à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Pour y papoter, parler de ce que vous écoutez en ce moment, délirer, s'amuser...
Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » sam. 20 mai 2023 13:20

Cooltrane a écrit :
sam. 20 mai 2023 10:08
Leutte a écrit :
sam. 20 mai 2023 09:44
alcat01 a écrit :
jeu. 18 mai 2023 08:46
Image

Dommage que cette pochette ne donne pas franchement envie d'acheter et d'écouter l'album, car "The World Of Genius Hans" est clairement un des meilleurs albums de Prog Rock expérimental Français avec le "Obsolète" de Dashiell Hedayat, le "Camembert Electrique" de Gong, et l'"Album A Colorier" d'Albert Marcoeur. Sans oublier, bien sûr, "Kobaïa" et "Mekanik Destruktiw Kommandöh" de Magma.
:amen: :amen: :amen: :super: :super: :super:
J'y rajouterais bien

Que je ne connais pas, merci pour la découverte!

Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » sam. 20 mai 2023 13:26

Leutte a écrit :
sam. 20 mai 2023 10:47
alcat01 a écrit :
sam. 20 mai 2023 10:31
Image

Tons of sobs (1968)
Le premier album de Free, "Tons Of Sobs", sorti en Novembre 1968 sur le label Island Records et produit par Guy Stevens est un flop total.
C’est dingue ça! C'est leur meilleur amha, bien meilleur que "Fire and Water".
Avec l'éponyme qui a suivi ça doit être le seul qu'il m'arrive encore d'écouter. Non pas que F&W soit un mauvais album, loin de là, mais bon entendre encore une fois All Right Now n'est pas envisageable.
Et oui, mais il y avait tellement de bons qui sortaient à l'époque :vieuzzz: , que celui-ci est passé, en quelque sorte, à travers!
Il s'en est bien remis par la suite...

Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » sam. 20 mai 2023 13:35

Image

1966 : Jefferson Airplane Takes Off
Le premier LP du groupe Jefferson Airplane, "Takes Off" a été publié en Septembre 1966.
L'album influencé par la Folk Music inclut "Tobacco Road" de John D. Loudermilk et "Let's Get Together" de Dino Valente, ainsi que les ballades originales "It's No Secret" et "Come Up the Years".
Malgré le fait que le groupe n'avait encore jamais joué en dehors de la Bay Area, ni fait aucune apparition à la télévision, le disque reçoit une attention considérable aux Etats Unis et il se vend suffisamment bien pour devenir un Disque d'Or.

RCA n'avait initialement prévu que 15.000 copies seulement, mais il s'en est vendu plus de 10.000 uniquement à San Francisco, ce qui incite le label à le réimprimer.
Pour ce nouveau pressage, la société supprime "Runnin 'Round This World" (qui était apparu sur les premiers pressages mono), parce que les cadres étaient opposé au mot "trip" (voyage) dans les paroles.
Pour des raisons similaires, RCA remplace également deux autres titres par des versions modifiées: "Let Me In", changeant la ligne "you shut your door; you know where" ("tu fermes ta porte, tu sais où") par "you shut your door; now it ain't fair" ("tu fermes ta porte, maintenant ce n'est pas juste").
Dans la même chanson, ils changent également les paroles "Don't tell me you want money" ("Ne me dis pas que tu veux de l'argent") en "Don't tell me it ain't funny" ("Ne me dis pas que ce n'est pas drôle").
"Run Around" a été également édité, en changeant la ligne "flowers that sway as you lay under me" ("les fleurs qui se balancent alors que tu t'installes sous moi") en "flowers that sway as you stay here by me" ("les fleurs qui se balancent alors que tu restes ici avec moi").

Il va de soi que les pressages originaux de l'album avec "Runnin' 'Round The World" et les versions non censurées de "Let Me In"et "Run Around" sont maintenant des collectors côtant des milliers de dollars sur le marché


Avatar du membre
Cooltrane
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 2692
Enregistré le : mer. 31 juil. 2019 14:18
Localisation : La Cambre

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Cooltrane » sam. 20 mai 2023 13:41

Oui, Tons of Sobs est mon Free préféré

Pour info: sob = son of a bitch, aussi.

alcat01 a écrit :
sam. 20 mai 2023 13:18
Quant aux groupes que tu cites, je ne connais pas Mwandishi, mais les quatre autres sont des pointures...
à mon avis tu connais

Mwandishi, c'est le nom de groupe de Herbie Hancock basé sur le premier disque (un peu comme le premier Return To Forever le fut) et a gardé un line-up assez stable

Il fut le groupe de HH d'avant les Headhunters.

leurs trois albums sont
https://rateyourmusic.com/release/album ... mwandishi/
https://rateyourmusic.com/release/album ... crossings/
https://rateyourmusic.com/release/album ... ck/sextant

Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » sam. 20 mai 2023 14:55

Image

1973 : Artificial Paradise
"Artificial Paradise", album sorti en 1973, met en vedette une variété de styles tout à fait différents avec du rock ("Orly", "All Hashed Out", "Rock and Roller Steam"), des ballades ("Samantha's Living Room," "Lost and Found Town") et même de la world music ("Hamba Gahle-Usalang Gahle").

Néanmoins, l'album est probablement plus connu pour sa pochette et son manchon intérieur, qui est un vaste pamphlet de publipostage, et qui ne mentionne The Guess Who que seulement en passant (le titre de l'album sur le recto de la couverture ne l'est pas du tout).
Malgré cette pochette mémorable, ou, peut-être, à cause de ça, le chiffre des ventes de l'album est loin de celui espèré.

Pourtant, et en conséquence, "Artificial Paradise" deviendra, par la force des choses, un des albums piliers dans les bacs de LP à travers l'Amérique et au Canada au cours de la fin des années 1970 et au début des années 1980.


Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » sam. 20 mai 2023 17:01

Image

2008 "Under a Dark Sky"
Suite à ses divers concerts avec Scorpions, beaucoup pensaient (espéraient?) qu’Uli Jon Roth allait revenir aux fondamentaux et sortir à nouveau un album Rock, comme il le fit à plusieurs reprises dans les années 70 et 80 avec son groupe Electric Sun, mais il n’en est rien.
Il faut dire que depuis le début des années 90, Uli a délaissé le Rock pour assouvir ses pulsions symphoniques, ses rares sorties studio faisant la part belle à la musique classique, à l’image de son dernier album en date, "Metamorphosis".

"Under a Dark Sky" paru en 2008, est en quelque sorte un pont entre le meilleur de ces deux mondes. Celui de la musique classique est bien entendu mis en avant, Uli ne se séparant jamais de son Sky Orchestra, composé d’une douzaine de violonistes, violoncellistes et contrebassistes. Mais le psychédélisme hendrixien très années 70 d’Uli a également son mot à dire sur ce nouvel album, même si, par discrétion, modestie, ou simplement par choix artistique, la sky guitar se fait plus discrète tout au long des dix titres qui composent cet opus. Le résultat est néanmoins audacieux et délectable pour qui prendra la peine de s’isoler durant 63 minutes et écouter avec attention les douces mélopées.

C’est à l’inquiétant instrumental "S.O.S" que revient l’honneur d’ouvrir le bal, introduisant tour à tour l’orchestre symphonique, les nombreux vocalistes (soprano, alto, ténors et barytons) oeuvrant sur cet album et la guitare mélodique, aérienne, parfaitement maîtrisée techniquement et emplie d’émotion d’Uli. Ce n’est qu’après le second instrumental "Tempus Fugit" au tempo plus enlevé que survient le premier vrai morceau de cet album, l’épique "Land of dawn", dont les 11 minutes nous transportent dans un univers familier pour qui connaît le style du maestro. Surprenant, difficile d’accès pour les autres, c’est certain. Alors que la superbe voix de Mark Boals (Ring Of Fire) fait enfin son apparition, l'auditeur se sent transporté dans le temps et dans l’espace vers une destination connue du seul guitariste. Seul le refrain, plus terre à terre et rappelant certains morceaux de "Fly to the Rainbow" de Scorpions, permet de garder les pieds sur terre.
La suite est du même acabit: L’arabisant "The Magic Word", "Letter of the Law", aux mélodies étranges et déstabilisantes, parviennent malgré un anachronisme certain à séduire et à emporter l'auditeur dans leur sillage, vers une sorte de faille spatio-temporelle, coincée entre la Renaissance des Lumières et les années 70. Etrange paradoxe.
"Stay in the Light", aux mélodies plus évidentes, évoque quant à lui une bande originale d’un film épique, à mi-chemin entre bravoure aveugle et douceur apaisante. Une des meilleures réalisations de ce nouvel opus.
Mais c’est bien "Tanz in der Dämmerung" qui fait de ce "Under a Dark Sky" une vraie réussite. Doté d’une incontrôlable montée en intensité tout au long de ses 19 minutes, ce morceau propose certaines des meilleures mélodies proposées par Uli depuis le début de sa fructueuse carrière. La guitare se réveille enfin véritablement, non pas pour servir des plans techniques ahurissants mais en mettant au contraire l’accent sur les mélodies et le feeling, qui font sans doute d’Uli le guitariste le plus doué et le moins ennuyeux de sa génération.

"Under a Dark Sky" est donc une vraie réussite. L’album souffre peut-être de quelques courts morceaux un peu plus légers, mais les deux morceaux épiques, qui représentent à eux deux plus de la moitié de la durée de l’album, sont de véritables chefs-d’œuvre artistiques comme l’on ne peut en écouter que trop rarement.

Uli Jon Roth prouve encore qu'il est un artiste complet (auteur de toutes les mélodies, des textes et de la pochette) qui tente une nouvelle fois de tendre la main à l'auditeur pour l'emporter dans son univers bien particulier.


Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » sam. 20 mai 2023 18:43

Image
1972 On The Corner
Dans le vaste catalogue de Miles Davis, pourrait-il y avoir un son plus conflictuel que celui des guitares distordues et de la batterie doublement rythmée qui réagissent à un riff de basse de deux notes sur le premier morceau d'On the Corner ? Avant même que la trompette n'entre en scène, l'histoire a été interrompue en plein milieu - la musique de rue profonde se fondant dans un langage secret échangé par le groupe et ceux qui peuvent réellement l'entendre en tant que musique. Voici des riffs de groove qui tiennent à peine, tandis que des lignes de trompette et de saxo soprano bêlantes (gracieuseté de Dave Liebman sur le premier morceau) interagissent avec la frénésie de la boîte à distorsion de John McLaughlin. La basse de Michael Henderson maintient la base si basique qu'elle hypnotise ; les claviers entrent lentement en scène, deux d'entre eux étant manipulés par Herbie Hancock et Chick Corea, ainsi que le synthétiseur d'Ivory Williams. Enfin, Colin Walcott intervient avec un sitar électrique et pas moins de cinq batteurs - trois kits (Al Foster, Billy Hart et Jack DeJohnette), un joueur de tabla et Mtume.

On the Corner est une suite de quatre morceaux, mais les séparations n'ont guère d'importance, seuls comptent les changements de rythme qui modifient le continuum espace-temps. Après 20 minutes, le set semble terminé et une forme de l'étrange lyrisme de Miles revient dans "Black Satin". Bien qu'un tabla donne le coup d'envoi, il y a une mélodie reconnaissable de huit notes qui court tout au long de la pièce. Carlos Garnett et Bennie Maupin remplacent Liebman, Dave Creamer remplace McLaughlin, et le groove est un peu plus facile - à l'exception de ces cloches à main qui scintillent en arrière-plan, juste assez pour rendre les carrés fous. Le répit est cependant de courte durée. Davis et le groupe font passer la musique du côté funk de la rue - bien que les funkers de la rue pensent que ces chats sont trop bizarres avec leurs signatures temporelles échouées et leurs fugues modales qui commencent et finissent nulle part et vivent pour la façon dont le riff se brise dans le vide. "One and One" marque le début d'une nouvelle histoire, où le jazz se décompose, se polit et ressuscite sous la forme d'un personnage bien plus noir et profond que le bleu avec "Helen Butte/Mr. Freedom X", où les guitares et les cuivres se heurtent à la basse craquante d'Henderson et aux charlestons scintillants de Foster.

Cela peut sembler bizarre aujourd'hui encore, mais On the Corner est le disque le plus urbain jamais enregistré par un musicien de jazz. Et il est toujours d'actualité.
Thom Jurek


Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 21 mai 2023 09:36

Image
40 Blue Fingers, Freshly Packed and Ready to Serve (1968)
Au milieu des années 60, la scène Blues commence à pulluler à Londres. Un microcosme de talents où les musiciens, dont certains deviendront des stars, d’autres non, se croisent, s’échangent au gré des différents projets. Emergent d’abord, dans le sillage des Rolling Stones, les Pretty Things et les Yardbirds. Suivront bientôt Fleetwood Mac, Savoy Brown et Chicken Shack.
Ces derniers sont surtout connus aujourd’hui pour avoir abrité les débuts de Christine Perfect qui connaîtra la gloire la décennie suivante sous le nom de McVie au sein de Fleetwood Mac. Au début, cependant il y avait le guitariste chanteur Stan Webb, le bassiste Andy Silvester et le batteur Alan Morley. Très vite, le trio invite la chanteuse et pianiste Christine Perfect (avec qui Webb et Silvester avaient déjà joué au sein du Sounds Of Blue à Birmingham) à les rejoindre. Les baguettes changent plusieurs fois de mains avant de se stabiliser dans celles de Dave Bidwell. Le groupe sort un premier single, « It’s Okay With Me Baby », écrit par Perfect, puis un deuxième, « Worried About My Woman », écrit par Webb, avant que paraisse leur premier album, 40 Blue Fingers, Freshly Packed And Ready To Serve.
Au programme, des reprises de légendes du Blues (B.B. King, Freddie King et John Lee Hooker), d’autres représentants tombés dans l’oubli (Eureal Montgomery) et des composition personnelles des deux têtes de proue. « The Letter » de B.B. King nous permet de faire connaissance avec le style de Stan Webb. Il y a déjà son jeu de guitare, entre Eric Clapton et Peter Green, au timbre très aigu évoquant justement celui du guitariste de Fleetwood Mac. Il y a aussi sa voix claire, presque féminine dans sa manière à s’envoler fréquemment dans les hauteurs, bien loin évidemment des gouffres rocailleux des vieux bluesmen. A l’exception de cette différence notable sur le point de vue vocal, cette reprise est très respectueuse du style tout en offrant ce vent de fraicheur propre au Britsh Blues Boom. Un peu plus rythmé, « Lonesome Whistle Blues », très Chicago Blues avec ses cuivres, offre encore de belles parties de guitare tandis que le chant de Webb mélange les genres bien avant que le wokisme nous rabatte les oreilles. « When The Train Comes Back » est la première composition de Christine Perfect. Bien que dans la pure tradition Blues, il témoigne déjà de la sensibilité Pop qui allait faire la fortune de la chanteuse dix ans plus tard. Il s’agit assurément d’un des temps forts de ce disque.
La guitare de Webb, soutenue par le piano de Perfect, s’envole pour « San-Ho-Zay », instrumental Blues de Freddie King. Le lent et menaçant « King Of The World » de John Lee Hooker, dont l’intro basse-batterie n’est pas sans évoquer celle de « Dazed And Confused » de Led Zep, s’affirme comme un moment fort également, même si on regrette que le groupe ne semble pas complètement oser lâcher les chevaux au niveau des décibels. On se prend à rêver de ce qu’aurait pu être une version Hard Blues, mais en 1968 il était sans doute encore un peu tôt. Au contraire le piano de McVie donne même un air jazzy à l’ensemble. Stan Webb se montre à nouveau très à l’aise sur du Freddie King avec « See See Baby », à nouveau soutenu par les cuivres (dont Dick Heckstall-Smith de Colosseum), où ce lent « First Time I Met The Blues » de Eureal Montgomery où sa voix n’hésite pas à partir dans le falsetto. L’album s’achève par trois titres originaux. Tout d’abord l’instrumental « Webbed Feet » qui raisonne comme s’il avait été enregistré dans un vieux hall des fêtes désaffecté, ensuite « You Ain’t No Good » de Perfect où la chanteuse met sa voix si particulière au service de cette ballade Blues à thématique classique (la relation amoureuse abusive). Elle se permet même un très joli – et trop rare – solo de piano. Enfin, « What You Did Last Night » de Webb, porté par la basse lourde de Silvester, permet au leader de nous éblouir une dernière fois de ses talents de guitaristes.

Bien qu’empruntant le sillage de l’album Blues traditionnel, ce premier album de Chicken Shack se révèle plus original que ses contemporains grâce aux personnalités vocales de Stan Webb et de Christine Perfect. L’album fut d’ailleurs un joli succès (n°12, ce qui est loin d’être négligeable pour une année aussi chargée en émotions fortes que 1968), propulsant Chicken Shack comme l’un des groupes les plus prometteurs de la scène Blues anglaise.
The Wicker Man

Webb réussit à séduire avec l'instrumental dont il est l’auteur "Webbed Feet", mais par contre, il n'est, à cette époque, encore qu'un piètre chanteur.
L'originalité du groupe vient plutôt du côté de Christine Perfect qui, sans être une grande pianiste de Blues, n’en apporte pas moins une certaine fraîcheur dans un style alors complètement dominé, en Grande-Bretagne par les hommes. Elle chante même de façon assez convaincante sur ses deux compositions, le superbe "When The Train Comes Back" et "You Ain't No Good" qui comptent parmi les meilleurs titres de l’album et elle n’est sans doute pas pour rien dans le succès de Chicken Shack en Angleterre.


Modifié en dernier par alcat01 le dim. 21 mai 2023 09:38, modifié 1 fois.

Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 21 mai 2023 09:38

Image

Feats Don't Fail Me Now (1974)
"Feats don't Fail Me Now" dont le titre est un hommage à la chanson de Fats Waller, paraît en 1974, une année où Little Feat est vraiment au meilleur de sa forme. C'est une tentative d'enregistrement en studio afin de capturer une partie de l'énergie de leurs 'live shows' car le groupe est alors une formidable 'bête de scène'.
Le LP fut enregistré dans le studio de leur manager Bob Cavallo dans le Maryland. Le mélange de Funk, de Boogie et de Rock rend la presse unanime pour cet album dans lequel Little Feat est en complète osmose musicale. Les rythmes et les harmonies vocales sont en totale fusion avec les instruments. Les arrangements et la musicalité sont parfaits. Et Lowell George n'est plus le seul à composer: A retenIr particulièrement, sur ce disque, la contribution de Payne sur le titre "Oh Atlanta", et celle de Barrere sur "Skin it back", Lowell George nous gratifiant cependant de deux superbes compositions: "Spanish Moon" et "Rock and Roll Doctor".
La musique de Little Feat peut alors être décrite comme du Rock fortement influencé par du Blues, du Boogie et du Funk, soutenu par des excellentes parties de guitare parsemées de breaks, et un grand jeu de claviers qui donne à cette musique une touche tout simplement unique.

En fait, ce disque est plutôt bien composé avec un merveilleux "Rock And Roll Doctor", suivi par un solide "Oh Atlanta" emmené par Bill Payne et son piano bastringue. "Skin It Back", Funk Jazz signé Barrère est étrange jusque dans ses rythmes alors que "Down The Road" et "Spanish Moon" sont les passages obligés avant de finir par trois titres superbes:
"Feats don't Fail Me Now", la pépite "The Fan" aux rythmes syncopés et un époustouflant travail de guitare de George et le point culminant, un medley de près de dix minutes ("Cold Cold Cold / Tripe Face Boogie" empruntés à "Sailin' Shoes"). La basse gargouille, comme jamais, les synthés s'énervent comme ils ne l'ont jamais fait, la guitare n'en finit pas de se plaindre, le jeu de slide est grandiose, les musiciens sont de parfaits virtuoses et ils sont interactifs à volonté.
Pendant cette même période, Payne, Gradney, Barrère, Clayton et George (crédité comme George Lowell) collaborent aussi pour un enregistrement intéressant avec le batteur de jazz Chico Hamilton sur l'album Stax "Chico the Master", qui révèle fortement les penchants du groupe pour le Funk et le R & B.


Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 21 mai 2023 10:19

Image

Free (1969)
Après plusieurs mois de tournées, Free a retrouvé les studios pour enregistrer leur deuxième album, "Free" (numéro 22 au Royaume Uni), sorti en Octobre 1969 et produit de nouveau par Chris Blackwell.
Notons que huit titres sur neuf sont écrits par le duo Rodgers / Fraser.
Cet opus, certainement mieux produit que le précédent, est également beaucoups moins Blues et s'éloigne du Hard Rock pour rester dans un mid-tempo parfois un peu ennuyeux.
Aucun des deux singles qui en ont été tirés, "Broad Daylight" et "I'll be Creepin'", n'a eu de succès.

Si le groupe s'est fait remarqué avec ce deuxième album, c'est certainement plus par sa pochette restée classique, que par son contenu...
Le groupe semblait, aloes, en retard par rapport à la scène Heavy Blues qui muait gentiment en Hard Rock (voir "Led Zeppelin II" sorti le même mois).
Malgré tout cela, le succès commercial est progressivement grandissant...


Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 21 mai 2023 13:29

Image

1967 : Surrealistic Pillow
Le deuxième LP du Jefferson Airplane, "Surrealistic Pillow", enregistré à Los Angeles avec le producteur Rick Jarrard en seulement treize jours pour un coût de 8.000 $, a lancé le groupe au niveau internationale.
Sorti en Février 1967, le disque est entré dans le 'Billboard 200 album' le 25 Mars et y est resté pendant plus d'un an, atteignant la place de numéro 3.
Il s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires, et a reçu un Disque d'Or.

Le nom de "Surrealistic Pillow" a été suggéré par le 'shadow producer' (producteur de l'ombre) de l'album, Jerry Garcia, quand il a mentionné que, dans son ensemble, l'album sonne "aussi surréaliste qu'un oreiller est doux".
Bien que RCA Victor ne voulait pas reconnaître les contributions considérables de Garcia à l'album avec un crédit comme producteur, il est inscrit dans les crédits de l'album comme "conseiller spirituel".

En plus des deux morceaux du groupe les plus connues, "White Rabbit" et "Somebody to Love", l'album comprend "My Best Friend" de l'ancien batteur Skip Spence, "Plastic Fantastic Lover" de Balin, et la ballade atmosphèrique de Balin-Kantner "Today".
Un rappel de leur incarnation Folk antérieure est le tour de force solo à la guitare acoustique de Kaukonen, "Embryonic Journey" (sa première composition), qui fait référence aux maîtres contemporains de la guitare acoustique comme John Fahey et qui a aidé à établir le genre populaire illustré par le guitariste acoustique de Leo Kottke.

Le premier single de l'album, "My Best Friend" de Spence, n'a pas atteint les Charts, mais les deux singles suivants révèlent toute l'importance de l'Airplane.
A la fois "Somebody to Love" et "White Rabbit" sont devenus dss énormes Hits aux États Unis, le premier atteignant le numéro 5 et le second atteignant le numéro 8 dans le 'Billboard singles chart'.


Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 21 mai 2023 14:57

Image

1973 : #10
"# 10" de the Guess Who est un album qui est grandement sous-estimé. La couverture est une photo ordinaire et simple du groupe, avec Burton Cummings comme pièce maîtresse.
"Glamour Boy" est une expérience exceptionnelle, avec Burton qui tire à boulets rouges sur l'état de l'industrie musical de 1973. David Bowie était le champion de l'androgynie à l'époque et Burton Cummings, probablement affublé d'une chemise de flanelle ou d'un chandail de hockey, déplore la capacité de faire les grands mâles en chantant 'looking like a woman tonight'.
L'interlude au milieu de la chanson "Ricky & the Balloons" semble lui faire perdre son élan initial, mais c'est un excellent morceau.
"Take It Off My Shoulders" et "Lie Down" sont terriblement influencés par le Country.
Le véritable joyau de cet album, cependant, est "Miss Frizzy" qui est un Rock au rythme rapide qui est un régal à écouter.
Enfin, "# 10" se termine avec le gigantesque "Just Let Me Sing", qui est probablement l'un des meilleurs morceaux de Cummings.


Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 21 mai 2023 17:10

Image

En 2013, Uli Jon Roth s'est enfin décidé de célébrer son passé. Cette année-là marquant les 40 ans de son intégration dans le groupe Scorpions, il se lance dans une tournée de deux ans, proposant une setlist constituée uniquement de morceaux composés pour les quatre albums studio qu'il enregistra avec Scorpions.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'un live à proprement parler, "Scorpions Revisited", paru en 2015, est le résultat de cette tournée-anniversaire. Des quatre excellents opus enregistrés avec Scorpions, Roth a extrait 18 morceaux (19 pour la version japonaise), offrant en bonus le symbolique "I've Got To Be Free", témoignage de sa volonté d'explorer de nouveaux horizons, compilés sur un double album.
Totalement retravaillés, ces titres ont été réenregistrés courant 2014 dans le même studio d'Hanovre qui avaient servi de lieu de répétitions à Scorpions entre 1973 et 1978, certains morceaux ayant même été composés dans ce même studio. Celui qui a contribué à briser les barrières entre distorsion et musique classique, entre poésie et Hard Rock, revient donc à un exercice plus formel, bien que le maestro n'ait pas sacrifié sa volonté d'intégrer de nouveaux éléments mystiques et flamboyants dans sa relecture de ces titres composés dans sa jeunesse.

Accompagné du bassiste Ule Ritgen, qui le suit depuis ses débuts avec Electric Sun, Uli s'est entouré d'une équipe de jeunes musiciens talentueux et capables de rendre un hommage convaincant au passé du guitariste. Parmi ceux-ci, le chanteur Nathan James n'est évidemment pas Klaus Meine: sur certains titres, à l'image de "Longing for Fire", il chante un ton en-dessous de la version originale, tandis que d'autres voient de nombreuses harmonies vocales tenter de donner le change. Néanmoins, son timbre de voix lui donne la légitimité nécessaire pour interpréter ces titres exigeants.
Avant tout désireux de rester fidèle à la structure et à l'esprit originel des morceaux, Uli sculpte par touches discrètes plus qu'il ne chamboule. Sur l'introductif et puissant "The Sails of Charon", considéré par beaucoup comme le morceau-maître de cette époque, Uli renforce les influences tour à tour flamenco et médiévales au cours d'un break rallongé, qui porte le morceau à quasiment 10 minutes. Totalement repensé, le solo est une splendeur de virtuosité et de feeling, mis en valeur par une production très claire et organique.
A la différence des versions originales, Uli utilise sa célèbres Sky Guitar qui ne le quitte plus depuis le milieu des années 80. Les sept cordes de l'instrument lui permettent l'ajout de fioritures et de petite touches mélodiques, comme sur 'Longing for fire" ou sur "Dark Lady", dont la version rallongée reprend le break tel qu'interprété par le guitariste lors du 'reunion-show' de Scorpions à l'occasion du Wacken 2006.
Les ambiances sombres et mélancoliques se voient particulièrement mises en valeur. L'alambiqué "Crying days", doté d'un solo foisonnant, est une perle qui permet à la basse ronde d'Ule Ritgen de faire des merveilles. La ballade "Yellow Raven", qui reprend les bruits d'oiseaux de la version originale, est une invitation à la contemplation tout comme "Fly to the Rainbow", agrémenté d'un prélude de quatre minutes à la fois technique et bouleversant de tendresse.
A l'inverse, les titres les plus agressifs sont également bien retravaillés. C'est le cas de "Virgin Killer", qui voit l'ajout d'ambiances groovy calmer la rage du morceau pour en faire un brûlot toujours rageur mais plus mûr, doté d'une fin baroque, proche de la musique classique. "Sun in my hand", joué un ton plus bas, se fait encore plus pesant, et proche de l'univers d'un Blue Oyster Cult, par exemple. Uli, qui interprète les morceaux qu'il chantait à l'époque, se fait même également assez convaincant au chant, semblant avoir fait de nets progrès au fil des ans.

Loin d'être vides de sens ou d'être de simples actualisations de splendeurs passées, les relectures qui constituent ce "Scorpions Revisited" sont d'une actualité et d'une beauté non pas surprenante, mais délectable et aboutie. Si le feeling initial des morceaux reste inégalable, ancré dans l'esprit des auditeurs depuis plus de 30 ans, ces versions revisitées bénéficient toutes d'un petit quelque chose supplémentaire qui peut les fait apprécier sous un jour nouveau et différent.
Que ce soit le méconnu "All night long", jamais enregistré en studio avec Scorpions, ou l'épique et magnifique "We'll Burn the sky", perle d'écriture et de composition, tous les titres confirment que Roth n'a, en rien, perdu de sa superbe. Bien sûr, quitte à intégrer certains titres dont il n'est ni l'auteur ni le compositeur ("In Trance" notamment), on aurait aimé qu'Uli propose tous les titres de Scorpions sur lesquels il a posé sa marque, ne manquant à l'appel que l'entraînant "Your light" et le calme instrumental "Night Lights".

Ce serait néanmoins faire la fine bouche car ce double album au son d'une clarté céleste et d'une interprétation sans faille est l'exemple-type d'un hommage réussi et qui confirme que si le Scorpions de "Still Loving You" est très grand, celui des années 70 reste immense.


Avatar du membre
Titis
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 885
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 18:31
Localisation : Pays de Loire

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Titis » dim. 21 mai 2023 17:36

J'adore ce double CD , je l'ai acheté récemment .
Le son et le jeu de guitare est flamboyant, en plus il est accompagné d'un excellent groupe .
Je conseille très fortement l'écoute de cet album :pluzzz1:
Titis

lienard
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 2576
Enregistré le : ven. 2 août 2019 18:28

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par lienard » dim. 21 mai 2023 18:26

alcat01 a écrit :
dim. 21 mai 2023 10:19
Image

Free (1969)
Après plusieurs mois de tournées, Free a retrouvé les studios pour enregistrer leur deuxième album, "Free" (numéro 22 au Royaume Uni), sorti en Octobre 1969 et produit de nouveau par Chris Blackwell.
Notons que huit titres sur neuf sont écrits par le duo Rodgers / Fraser.
Cet opus, certainement mieux produit que le précédent, est également beaucoups moins Blues et s'éloigne du Hard Rock pour rester dans un mid-tempo parfois un peu ennuyeux.
Aucun des deux singles qui en ont été tirés, "Broad Daylight" et "I'll be Creepin'", n'a eu de succès.

Si le groupe s'est fait remarqué avec ce deuxième album, c'est certainement plus par sa pochette restée classique, que par son contenu...
Le groupe semblait, aloes, en retard par rapport à la scène Heavy Blues qui muait gentiment en Hard Rock (voir "Led Zeppelin II" sorti le même mois).
Malgré tout cela, le succès commercial est progressivement grandissant...

Il était mon album préféré et un des 1ers que j'avais acheté en cds par la suite .. :)

Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 21 mai 2023 18:42

Image
Agharta (1975)
En 1975, Miles DAVIS est dans un sale état. Cela fait des années qu’il tourne sans cesse alors que tous les membres de son corps lui disent de s’arrêter : un accident de voiture en 1972 lui a méchamment abîmé les chevilles, il souffre de drépanocytose dans les jointures, de l’ostéoporose au niveau de la hanche gauche et, cerise sur le gâteau, de nodules dans les cordes vocales qui l’empêchent de jouer correctement de la trompette à cause d’un souffle court. Ajoutez à cela un abus de drogues, d’alcool, de médicaments et c’est un miracle qu’il tienne debout.
Coincé dans le cercle infernal de souffrir en jouant et de jouer pour oublier sa souffrance, ne se laissant pas distraire par le manque d’intérêt décroissant du public à son égard, il continue de tourner. Pour cela, il peut toujours compter sur le septet qui l’accompagne depuis On the Corner en 1972 : Peter Casey à la guitare, aux percussions et au synthétiseur. Sonny Fortune au saxophone et à la flûte. Al Foster à la batterie, Michael Henderson à la basse, Reggie Lucas à la guitare, James Mtume aux percussions et, évidemment, Miles DAVIS à la trompette et à l’orgue. Ensemble, ils ont développé une technique de jeu qu’ils surnomment 'Through the Wall'. Pas besoin d’être un grand musicologue pour l’expliquer, cela consiste simplement à donner le meilleur de soi-même chaque soir et de bien mouiller la chemise.

Contrairement à ce qui a pu être écrit (surtout par ses détracteurs), le groupe ne jouait pas tout le concert en improvisant. Chaque concert était soigneusement préparé en travaillant sur la base des morceaux qu’ils suivaient strictement avant d’en dévier. Miles DAVIS ne laissait rien au hasard et ce jusqu’à la pochette, réalisée par l’artiste japonais Tadanori YOKOO s’inspirant de la mythique cité orientale Agharta à laquelle il fuse les éléments afro-futuristes chers à Miles et que l’on retrouve dans Bitches Brew. Non pas que les critiques de jazz de l’époque y prêtèrent attention, trop occupés qu’ils étaient à critiquer la musique. Bien sûr, ce n’était pas du jazz traditionnel ! Cela faisait déjà bien longtemps que Miles s’en était éloigné pour faire sa propre musique. Ce n’est pas étonnant au vu d’une réception aussi snob qu’il soit parti passer plus de temps dans les clubs de rock où on le laissait tranquille. Cette frustration ressort dans le jeu du groupe qui joue pour se défouler de la manière la plus cathartique possible. Punk, le Miles ? Et pourquoi pas, après tout ?

C’est un déluge d’effets qui nous inonde dès la première piste, une attaque à la guitare telle que nous n’en avons plus connue depuis Jimi HENDRIX. Parce qu’il n’aimait pas que l’on compare les différentes versions live aux originales, Miles préférait les répartir sur de longs medleys qui n’en étaient pas vraiment. Selon lui, mieux valait se laisser porter par la musique que l’analyser, un bon conseil que nous allons pour l’instant ignorer pour nous concentrer sur le lieu et l’action : Agharta est un concert donné dans le cadre d’une tournée de trois semaines au Japon. L’enregistrement s’est fait au Festival Hall d’Osaka le 1er Février 1975. Le groupe livrait un concert par jour, un en fin d’après-midi et l’autre en fin de soirée (!). C’est Teo Macero, son fidèle producteur, qui s’occupa de la production du disque, faisant comme toujours un travail excellent. Aujourd'hui encore, il sourit en se souvenant des spectateurs japonais qui arrivaient du concert en sortant du travail, en costume et cravate, complètement abrutis par la puissance des décibels que crachaient les speakers.
Agharta est le concert de l’après-midi. A ce moment-là, le groupe est reposé, Miles ne doit en être qu’à son deuxième paquet d’Heineken, et ils peuvent tout miser sur la puissance (son jumeau Pangaea sera plus calme, mais c’est une histoire pour une autre jour). La pression ne retombe pas un seul moment, nous sommes constamment soumis à une fureur rock et funk où l’on retrouve pêle-mêle, jetés au visage, "Maiysha" de Get Up With It, "Right Off" de Jack Johnson, "Ife" de Big Fun ou encore une version discrète de "So What". En retrait à cause de ses problèmes de santé, Miles est très discret, mais prêtez attention à ses interventions à la trompette : c’est le signe que le groupe doit passer à un autre segment.

A le comparer à Bitches Brew, ou au plus récent Live-Evil, l’évolution de Miles entre-temps est assez incroyable. Ses deux albums étaient encore peints dans un cadre jazz, mais ici il s’en est allègrement affranchi pour voler vers d’autres cieux. Si Pangaea est moins convaincant, Agharta mériterait d'être plus connu, c’est l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre.
DERWIJES


Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 22 mai 2023 06:16

Image
O.K. Ken (1969)
Avec leur premier album, 40 Blue Fingers, Freshly Packed And Ready To Serve, Chicken Shack s’était révélé un groupe de Blues à la fois original et respectueux de son passé. La bande de Stan Webb avait même, malgré la forte compétition de l’époque, réussi à obtenir un joli succès en Grande-Bretagne. De quoi être plutôt encouragé et se mettre au travail pour un deuxième album sous de bons auspices. Pour O.K. Ken?, le groupe va davantage se reposer sur des compositions personnelles même si des reprises (Howlin’ Wolf, T-Bone Walker, B.B. King) demeureront. On remarquera malheureusement que Christine Perfect est plus effacée niveau composition, ne participant seulement à l’écritture de deux titres (et encore, en collaboration avec Webb), laissant la place libre au guitariste.

C’est justement l’une de ses compositions qui ouvre l’album. Et sa guitare dialogue avec un large ensemble de cuivres sur ce « Baby’s Got Me Crying » pour notre plus grand plaisir. L’importance prise par les cuivres, et qui perdure sur un « The Right Way Is My Way », fait penser à la démarche accomplie par Fleetwood Mac sur leur deuxième album, même si elle me semble plus maîtrisée et moderne chez Chicken Shack. Perfect prend le micro pour un « Get Like You Used To Be » au rythme Boogie Blues mettant bien en avant son piano. Comme pour l’album précédent, Stan Webb nous propose un instrumental. « Pony And Trap » est très classique dans son approche, mais le touché du guitariste est toujours un régal. Peut-être inspiré par le Hard Rock qui était en train d’influencer de plus en plus de groupes de Blues Rock britanniques, la reprise de « Tell Me » de Howlin’ Wolf montre un groupe qui durcit le ton tant au niveau de la guitare que du chant (Webb ne chante plus ici de cette voix claire et aigüe si originale sur le premier album), même si on est bien sûr loin de Led Zep, du Jeff Beck Group ou même de Cream.
Pour la première fois, Webb et Perfect chantent en duo pour ce « A Woman Is The Blues » extrêmement séduisant dans son mélange entre structure Boogie Blues à l’ancienne et sensibilité Pop. Notre chanteuse rend également parfaitement justice au « I Wanna See My Baby » de T-Bone Walker, donnant l’impression que la grande Dusty Springfield s’est mise au Blues. L’instrumental « Remington Ride », au style Country Blues, est un autre instrumental qui laisse la part belle à la guitare de Webb avant que le Blues larmoyant « Fishing In Your River » vienne ralentir considérablement le rythme. Christine Perfect prend le micro une dernière fois pour interpréter le « Mean Old World » de Walter Jacob, bien soutenu par l’harmonica de Walter Horton, une légende de l’instrument dans la scène Blues. L’album s’achève par une version intense du « Sweet Sixteen » de B.B. King qui montre un Stan Webb loin de faire déshonneur au maître.
Loin de laisser le soufflé retomber, O.K. Ken? vit Chicken Shack continuer sur sa lancée, tant sur le plan commercial (il monta cette fois jusqu’à la neuvième place, confirmant l’ascension du groupe) que musical. Stan Webb se révèle un compositeur tout à fait capable de proposer des titres dans la pure tradition des classiques du Blues et l’ensemble cuivre s’ajuste bien au groupe. Par ailleurs, le guitariste a fait évoluer son chant, le rendant plus rugueux, montant moins dans les aigus… Mais étant de ce fait également un peu moins original. On regrettera également que Christine Perfect soit si peu présente du point de vue de la composition. Cependant, dans la foulée elle allait enregistrer une très belle version du « I’d Rather Go Blind » d’Etta James qui allait devenir le plus gros succès de Chicken Shack en single (n°14). Hélas, cette réussite fut également la fin de l’aventure de la chanteuse avec Chicken Shack. Elle quitta en effet le groupe pour être moins éloignée de son nouveau mari, John McVie de Fleetwood Mac. Pour Stan Webb et les autres, cette perte allait se révéler doublement tragique…
The Wicker Man

Le titre "O.K. Ken" vient de Chris Wood qui, à l'époque de Sounds Of Blue, ne se souvenait jamais du nom des personnes. Il appelait tous les garçons Ken et toutes les filles Doris! Bref, il disait: "OK Ken?" à tout le monde.
Guitariste trop longtemps sous éstimé, Stan Webb s'est investi complètement dans l'écriture de cet album, et il chante (toujours moyennement) la plupart des chansons, le tout dans un style Boogie de Chicago avec une certaine compétence.
Christine Perfect n'a écrit et ne chante que quelques morceaux, mais ceux-ci démontrent que, malgrè certaines faiblesses dans leur composition et un niveau vocal somme toute assez convaincant, on peut très bien faire quelque chose de très acceptable et cohérent.
Pour couronner le tout, la plupart des chansons sont précédées par un excès de dialogue 'comique?!!' qui rendrait Cheech & Chong sophistiqués en comparaison.]
Malgrè cela, "OK Ken" entre allégrement dans le Top Ten.

Christine Perfect quitte le groupe ironiquement alors que Chicken Shack entre dans les Charts avec le succès de son single "I'd Rather Go Blind". C'est d'ailleurs elle qui leur donnera leur unique Hit en 1969 en interprétant ce célèbre titre immortalisé par Etta James. [/b


Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 22 mai 2023 06:18

Image

The Last Record Album (1975)
La sortie de "The Last Record Album" en 1975 montre un changement dans le son de Little Feat, avec Barrere et Payne développant un intérêt pour le Jazz Rock.
Avant l'enregistrement de cet album, le batteur Richie Hayward a eu un accident de moto et les notes intérieures à la sortie du LP sont décorées avec des copies de ses nombreuses factures d'hôpital.
A noter également la preuve d'un changement tardif de l'ordre des pistes. Les paroles de la chanson de Paul Barrère "Hi Roller" ont été imprimées sur la pochette bien qu"elle ne soit pas sur le disque, et les mots "maybe next time" ("peut-être la prochaine fois") griffonné dessus. Effectivement, "Hi Roller" sera le premier morceau sur l'album suivant; "Time Loves a Hero".

Payne et Barrère s'orientent vers le Jazz Rock, registre qui n'est pas du tout celui de Lowell George qui, progressivement, se désolidarise de Little Feat. Même si, pour l'instant, il en est toujours le producteur, il en devient de moins en moins le compositeur prolifique qu'il était à l'origine. Cette attitude annonce la fin d'une époque dorée car la passation de pouvoir s'opère.
C'est sans doute l'heure de gloire du groupe car dans les deux ans qui suivirent la sortie de l'album, George décéde d'une crise cardiaque à l'âge de 34 ans.
Tout est parfait avec ce disque, et les critiques Rock ont été unanimes sur ce point.
Le son et le style de Little Feat a progressivement changé au cours des premières années avec Lowell George, allant du Southern Blues Rock vers un son raffiné jazzy funky. Le changement le plus radical est probablement arrivé avec la sortie de cet album, qui a bien failli à ce moment-là être vraiment leur dernier.
Ici, le son est plus brillant et George n'est plus la figure dominante. C'est un album très homogène avec, cependant, quelques morceaux au dessus du lot. Les claviers prédominent tout au long de l'album et les guitares acoustiques sont apparemment totalement absentes.
George ne contribue que pour trois chansons dont seulement "Long Distance Love" et "Mercenary Territory" sont au niveau des morceaux qu'il écrivait habituellement.

Le dernier album de Feat Little où figure donc Lowell George, est un peu plus uniformisé, plus lisse que "Dixie Chicken". Il est un peu moins New Orleans, mais peut-être un peu plus Las Vegas, mais même Las Vegas peut avoir des lyriques satiriques quand on arrive à la belle chanson qu'est "Mercenary Territory" qui est peut être la meilleure de Little Feat de tous les temps.
Ces chansons sont intemporelles, et elles font partie de la set liste de leurs performances en live. C'est un album pratiquement parfait de bout en bout!
Les meilleurs morceaux apparaitront plus tard sur le séminal album live du groupe, "Waiting for Columbus". "All That You Dream" de Paul Barrère est le morceau le plus accrocheur. "Mercenary Territory" est la meilleure des chansons de George. "Day or Night" de Bill Payne qui avait dû écouter beaucoup de Jazz avant d'enregistrer cela, s'avère être le premier morceau de vrai fusion du groupe.
Bien que le bassiste Kenny Gradney et le batteur Richard Hayward brillent vraiment, les sons de synthétiseur de Payne ne sonnent pas parfait.
Cet album apparaît un peu comme la synergie de l'ensemble de la carrière du groupe, plus que tous leurs albums d'avant et d'après: La section rythmique est incroyablement soudé, les paroles de Lowell sont fantaisistes et humoristiques et il n'y a pas de chansons faibles. Son jeu de slide est hallucinant, tout comme le jeu de claviers de Payne.
Le chant de George, bien que paraissant très fatigué, n'a jamais sonné plus doux ni étonnamment parfait, mais c'est la force instrumentale du groupe qui étourdit avec le jeu de guitare tellement bizarre de Barrere.
Pourtant, ce mélange de Country, de Rock, de Blues et de Jazz n'est pas l'idée la plus originale pour le début des années 1970, mais Little Feat est meilleur à cela que quiconque. Ce groupe combine tous ces éléments. Lowell George peut avoir un accent dans la voix et il peut y avoir une slide guitare, mais il y a aussi les chœurs qui pourraient être sur un disque de Funk. Le jeu est subtil, mais complexe en même temps. Sombre, touchant, émouvant et souvent tout simplement adorable, c'est un disque fantastique.
"Romance Dance" et "One Love Stand" montrent quelques aperçus de la vieille magie avec certaines grandes harmonies et la guitare slide, mais de façon complètement différente. "Somebody's Leavin'" de Payne commence comme une belle ballade au piano, mais ensuite elle entre sur le territoire d'un nouvel âge et cela ne sonne plus du tout comme le Little Feat original. L'album comporte également des versions live de "Don't Bogart That Joint" et "A Apolitical Blues". Par ailleurs, le groupe découvre les synthétiseurs qui commencent à faire sentir leur présence.
C'est un grand album studio de Little Feat, et alors que c'est peut-être un album de transition, il est pourtant peu cohérent dans sa configuration d'origine.
"One Love Stand" écrit par Paul Barrère et Bill Payne est un joli morceau, alors que "All That You Dream" étonnamment accrocheur signé Barrere "ou "Day or Night" de Payne, ne semblent pourtant pas aussi enthousiasmants.
La meilleure chanson est sans conteste "Mercenary Territory" où l'écriture pleine d'esprit de George, sa voix douce, et sa guitare se fondent en un véritable chef-d'œuvre musical.


Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 22 mai 2023 10:26

Image

Fire and Water (1970)
En Juin 1970, Free sort son troisième album "Fire And Water" auto-produit (numéro 2 au Royaume Uni et numéro 17 aux States) et avec ce classique, le groupe rejoint enfin les plus hautes marches du podium.
Free est alors à son apogée et le succès est brutal pour ce jeune groupe, mais il est largement mérité.
L'album est un chef-d'oeuvre de bout en bout et le single "All Right Now" signé Rodgers-Fraser monte à la seconde place des Charts.

Mais ce Hit (le seul véritable classique du groupe) ne devrait pas faire oublier le superbe "Oh I Wept" l'une de leur plus belles ballades, "Fire and Water" ou encore "Mr Big".
Leur notoriété de superstars soudaines ne sera pas sans conséquences sur le futur du groupe, ni sur le fragile Paul Kossoff qui gère difficilement cette situation. Fraser est reconnu pour avoir enregistré un des premiers et un des plus fameux solos de basse de l'histoire du Rock, sur la chanson "Mr Big", contenue sur l'album.

Ce succès permettra au groupe de se produire lors du Festival de l'ile de Wight en Aout 1970, devant plus de 600 000 spectateurs, aux côtés notamment de Jimi Hendrix ou de The Who.

Modifié en dernier par alcat01 le lun. 22 mai 2023 18:56, modifié 1 fois.

Avatar du membre
alcat01
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 7804
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 20:51

Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 22 mai 2023 12:50

Image

1967 : After Bathing at Baxter's
L'album "After Bathing at Baxter's" de Jefferson Airplane est sorti le 27 Novembre 1967 et il culmina finalement dans les Charts au numéro 17.
Sa fameuse pochette, dessinée par le célèbre artiste et dessinateur de cartoon Ron Cobb représente une machine volante inspirée de Heath Robinson (construite autour d'une version idéalisée d'une maison de quartier typique de Haight-Ashbury) planant au-dessus du chaos de la culture commerciale Américaine.
Enregistré sur une période de plus de quatre mois, avec un peu d'apport nominal du producteur Al Schmitt, le nouvel album a démontré l'engagement croissant du groupe avec le Rock Psychédélique.

Là où l'album précédent était entièrement composé de chansons Pop de "longueur standard", celui-ci est dominé par des longues suites multi-parties, tandis que le titre "A Small Package of Value Will Come To You Shortly" possède un style de musique concrète avec collage audio inspiré par le travail d'avant-garde de Frank Zappa sur les quatre côtés de son album "Freak Out!"
Ce LP marque également l'ascendant de Kantner et Slick en tant que compositeurs principaux du groupe et la baisse simultanée de l'influence et de la participation du fondateur Marty Balin.
Les autres membres, gravitant vers un style plus dur et tranchant, critiquent ouvertement Balin pour ses compositions dans le style ballade. Balin avait également été de plus en plus déçus par les 'star trips' et les égos gonflés générés par l'emballant succès commercial du groupe.

"Baxter's" a également marqué la fin d'un bref succès passager de l'Airplane dans les singles Charts. Alors que "White Rabbit" et "Somebody To Love" ont été des Hits du Top 10 aux États Unis, "The Ballad of You and Me and Pooneil", n'a atteint que le numéro 43 et "Watch Her Ride" n'a décroché que le numéro 61, bien que les deux aient été répertoriés comme faisant partie du Top 40 dans le 'Cash Box'.
Aucun des singles du groupe n'a atteint le Top 40 et plusieurs ne sont même pas entrés dans les Charts.


Répondre