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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mar. 20 sept. 2022 15:39

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"Billion Dollars Babies" avait cartonné dans tous les Charts et il n'aura fallu que "Dark Side of the Moon" du Pink Floyd pour le détronner.
"Muscle of Love", sorti à la fin de 1973, devait être le dernier album studio du line-up classique, et il atteint un dernier Top 20 des singles d'Alice Cooper des années 1970 au Royaume Uni avec "Teenage Lament '74". Dès le début du projet, Bob Ezrin quitte le navire.
Une chanson thème a été enregistrée pour le film de James Bond "L'Homme au pistolet d'or", mais une autre chanson du même nom chantée par Lulu a été choisie à la place.

Le guitariste Glen Buxton éprouve des problèmes de santé assez importants pour justifier un remplacement occasionnel. Sans obtenir un succès égal à son prédécesseur, l'album se classe quand même dans le Top 10 Américain mais les tensions internes grandissent. En 1974, à l'issue d’une longue tournée harassante, le groupe est mis en veilleuse.

L'album "Muscle of Love" n'a pas atteint le succès de son prédécesseur dans les Charts, et le groupe commence à avoir des désaccords constants. Pourtant, la tournée de 1974 est grandiose et Cooper se surpasse au niveau théâtral mais les choses ne tardent pas à se gâter.
Éclipsés derrière un chanteur charismatique et exubérant, certains membres du groupe préfèrent abandonner l'aspect théâtral en spectacle. Cependant, Alice Cooper lui-même n'est pas d'accord, pensant qu'il doit au contraire aller plus loin dans la démesure et absolument conserver l'aspect théâtral du spectacle qui les avait amenés au succès, alors que le reste du groupe pensait qu'il devrait être fortement atténué afin qu'ils puissent se concentrer davantage sur la musique qui leur avait donné tant de crédibilité.
En grande partie en raison de cette importante divergence de vues, le groupe a décidé de prendre une pause bien nécessaire.

"Muscle of Love" sera donc le dernier album de l'Alice Cooper Band. A l'époque, le groupe est épuisé, car en quatre ans, le groupe a sorti sept disques et il n'a jamais cessé de faire des tournées! Si un ajoute que Vincent Furnier commence à devenir alcoolique, on comprend que les conditions d'enregistrement de ce disque n'étaient pas optimales.

Les thèmes du disque abordent toujours les thèmes de la délinquance et de la crimminalité dans une ambiance très cabaret /années 30. Il n' y a ici aucun morceau lugubre, au contraire, tout est pretexte à la joie et au second degré.
Certains morceaux sont entièrement irrésisistibles et Alice, accompagné d'une clarinette et d'un piano, accomplit une prouesse vocale sur "Crazy Little Child" .
Sur "Teenage Lament" avec les choeurs des Pointers Sisters et Liza Minelli, Alice décrit un hilarant mais tendre portrait d'un ado paumé.
Sur "Big apple dreamin' (Hippo)", le morceau qui ouvre l'album on immagine une bande de jeunes voyoux arrivant à New-York à la recherche de mauvais coups.
"Man with the Golden Gun" devait être utilisé pour le James Bond du même nom. Il ne sera finalement pas retenu mais le morceau souligne les talents du groupe pour les arrangements loufoques.
L'album se termine sur le très Stones "Woman Machine" où les bruitages à la fin du morceau ressemblent à ce qu'on entendra ...33 ans plus tard sur le final d'"Antechrist Superstar" de Marilyn Manson.
A part cela, "Working up a Sweet" est une sorte de pastiche Rock'N'Roll pas très convaincant et "Never Been Sold Before", décidément trop répétitif. Le reste est d'un assez bon niveau, voire excellent, comme "Muscle of love", ou "Hard hearted Alice"
Au final, "Muscle of Love" n'est rien d'autre que le dernier d'un cycle, le chant du cygne d'un groupe qui avait encore des choses à dire au moment de se séparer.

La pochette est très laide mais le livret suffisament drôle: on y voit Alice déguisé en marin en pleine corvée de patates!
En conclusion, l'album n'apporte rien de nouveau par rapport aux disques précédents et il donne un peu trop l'impression d'exploiter les recettes musicales éprouvées par le groupe dans leurs albums précèdents.

Ce disque reste pourtant indispensable pour un vrai amateur d'Alice Cooper car il appartient à la période la plus féconde de sa carrière!


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par bushi » mar. 20 sept. 2022 16:30

alcat01 a écrit :
dim. 18 sept. 2022 19:21
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Nullement découragé après son premier essai, Orange Wedge tentera d’autoproduire un second effort, "No One Left But Me", en 1974.
A l’écoute des sept titres de l'album, il semble que le guitariste Joe Farace, le bassiste Don Cowger, le batteur Tom Rizzo, le claviériste Dave Burgess et le chanteur Greg Coulson aient gagné en maturité et en professionnalisme, prenant un peu plus de risque pour un rendu plus cohérant et plus attractif.
Il faut dire que deux ans s'étaient écoulés entre "Wedge" publié en 1972 et ce second enregistrement également autoproduit, mais cette fois imprimé à 1000 exemplaires.

Pour cet opus, c'est un peu la même chose pour que le premier.
On retrouve un excellent son de guitare sur l'ensemble de l'album, avec un côté Psyché /Prog / Rock mélodique. L'utilisation occasionnelle du piano et de guitares acoustiques donne un son varié. Beaucoup de guitares fortes avec de superbes solos.

L’album débute pied au plancher avec un bon Hard Rock, "SP", mais il apparait un synthé qui donne un peu plus de la profondeur à ce titre.
La voix est un peu plus agressive, notamment sur le titre de six minutes, peut-être le plus beau, "No One Left But Me". Greg Coulson alterne au chant couplets timides et refrains nerveux remplis de tripes et de convictions. Il laisse place à un break magnifique avec une flûte rêveuse, des arpèges délicats et un piano mélodique donnant à l’ensemble un aspect plutôt champêtre qui n’est pas sans rappeler quelque peu Genesis. Coulson reprend son chant, bien servi par un terrible solo de lead guitare. On découvre aussi un peu plus d'exhibitionnisme à la guitare sur le Heavy Acid Blues "Hungary Man". C’est ensuite un Folk instrumental agréablement céleste avec "Dream", un bon Hard Blues, "Whiskey And Gin", et une sorte de Rock Jazz, "People" avec une tendance plutôt 'cool'.
Le Lp se termine avec les dix minutes de "The Gate". Ce titre s’ouvre et se ferme par un chant épique et héroïque bien soutenu par une rythmique qui l’est tout autant. Au milieu se trouve un magnifique pont aérien assuré par un synthé cosmique et un piano magique pour un final lumineux. C'est un final époustouflant dans le style de la West Coast.

Malheureusement ce second effort sera également un échec. Les maisons d’édition ignorèrent complètement ce Hard Rock audacieux provoquant la séparation d’Orange Wedge et chacun s’en ira à ses occupations.

Hautement recommandé.

Excellent, merci :)
Super son , notamment la guitare, mais pas que...
Il ne faut pas confondre profond attachement et haute fidelité - Franquin

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Message par alcat01 » mar. 20 sept. 2022 16:52

bushi a écrit :
mar. 20 sept. 2022 16:30
alcat01 a écrit :
dim. 18 sept. 2022 19:21
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Nullement découragé après son premier essai, Orange Wedge tentera d’autoproduire un second effort, "No One Left But Me", en 1974.
A l’écoute des sept titres de l'album, il semble que le guitariste Joe Farace, le bassiste Don Cowger, le batteur Tom Rizzo, le claviériste Dave Burgess et le chanteur Greg Coulson aient gagné en maturité et en professionnalisme, prenant un peu plus de risque pour un rendu plus cohérant et plus attractif.
Il faut dire que deux ans s'étaient écoulés entre "Wedge" publié en 1972 et ce second enregistrement également autoproduit, mais cette fois imprimé à 1000 exemplaires.

Pour cet opus, c'est un peu la même chose pour que le premier.
On retrouve un excellent son de guitare sur l'ensemble de l'album, avec un côté Psyché /Prog / Rock mélodique. L'utilisation occasionnelle du piano et de guitares acoustiques donne un son varié. Beaucoup de guitares fortes avec de superbes solos.

L’album débute pied au plancher avec un bon Hard Rock, "SP", mais il apparait un synthé qui donne un peu plus de la profondeur à ce titre.
La voix est un peu plus agressive, notamment sur le titre de six minutes, peut-être le plus beau, "No One Left But Me". Greg Coulson alterne au chant couplets timides et refrains nerveux remplis de tripes et de convictions. Il laisse place à un break magnifique avec une flûte rêveuse, des arpèges délicats et un piano mélodique donnant à l’ensemble un aspect plutôt champêtre qui n’est pas sans rappeler quelque peu Genesis. Coulson reprend son chant, bien servi par un terrible solo de lead guitare. On découvre aussi un peu plus d'exhibitionnisme à la guitare sur le Heavy Acid Blues "Hungary Man". C’est ensuite un Folk instrumental agréablement céleste avec "Dream", un bon Hard Blues, "Whiskey And Gin", et une sorte de Rock Jazz, "People" avec une tendance plutôt 'cool'.
Le Lp se termine avec les dix minutes de "The Gate". Ce titre s’ouvre et se ferme par un chant épique et héroïque bien soutenu par une rythmique qui l’est tout autant. Au milieu se trouve un magnifique pont aérien assuré par un synthé cosmique et un piano magique pour un final lumineux. C'est un final époustouflant dans le style de la West Coast.

Malheureusement ce second effort sera également un échec. Les maisons d’édition ignorèrent complètement ce Hard Rock audacieux provoquant la séparation d’Orange Wedge et chacun s’en ira à ses occupations.

Hautement recommandé.

Excellent, merci :)
Super son , notamment la guitare, mais pas que...
Leur premier album, "Wedge", n'est pas mal non plus!

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Message par alcat01 » mar. 20 sept. 2022 18:12

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Le LP éponyme "Missus Beastly" de 1974 est le second album d'un groupe Allemand de Krautrock très peu connu composé de Norbert Dömling (basse, guitare), de Friedeman Josch (flute, sax), de Jürgen Benz (sax, flute), de Lutz Oldemeier (batterie), et de Dieter Miekautsch (claviers).

Missus Beastly fait partie des premiers groupes underground Allemands de la nouvelle vague du Rock Prog, fondé en 1968, il avait enregistré un premier album en Janvier 1970, avec Hansi Fisher de Xhol Caravan à la flûte et Dieter Serfas de Amon Duul II (et Embryo) aux percussions.
La musique est totalement libre, un savant mélange entre Jazz Rock, Psychédélique, Blues, avec beaucoup de flûte, d'orgue et de guitares psychédéliques.
La qualités musicale est indéniable, énergique, agrémentée de belles improvisations et de solos extravagants. Le son n'a rien à voir avec la scène Kraut Jazz Allemande de l'époque.
Une comparaison avec la musique de Embryo peut être envisagée car le claviériste Dieter Miekautsch joue de façon très jazzy, de la même manière qu'il le faisait avant avec Embryo sur l'album "We Keep On".

Norbert Dömling possède un jeu de basse funky et Friedemann Josch et Jürgen Benz nous régalent avec du bon travail de saxo et de flûte.
A classer parmi les perles de la musique Rock Allemande et du Krautrock.
Le nom de Missus Beastly vient du nom d'une poupée noire appelée Mistress Beastly.

Ce groupe a été parmi les premiers groupe de Jazz Rock Progressif en Allemagne. Il a même réussi à se faire voler son nom et le groupe usurpateur a même réussi à sortir quelques albums sous ce nom.

Orné d'une illustration d'assez mauvais goût, cet album a pour lui d'avoir été enregistré au studio de l'inévitable Dieter Dierks.
Le conflit à propos de l'œuvre controversée de la pochette emmène le groupe sur un autre label, et Miekausch retourne à Embryo, Missus Beastly enregistrera quelques autres albums avec un line-up en constante évolution.
L'orientation musicale est devenue du Jazz Rock Fusion. Dieter Dierks produit et enregistre cet album dans son studio.

Le groupe aura une brouille avec le label et les quittera parce que le label insista pour que la pochette du singe avec la banane remplace ce que le groupe voulait utiliser.
Quant aux morceaux live, ce sont des bonus qui n'ont rien à voir avec l'album d'origine. La qualité est bonne, mais les enregistrements sont postérieurs avec un line-up différent!


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Message par TomSawyer » mar. 20 sept. 2022 19:13

Je suis complètement sous le charme et bluffée par le jeu de Miekautsch. Je te remercie pour cette belle découverte. Comme tu l'as formulé de manière diplomatique, l'illustration de la pochette est d'un goût plutôt douteux, Le cover "Mystery to Me" de Fleetwood Mac paraît charmant tout d'un coup :hehe:

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Message par alcat01 » mar. 20 sept. 2022 19:28

TomSawyer a écrit :
mar. 20 sept. 2022 19:13
Je suis complètement sous le charme et bluffée par le jeu de Miekautsch. Je te remercie pour cette belle découverte. Comme tu l'as formulé de manière diplomatique, l'illustration de la pochette est d'un goût plutôt douteux, Le cover "Mystery to Me" de Fleetwood Mac paraît charmant tout d'un coup :hehe:
:chapozzz:

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Message par alcat01 » mar. 20 sept. 2022 19:29

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En 1972, alors que Warm Dust était déjà séparé, la société BASF a publié exclusivement en Allemagne un double LP intitulé "Dreams Of Impossibilities".

Les deux disques de vinyle contiennent une majorité des morceaux de "And It Came To Pass" et trois de "Peace For Our Time" sans aucun nouveau titre.
Toutefois, le matériel a été remixé. Le son du disque est plus percutant que sur les deux premiers albums et certains morceaux sont différents et d'autres ont d'importants changements (le début de "And It Came to Pass" qui est maintenant appelé "And It Will Come To Pass" maintenant n'a plus l'introduction kitsch des chœurs), qui amènent vraiment quelque chose de bénéfique.

En outre, les titres de "Peace For Our Time" n'ont plus leur introduction parlée.

"Dreams Of Impossibilities" est en quelque sorte le disque de Warm Dust que chacun devrait possèder, au moins en CD.
Mis à part "Keep On Trucking", peut-être un peu ennuyeux, ce double LP est certainement le meilleur album qu'a pu enregistré le groupe (par exemple, la suite "Blind Boy" tirée de "Warm Dust" et "Justify The Things You Have Done" de l'album "Peace For Our Time" sont très bon).

Attention, même si l'on peut considèrer cet album comme un véritable disque de Warm Dust, il n'y a pas de nouveaux morceaux, juste des versions différentes de morceaux déjà existants.


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Message par alcat01 » mer. 21 sept. 2022 10:07

Ce matin...

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Le groupe Jericho Jones a sortI un dernier album intitulé tout simplement "Jericho", à nouveau produit par Elias.
Ce disque, composé de cinq long titres complexes tels que "Ethiopia" et "Justin and Nova" qui révèlent un changement de style dans la musique du groupe vers un son plus Prog Rock dans une veine proche de King Crimson, marque l'apogée du groupe et révèle les talents de leur prodigieux guitariste Haim Romano.

Ce dernier opus est un travail plus complet, le groupe ayant maintenu son son Hard Rock, mais développé un songwriting plus complexe fortement influencé par Led Zeppelin, quoiqu'encore toujours tout à fait original.

Ce groupe peu connu aurait certainement mérité de faire une plus belle carrière car cet album est fort et original de bout en bout.
Les qualités des compositions et des instrumentistes sont exceptionnelles et placent le groupe au niveau des grands de l'époque: quelque part entre Deep Purple et Uriah Heep.
Seul le chant est peut-être un peu en-dessous, comme sur le premier titre "Ethiopia" dont les premières minutes instrumentales sont cependant d'une agressivité époustouflante.

Le jeu est un coup de grâce pour ceux qui aiment le Hard Rock des seventies avec de longs passages instrumentaux et quelques touches progressives.
Jericho peut alors être considéré comme l'un des meilleurs groupes de Heavy Rock de l'époque.

Les meilleurs moments de l'œuvre sont en fait "Don't You Let Me Down", le grand "Featherbed", le sensationnel "Justin and Nova", longue ballade progressive, très bien composée et superbement arrangée, et le morceau de clôture, "Kill Me With Your Love" (très) longue pièce d'opéra-rock, véritable hymne à la guitare.

Le morceau d'ouverture, "Ethiopia", est du pur Proto Metal qui a obtenu un certain droit de passage dans les stations de radio qui étaient autorisées à jouer leurs propres setlists. C'est un Hard rock au tempo rapide où les premières deux minutes et demie sont un instrumental hardrockant qui donne le tempo et la mélodie.
Le jeu de basse et la lead guitare sont énormes. La voix rauque de Rob Huxley se met alors à hurler. Le tempo est rapide et heavy avec beaucoup de travaux à la guitare (une sorte de mélange de King Crimson et Led Zeppelin).
C'est tout simplement un fantastique Hard Rock.
Une guitare acoustique ouvre "Don't You Let Me Down", mais pas longtemps. La lead guitare, la batterie et le chant prennent bientôt le relais. Les lignes de basse lourdes et les battements de la batterie jouent avec les vocaux qui sonnent comme un Badfinger gonflé aux stéroïdes. La mélodie a un rythme fort et puissant, déferlant avec le travail fantastique de la basse et le jeu de guitare.
C'est encore un autre Hard Rock grandiose.
Le son de "Featherbed" rappelle Alice Cooper, période "Killer". Il y a quelques belles harmonies vocales avec une ambiance fortement années 60.
La chanson a quelques changements de tempo allant du Hard rapide avec solos flamboyants de guitare, au slow envoûtant comme "In-A-Gadda-Da-Vida" de Iron Butterfly. Le solo de guitare est prolongé avec un écho psychédélique et la distorsion. Les guitares prennent suffisamment d'espace pour briller. La chanson revient alors à son thème principal et se termine avec une batterie fracassante et la puissante dans le style des Who.
Un autre superbe morceau...
Des effets de synthétiseur imitant un atterrissage de vaisseau spatial ouvrent la chanson "Justin et Nova". La guitare acoustique et le piano sont suivis par la batterie et la basse. Un sentiment très psychédélique et spacey enveloppe cette chanson. Les cordes de l'orchestre en arrière-plan sont merveilleuses. Il y a à nouveau un grand jeu de basse et une belle guitare omniprésente. Les paroles sont inspirées par des vols spatiaux! Le piano et cordes attirent particulièrement l'attention. Le tempo change souvent, mais le feeling reste éthéré.
Encore un beau morceau!
Le bruit de l'eau accompagné par la guitare acoustique, ouvre la voie à la guitare électrique avec des effets d'écho sur "Kill Me With Your Love". Une flûte intervient ensuite, ajoutant de la couleur et de l'ambiance. Les effets de foudre donnent l'impression d'écouter une tempête tout en restant dans son lit. Le tempo et l'humeur font ensuite un virage à 180 degrés, car la batterie et la basse entrent en jeu. Le tempo change rapidement; la batterie est Hard, la basse Heavy et la guitare grondante. Les paroles sont drôles et la musicalité est excellente.
C'est une chanson très Heavy Hard Rock qui tue littéralement!
C'est de l'excellent travail...

Ce fut pourtant le dernier album que le groupe ait jamais fait, car le groupe se sépara peu de temps après cette sortie et les musiciens retournèrent en Israël.
Mais, même si le groupe n'existe plus, heureusement, cette musique perdure.
C'est encore un joyau perdu de l'ère du Hard Rock Progressif qui souligne la musicalité impressionnante de cette époque révolue.


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mer. 21 sept. 2022 10:08

Suivi de...

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Débutant à Fitchburg, dans le Massachusetts, à la mi-1969 sous le nom de "Mask", Pugsley Munion se compose du claviériste, chanteur et auteur principal John Schuller, du guitariste Ducky Belliveau, et du batteur Ed Kelly. Après des années passées à jouer dans les écoles secondaires, ils se sont réunis pour jouer leurs propres compositions.
Une demo faite à la maison cette année-là est acceptée chez J & S Records, un petit label de R & B dans la ville de New York qui avait passé une période de deux ans sans aucun Hit. Ce label dégage un peu d'argent pour couvrir les coûts d'enregistrement et envoie le groupe en ville pour enregistrer une bande de démo officielle, et également pour signer pour un album simple.
Peu de temps après que la demo soit enregistrée, le label découvre que le nom de "Mask" a déjà été enregistré par un autre groupe, et les membres de l'orchestre commencent à envisager de nouveaux noms. Ils trouvent finalement le nom 'Pugsley' dans une rue en dehors de New York, tandis que 'Munion' est le nom d'un policier local.

Ils réunissent ces deux noms comme une plaisanterie à utiliser pour un unique concert, mais le nom est définitivement resté.
Au milieu des années 1970, Pugsley Munion commence à enregister pendant deux jours aux Bell Sound Studios à New York qu'ils ont réservé pour faire leur premier album. En public, ils jouaient dans la combinaison en trio orgue/ pédale basse, guitare, batteur, mais ils ont décidé d'utiliser une basse en studio pour obtenir un meilleur son.

Après un premier jet, le groupe expérimente les morceaux avec différentes parties de basse dans l'intention de les reprendre ultèrieurement au cours d'une session pour les compléter ou les remplacer. Une fois les premiers mixages des morceaux des chansons préparés, le trio décide alors de retourner en studio pour peaufiner les parties de basse et embellir le chant.
À leur grande surprise, cependant, la maison de disques avait déjà publié l'album dans sa forme inachevée, sans les morceaux originaux sélectionnés par le groupe et avec des notes incorrectes. Le titre de l'album avait aussi été modifié en "Just Like You", d'après la chanson publié en premier simple. Pugsley Munion tente alors, sans aucun succès, d'arrêter la sortie de l'album.

Ce très rare album a donc été publié initialement en 1970. Produit par Zell Sanders, le LP "Just Like You" n'est pourtant pas vraiment mauvais. Responsables de l'ensemble des neuf morceaux, Schuller, la force créatrice du groupe, et Belliveau (crédité de co-écriture sur quatre d'entre elles) étaient de bons compositeurs de chansons teintées de blues-rock ("Take My Soul").
Bien sûr, les voix sont souvent tendues et il n'y a pas l'ombre d'originalité sur les titres influencés par Cream ou Mountain tels que "Slumberland Blues", ou "Second Time For Me". D'autre part, "I Don't Know Who To Blame" nous offre une superbe partie de guitare, et l'orgue nous propulse "What's Right For Me" comme l'aurait fait un Deep Purple fier et atypique, et la ballade acoustique "Just Like You" nous berce avec une douce mélodie. En outre, l'imitation étant la forme la plus sincère de flatterie, le trio nous offre plus d'enthousiasme que bon nombre de leurs concurrents de renom.

L'album contient quelques savoureuses parties de guitare sur quelques-uns des morceaux, avec l'orgue foudroyant de Schuller, ce qui en fait un album de Hard Rock totalement unique, et il sera plébiscité par de nombreux fans de Hard Rock bBlues de la fin de années soixante dans les sondages.

Il est à noter que l'original de l'album incluait en prime une photo du groupe en noir et blanc, et tout compte fait, c'est finalement un des meilleurs disques passés inaperçus des dernières décennies.

Le disque a été édité en CD et les chansons ont été redigitalisées directement à partir du master d'origine pour une meilleure sonorité.


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mer. 21 sept. 2022 10:44

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L'album "Reflections On A Life" de Blonde On Blonde, publié en 1971, se veut accessible au grand public, et le groupe se lance alors dans un Folk Rock proche de la Country Américaine et du Hillbilly.

Gareth Johnson et Les Hicks s’occupent eux-même de la production de ce disque qui est vraiment assez déroutant car, dans ce troisième enregistrement, le sens du style, du jugement et de la spiritualité du groupe semble avoir été perdu.

Il est étonnant de constater que sur cet album se trouvent peut-être les quelques instants les plus expérimentaux de leur carrière, comme une île perdue au milieu de chansons de style Hillbilly assez ternes.
Climats plus apaisés, des morceaux acoustiques, le disque est plus léger que ses prédécesseurs, le groupe ne parvenant pas vraiment à décoller sur ces onze titres où Gareth Johnson donne presque l’impression de s’ennuyer sur des accords folkeux qu'il plaque placidement.

Pourtant, ce disque va beaucoup plus loin dans les contrastes thématiques avec des passages sonnant plus expérimentaux comme l'aliénation et la folie de Syd Barrett, couplé avec des morceaux de pur Boogie et des belles formes mélodiques.

Commercialement parlant, ce troisième opus a mieux marché, mais encore une fois, Blonde on Blonde ne connait qu'un succès commercial mitigé.

Cela signa d'ailleurs, et finalement, la fin du groupe au début de l'année 1972.


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mer. 21 sept. 2022 11:33

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"Straight To The Krankenhaus" est le dernier album de Secret Oyster.
À l'instar de "Sea Son", il présente du matériel inégal, comme si les musiciens voulaient se concentrer davantage sur leur interprètation que sur leur musique.
Cependant, à côté de morceaux moins développés comme "High Luminant Silver Patters" ou "Leda And The Dog", il y a de très bonnes compositions, comme par exemple le dynamique "Traffic And Elephants" avec d'excellentes parties de sax, le placide et presque triste "Delveaux", alors que "My Second Hand Rose" est beaucoup plus proche du style du bon vieux Burnin Red Ivanhoe.

Cet album semble plus spacieux, plus aérien, principalement en raison du fait que Knudsen se rappele qu'il peut jouer des claviers aussi bien que Patrick Moraz.
Toutefois, c'est une malheureuse tentative de rendre leur musique plus facilement accessible.

"Straight to the Krankenhaus" a été initialement publié en 1976 sur CBS Records. Il est considéré par beaucoup comme leur chef-d'oeuvre sans aucune soudure, un mélange savament dosé de Rock Progressif et de Fusion.
Le trio de base, saxe-guitare-claviers, y est à son apogée.

A chacun de se faire sa propre opinion!


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mer. 21 sept. 2022 13:11

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Amish est un groupe de Rock Canadien composé de cinq musiciens originaires de Galt, dans l'Ontario formé en 1970 avec les restes d'un groupe spécialisé dans les reprises de R & B appelé 'FJ And The Impressions'.
Le line-up original comprenait le chanteur Doug Stagg, le bassiste Mike Gingrich, l'organiste Ron Baumtrog, le guitariste Richard Botts et le batteur Jack Byrne.

A ses débuts, le groupe, emmené par un excellent organiste et un bon guitariste, reprend volontiers des morceaux de McKenna-Mendelson Mainline, de The Modern Rock Quartet, des Doors, et même du James Gang.

Leur manager, Bill Gefross, décide de les amener à l'attention du label Américain Sussex Records où les producteurs de Motown, Dennis Coffey et Mike Theodore prennent le groupe en main en les faisant entrer aux GM Studios à East Detroit pour enregistrer avec Milan Bogdan comme ingénieur du son.

Le guitariste Jack Botts étant un réfractaire à la guerre du Vietnam et ne pouvant, par conséquent, pas retourner aux États-Unis afin d'enregistrer, le guitariste de session Joe Gutz joue tout simplement sur l'album à sa place.

Leur album "Amish" (qui s'avèrera plus tard être le seul) est distribué sur le label Buddha Records en 1972.
C'est un joli condensé de Hard Rock que l'on pourrait qualifié de Progressif, fortement influencé par Uriah Heep ou Deep Purple.
La section rythmique est solide, sans beaucoup d'imagination, mais efficace. On sent aussi une grande complicité entre l'organiste Ron Baumtrog et le guitariste Joe Gutz. Le chanteur Doug Stagg ne possède pas une grande voix, mais son chant reste agréable.

Le morceau d'ouverture, "Sad Girl" est une balade Rock avec une jolie mélodie très influencée par Uriah Heep, le lead guitariste s'en donne à choeur joie.
Il est suivi de "Black Lace Woman", une autre balade avec une orgue prédominante, un peu à la manière de Keith Emerson, à l'époque des Nice, et toujours une lead guitare à couper le souffle.
"Wise Man" est très influencé par Deep Purple avec des choeurs faisant penser à Uriah Heep. La lead guitare utilise beaucoup la wah wah, le solo d'orgue incisif, et les chorus de guitare sont inspirés.
La chanson suivante, "Help Me", possède un rythme funky un peu à la manière de Grand Funk Railroad ou de Humble Pie, et la guitare wah wah est tout à fait prédominante.
"I Don't Need Nobody" est aussi assez influencé par Grand Funk (n'oublions pas qu'ils enregistrent à Detroit), avec toujours des grosses parties de wah wah.
Mais l'album contient surtout une excellente reprise du "Dear Mr. Fantasy" de Traffic. La belle voix de Doug Stagg, et l'intercommunication entre la guitare et l'orgue, avec encore une wah wah acidulé en font une version particulièrement attachante.
Vient ensuite un morceau pas toujours facile à véritablement apprécier. En effet, "The Sea" est une jolie suite avec intro style mellotron, piano en suspension, chant aérien, guitare limpide et toujours de jolis riffs de guitare incisifs, mais cette chanson par moments semble un peu mièvre. Suivant l'humeur du moment, on peut l'aimer ou la détester.
La chanson "Down The Road", qui clôture le disque, avait été conçue, à l'origine, comme un morceau à sortir en single avec en deuxième face un morceau finalement resté inédit intitulé "Upon My Leavin'", mais le label n'a jamais daigné le sortir. Riff de guitare avec beaucoup de wah wah, rythme très carré, orgue et guitare en chorus qui construisent une excellente mélodie aurait pourtant fait de ce morceau un très bon single.

En conclusion, ce n'est certainement pas un disque indispensable, mais un premier disque honnête, pour un groupe qui ne demandait qu'à s'affûter et progresser.


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Message par alcat01 » mer. 21 sept. 2022 14:25

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C'est en 1969, alors qu'il a à peine 15 ans, que commence véritablement la carrière d'Eric Johnson en rejoigant son premier groupe professionnel, Mariani, un trio de Rock Psychédélique.

Le petit label "Sonobeat Records" voulait former un nouveau groupe pour répéter le succès remporté par Johnny Winter sur l'album "The Progressive Blues Experiment", numéro 49 dans le Billboard, et sorti sous leur label.
Bill Josey Sr., un producteur de musique et l'un des propriétaires du label, avait contacté le batteur recherché Vince Mariani, qui avait rapidement accepté de participer à ce projet.
Il faut dire que Mariani était un batteur suffisament bon pour auditionner sérieusement pour être le remplaçant de Mitch Mitchell dans le groupe de Jimi Hendrix. Au lieu d'obtenir le poste, il a été persuadé par Josey Sr. de former son propre groupe.

Eric Johnson avait quatorze ans quand il rencontra pour la première fois rencontré le batteur Vince Mariani.
Alors que Vince cherchait à former son groupe, Eric a été invité à auditionner au studio Western Hills Drive d'Austin, au Texas. Après avoir jammé avec Johnson, il engagea le jeune prodige pour être son guitariste car celui-ci avait impressionné tout le monde avec sa guitare pyrotechnique étonnante. Le bassiste Bob Trenchard avait été choisi pour prendre la basse du groupe, qui n'avait encore aucun nom.

À l'Automne 1969, une décision fut prise, le groupe s'appellerait Mariani, puisque Vince Mariani était un batteur bien connu au Texas.
Le producteur de Sonobeat suggéra que le groupe enregistre des demos avant de s'engager dans un album, et le groupe enregistra deux instrumentaux sans titre.
Peu de temps après l'enregistrement de ceux-ci, Trenchard quitta le groupe, bientôt remplacé par un bassiste et chanteur appelé Jay Podolnick et avec lui, ils ont rapidement commencé à composer plusieurs chansons ensemble.
En 1970, le groupe enregistra son premier single, intitulé "Re-Birth Day", chanson composée par Vince et Eric avec les paroles de Herman M. Nelson, et une voix doublée par Jay.
La copie d'avance du single avait été publiée dans une pochette en caoutchouc.
Un peu plus tard, le groupe enregistra un autre single "Memories Lost and Found".

Après ces deux singles, Podolnick fut été remplacé par Jimmy Bullock à la basse et Bill Wilson, un aviateur alors stationné à la base aérienne de Bergstrom d'Austin, au chant. Le groupe avait également été rejoint par Darrell Peal, junior de l'Université St. Edward.
Mais, avant d'enregistrer leur unique album, le groupe avait travaillé et enregistré quatre autres nouvelles demos, dont deux longues jams instrumentales avec de nouvelles versions de "Re-birth Day" et "Memories Lost and Found".
Le groupe a finalement enregistré son album intitulé "Perpetuum Mobile" dont seulement 100 copies furent été pressées. L'album n'a jamais réellement été commercialisé.

En 2008, l'un de ces rares exemplaires survivant sera même vendu sur e-Bay pour 2850 $. Dans cette copie, se trouvait une note manuscrite de Vince: "...Il s'agit de l'une des 100 copies jamais enregistrés (et réalisées) et c'est devenu un excellent objet de collection dans cette galaxie...".

Le titre de l'album, "Perpetuum Mobile", lui avait été donné afin de reconnaître les solos de guitare d'Eric Johnson et le jeu de batterie complexe et non-stop de Vince Mariani. Dans ce contexte, l'expression "perpetuum mobile" ne se réfère pas au mouvement perpétuel, concept hypothétique de la physique, mais c'est plutôt un synonyme du terme musical "moto perpetuo", signifiant des notes jouées très rapidement et continuellement.

La musique est un peu dans la lignée de Cream. Et, étant donné que c'est le groupe de Vince, lui et sa batterie attirent l'attention la plupart du temps, mais le jeune Eric avait beaucoup d'espace pour briller. Il n'était pas encore au niveau de Clapton, comme on pouvait s'y attendre, mais il avait déjà un très bon niveau. Il montrait une bonne maîtrise de la pédale wah wah, ce qui était déjà bien en 1970.
Dans le morceau "Re-Birth Day", qui a été édité pour une sortie en single, il montre un éclair dans son break de guitare qui fournit une forte indication de la carrière solo qu'il allait lancer de nombreuses années plus tard.
L'instrumental "The Unknown Path" est en grande partie un exercice à la Hendrix. Dans beaucoup d'autres endroits, il montre encore plus de cette promesse; peut-être que ce n'est pas encore un style distinctif, mais c'est de bon augure.

À son apogée, à la fin des années 60, le groupe a même partagé la scène avec des groupes consacrés tels que ZZ Top et Bloodrock dans leur État natal du Texas.
Bien que la formation ait fait la promotion de son album en tournée avec Deep Purple, "Perpetuum Mobile" n'a pas eu beaucoup d'impact.
Après quelques années, le groupe s'est effondré sans enregistrer un autre album et les individus ont poursuivi d'autres intérêts.

Mariani ne sera pourtant réellement connu que des années plus tard pour avoir été le premier groupe d'Eric Johnson, alors âgé de 15 ans.


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Message par alcat01 » mer. 21 sept. 2022 15:37

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Høst a été fondé en 1971 par trois jeunes Norvégiens passionnés de Rock dans la petite ville de Knapstad, en Norvège. Son nom, "Høst", est dérivé du mot Norvégien pour l'Automne, dont c'était la saison en cours au moment de la formation du groupe. Les membres originaux furent Svein Rønning, Johnny Myhre, et Stig Berg.
Leur musique se situe quelque part entre le Hard Rock et le Rock Prog.
La première incarnation du groupe a existé entre 1973 et 1978 et ce fut l'un des premiers groupes de Rock à utiliser les textes en Norvégien.
Høst peut faire penser à un mélange de Deep Purple et Genesis, mais avec beaucoup d'autres influences.
Âgé de dix-sept ans, Rønning avait été fortement influencé par les groupes de Prog Rock de l'époque, comme Yes, Genesis, et un groupe obscure Suédois nommé November qui chantait ses chansons dans sa langue maternelle, en face de la norme de la scène Pop Rock qui était à l'époque principalement en langue Anglaise.
Celà inspira Svein et il commença à mettre en œuvre sa propre langue natale dans ses vocaux. Ce fut une sage décision car cela contribua à créer un créneau unique dans le marché du Rock Norvègien.
Il fallut très peu de temps avant que Rønning et Myhre ne quittent le groupe et les nouveaux membres Bernt Bodal et Geir Jahren ne les remplacent.

L'ajout de Ronny Gyllensten comme guitariste soliste supplémentaire avait donné à Høst son image de marque sonore: vocaux en Norvégien, guitares jumelles, mélodies complexes, et riffs heavy.
Quelques mois plus tard, Berg était parti, remplacé par Knut Lie à la batterie. Jahren et Bodal avaient connu Lie dans un ancien groupe nommé High Attention, ce qui permit plus facilement le passage de la transition.
Høst travailla très dur en répéttion et joua en concert en club occasionnellement jusqu'à ce que finalement, en 1973, les choses commencent à mieux marcher pour eux.
Les concerts en clubs locaux augmentent tout comme ceux de clubs de grandes villes telles que la célèbre scène rock d'Oslo, en Norvège. Pendant cette période, Gyllensten est remplacé par Odd Inge Olsen à la lead guitare.
Høst s'installe en Juin 1974 au Château-Neuf, un club d'Oslo. Le groupe joue bien et le public l'acclame follement.
C'est là qu'ils sont remarqués par un célèbre producteur de Rock, Nils Bjarne Kvam de Phonogram Records. En Octobre, Phonogram les signe pour leur premier album à imprimer pour le label "On Records".

L'album "Pa Sterke Vinger" est enregistré aux Arctic Studios de Trondheim, en Norvège.
Malheureusement, quelques semaines avant le début des sessions, Olsen quitte le groupe, les laissant se démener pour combler sa place rapidement. Heureusement, Lie appelle un de ses amis guitariste, Lasse Nilsen. Celui-ci accepte et apprend les chansons assez complexes rapidement.
L'album est terminé en six jours et le chant complété en un. Il est ensuite mixé, masterisé, et rapidement publié par le label à la fin de Novembre 1974.
Bien que n'étant pas un succès immédiat, l'album recueille de bonnes critiques de la presse musicale.

Janvier 1975, une tournée commence dans la ville méridionale de Hamar et finit près de North Cape fin Février. Pendant ce temps, le groupe parcourt environ 8.000 kilomètres tout en éprouvant des températures de moins 45 degrés Celsius et l'obscurité presque constante.
Cependant, que ce soit pour 50 ou 500 fans, le show est une expérience magique. Jahren, le chanteur charismatique, maintient le public en transe avec ses intenses mouvements et ses gestes car ils suivent les paroles et les changements de tempo.
Trois mois et de nombreux concerts plus tard, Høst se retrouve avec une merveilleuse occasion de jouer 30 minutes dans un cinéma situé à Karlstad, en Suède.
Cette performance est diffusée à la radio Suédoise avec l'aide de Johan Forssblad, un producteur de la radio Suédoise bien connu qui apprécie le Rock Norvégien. Cela se révélera être l'un des derniers grands exploits de ce line up du groupe.

Comme le temps passe et que l'intérêt diminue, certains des musiciens décident de faire une pause, mais certains ne sont pas prêts à rester les bras croisés. Bernt Bodal crée immédiatement un nouveau line up composé de Fezza Elllingsen, Halvdan Nedrejord, Willy Bendiksen, et Trond Opperud.
Ellingsen et Bendiksen étaient d'anciens musiciens du groupe St. Helena. Opperud quitte le groupe après seulement une courte période et Geir Jahren rejoint le groupe.
Høst, composé de Geir Jahren: chant, de Halvdan Nedrejord: claviers, de Fezza Ellingsen: guitare, flûte, de Willy Bendiksen: batterie, et de Bernt Bodahl: basse, devient encore plus complexe et progressif tout en poursuivant sa tradition d'utilisation de paroles en Norvégien.
Ils répétent en non-stop et jouent des concerts pour la préparation de leur deuxième album qui sera intitulé "Hardt mot Hardt" sur On Records.

L'album est enregistré aux Arctic Studios, produit par Bjørn Nessjøe et conçu par Christian Schreiner.
Par rapport à "På Sterke Vinger", "Hardt Mot Hardt" sonne comme s'il avait été fait par un groupe complètement différent, et, en fait, il a été fait par un orchestre légèrement différent.
Les deux guitaristes d'origine partis avaient laissé le bassiste et le chanteur assumer seuls le projet.
La musique avait été écrite principalement par le nouveau guitariste qui semblait favoriser un Prog Symphonique complexe.
Son jeu de guitare varié mélange le Hard Rock avec les influences locales (mélodies et des rythmes norvégiens), et même la musique classique.
Le chanteur sonne différemment, mais c'est le même que sur "På Sterke Vinger". Sa voix est plus forte et plus confiante.
L'ambiance de l'album est à la fois aventureuse et locale, mais le disque n'est jamais ennuyeux. il est un peu plus Heavy que Prog dans son ensemble.
Les morceaux ont un peu tendance à aller dans différentes directions. Certains privilégient le côté Heavy Prog, tandis que quelques autres disposent compliètement d'une atmosphère de petit orchestre symphonique.
La qualité musicale reste élevée tout au long des différents changements de style. En fait, le groupe possède un vrai talent pour créer des riffs accrocheurs, des mélodies, des thèmes, des rythmes, et de belles voix.

Ce qui ressort le plus dans cet album, c'est la virtuosité de Fezza Ellingsen. Excellent flûtiste, son jeu de guitare est tout simplement étonnant car il peut tout aussi bien jouer des mélodies délicates et quelques solos torrides que des parties beaucoup plus complexes.

"Hardt mot Hardt" était considéré comme en avance sur son temps et il n'avait pas été immédiatement bien accueilli par les fans ou les critiques... Cela a bien changé depuis!
On ne peut que recommandé vivement cet album à tous les amateurs de Symphonic / Art Rock.


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Message par alcat01 » mer. 21 sept. 2022 17:40

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"Volume I", le seul album d'Incredible Hog, existe quelques couvertures différentes de cet opus mais la couverture réelle est bien celle-ci.
Le choc des styles ajoute l'excitation et une originalité si évidente, et quand l'album sort à la mi-73, il reçoit beaucoup d'éloges de la critique, mais il était trop en avance sur son temps pour générer l'acceptation du public en général.
Cet enregistrement a été salué comme un disque culte classique de Proto Metal rencontrant du Heavy Glam / Blues Rock.

Le seul disque que ce groupe Britannique ait jamais sorti est un petit bijou! Un Hard Rock percutant, quelques douces ballades (une sur chaque face), des riffs brûlants, quelques morceaux de Blues, une terrible section rythmique sans compromis et, surtout une voix, et quelle voix!
Incredible Hog joue énergiquement et de façon compact et les vocaux limpides de Ken Gordon forment un joli contraste avec le son subliminale agressif. Il est évident qu'il a du talent, ce qui conduit au fait que son style expressif est l'une des marques de fabrique du groupe.

En collaboration avec son jeu de guitare solide, le groupe démontre de façon impressionnante ce que cela signifie d'être un Power Trio.
En outre, il était plutôt rare pour des groupes de Heavy Rock d'intégrer des samples dans leurs chansons, mais dans un véritable esprit pionnier et un sens clair de l'esthétique, Incredible Hog a réussi à le faire.
Cerise sur le gâteau, ces gars-là étaient de bons auteurs compositeurs de telle sorte que "Volume 1" est emballé avec des chansons remarquablement robustes. Sans oublier les riffs de tueurs.

Le premier morceau s'appelle "Lame", c'est à dire boiteux en français, mais une chose est sûre, c'est que le groupe ne l'est certainement pas.
Pour les amateurs de Blues Rock psychédélique carré et costaud, rauque et joyeux, Incredible Hog est l'un des groupes des années soixante-dix les plus Heavy.
Cette chanson assez proche d'un Budgie dans le riff est une excellente intro à l'album d'une manière générale, un piétinement, un rock déformé avec des charges de riffs cinglants et des voix plaintives, qui sonnent beaucoup comme du Led Zeppelin mélangé avec un peu de glam paillettes comme Slade (avec le hey hey hey et claquements de mains).
Suit le chant confus et hébété du bluesy "Wreck My Soul" qui est encore plus Zeppelinien, avec en apothéose un harmonica jouant du Blues qui apparait sur la fin du morceau.
Ils s'aventurent dans territoire plus Folk avec le morceau suivant, "Execution", l'une des rares compositions mélodiques très touchante et douce qui se trouvent sur le disque. L'intro ferait un peu penser à "Stairway To Heaven"
Mais la plupart du temps ils martellent leur Heavy Rock à grands coups de choses plus Hard, et ils y reviennent avec la chanson suivante, "Tadpole", l'un des meilleurs morceaux de ce LP, un rock uptempo survolté ficelé avec des échantillons sonores FX (la foudre qui tombe, des bébés qui pleurernt, un fou rire), lui donnant un peu d'une ambiance plus prog...
Vient alors une chanson caractèrisée par une cloche tintinnabullante de vache, sur un riff qui fait penser à AC/DC, "Another Time" ...et ainsi de suite, Incredible Hog virevolte tout le long de cet album que tout fan du heavy rock de Led Zeppelin des années 70 ne peut qu'apprécier:
-"Warning" est un petit Hard sans prétention avec un joli développement à la guitare et le morceau finit par une sirène,
-"Walk The Road" est un folk semi électrique dans un style Jefferson Airplane des débuts,
-"There's A Man" possède un riff d'intro et un chant à la AC/DS période Bon Scott,
-"To The Sea" fait penser irrémédiablement à Budgie dans l'intro et dans le riff,
-"Losing Myself" est un morceau acoustique pour une jolie ballade folk avec le batteur qui ponctue la mélodie à l'aide de ses cymbales.

Malheureusement pour les collectionneurs, il n'est pas facile de dénicher un exemplaire original du "Volume 1" aujourd'hui avec des copies vinyles originales exigeant des sommes d'argent très élevées...

Comme c'est souvent le cas avec les enregistrements rares, il y a un quelques bootlegs CD qui circulent, mais la qualité n'est pas toujours de rigeur. Et bien sûr, tout le monde ne peut s'offrir le LP, en particulier parce qu'il a augmenté en valeur au cours des dernières décennies.


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Message par alcat01 » mer. 21 sept. 2022 18:43

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Le premier album de Creepy John Thomas comprend de brèves pistes d'environ trois minutes chacune pour maintenir les climats typiques Hard / Folk / Psychédélique de l'époque.
Enregistré par le légendaire Conny Plank et sorti fin 1969, ce disque époustouflant combine le Rock Psychédélique, le Blues et le Folk avec un effet envoûtant.
Creepy John Thomas au chant et à la guitare, joue avec George Hart (Dickie Schmaltz) à la basse, Kieran O'Connor à la batterie, et Andy 'Shotgun' Marx à la lead guitare.
Côté instrumental, il n'y a pas à se plaindre de la capacité des gars. Même la voix de Thomas est tout à fait bonne.

L'album "Creepy John Thomas" semble assez confus avec ses onze titres:
Le disque laisse l'impression d'une collection un peu immature d'idées de chansons.

Entre morceaux teintés de Beat ("(Do I figure) In your Life"; "You've got to Hide"; "Ride a Rainbow"; "Sun and Woman"), Prog Rock ("Good runs great Stone"), Psychedelic Rock ("One Way Track Blues") et Blues Rock ("Trippin like a Dog and rocking like a Bitch").
A côté du fade "Green eyed lady", il y a enfin la session studio chaotique de "Bring back the love" et la reprise de "Eight miles high" de the Byrds qui rappelle "Moon and eyes song".

Le meilleur morceau de l'album est le pur Rock "Lay it on Me".
Le LP commence avec un air de Hard Blues, "Gut Runs Great Stone" avec un rythme monstrueux et une bonne guitare.
Le morceau suivant, "(Do I Figure) In Your Life", est un pur Rock classique. Les paroles sont solides mais fluides et elles vont bien avec la mélodie.
Et la mélodie est bien amenée, même si quelques accords changent en arrière-plan, avec une deuxième guitare qui joue pendant la chanson entière et ajoute de doux passages de guitare. La basse et la batterie créent un groove solide et une superbe assise rythmique, mais le point culminant de cette chanson est le solo de guitare ingénieusement exécuté, un de ces solo de style Hendrix, avec tellement d'émotions qu'il en devient sublime.
"You've Gotta Hide" est un morceau bluesy avec des éléments solides de pur Rock classique et le refrain est entraînant.
"One Way Track Blues" possède un riff génial de Blues, emmené par la guitare acoustique et il est rempli de riffs à la guitare électrique. Les vocaux sont bien ajustés et sont totalement bluesy, avec un ton aigre mais avec force sur la finition. Le solo de guitare est une autre bonne chose et Creepy chante "...Left my house, spend my time, Blue Cheer, plunder sky..." ("... quitté ma maison, passe mon temps, Blue Cheer, à piller le ciel...") qui permet de conclure qu'il était probablement en bonne relation avec Blue Cheer pendant que Thomas était à San Francisco.
Suit du Rock brut de décoffrage avec "Trippin 'Like A Dog" qui est un autre air de Blues de style Muddy Waters mais avec une guitare psychédélique se lamentant toute la chanson.
"Ride A Rainbow" est une chanson à thème psychédélique, faite par des hippies pour des hippies, orientée vers la paix, l'unité et l'amour. Le talent de la guitare est évident; avec son son de guitare psyché-bluesy, il peint chaque chanson avec des couleurs d'une image vivante.
Le morceau suivant, "Green Eyed Lady", rappelle immédiatement la basse de "The Other Side Of This Life" du puissant Jefferson Airplane, ce qui prouve la connexion de Thomas avec la scène de San Francisco. Mais bien que les sons de basse soient similaires, cette chanson n'a pourtant rien à voir avec Jefferson Airplane.
Si une chanson est vraiment accrocheuse sur cet album, c'est bien "Sun and Woman". La guitare est si joyeuse et accrocheuse qu'elle restera dans la tête de l'auditeur pendant des semaines.
Le rythme de "Lay It On Me" est vraiment plus que satisfaisant, et le jeu de guitare ne peut que faire aimer ce disque. C'est drôle comment ils utilisent le refrain de "Ride A Rainbow" dans cette chanson, juste comme ça, au milieu de la chanson.
"Bring Back The Love" révèle un côté oriental. Il y a des bongos et des sitars, des chants sortant du rythme comme au milieu d'un rituel.
Cependant, cette dernière chanson aurait encore pu être meilleure.
Réalisant la force de cet album, cette version Psyché bluesy de jam se termine par un air cool mais plutôt court intitulé "Moon and Eyes Song".

Ce premier LP est maintenant devenu un classique culte et il est frénétiquement recherché par les historiens du Rock et les collectionneurs!


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Message par alcat01 » mer. 21 sept. 2022 20:01

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Hydra a fait ses grands débuts vinylistiques en 1974 avec la sortie de son premier album, éponyme, et c'est du Southern Hard Boogie Rock que l'on reçoit dans les oreilles dès le premier morceau.
C'est une collection de morceaux largement inspirée de la tradition du Southern Boogie de Lynyrd Skynyrd, mais aussi en ajoutant quelques ponts musicaux Pop élaborés et des codas rythmiques disciplinées.
A noter que le producteur Dan Turbeville a utilisé une section de cuivres sur cet album à l'insu du groupe!

"Glitter Queen" est un morceau d'introduction très fort, un Rock très classique, limite Hard qui flirte parfois avec du plus pur Southern Rock, suivi par "Keep You Around", un Rock du même tonneau et "It's So Hard", peut-être un peu plus Southern Rock classique.
Une reprise de "Goin' Down", le classique de Don Nix très Southern dans l'esprit, et un long "Feel the Pain", mid-tempo rempli de Rock 'N' Boogie, termine la première face.
Le Rock up-tempo "Good Time Man", poursuit avec un super groove, "Let Me Down Easy" est un Hard Rock classique mid-tempo avec un gros riff de guitare qui rappelle un peu the Who!
Quant à "Warp 16", c'est un Southern Rock pur et dur avec le duo de guitare à l'unisson et la chanson la plus courte de l'album, "If You Care to Survive" est livrée brut de décoffrage avec un excellent duo de guitares.
Les plus de sept minutes de "Miriam" clôturent doucement le LP avec un arrangement moelleux qui débute calmement et qui s'étale petit à petit au point de s'emballer parfois pour devenir un Hard Rock avant de faire un retour au calme, et ceci, plusieurs fois de suite.

En conclusion, le disque possède une excellente orchestration et il est très bon pour un premier album!

Des chansons telles que "Glitter Queen" leur a amené une base de fans fervents, alors que "Land Of Money", une collection plus abrasive, a moins bien réussi.


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Message par alcat01 » jeu. 22 sept. 2022 08:20

Ce matin...

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En 2010 est paru un autre album live de Johnny Winter And, "Live at the Fillmore East 10/3/70" tiré de la même tournée que "Johnny Winter And Live".
Pendant bien longtemps, on avait pu penser que ce dernier était un document live séminal de Johnny Winter sur la première partie de sa carrière. Comme simple LP, il durait autour de 40 minutes.
Il cartonnait, mais pas aussi dur que ce set, tiré de performances au Fillmore East et d'un concert en Floride en 1970.

C'est tout simplement le groupe Johnny Winter And qui joue une sélection d'originaux et de reprises de Rock.
La qualité sonore est phénoménal et l'énergie dégagée n'a pas la même que sur le premier LP, il le laisse dans la poussière.
Sony a donc dépoussiéré un 'Collectors' Choice' tiré de quelques trésors du passé pour celui-là.

Le jeu en symbiose des deux guitares sur cette autre version de “Good Morning Little School Girl” sonne comme un duel à couteau tiré.
Les deux autres morceaux qui sont dupliqués (par rapport au premier live), “It’s My Own Fault” et “Mean Town Blues”, sont bien plus longs. Le premier tourne autour de 22 minutes et le second, environ 18 minutes.
L'improvisation et les échanges entre guitares sont volumineux, sauvagement energétiques, et créatifs.
La version de “Highway 61 Revisited" contient un travail de slide guitare de Winter qui n'était pas présent sur l'album "Second Winter".
Celle de “Mean Town Blues” devient la version définitive, en particulier parce que le travail complémentaire de Rick Derringer en countrepoint, comme il le fait sur “It’s My Own Fault”, transcende son tempo lent et devient complètement autre chose.
Le morceau de clôture, une relecture de “Rollin’ and Tumblin'” de Muddy Waters ne dure que quatre minutes et demie, mais il crée le désir que cela soit beaucoup plus long. Son intensité ardente et fondante d'acier fait partie des slide guitares les plus vicieuses jamais enregistrées dans les années 70.
Finalement, le seul morceau qui impressionne réellement le moins est “Rock and Roll Hoochie Koo”, mais pas en raison de sa performance qui est trop standardisée. C'est simplement que la comparaison à l'autre spontanéité et énergie furieuse sur le reste du set, cela semble trop sous contrôle.

Malgré tout, cette version balaye la version studio de Johnny Winter And ou celle du propre single de Derringer.

Conclusion: ce set fait exploser la série de bootleg officiellement lancée par Winter, et devient son enregistrement définitif en live, haut la main...


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Message par alcat01 » jeu. 22 sept. 2022 08:22

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A l'origine un groupe de huit musiciens, Grobschnitt avait sorti son premier album "Grobschnitt" sur le label Brain en 1972 avant de se retrouver dans une formation standard de cinq personnes.
Ce premier disque est stylistiquement très différent du son symphonique qui deviendra, par la suite, sa marque de fabrique.

L'album est considéré comme un grand disque par tous les amateurs de Krautrock. Mais, c'est avant tout de la musique Progressive.
Il faut surtout découvrir la diversité des influences musicales: La première moitié de l'album est plus ludique alors que la seconde face est plus subtile et spacieuse.
Les meilleurs morceaux (les plus inspirés) sont indéniablement "Wonderful Music" (une chanson de14 minutes en quatre parties,douce et agréable, presque médiévale, avec de la flûte..) et l'incroyable "Sun Trip" étalé sur environ 17 minutes, énorme, avec des textes en Allemand et un mélange de grandes chansons; toutes originales. Un merveilleux travail de duel de guitare et des arrangements fascinants.

Cette première version de Grobschnitt joue avec deux batteurs, et chacun des membres jouant également de plusieurs percussions, elle finit par ressembler à une version plus prog de Santana!

"Symphony" en est un bel exemple avec un grand usage de la guitare qui lorgne parfois en direction de David Gilmour et du Pink Floyd.
"Travelling" est un morceau agressif, toujours penchant vers Santana, mais avec un côté plus prog.
"Sun Trip" est le morceau "Space Rock" de l'album. Apparemment, les paroles sont anti-guerre, avec des références au Vietnam et on peut même entendre le son des sirènes et des coups de feu tiré en l'air (produits électroniquement).
A noter "Die Sinfonie", un inédit de 29 minutes enregistré en public à Volkspark à Hagen en Allemagne en Septembre 1971, sorti en bonus track dans les dernières rééditions du disque.

Cet album est devenu un des grands classiques du groupe.


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » jeu. 22 sept. 2022 08:56

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Après avoir été diplômé de l'enseignement secondaire, Eric Johnson étudiait brièvement à l'Université du Texas à Austin puis il partit en voyage avec sa famille en Afrique.
De retour à Austin en 1974, il se joignit à un un groupe de Fusion local appelé the Electromagnets dont les autres membres sont le batteur Bill Maddox, le bassiste Kyle Brock, et le claviériste Stephen Barber.

The Electromanets avait été formé en 1973 alors que le trio d'origine collaborait avec de nombreux percussionnistes et joueurs de cuivre à leurs débuts. Un an plus tard, la section de cuivres fut abandonnée et Eric Johnson prit sa place à bord.
Le groupe suivit le chemin de groupes de Fusion tels que the Mahavishnu Orchestra, créant un amalgame de Rock, de Jazz, de Blues et d'Avant-Garde. À la différence de beaucoup de leurs pairs, the Electromagnets semblaient relâchés, et ils s'amusaient en distordant le rythme.
Leur premier album "Electromanets" sorti en 1975 est pratiquement devenu un must de légende.

Il faut dire que le Jazz Rock Fusion des années 70 ne pouvait être que formidable avec de superbes albums comme celui-ci. Le jeune Eric Johnson le joue dans le style classique du début des années soixante-dix. Il a une telle agilité pétillante, et pas seulement en termes de vitesse, mais aussi de variations de son, de contour mélodique, de contrôle de feedback. Il pouvait obtenir un son léger, boisé, chantant comme personne.
Johnson est quasiment exceptionnel non seulement par ses capacités techniques mais aussi par sa capacité à générer des sons et des paysages sonores uniques à partir de sa guitare. Très Mahavishnu Orchestra dans l'esprit, mais toujours unique à sa manière.

Ce fut certainement l'un des meilleurs disques de Fusion de l'époque, et on ne peux pas dire que l'on en a entendu beaucoup depuis lors qui lui correspondent dans l'exubérance juvénile, un sens lumineux de la découverte excitée, mais aussi une grâce modeste.
Il est vraiment dommage qu'il soit passé totalement inaperçu.

Initialement enregistré comme demo et ensuite remasterisé pour sa sortie indépendante en 1975, le groupe réussit musicalement, en particulier avec l'interaction, comparable aisément avec John McLaughlin et Jan Hammer dans the Mahavishnu Orchestra, entre le guitariste Eric Johnson et le claviériste chanteur Stephen Barber dont le travail sur le piano électrique, l'orgue et le synthétiseur mini-Moog est scintillant.
Plusieurs invités apparaissent dont le chanteur Chris Geppert qui a ensuite couru les Charts Pop sous le nom de Christopher Cross.

Pourquoi the Electromagnets n'ont pas acquis une plus grande reconnaissance est déroutant, certaines choses n'arrivent tout simplement pas. C'est vraiment dommage pour Eric, parce que si cet album avait eu plus de succès commercial, il l'aurait lancé dans la grande catégorie des grands guitaristes plus tôt. Il aurait pu être une icône de la guitare dans les années 70 plutôt que le début des années 90.
Ce sont pourtant tout simplement de superbes claviers, une belle basse, d'excellentes percussions et une guitare extrêmement chaude, le tout solidement ancré dans un groove solide.
Car ce groupe personnifie parfaitement ce qui est génial dans le Jazz Fusion. Tous les musiciens sont fantastiques: Même si Eric passe le plus clair de son temps en solo, tous les autres membres du groupe sont remarquables dans leur jeu.
Si cet album de Jazz Fusion de très haute énergie était sorti sur un grand label à l'époque, il ne fait aucun doute que les fans de Jazz Rock Fusion parleraient de the Electromagnets dans le même souffle que Return To Forever, Jean-Luc Ponty, Jeff Beck, Brand X, John McLaughlin, Al DiMeola, et autres Steve Morse and the Dixie Dregs.

Certains enregistrements laissent leurs empreintes et résistent à l'épreuve du temps; c'est certainement l'un d'entre eux.
Ce disque regorge de superbes compositions, de solos et de jams, et ce n'est pas seulement le jeu incroyable d'Eric qui fait cette superbe musique. Les quatre membres du groupe sont des musiciens hautement qualifiés et d'excellents compositeurs et arrangeurs; en effet, c'est la force des compositions qui impressionne au plus haut point et qui fait regretter de ne pas avoir entendu cet album à sa parution.
La production est excellente et fait ressortir le meilleur de la musique. La seule chose qui leur manquait pour atteindre la renommée de la Fusion Jazz fut certainement une connexion à Miles Davis dans leur curriculum vitae.

Car cette Jazz Fusion est vraiment puissante, progressive et complexe avec de nombreuses approches différentes.
Des rythmes groovy énergiques aux pistes de Fusion à base de guitare fougueuse avec des breaks brusques et d'un 'mellow Jazz' emmené par un sax moelleux au piano electrique centré sur un 'smooth Jazz Rock' façon Weather Report. Souvent, les morceaux ont une ambiance improvisée avec Johnson produisant d'excellents solos jazzy. La section rythmique est fantastique avec de lourdes lignes de basse et des percussions furieuses, tandis que le clavinet de Barber rappelle Gentle Giant.

Cet album, à la musicalité exceptionnelle, est presque entièrement instrumental à l'exception de "Salem". Une fonctionnalité intéressante pour le rendre plus diversifié. Toutes les chansons sont bonnes mais "Hawaiian Punch" et surtout le plus agressif "Dry Ice" sont les meilleures chansons de l'album.
Il y a quelques chansons plus douces comme "Motion" et "Salem".
Chaque morceau ouvre la voie à un solo créatif de Johnson et de Barber. Les pistes ont une sensation de vie, car le timing semble gonfler et devenir élastique. La musique ne traîne jamais, elle engage l'esprit et apaise l'oreille. Le ton de Johnson est si doux, il semble toujours choisir les bons espaces, ne jamais surjouer.
Le mouvement a cette douce fluidité sensuelle dans son effet global sur les sens de chacun.

"Hawaiian Punch" est un morceau de Jazz Rock ludique qui aurait été dépareillé sur un album de Tony Williams Lifetime.
"Dry Ice" est une dure séance de travail emmenée par un piano électrique, avec un Johnson déchirant juste des notes en petits morceaux. La basse prend un peu de place pour prendre quelques leads alors que les trois interviennent sur le groove hyper-actif de Maddox. "Blackhole" ajoute plus de Jazz dans le mixage, avec un rythme serré, une partie de guitare savoureux et un clavier plus qu'habile.
"Salem" ralentit le rythme et Stephen Barber prend la direction des opérations sur son Fender Rhodes.
Enfin, les invités, Chris Geppert apparait au chant sur "Motion" et Thomas Ramirez ajoute son saxo sur "Minus Mufflers" et donne à l'air une inflexion de Jazz plus lourde.
En conséquence, leur album est plus agréable à écouter que la plupart des albums de Fusion des années 70, même quand ils s'aventurent dans des clichés Prog, leur musicalité les sort d'affaire.
La présence de Johnson a fait de the Electromagnets une curiosité, mais elle fait aussi de ce disque plus qu'un étrange objet historique.


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