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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mer. 7 déc. 2022 14:06

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Au milieu des années 60, un jeune Billy Gibbons commençait tout juste dans la musique. Il s'est impliqué dans des groupes à la Art School en Californie et a formé Moving Sidewalks à son retour à Houston en 1967. Le groupe était composé de Gibbons à la guitare et au chant, Tom Moore aux claviers, Don Summers à la basse et Dan Mitchell à la batterie.
Le groupe avait un public considérable au Texas et a soutenu plusieurs groupes bien connus, dont The 13th Floor Elevators (une influence majeure sur le groupe), The Doors et Jimi Hendrix. Après plusieurs singles raisonnablement réussis, le groupe a sorti son seul album Flash en 1969. L'album contenait du matériel écrit par tous les membres du groupe, Gibbons étant l'auteur principal, avec le manager du groupe, Steve Ames. Le groupe s'est séparé lorsque Moore et Summers ont été enrôlés dans l'armée,

L'album s'ouvre sur "Flashback", très typique de la musique psychédélique des années 60, voix déformées, breaks de guitare bizarres, orgue tourbillonnant et paroles obscures. Remarquez, "Scoun Da Be" de Moore devient encore plus étrange au niveau des paroles alors que Gibbons démontre son influence Hendrix sur la guitare. L'air là-bas est sans doute basé sur le blues, mais le premier crédit d'écriture de Gibbons "You Make Me Shake" ressemble plus aux premiers Who, avec une certaine ressemblance avec "Happy Jack", en particulier dans les lignes de basse. Le rythme baisse pour "You Don't Know The Life", une ballade à l'orgue, avant "Pluto - Sept. 31st" qui est très influencé par Hendrix, à la fois dans le travail de guitare et les paroles "far out", même en studio. supercherie comme des bandes à l'envers et des apartés parlés. Ce morceau ressemble définitivement à un extrait d'un album de l'Expérience !

Plus commercial dans le son est "No Good To Cry" qui est sorti en tant que face "B" de "Flashback". "Crimson Witch" combine un riff de guitare haletant avec une batterie entraînante et des paroles comme "Je suis si loin que je ne me souviens pas de mon visage" avant le plus long morceau de l'album, "Joe Blues", également sorti en face "B", cette fois jumelé avec "I Want To Hold Your Hand" (oui, la chanson des Beatles, non incluse dans cette collection); c'est un bon blues, complet avec un travail de guitare solide, beaucoup de réverbération et d'écho sur tout, Gibbons ajoutant même de l'harmonica angoissé. L'album original s'est ensuite clôturé avec "Eclipse" et "Reclipse": les deux morceaux ont beaucoup de bruit de studio, des voix idiotes, des horloges, de fausses publicités et des cris de 'Take 1, Take 2' etc. il y a même une section orchestrale ! Tout simplement irritant pour ces oreilles, ils auraient peut-être mieux sonné après quelques drogues récréatives car le bruit passe d'un haut-parleur à l'autre dans le plus pur style des années 60 ! Ajouté à l'album original est "99th Floor", le premier single du groupe de 1967; plus court et plus serré, c'est un joli morceau de pop commercial avec quelques ajouts comme l'harmonica de fond.
John Mitchell


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Message par alcat01 » mer. 7 déc. 2022 15:43

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"The Original Wizard" de Wizard, paru en 1970, est un très bon disque de hard rock.
Il y a pas mal d'imperfections dans ce disque, les compos sont pas toujours abouties, la rythmique est un peu plate, mais ce groupe inconnu propose une musique originale, ce qui est une qualité majeure dans une production underground 70's, qui souvent s'inspire, voire plagie les groupes-monstres de l'époque.0
Les morceaux sont courts mais proposent des ambiances différentes, souvent heavy ("seance", l'excellent "freedom" "what do you know about mary") parfois plus surprenantes ("opus ate" véritable petit opéra hard, "ride" et son clap, "evergreen" qui commence country). Il arrive même que l'on se demande ce qu'on écoute ("killing time"). Le groupe met en avant la guitare, toujours agressive, et la voix qui s'en être très riche est très expressive et dynamique.
Un disque inclassable et qui ne ressemble à rien d'autre qu'à lui-même.
Blackie55


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Message par alcat01 » mer. 7 déc. 2022 17:17

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Au début des années 90, Confederate Railroad, qui avait auparavant servi de groupe de soutien pour David Allan Coe et Johnny Paycheck, a porté le flambeau de la country outlaw(avec une touche de rock sudiste) dans une ère définie par le commercialisme lisse.
Leur son rugueux et leur attitude de mauvais garçon, caractérisés par des Hits comme "Trashy Women" et "Time Off for Bad Behavior", ont été une bouffée d'air frais lorsque leur premier album éponyme de 1992 est arrivé. Il devait y avoir beaucoup de gens qui attendaient d'être délivrés de la mièvrerie de Nashville, car l'album a enregistré six singles à succès et est devenu multi-platine.
Jim Allen


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Message par bushi » mer. 7 déc. 2022 18:27

alcat01 a écrit :
mer. 7 déc. 2022 14:06
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Excellent, Merci :)
Il ne faut pas confondre profond attachement et haute fidelité - Franquin

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Message par alcat01 » mer. 7 déc. 2022 19:32

bushi a écrit :
mer. 7 déc. 2022 18:27
alcat01 a écrit :
mer. 7 déc. 2022 14:06
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Excellent, Merci :)
A ton sezrvice!

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Message par alcat01 » mer. 7 déc. 2022 19:34

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Gotthard - "Homerun" (2001)
Où est la frontière ? A quel moment peut-on considérer qu'un groupe passe de la catégorie "intègre" à la catégorie "commercial", et donc "putassier" ? Plus qu'un changement brutal, il s'agit plutôt d'une évolution, à laquelle s'associe un jugement le plus souvent infondé. Si on y regarde bien, GOTTHARD a toujours eu cette envie de s'adresser à un large public, en proposant un hard rock très mélodique, rendu accessible par la force des refrains et la chaleur de la voix de Steve Lee. Le tournant, c'est l'album Open de 1999, sur lequel le groupe se met à calculer sa musique, à la rendre volontairement accessible, à forcer ses mélodies, pour séduire le plus grand nombre. Le résultat, peu naturel, est un album poussif et, finalement, sans grande envergure. Deux ans plus tard, Homerun corrige le tire.

La démarche est pourtant similaire. Sur ce cinquième album des Suisses, qui est également leur plus grand succès commercial, GOTTHARD propose une musique immédiate et directe, saupoudrée d'une bonne dose de séduction des masses. Mais cet album a une âme. "Everything Can Change", qui ouvre l'album avec un saxophone discret et une bonne touche BON JOVI, montre un mélange savamment dosé entre énergie et puissance des mélodies. Porté par un refrain rock imparable et le chant si puissant du charismatique Steve Lee, il se fait le vecteur d'ambiances positives et entraînantes que l'on retrouvera sur l'ensemble de l'album. Le ton est résolument léger sur la première partie de l'album, en témoigne ce "Take it Easy", kitsch comme du WHITESNAKE. Sympathique, mais pas vraiment mémorable, ce titre manque d'un riff percutant. "Light in your Eyes", qui lui succède, se fait bien plus convaincant : du GOTTHARD pur jus, rehaussé d'une talk-box espiègle rappelant les belles heures de "Mountain Mama", voici un titre old-school de très grande qualité. C'est cette même qualité que l'on retrouve dans les deux ballades qui lui succèdent : "Heaven", devenue un classique du groupe au même titre que "One Life One Soul", est poignante et mélancolique. Moins connue, "Lonely people" est une belle ballade acoustique légère et séduisante comme une belle soirée d'été, presque nonchalante.

La deuxième moitié de l'album peine à maintenir ce même niveau de qualité. Si "Eagle" est un mid-tempo efficace, et que "End of Time", plus sombre et agressif, préfigure ce que fera le groupe quelques années plus tard (on pense au morceau "The Cruiser" sur Domino Effect) et évoque plus l'univers d'un GUNS'N'ROSES, "Say Goodbye", un peu mielleuse sur les bords, est la ballade de trop, tandis que "Reason to Live" et "Come Along" sont deux titres rock mélodique sans grande envergure. Il faut attendre le titre final qui donne son nom à l'album, "Homerun", pour ressentir de nouveau des frissons. Il s'agit là d'une power-ballade épique, au refrain puissant, qui voit le groupe rendre hommage à ce qu'il aime faire le plus : partager sa musique avec ses fans. Comme nombre de groupes l'ont fait par le passé, GOTTHARD déclare que c'est sur la route qu'il se sent chez lui et que la scène est, finalement, sa vraie maison. Quelque peu cliché, le résultat fonctionne grâce à l'inclusion, juste avant le refrain final, d'extraits de concerts qui témoignent de cette fusion avec le public.

Sur Homerun, GOTTHARD poursuit son évolution initiée avec Open, mais s'il manque encore un peu de mordant, et que l'album souffre de la présence de quelques titres dispensables, on lui préfèrera cet opus bien mieux agencé et tout simplement plus inspiré.
GEGERS


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Message par alcat01 » jeu. 8 déc. 2022 09:18

Punker paname a écrit :
mar. 6 déc. 2022 11:07
Alcat 01 Je les ai revendu dès que possible, je n'avais encore jamais entendu une telle nullité de la part de soi disant musiciens, et je pèse mes mots!
Dommage qu'à l'époque je n'aie pas été sur le forum je te les aurais pris direct :) :) :) ;) ;) ;)

Très bonne surprise avec Martha Velez une superbe voix entre Rock, Blues et Soul qui me rappelle Genya Ravan dans ses disques post Girl groups ou Lynn Carey des C. K. Strong, Ivar Avenue Reunion, Mama Lion
HarvestEt qui a sorti un album sur ESP, intitulé Alien, sorti en 73 et tout à fait digne d’intérêt. Que j’ai la chance d’avoir déniché au marché de wazemmes à Lille pour une modeste somme.
:super: :chapozzz: j'aurais aimé avoir le même coup de bol que et pour ce qui est de ESP qui est vraiment un label Avant gardiste j'ai vu qu'il existait encore mais sous le nom de ESP Disk je croit depuis 2005 certes il y a eu des polémiques entre Bernard Stollman son fondateur et les Holy Modal Rounders et The Fugs pour des histoires de contrats mais quel label intéressant.

http://www.espdisk.com/
En 1969, "Tell Mama" avait été un gros Hit pour Martha Velez!
La chanson passait régulièrement à la radio!

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Message par alcat01 » jeu. 8 déc. 2022 09:19

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Au moment où "Watchin’ TV" est sorti en 1974 Doran avait déjà été remplacé par Jim Colvard, originaire du Minnesota, qui avait jouer de la guitare dans un show de talent local dès l'âge de six ans. C'était un pro de session chevronné jouant pour les gens comme Dolly Parton, Kris Kristofferson et Charlie McCoy et c'était, surtout, un guitariste magnifique.
Dearmore avait repris la basse de Newell et Warren Hartman, natif de St. Louis, qui était arrivé à Nashville l'année précédente remplaça Skipper aux claviers.
Et le groupe entra de nouveau à Cinderella avec Moss dans le fauteuil de producteur et il se mit à l'enregistrement de leur quatrième album "You Can’t Get off With Your Shoes On".

D'après Wayne Moss: "...Notre Homonyme est un vieux monsieur qui vit dans les contreforts des Smokie Mountains et il a une vieille épicerie délabrée, je suppose qu'il l'avait depuis beaucoup d'années. Il avait un petit bloc sténo sur lequel il conserve la trace de toutes les ventes qu'il fait. Vous demandez un paquet de gomme et il va droit vers le bas, "un paquet de gommes à cinq cents". Il cultive des tomates à l'extérieur derrière et il les vend dans le magasin. Sa femme vit avec lui, dans le même bâtiment. Il joue un violon, joue beaucoup de 'hoe-downs' et autres, raconte beaucoup d'histoires drôles et des poèmes humoristiques]...[La chanson titre du quatrième album résume la philosophie de Barefoot Jerry, l'homme et le groupe. La plupart des chansons que nous créons nous-mêmes sont sur une note positive, nous essayons d'être édifiants et d'avoir quelque chose de rafraîchissant à dire, plein d'espoirs. Nous essayons d'écrire sur des questions d'actualité, sur un plan social plutôt que d'un point de vue politique. Nous essayons de montrer à tous nos capacités instrumentales, et nous aimons un instrumental ou deux ou trois sur chaque album. Avec chaque line up, nous gardons un grand nombre des mêmes racines. Comme avec des chansons telles que "Boogie Woogie" de Tommy Dorsey (également présente sur "The Nashville Hit Man" de McCoy) qui fut dans les charts Country pendant vingt deux semaines. Je suppose que la chanson est du début des années quarante. Nous essayons de couvrir une gamme d'années dans ce que nous faisons, quelques-unes des choses anciennes de Bluegrass que nous faisons comme "Faded Love" sont si vieilles, mais nous essayons de les rendre identifiables comme du Barefoot Jerry. Nous essayons de mixer et avons encore un sens pour elle et une saveur transparente pour les anciennes et les nouvelles chansons. J'espère que nous réussissons...".

L'album débute avec "Ali Babba" de Terry Dearmore, une chanson écrite dans un style Barefoot parfaitement progressif et jouée avec un réel panache.
Suit le choix étrange de l'inclusion de l'enregistrement de "Boogie Woogie" de Charlie McCoy. Non seulement c'est joué par le line up antérieur à "Watchin’ TV", mais, parce que ça vient de l'album de McCoy, le groupe support est mélangé quelque peu et en conséquence ne semble pas tout à fait en harmonie avec le reste de l'album.
Les choses se précisent avec deux chansons de Moss "Slowin' Down" et "You Can’t Get Off With Your Shoes On", toutes deux du Barefoot Jerry classique jouées magnifiquement.
Comme l'est "West Side Of Mississippi" de Russ Hick bien que la chanson elle-même ne soit pas sa meilleure.
La face deux s'ouvre sur quelques superbes chansons; "The Measure Of You Worth", écrite par Dearemore et Hartman, qui est une autre jolie tranche de country progressiste qui est suivie par une reprise étonnament jouée mais un peu hors du contexte du Hit "Lucille" de Little Richard et "Hero Frodo" de Hick, un beau morceau mélodique mais les paroles du 'Seigneur Des Anneaux' ne font pas vraiment bon ménage ici.
"Sinkin’ In The Sea" de Hartman ressemble plus à une chanson de Little Feat et Bill Payne que quelque chose adaptée pour Jerry.
Mais l'album se termine en beauté avec un instrumental "Cades Cove", doux et rêveur, écrit par Moss et Hicks.

"You Can’t Get off With Your Shoes On" est excellent à la fois dans le jeu et dans la production mais un peu trop fragmenté globalement, certaines chansons ne sont pas tout à fait du vrai Barefoot Jerry.
Ce fut certainement leur effort le plus populaire à ce jour, mais avec le label Monument ne sachant pas comment le promouvoir correctement, il était voué à l'échec.
Pour Moss: "...De nombreux groupes jouent de la Country music, mais avec nous, c'est différent de la musique Country, nous le savons parce que nous avons tous travaillé à Nashville pendant des années mais nous venons à l'origine de partout et nous avions apporté avec nous nos influences Rock et Blues. Ce que nous jouons est ... ce que nous aimons le plus...".


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Message par alcat01 » jeu. 8 déc. 2022 09:21

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FAMILY s’est formé en 66 à Leicester grâce à la collaboration de Roger CHAPMAN, Charlie WHITNEY et Rick GRECH, ce dernier rejoindra plus tard le groupe TRAFFIC.
Le groupe s’appelle initialement THE FARINAS mais après l’intégration de CHAPMAN en 66, KIM FOWLEY, le célèbre découvreur de talent, leur conseille le nom THE FAMILY, en rapport avec leurs costumes qu’ils portent et qui rappellent ceux de la Mafia.

L’arrivée de CHAPMAN est déterminante pour la musique du groupe. Ils abandonnent en effet les reprises Rock ‘n Blues et se concentrent sur leurs propres compositions beaucoup plus avant-gardistes.
Arrivés à Londres en 67, le groupe donne alors des concerts dans les boites « underground » de Londres comme l’UFO ou la ROUNDHOUSE et le public se presse alors pour voir Chapman chanter avec son étonnante agressivité.

Mais le véritable envol de FAMILY a lieu après la sortie, en juillet 68, de ce fabuleux 1er album et sa participation à toute cette série de concerts donnés à HYDE PARK entre 68 et 69, aux côtés de grands de l’époque comme JETHRO TULL, TEN YEARS AFTER, FLEETWOOD MAC ou FAIRPORT CONVENTION.
C’est là qu’il se confectionne son public.
On peut penser, à l’écoute de cet album, que FAMILY est l’inventeur du ROCK PROGRESSIF anglais, avec PROCOL HARUM qui cette même année sort son magistral SHINE ON BRIGHTLY. KING CRIMSON embrayera le pas un an plus tard avec la sortie d’ IN THE COURT OF THE CRIMSON KING.

MUSIC IN A DOLL’S HOUSE sort mi-juillet 68. Tout sur cet album fait penser au progressif : les sons, les instruments comme le mellotron, le violoncelle ou la flûte, même des cuivres, les mélodies inspirées de la musique classique et symphonique sans oublier l’incorporation de passages rappelant les comptines enfantines
Et puis, il y a cette voix, celle de Roger CHAPMAN, qui ressemble à s’y méprendre sur les premiers morceaux de l’album à celle de Peter GABRIEL.
A chaque fois que j’écoute ce disque, je me demande comment ont-ils fait pour trouver des sons pareils ? Leur musique semble indescriptible et la multitude des instruments joués s’enchevêtre tellement bien que l’on en reste pantois.
Aucun clavier n’est mentionné sur la pochette et pourtant ils sont nombreux, dont ce fameux mellotron qui donne la chair de poule dès qu’il est utilisé. On peut penser que Dave MASON, producteur de l’album, joue les parties de mellotron.
L’album débute avec 2 titres révolutionnaires, THE CHASE et le superbe MELLOWING GREY. On n’a jamais entendu jusqu’à ce disque, une musique aussi riche et inventive.
Les passages de mellotron sur MELLOWING GREY sont d’une profondeur impressionnante, de même que le violoncelle sur le morceau ME MY FRIEND, et sa mélodie, envoûtante et splendide, ne peuvent laisser quiconque insensible.
HEY MR. POLICEMAN qui débute la face 2 est un titre lent, tantôt Jazzy, tantôt Bluesy, dominé par les sax de CHAPMA N et Jim KING. John WHITNEY en profite pour placer un solo de guitare lumineux d’une beauté confondante.
SEE THROUGH THE WINDOWS est à nouveau envahi par ce mellotron obsessionnel.
S’enchaîne alors un collage de 4 morceaux s’étalant sur presque 10 minutes et constituant le sommet de l’album. Tout commence par une reprise instrumentale de ME MY FRIEND qui donne le ton à ce qui va suivre. Je ne sais pas définir quel instrument est utilisé sur le début de PEACE OF MIND mais c’est magnifique. Le son est caverneux plein de reverb et la mélodie sur fond de marche militaire est totalement inédite. On enchaîne sans interruption sur le mellotron qui domine à nouveau VOYAGE de même qu’un déluge de guitare Fuzz et de sax déferle à la fin de THE BREEZE le tout formant une mini symphonie imparable.
On termine avec 3xTIME qui semble sorti tout droit du DOUBLE BLANC des BEATLES paru également cette année-là.

Vous l’aurez compris : MUSIC IN A DOLL’S HOUSE est un chef d’œuvre intemporel et ce disque n’a pas pris une ride depuis sa sortie en 1968.
dedicaceamesoreilles.com


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Message par alcat01 » jeu. 8 déc. 2022 11:05

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Pendant une période de plusieurs années, l'ARS a tourné pour plus de 250 spectacles par an.
Quand ils ont arrêté les tournées, ils étaient de retour en studio à travailler cinq jours par semaine. Pour la première fois, le groupe avait un succès populaire sur lequel s'appuyer, mais cela signifiait aussi les attentes accrues vis à vis d'eux-mêmes.
Atlanta Rhythm Section travaille alors dur pour produire un album concept qui montre qu'ils ont su relever le défi et obtiennent leur plus grand succès commercial.
"Champagne Jam", sorti en 1978, est l'album de la révélation qui a marqué l'apogée de la musique, le soutien critique populaire pour l'Atlanta Rhythm Section.
Huit grandes chansons, toutes des originales, mises en valeur par la production dans un style que le groupe a peaufiné depuis tant d'années.
La qualité de l'écriture et sa musicalité maintiennent les normes rigoureuses que le combo avait mis en place à travers chacun de ses albums précédents.
Les chansons durant toutes entre trois et cinq minutes reproduisent toujours le mélange de belles mélodies avec des passages plus rapides qui est la marque de fabrique de l'ARS.
La chanson "Champagne Jam" sort en single, et le single de "I'm Not Gonna Let it Bother Me" rentre dans le Top 20. Mais c'est "Imaginary Lover" qui se révéle être le plus gros succès du groupe devenant numéro sept dans les Charts.

L'album s'avére très populaire, atteignant le Top 10 et devenant Disque d'Or puis de Platine. Mais le climat musical était en pleine évolution, et alors que la New Wave prend la relève, tout ce qui a été étiqueté Southern Rock devient automatiquement moins populaire.


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Message par alcat01 » jeu. 8 déc. 2022 14:07

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Josefus – Dead Man
Dans les recoins des débuts du hard-rock, au tournant de deux décennies riches en créativité (1960’s et 1970’s), se trouve Josefus, une formation texane qui a infusé dans un bouillon de rock psychédélique (n’est-ce pas de cet Etat que vient le 13th Floor Elevators ?), de blues rock et de heavy acide. Des musiciens qui cherchent de nouveaux sons dans les saturations, tandis que Black Sabbath émergeait au Royaume-Unis. De ce pays outre-Atlantique, Josefus récupère les productions des Rolling Stones, "Gimme Shelter" (une réussite), ou des Beatles, "I Want You (She’s So Heavy »)" (en citation sur "Proposition"). Mais il leur offre une cure de proto-hard-rock ténébreux, lourd, incisif, à la sauce US qui peut rappeler Grand Funk Railroad (l’album rouge de 1969). 

Pour trouver leur substrat musical, il faut se plonger dans les années précédentes et l’émergence d’un rock psychédélique amateur d’expérimentations musicales (pas seulement, c’est vrai, champignons et fines herbes étant de la partie). L’ère des longs jams improvisés, notamment à la guitare, qui bavarde sans arrêter, parfois avec maladresse, mais toujours avec foi. C’est l’âge des Grateful Dead, Quicksilver Messenger Service (en termes de longueur, écoutez les versions live de "Who Do You Love ?") dont le groupe fait les premières parties, mais également d’Iron Butterfly poussant le vice sur "In-A-Gadda-Da-Vida". Josefus propose donc "Dead Man", un titre de plus de 17 minutes, un peu caverneux, où le guitariste ne sait pas toujours où il va, mais qui possède une chaleur datée implacable. Très bluesy, il pose un rythme lourd qui progresse peu, avec une basse très grave, et enrobe les chorus d’une atmosphère ténébreuse. Evidemment, ce n’est pas le moment le plus intéressant de l’album, puisque qu’il s’agit d’une sorte de bœuf à moitié improvisé. 

En effet, Josefus gagne à être connu pour ses titres au format plus convenus, qui témoignent des tentatives sonores de la scène américaine du tournant de la décennie. Tout d’abord, puisqu’il ouvre l’album, évoquons "Crazy Man" : ce titre sort du lot puisqu’en écrivant cette chronique, j’ai appris qu’il avait été utilisé pour la série Narcos – dont je ne suis pas spectateur. Légèrement orientalisant et lancinant en introduction, il met en avant le chanteur Pete Bailey, qui incarne avec brio son rôle tout au long de l’opus. Un excellent morceau très accrocheur auquel répond le groove de "I Need a Woman" bien plus saturé et heavy. Ecoutez ce son de guitare pachydermique. Il y a également le terrible "Country Boy", titre complètement marqué par les années précédentes mais relevé par la saturation. 

Enfin, nous trouvons une pièce très courte, placée juste avant le long "Dead Man", qui est d’une puissance terrible, et s’impose comme un sommet de l’album : "Situation". Electrique, emporté par un harmonica en écho, hyper dynamique, mais assez obscur, il met bien en avant les deux comparses de la section rythmique, et louvoie entre modernité et tradition. 

Vous trouverez une édition cd à moitié officielle sur laquelle il y a également les pistes non-éditées de ce qui semble être une ébauche de premier album, intitulé Get Off my Case : entre des inédits, des versions alternatives des deux premiers albums, elles fournissent un bon complément. Dans tous les cas, Josefus est une belle découverte pour les amateurs du rock US de l’époque, donnant à entendre les premières traces de heavy américain, sur les terreaux blues et psyché des 1960’s. 
François


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Message par alcat01 » jeu. 8 déc. 2022 16:17

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La scène Hard Rock des 70’s regorge de trésors cachés, de secrets qui sont longtemps restés bien gardés. Parmi ceux-là se trouve SHOTGUN LTD., un groupe américain qui venait de Los Angeles et qui eut une très brève existence puisqu’il s’est séparé en 1971, soit juste un an après s’être formé. Si l’aventure fut très courte, SHOTGUN LTD. a quand même eu le temps d’enregistrer un album studio et de le sortir avant de tirer de manière définitive sa révérence.

L’année 1971 fut extrêmement riche en sorties d’albums devenus avec le temps grandioses, incontournables. Cette même année a également été marquée par de nombreux albums sortis dans l’anonymat, l’indifférence et ce premier et unique album de SHOTGUN LTD. fait partie de ceux-là.
Comme de nombreuses formations à cette époque, SHOTGUN LTD. naviguait entre Hard Rock, Rock Psychédélique et Blues-Rock. Cette formation emmenée par le chanteur Joe Gutierrez cherchait donc à trouver sa voie pour tenter de faire son trou. Ainsi, le titre d’ouverture, le mid-tempo « Bad Road », s’inscrit dans une veine Heavy-Rock à cheval entre DEEP PURPLE et BLACK SABBATH, se trouvant donc parfaitement adapté au contexte de l’époque, et c’est un titre dans la moyenne. Le Hard Rock joué ici par SHOTGUN LTD. est souvent imprégné de forts arômes psychédéliques. Le résultat est des plus satisfaisants sur « Remedy For A Hazy Day », enjolivé par un chouette solo de saxophone, qui suggère ce que les DOORS auraient pu éventuellement faire s’ils s’étaient mis au Hard Rock et il est possible qu’un groupe comme THE CULT s’en soit en partie inspiré lorsqu’il s’est adonné au Hard Rock. Emmené par une section rythmique basse/batterie vive, alerte, « Trials » et « Mixed Nuts » sont quand à eux des titres bien ancrés dans leur époque. Le psychédélisme est très présent sur une bonne partie de cet album, d’ailleurs. C’est particulièrement flagrant sur « On Top Of You » qui, en dépit de ses quelques relents bluesy, contient pas mal de passages planants, hypnotiques et se voit boosté par des guitares chaleureuses, voire incendiaires. Dans le même registre, le mid-tempo « Feelin’ Bad », très axé sur les choeurs, est dans la moyenne, n’a rien de plus que les autres titres du même genre, même si de belles envolées guitaristiques sont à signaler.
S’il fallait désigner deux titres qui sortent du lot, j’opterais personnellement pour le mid-tempo connoté Blues-Rock « Against The Wall », enrobé d’effluves psychédéliques, qui est plutôt bien troussé avec des textures de guitares bien amenées, constituant le point fort du disque, ainsi qu’un refrain qui prend aux tripes, et pour « Number Two », un titre travaillé de presque sept minutes à cheval entre Rock Psychédélique et Rock Progressif qui s’avère être une trouvaille fort intéressante avec la présence de quelques relents jazzys, un solo d’orgue du plus bel effet et des musiciens qui se font plaisir en se lançant dans une jam pas piquée des vers. Enfin, deux ballades viennent compléter cet unique disque de SHOTGUN LTD. « River Of Hope » est une ballade acoustique Folk aux relents bluesy qui dégage une vraie sensibilité, se signale par un final plus enlevé, plus grandiloquent et, bien que courte, demeure concise et va efficacement à l’essentiel. « I Don’t Mind » correspond davantage à l’archétype de la power-ballad avec ses guitares tantôt douces, tantôt plus rugueuses et c’est le refrain qui lui sert de fil conducteur, même si la présence d’un violon ne passe pas inaperçue, tout comme la passe d’armes magistrale entre la guitare en solo et la basse.

Dans l’ensemble, cet unique album sans titre de SHOTGUN LTD. est correct, les musiciens ont fourni du bon boulot et certains titres sont plutôt chouettes. Toutefois, il lui a quand même manqué un soupçon de personnalité pour davantage attirer l’attention. Pour toutes les personnes amoureuses des 70’s et désireuses d’approfondir plus encore leurs connaissances musicales sur cette décennie, ce disque de SHOTGUN LTD. vaut le coup d’être redécouvert, même si ce groupe de Los Angeles ne figurait pas forcément parmi les meilleurs outsiders de l’époque.
Trendkill


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Message par alcat01 » jeu. 8 déc. 2022 17:49

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Dennis Tobell (qui utilisera plus tard le nom de Demian Bell) a été renversé par un bus à l'âge de quatre ans. De manière appropriée, le groupe qu'il allait diriger a créé une musique qui peut vous donner l'impression d'avoir été heurté par un véhicule en mouvement - un moteur puissant qui n'inflige pas de dommages physiques mais laisse les oreilles bourdonner d'une musique très mélodique. La légende de Maypole regorge de relations mafieuses, de culture de la drogue et du pire que l'industrie de la musique ait à offrir, et le groupe a eu le malheur de signer sur un label qui s'est splité avant de pouvoir faire quoi que ce soit avec son album solide. Initialement sorti sur Colossus en 1971, cet effort éponyme était le seul album à émerger pendant la brève vie de Maypole.

Maypole éclate d'accords puissants et de jolies mélodies et de Heavy Psyché, le tout au nom d'une suite ambitieuse, ses chansons coulant ensemble pour chaque face de l'album. "Glance at the Past" ouvre l'album avec une explosion musicale du batteur Paul Welsh avant qu'une ligne de guitare avec la puissance de "I Can See for Miles" ne perce. Le groupe semble se lancer en trois chansons différentes en trois minutes et demie, et sa première piste est divisée en deux par une explosion atomique semblable à "7 & 7 Is" de Love. Les paroles commencent après l'explosion, introduisant en effet un voyage sauvage : “You say it gets too hard to go on this way/ Would you like to sail along/ Catch the moon and drift away?”

Il s'agit d'un psychédélisme contrôlé, d'envolées de fantaisie musicale et lyrique et d'expérimentations construites avec des morceaux digestes de hard rock et de mélodie accessibles. Et ce qui unit ces pièces fortes, encore plus que la guitare de Tobell, c'est peut-être la batterie de Welsh. "Show Me the Way", par exemple, passe à une mélodie qui aurait pu être un morceau soft folk-rock, mais qui a reçu un ton plus sauvage grâce aux voix réverbérées et aux rythmes entraînants de Welsh.

Le groupe a affirmé qu'il ne se souciait pas des "crochets accrocheurs", mais malgré la structure expansive et expérimentale des chansons, il y a beaucoup de crochets accrocheurs ici. C'est juste qu'au lieu de prendre la forme de refrains adaptés à la radio, les crochets seraient dispersés dans un pont ici, un couplet changeant là ou une guitare retentissante au milieu d'une chanson. Avec des morceaux qui tournent ensemble, l'album ressemble souvent à une composition unique qui change fréquemment, les cris de "Johnny" à la Zep (sur une guitare rythmique si anguleux qu'ils pourraient presque être de Captain Beefheart) s'atténuant dans et hors du blues et de la tension -construire des rave-ups avant d'exploser en batterie et de changer de vitesse à nouveau pour le plus mélodique "Come Back".

C'était un groupe à deux guitares, Steve Mace sur le deuxième manche, mais le gallois a tellement d'énergie que parfois la batterie semble être l'instrument principal, les cymbales s'écrasant presque constamment mais véhiculant presque autant de mélodie que de percussions.

Après avoir licencié son premier manager, Maypole a eu de la chance dans de bons hommes de promotion, et une seule sortie de "Show Me the Way" soutenue par "Johnny" a été largement diffusée sur les stations de radio dans et autour de la ville natale du groupe, Baltimore, et les membres étaient heureux de donner des interviews. Malheureusement, il n'y avait pas de label autour pour soutenir le groupe.
Pat Padua


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Message par alcat01 » jeu. 8 déc. 2022 18:59

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Family Entertainment a suivi les traces de Music in a Doll's House avec la première incarnation du groupe Family : Roger Chapman (harmonica/saxe ténor/voix), Rick Grech (violon/violoncelle/guitare basse/voix), Rob Townsend (percussions/batterie), John "Charlie" Whitney (guitare/guitare en acier à pédale/claviers) et Jim King (harmonica/claviers/saxe soprano/saxe ténor/voix).
Sans rejeter totalement leurs penchants psychédéliques, une grande partie du matériel porte une influence acoustique plus forte, de la même manière que Fairport Convention et Traffic l'exploraient également.
Le sitar jazzy de "Face in the Cloud" et "Summer '67", à la saveur orientale encore plus prononcée, datent quelque peu l'affaire et sont contrastés par le très noir et trippant "How-Hi-the-Li" (qui pourrait avoir été l'impulsion pour "Wishing You Were Here" de Chicago) et le upbeat "Hung Up Down", où le violon inimitable de Grech flotte sur les paroles rurales et légèrement surréalistes. Ces faces sont opposées à l'énergique "Weaver's Answer", qui établit immédiatement un spectre plus large de styles, notamment grâce à la voix imposante, voire légèrement intimidante, de Chapman. Le jeu de fret de Whitney donne du mordant à "Second Generation Woman", écrite par Grech, tandis que "Emotions", un autre morceau rock, est imprégné d'un apparent hommage au R&B.
Les personnes intéressées devraient noter que Family Entertainment et Music in a Doll's House ont été publiés dans un coffret à deux disques comprenant une remasterisation numérique 24 bits louable qui rend toutes les autres versions inutiles, en particulier le pressage du début des années 90 sur le label German Line. Non seulement les deux 33 tours sont inclus, mais les 45 tours "Scene Through the Eye of a Lens" et "Gypsy Woman" sont enfin passés dans le domaine numérique. Le livret de 40 pages qui accompagne l'album est également un régal pour les yeux.
Lindsay Planer


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Message par alcat01 » ven. 9 déc. 2022 09:23

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Atlanta Rhythm Section continuait de faire des tournées qui attiraient maintenant un public beaucoup plus vaste qui connait tous leurs Hits.
En Août 1978, ARS participe à un autre grand festival au Grant Field à Atlanta avec une célèbration des fans qui avaient permis à "Champagne Jam" de cartonner.
C'est à cette époque que l'ARS joue un de leurs plus prestigieux show à la Maison Blanche. Ils avaient fait connaissance de Jimmy Carter au moment où celui-ci était gouverneur de la Géorgie, et en tant que président, il les a invités à venir jouer pour l'anniversaire de son fils sur la South Lawn de Washington. Les musiciens de studio de Doraville avaient alors parcouru un bien long chemin.
Cette distance depuis leurs débuts a aussi un mauvais côté, car la pression non-stop des concerts et du studio commencent à être perçue de différentes manières par chacun. C'est ainsi que, vers cette époque, le batteur original et compositeur Robert Nix a quitté le groupe et qu'il est remplacé par Roy Yeager, qui les a rejoints en studio pour travailler sur leur prochain album.

Paru en 1979, le nouvel abum "Underdog" est encore un autre excellent opus qui perpètue le succès populaire de ce combo et les disques du groupe continuent à être composé de musique de qualité, même si la marée critique et populaire qui avait grossi à la fin des années 1970 avait alors atteint son apogée.
L'album contient huit chansons originales, l'une d'elles incorporant une chanson bien connue d'Ashford & Simpson.
Le ton de cette collection de très bons morceaux est plus doux, car seules quelques chansons sonnent vraiment Rock, mais l'écriture et la pratique musicale se poursuivent aux niveaux supérieurs que le groupe avait mis en place précédemment.
Alors que deux chansons éclataient en singles, "Do It or Die" et "Spooky" sont tous deux sortis en singles et atteignent le Top 20, dans l'ensemble "Underdog" est un autre véritable 'monument' de cette formation qui ne laisse pas ses auditeurs indifférents.
D'ailleurs, cet album est devenu Disque d'Or.


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Message par alcat01 » ven. 9 déc. 2022 09:25

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"Keys To The Country", leur cinquième album, a été réalisé en seize jours à Cinderella avec Moss à la production et c'est leur album le plus Country et de loin.
Selon la norme Barefoot Jerry, c'est faiblard avec beaucoup de reprises évidentes et la chanson "My God (Is Alright By Me)" teintée de Gospel de Steve Davis est le morceau le plus mauvais.

Il y a pourtant quelques véritables points forts cependant:
Le charmant "Tonite's The Nite I Do" de Dearmore étant l'un d'eux et les reprises "Appalacian Fever" de Mac Gayden et "Uncle Penn" de Bill Monroe fonctionnent particulièrement bien.
"Woes Of The Road" de Wayne Moss est excellente tandis que son autre contribution, la belle "You Can’t Say It All" est le joyau de l'album.

Selon les propres normes de Barefoot Jerry, "Keys To The Country" est bien loin de ses prédécesseurs, ce que Moss admets volontiers.
Barefoot Jerry était un groupe qui semblait suivre la trajectoire familière de la plupart de ses contemporains, livrant ses albums les plus beaux et les plus expérimentaux au début de la décennie, puis progressivement moins vitaux dès le milieu de la décennie.

Mais si ce disque semblait comme le début de la fin, la fin elle-même s'avérera être une chose glorieuse un peu par hasard...



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Message par alcat01 » ven. 9 déc. 2022 11:21

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L'enregistrement du premier album de Trapeze, sorti en 1970, a un style très différent des deux albums suivants.
Le son est, en effet, assez proche des Moody Blues du début avec une production Psyché très années 60. Ce premier travail du groupe est un must pour toute collection. C'est aussi l'un des enregistrements les plus difficiles à trouver à l'heure actuelle.
Cet album a un son doux qui n'a rien à voir avec les disques suivants: Cela ne veut pas dire que les chansons ne sont pas bonnes, mais elles sonnent beaucoup plus comme du Fat Mattress ou un des autres groupes flower-pop de l'époque.
Il ne faut pas confondre cet album avec le second album éponyme du groupe sorti en 1976. Dans ce disque, pas de paillettes, pas de maquillage.

Comme un concept album, les pistes coulent les unes à la suite des autres pour former un ensemble intégre. Les mélodies sont fortes, et les vocaux d'un Glenn Hughes très jeune sont réellement excellents.
L'album inclut "Send Me No More Letters" qui a été publié comme single, mais qui fut rapidement interdit par la BBC sur les motifs absurdes que son thème portait sur les contraceptifs, alors que ce n'était pas le cas. Sans l'interdiction, Trapeze aurait certainement pu devenir aussi gros qu'un E.L.O., mais le groupe, ayant changé son style, est devenu un simple groupe de Rock.

L'auditeur qui ne connait que les albums suivants peut être surpris par ce premier opus, le seul enregistrement laissé par le groupe en quintet. Avec le bassiste de The Moody Blues, John Lodge, à la production, les sons ne ressemblent pas au Hard Rock du trio ultérieur, car on y trouve des chœurs luxuriants, des intermèdes psychédéliques, et des ballades romantiques éparpillées tout au long de ce disque. Pourtant, le trio, de Hughes, Galley, et Holland, dégage déjà beaucoup d'énergie musicale dans le contexte Pop Rock Psyché tout au long de cet album, qui se détache comme une alternative de plus grande puissance aux Moody Blues.
La lead guitare de haute énergie et les puissants accords de Galley, et la basse de Hughes sont les sons dominants pendant environ 60 pour cent du temps avec des chansons comme "Fairytale", signée Galley / Jones, et "Am I" de Hughes qui montrent la voie de leur futur son, et même sur la ballade Rock de Rowley "Send Me No More Letters", Holland frappe ses peaux à peu près aussi dur que la musique le lui permet.
Ce trio basique a, semble-t'il, trouvé un bon compromis avec les sensibilités plus lyriques de la Pop psyché de Rowley et Jones, et Trapeze a probablement pu tenir ce son d'ensemble jurqu'aux départs de Jones et de Rowley.

"It's Only A Dream" est un morceau d'ouverture mélancolique, presque une berceuse, qui sert d'introduction...
La chanson "The Giant's Dead Hoorah!" est bourrée d'énergie avec une mélodie typée années 60, un énorme chant de la part de Glenn Hughes, et également de grands choeurs qui donnent à l'ensemble une belle robe chatoyante. Mel Galley fait une bonne intervention à la guitare Fuzz Ce morceau est un bon mélange rapide / lent, mais surtout et avant tout, une ode à la mélodie.
Ensuite vient "Over", avec une belle mélodie de base ponctuée rapidement par la batterie de Holland et la basse de Hughes. Mais c'est la mélodie jouée à la guitare qui donne ce charme si particulier à ce morceau.
Dans "Nancy Gray", la voix de Hughes est toujours aussi bonne et cette ballade finement jouée à la guitare. Le tempo varie toujours entre lenteur et rapidité
Pour "Fairytale" / "Verily Verily" / "Fairytale II", qui s'enchainent à la suite, cette fois, Terry Rowley concocte des jolis riffs d'orgue, et le chant est partagé entre Jones et Hughes. C'est un morceau beaucoup plus Rock avec quelques riffs incisifs à la guitare et un passage au piano finement joué pour un moment langoureux au milieu du morceau. Sa mélodie est très déchirante. Le final vire en un Rock teinté de Jazz avec orgue et guitare en osmose. La sonorité de la guitare fait penser aux Byrds. Il est difficile d'écouter ce chant et ces harmonies vocales sans être remué.
"It's My Life" est une autre ballade avec de bons vocaux et un joli accompagnement cristalin à la guitare.
Dans "Am I", la guitare et la basse jouent de façon dépouillée toute simple et les harmonies d'ensemble sont toujours aussi jolies.
"Suicide" commence par un surprenant clavier, mais ce qui vient après est un riff encore plus sensationnel, bien dans le style des groupes des années 70, avec de très bonnes lignes de basse de Glenn. Si la guitare était juste un peu plus lourde, lamusique aurait été énorme. Mais nous sommes en 1970 et les claviers couvrent encore une grande partie, et cela en vaut la peine. Après trois minutes l'orgue se libère totalement. C'est certainement le meilleur morceau du disque dans un style très Uriah Heep.
On remarque toujours dans "Wings" cette performance vocale impeccable de Hughes, et le riff de guitare et la section rythmique sonnent très propre et claire dans un tempo tout ce qu'il ya de plus Rock.
"Another Day" débute dans un style "Stairway To Heaven". mais la grande différence est le chant et les harmonies qui rappellent beaucoup le David Bowie de quelques années plus tard.
"Send Me No More Letters", le fameux single, sonne comme une ballade triste très Moodies jouée par un mini-orchestre, avec enregistrement rythmique modéré et faible.
"It's Only A Dream- Reprise" est une petite mélodie de cloture belle et mélancolique.avec un superbe jeu vocal.

Bref, c'est un album déroutant mais très interessant!


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Message par Algernon » ven. 9 déc. 2022 12:19

coincidence : je suis en train d'écouter l'album de 74 "Hot Wire", que je n'avais pas revisité depuis un bon moment. Ça a été un groupe relativement peu médiatisé, et leur promo par le label... ?
Ils boxaient dans la catégorie Humble Pie, après leurs beaux débuts avec Hugues, mais la concurrence était rude. Il leur manquait un truc pour se démarquer.
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Message par alcat01 » ven. 9 déc. 2022 13:49

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Six ans se sont finalement écoulés entre la sortie du troisième album de Crazy Horse et son quatrième, "Crazy Moon", et beaucoup d'eau a coulé sous les ponts dans l'intervalle.
Le nom du groupe sembla être à la retraite dès 1973, mais en 1974, l'arrivée Sampedro relança Crazy Horse, les conduisant à l'album "Zuma" de Young and Crazy Horse et, dans le même temps, ils enregistraient quelques morceaux pour Crazy Horse qui attendront pendant quelques années, d'être finalement achevés à l'Eté de 1978 pour sa sortie.

Le résultat est le premier album depuis les débuts de Crazy Horse en 1971 qui sonne identifiable comme le groupe d'accompagnement de Neil Young.
Young s'est fortement impliqué dans Crazy Moon, ajoutant de la guitare à un grand nombre de morceaux, "She's Hot", "Going Down Again", "New Orleans", "Downhill" et "Thunder and Lighting" et il amène ses associés de production David Briggs et Tim Mulligan, de sorte que cela finit par sonner un peu comme un album de Neil Young typique avec les lead vocaux partagés entre Molina, Talbot et Sampedro.
Avec un mélange de styles Hard Rock et Country Rock, l'album est un effort bien réalisé sur lequel Sampedro se révèle être le premier des nombreux successeurs de Danny Whitten à réellement s'intéger avec Molina et Talbot, parce que Molina et Talbot ont haussé leur niveau de participation, donnant le rythme et quelques vocaux, et contribuant à l'écriture des chansons, et parce que les musiciens invités incluent également une foule d'anciens élèves et amis du Crazy Horse dont le claviériste Barry Goldberg (producteur de The Rockets), Greg Leroy (guitariste de Crazy Horse, 1971-1972), Bobby Notkoff (violoniste de the Rockets), Michael Curtis (claviériste de Crazy Horse en 1972) et enfin le pedal steel guitariste de Neil Young, Ben Keith.
C'est, quelque part, quelque chose comme un essai de regroupement de Crazy Horse, et il montre le groupe élargi à son meilleur, ou du moins probablement aussi bon qu'il pourrait être sans son co-fondateur Whitten, mort en 1972.

Sur cet album, l'influence musicale et sonique de Young est particulièrement omniprésente!
Les rugissements de guitare de Neil Young déchirent les chansons auxquelles il a participé.
Dès le premier morceau, "She's Hot" écrit par Steve Antoine et Sampedro, le Rock façon Neil Young and Crazy Horse est servi: un Rock très carré avec une rythmique de plomb et des guitares très stylisées avec un son Youngien très marqué...
La première chanson de Molina s'appelle "Going Down Again" et c'est une jolie petite ballade Country intimiste et sans fioriture avec la présence de Young.
Sampedro a écrit ensuite "Lost and Lonely Feelin'", une nouvelle ballade Country très proche de la musique de Young avec pedal steel et piano.
Par contre, "Dancin' Lady" écrite par Sampedro et Talbot, est un Rock bien moyen qui n'amène pas grand chose au disque.
Le morceau suivant, "End of the Line" est encore une autre jolie ballade country signée Molina avec piano et guitare.
"New Orleans" écrit en collaboration entre Ben Keith et Talbot est un Rock mid tempo avec la présence de Young à la guitare et un peu de trompette pour ponctuer le tempo...
"Love Don't Come Easy", de Molina, est une ballade Country très youngienne avec l'apport intéressant du saxo de Steve Lawrence.
Sampedro a écrit ensuite "Downhill", avec Neil Young à la guitare dans un Rock aux influences très Youngiennes dans sa structure musicale.
La chanson suivante, "Too Late Now", encore une création de Sampedro, est un Country Rock typique avec solo de piano et pedal steel.
"That Day" est un autre Country Rock mid tempo écrit par Talbot avec un peu d'orgue dans l'accompagnement et de jolis solos de guitare.
Enfin, le morceau de cloture, "Thunder and Lightning" écrit en collaboration entre Sampedro et Talbot possède des riffs et solos de guitare de Neil Young avec un son très live brut de décoffrage, rappelant les albums suivants de Young and Crazy Horse comme "Rust Never Sleeps" ou "Live Rust"...

Bref, un très bon album du Crazy Horse fabriqué à l'aide de Neil Young pratiquement indispensable!


Suricate
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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Suricate » ven. 9 déc. 2022 14:21

Je découvre beaucoup de disques en déambulant dans tes présentations, merci !

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