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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » jeu. 23 mars 2023 18:34

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1979 Narita
Quand on nous demande de citer un des meilleurs albums de RIOT sous l'ère Guy Speranza, on répond très souvent et à juste titre d'ailleurs, vu l'excellence du disque, "Fire Down Under" sorti en 1981. Un classique de chez classique sur lequel se succèdent des hits en puissance, "Swords And Tequila" et "Outlaw" en tête ! RIOT ou la grande classe !
Néanmoins, si l'on prête beaucoup d'attention à ce monstrueux album, il serait fort dommage de négliger les deux albums qui l'ont précédé, à savoir "Rock City" en 1977 et "Narita" en 1979 dont il est question ici. Deux très bons disques, que je vous conseille bien évidemment d'écouter.
Si "Rock City" marque les débuts fort réussis du groupe en 1977, il faut bien avouer que qualitativement parlant, ce premier opus n'est pas tout à fait à la hauteur d'un "Fire Down Under" loin s'en faut. "Narita" par contre...c'est une autre histoire. Bien qu'un tantinet moins varié que son successeur, moins rock aussi, je considère cet album tout aussi bon, sinon meilleur.

Doté d'une production bien plus brute d'ailleurs, "Narita" (titre de l'album tiré du nom de l'aéroport international - controversé à l'époque - situé à l'extérieur de Tokyo, d'où l'avion sur la pochette) se révèle être un album en tout point remarquable, débordant d'une énergie, d'une fraîcheur voire même d'une frénésie avec le très chaud "Hot For Love" (la tuerie de l'album !), tout à fait exceptionnelles. Moins mid-tempo que "Fire Down Under", "Narita" affiche d'emblée puissance et vélocité avec un "Waiting For The Taking" pas piqué des hannetons. RIOT signe là une superbe entrée en matière !
Les tubes à cheval entre Hard Rock et Heavy Metal - il faut dire que pour l'époque RIOT joue une musique assez rapide et bien pêchue à l'instar d'un JUDAS PRIEST sur "Stained Class" par exemple - s'enchaînent alors avec une déconcertante limpidité. Entre le très dansant "Kick Down The Wall" qui fait taper du pied dès l'intro, le tonitruant "Born To Be Wild" (quelle rythmique là aussi !), "Hot For Love" et son finish de folie (bon dieu que c'est chaud et jouissif, c'est le cas de le dire !), le monstrueux "Road Racin'" ou encore le somptueux et mélodique instrumental qu'est "Narita", l'album nous en fait vraiment voir de toutes les couleurs. Aidé il faut bien le dire par le chant aigu d'un Guy Speranza tout bonnement irrésistible et d'une paire de gratteux Mark Reale / Rick Ventura tout bonnement exceptionnelle qui nous délivre tout au long de l'album une série de soli de fous furieux et empreints d'un feeling tout bonnement ahurissant et au final...écoeurant. Du grand art !

Pas à dire mais ce RIOT là, était tout simplement à l'époque un des meilleurs groupes existants de Hard / Heavy Metal. Après un "Rock City" très convaincant, RIOT récidive et enfonce le clou. Il signe là un second album absolument magistral. En tout cas, bien plus rapide et solide que "Rock City". La production est de très bonne qualité pour l'époque bien que manquant légèrement de basse.

"Narita" ou une pièce essentielle de ma cdthèque. Ni plus, ni moins. Avis aux amateurs.
FREDOUILLE


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Message par alcat01 » jeu. 23 mars 2023 19:56

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Fairfield Parlour - From Home To Home 1970
From Home to Home est assez semblable aux albums que ce groupe avait sortis à la fin des années 60 sous le nom de Kaleidoscope (le Kaleidoscope britannique, à ne pas confondre avec le groupe américain du même nom).
En fait, il est suffisamment similaire aux disques de Kaleidoscope pour que l'on se demande pourquoi ils ont pris la peine de changer de nom. La production est peut-être plus soignée et plus sophistiquée, et le son rock est légèrement plus lourd. Mais l'accent est toujours mis sur des chansons douces, semblables à des histoires, avec des dettes envers Pink Floyd et les Beatles de la fin des années 60, bien que les chansons ne soient pas aussi mémorables que le travail de ces groupes, et qu'il n'y ait pas autant d'équilibre entre les chansons gaies et sombres que celles des Beatles et de Pink Floyd.
(On entend de temps en temps les premiers synthétiseurs de bon goût, et les dettes envers les Beatles de 1969 se retrouvent dans les effets d'amplification Leslie, bien qu'il y ait aussi des passages folk-psyché acoustiques avec de la flûte.
L'album a été réédité en tant que moitié de la compilation double CD The Fairfield Parlour Years, en même temps que l'autre album des années 1970 de Fairfield Parlour, l'album concept White Faced Lady, qui n'est sorti que dans les années 1990. Le disque de ce coffret qui contient From Home to Home ajoute des titres bonus provenant de sorties non-LP, ainsi que le single qu'ils ont fait sous le nom de I Luv Wight, le thème de film inédit "Eyewitness", et un réenregistrement beaucoup plus récent d'une chanson de From Home to Home, "Aries".
Richie Unterberger


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Message par Echoes » jeu. 23 mars 2023 20:24

Une perle cet album :super:
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Message par alcat01 » ven. 24 mars 2023 09:39

Echoes a écrit :
jeu. 23 mars 2023 20:24
Une perle cet album :super:
Tout à fait! :hello:

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Message par alcat01 » ven. 24 mars 2023 09:41

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1995 : Cover to Cover
Après un début de carrière sur les chapeaux de roues, il aura fallu attendre 3 ans pour que Jeff Healey donne une suite à un "Feel This" qui voyait le petit génie canadien s’éloigner de ses racines blues pour fréquenter des rives Hard-Rock ZZtopiennes avec succès. Point d’expérimentations électroniques ici, mais un virage à 180° vers les origines, avec 12 reprises de standards allant de classiques du blues à quelques titres légendaires du rock. Toujours accompagné de Joe Rockman et Tom Stephen, le guitariste aveugle donne l’impression de chercher un juste équilibre entre respect des œuvres originales et personnalisation justifiant l’intérêt de cette production.
Car la voilà la question qui se pose : ‘quel est l’intérêt d’avoir attendu 3 ans pour sortir un album de reprises ? ’. Bien sûr, après l’évolution fulgurante de son style en à peine 3 albums, il n’est pas inconcevable que Jeff ait ressenti le besoin de revenir à ses racines, d’autant qu’il est familier de l’exercice des covers, celui-ci représentant une part non négligeable de la tracklist de chacune de ses sorties discographiques. De là à en faire un opus complet alors que les fans attendent du neuf depuis plusieurs années, il y a un pas qui laisse espérer que cet exercice se traduira par une relecture personnelle apportant un nouvel éclairage à ces classiques.

L’exercice est ici à moitié réussi avec les versions instrumentales du "Shapes Of Things" des Yardbirds qui prend une envergure monumentale, et du "Communication Breakdown" de Led Zeppelin sur lequel Jeff ne prend pas le risque de se mesurer au chant de Robert Plant et laisse l’harmonica de John Popper prendre le relais pour apporter une nouvelle dynamique en à peine plus de 3 minutes. Mention bien également au "Stop Breakin’ Down" de Robert Johnson sur lequel Pat Rush vient renforcer Jeff à la guitare pour un résultat gorgé de feeling, ou pour le "Yer Blues" des Beatles passant d’une première partie coulée dans le plomb à un final illuminé par la guitare enflammée du petit génie. Enfin, bien que moins originales, le "I’m Ready" de Muddy Waters reste un boogie-blues irrésistible, alors que le "Evil" de Howlin’ Wolf voit Healey chanter comme jamais pour parfaitement traduire l’esprit roots du titre.
Malheureusement, malgré leur qualité d’interprétation, ces titres traduisent le dilemme qui s’empare rapidement de l’auditeur. En effet, si Jeff Healey est un guitariste surdoué dont l’investissement et l’enthousiasme sont incontestables, sa section rythmique fait souvent plus office de suiveuse que de propulseur, au point que l’on sent parfois le chanteur-guitariste bien abandonné et portant certains titres en intégralité sur ses épaules, quand ce ne sont pas quelques invités qui viennent le soulager. Dommage car il aurait été intéressant d’écouter ce qu’aurait pu donner le "Highway 49" de Big Joe Williams avec une section rythmique plus impliquée, le "The Moon Is Full" d’Albert Collins avec un véritable groove en soutien, ou le "Angel" de Jimmy Hendrix moins respectueux de l’original.

Voici donc un album qui vient confirmer le talent et l’enthousiasme de son interprète principal mais qui laisse songeur quant à son inspiration et surtout, pose de sérieuses questions quant à la motivation de ses acolytes habituels. Autant dire que Jeff Healey se retrouve désormais au pied du mur et se doit de redresser la barre au plus vite s’il veut relancer sa carrière.
LOLOCELTIC

Modifié en dernier par alcat01 le ven. 24 mars 2023 09:45, modifié 1 fois.

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Message par alcat01 » ven. 24 mars 2023 09:43

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1977 Qṳa̤r̤k S̤t̤r̤a̤n̤g̤e̤n̤e̤s̤s̤ A̤n̤d̤ C̤h̤a̤r̤m̤
Hawkwind est entré à Rockfield Studios pour l'enregistrer en Janvier et Février 1977, autoproduisant l'album avec l'aide de l'ingénieur du son résident Dave Charles.
Paul Rudolph a également été licencié pour avoir prétendument tenté d'orienter le groupe dans une direction musicale en contradiction avec la vision de Calvert et Brock. Il est parti pendant les séances d'enregistrement après avoir reçu un ultimatum pour présenter "...des excuses pour quelque chose ou pour partir. J'ai choisi cette derniére (option), ne comprenant pas complètement la situation...".
Afin de finir l'album, le remplaçant de Rudolph fut Adrian "Ade" Shaw, bassiste du groupe Magic Muscle qui avait partagé le management de Hawkwind et qui avait ouvert pour Hawkwind lors de la tournée Space Ritual de 1972. L'introduction de Shaw dans le groupe s'est faite après que les morceaux d'accompagnement aient été terminés, il a donc été obligé de superposer ses parties de basse sur les pistes existantes.
Cependant, Rudolph joue quelques parties instrumentales sur le morceau "Hassan I Sabbah", bien qu'il ne soit pas crédité. Sur la dernière version prolongée, son jeu de basse peut être entendu sur les premiers extraits de plusieurs chansons, y compris une version alternative de la chanson "Damnation Alley".

"Quark, Strangeness and Charm" est sorti en 1977. Son titre fait référence à la physique quantique: les quarks sont des particules subatomiques, et l'étrangeté (strangeness) et le charme (charm) sont des propriétés de certaines particules. Il s'agit du septième album studio de Hawkwind, d'où le titre "The Hawkwind Part 7" que l'on peut trouver sur la pochette intérieure. C'est, surtout, le premier album du groupe sans le membre co-fondateur Nik Turner.
C'est une bonne surprise: Plus ciblé que son prédécesseur, il démontre que Hawkwind est à la hauteur de son époque, car la musique utilise des éléments des développements musicaux récents de cette période, à savoir, l'électronique, le Punk et le Heavy Metal plus direct. Plus concis, le style musical est en train d'évoluer, naturellement, et les musiciens s'aventurent à nouveau dans des territoires spatiaux inexplorés.
Hawkwind se retrouve complètement repensé. Ils ont toujours maintenu ce jeu de guitare typique, le rythme, les mélodies orientales et leur excellente composition de chansons, mais le style et le son sont complètement mis à jour: le style se rapproche de la Pop Arty Punk et le son est frais et nouveau, plus proche. L'album ressemble plus à l'Art Rock de David Bowie ou Roxy Music qu'à leur drone spatial d'origine. L'électronique est quelque peu modérée dans ce disque. Une guitare puissante mène le groupe à travers les jams et les compositions, tandis que Calvert se révèle être un grand chanteur et leader.
Le son a perdu la majeure partie de sa sensation d'espace: finis les saxophones tourbillonnants, les effets de guitare, les mellotrons et les moogs. Ils sont remplacés par une batterie des claviers modernes que de nombreux groupes de nouvelles vagues comme Japan, Magazine et d'innombrables autres commenceront à utiliser juste un an plus tard.
Par conséquent, ils s'intègrent à merveille avec le mouvement Punk / New Wave qui était sur le point de décoller. En fait, l'album commence une période de trois ans pendant lesquels Hawkwind est devenu une sorte de groupe Punk-Pop-Prog, cette combinaison est des plus étranges: en tant que tel, ils se sont avérés être l'un de ces rares groupes du début des années 70 à pouvoir se fondre dans les temps nouveaux avec succès. Il est, en quelque sorte et à bien des égards, un retour en forme.
Cet album est donc très différent de ce que Hawkwind avait fait auparavant. Tout d'abord, cet album est mieux produit. Il est également beaucoup plus mélodique et le jeu est également moins bâclé qu'il ne l'était auparavant. Tout cela est une très bonne nouvelle puisque les albums précédents manquaient clairement de ces aspects essentiels.

"Quark, Strangeness and Charm" a deux atouts principaux, à savoir le sujet intéressant des paroles et le son très concentré. Robert Calvert a écrit toutes les paroles inspirées de Science-Fiction qui sont pleines d'humour et d'esprit. De plus, Nik Turner est maintenant parti, ce qui entraîne la disparition des instruments à vent dans le paysage sonore du groupe. Calvert est, par conséquent, la principale force motrice de cet album avec son style de voix tirant vers la New Wave. En effet, il semble totalement intégré et dominant dans la scène Hawkwind, sa voix sonne fort et haut. Son chant est similaire à celui de David Bowie ou Marc Bolan. Il a également interdit les drogues en studio, ce qui a contribué à un son plus concentré et plus clair. Quant à Simon House, il comble le vide laissé par l'absence de flûte et de saxophone de Turner avec des claviers luxuriants et un jeu de violon particulièrement raffiné. Pas étonnant que David Bowie l'ait recruté pour sa tournée mondiale de 1978. A noter que l'ajout du violon électrique est très agréable et c'est l'instrument principal de la chanson qui est certainement la meilleure sans doute: "Hassan I Sahba".
Après le départ de Paul Rudolph lors des répétitions, les overdubs de basse faits par Ade Shaw se sont avérées tout simplement excellentes.
Soniquement, l'album est donc une sorte de fusion plutôt enivrante de Punk et Space-Rock. C'est un excellent disque de Hawkwind en termes de production et de musicalité. La musique de cet album est plus orientée Pop que leurs offres précédentes. C'est un tournant pour le groupe, car il donne un aperçu du futur à venir.
Il est même devenu un autre album classique de Hawkwind qui montre que le groupe n'a pas peur de développer et d'embrasser le son punk plus minimaliste qui existait à l'époque.

L'excellent et accrocheur morceau d'ouverture, "Spirit Of The Age" est une histoire d'amour de science-fiction dans un avenir lointain. Le changement musical peut être perçu tout de suite car moins stoner, plus concentré et avec un son plus clair. La chanson a un riff Rock dans le style typique de Hawkwind. Elle a toujours le même genre d'effets qui figurent sur le vaste catalogue de Hawkwind, à savoir des voix off, des octets sonores et des composants électroniques étranges sonnant comme du code morse. "Spirit of the Age" concerne principalement l'anonymat et l'inhumanité clinique du clônage et se moque généralement des processus naturels. Il a des paroles amusantes sur les voyages dans l'espace, les amoureux d'Android et le fait d'être vraiment un clone. Pas étonnant que cela convienne au chant de Calvert. C'est un Hawkwind rajeuni, le ton de l'album est donné et les paroles de Calvert sur le clonage jettent toujours une ombre sur le monde d'aujourd'hui.
La relation plus étroite semble être l'album "Ultravox!", surtout la partie vocale si proche de celle de John Foxx. L'utilisation d'un violon ne fait qu'ajouter à la comparaison. Le tout dans une ambiance similaire à NEU!, cette chanson est un Rock parfaitement trippant.
"Spirit Of The Age" deviendra un classique du groupe.
L'ambiance perdure avec l'ultra énergique "Damnation Alley" qui se combine bien avec le morceau précédent, il y a un calme initial apparent changé par une chanson Rock vraiment ancienne et la basse, la guitare et la batterie fonctionnent à merveille.
Le morceau qui peut être décrit comme un "Soft Space Punk", avec des changements intéressants, par exemple un court passage Reggae, est basé sur un roman de Science-Fiction de Roger Zelany et il décrit une mission de sauvetage transaméricaine se déroulant dans un état policier post-apocalyptique. La partie principale de la chanson se compose de Punk-Pop entraînante, mais il y a une longue section centrale qui est tout le contraire. Simon House est inclus dans le générique d'écriture de cette chanson, et il contribuE à cette section du milieu avec son magnifique arrangement de violon et de claviers.
"Damnation Alley'' consiste à parcourir une ville pendant une guerre nucléaire et la musique aide également les paroles en faisant en fait le même voyage qu'un Captain Calvert, avec une électronique en plein essor et une puissance fournie par un riff de guitare quasiment Punk. Calvert, vraiment au sommet de sa forme, est d'accord là-dessus et il a un riff lourd, avec des lignes de synthé formidables. "...Merci Dr Strangelove, descendant à Damnation Alley et bonne chance à vous...". La rupture instrumentale finale avec les synthés cathédrales est magnifique.
Dans un effet d'ouverture inquiétant, "Damnation Alley" commence par un son d'alarme en raison de l'arrivée d'une bombe nucléaire, suivi de drones et d'atmosphères effrayantes alors que la pluie tombe, cela rappelle une dystopie cyber punk. Puis la guitare joue et reprend à plusieurs reprises, la batterie et Calvert qui chante sur le rayonnement des terres en friche, entrent tour à tour, cette piste est plus rapide que la première. Après l'explosion atomique, c'est une chanson sur la menace nucléaire qui prévalait lorsque l'album est sorti.
Le morceau suivant, "Fable of a Failed Race", est une ballade spatiale Soft Rock formidable et éthérée avec des atmosphères mélancoliques et la voix aérienne de Calvert. Elle est bourrée de guitares et de vocaux de Brock merveilleusement superposés. Juste magnifique.
Le bon vieux Rock "Quark, Strangeness And Charm" est probablement la chanson la plus faible de l'album. Elle parle d'Albert Einstein ... et de son manque de chance avec les dames. C'est hilarant et les comparaisons des relations avec la chromodynamique quantique correspondent vraiment aux thèmes de l'ère spatiale de Calvert. C'est une pièce originale aussi Glam Rock que Marc Bolan qui étaient amis du groupe à l'époque, qui grandit avec le temps.
Cependant, l'album n'est pas uniquement de Science-Fiction et de Métafiction car le morceau "Hassan I Sahba" au son du Moyen-Orient contient des thèmes sur le pétrole et le terrorisme de Septembre Noir. Cette chanson tire son nom d'un missionnaire Persan du Moyen Âge dont les adeptes étaient appelés les Hashshashin, et les paroles contiennent une référence évidente à la drogue. C'est la chanson la plus puissante avec toujours plus de superbes violons de House, de belle ligne de basse et un bon chant. Ce Heavy Rock 'oriental' prédit en fait une guerre au Moyen-Orient à cause du pétrole, bref quelque chose encore d'actualité d'aujourd'hui. Dans le style de "Magnu", quoique plus Heavy et plus court, cette chanson mystique aux paroles arabes est un classique!
"Hassan I sabha" n'est pas seulement une rêverie hippie dopée sur un thème arabe, Calvert a eu des contacts parmi des musulmans radicaux qui prédisaient une guerre sainte avec l'Occident et l'impérialisme Anglo-Américain. Il avait donc écrit ce thème à la fin des années 70, une vingtaine d'années avant qu'il ne secoue le monde. Calvert a repris les notions les plus farfelues et extrêmes de son temps. La vie sur Terre a été semée depuis l'espace. La vie sera bientôt clonée. Les assassins d'Allah se battront pour des pétro-dollars.
"Hassan-i Sabbah" (épelé Hassan I Sahba sur la couverture) est, en fait, une chanson mêlant la légende de Hassan-i Sabbah (assassins et haschich) à des questions contemporaines (pétrole et terrorisme palestinien). Il s'agit d'une collaboration Paul Rudolph / Robert Calvert.
"The Forge Of Vulcan" ressemblerait presque à un extrait d'un album de Tangerine Dream. Cependant, les différences notables sont le ton plus sombre et l'effet sonore du marteau. C'est le seul moment véritablement spatial de ce disque, juste une confirmation que le groupe changeait d'orientation. C'est un instrumental intéressant de Simon House avec des textures multicouches de claviers, orgue, synthétiseur et séquenceur plus des percussions fournies par le martelage d'une enclume réelle en référence à la mythologie de Vulcan.
A noter que c'est la dernière contribution de House au groupe avant d'être embauché par David Bowie!
"Days of the Underground" ramène le son plus typique de Hawkwind en rendant hommage à la scène underground psychédélique d'où Hawkwind a émergé. Dans cette chanson, Calvert porte un regard critique sur les vestiges de la contre-culture post-hippie dans laquelle Hawkwind avait été immergé quelques années auparavant. Il raconte l'histoire d'un jeune Hawkwind, chouchou de la scène musicale underground. C'est un morceau agréable, malgré la voix théâtrale de Robert Calvert.
Il est suivi d'une composition de Simon King, "The Iron Dream", une belle fin d'album qui ressemble beaucoup plus au fer qu'au rêve. C'est un instrumental basé sur "Mars" de Gustav Holst, son nom tiré du livre de Norman Spinrad 'The Iron Dream'. La piste était généralement jouée en live comme point culminant de "Uncle Sam's on Mars", dont des versions peuvent être entendues sur "The Weird Tapes". Il est également apparu sous le titre "The Dream Goes On" sur l'album "The Business Trip" de 1994, et avec des paroles supplémentaires comme "Are You Losing Your Mind?" sur l' album "Alien 4" de 1995.

"Quark, Strangeness and Charm" a passé six semaines dans les Charts des albums Britanniques culminant au numéro 30. La réédition 2009 2CD de l'album inclut les premières versions des pistes avec les contributions de Rudolph.


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Message par alcat01 » ven. 24 mars 2023 11:24

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Fandango (1977)
Il y a deux Fandango, ayant chacun produit à la fin des années 70. Tous deux ont un point commun avec Ritchie Blackmore. Le premier est le groupe de Nick Simper (ancien bassiste de Deep Purple mark I) et le second, qui nous concerne ici, est le premier groupe de Joe Lynn Turner, futur chanteur de Rainbow. La musique de ce Fandango est un honnête Hard- FM qui tout en étant soft a l'avantage de ne pas être trop mièvre.
zougor
Pour la première chanson de leur premier album, Fandango parle de rêves rock & roll qui se réalisent et d'atteindre le statut rock & roll ultime : devenir la tête d'affiche de leur propre tournée.
A partir de là, le quatuor livre neuf autres morceaux de rock & roll directs et sans fioritures qui ont beaucoup en commun avec leurs contemporains du rock d'arène (Toto et Boston sont les deux qui viennent immédiatement à l'esprit), avec une pincée de rock sud-californien pour faire bonne mesure.
L'attention portée aux détails et la qualité du son sont comparables à celles des groupes susmentionnés et la passion est indéniablement présente, mais il manque parfois à Fandango le charisme nécessaire pour porter ces chansons à un niveau supérieur, digne d'une place au sommet du prestigieux manteau de l'arena rock.
Rob Theakston











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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » ven. 24 mars 2023 14:15

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TOMORROW est l'un des nombreux groupes britanniques qui ont quitté la scène swing freakbeat de Londres au milieu des années 60 pour prendre le bus magique vers le monde du pop rock psychédélique. Le groupe a même reçu l'approbation du DJ John Peel qui l'a présenté dans son émission de radio "Perfumed Garden". Bien que le groupe n'ait pas connu un grand succès commercial pendant son bref passage au soleil, son seul album éponyme est devenu une sorte de classique culte, certains affirmant même qu'il s'agit de l'exemple le plus remarquable de la scène rock psychédélique de la fin des années 60, avec une diversité de onze standards de la musique pop, en s'inspirant des Beatles et en les agrémentant de la pléthore de réverbération en vogue, d'accessoires acid rock et de fausses touches indo-raga. Le groupe semble s'attaquer à tout, de l'absurde au détachement lysergique.
Imprégné des sensibilités freakbeat qui se sont développées alors que le groupe était encore connu sous le nom de The In-Crowd et avant cela sous celui de Four Plus One, TOMORROW, composé de Keith West (chant), John Wood (basse), John "Twink" Adler (batterie), Mark P. Writz (clavier) et d'un jeune Steve Howe (guitare) a débuté en enregistrant des chansons pour la bande originale du film "Blowup" en 1966 qui n'a abouti à rien et avec l'intérêt soudain pour tout ce qui est trippant, le groupe a changé son nom en TOMORROW et a canalisé ses énergies vers la dernière rage du monde de la musique, celle du rock psychédélique et acide et s'est rapidement retrouvé aux côtés d'autres premières de la scène du nom de Pink Floyd, Soft Machine et a même joué avec Jimi Hendrix au tristement célèbre UFO Club de Londres. Il s'agit d'un groupe assez distrait et, bien qu'il ait enregistré l'album au début du printemps 1967, il n'est pas sorti avant février 1968, alors que la folie psychédélique de la scène pop rock commençait à se calmer, à se consumer et à s'estomper.

Le succès de TOMORROW semblait reposer sur des bases fragiles dès le départ, car après avoir signé avec EMI, le groupe n'a pas réussi à attirer l'attention du producteur de Pink Floyd, Norman Smith, et a plutôt opté pour l'attention erratique de Mark P. Writz, qui a non seulement apporté ses talents de claviériste à la formation de TOMORROW, mais qui était également très impliqué et littéralement obsédé par son propre projet "A Teenage Opera". Cette situation, ainsi que le penchant du groupe pour le LSD et le calendrier des tournées, ont empêché le projet d'être commercialisé au plus fort du psychédélique Summer of Love. Bien qu'il ait été l'un des premiers groupes britanniques à prendre le train en marche de tout ce qui est psychédélique, l'album a malheureusement été l'un des derniers à se joindre à la fête et il a dû rester sur les étagères pendant quelques décennies avant que quelqu'un ne le déterre et évalue sa pertinence sur la scène de la fin des années 60, mais le temps a été clément et l'album a trouvé une source continue de nouvel intérêt.
Une grande partie du charme de l'unique album de TOMORROW est qu'il est extrêmement éclectique et immédiatement accessible, avec une succession d'accroches créant des vers d'oreille instantanés, le tout habillé de l'acidité psychédélique grésillante que les années 60 avaient à offrir. Il y a l'intro à la guitare qui ouvre le premier single et le premier titre "My White Bicycle", un rock hymnique rappelant the Who et inspiré par le mouvement des vélos blancs dans l'Amsterdam des années 1960. Il y a aussi la saturation de sitar Indo-raga de "Real Life Permanent Dream", ainsi que trois morceaux de showtune "Auntie Mary's Dress Shop", "Colonel Brown" et "Shy Boy" qui, à l'origine prévus pour le "Teenage Opera", ont été réassignés à leurs fonctions psychédéliques et dispersés généreusement dans l'album. Ayant émergé seulement un an après le retentissant "Sgt Pepper's Lonely Hearts Club" des Beatles, les influences des Beatles ne sont pas seulement explicitement livrées mais joyeusement célébrées comme le groupe jette dans la reprise malheureuse de "Strawberry Fields Forever" prise de "Magical Mystery Tour" de l'année précédente.
Malgré ces influences, il semble que TOMORROW ait eu quelque chose à offrir aux Fab Four en retour, puisqu'ils ont enregistré un single intitulé "Revolution" un an avant le célèbre morceau des Beatles sur "The White Album". Malgré la nature psychédélique de l'album dans son ensemble, TOMORROW trouve encore de la place pour la fantaisie ultime avec de mignons petits contes de fées comme "Three Jolly Little Dwarfs" qui pousse le gusto freakbeat jusqu'à ses conclusions logiques et montre que les musiciens devenaient trop habiles pour rester confinés dans le cadre de la musique pop. Steve Howe montre des moments de virtuosité à la guitare qui laissent présager les années à venir en mode prog rock avec Yes et Twink Adler montre également son aptitude à utiliser des percussions plus dures qu'il trouvera finalement sa place dans The Pink Fairies. Alors que certaines chansons semblent un peu à l'écart de la scène rock psychédélique, d'autres semblent avoir été faites sur mesure pour elle. Le morceau de clôture "Hallucinations" est une petite chanson entraînante à la guitare qui célèbre le miracle des arcs-en-ciel et de tout ce qui est lysergique. C'est la conclusion parfaite d'une expérience musicale variée et pourtant bien construite.
Bien qu'il soit plus connu pour les futurs grands noms qui ont vu le jour à cette époque, le seul album de TOMORROW est en fait un petit voyage intéressant dans les hymnes pop psyché de la dernière partie de la British Invasion des années 60. Le reste appartient à l'histoire.
siLLy puPPy


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » ven. 24 mars 2023 16:16

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1973 Hymn of the Seventh Galaxy
D'une beauté à couper le souffle, inspiré, brut, féroce et singulièrement unique !
Je pourrais multiplier les adjectifs à l'infini, mais le fait est que ce troisième album de la RTF est une véritable bouffée d'air frais et un changement de cap radical pour Chick, Stanley et Lenny. Après le latin-jazz aérien des deux premiers disques, Chick a monté le son à 11, a fait acheter une basse électrique à Stanley et a embarqué le jeune Bill Connors à la guitare. Le résultat n'est rien de moins que la fusion la plus inspirée et la plus féroce de l'histoire du Mahavishnu Orchestra. Des passages à l'unisson flamboyants, des mélodies d'un autre monde et une volée enjouée de phrases font de cet album un véritable spectacle à couper le souffle. Les passages à l'unisson effroyablement serrés du morceau-titre indiquent qu'il s'agit d'un groupe avec lequel il faut compter. Avec une technologie musicale relativement primitive, ce quatuor redoutable a proposé des idées musicales très audacieuses qui ont transcendé ces limitations.
Il n'y a pas un seul morceau faible sur cet album, mais si je devais choisir les meilleurs, ce serait certainement le titre, "Captain Senior Mouse", un morceau espagnol d'une complexité étourdissante, "Theme To The Mothership" sur lequel Bill Conors déchire vraiment la guitare et Chick fait un solo de Rhodes modulé en anneau qui aurait eu sa place sur un album de Soft Machine ou de National Health.
Je vais peut-être froisser quelques plumes, mais pour ce hibou, Bill Connors était bien plus doué qu'Al DiMeola en termes d'expressivité et d'âme dans son jeu. Bien sûr, DiMeola était un maître de la technique (et s'assurait que vous ne l'oubliiez pas), mais Bill Connors avait une âme bluesy et une honnêteté émotionnelle dans son style de guitare inspiré de Clapton et de Coltrane que je n'entends pas du tout de la part de DiMeola. Les meilleurs moments de Bill sur cet album se trouvent sur "Theme to The Mothership", Space Circus", "The Game Maker" et "Captain Senor Mouse".
Stanley Clarke se donne vraiment à fond sur ces morceaux avec des parties de basse impitoyablement insistantes. Le son qu'il produit ici empêche d'entendre toute l'étendue de sa brillance, en raison d'un instrument qui n'est pas idéal (une basse Gibson EB-3 au son plutôt boueux, qu'il a rapidement échangée contre une Alembic claire et nette). Malgré cela, vous pouvez toujours ressentir la brillance ! Et bien sûr, Lenny White fournit une pulsation rythmique tout aussi impitoyable qui, bien que complexe, n'entrave jamais l'élan des chansons.

C'est l'un de ces disques qui font vraiment vibrer le sang, alors montez-le à 11 et tombez sous le charme !
The Owl


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Message par alcat01 » ven. 24 mars 2023 18:03

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1981 Fire Down Under
RIOT est un groupe américain fondé en 1976 par Mark Reale, le pilier du groupe, toujours présent dans la version actuelle du groupe. On pourrait à s'y méprendre croire qu'ils sont anglais, tant leur style a pu à tort ou à raison être associé à la New Wave Of British Heavy Metal. On pourrait parler des heures et des heures de cet album et en revenir toujours à la même conclusion : il s'agit d'un classique du Metal où aucun titre n'est à jeter. Pensez donc, 10 titres, 10 brûlots furieux, spontanés avec un vocaliste de talent, Guy Speranza et une paire de fines lames de la guitare (Mark Reale & Rick Ventura) au jeu réellement inspiré.

Profitant effectivement de l'explosion NWOBHM, le groupe se fera connaître avant tout en Europe grâce à son passage dans la première édition du mythique festival "Monsters of Rock" en 1980. De retour au pays, le groupe tourne avec AC/DC, Sammy HAGAR et MOLLY HATCHET. Mais il est temps de s'atteler à l'écriture du troisième album dès 1980. Suite à de gros problèmes de label (Capitol voulait que le groupe rende sa copie avec des titres plus commerciaux, ce que le groupe ne voudra leur fournir, souhaitant ainsi rester fidèle aux fans européens qui ont apprécié leur Heavy), RIOT arrive chez Elektra et "Fire Down Under" sort avec près d'un an de retard !

Si l'on retrouve souvent la patte de Mark Reale ou Guy Speranza sur les titres les plus enlevés, les plus foudroyants (l'accrocheur "Swords And Tequila", le dynamité "Fire Down Under", le sublime "Outlaw"), le contrepoids nécessaire pour varier et faire de cet album ce qu'il est, est apporté par Rick Ventura avec les titres plus mid-tempo, plus Rock (un peu dans l'esprit LED ZEP ou AEROSMITH) mais tout aussi beaux ("Feel The Same", "No Lies"). Sans oublier l'intro très mélancolique du titre "Altar Of The Kings".
"Flashbacks" clôture l'album de manière assez étrange puisque pendant plus de deux minutes, on a droit des rugissements de guitares avec en fond la présentation du groupe à l'Hammersmith (rappelez-vous MOTÖRHEAD...) de Londres et surtout les 50 000 fans qui scandent RIOT! RIOT! RIOT! aux Monsters of Rock.

L'album que tout fan de la NWOBHM et de Metal plus généralement se doit d'avoir au moins écouté une fois dans sa vie pour comprendre à quel point RIOT est un grand groupe, bien souvent mésestimé.
PS: Dans le Remasters sorti chez Metal Blade en 1999 figurent deux bonus-tracks : "Misty Morning Rain" et "You're All I Needed Tonight"
STEF

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Message par alcat01 » ven. 24 mars 2023 19:52

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Satin Whale - Desert Places 1974
Pour la dernière partie de leur carrière, Satin Whale a été un groupe de rock à vocation commerciale dont la musique se situait bien en dehors de la plupart du rock allemand plus progressif de l'époque.
Cependant, leurs deux premiers albums étaient une histoire complètement différente.
Sur Desert Places, Satin Whale a créé un son rock très puissant avec beaucoup d'orgue, de grands thèmes, une dynamique et une guitare fantastique. L'influence principale de Satin Whale était sans aucun doute Santana, et une grande partie de l'interaction guitare/orgue est similaire à Carlos Santana / Gregg Rolie sur le premier line up de '68-'72.
En fait, certaines parties de celui-ci sont directement volées à l'album Abraxas. Bien qu'il s'agisse sans doute de plagiat, j'ai toujours pensé qu'une sorte de progression sur le rock des débuts de Santana serait géniale, et cet album ressemble à tous points de vue à une excellente version Krautrock de ce groupe.
Bien qu'il ne soit certainement pas original et pas vraiment progressif, c'est un superbe album rock avec de grands mouvements et une interaction de groupe.

L'album est fortement recommandé aux fans de Deutsche Rock.
Mike McLatchey


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Message par alcat01 » sam. 25 mars 2023 10:17

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I Got Dem Ol’ Kozmic Blues Again Mama! (1969)
Janis JOPLIN est entrée de plain-pied dans la légende en 1968 grâce à l’album Cheap Thrills. Cependant, la chanteuse surnommée la « Mama cosmique » quitte le BIG BROTHER & THE HOLDING COMPANY pour monter son propre groupe, le Kozmic Blues Band qui lui sert surtout d’accompagnement puisqu’elle est désireuse d’avoir davantage les coudées franches dans son nouveau projet musical. Le souci majeur, c’est que Janis Joplin a augmenté sa consommation d’héroïne, ce qui rend son avenir incertain.
Nous sommes alors en juin 1969 et pour mener à bien l’enregistrement de ce qu’on peut appeler son premier vrai album solo, Janis Joplin reste plusieurs jours dans la maison de Gabriel Mekler, chargé de produire l’album, afin qu’elle soit éloignée le plus possible de la drogue et de ses fréquentations douteuses. Ainsi, I Got Dem Ol’ Kozmic Blues Again Mama! voit le jour le 11 septembre 1969. Par rapport aux précédents disques, on note une évolution dans la musique puisque celle-ci s’éloigne du Rock Psychédélique pour être davantage orientée Blues, Soul et même Funk. Et les cuivres tiennent une part plus prépondérante sur cet album.

Le Blues-Rock sert de matrice principale à l’album. L’enjoué « Try (Just A Little Bit Harder) », enrichi de cuivres du plus bel effet, le mid-tempo rampant « One Good Man » sur lequel les musiciens qui accompagnent Janis Joplin ont un vaste champ d’action pour occuper l’espace sonore avec les guitares et les cuivres (la chanteuse n’intervenant que par intermittence, mais à bon escient et tout en sobriété) sont efficaces dans le genre et lorsque la native de Port Arthur intervient, elle étincelle (comme presque toujours, serait-on tenté de dire). Par contre, le long « As Good As You’ve Been To This World », parsemé de relents psychédéliques et jazzys, reste anecdotique, d’autant plus que Janis Joplin n’intervient que sur le tard et ne transcende nullement le morceau. On peut même dire qu’on est là en présence d’un des temps faibles de l’album.
Car on doit l’admettre, ce disque n’égale pas Cheap Thrills et contient quelques moments pas très passionnants. Ainsi, « Little Girl Blue », une chanson datant à l’origine de 1935 (la musique est de Richard Rogers et les paroles de Lorenz Hart), est une ballade connue pour avoir été reprise auparavant par Ella FITZGERALD, Judy GARLAND, Doris Day, Nina SIMONE, Frank SINATRA et, bien plus tard, par Carly SIMON, Linda RONDSTADT, demeure sans éclat, anecdotique. « Maybe », une autre cover de Richard BARRETT qui date de 1957 et avait une version Doo-Wop à la base, a été transformée en Blues par Janis Joplin et ses musiciens, mais n’est guère captivante. La reprise la plus convaincante du disque, en fait, est « To Love Somebody », un titre composé en 1967 par les BEE GEES (ça pourrait surprendre, mais il est bon de rappeler que les BEE GEES ne se résument pas à leur carrière Disco à la fin des 70’s ou à « Stayin’ Alive » et Night Fever ») que Janis Joplin et ses musiciens subliment en y injectant beaucoup de feeling et de sensibilité, la chanteuse y jetant toutes ses forces dans la bataille pour nous émouvoir au plus profond de nous.
Les vrais temps forts de l’album sont plutôt à chercher du côté de « Work Me, Lord », un Blues épique avec plusieurs montées en puissance des cuivres et une Janis Joplin qui alterne entre poussées vocales, intenses, incantatoires (on sent d’ailleurs dans sa voix de la souffrance lorsqu’elle intensifie ses cris) et passages plus tranquilles, ainsi que de « Kozmic Blues », un mega-classique, un standard intemporel qui s’impose comme le parfait mariage entre Blues-Rock et le Rock Psychédélique, la « Mama cosmique » profitant de l’occasion pour y insuffler intensité, caractère épique au terme d’une prestation vocale époustouflante, hors du commun qui laisse le commun des mortels sur le cul (une énième leçon de feeling). Voilà les 2 titres majeurs de l’album à retenir en priorité.

Bon, même si I Got Dem Ol’ Kozmic Blues Again Mama! a une force de persuasion moindre par rapport à Cheap Thrills, ainsi qu’à Pearl, ça reste quand même un bon disque, hein ! Mais on n’y retrouve pas la perfection présente sur les 2 albums qui l’encadrent (bon, je tue un peu le suspense concernant la chronique de Pearl en ayant dit ça). Rien que pour les 2 moments les plus mémorables du disque cités dans le paragraphe plus haut, ce disque vaut le coup, d’autant que la performance de Janis Joplin est excellente, même si elle aura fait mieux durant sa courte carrière.
L’album s’est quand même classé 5ème au Top album US et fut certifié disque de platine. La vie de Janis Joplin ne tenait qu’à un fil à l’époque, vu qu’elle vivait dangereusement, et par la suite, elle allait passer à la postérité. Pour cela, rendez-vous pour la prochaine chronique de Pearl…
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Message par alcat01 » sam. 25 mars 2023 10:18

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L'album d'Hawkwind, "Levitation", a été enregistré entre Juillet et Août 1980 et il est sorti le 27 Octobre de la même année. Le batteur Simon King a été remplacé par l'un des meilleurs batteurs de l'époque, un certain Ginger Baker, ancien batteur de Graham Bond, de Cream, de Blind Faith, de Air Force et de Baker Gurvitz Army, au tout début des sessions d'enregistrement.
C'est leur premier album de studio après le départ du chanteur et parolier Robert Calvert et les paroles ont tendance à être superficielles et le nombre d'instrumentaux est en augmentation. C'est aussi le seul album studio d'Hawkwind à présenter Ginger Baker et le claviériste Tim Blake, qui reviendra plus tard dans le groupe et jouera sur "Blood of the Earth" en 2010.

Le groupe, alors composé du même personnel que sur l'album live "Live Seventy Nine", entra dans les studios de The Roundhouse en Juillet et Août 1980 pour enregistrer cet album. Le studio avait été nouvellement équipé d'un système de masterisation numérique 3M de Bronze Records, ce qui en fit l'un des premiers albums Rock à être enregistré avec la technologie d' enregistrement numérique en plein essor.
Pendant l'enregistrement, Dave Brock marqua son mécontent de l' incapacité du batteur Simon King à garder un tempo constant, affirmant qu'"il ne pouvait pas jouer correctement de sa batterie parce qu'il prenait de mauvaises drogues". Ils avaient alors envisagé d'utiliser une boîte à rythmes qui était en studio, mais personne ne savait comment s'en servir. Marion, épouse du guitariste Huw Lloyd-Langton, attachée de presse pour la 'manager Roy Ward's company' de Ginger Baker, a suggéré d'approcher le batteur pour contribuer en tant que musicien de session.
Celui-ci a accepté l'offre et il a terminé ses travaux en deux jours, dépassant les attentes. Lloyd-Langton a observé qu'"...il a tout de suite traversé ["Space Chase"]. Je ne pense pas que Simon aurait pu jouer ça... Ginger a ajusté le groupe comme un gant. Son style était parfait pour ça...".

L'album a été enregistré numériquement. C'était en 1980, l'enregistrement numérique en était encore à ses balbutiements, Stevie Wonder ("The Secret Life of Plants") et Ry Cooder ("Bop till You Drop") enregistraient tous numériquement à cette époque, et Hawkwind était un nouveau venu dans cette technologie. Cela donne à "Levitation" un son clair car, au moins, il n'a pas ce son synthétique et stérile que l'on peut rencontrer avec trop d'enregistrements numériques quelques années plus tard (en particulier au milieu des années 1980 et au-delà), pas de gros sons de batterie des années 80 et pas de synthétiseurs synthétiques car Tim Blake utilisait toujours ses vieux synthétiseurs Mini Moog et Synth "A", plus un synthé polyphonique.
Avec un accent beaucoup plus sur les instrumentaux par opposition aux voix clairsemées, l'accent lyrique des albums de Calvert des quatre dernières années cède la place à un rétablissement de la vision musicale originale du groupe à certains égards, bien que cela soit fusionné à la mode avec un standard de production et de nouveaux jouets synthétiseurs dont Hawkwind n'aurait pu que rêver.
Enfin, Hawkwind privilégie la musique sur la drogue, la mélodie sur le rythme, le son sur le bruit et "Levitation" caractérise la nouvelle direction pour Hawkwind qui entre dans les années 80 avec un Space Rock et un son rétro. Les chansons diffèrent un peu du son Hawkwind. C'est peut-être l'album le plus agréable de Hawkwind car il est spacial, concentré, percutant et amusant!
Il y a encore des effets étranges et des ponts musicaux accrocheurs, mais ce qui distingue cette nouvelle ère, c'est que la musicalité monte de quelques crans. Fini les rythmes répétés à l'infini pour faire place à des solos complexes de lead guitare et à des riffs plus accessibles. Les claviers sont joués avec brio par Tim Blake, et Bainbridge et Lloyd-Langton sont excellents partout. Ginger Baker à la batterie est définitivement la carte maîtresse; l'homme est une légende omniprésente et il prête son experience sur chacune des pistes.

Dans l'ensemble, "Levitation" est certainement la sortie la plus cohérente en termes de structures et d'arrangements innovants. En termes de qualité, cet album est en phase avec la plupart de leurs précédents opus. Agréable à écouter mais rien d'exceptionnel, même si une excellente guitare acoustique peut être entendue dans "The Fifth Second Of Forever". Le morceau de clôture solide est particulièrement brillant. Une belle façon de fermer après tout, surtout pendant les sections instrumentales.
Les pistes sont à la fois des Rocks propres avec des sons spatiaux et des paysages audio électroniques. Pas aussi bon que les disques étourdissants des années 1970, mais toujours un bon album, et il est même accessible aux auditeurs de musique non progressive.
Avec "Levitation", Hawkwind embrasse vraiment le nouvel esprit des années 80. Dave Brock a utilisé le meilleur de ce que cette décennie controversée a à offrir pour rafraîchir le style musical du groupe: heavy metal, synthétiseurs accrocheurs, urgence et énergie. Fini le Rock Psychédélique Stoner ou les longues improvisations, les morceaux sont désormais plus courts, plus directs et plus concis. Il n'y aura pas de retour en arrière. Cependant, cet opus de 1980 offre vraiment des ambiances variées, car il alterne passages agressifs, paisibles, rock et électroniques. En fait, près de la moitié du disque est instrumental! Mais, le plus important, l'inspiration et la nouveauté sont présentes. La production s'est également améliorée et la qualité sonore est excellente.

"Levitation" n'est, à proprement parlé, pas du Heavy Metal, mais un mélange assez raffiné de guitares heavy, de synthés spatiaux et un beau jeu de lumières et d'ombrages. Les influences de la New Wave des années 77-79 ont pratiquement disparu et Hawkwind est revenu à son son de Space Rock connu. La production n'est pas trop exagérément année 80, ce qui permet à cet album de rester quasi intemporel. "Levitation" est, en fait, un album équilibré, plus poli que d'habitude.
L'album possède un style plus poli et accessible, tout en conservant le son 'space / heavy' comme guide. Bien que les musiciens soient toujours très Rock, l'ambiance est moins sale. De plus, l'instrumentation est excellente, les chansons sont généralement de moyennes à bonnes et les arrangements sont bons.
Brock, Bainbridge et Lloyd-Langton composent ensemble un lot de morceaux intéressants. Du rythme insouciant de "Levitation" aux moments désespérés et à l'impulsion plus joyeuse de "Dust Of Time", il y a un degré remarquable de substance piste par piste.

Bainbridge et Lloyd-Langton sont responsables, conjointement ou séparément, de titres de l'album comme le bruyant "Psychosis", pièce maîtresse de "World Of Tiers" et la tension fascinante de "Space Chase" (les sons cosmiques absolument luxuriants abondent des synthés et des guitares). Et puis Brock n'est pas en reste avec le trajet un peu trop long de "Motorway City", et l'hymne presque métallique, "Who's Gonna Win The War".

Le travail de lead guitare de Huw Lloyd-Langton est excellent et il y a même quelques parties de guitares acoustiques plus discrètes! L'intro / outro acoustique de "The 5th Second Of Forever" mérite même une mention spéciale. La batterie est jouée par Ginger Baker et sa contribution est à des kilomètres de la batterie répétitive et souvent sans imagination des premiers albums de Hawkwind. Les claviers de Tim Blake sont principalement spacieux, mais parfois il parvient aussi à être quelque peu symphonique. La basse est également bien jouée, mais les vocaux limités de Brock trop monocordes ne sont pas impressionnants, loin s'en faut, mais rien n'est bâclé comme sur les premiers albums.
Avec Ginger Baker à la batterie et Tim Blake au synthétiseur sur le vaisseau mère Hawkwind, "Levitation" est en quelque sorte un album de retour pour Hawkwind après les circonstances confuses de la fin de son passage chez Charisma.

Avec seulement 37 minutes, c'est un peu court, mais c'est juste assez pour être agréable.
"Levitation" propose véritablement un voyage dans le cosmos à travers diverses galaxies musicales. Une fois de plus, Brock prouve que son groupe est toujours à la hauteur de son époque tout en conservant et en adaptant son identité. Après les expérimentations audacieuses mais inégales de la fin des années 70 de l'époque Calvert / années Punk, cet opus représente la renaissance de Hawkwind. Le vaisseau spatial est prêt à s'aventurer dans les années 80, qui ont été fatales pour tant de groupes progressistes. Avec le capitaine Brock en tête, les passagers sont complètement rassurés.
Pas aussi essentiel que "Space Ritual", "Warrior On The Edge of Time" ou "Quark Strangeness and Charm", mais relativement proche d'eux en qualité. Malheureusement, il s'est avéré que c'était pour la dernière fois qu'ils ont réalisé cela sur un album studio pour le reste de leur carrière.
"Levitation" est sans doute l'album de Hawkwind le plus accessible à ce moment-là, mais aussi le plus Heavy. Sur ce disque, les compositions sont bien plus complexes et avancées que sur tous les autres disques de Hawkwind. Une grande variété de thèmes, des solos inspirés et une large palette de sons pour les guitares et les synthés.
Ce n'est en aucun cas mauvais, mais ce n'est pas non plus excellent. Bien sûr, un disque de Hawkwind ne sera jamais parfait. Par exemple les mauvaix vocaux de David Brock sur la plupart des chansons, la basse plutôt disco imparfaite sur "Motorway City" et la perte de direction sur certaines des chansons ultérieures de l'album. Ce groupe sonne comme s'il était en feu! Est-ce à cause de la batterie de Ginger Baker? Peut-être la rivalité entre les guitares de Huw Lloyd-Langton et David Brock? Peut-être que former un nouveau Hawkwind pour une nouvelle ère, sans Calvert, a donné beaucoup à réfléchir.
L'atmosphère générale de l'album côtoie des groupes d'autres genres de l'ère post-prog, post-punk - décadence sociale et urbaine, claustrophobie et sentiment général d'isolement que beaucoup ont retrouvé à la fin des années 1970.

"Levitation" ouvre l'album avec un bon dialogue entre la basse et la guitare; le chant et la batterie font leur travail avec précision. La musique est un peu psychédélique spatiale comme Eloy mais moins ambiante. Le solo de claviers au milieu de la piste est vraiment bon. Le son de la guitare est excellent surtout pendant la section instrumentale prolongée. C'est un Rock qui sonne un peu punky comme Souxiee & The Banshees avec des chorus contagieux et des riffs croquants qui figurent sur de nombreuses compilations. C'est simplement un hymne de Space Metal. C'est la chanson la plus connue et elle existe en d'innombrables versions live qui a étéreprise par de nombreux groupes, par exemple Amorphis sur "My Kantele".
Le long morceau mélodique, "Motorway City", joué avec un superbe travail instrumental, est la meilleure chanson de l'album entre dans un style moins rapide tout en conservant un style Space Psyché. Le solo de guitare est fantastique et avec les claviers, la suite montre clairement qu'ils font pratiquement du Rock Progressif, mais plus Rock que Progressif mais qui s'en soucie. Le morceau s'ouvre avec ce riff de marque Hawkwind immédiatement reconnaissable. Une progression de trois accords répartis sur 4 mesures... Simple mais efficace. En fait, "Motorway City" ressemblant un peu à du Motorhead contient tous les ingrédients principaux du groupe, à savoir une guitare accrocheuse et simple, des claviers d'une autre dimension, un rythme entraînant plus Hard Rock que Prog, et des paroles futuristes qui ne peuvent venir que de ce groupe.
"Psychosis" est un étrange et court passage expérimental composé par Harvey Bainbridge. Il sert d'introduction au tonnerre "World Of Tiers". Cela commence par un son comme un vaisseau spatial qui s'approcherait de la planète Terre, surtout quand il est combiné avec quelques voix off typiques d'un vol spatial qui pourraient ressembler à des gens commandant l'engin spatial. Puis après un peu de psychédélisme, le riff commence et la batterie de Baker martèlent sans relâche et il y a un son délicieux sur l'acoustique. Les sons du clavier dominent cette chanson de manière non structurée qui se déplace de manière transparente vers la piste suivante "World of tiers".
Le morceau suivant, "World of tiers", est un Hard Space Rock rapide avec une bonne mélodie et une combinaison équilibrée d'ambiance, de travail de guitare, de batterie et de claviers; tous bougent de manière flottante. C'est un excellent instrumental. Superbement mélodique pour commencer, la chanson évolue vers un rythme super et acéré. Elle a une intro spatiale qui est rapidement remplacée par un superbe paysage sonore. Elle surprend car elle alterne un Space Metal puissant et des moments plus calmes. "World of Tiers" fait référence à la série de romans de science-fiction 'World of Tiers' de Philip José Farmer. Instrumentale, elle rappelle "Oh Well" de Fleetwood Mac.
"Prelude'' est un autre morceau court, un morceau de synthétiseur instrumental de Tim Blake, où les effets sonores reviennent d'une manière plus douce, avec des vents spatiaux et une ambiance électronique paisible se connectant avec la chanson suivante, il ne fournit qu'un pont qui mène à la belle chanson "Who's gona win the war" avec une belle mélodie.
Un message puissant suit avec "Who's Gonna Win the War?", une chanson proche d'une ballade plutôt exceptionnelle sur laquelle Brock sonne bien. Sa belle mélodie est entraînante avec des accents spatiaux. La ligne de basse est formidable et l'excellent solo de guitare monte avec les effets de vent. La musique est fondamentalement simple avec un style flottant comme corps principal de celle-ci tandis que la basse fournit ses lignes ambulantes combinées avec une guitare, une batterie et un clavier spatial.
L'instrumental uptempo, "Space Chase", un autre joyau de Space Metal féroce, maintient délicieusement l'atmosphère générale en tirant une grande partie de son énergie d'une performance de batterie déchirante de Ginger Baker. Il s'ouvre sur de l'électronique auquel se joint rapidement à un assaut instrumental. C'est un bon morceau avec un excellent travail de batterie, de guitare et de claviers. Ginger Baker est tout simplement fantastique sur cette piste. En tant qu'instrumental, il offre certaines des meilleures qualités musicales du vaste catalogue Hawkwind. Les effets sonores des claviers qui rappellent le voyage des vaisseaux spatiaux enrichissent la musique, en termes de textures. Le solo de claviers est d'ailleurs vraiment magnifique et le solo de guitare qui suit est également agréable.
La douceur se poursuit avec une autre chanson instrumentale, "The 5th second of forever (From The Film)" qui commence par une délicate introduction par une belle guitare acoustique juste pour laisser place à une section plus agitée. C'est quelque chose de différent par rapport aux autres morceaux de cet album. Le clavier suit ensuite avec ses sons spatiaux suivis de la musique à part entière dans un tempo moyen. Encore une fois, la guitare offre une bonne mélodie pendant la partie chantée. Le solo de guitare qui suit est étonnant mais malheureusement court et il s'estompe lorsque la guitare acoustique revient. Le titre "The 5th Second of Forever" fait référence au poème de Space Ritual de Robert Calvert de 1972 "The Ten Seconds of Forever", et il a été sous-titré "from the film" sur l'album comme une blague par le groupe, la chanson n'ayant pas été utilisé par n'importe quel film. Il comporte une intro et une outro de guitare acoustique à cordes en nylon de Lloyd-Langton.
Enfin, l'album se finit par la merveilleuse mélodie de "Dust Of Time, avec une musique à tempo moyen. Elle adopte une ligne de rythme et de basse similaire à "Another Brick in the Wall Part 2" de Pink Floyd, mais dans un but musical futuriste. Couplé à une ambiance robotique et une mélodie percutante, le résultat final est assez unique, même dans la discographie du groupe: bonnes guitares et percussions, vocaux en conséquence, effets de claviers efficaces. Le break de lead guitare est un vrai régal et des claviers très atmosphériques viennent enrichir le paysage sonore.

L'album a été bien accueilli par le public et il a culminé à la 21e place dans les UK Charts Albums.


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Message par alcat01 » sam. 25 mars 2023 11:19

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Last Kiss (1978)
On connait Joe Lynn Turner comme étant l’un des meilleurs chanteurs officiant dans le monde du Hard Rock. On sait aussi qu’il a fait partie de DEEP PURPLE, RAINBOW et YNGWIE MALMSTEEN. Ce que moins de personnes savent, c’est qu’il a chanté dans le groupe FANDANGO dans la seconde moitié des 70’s.
FANDANGO était un groupe américain qui avait sévi dans la seconde moitié des 70’s, période durant laquelle il avait sorti 4 albums studio. Et Last Kiss, qui sort en 1978, est le second album du groupe. On remarque, en consultant le line-up du groupe, qu’il y a un certain Rick Blakemore à la guitare. Cependant, celui-ci n’a rien à voir avec le fameux guitariste qui a bâti sa légende avec DEEP PURPLE et RAINBOW. Pour revenir à FANDANGO, on remarque que ce groupe est articulé autour de 7 musiciens, ce qui n’est pas courant dans un groupe de Hard Rock.

Musicalement, FANDANGO joue un Hard Rock ancré dans son époque, mais de manière relativement soft. Par exemple, le titre « Last Kiss » ouvre les hostilités de manière assez modérée, très axé sur les guitares acoustiques. Ce qu’on peut en dire, c’est que c’est un titre quelconque, ni plus ni moins. Ca va beaucoup mieux lorsqu’on a l’occasion d’entendre « Sure Got The Power », un très bon mid-tempo Rock-Hard bluesy, bien accrocheur, avec des choeurs bien adaptés et sur lequel Joe Lynn Tuner se montre impérial. Ceci dit, l’ensemble de l’album est inégal, le bon côtoie le nettement moins bon.
Les bonnes choses de cet album à relever sont: la superbe ballade bluesy « Hotel LaRue », très roots dans l’esprit, très arrangée aussi avec des choeurs gospel, un piano, un refrain plus « consistant », plus enlevé et qui convainc grâce à son côté joyeux, rythmé. On peut aussi mentionner « Feel The Pain », une bonne compo Rock Sudiste renforcée par un orgue Hammond très présent, ou encore « I Keep Going/Hard bargain », un titre Rock-Hard bluesy avec un piano très présent, sur lequel le guitariste Rick Blakemore et le bassiste Bob Danyls se partagent le chant et qui s’avère être la seule véritable bonne surprise de l’album.
Par contre, on trouve aussi des titres nettement moins efficaces et intéressants sur cet opus. « Mexico », qui n’est pas une cover de Luis Mariano, est un morceau Rock exotique un peu mou, pas assez punchy et seul le refrain attire un tant soit peu l’attention car assez original sur un disque rock. « Losin’ Kind Of Love » est un titre bluesy aux relents disco plutôt moyen, pas assez consistant. Enfin, la ballade « City Of Angels », typée 70’s, aurait pu être intéressante, mais elle est trop longue, gâchée par beaucoup de rallonge inutile, ce qui la rend ennuyeuse au bout du compte.

Au final, cet album alterne donc le bon et le moins bon et on peut regretter cette inconstance qui le caractérise car on y trouve de bons arrangements et quelques idées assez intéressantes.
Malheureusement, Last Kiss manque globalement de pêche, de percutant et, du coup, laisse un sentiment d’inachevé. On ne retiendra pas ce second album de FANDANGO parmi les meilleures réalisations de l’année 1978.
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Cooltrane
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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Cooltrane » sam. 25 mars 2023 11:30

alcat01 a écrit :
sam. 25 mars 2023 10:18
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C'est leur premier album de studio après le départ du chanteur et parolier Robert Calvert et les paroles ont tendance à être superficielles et le nombre d'instrumentaux est en augmentation. C'est aussi le seul album studio d'Hawkwind à présenter Ginger Baker et le claviériste Tim Blake, qui reviendra plus tard dans le groupe et jouera sur "Blood of the Earth" en 2010.

Avec Ginger Baker à la batterie et Tim Blake au synthétiseur sur le vaisseau mère Hawkwind, "Levitation" est en quelque sorte un album de retour pour Hawkwind après les circonstances confuses de la fin de son passage chez Charisma.
Ayant lâché l'affaire avec les albums de 76, Je n'ai découvert la présence de Baker et Blake assez récemment (une 15-aine d'année), mais si Blake est assez audible, qu'allait faire Baker dans cette galère spatiale.

Tu vas aussi chercher tes chroniques sur GOD, toi??
J'ai un ou deux potes là-bas aussi, mais aucune idée si le site continue encore à produire des crocs-niques.

EDIT: je viens d'aller voir et cela drôlement changé
Modifié en dernier par Cooltrane le sam. 25 mars 2023 11:39, modifié 1 fois.

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Message par alcat01 » sam. 25 mars 2023 11:36

Cooltrane a écrit :
sam. 25 mars 2023 11:30
alcat01 a écrit :
sam. 25 mars 2023 10:18
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C'est leur premier album de studio après le départ du chanteur et parolier Robert Calvert et les paroles ont tendance à être superficielles et le nombre d'instrumentaux est en augmentation. C'est aussi le seul album studio d'Hawkwind à présenter Ginger Baker et le claviériste Tim Blake, qui reviendra plus tard dans le groupe et jouera sur "Blood of the Earth" en 2010.

Avec Ginger Baker à la batterie et Tim Blake au synthétiseur sur le vaisseau mère Hawkwind, "Levitation" est en quelque sorte un album de retour pour Hawkwind après les circonstances confuses de la fin de son passage chez Charisma.
Ayant lâché l'affaire avec les albums de 76, Je n'ai découvert la présence de Baker et Blake assez récemment (une 15-aine d'année), mais si Blake est assez audible, qu'allait faire Baker dans cette galère spatiale.

Tu vas aussi chercher tes chroniques sur GOD, toi??
J'ai un ou deux potes là-bas aussi, mais aucune idée si le site continue encore à produire des crocs-niques.
http://www.rock6070.com/forum/viewtopic.php?f=14&t=582

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Message par alcat01 » sam. 25 mars 2023 14:48

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Paul Samson - 1986 : Joint Forces
Le dernier album studio de Samson enregistré avec le chanteur Nicky Moore (bien qu'il soit revenu pour les tournées en 2000), Joint Forces de 1986 est une sortie plutôt décevante pour ce groupe de la New Wave of British Heavy Metal.
Bien que, soyons honnêtes, le guitariste et homme principal Paul Samson (à qui cet album était en fait crédité en tant que sortie solo dans certains territoires) a toujours été un prétendant à la Nouvelle Vague de Heavy Metal britannique de toute façon, ayant bourlingué sur la scène blues et hard rock londonienne tout au long des années 1970 avant de trouver l'or grâce à l'arrivée du futur chanteur d'Iron Maiden Bruce Dickinson.
Il n'est donc pas surprenant que son groupe n'ait pas eu d'orientation claire par la suite, et Joint Forces en est un parfait exemple.
Sur cet album, le groupe s'attaque à tout, du thrash (le déconcertant " Chosen Few " à la Krokus) au blues-rock (" Tramp "), au heavy rock chargé de synthétiseurs (" Tell Me "), à la ballade sincère (" Reach Out for Love ") et à bien d'autres styles encore, le tout avec des résultats assez inégaux.
La voix de Moore, bien qu'elle soit un goût acquis pour certains, est assez distinctive, c'est vrai, et les pistes de Paul Samson ne manquent jamais de créativité pyrotechnique - mais leurs réserves d'inspiration déclinantes ont peut-être atteint le fond avec cet album.
(Note anecdotique : la troupe de métal féminine Rock Goddess a fait des chœurs sur certains de ces titres).
Eduardo Rivadavia







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Message par alcat01 » sam. 25 mars 2023 15:48

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Badge & Company 1977
Badge & Company fut un power trio sudiste originaire du Kansas qui jouait un bon Hard Rock bluesy avec un côté porté sur le Southern Boogie et une veine psychédélique plus mineure.
Le groupe propose un disque éponyme partagé entre des morceaux Heavy Rock avec un gros son (le retour du son fuzz qui se faisait rare dans la seconde partie des années 70) et des parties d'inspiration beaucoup plus rurale.
Les compositions ne sont pas particulièrement originales mais le tout reste très honnête malgré un chant peut-être un peu passe partout. Pour compenser cela, les guitares solo sont brillantes.
C'est un excellent album avec une mention spéciale pour la production sans faille et les compétences de jeu des musiciens.

Un seul album au compteur, c'est bien dommage!...


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Message par alcat01 » sam. 25 mars 2023 17:59

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1974 Where Have I Known You Before
Nulle part ailleurs, cet album est unique en son genre pour l'époque. Je ne sais pas trop pourquoi il est moins bien noté que Hymn of the Seventh Galaxy, Romantic Warrior et même que leur premier album, mais cet album est néanmoins l'apogée de Return to Forever sur le plan de la composition, alors qu'en tant que musiciens, ils devenaient plus techniques sur le fameux Romantic Warrior, plus orienté vers le prog.
Where Have I Known You Before est le premier album avec le guitar-maestro Al Di Meola, bien qu'il soit encore très jeune (19 ans !) et ne montre donc pas ses meilleures capacités, c'est-à-dire son style de shredding révolutionnaire comme il le fera dans Romantic Warrior, il met tout de même en valeur de superbes textures et solos pour le groupe, ce que Bill Connors n'a pas réussi à faire avec Hymn of the Seventh Galaxy. En outre, Chick Corea ajoute à son jeu de claviers les synthétiseurs (et le clavinet) bien connus de Return to Forever, et c'est avec beaucoup de classe et de professionnalisme qu'il réussit à les jouer pour la première fois ! La section rythmique s'améliore à chaque album, à savoir Stanley avec ses lignes de basse complexes et funky et Lenny avec son jeu de batterie énergique.

L'album commence par une composition typique de la fusion, "Vulcan Words", qui met en valeur une batterie imparable et une basse constante qui font vibrer vos oreilles, ainsi que les nouveaux ajouts du synthé de Corea dans un splendide solo mélodique, puis Al avec un solo gratifiant et enfin Stanley avec son solo.
L'album se poursuit avec "Where Have I Loved You Before", un morceau de jazz uniquement destiné au seul et unique Chick Corea dans son piano magique. Chick Corea démontre ses touches de piano les plus sincères et les plus délicieuses, ce qui a fait de lui un joueur de 'piano' (et de jazz) reconnu.
Ce beau morceau se termine bientôt et ce qu'il a fait, c'est un excellent passage vers l'amour éternel que me procure toujours 'The Shadow of Lo' avec sa palette initiale de notes au clavier. Cependant, l'émotion que me procure cette chanson ne dure que pendant la première moitié du morceau. La seconde moitié est une histoire totalement différente, elle revient au style speedy fusion de l'ouverture avec les synthés et les rythmes rapides, ajoutant de temps en temps une substance vraiment funky où Meola ajoute un solo de guitare brillant.
L'album revient à la section de piano solo que " Where Have I Loved You Before " présentait, cette fois avec " Where Have I Danced With You Before " qui présente une sensation plus robuste comparée à la première, mais qui maintient toujours son charme, comme de nombreux morceaux de piano solo de Corea.
Le rythme de l'album revient à sa forme jazzy rapide avec "Beyond the Seventh Galaxy". Bien que de courte durée par rapport aux deux chansons de jazz fusion précédentes, celle-ci est toujours capable de montrer leurs capacités en tant que musiciens et compositeurs. Il s'agit en fait d'un remake de " Hymn of the Seventh Galaxy ", cette fois avec des synthétiseurs, ce qui montre ce que l'album aurait pu donner avec cet ajout.
En continuant avec les courtes chansons de fusion vient 'Earth Juice', celle-ci étant la seule qui peut être considérée comme plutôt répétitive et pas à la hauteur du reste des chansons, avec sa batterie simple et constante, Al et Chick ajoutent quelques variations qui sont loin d'être vraiment excitantes ou créatives, ce qui au final ne maintient pas l'attention de l'auditeur très longtemps. Heureusement, elle est courte et ne nuit pas beaucoup au déroulement de l'album.
Vers la fin, nous avons le dernier morceau de piano solo de Corea, 'Where Have I Known You Before', le plus beau et le plus délicat des trois.
Le dernier morceau est l'épique Return to Forever, intitulé non moins majestueusement 'Song to the Pharoah Kings'. S'ouvrant de manière si raffinée avec les synthés et l'orgue subtil, on ne peut vraiment pas prévoir ce qui va suivre. Après deux minutes d'élégance, le morceau commence vraiment à prendre forme, suit un passage semi-dissonant et chaotique, puis évolue vers un morceau ingénieux et poli, plein de claviers excitants et créatifs, un solo de guitare vraiment pulvérisant au milieu, et tout cela dans un rythme stupéfiant.

Where Have I Known You Before est essentiellement l'opus magnum de Return to Forever en termes de création et de composition. On y retrouve le mélange parfait entre la classe et la subtilité latine des deux premiers albums du groupe et la poudre jazz-rock de Hymn of the Seventh Galaxy. C'est l'album qui devrait faire connaître Return to Forever, il contient tout simplement tout ce qui a fait de Return to Forever l'un des groupes classiques de Jazz Fusion aux côtés de Weather Report et du Mahavishnu Orchestra dans les années 70.

Un album de jazz rock essentiel.
The Quiet One


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Message par alcat01 » sam. 25 mars 2023 19:43

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1982 Restless Breed
Au tout début des années 80, RIOT semblait être destiné à une brillante carrière dans le monde du Hard-Rock. Fort de trois albums de grande qualité, dont même un quasi chef d’œuvre (l’emblématique "Fire Down Under"), des premières parties prestigieuses, la voie vers le succès semblait toute tracée...Hélas, coup de théâtre en cette fin d’année 1981 : le chanteur Guy Speranza décide de mettre les voiles et de se retirer carrément du monde de la musique. Les habituels problèmes de management furent évoqués (ce sera une plaie durant toute la carrière du groupe) mais Speranza indiquera aussi qu’il n’arrivait pas à concilier sa passion pour le Rock avec ses croyances religieuses. Décidément, Dieu et le Rock ne feront jamais bon ménage. Guy Speranza restera pour beaucoup le chanteur culte du groupe, et il est vrai qu’il avait une très belle voix, située dans les hauts médiums, énergique, et suscitant immédiatement la sympathie. A l’écouter, on a tout de suite l’impression que Speranza était un gars sympa avec qui on aurait bien été descendre quelques téquilas frappées. Cependant, il faut aussi admettre qu’il ne semblait pas faire preuve d’un très grand charisme sur scène, mais les témoignages vidéo de l’époque sont trop rares pour se forger une opinion définitive à ce sujet.
RIOT partit donc en quête d’un nouveau chanteur, et trouva très rapidement un remplaçant en la personne de Rhett Forrester. Le groupe ne choisit pas un clone du précédent frontman. Forrester a une voix que l’on pourrait considérer comme assez typique du style Hard US qui devait bientôt exploser. Ce nouveau chanteur est surtout beaucoup plus professionnel que son prédécesseur, nettement plus technique, aux capacités vocales plus étendues. Et en plus le feeling est au rendez-vous ! Vous l’aurez donc compris, RIOT ne s’est pas trompé dans son choix.

"Restless Breed" est donc le nouvel opus de RIOT en cette année 1982. Ce qui frappe d’emblée avec le recul, c’est que ce disque s’inscrit dans la veine de la vague Hard US qui allait déferler. Mais RIOT fait figure de précurseur, ce n’est en effet qu’en 1983 que ce sous-genre allait s’imposer grâce au carton que fut le "Metal Health" de…QUIET RIOT ! La bande à Mark Reale devait finalement en pâtir car une partie du public faisait la confusion entre les deux groupes, se demandant qui était ce groupe new-yorkais au nom si proche des stars du moment (de vils copieurs sans doute !). Quelle ironie du sort quant l’on sait que "Metal Health" s’inscrit musicalement dans la droite lignée stylistique de "Restless Breed". Autant le dire, RIOT est un groupe maudit.
RIOT entame donc une nouvelle phase dans sa carrière. Le ton se durcit quelque peu. Fini désormais la spontanéité Rock’n’Roll, place au Hard Heavy très carré, beaucoup plus incisif et hargneux mais du coup moins explosif. Ce changement de style ne pourra pas plaire à tout le monde. Mais dans son genre, on a là un album extrêmement efficace et relativement varié. Les compositions sont dans l’ensemble d’excellente facture. Mark Reale est toujours un compositeur aussi inspiré, mais laisse également largement le champ libre à Forrester et au second guitariste Rick Ventura.
Le nouveau chanteur signe notamment avec "CIA" une petite pépite de Heavy mélodique aux couplets rageurs et au refrain mélodique et efficace. Dans un registre similaire, "Loanshark" est également une merveille, un Heavy Metal rapide et ravageur, qui n’est pas sans rappeler ACCEPT.
Le grand moment de l’album est incontestablement son title track. "Restless Breed" est un mid-tempo assez typique du genre, fédérateur et nettement plus grand public, c’est une réussite totale. Sur ce morceau écrit par Mark Reale seul, c’est avant tout Rhett Forrester qui brille de mille feux : c’est sur ce titre qu’il prouve qu’il était un chanteur d’une plus grande envergure que Guy Speranza. Il sort de son registre agressif et adopte une voix posée, pleine de feeling. Un grand titre qui aurait du cartonner sur les radios US !
Rhett Forrester continue d’étaler tout son talent sur la reprise galopante des ANIMALS : "When I Was Young". Dans ce registre plus diversifié, on notera aussi le titre "Loved By You", se rapprochant d’un Hard Rock classique pas loin d’AC/DC, et qui laissera la part belle à un harmonica. Encore un grand titre !
Cependant, il est impossible d’affirmer que cet album soit parfait de bout en bout. La seconde face du disque est clairement un ton en dessous de la première. Les morceaux de Rick Ventura ("Over To You" et "Dream Away") étant notamment d’une qualité inférieure : plus légers et mélodiques, mais moins marquants, voire franchement anecdotiques. Cette baisse de régime fait que l’album est incontestablement un cran en dessous de "Fire Down Under".
La production est aussi plutôt un point faible, un peu trop rêche et manquant un peu de puissance. Il parait cependant que la qualité de cette production dépend des éditions cd.

Malgré ses défauts, "Restless Breed" est un très bon album de RIOT. Il ne plaira certainement pas à tous les fans de la période précédente, les ventes furent d’ailleurs plutôt en baisse, mais il faut savoir aussi que pour beaucoup de fans il s'agit là de leur album préféré du groupe. Bref, il faut l’écouter pour se forger sa propre opinion. Ça reste pour moi incontestablement un classique du Hard/Heavy US de l’époque, et qui de surcroit vieillit plutôt bien.
DARK SCHNEIDER


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