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Message par alcat01 » sam. 17 sept. 2022 13:30

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Après la parution de son premier opus, Mu a bientôt assez de nouveau matériel et en Janvier 1974, il commence à enregistrer un album dans leur 'studio maison' à Maui.
Comme ingénieur du son, ils appellent Barry Mayo qui avait travaillé sur l'album "Just For Love" de Quicksilver Messenger Service sur l'île voisine d'Oahu.

Enregistré en live essentiellement sur quatre pistes, le groupe produit une musique encore meilleure: Quelques morceaux sont embellis par le violon de Mary Lee.

Tout semblait aller pour le mieux pour Mu, leur premier album était sur le point d'obtenir une sortie Européenne sur un label majeur, United Artists, et il était question d'une tournée possible en Europe pour le promouvoir. Ils avaient même été interviewé pour l'émission de radio show 'Earth News'.
Puis, soudain, la formation n'existait plus car la quête spirituelle qui avait occupé le groupe pour les quatre ou cinq dernières années était évidemment plus grave pour certains que d'autres et prit une tournure inattendue.
Jeff Cotton et Randy Wimer s'étaient tous deux convertis au christianisme et ils décidèrent que leurs croyances religieuses étaient plus importantes que le groupe.

Cette décision laissa Merrell sans voix.

Ce second album, sans Cotton, met encore plus l'accent sur les soucoupes volantes, sur les mondes engloutis, sur l'espérance d'une vie extraterrestre.
Merrell et son groupe, désormais plus végétariens et pacifistes que jamais, sortent là un pur chef d'œuvre naïf, non pas au sens de stupide, mais au sens où l'on parle d'un peintre naïf, qui va direct à l'essentiel, petites comptines sur l'amour ou les extraterrestres, il s'agit d'une succession de petites miniatures tropicales qui ne peuvent laisser personne insensible.
Cette musique a pris une ambiance plus mystique, tropicale.

L'album fut mis de côté et ne parut qu'en 1982 sous le titre "End Of An Era: The Last Album", quand Merrell remixa les bandes pour Appaloosa, une petite société Italienne.
Cet opus ressortira finalement en 1988 sur le label Recklesss Records de Londres et San Francisco, et de nouveau, dans un emballage double CD, sur le label Sundazed Records de New York en 1997.
Ces albums attirent l'attention de Billboard Magazine et ils atteignent les Charts en Angleterre.

Bref, "The Last Album" est un très bon disque trop méconnu!






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Message par alcat01 » sam. 17 sept. 2022 14:38

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Après un premier opus qui montrait quelques pormesses, Paladin a enregistré un deuxième album aux studios d'Apple à Londres intitulé "Charge!".
Il est considéré par la critique comme le chef-d'œuvre classique absolu des années 70. Ce disque diversifié, qui parfois mélange le Folk avec le Rock and Roll, rend difficile l'identification des influences. Le chant est partagé par les membres du groupe sur certaines chansons.
Ce n'est pas à proprement parler du Prog Rock, mais le disque est excellent de toute façon.

On retrouve beaucoup de styles et de sons différents, mais l'ensemble n'est rien de moins qu'un chef-d'œuvre tout à fait cohérent.
A noter quelques influences de Uriah Heep et Deep Purple dans le son, avec un mélange de Hard Rock et des arrangements plus Rock Progressif. C'est vraiment un album avec des sonorités éclectiques, très agréable à écouter.

Roger Dean a réalisé la pochette de l'album qui montre 'Le Paladin', un cavalier sur un cheval, pour "Paladin Charge!", affirmant qu'il fut l'une de ses oeuvres les plus difficiles à faire.
Cela ne peut pas être une garantie absolue de qualité, mais Paladin va très bien avec ses pairs comme Yes, Uriah Heep, Asia, etc, que Dean a aussi orné de ses œuvres.

L'ouverture "Give me your hand" donne le ton, avec un orgue riche et de bonnes guitares, ainsi que certaines percussions très latino, accompagnant une voix forte pour un beau morceau de Hard Rock mélodique. Elle sonne un peu comme Uriah Heep emmené par un orgue Rock torride qui serait remplacé à un certain moment par Traffic.
"Well We Might" sonne un peu Rock comme du Slade à ses débuts avec un peu de guitare, du Glam teinté de Boogie Rock. C'est surtout une chanson Rock and Roll joué avec une bonne slide guitare.
"Get on together" est un instrumental assez indéfinissable, un peu funky, avec un excellent travail de wah-wah de la part de l'organiste Pete Solley. Ce morceau est tout au sujet des claviers, fort, rapide et énergique. C'est l'une des chansons les plus Prog Rock, dans une chanson composée par le batteur, Keith Webb. On peut se demander s'ils n'auraient pas dû travaillé un peu plus dessus.
"Anyway" est une ballade soutenue par un Melotron qui contraste superbement avec la nature généralement optimiste de l'album. Ce morceau semble avoir été un ajout tardif au LP original, tel qu'il apparaît sur une étiquette autocollante ajoutée à la liste des morceaux. Il ressemble étrangement à un morceau de John Lennon en solo. Il a également des influences Prog Rock, avec de très bons arrangements orchestraux.
"Good Lord" est un autre bon Hard Rock qui est un peu plus doux mais c'est toujours une chanson optimiste avec un travail excellent du guitariste Derek Foley. C'est un Rock à la Allman Brothers sur lequel le guitariste parvient vraiment à s'exprimer. C'est, enfin, une sorte de Blues menaçant de se laisser aller avec un peu de Jazz Fusion à tout moment.
Il nous mène au meilleur titre de l'album, la merveille atmosphèrique "Mix Your Mind With The Moonbeams". Les vocaux multi-pistes et les paroles sont typiquement du début des années 70. Le morceau est inondé par des couches de claviers et de guitares. La chanson développe une merveilleuse mélodie avec une belle voix avant de se lancer dans un somptueux solo d'orgue semblable à celui de "July Morning" d'Uriah Heep.
Et le meilleur morceau, "Watching The World Pass By", résume tout en environ neuf minutes. Il commence par une ouverture suffisamment décontractée avec un solo d'harmonica tranquille de la part de Stonebridge; quelques passages intéressants au clavier, avant de se rompre dans un harmonica presque Funky. À mi-chemin, l'auditeur est soudainement embarquée dans une 'Barn Dance', avant qu'un superbe solo de guitare n'apporte à l'album sa conclusion climatique. L'harmonica en ouverture est trompeur, car ce morceau parvient à couvrir un peu de territoire, en commençant par un orgue bizarre et des effets sonores de guitare qui rapidement se transforment en un Hard Rock assez simple.
"Mix Your Mind with the Moonbeams" et "Watching the World Pass By" sont très Prog Rock dans les arrangements, et sont parmi les meilleurs de cet album.

Malheureusement, le manque de succès de Paladin a conduit ses membres à la frustration, et il est bien dommage que Stonebridge et Foley aient décidé de quitter le groupe en Avril 1972.


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Message par alcat01 » sam. 17 sept. 2022 16:13

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L'album des Variations, "Take It Or Leave It", produit à Memphis par Don Nix, est sorti en Avril 1973.
Le groupe est composé de Jo Leb au chant, de Marc Tobaly à la guitare, deJacques Grande (allias P'tit Pois) à la basse et Jacky Bitton à la batterie.
Ce second opus est une œuvre forte et cohérente qui, artistiquement, installe formation Française en bonne place sur la scène internationale.

Celui-ci délivre un Rock tranchant et agressif précurseur qui passe du Rythm & Blues speedé au Heavy Rock.
Le talent de Marc Tobaly à la six cordes donne aux titres une dimension mélodique incontestable tandis que la voix rocailleuse et agressive de Joe leb apporte la puissance qui forgera l’ame du Hard Rock puis du Metal 'made in France'.
On peut dire que le son est gros pour l’époque, voire même, énorme.

L'auditeur reçoit une grosse claque d’entrée de jeu avec la chanson "Silver Girl" où Tobaly démontre que sa guitare vaut bien celles des Américains par des pointes de solo qui rappellent par bien des points les futures productions Australiennes de la grande époque.
Un changement de rythme se prodoit avec "Help me Marianne" où Leb arrive à faire oublié que l’enregistrement n'est fait qu'en studio tellement la rage contenue dans sa voix sonne 'live', il accroche et emmène l'auditeur dans leur univers où la mièvrerie sonore n’a pas droit de citer. Seuls, les chœurs féminins font un peu datés.
Chacun des titre porte en lui le germe qui a fait éclore le Hard Rock loin des média et de la récupération mercantile.

Avec ce disque, les Variations montrent qu'ils commencent à devenir un grand groupe, même à l'international...
Pour conclure, c"est encore un album quasi indispensable, bien au delà des 'styles', de la technique et du son.


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Message par alcat01 » sam. 17 sept. 2022 17:41

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Après la fin de Vanilla Fudge, l'organiste chanteur Mark Stein avait formé un groupe pour jouer du Hard Heavy, un style qui était sa vrai passion, sous le nom de Boomerang.
La formation est composée, outre Klein, du batteur James Galluzi, du bassiste chanteur Jo Casmir et d'un jeune guitariste du nom de Richard Ramirez qui n'avait que 16 ans à l'époque.
Boomerang n'ayant pas percé commercialement, le groupe s'était rapidement dissout.

Mais, étonnamment, selon Stein dans un entretien, son groupe avait apparemment enregistré un autre album qui ne serait jamais sorti.
Ce deuxième disque avait été abandonné par le label RCA et n'a toujours pas été publié de manière officielle.
Cependant, selon certains connaisseurs, ce deuxième opus serait bel et bien paru en 1973 sous le titre "Boomerang 2".

Cet album d'environ 35 minutes est aussi bon que le premier...

Je vous laisse le découvrir!...


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Message par alcat01 » sam. 17 sept. 2022 19:02

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Atlee est un groupe Américain de Hard Rock formé en 1970 par Atley 'Atlee' Yeager.
Le line up était composé de Yeager, à la basse et au chant, de Bruce Schaffer aux claviers, de Michael Stevens à la guitare et de Donald John Francis (Don Francisco), originaire de New York, à la batterie. Ce batteur chantant acrobatique et extrêmement confiant a pris son nom de scène du poète religieux du 17ième siècle Don Placido Francisco, dont le ministère s'était exercé chez les Aztèques

Atlee est un bon petit groupe de Rock dirigé par Atley Yeager, de caractère mineur au moment où le Hard Rock Américain décolla.
Influencé par bon nombre de groupes Britanniques noyés dans le Blues, plus une légion du noyau dur des formations Américaines qui étaient là à l'époque comme, par exemple, Atomic Rooster, Blue Cheer ou encore Banchee.
Produit par Joel Sill, ce combo originaire de Californie est l’auteur des neuf morceaux de leur album. Les paroles sont toutes empreintes d’un humour inaltérable et d’un second degré surprenant pour un groupe Américain.
Musicalement, certains phrasés et même le titre "Swamp Rhythm" pourraient laisser supposer que ce quatuor est originaire de Louisiane, en fait c’est une affirmation totalement fausse, comme pour Creedence Clearwater Revival.
Le parallèle avec le groupe des frères Fogerty n’est pas totalement déplacé, même si le tempo et le rythme imprimé par Atlee sont plus pêchus, avec un son durci par rapport à leur illustres voisins.

Le titre d’ouverture "Rip You Up" bien enlevé, est un Blues Rock typique avec des solos de guitare fuzz sympathique mais aussi quelques touches de piano qui tombent impeccablement. Même en remontant aussi loin que l'année 1970, les musiciens savaient comment trousser une bonne chanson Rock!
On peut trouver un mélange virtuel de sons et de styles avec "Swamp Rhythm", doté d'une dose de wah-wah, des effets flanger, plus un clin d'œil à certains éléments Latins aussi. Ce morceau sonne comme un titre Funky que Sly Stone aurait oublié sur le plancher de la salle d'enregistrement. C'est le genre de titre lancinant qui ne vous lâche plus, dans le style collant l’excellente participation de Bruce Schaffer aux claviers.
Atlee ralentit considérablement pour "Painted Ladies", un effort à combustion lente qui met à l'épreuve même la plus longue des bougies. La chanson est détendue, presque comme une ballade psyché flottante dans un style Pink Floyd.
"Jesus People" est un peu plus Rock mais pas vraiment Heavy avec cette fois de l'orgue qui l'emporte sur les guitares. Ce morceau est pourtant loin d'être une ode à la Christian Rock Music. C'est en fait une chanson optimiste, très hypnotique avec quelques instants risibles, dont le 'amen' à la fin.
"Let's Make Love" pourtant marquée par l’humour et le gros son semble un peu trop répètitive, à coup sûr la chanson la moins intéressante!
"Will We Get Together" sonne comme Three Dog Night, et on peut la considèrer comme le morceau commercial de l'album. C'est un mélange Funky / piano électrique, et le chanteur du groupe chante un peu comme John Kay.
"Dirty Old Man" bénéficiant d’une rythmique parfaitement en place est un autre superbe morceau avec un joli riff de base qui sonne frais, avec toujours ces petites touches de claviers qui ont décidé de ne pas se laisser voler la vedette par une guitare déchainée et un excellent solo de batterie de Don Francisco tandis que "Ain't That The Way" possède un riff Heavy qui en fait une excellente chanson.
Le dernier morceau, dans un style Swamp Rock, intitulé "Dirty Sheets" est encore mieux, un peu comme les débuts de Uriah Heep mais avec moins de puissance.
Cet album n'est donc pas un grand disque, mais l'album vaut largement le détour.

Atlee fut donc un bon groupe dans la lignée de Creedence Clearwater Revival, Atomic Rooster, ou même Blue Cheer, qui fleurait bon l’esprit des années 70.

Contrairement à ce qu’insinuait une rumeur, ce "Flying A Head", publié en 1970, n’est pas le seul album du groupe Atlee.
En effet, en 1972, sous le nom de Highway Robbery le groupe enregistra un autre album intitulé "For Love or Money".


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Message par alcat01 » sam. 17 sept. 2022 20:09

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Le power trio Shiver, composé du bassiste Neil Peron, du batteur Don Peck et du guitariste chanteur Frank Twist, fut l'un des premiers groupes de la fin des années soixante / soixante-dix qui ait joué du Heavy Acid Rock dans la veine d'Iron Butterfly et de Blue Cheer.
Malgré une intense activité live, ils n'ont pas réussi à obtenir un véritable contrat d'enregistrement.

"San Francisco's Shiver" a été enregistré en 1972 mais il n'est sorti qu'en 2000. L'ambiance générale de l'unique album studio de Shiver est plutôt orientée vers le Heavy psyché avec quelques sons de Blues Rock. Il n'y a que cinq chansons sur cet album et elles sont toutes vraiment géniales.
Toutes les pistes comprennent un magnifique travail de guitare et les chansons sont toutes assez longues.
C'est un artefact étonnamment bon de la scène Acid Rock des seventies. Alors que leur style de Rock Psyché est nettement plus Heavy que celui des groupes les plus populaires de l'époque, le brûlant "Touch As Nails" est suffisant pour faire sonner The Seeds et Steppenwolf comme Barbra Streisand.
Et il y a un morceau épique intitulé "Alpha Man". Comme un croisement entre la perfection mélodique de "Stairway to Heaven" de Led Zeppelin et les influences acide de "In A Gadda-Da Vida" d'Iron Butterfly, la chanson commence lentement, se construit, s'arrête, puis repart de plus belle.

Le trio conserve encore une partie du son de San Francisco qui a fleuri quelques années plus tôt. La production est très brute mais elle n'enlève rien à la musique, elle accentue même très bien le style brutal de la performance. Un regret sur les voix qui ne sont pas un peu mieux enregistrées. Les guitares sont toujours excellentes. Apparemment, certains morceaux ont été enregistrés en live, mais la qualité du son reste assez constante.
De longues jams de guitares Acid / Fuzz avec des effets d'écho et parfois des cris et des voix gutturales. En fait, les solos du groupe sont assez incroyables pour mettre la tête de tout Stoner dans les nuages. Les guitares déchiquetées sont tout simplement folles.

C'est un album monstrueux et très brut avec une production médiocre et une qualité sonore plutôt médiocre, mais une énergie incroyable. Une sorte de mélange de Blue Cheer, JPT Scare Band et Mariani.

Le résultat est finalement très bon avec des guitares époustouflantes et un chant loin d'être exceptionnel, le son brut et sale fonctionnant très bien avec ce bijou de jam.

C'est un album hautement recommandé aux fans du genre.


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Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 09:15

Ce matin...

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Les Variations ont commencé à enregister l'album "Moroccan Roll" à Atlanta, et ils l'ont terminé à Boulogne en Février 1974.

Doté de belles colorations orientales (il ne faut pas oublier que trois des quatre membres de Variations sont d’origine Marocaine), on retrouve, derrière ce disque, Maurice Meimoun, l’enfant du Magreb, un excellent violoniste, que Jacky Bitton, le batteur sollicite pour donner, en qualité d’expert dans le genre, une coloration exotique aux compositions de Marc Tobaly et l'organiste Jim Harris se joint également au projet.
Parti d’un bœuf pour tester l'ensemble, la collaboration débouche sur ce magnifique et original "Moroccan Roll", dernier album avec Jo Leb au chant (et en plus, il n’y figure que sur quatre titres).

Il reste de cette réunion musicale improvisée, la trace indélébile qu’est Kasbah Tadla (la Maison De Dieu).
"Moroccan Roll" sonne différemment de tous les autres albums du groupe: la fusion entre le Rock des Variations et les sonorités magiques du jeu de Meimoun atteint des sommets.
Chaque morceau est une véritable perle.

A mon avis, cet album est un petit bijou trop méconnu!

Il est finalement bien dommage qu'ils n'aient jamais pu prolonger plus loin l'expérience...

Modifié en dernier par alcat01 le dim. 18 sept. 2022 09:17, modifié 1 fois.

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Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 09:16

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Truk est un de ces bons groupes trop peu connus de Heavy Psyché Rock Américain.
Originaire d'Oklahoma, il est composé de J. Martin 'Moby' Anderson, à la basse et au chant, de Danny Cornett, le batteur d'origine entre 1970 et 1971, de Bill 'Willie' Daffer, le batteur à partir de 1971, de George Michael 'Mike' Graham, au chant, de James Patrick 'Pat' Graha, à l'orgue et au chant, et de Glenn Ray Townsend, à la guitare et au chant.

L'album "Truk Tracks" a été mis en boîte rapidement (seulement deux sessions), au Printemps et en Eté 1970 par le groupe Truk.
Columbia a décidé ensuite de confier la première séance à Sonny Knight, un chanteur Afro-Américain, compositeur-producteur-auteur de quelques singles pour Specialty, Dot, Aladdin et Aura Records.
La seconde session fut dirigée par le batteur Dewey Martin qui venait d’enregistrer quelques singles pour Uni Records au sein de Medecine Ball.

Martin n’est pas totalement un inconnu, car il avait travaillé comme producteur pour East West Pipeline, Buffalo Springfield et il venait de produire la bande son du film "Angels Die Hard", un nanar de Richard Compton avec RG Armstrong et Tom Baker.
Le groupe est donc placé dans les mains de ces deux personnes pour une raison essentiellement budgétaire, Columbia ne croyant certainement guère à ce groupe.

Le répertoire est un mélange de 'gros son des années 70', de Hard Rock et de Rock parsemé de petites touches Acid.
Au niveau de l’écriture, ce sont principalement Glenn Townsend et Pat Graham qui sont les principaux compositeurs. Mais à l’écoute des différentes pistes, on ressent essentiellement un travail d’équipe.

"Truk Traks" est paru en 1971, et non pas en 1970 comme souvent précisé.
Truk y joue un Hard Rock à haute énergie ponctué par un orgue Heavy; il y a une bonne reprise de "Yellow Cab Man" de Gun, quelques passages acoustiques mélodiques et quelques petits aperçus plutôt glamour.
Hormis "Yellow Cab Man", le disque n’est constitué que de titres originaux.
Bref, rien de bien nouveau pour cette époque, mais ce sont de vrais morceaux tueurs... Et Daffer apparait sur quatre chansons.

Le titre d’ouverture, une sorte de bon petit Hard Rock Country Blues intitulé "Country Woman" rappelle Guess Who et Brave Belt, mais avec de l’orgue en plus. Le phrasé de guitare ressemble un peu à celui de Randy Bachman et le chant s’annonce déclamatoire.
La référence avec Bachman Turner Overdrive parait encore plus évidente sur "Got To Find Reason", un solide Heavy Rock marqué par un gros break de guitare, tandis que la section rythmique ne cesse de relancer le chant, la guitare et l’orgue.
Puis, c'est un petit moment d’accalmie avec "Pretty Lady", une jolie ballade mid tempo à tendance Psyché dans laquelle la guitare et le chant jouent les tout premiers rôles.
Mais Truk reste avant tout un groupe qui montre qu'il a réellement envie d’en découdre et "Winter’s Coming On", chanté par Willie Daffer, s’inscrit lui aussi dans une ambiance Heavy rappelant encore une fois Bachman Turner Overdrive avec de gros riffs de guitare avec reverb tout juste à peine atténué par la présence de l’orgue.
Le mid tempo "Sun Castle Magic" reste marqué par les claviers qui apportent un zeste de Psyché, et il rappelle irrémédiablement Grand Funk Railroad.
Tandis que "Yellow Cab Man" débouche sur une atmosphère beaucoup plus proche du Prog. Cette version est cependant bien en deça de la version de Gun.
La formation tempère encore une fois ses ardeurs avec "You", une ballade Californienne à la mélodie raffinée.
Les amateurs de grosses lignes de basse et de gros son devraient, quant à eux, être comblés avec l'excellente ballade "Silence Ending" dans la droite ligne d'un Bachman Turner Overdrive ou de Captain Beyond.
L’album s’achève sur un Heavy Rock de bonne facture, "Max", un morceau où la ligne de basse évoque encore unr fois l’univers de BTO, tandis que Willie Daffer semble s'en donner à coeur-joie.
"Truk Tracks" représente, en quelque sorte, la quintessence des formations Heavy du tout début des années 70.

Un manque de promotion, Columbia ne jugeant pas bon d’éditer le moindre single et des désaccords avec le label concernant la production confiée à Sonny Knight auront finalement raison de ce pourtant bon petit groupe.


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Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 10:14

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Le groupe Américain de Pop Psychédélique du Sud de la Californie, Beauregard Ajax, a disparu avant même que son album "Deaf Priscilla" enregistré en 1968, ne soit prêt pour une publication sur le marché.
Ce qui sera fait qu'en 2006 par le label Shadoks Recordings, dans un désintéressement général grâce aux bandes d’origine.

Le groupe était tombé dans l’escarcelle du label Del-Fi Records du producteur Bob Keane, célèbre pour avoir managé Richie Valens, lancé la carrière de Sam Cooke et travaillé ponctuellement avec Frank Zappa en 1963 / 64 sur ce l’album de compilations "Cucamonga" (1998).
Tous les titres enregistrés pour Del-Fi sont fait au Stereo-fi Studio de Bob Keane sur Selma Avenue à Hollywood, à un jet de pierre de l'édifice Capitol Records sur Vine Street.

"Deaf Priscilla" est un excellent mix de West Coast période 67 / 68 et de Psychédélisme à l’Anglaise de très haute volée.
David Ferguson au chant et à la guitare, Charlie Hendricks au chant, Clint Williams à la basse, Jim Boutell à la guitare et au chant, et Leo Hartshorn à la batterie, influencés par la British Invasion, livrent un travail propre, digne d’intérêt, dans un bel esprit psyché et dénotent d’un beau potentiel.
Le chanteur n'est, cependant, pas très convaincant. Les mélodies tiennent leur rang, les textes signés Hendricks et Ferguson traitent de sujets plutôt sombres.

Les morceaux avaient été enregistrés sur Scully Dictaphone eight track machine qui à cette époque-là, était le summum de la technique.
La plupart des enregistrements de l'époque étaient réalisées sur une machine quatre pistes, les huit pistes ne devenant standard qu'au début des années 1970.

Del-Fi Records n'avait jamais publié les enregistrements de Beauregard Ajax car les bandes originales avaient été perdues quand Bob Keane s'était fâché avec son partenaire dans le Stereo-Fi Studio.
Le disque ne sortira, en fait, que quelques décennies plus tard en vinyle dans une totale indifférence mais c’est en 2006, avec sa première réédition CD que les premières louanges seront adressés à son encontre.

L'album "Deaf Priscilla" avait finalement été publié par le label Allemand, Shadok Records, grâce à la duplication sur cassette des masters d'origine.
Des 14 titres émerge une poignée de curiosités qui encapsulent bien l’esprit de l’époque, telles que "Goodbye Again", "Dead Woman Blues", "Blue Violins", ou encore "Deaf Priscilla"...

Les chansons sonnent comme un mélange de style entre la West Coast des années 60 et le Psyché Rock Britannique, en particulier des groupes comme Kaleidoscope ou Pink Floyd période Syd Barrett.

Même si l’album souffre de deux ou trois titres assez faiblards, la nomination de "Deaf Priscilla" dans la catégorie "meilleure réédition de l’album perdu de l’année 2006" s’avère, à son écoute, tout à fait justifiée.

Ce groupe, complètement inconnu, est une révèlation.
Il est bien dommage que Beauregard Ajax n'ait, finalement, pas pu montrer toutes les facettes de son talent pour des raisons extra musicales...

Qui sait ce qui serait arrivé dans ce cas-là?


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Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 13:21

Au début de l'après-midi...

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Le line-up, composé de Allan Holdsworth à la guitare, au chant et au violon, de Mark Clarke, à la basse, au chant et aux claviers, de Jon Hiseman, à la batterie et de Paul Williams au chant, à la guitare et aux claviers, a enregistré en 1973 un premier album intitulé "Jon Hiseman's Tempest", au Air London Recording Studios en Novembre 1972 et produit par Jon Hiseman.

La musique de ce groupe continue là où celle de Colosseum avait fini et elle a beaucoup de similitudes avec le travail de Jack Bruce en particulier sur "Dark House" grâce à l'écriture de Hiseman. La musique est un peu plus Rock que celle de Colosseum et la section rythmique Clarke et Hiseman fournit une base très solide pour les solistes au travail.

A son écoute, on sent toute l'urgence d'un quatuor avec les riffs de guitare qui se succèdent, Williams rugit aidé par la voix haute de Clarke dans les choeurs, la ryhmique se paye la part du lion et Hiseman ne ménage pas sa peine!

"Gorgon" commence sur une touche acoustique avec un chant en sous marin, mais ce n'est qu'un leurre car bientôt Holdsworth fait parler la poudre et le titre se transforme petit à petit en un brûlot dans un style Hendrixien.
"Foyer Of Fun" est un Heavy Blues Rock qui pourrait nous faire penser à un Cream quelque peu survitaminé grâce à son riff bien trempé car Holdworth est à l'aise aussi bien dans le Rock que le Blues ou le Jazz.
"Dark House" est un titre beaucoup plus calme et appaisant où on peut entendre un synthé à l'arrière plan. Mais malgré tout cela, Tempest est surtout orienté vers la guitare. Quand on possède un Holdsworth dans ses rangs, on peut se le permettre!
Le morceau suivant "Brothers" est une chanson plus Jazz Rock, voire presque funky, en tous cas très rythmique où chaque musicien montre son savoir faire, sans jamais en faire de trop. Des accalmies, des changements de rythmes et de tonalités rendent ce titre tout à fait atypique et surprenant.
"Up And On", est un morceau des plus originaux et contrastés où la guitare de Holdsworth nous propose une successions de solos remarquables sur une structure parfaitement complexe, malgré une mélodie pourtant évidente.
Après cinq titres pratiquement tous composés par Holdsworth et Hiseman, le titre qui suit est composé par Clarke, et c'est une ballade, "Grey And Black", où Mark Clarke assure le chant principal de sa voix douce et claire, et Williams accompagne la mélodie au piano électrique.
Le superbe morceau "Strangeher" est une autre composition de Clarke dans un style pratiquement Boogie Jazz avec un riff de duo guitare / voix irrésistible où Holdsworth se surpasse une nouvelle fois, tandis que Williams s'égosille.
Le titre qui clôture l'album, "Upon Tomorrow", se trouve n' être rien d'autre qu'un inédit de Colosseum, signé Clempson / Hiseman. Après une longue introduction au violon, posée sur une rythmique subtilement épaulée par le piano électrique de Williams, la composition se réveille un peu dans un style très 'early seventies'. C'est indéniablement le titre le plus prog et atmosphérique de l'album.

L'album fut publié en Janvier 1973 et Williams quitta le groupe en Juin 1973 suivi par Holdsworth un mois plus tard.
Holdsworth partit rejoindre Soft Machine, puis Gong et Bruford avant d'aterrir plus tard avec Level 42.

Mais, malgré la disparition de deux de ses membres, tous ne sera pas perdu pour Tempest...


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Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 13:23

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Orange Wedge est un combo composé de Gregg Coulson au chant, de Joe Farace à la guitare, de Don Cowger à la basse, de Tom Rizzo à la batterie et de Dave Burgess aux cleviers était destiné à devenir le groupe de hard rock de Baltimore par sa rage, son audace et ses convictions si le sort n’en avait décidé autrement.
Créé en 1968, les musiciens rencontrent un certain succès dans les campus et clubs de Baltimore qui les motivent en 1972 à enregistrer au Flite Tree Recordings et à autoproduire à 500 exemplaires un premier album, appelé "Wedge".
Il a été enregistré entre Mars et Septembre 1972, à Flite Tree Recordings et il a été initialement publié en 1972 à Baltimore, dans le Maryland.

Installé dans une pochette bleue unie avec le titre gravé sur l'avant, 500 exemplaires ont donc été pressés, certains pour être envoyés aux maisons de disques avec l'espoir d'obtenir un bon contrat et d'autres pour être vendus lors des concerts et quelques-uns dans les boutiques locales du Maryland.

Composé de sept titres, cet album éponyme s’ouvre avec "Love Me" pour un Hard Rock sans prétention.
Mais la suite va se révéler autre avec les plus de onze minutes de "Death Comes Slowly". Ça débute par un Heavy Acid Rock mélodique où la voix de Greg Coulson se montre rageuse, émotive et aérienne. Puis les musiciens partent pour un interminable pont jazzy. La basse et le piano élaborent une rythmique coltranienne où alternent solos d’un piano magique et d’une guitare Acid Blues quelque peu nerveuse.
Autre point fort de ce premier opus, le titre final, "Revenge", qui dépasse les six minutes avec un début tendu puis la pression monte pour laisser un passage planant et rêveur avant que le chant de Coulson ne reprenne ses droits.
Pour le reste Orange Wedge alterne balades folks avec "Comfort Of You" et "One Night Lover", et solide Rock avec "Keep On Livin'" et "Meathouse Shuffle".

Etant devenu l'un des groupes les plus réputés dans le Maryland, Orange Wedge n'a cependant pas signé de contrat avec un label adéquat, donc en 1974, ils ont décidé qu'il était temps d'investir une partie de leur argent dans l'auto-production de leur premier LP. "Wedge", le travail qui en résulte, montre une formation très énergique qui joue ses propres compositions originales.

Ce disque vendu pendant les concerts, offert à des filles pour bien les emballer, était destiné à être envoyé aux maisons d’édition. Malheureusement ce fut une fin de non-recevoir pour le groupe.

Ce disque est aujourd'hui très recherché par les collectionneurs de trésors du Hard Rock.


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Message par Punker paname » dim. 18 sept. 2022 13:47

Super tes dernières Chroniques Alcat01 beaucoup de découvertes pour moi

Mention spéciale pour Mu il faudra aussi que tu nous parle de la très grande œuvre discographique solo de leur génial guitariste Merrell Wayne Fankhauser surtout quand on sait qu'il à bossé avec de grand noms comme John Cipollina, Pete Sears, et Ed Cassidy de Spirit :love1: :love1: :love1: :love1: :love1:

http://www.merrellfankhauser.com/frames.html
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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par dada52 » dim. 18 sept. 2022 13:57

C'est génial ce que tu fais et ce que tu chroniques Alain, même si ça va trop vite pour moi et que je n'ai pas le temps de tout lire et surtout d’écouter, mais je reviens ici de temps en temps et j'écoute, je découvre et si ça me plait j'achète. Déjà plusieurs à mon actif. Sur tout ce que tu as chroniqué jusqu'ici je connais et j'ai environ la moitié des disques.

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Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 14:13

Punker paname a écrit :
dim. 18 sept. 2022 13:47
Super tes dernières Chroniques Alcat01 beaucoup de découvertes pour moi

Mention spéciale pour Mu il faudra aussi que tu nous parle de la très grande œuvre discographique solo de leur génial guitariste Merrell Wayne Fankhauser surtout quand on sait qu'il à bossé avec de grand noms comme John Cipollina, Pete Sears, et Ed Cassidy de Spirit :love1: :love1: :love1: :love1: :love1:

http://www.merrellfankhauser.com/frames.html
Merci, Punker!

Je suis content de te faire découvrir des disques que j'ai pu écouter au cour des mes recherches depuis tellement longtemps! :vieuzzz:

Fankhauser est un musicien trop méconnu par rapport à ce qu'il a pu faire au niveau musical!
C'est sûr qu'il aurait pu avoir une carière toute autre avec un peu plus de chances!

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 14:18

dada52 a écrit :
dim. 18 sept. 2022 13:57
C'est génial ce que tu fais et ce que tu chroniques Alain, même si ça va trop vite pour moi et que je n'ai pas le temps de tout lire et surtout d’écouter, mais je reviens ici de temps en temps et j'écoute, je découvre et si ça me plait j'achète. Déjà plusieurs à mon actif. Sur tout ce que tu as chroniqué jusqu'ici je connais et j'ai environ la moitié des disques.
Merci, Daniel!

C'est aussi pour faire découvrir des disques qui auraient mérité un autre sort que j'ai voulu créer ce post.
Et il y en a tellement qui sont encore à découvrir!
j'en découvre encore actuellement...

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Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 14:21

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Annexus Quam avait fait face à quelques changements de personnel et le groupe était devenu un quintet: Hans Kämper (trombone, guitare espagnole, flûte), Harald Klemm (cithare, tabla, bendira, guitare), Peter Werner (guitare, percussions), Ove Volquartz (saxophones ténor / soprano, flûte) plus un nouveau venu Martin Habenicht (basses).
Après "Osmose", la formation avait subit un changement radical de style: le groupe s'est débarrassé de sa section de percussion permanente, la batterie et les instruments électriques et il s'est axé davantage et résolument sur ​​une élaboration plus 'Free' des cuivres et des flûtes en renforçant son potentiel avant-gardiste.

Le groupe s'était tourné progressivement vers la musique de Jazz expérimental, abandonnant pour un style d'improvisation essentiellement Free.
Cette formation réduite enregistra "Beziehungen", un effort beaucoup plus jazzy que son premier opus, qui se dirigait droit vers le Free Jazz, mais en conservant, malgré tout, la touche inventive typique du groupe. La musique est presque entièrement devenue Free Jazz, abandonnant beaucoup du délicieux Jazz Rock Psyché du début.

C'est un album réellement délicat à analyser, les titres variant entre Free Jazz sans compromis et expériences psychédéliques abstraites.
Le groupe semble avoir tenté de combiner les éléments de Fusion du premier album avec des improvisations Free.
Dans cet ordre d'idée, le groupe a clairement pu mieux mettre en évidence son talent à créer et à développer des atmosphères comme la conjonction des individus au lieu de chercher un son collectif plus compact.

Cependant, "Biziehungen" est la continuité logique du premier opus. C'est un album étrange, mais son excellence musicale en termes de style Prog Krautrock est parfaitement breveté. Enregistré en 1972, il est plus élaboré, plus évident avec une approche d'improvisation plus accomplie.
Les choses commencent bien avec le joli et doux "Trobluhs el E Isch", un morceau s'appuyant doucement sur ​​des textures partiellement définies qui comportent des dialogues vifs entre la dualité mélancolique trombone et saxophone, rejoints plus tard par les accords de guitare jazzy d'un duo de guitares, un peu de lignes de basse mélodieuse contrôlées et des percussions préparant une base harmonique pertinente dans une veine presque cosmique.
En fait, ce morceau est lié aux aspects les plus calmes du premier album. Cela parait un peu dissonant, même le bruit des gens versant des boissons et autres sons étranges. Pas beaucoup de mélodie.
"Leyenburg" est une improvisation de vingt minutes (divisée en deux parties) sans aucune structure, point d'arrêt tonale ou harmonies apaisantes. Un peu comme l'instrumental "Trout Mask Replica" de Captain Beefheart. Le dialogue apparemment aléatoire entre les instruments crée un nouveau genre de langage qui frappe et intrigue, même s'il est toujours inintelligible:
-L'atmosphère grisâtre du premier morceau est remplacée par l'impénétrable "Leyenburg 1", un exercice s'ouvrant sur la basse suivie des cuivres, mystérieux bien que délicieux sur le mélange free jazz / jazz de chambre contemporain. Tout s'arrête et on entend la respiration des gens et d'autres bruits étranges. La basse et le saxo reviennent de plus belle. Puis cela s'arrête presque à nouveau avec des sons complexes. Le sax dissonant est de retour ainsi que des palpitations de la basse et le reste de la chanson s'écoule lentement.
Une fois de plus, le saxophone et le trombone se livrent à des dialogues qui fixent des arrangements pertinents pour le développement du morceau, mais cette fois la structure est moins solide.
Les plus de seize minutes de "Dreh Dich Nicht Um" possèdent des traits de Free Jazz similaires en son milieu, mais il offre aussi d'agréables arpèges de guitare acoustique dans les sections au début et à la fin. Le morceau est construit autour de guitares.
Il s'active avec une structure languissante hypnotique de guitares rythmiques (dont l'une est espagnole) et les ornements subtils de la basse qui établissent un soupçon délicat aux atmosphères de Jazz: le facteur Jazz est d'abord capitalisé par la flûte, puis par le saxo.
Le saxophoniste Ove Volquartz brille comme il ne l'avait jamais fait auparavant: quand son saxo est seul, il sait comment en disposer même dans les instants où le vide est utilisé.
L'ambiance psyché paresseuse rappelle Mythos et Dom, deux autres formations de Kraut obscure inspirées par le côté pastoral rêveur des premiers Floyd. Cela sonne bien. La basse entre en jeu au bout de trois minutes suivie de la flûte. Un peu plus tard vient le sax jusqu'à ce qu'il soit tout seul. Suivent des sons étranges. Puis, retour des guitares et de la flûte suivies de la basse.
Les pulsations douces affichées par les deux guitares apportent une ambiance exotique semblable aux moments ethniques d'Amon Düül II ou d'Agitation Free (sans la batterie, bien sûr).
-"Leyenburg 2" reprend la même détermination d'avant-garde que "Leyenburg 1" avec des sons expérimentaux et du saxo pendant un peu plus de deux minutes, jusqu'à ce que le mariage du trombone et de la contrebasse ne jette les bases pour la coda contrôlée qui s'estompe finalement trop tôt.

Bref, encore un album "Hautement recommandé"!


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Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 15:35

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A l'Automne 1978, Ruphus avait subi un autre mouvement dans son line up: À leur tour, Bendiksen, Simonsen et Lillegaard avaient fini par être remplacés par Udo Dahmen (batterie), Kjell Rønningen (claviers) et Gudny Aspaas. C'était en fait la troisième fois que Gudny redevenait membre.
Ensuite, avant que le groupe ne se rende en studio pour faire l'album "Manmade" en 1979, Udo Dahmen avait démissionné. Le nouveau batteur fut Bjørn Jenssen qui jouait avec Rønningen (et Freddy Dahl) dans le groupe Saluki.
La nouvelle équipe était donc composée du bassiste Asle Nilsen, du batteur Bjørn Jenssen, du guitariste Kjell Larsen, du claviériste Kjell Rønningen et de la chanteuse Gudny Aspaas.

"Manmade" a été enregistré au Sawmills Studio en Janvier et Février 1979 en Angleterre avec Steven O'Donnel et Colin H. Jennings en tant que producteurs et plus tard l'album a été mixé dans le studio de Rosenborg à Oslo.
Tout le matériel était composé par Kjell Larsen, tandis que Silvi Lillegaard avait écrit tous les textes.

C'est, en quelque sorte, le chant du cygne de Ruphus, et le fait que Gudny Aspaas revienne une nouvelle fois pour chanter est très rafraîchissant après deux albums avec Sylvi qui chantait un peu trop tendue par moments; Gudny est plus douce et décontractéeé et elle délivre des vocaux très forts.

Cet opus est encore dans la veine Jazz Fusion, mais avec beaucoup de trucs progressifs sauf pour quelques chansons.
Il faut reconnaitre qu'il n'est pas du niveau d'un "Flying colours"; "Inner Voice" ou "Let Your Light Shine", mais c'est toujours un bon album de Jazz Rock. Globalement même un peu fade et peut-être plutôt un album de Fusion Progressive rêveur.
Les compositions ondulent plus ou moins, mais elles manquent d'un petit quelque chose.
Pourtant, ce genre de Jazz Rock se laisse bien écouter: les passages de basse sont souvent contraires à la musique, mais ils amènent toujours quelque chose, très clairement, et le guitariste Kjell Larsen est également entièrement convaincant.

Le morceau d'ouverture, "Clear View" est très certainement le meilleur de l'album. C'est un Jazz très doux et cool avec des influences du monde entier, très exotique. Le solo de guitare est délicieux et très bien pensé, alors que la batterie et la basse groovent d'une manière très rafraîchissante; les fans du Cantenbury Prog devraient apprécier cette chanson.
La deuxième chanson, "Snowy Day" est une belle ballade pleine de mélancolie un peu lente et longue. A noter un bon accompagnement de la guitare.
Vient ensuite "Greener Grass Elsewhere" qui est une gentille petite ballade avec, toujours, une bonne guitare sur une section rythmique qui assure. Aspaas est, comme toujours, excellente.
Sur "Dear Friend", l'introduction fait penser à la musique d'un film documentaire avant que Gudny n'intervienne. La chanson fait ensuite un peu plus penser à une chanson Asiatique.
"When The Tide Comes In" est un morceau instrumental jazzy et funky avec un bon développement orchestral.
La chanson finale, "Fashion Of Today", est un morceau groovy avec, encore, une guitare omniprésente qui développe la trame musicale.

"Manmade" fut le dernier album studio officiel de Ruphus, et, pour les fans, bien sûr, il est absolument obligatoire!
Malgré sa qualité musicale quelque peu en baisse, ce disque s'écoute toujours très bien...


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Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 16:33

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Juste avant leur concert au Queen Elizabeth Hall, le 27 Mai 1973, Tempest devient brièvement un quintette. Le line-up est alors composé de Allan Holdsworth à la guitare, au chant et au violon, de Mark Clarke à la basse, au chant et aux claviers, de Jon Hiseman à la batterie, de Paul Williams au chant, à la guitare et aux claviers, et de Ollie Halsall à la guitare.

Car dans l'intervalle où Ollie Halsall a été introduit dans le groupe, et leur première performance live 'BBC Radio One's Spectacular concerts pop', le 2 Juin sur l'Hippodrome de Golders Green, marque l'amorce du changement de line-up avec Williams, Holdsworth et Halsall sur la même scène.

Comme on peut l'entendre, le duel de guitares à deux volets permet à Holdsworth et Halsall, particulièrement évident sur la version de "Strangeher", de rendre très attractif la bande sonore de ce show, et l'importance croissante du partenariat entre ces deux guitaristes hors norme fait allusion à toutes sortes de possibilités offertes et autres spéculation pour une orientation future de Tempest.

Malheureusement, les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être. Il est apparu que Halsall était là pour définitivement prendre la relève d'Holdsworth car celui-ci ne s'est jamais senti vraiment heureux dans ce groupe car il voulait jouer plus de Jazz.

Le spectacle devait réellement être fascinant pour les spectateurs.
Le concert avait heureusement été enregistré et il sortira plus tard sur un LP officiel, "BBC 1973" qui retrace ce concert.

Très bon show à écouter quasi religieusement...


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 18 sept. 2022 17:58

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Sorti en Mars 1975 par ABC Records, "Katy Lied" est le premier de la seconde période de Steely Dan (1975-1980), pendant laquelle le groupe, réduit à Donald Fagen (chant, claviers) et Walter Becker (basse, guitare), tous deux à la composition, a cessé les tournées et s'est progressivement orienté vers un Jazz Rock produit à la perfection, avec des musiciens de studio.

Après leur énorme succès avec l'album "Pretzel Logic" et le single "Rikki don't lose that number", Steely Dan a su publier une sélection encore meilleure de chansons sur "Katy Lied".
L'album est produit, comme les autres, par le fidèle Gary Katz, et cela a été un gros succès.

Malgré tout, le groupe estimera sa production ratée, en raison d'une défaillance de l'équipement avec le tout nouveau système DBX Reduction System. Lorsque l'on connaît le perfectionnisme aigu de Fagen et Becker, c'est un peu du chipotage de leur part, car l'album bénéficie d'une excellente production, les défauts sonores étant quasiment inaudibles pour l'auditeur de base. Le duo a prétendu que les dégâts avaient été réparés après avoir consulté les ingénieurs de dbx, mais Fagen et Becker refusèrent toujours d'écouter l'album complet.

La version parue en 1999 de l'"original recording remastered" a une superbe qualité sonore; elle ajoute, de manière très caractéristique, des notes caustiques suprêmement sarcastiques écrites par Fagen et Becker eux-mêmes, et la mise en page du LP original vinyle est magnifiquement recréé.
En fin de compte, c'est certainement la version la plus souhaitable de "Katy Lied" à possèder.

Il s'agit d'un disque historique, l'un des meilleurs jamais enregistrés. C'est simplement une version plus propre et plus lisse de son prédécesseur. Steely Dan compte beaucoup sur les musiciens de studio pour l'album, ce qui donne à l'album un son immaculé. Chaque piste brille. Les ponts musicaux sont plus forts que dans leurs précédents albums. Les solos sont plus techniques et plus précis. Et les paroles sont sans doute les meilleures qu'ils aient écrites.

Plusieurs chansons sont devenues des classiques: "Doctor Wu", "Everyone's Gone To The Movies" (ambiance Calypso), "Bad Sneakers", "Black Friday" ou "Your Gold Teeth II", suite / remake d'un des meilleurs morceaux de l'album "Countdown To Ecstasy" paru en 1973.
Des airs comme "Daddy Don't Live in That New York City No More" et "Chain Lightning" affichent une vision cynique de la vie citadine avec des guitares rocailleuses et un soutien Jazz ingénieux.

La pochette de l'album montre une image d'un katydid, un insecte stridulant lié aux grillons et aux sauterelles. C'est un jeu de mots sur le titre de l'album; le 'chant' d'un katydid sonne comme s'ils disaient "Katy did, Katy didn't." ("Katy l'a fait, Katy ne l'a pas fait"). Les paroles de la chanson "Docteur Wu" incluent "Katy tried, I was halfway crucified" and "Katy lies, you can see it in her eyes". ("Katy a essayé, j'étais à moitié crucifié" et "Katy ment, vous pouvez le voir dans ses yeux").

Cet opus était le premier après la rupture du quintuor original; la plupart des membres d'origine étaient partis pendant une pause des tournées et des enregistrements.
Fagen et Becker s'étant finalement débarrassés de la routine des tournées, ils avaient pu concentrer leurs efforts à plein temps en studio. Ils ont parfaitement réussi car chaque piste est parfaite. Leur esprit lyrique, le flux et les complexités musicales sont vraiment à leur meilleur.
Le duo, qui avait de plus en plus recours à des musiciens de studio en studio sur les albums antérieurs, continua à travailler avec de nombreux musiciens de renom de Los Angeles.

Ce disque marque la première apparition du chanteur Michael McDonald sur un album de Steely Dan. Jeff Porcaro, qui n'avait alors que 20 ans, joue de la batterie sur toutes les chansons sauf "Any World (That I'm Welcome To)", qui comprend le batteur de session Hal Blaine. Il marque également la première apparition de Larry Carlton, qui joue de la guitare sur "Daddy Don't Live in That New York City No More".

Tous les albums de Steely Dan ont un son clair et net, et "Katy Lied" ne fait pas exception à la règle.
C'est l'un des joyaux les plus négligés des années 70, et pourtant c'est l'un des meilleurs, sinon le meilleur album de Steely Dan. Sa production, l'écriture, l'arrangement et l'originalité semblent sans égal. Cet album joue sur les forces du groupe, c'est-à-dire l'incroyable jeu de piano de Fagen et l'écriture des chansons.
Il est emmené par le piano par opposition aux deux précédents (mis à part "Black Friday" et "Chain Lightning"). En fait, en écoutant "Bad Sneakers", "Docteur Wu", etc., c'est bien le piano qui prend la place de la guitare rythmique par rapport aux travaux antérieurs.
"Katy Lied" se démarque aussi dans la discographie de Steely Dan car, à part "Your Gold Teeth II" avec son intro instrumentale assez brève, aucune des chansons ne durent plus de quatre minutes.
Ils ont éliminé temporairement les long passages instrumentaux solo et cet opus représente simplement une approche quelque peu différente qui met fortement l'accent sur le talent incroyable de Fagen et Becker pour une écriture sophistiquée, ciblée et suprêmement mélodieuse.
En fait, tout est vraiment bon: Les compositions combinent complexité et accessibilité à peu près de la même manière que la musique du précédent album de Steely Dan. Par contre, les accents stylistiques du Be-Bop, du Boogie Rock et de la Sunshine Pop se distinguent exceptionnellement bien.

Sur le plan lyrique, il est rempli de parfaits exemples du penchant du groupe pour le cynisme, l'humour noir, l'ironie et le sarcasme, avec parfois de véritables sentiments qui se faufilent entre les mailles du filet.
Tout cela se combine pour former l'un des albums les mieux conçus et brillamment exécutés de tous les temps, et une écoute fantastique. Le son de Steely Dan, jovial et jazzy, est omniprésent...

À propos de la musique... Les chansons superbement travaillées mettent en vedette des musiciens de studio et des chanteurs de la crème-de-la-crème.
"Katy Lied" est absolument génial...Et d'une qualité intemporelle qui témoigne d'une sérieuse musicalité de studio avec une approche amusante des paroles. C'est une pièce d'ambiance, une suite, un travail étonnant de ce que la créativité est censée être.
Ce sublime tour-de-force applique de succulents accords de Jazz et de Blues dans un format Pop-song. Même dans les moments où ils font des références obliques, les ponts et la voix de Fagen compensent.
Il y a une jolie partie de piano joué par Michael Omartian à la fin du disque...
Le ricanement et la terreur dans la voix de Fagan résonnent sur le jeu du pianiste.

Donald Fagan et David Paitch contribuent aux claviers de divers types partout, toujours à bon escient.
Larry Carlton, Denny Dias, Rick Derringer, Dean Parks, Hugh McCracken et Walter Becker contribuent à l'excellent travail de guitare.
Et, surtout, on peut affirmer que l'un des points forts de ce disque est la performance de Jeff Porcaro: Il n'avait que 20 ans à l'époque mais chaque chanson sur laquelle il joue (9 sur 10) sont des leçons sur comment faire un groove de chanson.
A noter que Becker fournit beaucoup de travail de guitare en plus de jouer de la basse.

"Katy Lied" qui opte pour un son plus chaud que son précédent ne manque pas d'arguments plaidant en sa faveur:
L'album commence par un morceau sinistre, "Black Friday", qui est la chanson la plus connue du disque et qui s'ouvre en une sorte de parodie parfaitement bien exécutée dans un style Boogie Rock des années 70 avec une guitare flashy vraiment fantastique, et même s'il n'est pas précisé qui délivre ces solos de guitare furieux, cela ressemble grandement à du Rick Derringer.

Becker et Fagen s'amusent particulièrement en donnant un grand coup de couteau par ruse à l'opportunisme éhonté et au chaos économique car "Black Friday" est un conte brutal qui raconte l'histoire d'un spéculateur tordu qui fait fortune et s'enfuit en Australie.
Avec son fondu de Fender Rhodes et un solide solo de guitare, c'est un Rock sarcastique sur un gars qui semble avoir eu connaissance d'un krach boursier majeur imminent, il provoque même la prochaine Grande Dépression, une énorme panique financière avant de se retirer du pays avec tout son argent intact, et il rit tout au long du chemin vers l'Australie, avec joie et sans culpabilité, pour "feed all the kangaroos" ("nourrir tous les kangourous").
Les paroles parlent de ce qu'll fera quand le marché boursier s'écroulera et que l'économie sombrera. Muswellbrook, une ville de Nouvelle-Galles du Sud, a été choisie pour s'intégrer aux paroles, comme Fagen l'a expliqué plus tard: "C'était l'endroit le plus loin de Los Angeles auquel nous pouvions penser ... et, bien sûr, il a ajusté le mètrage de la chanson et rimé avec book".
La piste comprend aussi Michael Omartian au piano et David Paich au piano électrique Hohner et on peut entendre un break de claviers funky vers la fin de la chanson.
"Black Friday", le premier single tiré de l'album, est une des chansons Rock les plus Heavy de Steely Dan et elle a atteint le numéro 37 dans les Charts.
Le grand piano Bosendorfer alimente le morceau suivant, le désolant mais magnifique classique FM funky "Bad Sneakers" taillé sur mesure pour la radio, qui a un tempo jazzy-mood détendu sur lequel Fagen a enregistré des harmonies avec lui-même. Sa voix produit ainsi un grand effet, et, pour la première fois, on entend Michael McDonald chanter dans les choeurs et celui-ci ajoute un ton très différent aux chansons du groupe. La voix de McDonald donne à la chanson des atmosphères bluesy, tandis que le solo de guitare presque lunatique (c'est certainement Elliot Randall qui exécute ce doux solo) sur quelques belles notes de piano dément la gravité du dilemme existentiel de la chanson.
"Bad Sneakers", avec ses paroles de désespoir et de défaitisme, est une chanson déprimée, un conte d'exil à propos d'être perdu seul, errant sans but dans la grande ville et l'image de solitude de Fagen est si subtile qu'elle le rend profond, et le refrain le rend aussi accrocheur que possible.
Quand McDonald hurle "And I'm going insane, And I'm laughing in the frozen rain, And I'm so alone...Honey when they gonna send me home" ("Et je deviens fou, Et je ris sous la pluie glacée, Et je suis si seul ... Chéri quand ils vont me renvoyer à la maison"), c'est une telle performance primale que peu importe ce que la chanson peut "signifier"..."Bad Sneakers" n'a même pas été publié en tant que single, pourtant il a probablement été joué à tous les spectacles du groupe dans les années 90. Leur producteur regrettera qu'il ne soit pas sortie en single, et il est vrai que ça aurait pu méchamment cartonner.
"Rose Darling" est un autre mélange Rock-Jazz accrocheur avec des voix hypnotisantes pendant le refrain. "I would guess she's in Detroit with lots of money in the bank...although I could be wrong..." ("Je suppose qu'elle est à Detroit avec beaucoup d'argent à la banque... bien que je puisse me tromper...") avise Fagen sur le piano-bop scandaleusement rapide.
C'est une irrésistible ballade ironique, une sorte d'ode sophistiquée incroyablement sale à une affaire particulièrement salace, avec des références à des "steaming sounds of love" ("sons d'amour fumants") et à la chasse aux spores dans le vent et c'est vraiment accrocheur.
C'est pourtant une chanson d'amour agréable, qui aurait dû être un Hit, où Fagen et McDonald chantent magnifiquement ensemble alors que Dean Parks hurle un solo de guitare. La voix de Fagen est tellement étourdie et comique qu'elle finit par ressembler beaucoup à Bob Dylan.
Le funky "Daddy Don't Live In That New York City No More" est un autre Rock génial et sarcastique sur un rythme très bluesy. Ce rythme et la guitare rythmique stellaire en fait aussi un excellent morceau avec le travail du guitariste de Jazz Larry Carlton. Il fait penser à du Jazz teinté de Pop Rock et s'aventure même un peu plus dans une zone Soul-Blues-Rock.
C'est un morceau avec des paroles intelligentes et subtiles, une histoire sur un brave type brisé. Ces paroles sont bonnes, même s'il y a une double négation dans le titre de cette chanson.
"Doctor Wu" montre le haut niveau de maturité d'écriture du duo. Cette marque de City Jazz, estampillée Steely Dan, qu'ils exécutent est quasiment parfait.
Ce morceau avec sa mélodie 'glorieuse' est magnifiquement construit et mélodieux - ces beaux claviers changent quand il chante "...Katy tried...I was halfway crucified...I was on the other side of no tomorrow..." ("... Katy a essayé ... j'étais à moitié crucifié... J'étais de l'autre côté de sans lendemain...").
C'est un classique du Jazz Rock, le tour-de-force de l'album, avec ses cuivres tourbillonnants et sa mélodie envoûtante et il a l'un des refrains les plus addictifs de l'album.
"Docteur Wu" est une chanson émouvante et méditative de trahison du point de vue d'un vétéran du Vietnam avec des références à l'évasion par la drogue, et il a des changements d'accords gracieux, des remplissages de piano terribles, et une voix affectueuse de Fagen. La complainte de Fagen pour son amour perdu et futur est renversante.
Sa sophistication se reflète jusque dans le beau jeu de piano et le légendaire solo jazzy du doux saxophone alto envoûtant de Phil Woods, déchirant dans sa beauté que peu de gens pourraient égaler; c'est peut-être finalement LA piste qui définit le mieux le groupe. Ce solo fonctionne parfaitement bien dans le contexte de la musique et des paroles par rapport à la maladresse avec laquelle la plupart des solos s'introduisent dans d'autres chansons.
Une fois de plus, le piano sonne parfaitement, et les percussions minimales de Porcarco sur le refrain agissent comme une bombe.
Le morceau suivant, l'affolant "Everyone's Gone To The Movies", est une chanson typique du groupe, malade et tordue à propos d'un homme malade et tordu.
C'est même l'une des plus brillantes du groupe mettant en vedette un saxophone menaçant et une superbe ambiance. Elle combine une mélodie Calypso effrayante, contagieuse, avec des paroles chaudes, invitantes et innocentes... du moins, c'est comme ça que cela peut sembler à la première écoute, alors que se sont pratiquement les plus sournoises du groupe.
Ces paroles sur un tordu de quartier avec son projecteur de film sont absolument irrésistibles et classiques du Dan.
Il s'agit d'un gars, le lubrique M. LaPage, qui montre des films pornographiques à des mineurs; cela peut ne pas sembler un sujet très agréable pour certains auditeurs, mais l'exécution est rusée, l'ambiance est joyeuse et le refrain de bien-être est indéniablement accrocheur.
"Everyone Gone to the Movies" est en fait l'une des toutes premières chansons de Steely Dan. Celle qui se trouve sur "Katy Lied", évidemment la version la plus connue, a une touche latine plus Jazz.
Elle avait été enregistrée en 1971 et apparaît sous forme réenregistrée et réécrite, avec une partie de saxophone atonal amusante et "séduisante" qui s'intègre parfaitement au paroles... Sérieusement, cette chanson semble faite pour danser!...
Puis, il y a "Your Gold Teeth II", un tourbillon enivrant de BeBop de style Coltrane et de sensualité Pop.
Comme titre de chanson, "Your Gold Teeth" s'était d'abord trouvé sur leur album "Countdown To Ecstasy" paru en 1973; c'est en fait une sorte de suite ou de remake, une version alternative plus Jazz de la chanson; les arrangements étant complètement nouveaux et les paroles ressemblant vaguement à l'original.
Mais, cette version est beaucoup plus rapide, ensoleillée et même amusante avec un sublime travail de piano de type Jazz Funk des Crusaders et un bon solo de guitare. Elle a une texture différente de la première version; les paroles sont tout aussi insondables que la première chanson, mais se balancent agréablement et confortablement. L'ajout de Michael McDonald dans les choeurs ajoute, par ailleurs, une dimension Soul.
La mélodie est complètement différente, mais c'est assez jazzy, même pour Steely Dan ("jazzy" dans le sens "solos improvisés sur une progression complexe d'accords"). Et les solos sont à la guitare et aux claviers, et ces claviers de Fagen frappent vraiment, avec lui jouant des tons étranges qui trahissent une influence de Bernie Worrell.
La chanson suivante, la plus douce de l'album, "Chain Lightning", est très cool. Son rythme définit cette sensation douce et détendue, et la voix de Fagen fait vraiment mouche. "...Don't question the little man...be part of the neighbourhood...yes it's chain lightning...it feels so good..." ("... Ne questionne pas le petit homme ... sois une partie du voisinage... oui c'est la foudre en chaîne ... c'est si bon ...") chante-t'il sur ce joli petit Boogie Blues funky, une chanson qui convainc que le 'Rock Band' Steely Dan avait la Soul dans son groove.
"Chain Lightning", avec un refrain très accrocheur, est peut-être le morceau qui a plus de force dans les paroles car il est supposé être à propos d'Hitler et la fascination de Becker et Fagen pour lui. C'est un bon Slow Blues qui donne un bon vieux relooking du groupe, et il est irrésistiblement groovant et ses harmonies sont cool.
Dans les faits, toute la sensation de cette chanson au groove paresseux et ce solo de guitare Blues joué par Derringer ont donné à Becker et Fagen leur entrée officielle dans l'école de musique 'hipster'.
Le Soft Rock de bonne facture, le très doux "Any World (That I'm Welcome To)", est le morceau le plus discret du disque; le chant passionné de Fagen, une mélodie géniale, des paroles blessantes mais vraies, des bons solos de guitare et la chaleur des choeurs brillants de McDonald, tout cela contribue à créer cette classe sans effort qu'ils possédaient.
C'est l'une des chansons les plus délicates et les moins sarcastiques du duo sur laquelle le groupe distille la compassion d'une vie imaginaire angoissée. Elle détient, semble-t'il, la voix la plus forte de Fagen sur n'importe laquelle de leurs chansons. Celle-ci parle de quelqu'un qui en a marre de la vie et qui veut aller dans un autre monde. Mais, même si elle est un peu triste, elle est géniale, un grand récit de la solitude et de la recherche d'un lieu qui est insaisissable.
C'est encore une autre demo plus ancienne retravaillée pour "Katy Lied", un peu comme "Everyone's Gone to the Movies". C'est assez simple dans la livraison, et c'est parmi les plus efficaces.
"Any World (That I'm Welcome To)" est nostalgique et exaltant, avec une musique qui exprime étrangement le sentiment de la "misty nighttime" ("nuit brumeuse") que Fagen mentionne dans les paroles de la chanson.
L'album se termine par un jeu amusant et ringard sur "Throw Back The Little Ones", une conclusion pourtant somptueuse à l'un des plus grands albums jamais enregistré, une chanson qui demande cependant beaucoup d'écoute, mais qui s'insinue petit à petit dans la tête de l'auditeur. C'est un autre morceau inoubliable et les paroles de Fagen sont pleines d'entrain. Le piano et la production sont doux comme toujours avec un bon solo juste après le refrain. Le morceau a également un son Jazz, servant de big-band dément.
Le moeceau est difficile à comprendre, mais on se doit d'aimer le refrain: "Throw back the little ones and pan-fry the big ones; use poise, tact and reason and gently squeeze them". ("Renversez les petits et faites frire les grands, utilisez l'équilibre, le tact et la raison et serrez-les doucement").

En conclusion, pour un album qui est qualifié 'de transition' par la critique, cet opus est plutôt bien fait.
Et, dans l'ensemble, "Katy Lied" est une splendide pièce de Steely Dan et elle est essentielle pour toute collection sérieuse.


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par nunu » dim. 18 sept. 2022 18:11

alcat01 a écrit :
dim. 18 sept. 2022 17:58

L'album commence par un morceau sinistre, "Black Friday", qui est la chanson la plus connue du disque et qui s'ouvre en une sorte de parodie parfaitement bien exécutée dans un style Boogie Rock des années 70 avec une guitare flashy vraiment fantastique
Il me semble que c'est Becker au solo

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