ken Nicol et est bien plus païenne que Noël et concerne le solstice d'Hiver. Nicol joue un excellent solo de guitare.
"Chanticleer" parle d'un coq qui proclame le Nouvel Âge; c'est un morceau traditionnel et Maddy Prior le chante magnifiquement. Et le jeu de violon de Knight est excellent.
"Bright Morning Star" suit avec juste des voix mais quelle puissance.
La chanson titre est un instrumental de Peter Knight et c'est un beau morceau. Une fois de plus, Nicol joue superbement.
"See Amid The Winter's Snow" est une chanson de Noël qui commence en acapella puis se transforme en une version très différente de celle que l'on entend habituellement à cette période de l'année. Une fois de plus, Maddy est en pleine forme.
"Mistletoe Bough" parle de quelque chose de bien plus ancien que Noël et le morceau est crédité à Ken Nicol & Steeleye Span. La dernière partie parle aussi de la fête des fous ou de la fête du cul - il faudrait vraiment la faire revivre. Quoi qu'il en soit, c'est la chanson la plus longue de l'album et c'est un véritable tour de force.
"Sing We The Virgin" est un chant médiéval et comme Maddy Prior le dit, "chaque mot et chaque note sont parfaitement écrits".
Le groupe joue brillamment "Today In Bethlehem" et les voix de Prior et Knight se mélangent parfaitement.
"Blow Your Trumpet, Gabriel" n'est pas du Folk Britannique, mais plutôt une 'chanson spirituelle' dédiée à "ceux qui sont partis avant". Maddy Prior la chante sur un motif de batterie de Genockey.
"Hark The Herald Angels Sing", comme le dit Maddy, a "un chant un peu moins robuste... mais nous avons renforcé l'accompagnement". En d'autres termes, elle est plutôt efficace grâce à Nicol et au reste du groupe.
"Good King Wenceslas" est pris à un rythme très rapide. Une chanson qui déchire; n'oublions pas qu' à une époque, Steeleye Span était considéré comme une sorte de Velvet Underground Folk...
L'album se termine avec "In The Bleak Midwinter" de Christina Rossetti, un air de Gustav Holst et Maddy Prior le chante parfaitement. Et l'arrangement se fait juste avec Peter Knight jouant du violon et de l'alto. Une bien belle façon de terminer.
En conclusion, "Winter" n'est pas un album de Noël en tant que tel. C'est plutôt une célébration de cette période de l'année, à la fois chrétienne et de la vieille religion de ces îles. C'est tout simplement un autre grand album de Steeleye Span.
N.B.: Jusqu'à ce moment-là, "Winter" est le deuxième des trois albums studio fait par le line up composé de Maddy Prior, Peter Knight, Rick Kemp, Liam Genockey et Ken Nicol.
Mama's Boys a été un groupe Irlandais, composé de trois frères, John, Pat et Tommy Mc Manus, respectivement bassiste / chanteur, guitariste et batteur, qui proposait un Hard Rock avec de superbes mélodies et d'excellents refrains.
Leur album intitulé "Power And Passion" paru en 1985 est produit par Chris Tsangarides qui a déjà vu passer des pointures telles que Thin Lizzy, Gary Moore et Judas Priest devant ses manettes. L'homme s'occupe également des claviers qui font leur apparition sur cet opus destiné à installer définitivement le trio aux Etats-Unis.
Avec cet opus, Mama's Boys réussit la parfaite synthèse entre l'énergie qui le caractérise depuis ses débuts, et une production parfaitement à même de séduire le public américain.
Sur ce disque, la formation a réalisé un quasi-sans faute. Chaque titre a le potentiel d'un Hit ou d'un hymne live et l'ensemble devait permettre au trio de s'installer définitivement sur les sommets d'un Hard Rock à la fois dynamique et mélodique grâce une identité affirmée et un talent de composition et d'interprétation incroyable.
John est un chanteur à la voix chaude et légèrement rocailleuse par moments.
L'unique compositeur est Pat, surnommé "The Professor" pour ses talents de compositeur justement mais aussi et surtout de guitariste et, à l'occasion, de violoniste. Il utilise notamment un violon électrique sur certains morceaux. Quelques restes de sa formation musicale car il avait obtenu le prix de meilleur violoniste dans sa jeunesse. Ses solos sont très bons et il montre toute sa technique sur l’instrumental "The Professor II", un morceau avec pas mal de synthés, paradoxalement.
"Power And Passion" est certainement leur meilleur opus et le sommet de leur carrière. Il est malheureusement assez court.
L'album comprend deux titres qui sont des réenregistrements d'ancien morceaux: le très groovy "Needle in the Groove" et "Straight Forward, No Looking Back".
L'instrumental "The Professor II" est la suite de "The Professor" du précédent opus, et il met en valeur la technique et la vélocité de Pat à la guitare et de Tommy à la batterie.
On sent l'influence de Thin Lizzy sur quelques titres, notamment "Lettin' Go", "Don’t Tell Mama" et "Let's Get High".
"Hard'n'Loud" et "Lettin' Go" se révèlent d'une efficacité taillée parfaitement pour la scène. Le second, enrichi de sonorités irlandaises apportées par des cornemuses et des violons, marie une rythmique martiale et une ambiance festive pour un résultat imparable.
D’autres morceaux comme "Power and Passion", "Loud n’ Proud" ou "Run" sont plus influencés par des groupes comme le KISS des années 80 ou encore par le Def Leppard des premiers albums. Un Hard Rock bien mélodique, bien propre, mais très efficace.
Enfin, alors que "Don't Tell Mama" associe rapidité et énergie à une mélodie festive, "Let's Get High" vient conclure l'ensemble avec une alternance de couplets cinglants et de refrains plus mélodiques, résumant les différentes facettes proposées sur l'ensemble de l'album.
"Power and Passion" sera malheureusement le dernier album intéressant du combo car John, atteint d’un problème aux cordes vocales ne pourra plus chanter et pour l’album suivant, c’est un autre chanteur qui prendra sa suite.
Enregistré dans un studio d'enregistrement du Connecticut en moins d'une semaine, l'album suivant de Weather Report, "Sweetnighter", est sorti sur Columbia Records en Avril 1973.
Le groupe avait enregistré les chansons en cinq jours durant le mois de Février de la même année. Ce fut le dernier album à avoir le membre fondateur Miroslav Vitouš comme premier bassiste.
C'est sur "Sweetnighter" que Weather Report a commencé à abandonner le format d'improvisation essentiellement acoustique, et le groupe a commencé à prendre une nouvelle direction.
En effet, principalement à son instigation, Zawinul commence dès ce moment-là à affirmer un plus grand contrôle sur le groupe, s'écartant de l'improvisation collective qui avait marqué ses performances live vers des compositions plus structurées mettant l'accent sur le Jazz Funk et le Groove en s'appuyant plus lourdement sur les influences R & B et le travail dense des claviers électriques tout en ajoutant plus de structure aussi bien sur les sections pré-écrites que l'improvisation.
Zawinul a aussi pris la décision d'ajouter quelques beats funky dans les sons du groupe, il a donc recruté le batteur Herschel Dwellingham et le percussionniste Muruga Booker pour jouer sur l'album.
Andrew White avait été engagé pour jouer du cor anglais, mais il a également géré la basse pour trois pistes de l'album.
"...Je voulais que le groupe devienne plus rythmique", a déclaré Zawinul en décrivant la nouvelle direction du groupe. "...125th Street Congress" est un groove et c'est ce que je voulais - ... Ce beat que nous utilisons là, et sur "Boogie Woogie Waltz", j'ai enseigné aux deux batteurs, assis avec eux pendant des heures et leur ai appris comment jouer!...".
Cela est parfaitement illustré par les deux pistes dominantes que sont "Boogie Woogie Waltz" et "125th Street Congress", sans, cependant, oublier le morceau de clôture, "Non-Stop Home".
Les autres titres rappellent leurs albums précédents, faisant de "Sweetnighter" une transition entre La première phase du groupe et ce que l'on pourrait appeler sa phase mature.
Le changement d'approche a cependant profondément touché le groupe:
Jouer des vamps de basse plus répétitives et funky ne correspondait pas vraiment aux talents particuliers de Miroslav Vitouš, et Zawinul jugeait également que l'approche d'Eric Gravatt ne convenait pas à certaines des nouvelles pièces qu'il avait écrites, et comme Andrew White III était de retour pour jouer du cor anglais occasionnellement sur l'album, Zawinul l'a également employé sur la basse sur trois pistes pour obtenir le style de jeu funk exigé. Pour les même raisons, le batteur / compositeur Herschel Dwellingham joue de la batterie sur quatre des six morceaux de l'album, remplaçant Gravatt entièrement sur trois d'entre eux; sur "Non-Stop Home", Dwellingham et Gravatt jouent ensemble, et Gravatt est le seul batteur sur "125th Street Congress".
Muruga Booker a également contribué aux percussions pendant les sessions aux côtés de Dom Um Romão.
"Sweetnighter" est considéré comme la version la plus stylistiquement transitoire par le groupe car il comble l'écart entre le style d'improvisation antérieure le plus ouvert pour un format structuré plus compositionnel. En outre, l'utilisation plus importante de la basse électrique est évidemment sur "Boogie Woogie Waltz" qui était souvent inclus dans les sets live du groupe à travers les années 1970, et une version live de 1978 apparaitra sur l'album "8:30".
Grávátt quitta donc le groupe peu de temps après "Sweetnighter": Il a dit qu'il allait quitter la musique, mais ensuite il a reçu un appel pour travailler avec le groupe de Jazz le plus connu de Minneapolis à l'époque, Natural Life.
Quant au musicien sur "Sweetnighter" crédité simplement comme "Muruga", c'est Steve Muruga Booker, un batteur et percussionniste qui a joué avec une variété de musiciens et de styles, peut-être plus connu avec George Clinton and P-Funk All-Stars.
Il est possible que Muruga soit venu à l'attention de Zawinul par le chanteur Folk Tim Hardin. Muruga avait joué avec Hardin à Woodstock en 1969; Zawinul, Vitous et le batteur original de Weather Report, Alphonse Mouzon, avaient tous joué sur l'album de Hardin, "Bird On A Wire", paru en 1971.
A noter cependant que Muruga n'a jamais joué avec Weather Report en public, même s'il est revenu au studio pour enregistrer "Nubian Sundance" sur "Mysterious Traveler".
Zawinul a appelé "Boogie Woogie Waltz" 'un Hip-Hop en 3'. Bien avant que le 'Hip-Hop' soit entré en langue vernaculaire, il a décrit sa structure au magazine Jazz Forum.
"...Il n'y a que cinq phrases. Il y a une introduction, un interlude et une danse à la fin. Et entre les deux, tout est libre...".
White a dit à Glasser: "...Je suis entré et j'ai fait 'Non-Stop Home'. Il y avait un esquisse, mais il n'y avait pas de ligne, toute la musique, tout ce que vous m'entendez jouer là, c'est de moi. Et je vais vous dire ceci, pour le disque: la chanson 'Non-Stop Home' n'était pas le dernier morceau, comme il apparaît sur l'album, c'était mon morceau d'audition. La première chose que j'ai faite fut 'Non-Stop Home', et c'était la piste d'essai. Ils ont été tellement impressionnés par cela qu'ils l'ont utilisé. Évidemment, il y avait quelque chose à propos de l'entière spontanéité d'un joueur de Funk entrant dans ce qu'ils avaient capturé sur ce morceau d'essai. Herschel a été ammené pour exactement la même raison que moi, pour aller de l'avant...".
Le journal 'Under Beat Readers Poll' de 1973 nomma Weather Report, Jazz Group de l'année.
Gravatt avait vraiment mal pris son remplacement pendant les sessions de studio et il quitta le groupe à la fin de l'enregistrement, déménageant à Minneapolis pour se joindre au groupe Natural Life.
Avec Gravatt parti et Dwellingham indisponible pour la tournée, l'ancien batteur de Sly & the Family Stone Greg Errico a joué sur la tournée "Sweetnighter", mais ne resta pas avec le groupe par la suite.
Zawinul avait souhaité continuer plus loin sur le chemin du Funk alors que Vitouš, lui, préférait l'approche originale de Weather Report. Retrospectivement, Zawinul accusa Vitouš d'être incapable de jouer le Funk de façon convaincante et il prétendit qu'il n'avait pas fourni suffisamment de musique pour le groupe. Vitouš rétorqua qu'il avait bien en fait apporté des compositions, mais que Zawinul avait été, lui aussi, incapable de les jouer.
Vitouš accusa également Zawinul d'avoir été 'un manipulateur de première classe' principalement intéressés par le succès commercial...
Quand Shorter prit parti pour Zawinul, le partenariat original de trois hommes fut rompu acrimonieusement et Vitouš quitta Weather Report.
Le départ de Vitouš marque ainsi la fin de la première phase du Weather Report et le passage de la domination créative globale du groupe à Zawinul, bien que Shorter reste une partie intégrante, influente et vitale du projet.
Son remplaçant fut le bassiste électrique de Philadelphie Alphonso Johnson, un ancien sideman pour le joueur de pop fusion, Chuck Mangione: Recruté par Shorter, Johnson était un joueur souple plus que capable de fournir l'élément Funk que Zawinul voulait et il fut également l'un des premiers avocats de la Chapman Stick; on peut l'entendre en jouer sur certains des enregistrements live de Weather Report de la période.
L'album studio "Poco" (1970) a donné lieu à de faibles ventes, avec un pic au numéro 58.
Après une réaction relativement pauvre commercialement pour leur premier opus, Richie Furay et Jim Messina décident de laisser tomber un peu le son Country et de revenir à un son un peu plus Rock sur leur deuxième album "Poco".
En outre, ils décident de 'prouver' qu'ils peuvent jammer avec les meilleurs en consacrant près de la moitié de l'enregistrement à une version étendue de "Nobody's Fool".
Ce faisant, ils ratent le coche et l'opportunité incroyable de composer ce disque avec un autre matériel beaucoup plus fort.
Sur cet album, le groupe expose toute son énergie en rockant de façon plus dure que¨pour ses débuts, en particulier sur le morceau d'ouverture "Hurry Up".
Furay écrit ou co-écrit toutes les chansons sauf "Honky Tonk Downstairs", une chanson qui montre que Poco n'a pourtant pas complètement abandonné ses penchants pour la Country. Tous les ingrédients du groupe sont présents: le chant avec une harmonie serrée, la voix qui s'oriente vers la Soul, le travail économique de Messina à la lead guitare, et la pedal steel du Maestro Rusty Young qui sonne presque comme un orgue et l'album s'appuie fortement sur la pléthore de sons qu'il cajole avec son instrument.
Messina nous offre aussi quelques grandes interventions à la lead guitare. Furay, le nouveau venu Timothy B. Schmit et le batteur George Grantham combinent leur voix pour créer certaines des meilleurs harmonies depuis les Everly Brothers.
"Trop Country pour le Rock et trop Rock pour le Country." Probablement la critique la plus commune du groupe qui ne s'est jamais tout à fait décidé de ce qu'il voulait être. "Poco", affectueusement appelé the "The Orange Blossom" album, est certainement l'un des meilleurs disque du groupe.
Dés l'ouverture avec la voix de Furay sur "Hurry Up" jusqu'à la cymbale de Grantham s'épanouissant sur "El Tanto De Nadie Regresa", le morceau de clôture, cet album miroite avec la promesse de sa couverture d'inviter l'art pastorale des montagnes enneigées, des champs verts et du soleil.
Les valeurs de la production (grâce à Messina) étaient incroyables quand ce disque est sorti, avec la basse bondissante de Schmitt beaucoup plus complète que n'importe qui d'autre, et la batterie de Grantham "juste là" frappant à l'intérieur de votre tête. La Pedal steel de Young sonne alternativement comme un orgue ou comme une guitare. Puis il y a la voix parfaite de Furay et les harmonies vocales!
Ce groupe invente le 'subtil'. "Hurry Up" et "Anyway Bye Bye" sont des chansons devenues classiques, et "Don't Let it Pass By" est l'une des plus belles. Même les plus de 15 minutes de l'instrumental "El Tonto de Nadie, Regresa" est un exemple incroyable de la prouesse instrumentale du groupe. Les meilleurs morceaux incluent le rapide "Keep on Believin'", le rock "Hurray Up", une version renversante de Messina de "You Better Think Twice" et la mélodie suave de Furay "Don't Let it Pass By".
"Poco" démontre clairement l'importance du groupe. Si ce n'était pas l'inclusion d'une version longue de "Nobody's Fool", cela aurait pu être un album tout à fait classique, en particulier à la lumière du matériel plus solide qui fut enregistré à l'époque mais jamais publié sous forme d'albums jusqu'à une compilation de nombreuses années plus tard ("The Forgotten Trail"). Malgré cela, "Poco" est encore un très bon disque et il est fortement recommandé.
Bien que "Pickin 'Up the Pieces" soit un grand album, cet album est le premier à mettre du Rock dans le Country Rock. La musique s'affiche littéralement en technicolor, comme les oranges sur la couverture!
C'est le seul album studio que ce line up ait sorti et c'est l'un des meilleurs albums de leur carrière.
"Stuck in Gear" est un album du guitariste chanteur Link Wray sorti en 1975 sur lequel il alterne constamment entre des morceaux plus doux, plus roots et des rocks plus durs. il a été enregistré au Royaume-Uni et il est actuellement très difficile à trouver.
Wray est accompagné par Ruan O'Lochlainn: claviers, saxo alto, Freddie Smith: batterie, percussions, Archie Legget: basse, Gordon Smith: steel guitare et Roger Brown & Carl Bramwell: choeurs.
C'est un LP relativement rare du légendaire guitariste et figure culte du Rock'n'Roll, Link Wray, l'homme qui a inventé l'accord de puissance, qui a expérimenté pour la première fois la distorsion de la guitare (en perçant, dit-on, les haut-parleurs de son ampli avec un crayon), et dont le single "Rumble" de 1958 a été interdit pour avoir soi-disant incité à la violence, ce qui, il faut l'admettre, n'est pas une mince affaire pour un instrumental!
Link Wray s'étaitt concentré sur la musique instrumentale à la guitare au début de sa carrière. Ayant contracté la tuberculose pendant la guerre de Corée, il avait subi l'ablation d'un poumon à l'hôpital et on lui avait dit qu'il ne pourrait pas chanter. Cependant, après avoir enchaîné les succès instrumentaux à la fin des années 50 et au début des années 60, il s'est effectivement mis à chanter sur ses disques, révélant une voix de baryton très agréable.
"Stuck In Gear" est paru chez Virgin Records au Royaume-Uni, après avoir été enregistré au Manor Mobile à Ridge Farm, près de Dorking en Angleterre. Il semble étrange qu'un guitariste Américain aussi emblématique que lui soit venu jusqu'au Royaume-Uni pour enregistrer un album, mais cela devait faire partie su contrat qu'il avait signé avec Virgin Records.
La première face démarre avec "Southern Lady", une grande tranche de Rock sudiste, avec des lignes de basse fluides, un piano et un orgue discrets, un effet stéréo plutôt astucieux sur la batterie et, bien sûr, le jeu de guitare complexe de Link. En fait, le solo occupe la majeure partie de la seconde moitié de la chanson.
"Tecolote" a une sensation "tribale" d'Amérique du Nord à l'intro et au pont, ce qui semble approprié car Wray a des ancêtres Amérindiens. La chanson se lance à nouveau dans l'un de ses solos classiques de guitare, avec une utilisation assez incroyable du vibrato.
"Quicksand" est un morceau de Boogie standard et il comporte un magnifique solo de guitare harmonique. il a dû doubler le solo en différents intervalles complémentaires.
"I Know You're Leaving Me Now" est une ballade Country avec une pedal steel qui démontre la puissance de la voix de Wray.
"Did You See The Man" conclut la première face dans une atmosphère de carnaval et des vocaux à la Presley, et même un solo de saxophone!
La deuxième face s'ouvre par le point culminant de l'album, "Midnight Lover", qui est le morceau le plus long et c'est une sacrée chanson . Les paroles semblent un peu ringardes, "I'm your midnight lover / I'm your midnight man..." mais Wray s'en sort sans une once d'ironie, et les paroles sont tout à fait à leur place car c'est une chanson Funk. La ligne de basse funky, la guitare rythmique est funky et il y a des contrepoints de claviers, et puis les riffs et les solos de guitare qui abondent tout au long de la chanson, avec des flexions de cordes plus impressionnantes sur le vibrato. Il y a même une section de spoken word quasi proto-rap sur un seul battement de batterie au milieu de la chanson. C'est la meilleure chanson et le solo de guitare en fera baver plus d'un, surtout ceux qui aiment le Rock classique des années 70.
"Cottoncandy Apples" commence comme une ballade au rythme plus lent, guidée par un piano, avec le chant de Wray, mais à mi-chemin, la batterie et la basse entrent en jeu et le morceau passe à la vitesse supérieure.
Même s'il y a des vocaux ("My name is BoJack / And they call me Smokestack"), "BoJack" est inspiré des morceaux instrumentaux de Wray datant des débuts de sa carrière, avec son riff de guitare pentatonique. On y trouve également un solo de guitare délirant, avant de changer complètement d'orientation pour un pont de piano et d'orgue dont le style rappelle celui du morceau précédent sur le disque.
Enfin, le dernier morceau de l'album semble avoir été ajouté à la fin du disque (peut-être pour en augmenter la durée). Il s'agit d'une version live du morceau instrumental classique de Wray, "Jack The Ripper", enregistré au Lyceum de Londres. Wray y est accompagné par John Greaves: basse et Charlie Charles: batterie. Même si son emplacement est quelque peu bizarre, il y a plus de feedback / bruit que tout ce que j'ai jamais entendu de Link. La section "solo" est très étrange avec un faible grondement de larsen sur la batterie vers la fin du morceau. C'est sauvage. Pas seulement sauvage pour Link-Wray, mais sauvage tout court.
Dans l'ensemble, il s'agit d'un très bon album, sans aucun mauvais morceau, et la preuve que Link Wray n'était pas seulement un très bon guitariste, mais qu'il pouvait aussi chanter sacrément bien.
Je ne comprends pas pourquoi cet album n'a jamais été réédité; c'est un véritable scandale!
Hautement conseillé si vous pouvez le trouver!
Le troisième album studio de Snafu, "All Funked Up", a été publié en 1975 après que le groupe ait subi un remaniement de son personnel qui a vu le claviériste original Peter Solley les quitter pour rejoindre Procol Harum.
Il a tout d'abord été remplacé par Brian Chatton (précédemment avec John Miles) et plus tard par Tim Hinkley, qui était un musicien de session très utilisé à l'époque.
Ils ont joué tous les deux sur l'album, qui, à nouveau, a été enregistré à The Manor.
Comme écrit sur le titre, Snafu adopte des rythmes funky, de la Soul, du Gospel, du Boogie Rock et le groupe les mélange avec du R & B Britannique.
Ce disque a longtemps été considéré comme leur 'grand album perdu' et il est très difficile à trouver dans son format original en vinyle.
Il y a de bons rythmes, la musique tient la route, c'est un groupe solide avec une arme secrète en la personne du guitariste Micky Moody qui est en quelque sorte l'attraction qui joue de la slide guitare et du R & B mais en fin de compte, il ne peut pas sauver l'album à lui tout seul.
Coproduit par Bob Potter et le groupe, l'album a permis au groupe de s'orienter vers un son plus ouvert et plus commercial. Comme la plupart des choses dans la vie, l'album offre un mélange de matériaux.
La voix graveleuse de Bobby Harrison reste toujours un plaisir à entendre. C'est l'un de ces chanteurs qui peuvent apparemment chanter n'importe quoi, mais son talent n'est pas suffisant pour sauver une mauvaise chanson. Sa voix est puissante, mais sur "Keep On Running", le chant strident et excessif n'est pas vraiment une bonne chose.
Le guitariste Mick Moody est l'un des trésors perdus du Rock, ajoutant de la valeur à pratiquement toutes les chansons sur lesquelles il joue.
Avec des titres tels que la reprise de "Please Don't Keep Me Wondering" des Allman Brothers et la version originale de "Deep Water", le groupe est capable de réaliser des performances tout à fait exceptionnelles.
Le groupe avait de bons goûts quand il s'agissait de reprendre du matériel extérieur, mais en choisissant des chansons comme " Hard To Handle " d'Otis Redding, " Every Little Bit Hurts " de Brenda Holloway et " Keep On Running " de Stevie Wonder, ils ont choisi la difficulté car ces classiques ne sont pas faciles à égaler mais, au moins, ils ont essayé!
Il est à noter que la version de Black Crowes de "Hard to Handle" est entièrement dérivée de la version de Snafu sur cet album. Toutefois, The Black Crowes n'ont pas eu assez de culot pour reproduire l'exhortation de Bobby Harrison à "fouetter quelque crâne sur moi, bébé" ("whip some skull on me, baby"), et donc de s'assurer eux-mêmes une place dans le Billboard Top 100.
Des titres originaux comme "Lock and Key" et "Bar Room Tan" sont des bons morceaux, mais sans être des plus transcendants, ils sont sauvés par la slide guitare de Moody, alors que l'apport de choristes n'apportent pas forcément un plus à la performance initiale.
Au cours d'une tournée en Allemagne, Moody a été invité à se joindre à David Coverdale et il a accepté.
Bien sûr, la messe était dite et, à partir de ce moment-là, ce n'était plus qu'une question de temps avant que le groupe n'éclate.
Harrison a essayé alors de garder Snafu ensemble pendant un moment avec David "Clem" Clempson (Bakerloo, Humble Pie, Colosseum, Champion) à la guitare, mais cela ne marcha pas:
"...J'ai alors commencé à traîner avec des gens comme Reg Isadore, le batteur qui était avec Robin Trower et Joe Jammer. Nous avons eu un groupe ensemble et a vécu à Chicago pendant deux années.
Malheureusement, notre manager est mort et tout s'est terminé en catastrophe. Mais alors, j'ai rencontré cette Islandaise que j'ai mise enceinte, j'ai déménagé à Reykjavik avec elle et j'ai commencé un nouveau chapitre de ma vie...".
L'album de Poco, "Deliverin'", obtint un passage modéré à la radio, "C'mon" de Furay atteignant le numéro 69.
"Deliverin'" est devenu le premier opus de Poco à atteindre le Top 40 du Billboard 200, avec un pic au numéro 26. Cet album live se compose d'enregistrements au Music Hall de Boston et au New York Forum.
Sentant que leur travail en studio ne rendait pas justice à la puissance et l'énergie de leur son, Poco décida de renoncer au studio pour leur troisième disque et de sortir un album live contenant principalement de nouveaux morceaux, des versions alternatives de chansons de leurs deux premiers albums et quelques reprises de l'époque de Buffalo Springfield.
Le résultat est absolument spectaculaire. Contrairement à beaucoup d'albums live de l'époque, "Deliverin'" a été limité à environ 45 minutes dans la durée.
En outre, le mixage sonore est un peu étrange, car la voix et la guitare Furay ne sont pas aussi nettes qu'elles devraient l'être.
Dès l'ouverture avec "I Guess You Made It" jusqu'au medley de fermeture incroyable de leur premier album, ce disque rocke. Ce dernier dispose d'une interaction importante entre la Telecaster Messina et la Pedal steel de Young lors de l'instrumental "Grand Junction".
"I Guess You Made It", est plus Rock que Country et c'est peut être une ouverture inattendue pour le spectacle, mais son énergie est si palpable qu'elle devrait rapidement séduire tout un chacun. La version live de "Grand Junction" est meilleure que sa version studio, car il semble y avoir plus de basse.
"Deliverin'" marque l'aboutissement du Poco de l'époque, et mieux même, des années avec Richie Furay et Jim Messina, leaders du groupe.
En 1971, Poco était, avant tout un groupe de scène et "Deliverin" capte parfaitement le son du groupe. L'énergie est élevé et les chansons sont fortes. Dans sa forme originale (LP), la deuxième face de "Deliverin'" peut être considérée parmi les plus chaudes de la musique Rock en live du début des années 70.
George Grantham et Timothy B. Schmit assurent à fond leur travail de section rythmique, le groupe chante les hautes harmonies vocales derrière le ténor Furay, tandis que Messina et Young étincellent avec brio à la guitare et la pedal steel.
On peut définir "Deliverin'" comme l'un des meilleurs live du genre. Il a bien vieilli, mais il faut l'écouter très fort pour mieux l'apprécier.
C'est un aboutissement, une consécration.
Jim Messina se met en retrait avant de quitter la formation (sa dernière apparition avec Poco datera du 31 octobre 1971 à l'Auditorium Fillmore de San Francisco), Richie Furay lui faisant manifestement trop d'ombre. Il est toutefois présent sur cet album, en tant que musicien et producteur.
Cet album déborde d'énergie avec des titres puissants comme l'acoustique "You Better Think Twice" de Messina, dont la version live est nettement meilleure que celle figurant sur "Poco", comme "A Man Like Me", une mélodie que l'on doit à Furay, "C'Mon". Mention spéciale pour "Kind Woman" de Buffalo Springfield.
A noter le super meddley "Hard Luck / Child's Claim To Fame / Pickin'Up The Pieces" et le final magnifique avec un autre meddley "Just In Case It Happens / Yes Indeed / Grand Junction / Consequently So Long". Les harmonies vocales sont dignes du meilleur Poco. Messina est un des plus grands guitaristes de Rock (et des plus méconnus) que la musique ait engendré, et Rusty Young n'a tous simplement pas son pareil.
Messina choisit de quitter le groupe en Octobre 1970, ressentant que Furay exerçait trop de contrôle sur le son du groupe et il quitte le groupe pour revenir à la production en studio.
Sur la recommandation de Peter Cetera de Chicago, Messina sélectionne le guitariste chanteur Paul Cotton, un membre de la première heure de the Illinois Speed Press pour le remplacer.
En Novembre 2006, Steeleye Span sort l'album studio "Bloody Men".
Leur tournée Automne / Hiver débute le 24 Novembre 2006 à Basingstoke et court jusqu'à juste avant Noël.
A son apogée dans les années 1970, Steeleye enregistre presque exclusivement ses arrangements de chansons traditionnelles, avec des incursions occasionnelles dans des versions de chansons du 20e siècle par d'autres artistes tels que Buddy Holly et Bertold Brecht. Mais à partir du début des années 1980, les albums du groupe sont de plus en plus axés sur un mélange de chansons traditionnelles et ses propres compositions, et "Bloody Men" poursuit cette tendance, mais avec une nouvelle tournure.
L'album se compose de deux CD, le premier étant un mélange de morceaux traditionnels et originaux. Le second CD est une chanson en cinq parties intitulé "Ned Ludd", écrite principalement par Kemp, sur le mouvement Luddite du 19e siècle. Le groupe n'avait jamais tenté un cycle comme cela avant.
L'album s'ouvre avec le débauché "Bonny Black Hare", sur lequel chante Prior d'une voix rocailleuse et Knight joue du violon un peu comme une guitare électrique, une expérience réussie qui ne va pas se répéter sur l'album.
D'autres faits saillants montrent une reprise Hard Rock de "Cold Haily Rainy Night", que le groupe avait offert sur "Please to See the King", le fringant "The 3 Sisters" et le joyeux "Lord Elgin". Les notes de "Lord Elgin" disent que "cette chanson n'est pas ce qu'elle semble être sur le visage de celui-ci", indiquant qu'il s'agit d'une chanson à énigme. Une solution probable se trouve au bas de la page.
La chanson "Whummil Bore" est à propos d'un fonctionnaire regardant à travers un trou percé avec une chignole et observant une femme s'habiller.
L'instrumental "First House in Connaught" est une reprise d'un morceau de "Tempted and Tried", où, pour la première fois, Steeleye reprend l'un de ses propres instrumentaux.
Le cycle de "Ned Ludd" commence avec une chanson sur le 'Enclosure Movement' ('mouvement des enclosures') au début de l'Angleterre moderne, une efficace ode pastorale à l'Angleterre préindustrielle, et continue ensuite sur le sort des travailleurs qui ont été déplacés par l'industrialisation.
La troisième chanson est un appel au mythique Ned Ludd à détruire les machines et à amener les travailleurs à la rébellion.
Les quatrième et cinquième chansons traitent du massacre de Peterloo de 1819, où la cavalerie Britannique chargea sur une foule pacifique de manifestants soutenant l'abrogation des 'Corn Laws'.
Ni les 'Enclosure Movement', ni les Corn Laws' n'étaient directement liés au mouvement Luddite, mais dans le cycle, ils servent à explorer les problèmes plus larges de travailleurs communs.
Parmi les groupes rares des années 80, on peut citer Delta Rebels.
Ce quintuor Américain composé du chanteur R.T. Scott, des guitaristes Eddy Shaver et Steve Ingle, du batteur Greg Morrow et du bassiste David Cochran, a sorti un seul et unique album intitulé "Down in the dirt" en 1989 et paru chez Polygram.
Pour la conception de la pochette, on peut grandement supposer que Delta Rebels s'est inspiré de l'artwork de "Love at the first sting" de Scorpions.
Musicalement, ce disque lorgne vers le Southern Rock, Hard Rock n'Roll bluesy avec des paroles accrocheuses dans une démonstration originale et ininterrompue du talent musical du groupe sans aucune reprise.
A l'écoute de cet opus, on est tenté de rapprocher Delta Rebels de groupes tels que Rose Tattoo, Junkyard, ou encore Georgia Satellites.
De "Tattoo Rosie" à "Howlin at the Moon", c'est du pur Southern Rock... pas de remplissage pour rattraper le temps perdu et prendre de la place... chaque chanson est un morceau unique en son genre.
Le disque démarre de fort belle manière avec "Tattoo Rosie", punchy et entrainant, qui est un vrai clin d'oeil au fameux "Johnny B.Goode" de Chuck Berry si on écoute bien le début.
"Kickin' down the night", qui suit, est un morceau mid-tempo et son refrain ne laisse pas indifférent. C'est le genre de titres qu'on écouterait volontiers en boucle lors d'un long trajet à faire.
"Three way love affair" et le rythmé "The girl's gone western" rentrent complètement dans le schéma du Hard Rock bluesy à la fois roots et accrocheur, et le résultat est plutôt plaisant, même si ce n'est pas original.
Le morceau titre, "Down in the dirt", est probablement le moment le plus fort: ce long titre, très travaillé, est à moitié Rock, moitié ballade et il voit guitares acoustiques, puis électriques se relayer sans problème. Enfin, son final enlevé sur lequel vient se poser une voix plus soul, plus rocailleuse, est à couper le souffle.
Avec "Darlene", on revient à quelque chose de plus foncièrement Rock n'Roll et son refrain festif ne peut laisser personne indifférent.
Dans un genre aussi pêchu, "Just before midnight" n'est pas mal non plus.
Quand au mid-tempo "Howlin' at the moon", il ne déplairait pas aux fans d'AC/DC avec sa rythmique binaire, sauf que là, la voix est moins écorchée.
Enfin, le titre "Rock-n-Roll Women" fait littéralement figure d'ovni sur ce disque: en effet, il s'agit là d'un titre mélangeant Rap et Rock. C'est un genre Rap-Rock avant l'heure. On aime ou on aime pas, mais le morceau ne peut laisser indifférent.
Bref, dans l'ensemble, cet album est plaisant, sympathique à écouter. Les compositions permettent de passer un bon moment. Toutefois si vous n'aimez pas le mélange Rap / Rock, il serait préférable de zapper "Rock'n'Roll Women".
Pour moi, ce titre fait baisser le niveau musical de ce disque, ce qui est dommage car celui-ci vaut largement le detour.
L'un des grands groupes oubliés de la fin des années 80, The Delta Rebels, déchirait tout, surtout en concert.
Il est dommage que la production terne et le manque total de promotion du label ait réduit les chances du quintuor à pratiquement zéro.
Tramline a été un quatuor de Blues Hard Rock composé de John McCoy (chant, harmonica), de Mick Moody (guitare), de Terry Sidgwick (basse, chant) et de Terry Popple (batterie), qui a partagé pendant un temps une affiliation de label avec Free.
En 1967, le groupe The Wildflowers s'était installé à Middlesbrough et dans ses environs et il avait décidé qu'un déménagement à Londres était le seul moyen d'obtenir le succès que leurs talents méritaient. Le chanteur s'appelait Paul Rodgers et le lead guitariste Micky Moody... Le succès leur ayant échappé à Londres, le groupe avait laissé Paul Rodgers derrière lui et il était retourné dans le Nord-Est. Rodgers avait rencontré Kossoff et Free était devenu une réalité.
Pendant ce temps, de retour au bercail, Micky avait été invité à se joindre à la nouvelle formation d'un autre musicien local, le chanteur et harmoniciste John McCoy (pas le bassiste de Gillan) et ce groupe s'était fait connaitre sous le nom de Tramline et a obtenu un contrat de deux albums avec le label Island.
Repèrés par Chris Blackwell sur la scène des clubs en 1968, il les avait signés avec Island Records et Ils avaient alors commencé à travailler sur leur premier LP, "Somewhere Down the Line", avec Blackwell comme producteur.
Leur premier album, "Somewhere Down The Line", sorti en 1968, n'a pas fait grande impression malgré la qualité évidente du groupe: d'excellentes reprises des classiques du blues "Look Over Yonder Wall" et "Statesborough Blues" et le superbe instrumental "National Blues", où Micky montre déjà ses talents éblouissants de slide guitariste, sont quelques points forts.
Le groupe fit suffisamment de bruit pour passer dans l'émission Top Gear de la BBC animée par John Peel, mais l'album ne se vendit pas en grand nombre.
Island n'en avait cependant pas fini avec eux, et en 1969, un deuxième LP, "Moves of Vegetable Centuries", est sorti, cette fois-ci produit par le célèbre Guy Stevens et mettant en avant la guitare de Moody dans le mixage. Le groupe continuait dans le bon format Blues Rock avec un style R&B Rock'n'Roll plus rauque, et avec du saxo et du piano.
"Moves Of Vegetable Centuries" était bien meilleur et c'est ce disque que j'écoute aujourd'hui.
Il ne fit cependant pas mieux que le premier album, bien qu'un morceau, une reprise de "Pearly Queen" de Traffic, ait été très remarqué par la presse underground et dans les cercles de Rock Progressif lorsqu'il a été placé sur l'album d'échantillons de Island "You Can All Join In".
Sur ce second opus, Tramline est soutenu par une section de cuivres sur plusieurs morceaux. Le groupe, contrairement à la plupart des autres formations de Blues Rock de l'époque, jouait principalement des morceaux originaux, ce qui était excellent. Ce petit bijou est un de ces fameux classiques ounliés.
Le groupe joue de très bons Blues, entre autres "Sweet Mary", et les reprises de "Godmorning Little Schoolgirl" et la version énergique de "I wish you Would" de Al Kooper (l'une des meilleures versions de la chanson jamais entendue).
On ne trouve que trois originaux: "Sweet Satisfaction" et "Harriet's Underground Railway" sont des compositions de McCoy / Moody et "Grunt" est écrite par Moody.
La première est une chanson Heavy à base de Blues qui emprunte et a été empruntée à de nombreux groupes. Si l'on tient compte de son jeune âge, elles montrent les compétences croissantes de Micky et sa compréhension à la fois de l'instrument et du genre.
La deuxième est un morceau rapide et purement années 60, avec une guitare plus soignée, qui lorgne vers "Lawdy Miss Clawdy", mais qui reste suffisamment originale pour être très agréable à écouter.
Le troisième est un instrumental d'une complexité et d'une dextérité des plus remarquables, avec une durée de plus de sept minutes pour qu'il puisse s'étendre. Il ne déçoit pas, car, soutenu par un riff solide et un piano et une basse excellents qui le maintiennent bien en place, il joue quelques superbes solos qui semblaient bien en avance sur l'époque.
Quant aux reprises, elles sont quelques classiques bien usées avec, cependant, quelques surprises:
"Pearly Queen" ouvre l'album avec une lecture intéressante de l'original de Traffic avec un son typique des années 60 mais avec la touche Winwood, brillamment alourdi et psychédélique avec un piano strident et la guitare de Moody qui monte d'un cran.
"You Better Run" est une chanson de 1966 de the Young Rascals, mais qui a été reprise par Peter Criss, Pat Benetar et Eddie and the Hot Rods... Cette version est certainement la meilleure, car sa naïveté et son jeu de guitare l'élèvent à quelque chose de bien différent.
"Sweet Mary" est une vieille chanson 'traditionnelle' de Blues dont les origines se perdent dans la nuit des temps. La première version de Lead Belly est probablement la source d'inspiration de celle-ci... faite pour la sensibilité Blues de Micky, il la reprend très intelligemment et en fait un véritable régal, bien que le solo de saxophone qui l'accompagne ne soit transcendant. McCoy fait un sacré bon boulot avec le chant.
"I Wish You Would" est un Blues de Billy Boy Arnold datant de 1955 mais rendu plus célèbre par the Yardbirds. Cette reprise est fidèle mais avec des touches et des cuivres supplémentaires et Micky ajoute quelques passages étincelants pour le marquer de son empreinte.
"Good Morning Little Schoolgirl" est un classique du Blues de Sonny Boy Williamson dont l'original surpasse John Lee Hooker, Muddy Waters et autre Clapton. L'interprétation de Moody est assez fidèle avec le chant décontracté et semi-spoke en font une version fascinante qui tient tête à toutes les autres et peut être parfaitement appréciée. Le picking presque countrifié sur l'outro est un réel délice.
Pour les amateurs de Blues ou de Blues Rock des années 60, cet album est un vrai régal et il est important dans l'histoire de la musique, car le jeune Moody y déploie ses ailes et ne laisse aucun doute sur ses énormes capacités.
Le groupe s'est séparé en 1970, McCoy et Sidgwick abandonnant manifestement la musique tandis que Moody passait par Juicy Lucy et Snafu avant de connaître un énorme succès avec Whitesnake; Popple a suivi pendant un certain temps Snafu, tout en travaillant avec Matthew Fisher et Alan Hull, et est passé par la formation de Radiator.
Poco, maintenant dans son troisième line up pour seulement son quatrième album, embauche Steve Cropper en tant que producteur et sort "From the Inside" en 1971. Encore une fois, la faiblesse des ventes a pour résultat que le disque n'atteint que le numéro 52.
Avec le départ de Jim Messina, Poco a perdu un co-fondateur, leur lead guitariste et leur producteur. "From the Inside" révèle le remplaçant de Messina, le grand Paul Cotton qui s'intégre parfaitement dans le groupe.
Au moment de la sortie du disque, Richie Furay laissait de plus en plus les autres membres du groupe composer (il avait écrit ou co-écrit tous les morceaux de leurs débuts). Le plus récent auteur-compositeur est l'ancien guitariste de the Illinois Speed Press, Paul Cotton, qui a pris la place laissée vacante de Jim Messina. Cotton écrit et chante "Bad Weather", "Railroad Days" et "Ol' Forgiver" et, surtout, ajoute une autre voix distinctive au groupe.
Dans le même temps, le bassiste Timothy B. Schmit commence à émerger avec la magnifique chanson-titre très élégante (sa première écrite en solo), une indication de son immense talent qui sera favorisé tant qu'il restera avec Poco.
Et Rusty Young le joueur de pedal steel et de dobro co-écrit "Hoe Down" avec Furay.
Pourtant, les points forts de l'album sont le vif "You Are the One" de Furay qui évoque les sonorités Country de Buffalo Springfield, tout comme "Do You Feel It Too", "What If I Should Say I Love You" et "Just For Me and You." C'est du Country Rock engageant à son meilleur.
Le producteur., la légende du Blues Steve Cropper produit ce disque et il rate totalement le coche. Sa production ne rend pas justice à tout l'énorme matériel de composition de Richie Furay, Coton et Tim Schmit.
Maintenant, il ne fallait pas s'attendre à une reprise de "Pickin 'up the Pieces". Même certaines des chansons de Furay sont moins délicates, moins Country et plus Rock que ce qu'elles étaient aux débuts du groupe.
Malgré tout cela, "From the Inside" est un grand disque, largement dû justement au matériel solide présenté et à la grande musicalité de l'album.
"Bad Weather" et "Railroad Days" de Cotton sont excellents et "Just for Me and You", "What if I Should Say I Love You" et "You Are the One" de Furay sont tout simplement fantastiques.
S'il y a un inconvénient à ce disque, c'est que c'est un peu court au niveau des Rocks. Tout comme l' album "Ballad of Easy Rider" des Byrds, il s'agit d'une version plus décontractée qui montre que le groupe peut aussi produire du matériel doux et moelleux et bien sonner malgré tout.
Les circonstances de la réalisation de cet album (le récent changement de personnel, avoir été informé par la compagnie de disques qu'ils devaient retourner directement en studio après une longue tournée, un producteur, Steve Cropper, dont ils ne voulaient pas, et qui avait montré peu d'amour pour leur musique, etc) a longtemps assombri les différentes perceptions des membres de Poco, à la fois Richie Furay et Rusty Young le citant comme leur album préféré du groupe.
Certes, c'est un disque très sombre, sans doute en raison des problèmes susmentionnés, mais les chansons sont uniformément excellentes.
Poco a fait de nombreux très bons albums durant toute sa carrière discographique de 20 ans, mais c'est l'un de leurs meilleurs, et c'est certainement un point culminant des années Furay.
Non, pas du tout!
Mais ça m'a été utile pour présenter ce disque!
Le minimum aurait été de citer l'auteur puisqu'il s'agit en grande partie d'un copié/collé ....
Le groupe apparait également sur deux compilations "Scream - The Compilation" et " Bands You've Never Seen on Hee-Haw" sortie en 87 et 89.
Le groupe qui a également tourné sous le nom de R.T. Scott Band etait composé de : R.T. Scott (vocals), Eddy Shaver (guitar), Steve Ingle (guitar), Greg Morrow (drums), David Cochran (bass).
Eddy Shaver qui est le fils de Billy Joe Shaver , une pointure de la country est décédé en 2000. Il avait une jolie discographie et c'est son nom en plus de la critique qui m'a branché sur le groupe.
R.T. Scott a sorti un album en 2016 dans le style outlaw country plutôt difficile à choper en Europe mais en écoute sur la toile .
Steve Ingle a formé et joué dans plusieurs groupe , le dernier en date étant Steve Ingle & Triple X .
Greg Morrow est un batteur de session qui a enregistré avec la crème de la country et du southern rock : Hank Williams III , Gretchen Wilson , Billy Gibbons etc il a également joué sur l'album "Modern Blues" des Waterboys .
David Cochran est musicien de studio .
L'album éponyme de Tyburn Tall extrêmement rare, sorti en 1972, est l'un des disques les plus précieux pour la musique Rock Allemande.
Le groupe était, à l'origine, essentiellement un groupe de Hard Rock dirigé par une guitare et un orgue, avec des sonorités progressives, un son heavy et souvent exigeant, influencé surtout par des groupes comme Uriah Heep et Deep Purple.
Le premier pressage de cet album ne comportait que quatre morceaux très divertissants, dominés par l'orgue Hammond B3 ultra-heavy de Reinhard Magin qui sonne comme un élève intelligent de Jon Lord ou de Ken Hensley.
Sur le plan musical, cet album Heavy est définitivement un disque agréable sur lequel on remarque tout de suite la jolie interaction instrumentale de ce groupe, en particulier le superbe travail à l'orgue de Magin. En fait, le Hammond est de loin supérieur à tout ce qui se trouve sur cet enregistrement. On peut dre que Magin avait plusieurs crans au-dessus des prouesses de ses collègues, qui ne sont pourtant pas mauvais mais tout simplement pas de sa classe.
L'album est emmené de bout en bout par la guitare solo et, surtout, cet orgue Hammond utilisé par de nombreux groupes de cette période, qui sonne comme une combinaison d'Atomic Rooster (guitare inspirée par Ducaan) avec Uriah Heep (voix, orgue), le tout teintés de King Crimson et Deep Purple, et ici et là des moments jazzy non loin de Colosseum (tourbillons d'orgue jazz / rock de Greenslade).
L'orgue et les guitares martiales sont même les rois. Des solos fougueux, des grooves durs, des longs passages aux claviers et des passages de jam étirés caractérisent l’approche du groupe, divisé entre des parties vocales accrocheuses et des crescendos instrumentaux lâches peu originaux.
Le résultat est intéressant, mais pas fantastique, les morceaux de bonne qualité sont longs, trois sur quatre durent même plus de dix minutes avec une ambiance agréable et des interludes d'orgue en osmose avec la guitare, mais le son est trop lourd et pas très poli, il sonne plutôt comme un album 'live in the studio'. Le son de l'enregistrement est même assez médiocre bien que leur musique ait été jouée avec des quantités infinies d'énergie et de passion.
De plus, si les passages instrumentaux sont acceptables la plupart du temps, il a un hic en la personne du chanteur qui est assez faible, mais en même temps, c'est aussi un peu amusant de l'écouter. En effet, la voix de Klaus Fresenius essaie trop d'être un remake de David Byron, mais n'est pas Byron qui veut. Ce qui est dommage car le groupe donnait de grandes promesses.
Les chansons sont plutôt orientées jam et tous les morceaux de cet album sont puissants, en particulier "War Game" (qui ressemble peut-être un peu à Uriah Heep) et "In The Heart Of The Cities (Broken People)" avec ses vocaux fracassants ... Ensuite, il y a l'impressionnant "Strange Days Hiding", long de dix-sept minutes.
L’album commence avec un titre épique vraiment bon intitulé "War Game". Magin y est particulièrement talentueux et le Hammond donne le ton dès le début, car il exécute pendant les premières minutes une interprétation assez juste de la "Toccata et Fugue en ré mineur", l'une des compositions les plus célèbres de J.S.Bach, qui est principalement jouée sans battement de batterie.
Parfois, les similitudes stylistiques avec les compatriotes Pell Mell sont perceptibles. Jon Lord de Deep Purple a certainement influencé le jeune claviériste Rheinhard Magin. Le groupe lui-même a donné comme autre inspiration Colosseum.
Quoi qu'il en soit, cette "introduction" se termine et Klaus Fresenius se met à chanter. Et là, c’est terriblement étrange et, pour certaines personnes, insupportablement maladroit. Il en fait des tonnes pour essaier de paraître aussi arrogant que possible pour plaire à tous les fans de Heavy Metal. Mais le vrai régal de ce morceau est d'être extrêmement vif, le jeu d'orgue est frénétique et enjoué.
"In The Heart of The Cities" est beaucoup plus orienté vers la voix du chanteur qui semble avoir de vrais problèmes pour garder sa voix en accord avec la mélodie principale... Heureusement, au milieu de la chanson, nous pouvons assister à de longs solos psychédéliques pour orgue et guitare. En général, c'est un morceau plutôt bon, légèrement plus orienté guitare que le reste, mais les claviers dirigent toujours la manoeuvre. Alors que le premier titre pourrait rappeller The Nice, "In The Heart of The Cities" sonne plutôt d'inspiration de Beggars Opera.
"I Am America Too" est la chanson la plus courte. Elle commence par une section orgue et piano trépidante, mais Fresenius se joint à nouveau pour crier et nous convaincre qu'il est l'Amérique... Peu importe, le plus important est sans doute le meilleur solo de Hammond de Reinhard qui apparaît peu de temps après la partie vocale. c'est un orgue vraiment cool, très mélodique et clairement influencé par le classique, Emerson, Lake and Palmer, Triumvirat ou autre Collegium Musicum.
"Strange Days Hiding", la piste la plus longue, ne contient que quelques parties vocales car il s’agit principalement d'une jam Rock étendue. L'orgue Hammond en solo, cette fois-ci, sauvage et réaliste, ressemble beaucoup au style de Jean-Jacques Kravetz (Frumpy). Werner Gallo présente également quelques bons solos bien énergiques à la Ritchie Blackmore. Cependant, la grosse erreur a été d’inclure un solo de batterie ennuyeux de cinq minutes, mais c'est l'époque qui voulait ça...
Pour résumer: le seul album studio de Tyburn Tall est un vrai régal pour les fans de Heavy Prog imprégné d'orgue avec un peu d'influences symphoniques. Fortement recommandé pour les fans de groupes tels que Uriah Heep, Deep Purple, Atomic Rooster et Birth Control, mais la musique plus technique jouée par The Nice ou Quatermass n'est pas loin de Tyburn Tall.